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Full text of "Annales des mines. Statistiques"

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I 


-5^^^/ 


ANNALES 


DES  MINES, 

ou 

RECUEIL 

ut    MÊiMOIRES    SUR    L'EXPLOITATION    DES     MINES 

BT  10%  LES  SGimCKS  BT  LSS  ARTS  QUI  t'T  RArPORTWT; 

RÉDIGÉES 

ST  fUBUiBS 

Swa  Vautoritaiion  du  Ministre  deê  Travaux  Publies. 


QUATRIÈME  SERIE. 


TOME  XIV, 


PARIS. 


CARILIAN-GCeURY  ET  V"  DAI.MONT, 

i.ftiwM  00  ooiH  DIS  Miin  BT  tMumtt»  ir  véi  umt, 
Qoai  dM  Augouini,  dm  M  «Ml. 

1848 


GOMMISSIOM  DES  ANNALES  DES  MINES. 


Les  Annales  des  Mines  sont  pabliées  soiis  les  aaspices  de  Tadmi- 
nistration  générale  des  Ponts  et  Chaussées  et  des  Mines,  et  sons 
Ja  direction  d'une  commission  spéciale  formée  |uu:  le  Ministre 
des  Travaux  Ptblics^  Cett# commission  est  composée ,  «Inaîqa  il 
suit ,  des  memlîres  4a  consi^il  général  des  lopines  «  df  Tivispfctear 
des  étudet  «t  4es  professeurs  de  l'Ëcole  de&  iftiBeâ»  du  ckef  de 
la  division  des  mines  et  d*an  ingénieur  secrétaire  : 


MM. 

Cordier  ,  inspecteur  général  , 
membre  de  T Académie  des 
Sciences  ,  président. 

De  Bonnardf  inspecteur  général, 
membre  de  TAcadémie  des 
Sciences. 

Mignerou ,  inspecteur  général. 

Chéron ,   inspecteur  général. 

Dufrénojr  ,  inspecteur  général» 
inspecteur  des  études  de  TË- 
cole  des  mines,  membre  de 
FAcadémie  des  sciences. 

^e  de  Beaumontf  inspecteur  gé- 
néral ,  membre  de  l'Académie 
des  sciences,  prof,  de  géologie. 

Thirria^  inspecteur  général. 

Combes  ,  inspecteur  général , 
membre  de   TAcadémie    des 


MM. 

Le  Play^  ingénieur  en  chef,  pro- 
feftfeurde  métallurgie,  secré* 
taire  de  la  commission  de  stati- 
stique de  Tindustrie  minérale. 

De  Boureuiiie,  ingén.  en  chef , 
chef  de  la  division  des  che> 
mins  de  fer. 

De  Sénarmontt  ingénieur  en  chef, 
professeur  de  minéralogie. 

Btynaud,  ingénieur,  professeur 
d'économie  et  de  lé§[islation 
dee  mines. 

Kbelmem,  ingénieur,  profess.  de 
chimie. 

Céuche ,  ingénieur,  professeur 
de  chemins  de  fer  et  de  con  - 
str action  industrielle. 

De  Cheppe ,  ancien  chef  de  la 


Sciences,  professeur d'exploi- 1      division  des  mines. 

tation  des  mines.  Salomon  ,  chef  de  la   division 


Levallois,  ineénleiit  en  chef» 
secrétaire  du  conseil  général. 


des  mines. 

Debeite  ,   ingénieur ,    secrétaire 
de  la  coinmission. 

L*administration  a  réservé  un  certain  nombre  d'exemplaires 
des  Annales  dès  Mines  ,  pour  être  envoyés ,  soit  à  titre  de  don 
aux  principaux  établissennests  natievsvx  et  étrangers,  consacrés 
aux  sciences  et  à  Tart  des  mines  »  soit  à  titre  dëchange  aux  ré- 
dacteurs des  ouvrages  périodiques  français  et  étrangers,  relatifs 
aux  sciences  et  aux  arts.  —  Les  lettres  et  documents  concernant 
les  Annales  des  Mines  doivent  être  adressés ,  sous  le  couvert  de 
AT.  le  Ministre  des  Travaux  Publics  ,  à  M,  le  secrétaire  de  lacom- 
mission  des  Aimales  des  Mines,  à  Paris. 

Atfis  de  r Editeur. 

Les  auteurs  reçoivent  gratù  lo  exemplaires  de  leurs  articles.  Ils  peuveiit 
fsire  faire  des  tirages  h  pari  à  raisoa  de  lO  fr.  par  feuille  pour  le  premier 
cent,  et  de  s  fr.  pour  les  suivai»ts. 

La  publication  des  Annales  des  Mines  a  lieu  par  cahiers  ou  livraisons  gui 

{Mraisseni  tous  les  deui  mois.  —  Les  irois  livraisons  d'un  même  semestre 
ormeni  us  volume.  —  Les  deux  volumes  composant  uneannae  contiennent 
de  so  à  »o  feuilles  d'impression ,  et  de  18  à  24  planches  gravées.  —Le  prix 
de  la  souseripiion  est  de  20  Cr.  par  au  pour  Paris,  de  34  ir.  pour  Isa  dépar- 
tements, et  oe  28  fr.  pour  l'étranger. 


Varlf.'^apriiaé  par  B.  Tbvrov  «l  C«, 


d«V*iii  ot  TiDnoT,  r««  IUelB«,ts- 


■«■^■i^"^      a     "Miçaeswii  «A     I  imSaesas&B» 


COfVSmteATIONS 

t 

Sur  les  anciens  lits  de  déjection  des  torrents  des 
Alpes  et  sur  leur  liaison  avec  le  phénomène 
erratique; 

Par  M.  SciPiON  GRAS,  iDgéoieor  eo  ciMCdes  mines* 


Dans  son  important  ouvrage  sur  les  torrente 
des.  Hautes-Alpes  y  M,  Surell  a  signalé  le  premier 
sous  le  nom  de  torrents  éteints  (i)  certains  cours 
d*eau  torrentiels  qui  avaient  eu  autrefois  un  lit  dç 
déjection  extrêmement  étendu  et  qui  sont  aujouv-* 
d*hui  encaissés.  Les  recherches  que  Tadministra* 
tion  in*a  chargé  de  faire  sur  les  torrents  des  Alpes 
m*ont  conduit  à  examiner  un  grand  nombre  de 
ces  anciens  lits  de  déjection,  et  m'ont  fait  décou- 
vrir que  leur  existence  était  un  phénomène  bien 
plus  ancien  et  plus  général  que  ne  Tavait  pensé 
H.  Surell»  et  que  même  on  pouvait  le  considérer 
comme  la  conséquence  de  la  dernière  grande  ré-> 
volution  qui  a  précédé  immédiatement  Fépoque 
géologique  actuelle.  Nous  allons  d*abord  donner 
une  idée  exacte  des  faits;  nous  essaierons  ensuite 
de  remonter  jusqu'à  leurs  causes. 

Quand  on  parcourt  les  vallées  des  Alpes,  on 
remarque  souvent  au  pied  des  coteaux,  à  la  sortie 

(1)  Noos  èmploieroDs  quelquefois  celle  expression , 
en  l'appliquant  non  aux  torrents  qui  subsistent  dans  ions 
\m  eas ,  mais  à  lears  lits  de  déieclion  qui  ont  cessé  de 
s'accroître. 


4  SUR    LES    ANCIENS    LITS    DE    DÉJECTION 

des  gorges,  de  petites  éminences  dont  la  hauteur 
est  très-peu  considérable  relativement  au  diamètre 
de  la  base.  Leur  forme  générale  est  celle  d'un 
demi-cône  aplati  qui  est  appliqué  contre  la  mon- 
tagne et  a  son  sommet  placé  précisément  à  Fissue 
de  la  gorge.  Les  arêtes  de  ce  demi-cône  sont  bien 
dressées  et  présentent  une  pente  presque  toujours 
inférieure  à  o°*,o8 ,  qui  diminue  de  plus  en  plus 
en  descendant^  de  manière  à  se  raccorder  avec  la 
plaine.  Le  torrent  qui  descend  de  la  montagne 
coule  ordinairement  sur  l'arête  culminante,  et, 
très-souvent ,  il  y  est  profondément  encaissé.  Ces 
éminences  sont  couvertes  à  leur  surface  d'habita- 
tions, d'arbres  et  de  champs  cultivés.  Si  l'on 
fouille  au-dessous  de  cette  écorce  pour  étudier 
leur  composition  minéralogique,  on  reconnaît 
qu'elles  sont  formées  d'un  amas  confus  de  cail- 
loux plus  ou  moins  arrondis ,  entremêlés  de  sable 
et  de  gravier,  et  n'offrant  aucune  apparence  de 
stratification.  Ces  matières  de  transport  sont  d'ail- 
leurs identiques,  quant  à  leur  nature,  avec  celles 
que  le  torrent  sortant  de  la  gorge  charrie  encore 
aujourd'hui.  On  voit  par  ces  détails  qu'il  y  a  une 
ressemblance,  complète  sous  le  rapport  de  la  con- 
figuration extérieure,  delà  situation  et  de  la  com- 
Eosition ,  entre  ces  amas  de  débris  et  ceux  que 
eaucoup  de  torrents  dans  les  Alpes  déposent  sous 
nos  yeux  y  et  qui  constituent  ce  que  M.  Surell  a 
nommé    leur    lit   de    déjection  (i).    Il    n'est 

(1)  Voyez  pour  les  caractères  généraux  des  torrents 
des  Alpes ,  et  spécialement  pour  leurs  lits  di  déjectioD ,  la 
description  daire  et  exacte  qui  en  a  été  donnée  par  M .  Pa- 
reil (Jê<t/(ie«n/r  Us  torrefUi  des  Sautes-Mpes^  p.  13  et  sui- 
vantes). 


DES   TORRENTS    DES    ALPES.  5 

pas  douteux  par  conséquent  que  leur  mode  de 
formation  n'ait  été  exactement  le  même  ;  leur 
aspect  seul  est  différent.  Les  lits  de  déjection  mo- 
dernes n  offrent  à  Fœil  qu'une  plage  de  cailloux 
stériles ,  que  le  torrent  accroît  sans  cesse  et  qu'il 

{larcourt  dans  tous  les  sens.  Ceux  dont  nous  par- 
ons sont  revêtus  d'une  couche  épaisse  de  terre 
végétale  et  sont  cultivés  depuis  un  temps  immé- 
morial. Les  cours' d'eau  qui  les  traversent  sont 
inoffensifs;  ils  sont  même  une  source  de  prospé- 
rité pour  le  pays  en  alimentant  des  canaux  d'ar- 
rosage ou  en  servant  de  force  motrice  à  des  usines. 
Pour  que  l'on  puisse  encore  mieux  apprécier  ces 
faits  intéressants  et  voir  les  conséquences  remar- 
quables qui  s'en  déduisent,  nous  allons  citer  des 
exemples. 

Nulle  part  peut-être  les  anciens  lits  de  déjection 
ne  sont  aussi  nombreux  et  ne  peuvent  être  étudiés 
avec  autant  de  facilité  que  sur  la  rive  gauche  de 
r Isère,  entre  Grenoble  et  Pontcharra.  Ce  côté  de 
la  vallée  est  bordé  par  une  chaîne  de  montagnes 
dont  les  sommités  les  plus  élevées ^  formées  de 
gneiss  et  de  protogine ,  sont  comprises  entre  a.ooo 
et  3.000  mètres  au-dessus  de  la  mer.  A  leur  base 
se  trouve  une  série  de  collines  de  hauteur  décrois- 
sante, qui  sont  composées  de  schiste  argileux  et 
de  calcaire  noir  feuilleté,  friable,  sauf  dans  leur 
partie  la  plus  basse  où  le  calcaire  schisteux  devient 
plus  dur  et  susceptible  d'être  exploité  pour  les 
constructions.  Les  flancs  de  ces  collines  sont  ex- 
trêmement accidentés;  ils  sont  coupés  par  de 
grands  ravins  sinueux  qui  remontent  jusqu'au 
pied  des  sommiités  talqueuses.  On  y  observe  aussi 
des  dépressions  profondes,  à  contours  presque  cir- 
culaires, creuséevS  dans  le  schiste  eu  forme  d'en- 


6  SUR    US    AHCIBNS    LITS    Dfi    DÉJECTION 

tonnotr.  Ces  diverses  inégalités ,  dont  Tintérieur 
est  tapissé  partout  d*une  épaisse  végétation,  con- 
stituent autant  de  petits  bassins  différents  où  àè 
réunissent  les  eaux  de  pluie  et  de  source.  Il  en  ré- 
sulte des  cours  d*eau  torrentiels,  la  plupart  inta- 
rissables ,  qui  n'ont  d'autre  issue  que  des  défilés 
tpès-^troits ,  ouverts  dans  l'assise  de  calcaire  plus 
dur  que  le  schiste  qui  borde  immédiatement  la 
vallée.  Ces  cours  d'eau  sont  très-nombreux  ;  on  eu 
compte  plus  de  vingt  sur  une  longueur  de  4  myria- 
mètres,  et  tous,  sans  exception,  coulent  &  leur 
sortie  des  gorges  sur  d'anciens  cônes  de  déjection 
parfaitement  caractérisés,  dont  quelques-uns  ont 
f  »8ooà  2.000  mètres  de  diamètre.  Toute  leur  sur- 
face est  cultivée;  on  y  a  même  bâti  la  plupart  des 
villages  que  l'on  rencontre  sur  la  route  de  Gre- 
noble à  Pontcharra,  telsqueDomène,  LeVersou, 
Lancey,  Villard«^Bonnot,  Brignon,  Tencin  el 
Goncelin  (i).  Les  torrents  qui  le  traversent  sont 
en  généra)  bien  encaissés ,  et  ne  roulent  qu*une 
petite  quantité  de  cailloux.  Partout  où  quelques 
coupures  artificielles  permettent  d*observer  1  in- 
térieur du  sol ,  on  voit  qu'il  est  composé  de  débris 
de  grosseur  très-variée,  plus  ou  moins  arrondis ^ 
appartenant,  les  uns  au  calcaire  schisteux  oui 
constitue  le  versant  et  la  base  de  la  chaîne,  les 
autres  aux  roches  cristallines  dont  sont  formée! 


(1)  Ainsi  qa'on  le  verra  par  la  saite,  la  plupart  des 
anciens  lits  de  déjection  des  Alpes  supportent  des  villages^ 
Il  est  probable  que  les  habitations  se  sont  groupées  là  plu- 
tôt qu'ailleurs,  à  cause  des  avantages  qu*offraient  le  voi- 
sinage de  cours  d'eau  maintenant  bien  encaissés,  et  la 
facilité  de  commnniqner  avec  rintériear  des  montagnes 
par  le  passage  des  gorges. 


DBS  TORRENtS   I>fiS  ALP£â.  'J 

ses  sommités.  De  plus,  on  recotinait  que  le  volume 
des  divers  lits  de  déjection  est  proportionnel  k  Té- 
tendue  et  à  la  profondeur  des  excavations  qui  leur 
correspondent.  Ces  deux  faits  prouvent  jusqu'à 
Tévidence  que  ces  excavations  sont  bien  le  résultat 
tfune  dégradation  successive  du  sol  opérée  par 
les  eaux  atmosphériques,  et  que  les  lits  de  déjec- 
tion ont  été  formés  des  matériaux  produits  par 
cette  dégradation.  Ce  sont  deà  remnlais  faisant 
suite  à  des  déblais. 

De  Tensemble  de  ces  observations,  on  peut  con- 
clure avec  certitude  que,  sous  le  rapport  du  régime 
et  de  l'action  érosive,  les  cours  d'eau  qui  s*échap- 

Fent  des  gorges  situées  sur  la  rive  gauche  de 
Isère  ont  subi  une  modification  profonde.  Au- 
trefois ils  charriaient  une  énorme  quantité  de  cail- 
loux et  de  détritus  provenant  de  la  dégradation 
de  leur  bassin  de  réception,  et,  en  débouchant 
dlansla  plaine ,  ils  les  déposaient  en  les  dispersant 
6\it  une  grande  surface.  Aujourd'hui  ces  mêmes 
tours  d*eau ,  loin  de  continuer  leur  ouvrage  et 
d'accroître  leur  lit  de  déjection ,  les  ont  entamés 

Four  s'y  encaisser.  Les  cailloux  qu'ils  roulent  à 
époque  des  crues  sont  en  petite  quantité  et  sont 
entraînés  jusqu'à  risère.  Leurs  bassins  de  réception 
testent  intacts ,  même  après  les  plus  grandes 
averses.  D'où  vient  un  changement  aussi  grand? 
Si  Ton  cherche  d'abord  pourquoi  ces  torrents  ne 
ôharrient  aujourd'hui  qu'une  petite  quantité  de 
fcailloux,  et  ce  qui  fait  que  leurs  bassins  de  récep- 
tion ,  malgré  la  friabilité  du  sol  et  la  roideur  des 
{tentes,  n'éprouvent  pas  d'altération  sensible,  on 
e  découvre  bientôt  à  la  seule  inspection  des  lieux. 
Cela  tient  évidemment  k  la  végétation  épaisse  et 
oontilluè  qui  tapisse  le  sol  dans  ses  moindre  replis, 


8  SUE    LBS   ANCIENS   LITS    DE    DÉJECTION 

couvre  les  pentes  les  plus  escai^ées,  et  transforme 
tout  le  versant  de  cette  chaîne  en  un  vaste  ri- 
deau de  verdure.  Ce  luxe  de  végétation  est  dû 
principalement  à  une  multitude  de  sources  et  de 
filets  d'eau,  qui,  descendant  des  sommités  cou- 
vertes de  neige  pendant  la  plus  grande  partie  de 
Tannée,  entretiennent  constamment,  même  au 
milieu  des  plus  grandes  chaleurs  de  Tété,  une 
humidité  éminemment  favorable  à  Taccroisse- 
ment  et  à  la  propagation  des  plantes.  Si  cette 
végétation  puissante  qui  couvre  aujourd'hui  la 
surface  du  terrain,  comme  d'une  cuirasse,  avait 
toujours  existé,  il  est  évident  que  jamais  les  an- 
ciens lits  de  déjection  n'auraient  pu  se  former, 
car  le  sol  aurait  été  protégé  tout  aussi  bien  autre- 
fois que  maintenant  :  il  faut  donc  admettre 
qu'elle  n'existait  pas.  Or,  en  y  réfléchissant,  on 
voit  que  cette  absence  de  végétation,  qu'il  faut 
nécessairement  supposer  pour  concevoir  la  forma- 
tion des  anciens  lits  de  déjection,  en  est  en  même 
temps  la  raison  suffisante.  Cela  ne  paraîtra  pas 
douteux  à  ceux  qui  savent  avec  quelle  facilité  un 
terrain  tendre  et  fortement  incliné  se  désagrège  , 
lorsqu'il  est  exposé  sans  défense  à  Faction  dégra- 
dante des  eaux  atmosphériques.  L'expérience  de 
tous  les  jours  prouve  que,  dès  que  la  moindre 
portion  d  un  pareil  terrain  est  dépouillée  de  son 
enveloppe  végétale ,  il  s'y  forme  aussitôt  des  ra- 
vins qui  vont  toujours  en  s'agrandissant;  combien 
à  plus  forte  raison  l'érosion  a-t-elle  dû  produire 
des  résultats  considérables ,  si ,  au  Heu  d'être  bor- 
née à  une  petite  surface,  elle  a  embrassé  tout  le 
versant  dune  haute  chaîne  de  montagnes?  Il  est 
doue  nécessaire,  mais  en  même  temps  suffisant, 
d'admettre  une  absence  complète  de  v^étation, 


DES   TORRENTS    DES   ALPES.  g 

pour  expliquer  la  grande  et  rapide  destruction  du 
sol  qui  a  donné  naissance  à  cette  multitude  de 
lits  de  déjection  éteints. que  nous  avons  signalés 
sur  la  rive  gauche  de  Tlsère. 

Quant  à  l'époque  où  cette  végétation ,  aujour- 
d'hui si  belle,  manquait  totalement,  on  peut  la 
fixer  à  Taide  des  considéraiions  suivantes.  Il  est 
d*abord  certain  quelle  remonte  au  delà  des  temps 
historiques.  D'après  les  traditions  les  plus  ancien- 
nes ,  les  Gaules  et  l'Europe  entière  étaient  cou- 
vertes d'épaisses  forêts  lorsqu'elles  ont  commencé 
à  être  habitées.  On  peut  ajouter  que  l'existence 
de  cette  végétation  luxuriante  tient  à  des  circon- 
stances physiques  éminemment  favorables  et 
presque  exceptionnelles,  qui  évidemment  ont 
précédé  de  beaucoup  l'apparition  de  l'homme 
dans  la  vallée  de  l'Isère.  D'un  autre  côté,  les 
aliuvions  qui  constituent  les  lits  de  déjection 
éteints  sont  très-récentes,  géologiquement  par- 
lant, et,  sans  aucun  doute ,  postérieures  aux  der- 
nières formations  tertiaires.  Ce  qui  le  prouve , 
c'est  qu'à  la  fin  de  la  période  tertiaire,  lorsque  les 
éléphants,  les  mastodontes  et  d'autres  grands 
animaux  peuplaient  les  Alpes,  la  vallée  de  l'Isère 
était  en  partie  comblée  par  un  terrain  de  transport 
ui  s^élevait  bien  au-dessus  de  la  plaine  actuelle, 
terrain,  composé  de  sable  et  de  cailloux  bien 
arrondis,  sans  mélange  de  blocs  erratiques,  se 
voit  encore  par  lambeaux  sur  les  coteaux  environ- 
nants ,  notamment  à  Barraux,  à  Eybens,  à  Cham- 
pagnier,  à  Seyssinet ,  etc.  Les  anciens  lits  de  dé- 
fection sont  tous  au  contraire  au  niveau  actuel  de 
la  vallée;  ils  reposent  sur  des  atterrissements  très- 
modernes,  et  sont  intimement  liés  par  toutes  les 
circonstances  de  leur  gisement  aux  aliuvions  que 


^ 


lO  SUE   LBS  AKCIEMS    LITS    t>B   DÉJECTION 

les  eaux  actuelles  déposent  sous  nos  yeuse.  Leur 
fermation  ne  saurait  donc  remonter  au  delà  de 
l'époque  du  phénomène  erratique,  et  même  tout 
tend  à  prouver  qu  elle  a  eu  Heu  à  la  fin  de  cette 
époque ,  c'est-à-dire  au  commencement  de  la  pé- 
riode géologique  actt^He.  Eu  effet,  les  blocs  erra- 
tiques, qui  sont  très-ffbondants  sur  les  deux  ver- 
ftants  delà  Vallée  de  Flsère,  manquent  à  la  surface 
des  lits  de  déjection  éteints,  ou,  s'il  y  en  a,  ils  y 
sont  peu  nombreux^  à  demi  enterrés  dans  là 
masse  des  cailloux,  et  placés  à  l'entrée  des  gorges; 
te  qui  prouve  qu'ils  avaient  été  déposés  sur  le  flanc 
des  collines,  dans  le  périmètre  du  bassin  de  ré- 
ception ,  et  qu'ils  Ont  été  ensuite  entraînés  par  les 
eaux,  péle-mdle  avec  les  autres  débris.  D'un  autre 
e6té,  les  hypothèses  par  lesquelles  on  a  cherché  à 
expliquer  le  phénomène  erratique  dans  les  Alpes 
!ie  réduisent  aujourd'hui  à  deux,  qui  sont  :  Tirrup- 
tion  soudaine  de  grands  courants  d'eau  doués 
d'une  rapidité  prodigieuse;  ou  bien  une  extension 
extraordinaire  des  glaciers  dans  toutes  les  vallées. 
Or,  quelle  que  soit  celle  de  ces  deux  causes  que 
l'on  adopte,  on  est  obligé  de  supposer  descircon- 
ItaAces  physiques  qui  excluent  une  érosion  succes- 
sive H  longtemps  prolongée  du  sol  par  les  eaux 
{fluviales.  La  formation  des  anciens  lits  de  déjeô- 
tion  il*a  donc  pu  coïncider  avec  la  dispersion  des 
blocii  en^tiques  ;  elle  ne  Va  pas  non  plus  précé- 
dée,* elle  lui  est  donc  postérieure. 

Les  observations  précédentes  sur  les  anciens 
lilÀ  de  déjection  de  là  vallée  de  l'Isère,  et  sur  les 
Conséquences  qui  s'en  déduisent ,  s^appliquent  à 
tous  les  dépôts  d'alluvion  de  cette  nature  que  Ton 
Mticontre  aans  les  Alpes.  Pour  tous,  la  cause,  la 
<btie  et  lèi  feifcbnstànces  de  leur  formation  pa- 


DES   TORRENTS    DBS    ALPES.  II 

nissent  avoir  été  les  mêmes  (i).  Toutefois,  en 
les  étudiant  dans  leur  ensemble,  on  parvient  h  la 
découverte   de  nouveaux  faits  que  nous  allons 

maintenant  exposer. 

—  --  -  ■  ■     »  "^ 

(1)  Dans  les  chapitres  XXIV  et  XXV  de  son  ouvrage  ^ 
M.  Sorell  explique  l'extinction  de  la  plupart  des  lits  de 
déjection  par  les  deux  causes  suivantes.  Il  suppose  d'abord 
qa'au  bout  d'un  certain  tenops  toute  la  matière  afibnilla^ 
Me  qui  existe  dans  le  bassin  de  réception  des  torrents 
peut  être  détruite;  en  sorte  que  ceux-ci,  n'ayant  pins  rien 
à  dévorer,  périssent  en  quelque  sorte  d'inanition.  Il 
admet  en  second  lieu,  et  d'une  manière  plus  générale, 
que  les  matières  de  transport,  en  s'accumulant  dans  le 
lit  de  déjection ,  finissent  par  donner  à  cette  partie  du  sd 
une  penle  suffisante  pour  qu'il  n'y  ait  plus  de  dépôt  pos- 
sible ;  c'est  ce  qu'il  appelle  l'établissement  de  la  penU 
Kmt>.  Gesdeux  causes  me  paraissent  inadmissibles.Comme 
^esl  là  un  point  capital  du  sujet  que  j'ai  traité,  je  crots 
devoir  entrer  dans  quelques  développements. 

Si  les  montagnes  étaient  formées  à  leur  intérieur  d'un 
noyau  compacte  solide ,  recouvert  d'une  certaine  épais- 
seur de  matières  faciles  à  désagréger,  Thypothèse  que  les 
forreuts  peuvent  s'user  au  bout  de  quelque  temps  par  16 
seul  etkx  de  l'érosion ,  présenterait  de  la  vraisemblauce  ; 
flMfs  utte  pareille  constitution  géologique  est  extrême^- 
meut  rare  ;  je  crois  même  pouvoir  affirmer  qu'elle  manqué 
dans  les  Alpes.  Les  terrains  qui  constituent  cette  chaîné 
de  montagnes  sont  composés  en  général  de  couches  atter- 
nativement  dures  et  Ariables ,  intimement  mêlées  éftsem- 
Me«  Souvent  ce  sont  les  parties  dures  qui  reposent  sur  lèd 
tmdres,  et  la  destruction  de  ces  dernières  entraîne  eèlle 
des  autres.  Cette  disposition  des  couches,  éminemment 
liivorable  à  leur  dégradation ,  n*cst  pas  superficielle  ;  elle 
est  propre  à  la  masse  entière  des  montagnes.  11  faudrait 
doac  que  oelles-ci  disparussent  complètement  pour  qu'il 
n'y  eût  plus  de  matières  affouillables. 

L'exiincifuii  des  nts  de  déjecttoa  ne  peut  pas  non  {Ans 


13  SDR    LES   ANCIENS    UTS    DE    DEJECTION 

Les  ancieDS  lits  de  déjection  des  Alpes  peuvent 
être  partagés  en  deux  classes.  Les  uns  sont  com- 
plètement éteints,  c'est-à-dire  que  les  torrents  qui 

être  attribuée  à  rétablissement  de  la  pente  limite ,  c'est* 
à-dire  de  la  pente  juste  nécessaire  pour  donner  aux  eaux 
la  force  de  transporter  leurs  cailloux  jusqu'à  la  rivière. 
Car,  s'il  en  était  ainsi,  les  torrents  couleraient  toujours  à 
la  surface  de  leurs  anciens  lits  de  déjection  ;  or  c'est  le 
contraire  qui  a  lieu  :  les  torrents  dits  éteints  se  sont  en 
général  encaissés  dans  leurs  propres  alluvions ,  et  pour 
plusieurs  d'entre  eux,  cet  encaissement  a  été  tel,  que  les 
eaux,  après  avoir  creusé  la  masse  entière  des  débris,  ont 
atteint  et  môme  rongé  le  roc  vif  sur  lequel  elle  reposait. 
Ainsi,  loin  que  l'établissement  de  la  pente  limite  ait  pro* 
duit  l'extinction  du  torrent ,  c'est  le  torrent  qui  en  s'étei- 
gnant  a  détruit  la  pente  limite,  en  supposant  qu'elle  ait 
existé.  J'ajouterai  que  dans  les  vallées  larges,  telles  que 
celle  de  l'Isère ,  la  base  de  la  plupart  des  anciens  cônes 
de  déjection  ne  s'étend  pas  jusqu'à  la  rivière.  Il  est  clair 
que  dans  ce  cas  la  pente  limite  ne  s'est  jamais  établie. 

On  doit  conclure  de  là  que  l'unique  et  vraie  cause  de 
l'extinction  des  lits  de  déjection  est  précisément  celle  qui 
B  produit  l'encaissement  naturel  des  torrents  dans  la 
masse  de  leurs  alluvions.  Or  cette  cause  ne  peut  être 
qu'une  diminution  notable  dans  la  proportion  des  ma- 
tières charriées,  et  celte  diminution  elle-même  suppose 
que  le  sol  est  aujourd'hui  mieux  protégé  qu'il  ne  l'était 
autrefois,  car  les  roches  qui  constituent  les  bassins  de  ré- 
ception n'ont  pas  changé  de  nature ,  elles  sont  toujours 
aussi  friables.  Les  eaux ,  en  les  creusant  à  une  ancienne 
époque  et  en  créant  des  pentes  très-roides,  ont  même 
rendu  les  dégradations  pltis  faciles.  Elles  auraient  certai- 
nement continué ,  avec  fureur  si  une  influence  étrangère 
ne  s'y  était  opposée.  L'intervention  de  la  végétation  pour 
expliquer  l'extinction  des  anciens  lits  de  déjection  est 
donc  absolument  nécessaire. 

Quant  à  son  efl^cacité  pour  atteindre  oc  but ,  elle  a  été 


DES  TORREirrs    DBS   ALPES.  |3 

les  traversent  sont  encaissés  dans  toute  leur  éten- 
due; les  autres,  quoiqu'en  grande  partie  cou- 
verts de  terre  végétale  et  de  verdure,  continuent 
cependant  à  s'accroître  sur  une  certaine  portion 
de  leur  superficie,  par  suite  des  divagations  de 


démontrée  jusqu'à  révidence  par  M.  Surell,  qui,  en  se 
fondant  sur  des  faits  et  des  raisonnements  incooteslables, 
est  parvenu  à  cette  proposition  aussi  remarquable  par  sa 
concision  que  par  sa  parfaite  exactitude  :  «  rextinctian 
des  torrents  naît,  persiste  et  disparait  avec  les  forêts.y>  Ce 
n'est  pas  seulement  en  empêchant  Férosion  des  berges 
d'un  torrent  et  de  ses  affluents  que  les  forêts  éteignent  les 
lits  de  déjection  ;  elles  parviennent  à  ce  résultat  en  agis- 
sant de  deux  autres  manières ,  qui ,  dans  un  grand  nombre 
de  cas ,  sont  même  les  plus  efficaces. 

r  Une  végétation  touffue  divise  les  courants  d'eau  plu- 
viale et  les  retient  très-longtemps  ;  ce  qui  fait  que  les 
cmes  sont  longues  et  modérées,  au  lieu  d'être  sid)ites  et 
excessives.  Or  cette  modification  de  régime  diminue  con- 
sidérablement la  proportion  de  cailloux  charriés,  ainsi 
qne  Texpérience  et  le  raisonnement  s'accordent  à  le 
prouver. 

2*  La  végétation  protège  contre  Férosion  les  couches 
qui  servent  de  support  aux  grands  escarpements  de  roches 
destructibles  ;  elle  empêche  par  là  aux  débris  qui  s'en  dé- 
tachent sans  cesse  de  se  réunir  au  fond  des  ravins ,  où  les 
oonrants  d'eaux  pluviales  n'ont  plus  qu'à  les  saisir  pour 
les  transporter  dans  les  vallées.  La  dégradation  des  grands 
rodiers  escarpés ,  depuis  que  leur  base  n'est  plus  couverte 
de  forêts,  est  une  des  principales  causes  de  Faction  dé- 
vastatrice des  torrents  dans  les  Alpes ,  ainsi  que  je  Fai 
montré  dans  un  mémoire  présenté  à  FAcadémie  des 
idences  (Comptes  rendus  des  séances ,  tome  24 ,  p.  100). 
Les  bois  épais ,  dont  leur  pied  était  autrefois  revêtu ,  rete- 
naient les  débris  ou  les  forçaient  à  s'accumuler  sous  forme 
de  |dan  incliné. 


l4  SUR   hWS   AllCIfi^S   h\TS   W   D^iSGTIOlC 

leurs  torrents.  Lorsqu  on  étudie  avec  soin  cette 
dernière  classe  de  lits  de  déjection ,  on  acquiert 
bientôt  les  preuves  qu  à  une  certaine  époque  ib 
ont  été  '  eux-mêmes  complètement  ou  presque 
complètement  éteints,  et  que  les  divagations  ao* 
tuelles  des  torrents  ne  sont  venues  que  plus  tard. 
Citons  quelques  exemples. 

La  partie  du  territoire  de  Savines  (Hautes- 
Alpe$)  qui  s'étend  sur  la  rive  gauche  de  la  Du- 
rance  renferme  plusieurs  anciens  lits  de  déjection» 
dont  un  surtout  présente  des  circonstances  remar- 
quables. Il  a  été  formé  par  un  torrent  qui  coule 
tntre  les  hameaux  appelés  Rigoire  et  les  Fenouls 
( Carte  de  Gassini ,  n""  152).  Sa  surface,  que  Von 
peut  évaluer  h  près  d*un  kilomètre  carré ,  est  cou* 
verte  d'habitations  et  de  cultures,  sauf  sur  une 
étendue  de  25  hectares  que  le  torrent  envahit  à 
Tépoque  de  ses  crues.  La  Durance,  en  se  jetant  h 
une  certaine  époque  contre  cet  ancien  lit  de  dé- 
jection «  Ta  entamé  sur  toute  la  largeur  de  sa  base, 
en  aorte  qu  au  lieu  de  se  raccorder  avec  la  vallée 
par  une  pente  douce,  ainsi  que  cela  devrait  être, 
il  se  termine  par  un  escarpement  très-roide,  pro- 
duit par  l'érosion  de  la  rivière  et  formant  son  an^ 
cienne  berge.  Les  débris  que  le  torrent  dépose 
aujourd'hui  s'étendent  aussi  jusqu'au  fond  de  la 
vallée  ;  mais  on  remarque  qu'ils  sont  disposés  sui- 
vant un  plan  incliné  continu,  et  que  de  plus,  en 
s^accumulant  sans  cesse,  ils  ont  forcé  la  Durance 
à  se  porter  sur  la  rive  opposée,  et  à  laisser  à  sec 
k  pied  de  l'ancienne  berge  dont  nous  venons  de 
parler.  Celle-ci  est  bien  conservée  et  parfaitement 
raconnaissable;  elle  est  encore  baignée  par  la  Du- 
rance il  ses  deux  extrémités,  et  sa  continuité  entre 
deux  n  est  interrompue  que  par  le  pasaage  deidé- 


9Bt  TOftBnm    &18   ALFEg.  l5 

jeetîons  actuelles.  Il  est  évident  y  d'après  ces  fiiftSy 

Joe  le  toirent  de  Rigoire  a  passé  par  trois  phases 
istinctes,  dont  Thistoire  se  trouve  en  quelque 
sorte  écrite  sur  le  terrain.  Dans  la  première,  il  a 
été  à  son  nMxîniuin  de  violence;  les  caillouscliaf^ 
rîéa  étaient  eitrémement  abondants  et  dispersés 
sur  près  d'un  kilomètre  carré  de  surface.  C'est  k 
cette  époque  que  s'est  formé  l'ancien  lit  de  déjee** 
tîon.  A  cette  période  de  violence  en  a  suceédé  une 
autre  d'extinction  complète.  Le  torrent  ne  ckaf^ 
riait  plus  ou  presque  plus  de  débria.  La  Durance  a 
nu  attaquer  l'ancien  lit  de  déjection  sur  toute  sa 
longueur»  et  s'y  est  créé  une  berge  escarpée*  La 
troisièaie  période  a  coïncidé  avec  une  recrudea-t 
oence  du  torrent*  Les  alluvions  déposées  sont  re^ 
devenues  assez  considérables  pour  qu'en  s'acGU« 
mulant  elles  aient  poussé  la  Durance  sur  le  cAlé 
opposé ,  et  mis  à  sec  une  partie  de  la  berge  précé^ 
demment  formée. 

A.U  Nord  de  l'ancien  lit  de  déjection  ooe  noua 
venons  de  décrire  et  immédiatement  à  coté ,  il  eft 
eiiste  un  autre  moins  ^endu  où  Toii  a  bâti  le 
hameau  des  Berauds.  Il  se  prolonge  également 
jusqu'à  la  Durance  et  présente  exactement  les 
mêmes  circonstances  que  le  précédent  j  mais  d'une 
manière  moins  saillante. 

Le  village  des  Crottes  ^  situé  entre  Embrun  et 
Savioes ,  est  bâti  sur  un  lit  de  déjection  qui  étcdt 
complètement  éteint  il  n' j  a  pas  un  siècle.  Le  tor* 
rent  s'est  accru  successivement  et  a  envahi  plus  de 
six  hectares  de  bon  terrain.  On  a  été  obligé  de 
ooostruire  de  hautes  digues  pour  préserver  le  vîU 
lage,  dont  naguère  Iji  sécurité  était  complète*  Ce 
torrent  ofire  cela  de  particulier)  que  le  commen- 
cement de  son  époque  de  recrudeaeeiiee  eat 


l6  SDR  LES    ANCIENS    LITS    DB    DÉJECTION 

récent  pour  que  les  habitants  du  pays  en  aient  con- 
servé le  souvenir.  Plusieurs  autres  torrents  sont 
dans  ce  cas. 

Le  RabîouXf  un  des  torrents  les  plus  considé- 
rables des  Hautes-Alpes ,  avait  autrefois  un*  lit  de 
déjection  extrêmement  étendu,  dont  Fépaisseur 
sur  certains  points  était  au  moins  de  60  à  80  mè- 
tres ,  ainsi  que  l'indiquent  des  dépôts  de  cailloux 
roulés  qui  s  élèvent  à  une  grande  hauteur  sur  les 
deux  rives.  Ce  torrent  en  s'encaissant  a  traversé 
tout  cet  amas  épais  de  détritus  et  a  même  entamé 
la  formation  du  calcaire  schisteux  qui  lui  sert  de 
base.  Aujourd'hui,  son  lit,  loin  de  s'approfondir, 
s'exhausse  sans  cesse ,  surtout  entre  la  route  royale 
et  la  Durance,  où  il  occupe  une  zone  de  terrain 
large  moyennement  d'une  centaine  de  mètres; 
mais  ce  lit  de  déjection  moderne  se  trouve  à  ua 
niveau  bien  inférieur  k  l'ancien  et  en  est  tout  k 
fait  indépendant.  L'un  et  l'autre  appartiennent  k 
deux  époques  distinctes,  séparées  par  une  autre 
intermédiaire  pendant  laquelle  le  torrent,  loin 
d'ajouter  aux  alluvions  déjà  déposées,  les  a  fouil-» 
lées  et  s'y  est  profondément  encaissé. 

On  remarque  près  de  Monestier  (Hautes-Alpes) 
un  ancien  lit  de  déjection  en  grande  partie  éteint, 
à  l'extrémité  duquel  est  bâti  le  village  des  Gui-^ 
berts.  La  Guisanne,  après  l'avoir  entamé  sur  toute 
sa  longueur,  a  été  repoussée  du  côté  opposé  par 
les  alluvions  que  le  torrent  dépose  actuellement  à 
son  embouchure.  Les  mêmes  taits  que  nous  avons 
signalés  en  parlant  des  torrents  de  Rigoire  et  des 
Berauds  se  reproduisent  donc  ici,  et  l'on  doit  en 
tirer  les  mêmes  conséquence^. 

Dans  la  vallée  de  l'Isère ,  le  bourg  du  Toupet 
est  bâti  tout  entier  sur  un  ancien  lit  de  déjection 


DBS  TORKBNTS    DES   ALPES.  I7 

dune  immense  étendue  que  la  route  royale  de 
Grenoble  à  Ghambéry  traverse  sur  une  longueur 
de  I  .Soo  mètres.  Le  lit  de  déjection  moderne  est 
lui-même  très-vaste  et  occupe  une  zone  de  terrain 
de  3  à  400  mètres  de  largeur.  Le  bourg  touche  à 
ces  déjections  et  chaque  année  il  est  menacé  d'être 
enseveli  par  elles;  mais  tous  les  habitants  s'accor- 
dent à  dire  que  ce  danger  ne  date  que  d'une  époque 
assez  récente.  Ce  qui  le  prouve  d'ailleurs,  cest 
l'existence  de  maisons  à  une  petite  distance  du 
torrent.  On  ne  peut  supposer  qu'elles  eussent  été 
bâties  dans  cette  position,  si  autrefois  comme 
maintenant  elles  avaient  été  exposées  au  danger 
imminent  d'être  englouties. 

Ce  que  nous  venons  de  dire  du  torrent  du 
Touvet  s'applique  à  celui  de  Saint' Antoine j  près 
du  Bourg-d  Oisans ,  et  à  un  grand  nombre  d  au- 
tres dans  les  Alpes.  Quelque  grand  que  soit  leur 
lit  de  déjection  actuel,  on  en  observe  les  traces 
d'un  autre  encore  plus  vaste,  qui  est  cultivé  par- 
tout où  les  alluvions  modernes  n'ont  pas  envahi 
lesoJ.Non-seulement  jamaisde  mémoire  d*homme 
ces  alluvions  n'ont  occupé  en  entier  leur  ancienne 
étendue ,  mais  toutes  les  traditions  s'accordent  à 
prouver  qu'à  une  certaine  époque  peu  reculée 
elles  étaient  beaucoup  plus  restreintes  qu*aujour 
d'hui.  D'où  l'on  doit  conclure  qu'en  admettant 
même  que  ces  anciens  lits  n'aient  jamais  été  com- 

Slétement  éteints,  il  est  certain  au  moins  que 
ans  l'intervalle  de  temps  qui  s'est  écoulé  depuis 
leur  formation,  ils  ont^passé  par  un  minimum 
d'extension  dont  la  date  précise  est  le  plus  souvent 
immémoriale. 

Quoique  les  lits  de  déjection  imparfaitement 
éteints  soient  très  multipliés  dans  les  Alpes ,  ceux 
Tome  Xir,  1848.  a 


l8  SUR   LES    AirCl£NS   LITS   DB   DilÈGTION 

dont  rextinctîon  est  restée  complète  le  sout  encore 
davantage.  Ils  frappent  les  yeux  de  tout  côté  lors» 
qu*on  a  acquis  quelque  habitude  de  ce  genre 
a  observations.  En  voici  des  exemples  pria  dani 
des  localités  très-éloignées  les  unes  des  autres. 

Le  bourg  de  Saisines  sur  le  territoire  duquel 
nous  avons  déjà  mentionné  plusieurs  torrents,  est 
bftti  lui-même  sur  un  ancien  lit  de  déjection  fort 
épais  et  très-vaste  que  la  Durance  a  rongé  sur  tine 
hauteur  de  lo  à  la  mètres.  Le  torrent  qui  coule 
aujourd'hui  vers  l'extrémité  Ouest  de  cet  amas  de 
débris  s'y  est  encaissé  si  profondément  qu'il  a 
atteint  le  roc  calcaire  recouvert  par  .les  alluvions. 

En  remontant  la  vallée,  on  remarque  plusieurs 
autres  lits  de  déjection  éteints,  et  notamment  trois 
fort  considérables,  sur  lesquels  sont  bâtis  les  vil" 
lages  de  la  Roche  ^  de  Saint'Martin'de-Quejrriè' 
res  et  de  Prelles. 

Plus  haut,  entre Prelles  et  Briançon,  la  vallée 
de  la  Durance  se  présente  sous  la  forme  d'un  bassin 
elliptique,  dont  fa  surface  parfaitement  dressée  se 
relève  uniformément  depuis  la  rivière  jusqn*aii 
pied  des  montagnes  situées  à  FEst ,  où  il  y  a  une 
brisure  brusque  de  pente.  Le  sol  de  ce  plan  in- 
cliné est  entièrement  formé  de  cailloux ,  de  sables 
et  de  graviers  amenés  autrefois  par  trois  torrents 
maintenant  bien  encaissés ,  qui  débouchent  par 
les  gorges  de  Cervières ,  des  najres  et  du  Gros^ 
Ri/l  Les  alluvions  que  ces  cours  d'eau  torrentiels 
mêlaient  et  dispersaient  sur  une  grande  surface 
sont  aujourd'hui  cultivée^ans  toute  leur  étendue 
et  supportent  de  nombreux  villages. 

Il  y  a  plusieurs  lits  de  déjection  éteints  dans  la 
vallée  de  la  Guisanne.  Nous  nous  bornerons  à  citer 
celui  au  sommet  duquel  se  trouve  le  village  de 


^MS  TORIBNTS  DM   ALPB8.  I9 

Smnt-Chaffrejrj  et  un  autre  plus  rapproché  de 
BriaDÇon  qui  a  été  formé  par  le  torrent  de  Ite* 
guigna. 

Dans  la  vallée  de  la  Clarée,  remplacement  du 
village  de  Névacfae  est  un  ancien  lit  de  déjection 
d^un  volume  considérable ,  qui  a  été  créé  par  le 
torrent  du  Vallon.  Il  y  en  a  un  grand  nombre 
d'autres  dans  la  même  vallée. 

rfous  avons  déjà  dit  que  sur  la  rive  gauche  de 
risère ,  en  amont  de  Grenoble ,  on  observait  sur 
vne  longueur  de  4  mjriamètres  plus  de  vingt 
eôoes  de  déjection  éteints ,  de  toutes  les  dimen* 
fions.  On  en  voit  aussi  sur  le  côté  opposé  de  la 
vallée.  Un  des  plus  remarquables  par  sa  vaste 
étendue  est  celui  qui  comprend  une  grande  partie 
de  la  commune  de  la  Tronche.  On  le  rencontre 
presque  immédiatement  en  sortant  de  Grenoble 
par  laroutedeChambérj.  Sa  traversée,  en  suivant 
la  grande  route,  n'a  pas  moins  de  a.5oo  mètres 
de  longueur,  et  la  hauteur  de  son  sommet  au- 
dessus  de  la  plaine  est  de  plus  de  70  mètres.  Le 
torrent,  auteur  de  cet  immense  et  antique  dépôt, 

Erend  sa  source  au  col  de  Sappey  et  débouche  dans 
I  vallée  par  la  goige  de  Montfleury.  Il  est  au- 
jourd'hui complètement  encaissé  dans  tonte  l'éten- 
due de  son  cours. 

En  aval  de  Grenoble,  toujours  sur  la  rive  droite 
de  risère,  il  existe  plusieurs  lits  de  déjection 
éteints,  dont  trois  surtout  méritent  d'être  men* 
tîonnés;  ils  sont  situés  à  Saint-'Egrève ,  au  Che^ 
fmion  et  k  Foreppe. 

Le  lit  de  déjection  de  Saint^'Egf^eh  été  formé 
per  la  Vence ,  torrent  considérable  qui  a  son  bâs^- 
•in  de  réception  dans  l'intérieur  du  massif  de 
mcotagnes  situé  entre  Grenoble  et  la  Grande- 


aO  SUR    LES    ANCIENS   LITS    DE    DÉJECTION 

Chartreuse.  Son  épaisseur  moyenne  est  médiocre 
relativement  à  sa  grande  superficie ,  qui  surpasse 
100  hectares.  Il  s'étend  à  TOuest  jusqu'au  village 
de  Saint-^Robert.  Du  côté  de  l'Est,  on  y  a  bâti  le 
château  de  Marcieu  et  la  plupart  des  maisons 
situées  sup  la  gauche  de  la  Vence.  Ce  torrent,  en 
s'encaissant ,  a  fait  subir  de  grandes  dégradations 
k  son  ancien  lit  de  déjection  et  y  a  creusé  un 
petit  vallon  où  se  trouve  le  village  appelé  La 
Monta. 

On  rencontre  le  cône  de  déjection  du  Chevalon 
à  1:2  kilomètres  de  Grenoble.  Sa  traversée  par  la 
route  royale  a  900  mètres  de  longueur.  Aplati  à 
sa  partie  supérieure ,  il  est  terminé  latéralement 
par  deux  versants  courts  et  à  pente  roide ,  résul- 
tats peut-être  d'anciennes  érosions  de  l'Isère.  Il  a 
été  produit  par  un  torrent  aujourd'hui  insignifiant 
qui  prend  sa  source  dans  le  vallon  boisé  de  Tan- 
cienne  Chartreuse  de  Chalet ,  et  sort  d'une  gorge 
très-étroite ,  à  l'endroit  même  où  est  situé  le  ha- 
meau du  Chevalon. 

Le  lit  de  déjection  sur  lequel  est  bâti  le  village 
de  Voreppe  a  au  moins  a.aoo  mètres  de  largeur 
lorsqu'on  suit  la  grande  route.  Il  est  remarquable 
par  sa  forme  conique  régulière  et  par  la  hauteur 
de  son  sommet.  Le  torrent  qui  l'a  formé,  nommé 
la  Roisey  est  encore  aujourd'hui  impétueux  et 
charrie  beaucoup  de  galets  à  l'époque  de  ses 
crues.  Il  coule  précisément  suivant  l'arête  culmi- 
nante de  ses  déjections  où  il  s'est  encaissé  jusqu'à 
la  profondeur  dé  a  ou  3  mètres.  Un  peu  ii  l'Est  de 
Voreppe ,  lorsqu'on  descend  du  côté  de  Grenoble, 
on  remarque  à  sa  gauche  un  petit  torrent  nommé 
Rivachet  et  un  autre  ravin  sans  nom ,  qui  ont 
donné  lieu  l'un  et  l'autre  à  des  cônes  de  déjection 


DES   TORRENTS    DBS   ALPJSS.  21 

peu  considérables ,  mais  distincts  et  bien  conser^ 
¥és.  Ces  cônes  se  confondent  à  leur  base  et  ont 
ajouté  leurs  alluvions  à  celles  du  grand  dépôt 
formé  par  la  Roise. 

En  face  de  la  cotamune  de  Saint-Egrève ,  sur 
la  rive  opposée  de  l'Isère ,  le  village  de  Noyarey 
est  également  bàli  sur  un  ancien  amas  de  déjec^ 
tion,  dû  au  torrent  qui  traverse  aujourd'hui  le 
village. 

La  vallée  du  Drac,  dans  le  département  de 
llsère,  offre  plusieurs  dépôts  d'origine  semblable; 
tels  sont  ceux  que  les  torrents  de  Saint-Michel- 
des'Portes  et  de  Saint''MartinHie^Clelles ,  au- 
jourd'hui profondément  encaissés;  ont  formé  au- 
trefois en  débouchant  dans  la  plaine  du  Trièves. 

Uénumération  précédente  de  lits  de  déjection 
éteints  ne  peut  donner  qu'une  faible  idée  de  leur 
multiplicité  dans  le  Dauphiné.  Il  est  exact  de  dire 
que  leur  existence  constitue  un  fait  général  dans 
qe  pays  et  probablement  dans  les  Alpes  entières. 
On  J'observe  partout  où  les  conditions  nécessaires 
&  sa  formation  se  sont  trouvées  réunies  (i).  Ces 
conditions  se  réduisent  à  deux ,  qui  sont  : 

1*  L'existence  d'une  gorge  ou  d'un  canal  res- 
serré, aboutissant  d'une  part  à  une  vallée  dont  la 
pente  est  faible  relativement  à  celle  dp  canal, 
et  communiquant  de  l'autre  avec  une  dépression 
de  figure  quelconque,  actuellement  bien  boisée  à 

(1)  II  m'est  arrivé  plusieurs  fois  »  en  voyant  de  loin  la 
base  et  les  flancs  de  montagnes  que  je  n'avais  pas  encore 
visitées,  de  prédire,  d'après  l'aspect  des  lieux ,  qu'on  de- 
vait 7  tronver  des  lits  de  déjection  éteints.  Jusqu'à  pré- 
seol  je  n'ai  jamais  été  trompé  dans  ces  pnWisions. 


33  sua   l^Mê   ANGIBNS  LITS   DE   DÉJBGTIOBT 

son  intérieur,  et  formant  bassin  sur  les  fliincs  d'une 
ohatne  de  montagnes  ; 

3*  Une  largeur  suffisante  de  la  vallée,  de  ma« 
nière  à  ce  que  le  cours  d'eau  qui  coule  au  fond  de 
oelle-ci  ne  vienne  pas  baigner  immédiatement  le 
pied  du  coteau  où  s  ouvre  la  gorge* 

La  première  condition  est  nécessaire  pour  que 
le  torrent  qui  descend  de  la  montagne  ait  pu^  à 
l'époque  où  il  charriait  beaucoup  de  débrisi  lea 
déposer  en  grande  partie  à  Tissue  delà  gorge,  tant 
à  cause  de  la  diminution  brusque  de  pente  quâ 
de  la  facilité  donnée  aux  eaux  de  se  répandre  sur 
une  grande  surface.  La  circonstance  du  boisement 
actuel  du  bassin  de  réception  est  essentielle  pour 
que  le  lit  de  déjection  soit  complètement  éteint. 

La  seconde  condition  n'est  pas  moins  nécessaire 
que  la  première.  On  conçoit,  en  effet,  que  si  le 
cours  d'eau  principal  qui  coule  au  fond  d'une  vallée 
est  assez  rapproché  de  l'ouverture  d'une  gorge 
pour  recevoir  immédiatement  les  galets  qui  en 
sortent,  ceux-ci  entraînés  plus  loin  au  fur  et  k 
mesure  deleurarrivée  n'auront  pu,  à  aucuneépo* 
que ,  s'accumuler  sous  forme  de  lit  de  déjection. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dit,  les  anciens  dépôts 
dus  aux  torrents  ont  tous  la  forme  d'une  portion 
de  cône  en  général  bien  caractérisé.  Mais  le  degré 
d'aplatissement  de  ce  cône,  ou,  en  d'autres  termes, 
Vou vertu re  de  l'angle  que  l'axe  fait  avec  les  arêtes 
est  très-variable  suivant  les  circonstances  locales. 
Si,  outre  que  la  gorge  est  resserrée  et  le  change- 
ment de  pente  trà-brusque ,  le  bassin  de  réception 
eiKt  composé  de  roches  dures  et  cependant  facile^l 
il  désagréger  à  cause  de  l'interposition  de  quelques 
lits  friables,  les  débris  nombreux  et  volumineut 
que  les  eaux  auront  charriés  autrefois  se  seront  dé- 


BKê    TOKMNTS   OM  ALPfif.  a3 

pO0é8  presque  en  totalité  à  l'entrée  de  la  gorge. 
Le  cône  est  alors  très-saillant  et  son  angle  très- 
aigu.  Si  au  contraire  il  n'y  a  pas  une  grande  diffé- 
rence entre  les  dimensions  du  bassin  de  réception 
et  celles  du  canal  qui  le  fait  communiquer  avec 
la  Yallée,  si  la  pente  n'est  pas  brisée ,  si  le  volume 
d'eau  qui  s'échappe  de  la  gorge  est  considérable , 
$i  enfin  les  roches  du  bassin  de  réception  sont  fa- 
ciles à  réduire  en  boue  ou  en  sable  y  toutes  ces  cir- 
oonatanoes  réunies  auront  fait  que  les  détritus  se 
seront  dispersés  dans  un  rayon  fort  étendu.  Le 
cône  est  alors  eitrémement  aplati ,  et  souvent  il 
est  difficile  de  le  distinguer  des  autres  alluvions 
de  la  vallée.  Entre  ces  deux  cas  extrêmes,  on  con- 
çoit qu'il  doit  en  exister  un  grand  nomlire  d*au- 
trea  intermédiaires  par  l'effet  de  la  combinaison 
▼ariée  des  circonstances  que  nous  avons  men- 
tionnées* 

Puisque  l'existence  des  lits  de  déjection  éteints 
est  générale  dans  les  Alpes,  on  doit  admettre , 
d'après  tout  ce  que  nous  avons  dit  de  leur  cause , 
qa'à  une  certaine  époque  ce  vaste  massif  de  mon- 
tagnes a  été  entièrement  dépouillé  de  végétation. 
Noua  avons  montré  par  des  considérations  géolo- 
giques que  cette  dénudation  végétale  est  posté- 
rieure tux  terrains  tertiaires  les  plus  récents ,  et 
qu*OQ  ne  peut  la  faire  remonter  qu'à  l'époque  de 
la  dispersion  des  blocs  erratiques.  Nous  devons 
ajouter  qu'il  existe  des  preuves  directes  que  vers 
la  fin  de  la  période  tertiaire  les  Alpes  étaient  boi- 
sées. C'est  ce  qui  résulte,  en  effet,  de  la  décou- 
verte de  nombreux  restes  de  pachydermes  et  de 
ruminants,  qui  peuplaient  alors  cette  chaîne  de 
montagoeSé  Sans  sortir  du  Dauphiné,  nous  rap- 
pellerons que  les  dents  d'éléphants  ne  sont  point 


a4  SUR   LES   ANCIBNS   UT8    DB    DÉJECTION 

rares  dans  les  dépôts  d'atterrissement  de  cette  con- 
trée. On  en  a  trouvé  près  de  Montrigaud ,  à  Tain, 
à  Saint-Vallier  et  surtout  aux  environs  de  Vienne 
(Isère).  Cuvier  cite  des  restes  de  rhinocéros  et  de 
tapir  déterrés  à  Grenoble  ou  aux  environs  (i).  Une 
dent  de  ce  dernier  animal  a  aussi  été  trouvée  à 
Vienne  (a).  M.  Charvet  a  décrit  une  dent  de  mas- 
todonte découverte  à  Pomier,  près  de  Voreppe  (3  ). 
Faujas  parle  de  bois  de  cerfs  fossiles ,  retirés  de 
i4  pieds  de  profondeur  aux  environs  de  Monte- 
limar  (4). 

Une  autre  preuve  de  Texistence  de  la  végéta- 
tion à  cette  époque  peut  être  tirée  de  plusieurs 
dépôts  de  lignite  et  de  bois,  à  peine  altérés,  que 
renferment  les  couches  tertiaires  les  pi  us  récentes. 
On  obHcrve  ces  restes  de  végétaux  aux  environs  de 
la  Tour-du-Pin,  à  Anjou,  à  Hauterives,  à  Po- 
mier  et  dans  d^autres  localités  des  départements 
de  risère  et  de  la  Drôme  y  ainsi  qu'à  Novalèse ,  à 
la  Mothe-Sefvolex  ,  à  Bisses,  à  Barbaraz  et  à  Son- 
nas en  Savoie. 

Ces  faits  prouvent  que  la  végétation  a  persisté 
dans  les  Alpes  jusqu  au  commencement  de  1  épo- 
que erratique.  Puisqu'elle  a  disparu  ensuite ,  il 
ù\xt  qu'elle  ait  été  détruite  par  une  cause  extraor- 
dinaire, à  la  fois  puissante  et  générale.  Quelle  est 
cette  cause?  Elle  sera  toute  trouvée  si  l'on  admet 
l'hypothèse,  déjà  appuyée  sur  tant  de  preuves, 
qu  à  l'époque  du  phénomène  erratique  les  gla- 
ciers aujourd'hui  confinés  dans  le  voisinage  des 

(t)  Dsai'mcnls fossiles,  tome  3,  p.  97et311. 
(9)  Ossements  fossiles,  tome  3,  p.  309. 

(3)  Bulletin  de  la  Sodélé  géologique,  tome  II,  p.  396. 

(4)  Histoire  natureliedo  Dauphîoé,  p.  338. 


D£8  TORRJSNTS    OBS    ALPS8.  a5 

£lus  hautes  sommités  se  sont  étendus  dans  toutes 
s  vallées  et  les  ont  comblées  jusqu  à  une  grande 
hauteur.  Il  est  certain ,  en  effet ,  que  cette  exten- 
sion a  dû  avoir  pour  conséquence  immédiate 
d'anéantir  la  végétation  jusqu  à  ses  moindres  traces 
sur  tous  les  points  qui  ont  été  atteints.  Lorsqu'une 
température  plus  douce ,  succédant  au  froid  ex- 
traordinaire qui  avait  développé  les  glaciers ,  a 
forcé  œux-d  à  se  retirer,  ou ,  en  d'autres  termes  ^ 
au  commencement  de  la  période  géologique  ac- 
tuelle y  les  Alpes  ont  dû  sortir  de  dessous  leur  en- 
veloppe de  glace  dans  un  état  de  nudité  complète, 
et  nécessairement  cet  état  s'est  prolongé  encore 
pendant  un  grand  nombre  d'années  ;  car  tout  le 
monde  sait  combien  la  végétation  a  de  la  peine  à 
revêtir  de  nouveau  les  flancs  escarpés  d'une  mon- 
tagne, quand  une  fois  elle  y  a  disparu.  Comme  le 
sol  se  dégrade  d'une  manière  incessante ,  les  ger- 
mes priva  de  point  d'appui  périssent  en  même 
temps  qu'ils  naissent  ;  la  terre'  végétale  à  peine 
formée  est  entraînée  par  les  eaux  pluviales  ;  ce 
n'est  qu'à  la  longue  que  les  plantes  fixées  d'abord 
sur  quelques  points  plus  abrités  que  les  autres 
gagnent  peu  à  peu  du  terrain ,  s'étendent  et  finis- 
sent par  envahir  toute  la  surface  du  sol.  Après  la 
fusion  des  glaciers,  il  a  fallu  peut-être  des  siècles 
pour  que  dans  la  lutte  des  agents  physiques  des* 
tmcteurs  contre  la  force  végétative  celie*ci  soit 
parvenue  à  tiiompher.  C'est  pendant  ce  laps  de 
temps  que  se  sont  formés  les  anciens  lits  de  déjeo 
tion;  Leur  étendue  et  leur  nombre  ont  dû  dimi- 
nuer successivement  à.mesure  que  la  végétation  a 
fait  des  progrès.  Enfin  ils  se  sont  éteints  complè- 
tement; lorsque  les  Alpes,  transformées  en  une 
épaisse  et  vaste  forêt,  nont  plus  donné  prise  aux 


dégradaliODê  atmospliériques.  Lliomme  a  paru 
ttiMiicc  dans  cette  contrée.  A  mesure  qu'il  s*j  est 
niullîpKé}  il  a  défriché  le  sol;  d'abord  celui  des 
plaioes»  puis  suocessiTement  celui  des  hautenrSé 
lies  flancs  des  mentagues  étant  oiœns  protégés^  les 
torrents  ont  du  oommenoer  à  charrier  des  débris 
plus  nombreux  et  k  les  déposer,  ^ns  atteindre 
cependant,  à  beaucoup  près,  leur  premier  degré 
de  violence.  De  Ik  les  lits  de  déjection  modernes 
qui  sont  venus  en  quelque  sorte  se  gr^flvr  sur  les 
anciens,  et  qui  malheureusement  font  chaque 
année  des  progrès  incessants. 

Aux  faits  déjà  exposée,  qui  tendent  k  prouver 
que  les  choses  se  sont  passées  réellement  comme 
nous  venons  de  le  dire,  nous  ajouterons  une  der^ 
aière  considération  qui  en  est  une  confirmnti<m 
remarquable.  Si  au  commencement  de  notre  pé« 
riode  géologique  tous  les  petits  cours  d'eau  des 
Alpes  françaises  avaient  un  caractère  décidément 
torrentiel  |  c'est-à-dire  que  si ,  faibles  on  complé«> 
lement  à  sec  eo  temps  ordinaire,  ils  grossissaient 
aubiiement  k  la  suite  des  pluies  en  charriant  une 
quantité  considëinble  de  cailloux,  nécessairement 
M8  grands  cours  d'eau  de  cette  contrée,  tek  que 
l'Isère,  le  Drac,  la  Romanche  et  la  Durance,  ont 
êà  participer  k  un  haut  degré  k  ce  caractère  tor- 
rentiel et.  présenter  un  régime  bien  diflRIrent  de 
eelui  de  nos  jours.  Ces  rivières  ont  dû  »  k  une 
époqneadiérieure  aux  teâips  historiques,  divaguer 
dand  toute  l'étendue  de  leur  vallée  ;  plus  tard , 
«Ues  ont  dû  s'encaisser  naturellement  lorsque  les 
lits  de  déjection  se  sont  eux-mêmes  éteints.  Cest 
en  effet  ce  que  Tobservation  indique  de  la  manière 
la  plus  précise*  Il  est  certain  qu'k  une  époque  ii»- 
mémonale  le  lit  dé  l'Isère  oeenpait  toute  la  lar- 


DM  tÔBBÉNlB  t>MÈ  AhPteè.  %^ 

geiir  de  la  vallée  en  amofit  de  Grenoble.  CelA  est 
prouvé  par  d'à ncieûnes  berges  encore  bien  conseil 
vées  qui  existent  sur  les  deux  rives,  à  une  bau- 
teuf  et  &  une  distance  telles  que  jamais  les  eaux 
actuelles  n'ont  pu  y  parvenir.  On  observe  de  pa«- 
reilles  berges  sur  la  rive  gaucbe  entre  Pontcharra 
et  Goncelîn ,  et  suf  la  rive  droite  entre  le  Touvêt 
et  la  Terrasse.  Une  de  ces  berges,  formée  aux  dé<- 
pens  de  l'ancien  lit  de  déjection  de  la  Troncbe,  se 
voit  tout  près  de  Grenoble.  Il  v  en  a  aussi  en  aval 
de  cette  ville  sur  le  territoire  de  Saint^Egrève.  Le 
Ibnd  de  la  vallée  est  composé  de  limon  et  dé  gfâ«- 
viers  que  tout  annonce  être  très^modernes.  Les 
blocs  erratiques  manquent  à  leur  surface,  parce 
que,  suivant  foutes  les  probabilités,  ils  se  trouvent 
enfouis  dans  leur  sein.  Le  lit  actuel  de  la  rivière, 
quoique  très-large  en<rore  sur  certains  points,  est 
bien  loin  d'approcher  de  ses  anciennes  dimen^ 
siens  ;  les  eauï  se  sont  donc  encaissées  naturelle^ 
ment.  Ce  fait  est  surtout  évident  au-dessous  dé 
Saîfit-Gervais.  La  plaine  qui  s'étend  en  aval  de  té 
village,  entre  Vinaj  et  Cognin ,  est  entièrement 
formée  de  cailloUï  rôulés,  parsemés  de  blocs  erra- 
tiq^ues,  la  plupart  à  moitié  enfouis  dans  les  sables 
et  les  g;raviers.  Elle  a  été  évidemment  parcomue 
autrefois  par  les  eaux  de  Tlsère;  mais  aujour«- 
d'hui  cette  rivière  s'y  est  creusé  un  lit  profond  et 
étroit  qu'elle  occupe  en  entier  à  4o  ou  5o  mètres 
au-dessous  de  son  ancien  niveau.  Le  creusement 
de  ce  canal  6St  certainement  postérieur  à  la  dis^ 
persioh  des  blocs  erratiques.  Il  est  à  remarquer 
que  l'Isère  exhausse  maintenant  son  lit  dans  céft- 
fiiioes  parties  de  son  cours,  notamment  en  amont 
de  Grenoble.  Son  régime  a  donc  subi  une  nou'^ 
velle  modification  en  seûs  contraire  de  la  précé* 


2S  &UR    LES  ANCIENS    hlTS   DE   DEJECTION 

dente.  On  doit  l'attribuer ,  sans  aucun  doute,  à  la 
proportion  plus  grande  de  débris  qu'elle  reçoit 
depuis  la  recrudescence  des  torrents. 

Les  variations  de  régime  du  J)rac  ont  été  encore 
plus  saillantes.  Depuis  son  entrée  dans  le  dépar- 
tement de  risère  jusqu'à  Champ,  près  de  Vizille, 
cette  riviërç  torrentielle  coule  entre  des  berges 
escarpées  et  très-hautes  qui  offrent  la  coupe  sui- 
vante en  allant  de  bas  en  haut  :  i""  des  couches  de 
calcaire  noir  schisteux  appartenant  à  l'étage  infé* 
rieur  jurassique;  2'^  uç  dépôt  puissant  de  cailloux 
roulés,  tous  bien  arrondis ,  sans  mélange  de  frag- 
ments anguleux  ni  de  blocs  erratiques  ;  3""  une 
assise  d'épaisseur  inégale  composée  de  cailloux 
roulés,  de  sables  et  quelquefois  d'argile  à  Tinté- 
rieur,  ou  à  la  surface  de  laquelle  on  remarque  des 
débris  anguleux  et  des  blocs  erratiques  de  grandes 
dimensions.  Cette  dernière  assise  constitue  le  sol 
superficiel  de  la  vallée  et  s'étend  sur  une  largeur 
de  plusieurs  kilomètres.  C'est  dans  l'ensemble  de 
ces  dépôts  et  en  les  creusant  tous  successivement 

Sue  le  Drac  s'est  encaissé  jusqu'à  une  profondeur 
e  1 5o  à  noo  mètres.  Aujourd'hui  les  progrès  de 
cet  encaissenient  ont  complètement  cessé,  et  même 
le  lit  s'exhausse  d'une  manière  sensible  à  son  dé- 
bouché dans  la  plaine  de  Champ  et  plus  loin  dans 
celle  de  Grenoble. 

Sans  remonter  plus  haut  que  la  période  ter- 
tiaire, on  peut  déduire  des  laits  ci-dessus  cinq 
époques  distinctes  dans  l'histoire  physique  de  la 
vallée.  Pendant  la  première  époque  a  eu  lieu  le 
dépôt  de  cailloux  roulés  sans  mélange  de  blocs 
anguleux ,  qui  repose  immédiatement  sur  le  cal«- 
caire  jurassique.  La  formation  de  cet  amaâ  de  cail- 
loux est  évidemment  antérieure  au  transport  des 


DBS   TORRENTS    DES  ALPES.  QQ 

blocs  erratiques:  elle  parait  avoir  eu  lieu  tout  à 
£iit  à  la  fin  de  la  période  tertiaire.  La  seconde 
époque  a  été  celle  du  phénomène  erratique  ;  beau- 
coup de  blocs  ont  été  dispersés  à  la  surface  du 
•dépôt  précédent.  Pendant  la  troisième  époque, 
le  terrain  de  cailloux  à  la  surface  duquel  les  blocs 
étaient  épars,  a  été  remanié  par  le  Drac.  Une  partie 
des  blocs  a  été  même  enfouie  sous  des  matières  de 
transport  plus  récentes  ;  ce  qui  prouve  que  la  ri- 
vière torrentielle  divaguait  alors  dans  l'intérieur  de 
sa  vallée.  Lors  de  la  quatrième  époque ,  le  Drac 
changeant  complètement  de  régime  s  est  non-seu- 
lement encaissé  dans  ses  propres  alluvions,  mais 
a  rongé  jusqu'à  une  grande  profondeur  les  couches 

{>lus  anciennes  qui  les  supportaient.  Enfin  pendant 
a  cinquième  époque  qui  dure  encore ,  le  Drac 
ayant  cessé  complètement  d'afibuiller  le  fond  de 
son  lit,  l'exhausse  au  contraire  sur  un  certain 
nombre  de  points.  Il  est  clair  que  les  trois  der- 
nières époques  sont  postérieures  à  la  dispersion 
des  blocs  erratiques  et  qu'elles  ont  la  liaison  la 
pins  indme,  la  première  avec  la  formation  des 
andens  lits  de  aéjection,  la  seconde  avec  leur 
extinction ,  et  la  troisième   avec  leur  renais* 


Les  vallées  de  la  Romanche,  de  la  Durance  et 
du  Rhône  lui-même  présentent  des  circonstances 
physiques  analogues  à  celles  que  nous  venons  de 
mentionner  et  qui  conduisent  aux  mêmes  consé- 
quences. Nous  nous  bornerons  à  en  faire  la  remar* 
que  sans  entrer  dans  des  détails  qui  nous  mèneraient 
trop  loin. 

En  résumé ,  les  faits  contenus  dans  ce  mémoire 
conduisent  aux  conclusions  suivantes ,  qui  nous 
paraissent  ofirir  de  l'intérêt  sous  le  double  point 


3o  SUR   LES   ANCIENS    UT3    PB    DÉIFCTIOEI 

dé  vue  de  la  géologie  et  de  Tinfluence  du  boise- 
ment des  montagnes  sur  le  régime  des  cours 
d*eau. 

l' La  végétation  qui  couvrait  les  Alpes  à  la  fia 
de  l'époque  tertiaire  et  dont  Texistence  est  attestée 
par  divers  dépôts  de  lignite,  ainsi  que  par  des 
restes  nombreux  de  ruminants  et  de  pachydermes 
enfouis  dans  les  alluvions  anciennes,  a  disparu 
complètement  à  l'époque  du  transport  des  blocs 
erratiques;  cette  clisparition  est  prouvée  par  le 
phénomène  remarquable  des  lits  de  déjectiod 
éteints,  que  l'on  doit  considérer  comme  général 
dans  les  Alpes. 

a*  Cette  dénudation  végétale  confirme  l'hypo- 
thèse d'une  extension  extraordinaire  des  glaciers 
qui,  ë  l'époque  du  phénomène  erratique,  aurait 
envahi  la  surface  entière  des  Alpes.  Il  est  certain 
en  effet  qu'une  pareille  extension  a  dû  avoir  pour 
effet  immédiat  d'anéantir  partout  la  végétation , 
et  Ton  conçoit  difficilement  qu'une  destruction 
aussi  générale  ait  pu  être  produite  par  une  autre 
cause. 

3*  Lorsque  par  suite  du  retour  d'une  tempéra- 
ture plus  douce  les  Alpes  se  sont  dépouillées  du 
manteau  de  neige  «t  de  glace  qui  les  recouvrait, 
leurs  flancs  entièrement  nus  sont  restés  exposés 
pendant  des  siècles  aux  dégradations  des  agents 
atmosphériques.  Cest  à  cette  époque  que  se  sont 
creusés  la  plupart  des  ravins  et  des  excavations  en 
forme  d'entonnoir  que  Ion  remarque  sur  les  ver- 
sants de  ces  montagnes.  Les  matières  entraînées 
ont  formé  les  anciens  lits  de  déjection,  et  en  gé- 
néral les  alluvions  postérieures  aux  blocs  errati- 
ques et  cependant  antérieures  aux  temps  histori- 
ques, qui  remplissent  le  fond  des  vallées. 


DIS  TORRBNTS  DSS  ALPBS.         3l 

4"  A  la  longue,  les  forces  productives  de  la 
nature  ont  ramené  la  végétation  au  sein  des  Alpes 
et  sont  parvenues  à  les  couvrir  d'épaisses  forêts.  Ce 
reboisement  a  modifié  profondément  le  régime 
descours  d'eau,  qui  ont  tous  perdu  leurs  caractères 
torrentiels  les  plus  saillants;  les  lits  de  déjection  se 
sont  éteints,  et  les  rivières  auparavant  divagantes 
se  sont  encaissées. 

5*  Enfin ,  l'homitie  a  commencé  à  habiter  les 
Alpes  ;  il  a  détruit  une  partie  des  forêts  et  étendu 
ses  cultures  jusque  sur  le  flanc  des  montagnes.  Ces 
défrichements  ont  en  quelque  sorte  réveillé  Tac- 
tîon  dévastatrice  des  torrents  et  donné  une  nou- 
velle vie  à  leurs litsdedéjection  ;  ceux-ci  ontreparu 
sur  un  grand  nombre  de  points,  sans  devenir  ce- 
pendant ni  aussi  nombreux,  ni  aussi  étendus 
qu'autrefois.  Par  suite  de  l'augmentation  des  débris 
roulés  par  les  torrents,  le  régime  des  rivières  s'est 
aussi  altéré  ;  rafibuillement  naturel  de  leur  lit  s'est 
arrêté  et  s'est  changé  en  un  exhaussement  qui  se 
continue  tous  les  jours. 


33        m 

NOTICE 


Sur   des    dégagements    de  gaz  inflammables 
observés  dans  des  gîtes  métallifères;  ' 


Par  M.  A.  DAUBRÉE. 


Les  détonations  de  gaz,  malheureusement  si 
fréquentes  dans  les  mines  de  houille ,  n'ont  pas  été 
jusqu'à  présent  signalées,  au  moins  à  ma  connais- 
sance, aans  des  gîtes  métallifères.  Aussi  je  crois 
devoir  faire  connaître  plusieurs  accidents  de  ce 

Senrequi^  depuis  vingt-cinq  ans,  sont  survenus 
ans  des  exploitations  de  minerai  de  fer  pisoK- 
tique  de  l'Alsace,  à  GundershofTen  (Bas-Rhin)  et 
à  Winckel  (Haut-Rhin),  ainsi  que  dans  une  mine 
de  cuivre  des  environs  de  Giromagny . 

A  Gundershoffen ,  les  pisolites  ferrugineux  qui    inflammationi 
faisaient  Vobj et  de  l'exploitation  (i)  sont  dissémi-Jj^JJ*  j*"«  *J 
nés  dans  une  argile  Jaune  superposée  aux  marnes  FoliUquedeGaih 
du  lias  supérieur;  la  couche  de  minerai  est  re- ^•"''®'*"' 
couverte    par    une  argile    d'un  'gris- bleuâtre  , 
aur  19  mètres  d'épaisseur.  Ce  gîte ,  comparé  à 
ceux  de  méine  nature  qui  sont  si  nombreux  en 
France,  en  Suisse  et  dans  l'Allemagne  occiden- 
tale,  ne  présente  pas  d'autre  particularité  à  men- 
tionner ici  que  la  présence  de  nombreux^TOgnons 
Epseux,  que  Ton  recueille  aujourd'hui  encore  sur 
-haldes,  pour  les  utiliser  comme  pierre  à  plàtre« 
n  est  aussi  à  remarquer  que  l'argile  située  au  toit 
de  la  couche  de  minerai  est  imprégnée  de  petits 
grains  de  pyrite  de  fer. 

(1)  Celte  mine  est  abandonnée  depnis  vingt  ans. 
TomeXIF,  18^8.  i 


34    SOa  DM  DtoACBMBHTB  DB  GAB  UFUAMABliB» 

Dans  cette  couche  que  Too  exploitait ,  il  jr  a 
trente  ans,  par  des  travaux  de 24  mètres  de  pro* 
fondeur,  on  avait  remarqué  pluaieurs  fois  des  ia« 
flammations  de  gaz,  mais  qui  élaient  trop  faibles 
pour  paraître  dangereuses.  Cependant,  en  1824» 
il  y  survint  une  nouvelle  inflammation  qui  brûla 
grièvement  plusieurs  mineurs;  l'un  d'eux  conserve 
encore  des  cicatrices  profondes  de  ses  brûlures. 

Le  cite  de  Winckel  repose  daus  une  dépression 
et  eipio^oot  decalcaireblancqui  appartient  à  1  étage  jurassique 
«'•^'•'"^**^ supérieur.  Les  pisolitcs  sont  disséminés  dans  une 

argile  gris  clair,  et  le  tout  est  recouvert  par  un 
conglomérat  formé  aux  dépens  du  calcaire  sous-- 
jacent.  £n  i832,  on  rentrait  dans  des  travaux 
suspendus  depuis  quelque  temps,  lorsqu'il  se  fit 
une  explosion  de  gaz  :  des  pièces  de  bois  furent 
projetées  hors  du  puits  jusqu'il  une  dizaine  de 
mètres,  dit-on,  au-dessus  de  son  orifice;  le  seul 
ouvrier  qui  se  trouvait  dans  les  travaux  fut  forte- 
ment brûlé. 

m 

Une  inflammation  beaucoup  moins  forte  que 
celle-ci  a  eu  lieu  dans  la  même  mine,  le  27  juin 
1846,  à  la  suite  d'une  grande  aSluence  d'eau  qui 
s'était  manifestée  à  l'estrémité  d'une  galerie.  C'est 
en  allant  reconnaître  l'origine  de  cette  jreine d'eau 
que  le  maître  mineur  enflamma  le^az  avec  sa 
lampe;  comme  il  se  jeta  de  suite  à  terre,  ses  che- 
veux seuls  furent  brûlés. 
InflamnMtloQ      Ce  n'est  pas  seulement  dans  des  dépôts  de  mi- 
raîm^de^iro-  ^^^^  ^^  ^^^  pisoli  tique  q ue  de  semblables  accidenti 
nuisnr-  80ntconnus.D'aprèsunecommunicationquejedois 

à  M.  Furiet,  ingénieur  des  mines,  du  gaz  s'est  aussi 
enflammé,  en  mars  i845,  dans  la  mine  du  Grand* 
Saint-Jean,  près  deGiromagnj,  ou  l'on  exploite 
un  filon  de  cuivre  pyriteuz  encaissé  dans  le  terrain 


OBSSATiS  DANS  DES  oItBS  MÉTALLIFÈRES,         35 

de  transition.  Cétait  dans  un  ancien  travail  mon* 
tant  où  Ton  rentrait  après  bien  des  années  d'a- 
bandon. 

La  niine  de  Gundershofien  n'existe  plus,  celle  Natoredagas 
de  Winckel  est  abandonnée,  l'iûflanimation  de JÎ?^J|J"*„flJj[^ 
Giromagny  a  été  tout  à  fait  accidentelle  ,  de  sorte mation  dans  ces 
qu'on  ne  peut  constater  directement  la  nature  du"  ^ 
gaz  qui  fat  la  cause  de  ces  divers  accidents.  Il  faut 
s  en  tenir,  k  cet  égard,  à  une  conjecture^  en  atten* 
dant  qu  on  soit  instruit  par  d'autres  faits  du  même 
genre. 

Le  gaz  sulfbydrique  se  dégage  en  assez  grande 
abondance  dans  différents  lieux  pour  pouvoir  s'en- 
flammer, ainsi  que  cela  a  eu  lieu,  par  exemple, 
dans  le  forage  d  un  puits  près  de  Gajarine ,  en 
Lombardie,  d'après  une  notice  de  M.  Héricartde 
Thury  (i);  mais  ce  n'est  pas  à  ce  gaz  que  peu- 
vent être  attribuées  les  inflammations  dont  il  vient 
d'être  question  y  car  si  on  admet  pour  un  instant 
qu'il  ait  pu  se  trouver  dans  l'atmospbère  d'une 
galerie  du  gaz  suif  hydrique  en  assez  forte  pro- 
portion pour  s'enflammer,  il  se  serait  immédiate- 
ment décelé,  tant  par  son  odeur  propre  que  par 
celle  de  Facide  sulfureux  qui  se  serait  formé  après 
la  combustion.  D'ailleurs,  dans  les  gaz  inflamma- 
bles des  houillères  qui  ont  été  analysés  en  grand 
nombre  par  MM.  Turner,  Bischof,  Graham,  etc.,  il 
ne  s'est  jamais  rencontré  d'oxyde  de  carbone ,  et  le 
gîiz  oléiiant  n'a  été  trouvé  que  rarem^tit  ot.en  pe- 
tite quantité.  On  doit  donc  très-probablemcnlrap- 
porter  les  inflammations  de  Gundershoffen  ,  de 

(1)  Notice  sur  quelques  phénomènes  qui  ont  accompa- 
gné le  forage  de  puits  artésiens.  (  Annales  des  mines, 
î«séric,lomel'V,p.  515.) 


36      SUB  DBS  DÉGAGBMEIITS  DE  GAZ  INFLAMMABLES 

Winckel  et  de  Giromagny  à  la  présence  de  Thydro- 
gène  protocarboné ,  qui  est ,  sans  comparaison ,  le 
gaz  inflammable  le  plus  abondant  dans  la  nature, 
ou  peut-être  à  celle  de  l'hydrogèoe. 
OrlgiiM  dn  gu  Au  premier  abord ,  on  pourrait  croire  qu  il  exis- 
fDflamiDaUe.      ^j^  peut-être  dans  ces  mines  d  anciens  boisages 

enfouis  sous  Teau  dont  la  décomposition  lente  a 
pu  produire  de  l'hydrogène  protocarboné ,  à  la  ma- 
nière de  ce  qui  se  passe  dans  les'marais.  Mais  le  bois 
étai  t  en  petite  quantité  dans  les  galeries  de  Winckel  ; 
il  n'en  existait  pas  dans  la  mine  de  Giromagny. 
D'ailleurs  dans  des  mines,  telles  que  celle  de  lignite 
de  Bouxwiller,  qui  contiennent  énormément  de 
bois  en  partie  submergé,  et  dans  bien  d'autres  en« 
core,  on  n'a  pas  observé  d'indices  de  gaz  inflam- 
mables. Sans  donc  contester  qu'il  puisse  se  dé- 
velopper de  l'hydrogène  carboné  dans  quelques 
mines  par  la  pourriture  d'anciens  boisages  sous 
l'eau,  il  y  a  une  autre  origine  à  assigner  au  gaz  in- 
flammable dont  nous  venons  d'indiquer  les  eflets. 
*  Peut-être  dans  les  mines  où,  comme  à  Giroma- 
gny^ des  métaux  oxydables  tels  que  le  fer  et  le  zinc 
se  trouvent  à  l'état  de  sulfure ,  ou  bien  dans  des 
gttes  y  comme  ceux  de  Gundershoffen  et  de  Winckel 
où  le  fer  n'est  pas  complètement  à  l'état  de  per- 
oxyde ,  certaines  réactions  lentes,  jusqu'ici  inaper- 
çues ,  peuvent-elles  décomposer  1  eau  et  produire 
de  petites  quantités  d'hydrogène  qui,  lorsque 
Faérage  est  peu  actif,  se  concentre  dans  les  parties 
hautes  des  excavations. 

Mais  ce  qui  parait  quant  fa  présent  le  plus  vrai- 
semblable, c'est  que  le  gaz  inflammable  des  mines 
dont  il  s'agit  est  de  l'hydrogène  protocarboné  qui,  à 
Gundershoffen  et  à  Winckel,  est  émané  de  couches 
inférieures  au  dépôt  de  minerai ,  et,  fa  Giromagny, 


OBSBRVis    DANS    DES    GÎTES    MÉTALLIFÈRES.       87 

des  roches  latéralesdu  filon  ;  ce  gaz  serait  doDc  arrivé 
par  des  fissures  dans  les  travaux  d'exploitation.  On 
sait ,  en  efict ,  que  dans  un  grand  nombre  de  localités 
de  TEurope,  de  TAsie  et  deFAmérique,  il  existe 
des  jets  abondants  d'hydrogène  protocarboné.  Il  ne 
s'exhale  pas  seulement  de  la  houille  et  du  terrain 
honiller,  mais  de  terrains  d'âge  très-varié ,  qui  en 
général  paraissent  renfermer  à  une  certaine  pro- 
fondeur des  couches  bitumineuses.  Ainsi ,  dans  le 
département  même  du  Bas-Rhin ,  le  grisou  se  dé- 
gage des  couches  de  grès  bitumineux  de  Bechel- 
Bronn  et  de  Schwabwiileryen  abondance  telle  que, 
dans  une  partie  des  travaux  de  la  première  localité 
on  est  obligé,  depuis  trois  ans,  d  employer  exclu- 
sivement la  lampe  de  Davy. 

Or  les  marnes  du  lias  supérieur  sur  lesquelles 
repose  le  gite  de  Gundershofien  sont  grises,  fétides 
comme  de  la  vase  de  marais,  et  souvent  assez  bitu- 
mineuses pour  pouvoir  brûler  avec  flamme.  Elles 
sont  très-probaolement  susceptibles  de  produire 
de  l'hydrogène  carboné,  de  même  que  les  couches 
du  même  terrain  des  environs  de  Lickweg,  dans  la 
principauté  de  Schaumbourg ,  où  il  s'est  dégagé 
d'un  trou  de  sonde  du  gaz  inflammable  consistant 
principalement,  d'aprè>  l'analyse  de  M.  Bischof, 
en  hydrogène  protocarboné  (i). 

A  Winckel,  on  ne  voit  pas,  comme  à  Gunders- 
hofien ,  des  .couches  bitumineuses  affleurer  immé- 
diatement au-dessous  du  minerai;  mais  il  se  trouve 
dételles  couches,  à  diverses  hauteurs,  dans  la  série 
jurassique,  et  le  cas  peut  être  le  même  que  celui 
de  Gundershofien. 


(!)  Gmelin.  Handwoerterbuch  der  Cbemic,  tome  IV, 
p.  209. 


38    SUR  DSS  DÉGAGEMBIfTS  M  GAZ  INFUMIf  ABLBS. 

Quant  au  terrain  de  transition  qui  aflQeure  aux 
environs  deGiromagny,  il  contient, dans  plusieurs 
parties  du  Haut-Rhin,  des  veines  d'anthracite  qui 
ont  donné  lieu  à  des  recherches.  Il  est  même  à  obseiv 
ver  que  dnns  des  filons  de  fer  de  la  vallée  deSaint- 
Amaiin,  qui  appartiennent  au  même  système  que 
les  nions  de  plomb,  de  cuivre  et  d'argent  de  Gw 
romagny,  j'ai  trouvé,  particulièrement  à  la  mine 
de  Finsieibach,  des  rognons  de  bitume  renfermés 
dans  des  géodes  de  quartz  hyalin.  Ce  bitume  avait 
été  probablement  extrait  des  roches  voisines  lors 
du  remplissage  du  filon,  de  même  qu'il  est  arrivé 
sans  doute  pour  beaucoup  de  nids  de  bitume  que 
Ton  rencontre  renfermés  dans  des  gites  métalli« 
fères.  Telle  est  sans  doute  l'origine  du  bitumt 
contenu  dans  des  veines  métallifères  qui  traver- 
sent le  terrain  houiller  de  Lalaye  (Bas-^Rhin),  On 
conçoit  donc«aussi  que  certaines  parties  de  ce  ter-t 
rain  de  transition  puissent  aussi  fournir  de  rby«- 
drogène  carboné. 
Précaatîoni  à  D'après  les  faits  qui  viennent  d'être  signalés  ,  le 
nîinei'^^ù*"*  se  K^*  inflammable  paraît  se  dégager  de  certaines  ro» 
dégage  une  pe-cbes  plus  fréquemment  qu'on  ne  le  suppose  ordi^ 

lite  quantité  de       .     ^       ^      ^  »     *     ^»       •  i      *  ii       ^  * 

gai  Inflammable,  nairement;  car  ce  n  est  qu  accidentellement  que  sa 

présence  a  été  reconnut)  dans  les  lieux  où  il  s'ejihale 
en  aussi  faiblequantité  qu'à  Winckelet  à  Giroma<^ 
goy.  En  tout  cas,  dans  les  mines  où  le  dégagement 
de  gaz  est  aussi  peu  abondant  que  dans  celles  dont 
il  s'agit,  les  accidents  peuvent  toujours  être  pré* 
venus  en  essayant,  soit  par  une  lampe  de  Davy, 
soit  par  une  lampe  placée  à  l'extrémité  d*un  long 
bâton ,  si  l'air  est  inflammable  dans  les  parties  éle- 
vées des  excavations  où  l'air  est  depuis  longtemps 
stagnant. 


NOTICE 

Sur  un  serrement  à  clapet  établi  aux  mines 
de  houille  du  f^igan  {Gard)  j 

Par  M.  DE  REYDELLET,-  Ingéntcur  cItII  , 
ex-direetear  dci  mlnei  du  Vigan* 


On  a  déjà  beaucoup  écrit  sur  les  serrements  ^  et 
en  général  sur  tous  les  appareils  destinés  à  préve- 
nir ou  arrêter  Tinvasion  des  eaux  dans  les  mines; 
cependant  je  pense  qu'on  n'accueillera  pas  sans 
quelque  intérêt  la  description  d'un  nouveau  genre 
de  serrement  expérimenté  au  Yigan  et  encore  in- 
connu malgré  la  date  ancienne  de  sa  construction. 
Il  y  fut  inventé  et  appliqué  en  i835  par  M.  Cha- 
pe!,  appelé  alors  à  en  diriger  les  mines. 

Cet  appareil ,  que  j'ai  désigné  sous  le  nom  de 
serrement  à  clapet j  diffère  essentiellement  de 
tous  ceux  qu'on  a  jusqu'ici  employés  dans  les 
mines;  il  rappellera  tout  au  plus  celui  qu'a  décrit 
if.  IXailiy  dans  le  tome  YIII  de  la  a'  série  des 
Annales.  Ce  dernier  ,  construit  à  Huelgoat,  n'é- 
tait autre  chose  qu'un  serrement  droit ,  dans 
lequel  le  trou  d'homme  avait  été  bouché  par  un 
clapet  au  lieu  d'un  simple  tamppn  que  la  pression 
avait,  une  première  fois,  laminé  et  chassé  malgré 
sa  forme  pyramidale. 

Le  serrement  à  clapet  construit  au  Yigan  avait 
vn  but  de  plus  k  remplir  que  les  serrements  or- 
dinaires :  son  clapet  n  était  point  seulement  une 
nécessité  de  construction ,  comme  le  tampon  ou 
le  clapet  decertaÎBfl  serrements  droits,  le  tronc  de 


40  SERBEMENT    A   CLAPET 

cône  du  serrement  saxon ,  il  était  indispensable 
pour  atteindre  le  but  qu'on  se  proposait  :  il  de- 
vait  laisser  passage  à  un  rouleur  conduisant  sa 
brouette  (i),  et  pouvoir  presque  instantanément 
opposer  une  barrière  aux  eaux  en  un  moment 
donné ,  circonstance  qui  pourra  se  représenter 
souvent  dans  l'exploitation. 
HtotoriqiM.  Le  terrain  houiller  du  Yigan,  parfaitement  ca- 
ractérisé par  sa  flore  et  les  éléments  de  ses  diffé- 
rents termes,  renferme  deux  couches  ezploita* 
bles  (a)  :  la  première  de  i",4o  ^  ^  mètres,  la 
seconde  de  o'",70  h  i",4o  de  puissance.  Une  épais- 
seur de  10  à  14  mètres  de  grès  et  schistes  les 
sépare* 

Il  repose  dans  un  bassin  de  schistes  talqueux  et 
de  calcaires  métamorphiques,  très-anciens ,  sans 
fossiles,  qui  s'adossent  aux  soulèvements  graniti- 
ques des  Gévennes.  Il  affleure  au  Mord  et  à  l'Est 
et  plonge  avec  une  inclinaison  moyenne  de  la  à 
18  degrés,  dirigée  Nord-Est  Sud-Ouest.  Il  est  re- 
couvert successivement  par  différents  termes  du 
terrain  triasique,  par  divers  étages  du  lias ,  et  peut- 
être  du  système  oolitique,  suivant  que  Thypothèse 
ou  des  découvertes  en  étendront  les  limites.  Quant 
à  la  partie  qui  a  été  exploitée ,  elle  se  trouve  sous 

(1)  C'était  le  cas  au  Vigan,  où  le  roulage  était  alors 
peu  perfectionné.  Avec  quelques  modiGcalions,  un  petit 
wagon  eût  pu  passer  tout  aussi  bien.  Dans  ce.  cas ,  en 
disposant  la  rencontre  des  rails  dans  le  même  plan  que 
celui  de  contact  du  clapet  et  de  son  siège,  en  articulant 
au  moyen  de  charnières  les  deux  barres  du  côté  de  Teau, 
il  eût  su(B  de  les  roplior  en  arrière  pour  que  la  manœuvre 
du  clapet  ne  fût  gênée  en  rien. 

(S)  Telle  est  du  moins  mon  opinion  quant  à  la  partie 
do  terrain  houiller  qui  a  été  explorée. 


ÉTABLI    AVX  MINES    DU    YIGAN.  ^i 

h  vallée ,  et  n'est  recouverte  que  par  du  keuper. 

Les  premiers  travaux  un  peu  importants  furent 
ouverts  au  Nord*£st ,  au  voisinage  des  affleure* 
ments. 

Placés,  par  la  disposition  des  lieux,  dans  le 
delta  que  forment  la  rivière  d'Arre  et  son  affluent 
le  torrent  de  Coudoulous  ;  placés  même  dans  le  lit 
de  ce  torrent,  à  peu  de  distance  d'un  sol  sillonné 
de  canaux  d'irrigation  ;  n'ayant  en  ce  point  pour 
intermédiaire  avec  lui  que  des  terrains  perméables 
et  caverneux ,  ces  travaux  furent  bientôt  inondés. 

Je  n'ai  point  à  juger  ce  passé;  je  n'ai  pas  à  m'oc- 
cuper  davantage  de  l'opportunité  des  travaux  in- 
complets entrepris  en  i83:2  pour  succéder  aux 
premiers,  et  plus  tard  en  achever  l'exploitation , 
je  n'ai  pas  à  rejeter  sur  le  vice  d'innovations  désas- 
treuses, telles  que  le  quaffering  qui  débitait  les 
eaux  au  lieu  de  les  retenir,  l'exploitation  Ions- 
temps  languissante  de  ces  mines,  auxquelles  le 
choix  d'un  nouveau  siège  d'exploitation  et  une  di- 
rection éclairée  et  moins  aventureuse  promettent 
un  tout  autre  avenir. 

Je  vais  seulement,  avant  d'entrer  dans  les  dé- 
tails de  construction  du  serremqnt  qui  fait  l'objet 
de  cette  notice,  indiquer  rapidement  dans  quelles 
circonstaDces  il  fut  construit  et  quel  but  on  se 
proposait;  nous  verrons  plus  tard  comment  il  l'a 
rempli. 

liés  travaux  Nord-Est  étaient  noyés;  deux  puits 
jumeaux  avaient  été  creusés  au  Sud-Ouest,  et  sur 
l'un  d'eux  venait  de  se  placer  la  machine  à  vapeur 
d'épuisement  de  80  chevaux ,  décrite  dans  les  An- 
nales des  mines  de  i835.  Ces  puits  avaient  atteint 
la  seconde  couche  à  80  mètres  au-dessous  du  sol  ; 
les  travaux  noyés  n'étaient  descendus  qu'à  60  mètres 


4»  •IRMMSIIT  À  €UP«T 

par  rapport  au  même  niveau ,  et  c  était  par  la  pre- 
mière couche;  la  seconde,  d*une  exploitation 
moins  avantageuse,  étant  demeurée  de  beaucoup 
en  arrière. 

L'importance  des  travaux  noyés  ayant,  avec 
raison,  déterminé  h  y  revenir,  on  dut  chercher 
à  garantir  préalablement  l'avenir  du  nouveau 
champ  d'exploitation ,  en  le  mettant  k  l'abri  de 
leurs  eaux. 

Plusieurs  raisons  militaient  d'ailleurs  pour  qu'on 
commençât  par  les  anciens  travaux  ;  la  crainte  de 
leur  détérioration  complète,  l'embarras  momen- 
tané d'une  exploitation  tombée  en  faillite,  et  la 
crainte  qu'une  fois  le  nouveau  champ  d'exploita«- 
tion  épuisé  la  machine  ne  fût  plus  assez  forte  pour 
enlever  les  eaux  qui  auraient  pu  lui  survenir  et 
celles  des  anciens  travaux. 

Mais  de  grandes  difficultés  se  présentaient  au 
moment  de  les  dëmerger.   * 

Le  danger  qu'allaieiit  courir  les  ouvriers  placés 
h  près  de  3oo  mètres  des  puits ,  à  l'extrémité  d'une 
galerie  d'écoulement  creusée  ad  hoc  y  auraient^iU 
le  temps  de  les  regagner  après  avoir  ouvert  une 
issue  aux  eaux  au  moyen  d'un  sondage  vertical? 

La  nécessité  de  pouvoir,  à  volonté  et  instanta*- 
nément  refouler  ces  eaux  vers  leur  source ,  soit 
pour  les  y  retenir  pendant  les  réparations  de  la 
machine  et  des  pompes,  soit  pour  les  y  laissar 
complètement  dans  ci'autres  circonstances. 

La  nécessité  de  conserver  un  passage  au  rou- 
lage^ lexploitation  des  vieux  travaux  devant  en 
grande  partie  se  faire  par  les  nouveaux  puits. 

Enfin  les  difficultés  de  construction  d'un  travail 
ayant  toutes  ces  conditions  k  remplir  sous  une 
prossÎMi  de  8  atmosphères. 


ÉTiBU   AVX   MIMS   DQ   TIGAN  43 

Emplacement.  —  Avant  d'arriver  au-dessous  DeieriptioB 
des  anciens  travaux,  la  galerie  trécoulement  jua«  ^v^'^ 
qu^alors  dans  la  seconde  couche  fut  dirigée  de  ma» 
oière  à  pénétrer  dans  son  toit,  et  60  mètres  envi* 
ron  avant  le  point  où  devaient  se  forer  les  trous 
de  sonde,  remplacement  du  serrement  fut  choisi 
dans  un  grès  très-dur  et  très-compacte. 

L*usage  de  la  poudre  fut  suspendu ,  pour  éviter 
toute  crevasse  ;  la  galerie  fut  continuée  au  pic  etk 
la  pointe  sur  des  dimensions  plus  grandes ,  quoi«- 
quun  peu  inférieures  à  celles  du  serrement ,  re^ 
prise  au  bout  de  quelques  mètres  sur  ses  dimen** 
tions  ordinaires,  et  arrêtée  afin  de  procéder  au 
travail. 

Exécution  du  siège.  «—  Le  siège  proprement 
dit  fut  alors  choisi  et  entaillé  avec  le  plus  grand 
soin ,  au  pic  et  à  la*  pointe  d'abord,  au  pic  plat  en^ 
suite  y  pour  enlever  les  aspérités  laissées  par  les 
deui  premiers  outils.  La  forme  trapézoïdale  de  la 
^lerie  fut  modifiée,  et  chacune  des  parois  fut 
taillée  sur  des  patrons  légèrement  cintrés ,  que  • 
l'on  présentait  aans  des  plans  perpendiculaires  k 
Taxe,  de  manière  à  prendre. une  courbure  de  5  à 
6 centimètres  de  flèche,  comme  on  le  voit  dans 
hfig.  i,P/.  /. 

Deux  ouvriers  exécutent  ce  travail ,  Tun  il  droite, 
Tautre  à  gauche  de  la  galerie;  pour  le  toit  et  le 
sol,  ils  y  travaillent  ensemble,  en  se  plaçant  Tua 
en  regard  de  l'autre  sur  la  même  face. 

Les  parois ,  au  lieu  d'être  conduites  parallèle^ 
nient,  reçurent,  dans  le  sens  de  l'axe,  une  indi* 
naison  de  4  k  5  degrés  environ  (fig.  2  ).  Cette 
pente,  destinée  à  accroître  la  résistance,  n'aurait 
pa  être  augmentée  dans  la  orainte  qu'elle  n'em*^ 
péch&t  Tefitet  du  picotage  y  qui  tend  k  faire  glisser 


^^  SERREMENT   A    CLAPET 

sur  le  derrière  les  pièces  du  serrement.  La  section 
du  siège  était  d'ailleurs  un  peu  plus  grande  que 
celle  au  cadre  formé  par  la  réunion  des  pièces, 
et  le  rocher  avait  été  des  deux  côtés  abattu  et  ra* 
gréé  pour  faciliter  l'opération  du  picotage. 

Cadre  du  serrement.  —  Les  pièces  du  serre- 
ment, en  bois  de  cbéne,  au  lieu  d'être  placées 
les  unes  sur  les  autres  comme  cela  se  pratique 
ordinairement,  furent  au  nombre  de  quatre , 
assemblées  en  cadre,  à  onglets  et  tenons.  Trois  de 
leurs  faces  restèrent  planes,  et  la  quatrième ,  cou- 
pée sur  le  patron  qui  avait  servi  à  dresser  la  paroi 
sur  laquelle  chacune  d'elles  devait  s'appuyer,  fut 
délardée  pour  remplir  l'augmentation  de  section 
donnée  à  la  galerie  du  côté  de  l'eau. 

L'ouverture  trapézoïdale  dans  le  cadre  avait 
o",9o  de  hauteur,  sur  o*,6o  de*largeur  moyenne. 

Une  section  normale  dans  chaque  pièce  don- 
nait un  trapèze  de  o"',4o  entre  les  faces  parallèles , 
et  de  o'^^So  pour  la  plus  grande  base.  Cette  di- 
mension diminuant  vers  les  extrémités  avait  été 
ainsi  graduée,  afin  que  la  résistance  au  milieu  de 
chaque  pièce  pût  s'opposer  aux  effets  du  picotage 
tendant  à  le  faire  fléchir. 

On  voit  dans  la  Jig.  i  la  projection  ponctuée 
des  assemblages  à  onglets  et  tenons  (o,  o,  o,  o). 

Appareil  au  picotage.  —  Ain^i  assemblé,  ce 
cadre  avait  en  hauteur  et  en  largeur  o™,ia  de 
moins  que  le  siège  qui  lui  avait  été  préparé.  Ce 
jeu  nécessaire  pour  que  le  montage  fût  possible 
devait  se  remplir  par  tout  Fappareil  du  picotage, 
dont  les  lambouraes,  épaisses  chacune  de  o~,o4 , 
devaient  déjà  occuper  o^yOS  dans  chaque  sens;  le 
reste,  soit  o",o49  représentant  la  mousse ,  les  plats 
coins  et  les  picots. 


ÉTABLI    AUX   MINES    DU    VIGAN.  4^ 

Les  lambourdes  étaient  des  planches  de  peu- 

Eber ,  de  o"',4^  de  larceur,  coupées  à  onglet  et  de 
mgueurs  égales  à  celles  des  pièces  du  cadre. 

Les  plats-coins,  aussi  en  peuplier ,  avaient  : 
longueur  o"',20,  largeur  o'^fiS,  épaisseur  à  la  tête 
deo",02ào",o3. 

Les  picots  de  forme  pyramidale  quadrangulaire, 
partie  en  peuplier,  partie  en  chêne,  avaient  o"*,  i8 
à  ol^,20  de  longueur  sur  o^'yO^  à  o"*,o3  de  côté  à 
la  base. 

Les  outils  étaient  ceux  qu'on  a  déjà  si  souvent 
décrit  9  tels  que  battoirs,  agrappes,  etc.,  etc. 

Pose  et  picotage  du  cadre.  —  Le  cadre  picoté 
étant  la  partie  essentielle  du  serrement,  la  clef  de 
tout  Fappareil ,  je  vais ,  avant  de  parler  du  clapet 
qui  doit  en  fermer  l'ouverture ,  en  décrire  la  pose 
et  le  picotage. 

Voici  comment  s'exécute  ce  travail  :  on  étend 
avec  soin  une  couche  de  mousse  (  m ,  fig.  i  et  2  ) 
de  o*,o5  d'épaisseur,  sur  la  partie  dressée  du  soi 
de  la  galerie  ;  on  la  recouvre  par  la  lambourde  /, 
et  on  place  dessus  la  pièce  k ,  dite  la  semelle  ;  on 
élève,  au  moyen  d'un  cric ,  un  des  montants  n, 
et  on  le  maintient  dans  la  position  qu'il  occupe 
sur  \^  fig*  I  par  un  arc-boutant  appuyé  sur  la 
paroi  opposée  pendant  que  l'on  place  de  la  même 
manière  le  montant  qui  est  en  regard. 

A  Taide  d'un  cric ,  on  écarte  autant  que  pos^ 
nble  les  deux  pièces  latérales  qui  viennent  d  être 
posées ,  afin  de  faciliter  le  montage  de  la  qua-* 
trième,  le  chapeau  g  que  trois  ouvriers  doivent 
placer  à  bras.  Son  poids  était  de  i3o  kilo- 
grammes. 

Nous  avons  vu  que ,  sur  o*,  1 2  de  jeu ,  la  lam- 
bourde et  la  mousse  en  occupaient  o",09;  un 


46  lERRfiMENt   A   CLAPET 

second  cric  est  encore  nécessaire  pour  comprimer 
la  mousse,  sans  cela  il  ne  resterait  que  0*^,03  dd 
hauteur,  espace  insuffisant  pour  surmonter  le  re- 
lief des  tenons  au-dessus  des  faces  de  joint  :  ce 
cric  se  place  sur  la  semelle  et  s*appuie  au  toit  de  la 
galerie. 

Lorsque  le  cadre  est  placé,  on  met  derrière 
chaque  pièce  les  autres  lambourdes  /;  avec  deâ 
plats-coins  en  bois  de  chêne,  chassés  entre  la 
roche  et  les  lambourdes,  on  parvient  à  serrer  le 
système  de  manière  que  le  tour  du  cadre  soit 
également  distant  des  parois  de  la  galerie,  et  que 
les  faces  parallèles  soient  perpendiculaires  à  Taxe. 
Uespace  ou  le  vide  ainsi  obtenu  est  rempli  de 
mousse;  elle  y  est  refoulée  à  coups  de  masse,  par 
les  outils  connus  sous  le  nom  de  battoirs  Jusqu  à 
ce  que  les  coins  qui  tiennent  le  cadre  puissent 
être  enlevés  avec  facilité;  la  place  qu'ils  laissent 
est  alors  garnie  de  la  même  manière.  Dans  cette 
opération ,  la  mousse  étant  chassée  par  deux  ou- 
vriers d*un  seul  côté  du  cadre ,  et  pouvant  s'échap- 
per par  l'autre,  on  emploie  pour  recouvrir  le  vide 
à  l'opposé  les  patrons  qui  ont  servi  de  guides 
pour  les  parois  de  la  galerie,  et  on  les  maintient 
au  moyen  d'arcs-boutants  appuyés  contre  le  boi- 
sage ordinaire,  ou  sur  la  rocne  en  son  absence. 

il  importe,  pour  que  le  cadre  ne  soit  pas  dé- 
rangé de  sa  position  primitive ,  que  les  deux  ou- 
vriers soient  opposés,  c'est-à-dire  qu'ils  aient  leurs 
battoirs  sur  la  même  lignes  droite  passant  par  Taxe 
de  la  galerie. 

On  enfonce  ensuite  avec  force  des  plats-coins 
en  peuplier  entre  les  lambourdes  et  les  pièces  du 
cadre,  de  manière  à  ce  qu'ils  se  touchent  Tua 
Tautre,  et  si  l'un  d'eux  se  trouve  caché  par  l'effet 


ÉTABLI   hVX  MINBS   Dtl    TlGAM.  4? 

de  son  voism ,  on  le  retourne  eh  plaçant  la  tète 
la  première  et  on  en  chasse  sur  lui  un  second. 

Les  lambourdes,  qui  avant  d'être  séparées  du 
cadre  se  touchaient  par  leurs  extrémités,  laissent 
entre  elles  un  vide  qu'on  a  le  soin  de  remplir  de 
la  même  manière. 

La  pose  des  plats*coins,  ainsi  que  le  picotage 
qui  la  suit,  sont  entrepriPk  la  fois  au  milieu  de 
la  semelle  et  du  chapeau;  é^nx  ouvriers,  à  la  se- 
melle et  en  regard  1  un  de  Tautre ,  marchent  dans  . 
le  même  sens,  de  gauche  à  droite,  par  exemple, 
afin  de  s'approcher  du  milieu  du  chapeau,  d'où 
deux  autres  sont  partis  en  marchant  en  sens  con- 
traire, et  restant  aussi  en  regard. 

Un  premier  tour  de  picotage  en  bois  blanc 
succède  aux  plats-coins;  les  picots,  dont  Tagrappe 
a  préparé  le  trou,  sont  enfoncés  à  refus,  à  o'yoS 
de  distance  les  uns  des  autres.  Lorsque  le  pre* 
mier  tour  de  picots  est  achevé,  c*est-à-dire  lors^ 
que  chaque  ouvrier  a  fait  le  demi-tour  du  cadre 
en  les  plaçant  à  o'*,o5  de  distance,  il  coupe  avec 
un  ciseau  bien  tranchant  toutes  les  têtes  qui  n'ont 
pu  entrer,  de  ceux  mis  par  son  voisin,  et  il  en  en- 
fonce de  nouveaux  au  milieu  d'eux. 

Par  ce  moyen ,  les  ouvriers  ne  cessent  pas  de 
tourner  autour  du  cadre,  disposition  très-impor- 
tante pour  ne  pas  changer  sa  position.  On  recon- 
naîtra, en  effet,  que  deux  picots  mis  sous  la  se- 
melle en  même  temps,  et  vis-à-vis  l'un  de  l'autre, 
ne  peuvent  la  faire  avancer  ni  reculer,  puisqu'ils 
ont  u^e  action  contraire;  ils  peuvent  la  soulever, 
mais  les  deux  picots  po^és  en  même  temps  au  cha** 
peau  détruisent  leur  effet. 

Chaque  ouvrier  doit  mettre  le  plus  grand  soin 
à  couper  les  têtes  des  picots  qui  en  ont  besoin  ,  i 


f 

48  S£RREMBIfT   A   CLAPET 

placer  toujours  l'agrappe  entre  les  derniers  posés, 
et  à  éviter  que  deux  picots  tombent  jamais  F  un 
sur  l'autre. 

On  continue  en  tournant  autour  du  cadre  jus- 

3u  à  ce  que  les  picots  en  bois  de.peuplier  refusent 
entrer;  on  les  remplace  alors  par  des  picots  en 
chêne,  et  on  poursuit  le  travail  jusqu'à  ce  que 
l'agrappe  en  acier  refuA  elle-même  de  pénétrer. 

Clapet  et  ses  accessêires.  —  Pour  obtenir  une 
fermeture  plus  complète ,  et  faciliter  la  suspension 
du  clapet,  un  siège  particulier,  dit  porte-clapet^ 
fut  ajusté  sur  le  cadre  picoté  {fig.  i  et  2). 

Malgré  les  précautions  prises  dans  l'assemblage 
dès  pièces  et  pendant  le  picotage ,  on  dut  retou- 
cher au  r^bot  la  face  qui  devait  supporter  ce 
porte-clapet,  et  ragréer  la  mortaise  c,  fig.  2 ,  qui 
régnait  tout  le  tour  du  cadre  pour  recevoir  son 
tenon  c'.  Dans  cette  prévision,  elle  n'avait  reçu 
que  la  moitié  de  la  largeur  du  tenon  c\  afin  de 
conserver  le  bois  nécessaire  pour  redresser  la  cour- 
bure produite  par  l'effet  du  picotage. 

Le  porte-clapet  se  composait  d'ailleurs  de  qua- 
tre pièces  assemblées  à  tenon ,  réunies  par  des 
boulons  à  écrous  cachés ,  dont  les  trous  dans  le 
bois  n'avaient  qu'une  seule  ouverture  qui  était  du 
côté  de  l'eau.  Il  était,  indépendamment  des  te- 
nons c^,  fixé  sur  le  cadre  par  des  boulons  de  o"',o  1 5 
de  diamètre,  traversant  le  tout  et  ayant  leurs 
écrous  sur  le  devant.  Enfin,  la  face  de  joint  avec 
le  clapet  avait  reçu  une  inclinaison  avec  la  verti- 
cale d'environ  un  cinquième  de  sa  longueur,  afin 
que  dans  le  cas  où  la  pression  serait  très-faible,  le 
poids  seul  du  clapet  sulfit  pour  empêcher  toute 
fuite. 

Le  clapet ,  à  cause  de  sa  dimension ,  fût  formé 


ETABLI   AT7X   MINES    DD    YI&AN.  49 

de  deux  pièces  réunies  par  une  languette  de  o^'yoS 
de  hauteur  sur  0*^,01  de  largeur,  et  liées  par  qua- 
tre boulons  horizontaux ,  voir  fig.  2  ;  c*est  dire 
que  le  joint  était  dans  le  sens  vertical.  La  face  du 
côté  du  porte-clapét  fut  évidée  sur  2  centimè- 
tres de  profondeur,  excepté  dans  la  partie  en  con- 
tact avec  lui ,  qui  fit  ainsi  une  saillie  de  o'^jOa  sur 
une  laideur  de  o°',i4  ^  o^^^iS.  La  face  opposée  re- 
çut une  légère  courbure  dans  les  deux  sens»  de 
manière  que  les  points  les  plus  éloignés  des 
points  d'appui  présentassent  une  résistance  d'au- 
tant plus  grande  à  la  pression;  le  volume  et  le 
poids  de  ce  clapet  devant  d'ailleurs  rester  dans 
certaines  limites. 

Ainsi  achevé,  il  avait  une  épaisseur  variant  de 
o*«26  à  o"',33,  une  largeur  moyenne  de  o^'iQO, 
une  hauteur  de  l'^ySO,  et  devait  peser  de  Z20  à 
3a5  kilogrammes ,  étant  en  chêne  trés-dense  ainsi 
que  toutes  les  autres  pièces,  et  ayant  une  arma- 
ture assez  lourde. 

n  fut  suspendu  au  cadre  au  moyen  de  deux 
fortes  charnières,  autour  desquelles*  il  pouvait 
tourner  librement.  Les  pitons  étaient  condamnés 
dans  le  chapeau  avec  des  écrous ,  et  les  bandes  ar- 
rêtées sur  le  clapet  chacune  au  moyen  de  sept 
boulons  ( voir^.  i  et  2). 

Chacun  des  boulons  ou  pistons  du  porte<<:lapet 
et  du  clapet  avait  été  garni  du  côté  de  la  tête 
sur  une  longueur  de  quelques  centimètres  avec 
du  chanvre  goudronné,  et  cette  garniture,  chassée 
avec  un  ciseau  courbe  à  calfater,  avait  pour  but 
d'empêcher  toute  fuite  entre  les  boulons  et  leurs 
trous.  Une  fois  les  boulons  calfatés  et  serrés  au 
refus,  les  faces  de  joint  du  clapet  et  du  porte- 
clapet  furent  une  dernière  fois  dressées^et,  afin  de 
Tome  XI F,  1848.  4 


50  tBRRBlIBflT   â   QLâPBT 

compléter  l'imperméabilité  en  rendaot  le  eoatacfc 
plus  parfait,  on  les  recouvrit  de  deux  épaisseur! 
de  drap  repliées  et  assujetties  sur  les  c6tés  au 
moyen  de  petits  clous. 

Restaient  à  remplir  les  conditions  relatives  è  la 
facilité  du  jeu. 

Pour  pouvoir  lever  ou  abaisser  à  volonté  oe 
poids  de  3^5  kilogrammes,  deux  crémaillères 
courbes,  fig.  i  et  2,  ayant  pour  centre  celui  des 
charnières^  furent  fixées  à  articulations  sur  le  oIa« 
pet,  et  de  manière  à  réduire  le  moins  possible  le 
passage  réservé  aux  routeurs  ;  deux  pignons  mon** 
tés  sur  Taxe  d'une  manivelle  I ,  et  deux  bottes  à 
galets  en  fonte  B,  complétèrent  l'appareil» 

La  manivelle  fut  prise  d'un  rayon  tel;  i|ue 
placée  dans  la  position  qu'elle  occupe  sur  lee  /!• 
gures  I  et  2,  un  ouvrier  pût  passer  dessous;  lee 
brides  dans  lesquelles  elle  devait  tourner  furent 

farnies  de  bronze  et  fixées  contre  les  flancs  de 
ouverture  du  cadre  par  deux  forts  boulons. 
Quant  aux  boites  à  galet  B,  suffisamment  indi- 
quées dans  les  figures,  destinées  à  s'opposer  à  l'ao* 
tion  des  pignons  qui ,  en  poussant  les  crémaillères 
vers  le  centre,  tend  ë  les  faire  désengrener,  elles 
ftirent  fixées  par  des  boulons  dans  Fouverture  du 
cadre,  et  placées  en  avant  des  crémaillères  de  me^^ 
nière  à  les  emprisonner  entre  leurs  pignotts  et 
les  galets  de  friction  quelles  contenaient. 

Panne  rotatwe.  —  Pour  régler  1  écoulement 
des  eaux,  on  adapta  à  la  semelle  une  vanne  rota- 
tive disposée  de  manière  que  son  imperméabilité 
dût  s'accroître  avec  la  pression. 

Celte  vanne,  vue  en  détail  dans  \e&figure$  3  à  8  » 
se  composait  de  deux  plateaux  circulaires  ea 
bronze  de  0^,27  de  diamètre,  tournés  et  rodés  à 


iTABU   AVX   MinSS   9V    VIOAIV.  5| 

l'émeri  avec  le  plus  grand  soin ,  dont  l'un  fixe  et 
r^utre  mobile*  Chacun  d'eux  portait  deux  ouver- 
tures égales,  destinées  à  se  trouver  en  regard  de 
deux  trous  pareils  creusés  dams  la  semelle. 

Le  plateau  fixe ,  fig.  3  à  5,  encastré  du  côté  de 
Teau  dans  la  semelle  où  son  empreinte  exacte  avait 
été  évidée,  et  recouverte  pour  plus  de  sûreté  d'une 
feuille  de  papier  gris  enduite  de  moitié  à  l'huile 
de  lio  et  au  minium ,  était  en  outre  assujetti  par 
quatre  boulons  à  double  vis,  les  unes  vissées  et 
goupillées  dans  quatre  trou»  correspondants  ta- 
raudés dans  les  nervures  e,  fig.  4  et  5  «  les  autres 
simplement  écrouées  en  dehors  sur  la  semelle. 

il  portait  en  outre  en  son  milieu  un  trou  circu- 
laire ^  continué  au  travers  de  la  semelle  pour  le 
passage  d'un  arbre  cylindrique  en  fer,  destiné  \k 
commander  le  plateau  mobilct 

Des  deux  extrémités  équarries  de  cet  arbre , 
Tune  était  encastrée  et  goupillée  dans  le  plateau 
molâle  creusé  pour  cela  dans  une  partie  seule- 
ment de  son  épaisseur  {Jig.  6  à  8),  l'autre  por- 
tait une  petite  manivelle  en  deçà  du  serrement 
[fig.  a),  au  moyen  de  laquelle*  avec  un  système  de 
tringles  et  de  leviers  combinés,  on  pouvait  régler 
l'écoulement  de  l'eau. 

Cadre  de  sûreté.  —  On  a  critiqué  avec  une 
certaine  raison ,  à  propos  des  serrements  ordi- 
naires ,  l'usage  des  cadres  auxiliaires  :  ou  ils  ne 
rapportent  aucun  effort ,  et  en  ce  cas  sont  \yf^^ 
tiles;  ou  ils  supportent  une  partie  de  la  pression, 
fl  daoa  ce.  cas,  n'étant  point  noyés  comme  les 
pièces  du  serrement  proprement  dit,  ils  soui  bien* 
tdt  détériorés  par  la  carie  et  mettent  eu  danger  la 

solidité  du  travail. 
Il  est  cependant  des  cas  où  un  cadre  auxiliaire 


52  SERREMENT   A    CLAPET 

peut  être  d'une  grande  sécurité,  et  pour  la  vie 
des  ouvriers  et  pour  le  succès  d'une  telle  entre- 
prise. 

Ainsi  au  Vigan,  avec  un  cadre  dit  de  sûreté,  tel 
qu'il  fut  posé,  on  se  mettait  à  l'abri  d'un  accident 
qui  eût  pu  compromettre  la  vie  des  ouvriers,  mal- 
gré toutes  les  précautions  prises  pour  la  réussite 
a  une  heureuse  innovation  ;  on  doublait,  triplait 
môme  la  résistance,  et  l'expérience  ayant  prouvé , 
je  le  suppose ,  que  le  cadre  picoté  était  insuffisant 
pour  retenir  les  eaux  à  lui  seul ,  on  eût  eu  le 
temps  d'épuiser  les  vieux  travaux  et  d'aviser  à 
loisir  à  faire  mieux. 

Les  mêmes  raisons  peuvent  militer  pour  les 
cadres  auxiliaires  dans  les  serrements  ordinaires. 
Ne  se  peut-il  pas  encore ,  par  exemple ,  que  tel 
serrement  qui  n'eût  pas  résisté  seul  au  premier 
choc  d'une  pression  considérable  eût  ensuite,  après 
le  gonflement  de  toutes  ses  pièces ,  acquis  assez  de 
solidité  pour  se  passer  du  tuteur  qui  l'avait  empè* 
ché  de  céder  ? 

Le  cadre  de  sûreté  fut  placé  dans  une  entaille 
à  angle  droit,  faite  dans  la  galerie  à  i  mètre  du 
cadre  picoté.  En  chêne,  toupé  à  onglets,  moins 

frand  que  son  entaille ,  ce  cadre  fut  posé  comme 
autre,  entouré  de  lambourdes  en  chêne  de  o'yOS 
d'épaisseur,  et  calé  avec  force  avec  des  plats-coins 
en  peuplier,  enfoncés  d'un  seul  côté,  de  tête 
d'abord ,  de  pointe  ensuite ,  entre  le  cadre  et  les 
lambourdes  (Jîg.  2). 

Les  arcs4M>utants  destinés  à  relier  le  'serrement 
à  son  cadre  de  sûreté  furent,  pour  plus  de  sécu- 
rité encore,  appuyés  sur  le  roc  environ  du  tiers 
de  leurs  sections ,  dans  des  entailles  creusées  après 
la  pose  du  cadre;  leurs  autres  extrémités  furent 


ElfctdaMrf»- 
DMot  à  daptt. 


ÉTABLI    AUX    MINES    DU    VIGAN.  53 

retenues  contre  le  serrement  au  moyen  de  mor- 
ceaux de  planche  {u^Jig.  à)  en  forme  de  fourche, 
clouées  sur  les  pièces. 

Lorsque  tout  fui  ainsi  disposé,  le  clapet  fut    yntantU 
levé,  et  la  manivelle  maintenue  dans  la  position  _■"••'"• 
qu^elle  occupe  sur  les  figures  au  moyen  de  deux 
chaînes  fixées  d'un  côté  au  chapeau ,  et  terminées 
de  l'autre  par  des  crochets  qui  prenaient  la  ma- 
nette. 

Le  cadre  resta  ouvert  plusieurs  mois ,  pour  con* 
tinuer  les  progrès  de  la  galerie.  Un  plancher  éta- 
bli sur  les  semelles  des  deux  cadres  permettait 
aux  rouleurs  de  passer  avec  leurs  brouettes  char- 

I^ées;  mais  afin  que  ce  poids  ne  pût  déranger ,  à  la 
ongue,  aucune  des  précautions  prises  pour  le  suc- 
cès du  travail ,  un  appui  pour  porter  l'appareil 
du  roulage  avait  été  placé  au  delà  du  porte-clapet 
et  un  peu  plus  élevé  que  lui  ;  en  ôtant  les  deux 
planches  placées  dans  l'ouverture  du  cadre,  on 
pouvait  le  fermer  immédiatement. 

Lorsque  les  mineurs  furent  sous,  les  anciens 
travaux,  ils  procédèrent  à  un  sondage  vertical 
après  avoir  préalablement  enlevé  le  plancher, 
ffraissé  les  charnières ,  et  s'être  assurés  en  le  faisant 
lonctionner  de  la  jonction  parfaite  du  clapet. 

Ils  ne  tardèrent  pas  à  percer  dans  une  ancienne 
ealerie,  et  les  eaux  arrivèrent  avec  une  telle  vio- 
lence que,  laissant  la  sonde  dans  le  trou,  ils 
eurent  à  peine  le  temps  de  regagner  le  serrement 
éloigné  d'eux  de  60  mètres,  et  d'en  abaisser  le 
clapet.  Déjà  les  eaux  étaient  à  mi-h^uleur  de  la 
galerie,  malgré  la  marche  de  la  machine  d'épui- 
sement dont  la  force  avait  été  portée  à  80  che- 
vaux. 
Mais  une  fois  le  clapet  ab<iisbé,  la  machine  eut 


54  SERREMENT    A  CLAPET 

bientôt  mis  la  galerie  à  sec ,  et  Ton  put  juger  la 
bonne  exécution  du  serrement  qui  supportait, 
sans  laisser  échapper  la  moindre  filtration,  le 
poids  d*une  colonne  d'eau  de  80  mètres  de  hau^ 
teur,  environ  262.000  kilogrammes,  d'après  sa 
surface  intérieure  3"*"*,275. 

Le  cadre  de  renfort  ne  supportait  aucun  eâbrt| 
les  arcs-boutants  pouvaient  s'enlever  facilement, 
et  je  n'ai  pas  dit  trop  en  avançant  que  les  deux 
cadres  s'aidant  mutuelleilnent  auraient  pu  résister 
à  une  pression  double  et  même  triple. 

Les  eaux  retenues  pendant  vingt«-quatre  heure» 
pour  réparations  à  la  machine,  furent  ensuite 
écoulées  par  la  vanne  en  trois  jours.  Après  dix^ 
huit  heures  d'épuisement,  la  pression  avait  assez 
diminué  pour  que ,  l'écoulement  devenant  insuili«- 
sant  pour  l'alimentation  de  la  machine,  on  dût 
aller  retirer  la  sonde  du  trou  où  elle  était  restée 
engagée. 

L'épuisement  sç  fit  ainsi  jusqu'à  la  commuiii- 
cation  directe  par  galerie. 


STABU    AUX    MINES    DU    VIGAN.  5? 

SERREMENT  A  CLAPET  proprement  dit.  Dcrit. 

4  pièces  en  chêne  pour  le  cadre,   grossièrement  flr. 

éqaarrtes,  cubant  im  cub.,78 ,  à  58  fr.  Tun.  .  •  .  103,24 

i  i4.  pour  le  clapet,  cubant  om-cubM^^,  à  58  fr.  •  •  3e,id 
4  plateauxpour  le  porte-clapet,  cubant  om.cub.,30, 

iSTfr M.«» 

4  planches  en  peuplier  pour  lambourdes is.oo 

800  plats-coins  en  peuplier,  à  30  îr.  le  lOOO.  «...  24,oO 
6  IfaflDO  pieots  en  peaplier  et  i.soo  en  chêne,  soit  8.500 

2  /    picots,  a  18  fr,  le  lOOO t53,oq 

40  kil.  mousse,  à  5  fr.  les  100 kil 2,00 

S  \  Charnières  et  leurs  boulons,  40  kil.  à  i  f r 40,00 

Crémaillère,  manivelles  avec  pignons,  et  bottes  A 

xalec,  pesant  60  kil.,  à  i  fr.  50  c.  le  kil 90,00 

Vanne  en  bronze,  arbre,  boulons  et  levier  (non com- 
pris rapparetl  de  transmission),  23  kil.  à  3  fr.  .  .  69,00 

Drap  pour  le  clapet  et  son  siège 12,00 

Difors  objets,  patrons,  pinces,  fiches,  etc JO,^ 

Prix  des  matériaux 57i,50  »T1,80 

P^or  préparer  les  pièces  du  cadre,  6  joarnées  de 

charpentier,  à  2  fr.  25  c 13,50 

Id.  le  porte-clapet,  2}.  id .  .  .  •       4,50 

Id,  le  clapet  et  poser  les  bandes ,  4  j.  td 9,00 

J  Préparer  la  place  du  serrement.    60  \  s** 
S /Monuge  du  cadre,  pose  des        I  a^ 
a  \    lambourdes  et  de  la  mousse.     8 1  g  T. 
K  I  Pose  des  plats-coins  et  picolage.    681  ^  S  l  2  f.  25e.    321  75 
"^    Montage  du  porte-clapet.  .  .  •      2/  «  s  '  ' 

!d.  du  clapet 1 1  ^^ 

Calfatage  des  boulons ^  1  9  ^ 

Pose  de  la  vanne  et  du  drap.  .     2  /  .©  ^  

Prix  de  la  main-d'œuvre 348,75         348,75 

Prix  du  serrement  à  clapet 920,2s 

CADRE  DE  SÛRETÉ  ET  SES  ACCESSOIRES. 
l  4  pièces  grossièrement  èquarries,  en  chêne,  cubant 

M  V     om.cub.,735,  à  58  fr.  le  mètre  cube 42,50 

§  18  arcs -boutants,  pesant  brut  600  kil. ,  à  2  fr.  70  c. 

j  /     les  100  kil 16,20 

*;;  1 4  planches  en  chêne  pour  lambourdes 4,oo 

400  plats-coins  en  peuplier,  A  30  f.  le  1000 i2.00 


I 


Prix  des  matériaux 74.70  T4,T0 

Préparer  le  cadre ,  2  journées  de  charpentier,  A  ' 
2fr.  25  c 4,50 

Dégrossir  les  arcs-bouiants,  préparer  les  lambour- 
des, 1  j.  A  2fr.25  c 2,25 

^  1  Préparer  les  entailles  pour  le       I  --'^ 


o 


s  i     cadre lOl  S?J 


o 


9 


a  (  Monter  le  cadre  avec  ses  lam-        ]  -o 

m  \     bourdes 4  (  •  «  )  2  f.  25  0.      49,50 


'  Pour  la  pose  des  plats-coins.  .     ^  ]  e  "^ 
Préparer  les  entailles  des  arcs-       I  g  g 
boaUnU 2f  o^S 


Prix  delà  main-d'ciaTre ^JgJ*  »êt«3 

Pri»  dm  cadre  de  eéretê  et  de  ne  aeeeemriree,        130,81 


56  SERREMENT    A   CLAPET. 

La  dépense  de  ce  cadre  de  renfort  n'est  pas  à 
comparer  avec  les  services  qu  ils  pourraient  ren- 
dre dans  certains  cas.  Dans  les  prix  ci-dessus,  leâ 
charpentiers  sont  portés  à  un  taux  de  journée  qui 
paraîtra  très-bas,  c'était  celui  du  pays  pour  des 
travaux  à  Tannée;  les  mineurs  étaient  compara- 
tivement plus  payés  :  tous  les  chiffres,  du  reste, 
sont  ceux  de  l'époque. 

La  dépense  totale,  en  récapitulant  : 

fr. 
Serrement  proprement  dit.  .         920,25 

Cadre  de  sûreté iSo^gS 

s'était  élevée  à.  .  .      i  .051,20 


5? 
NOTE 

Sur  la  conductibilité  électrique  des  principales 
roches  à  dç  hautes  températures. 

Par  MM.  RIYOT  et  PHILLIPS,  Ingénieon  des  minei. 


Nous  avons  entrepris  ce  travail  dans  le  but  de 
faciliter  les  recherches  ultérieures  des  géologues 
sur  le  rôle  qu'a  pu  jouer  Télectricité  dans  la  for- 
mation de  certaines  espèces  de  filons  métalliques, 
et  principalement  dans  les  variations  assez  brus- 
ques de  richesses  avec  le  changement  de  la  roche 
encaissante^  que  présentent  plusieurs  filons. 

Nous  n'avons  considéré  que  les  roches  portées 
à  une  température  élevée,  il  nous  restera,  pour 
compléter  le  travail,  à  étudier  les  conductibilités 
des  mêmes  roches  soumises  à  une  température 
basse ,  et  avec  l'intermédiaire  de  l'eau  à  une  pres- 
sion considérable.  Nos  études  se  rapporteront 
alors  aux  deux  modes  les  plus  généralement  ad- 
mis des  filons  métalliques ,  ceux  formés  par  voie 
ignée,  et  ceux  formés  par  voie  humide  dans  des 
terrains  submergés. 

La  plupart  des  matières,  roches  ou  minéraux, 
qui  se  trouvent  dans  Técorce  terrestre,  ne  con- 
duisent pas  du  tout  les  courants  électriques  à  la 
température  ordinaire  ou  à  une  température  in- 
férieure au  rouge,  et  lorsqu'elles  sont  complète- 
ment desséchées.  Les  seuls  minéraux  conducteurs 
à  la  température  ordinaire  sont  quelques  sulfures 


58      COHDUCTIBIUTÉ  iUCTaïQITS   DES  BOCHES 

métalliqHes ,  la  galène ,  la  pyrite  de  fer,  le  cuivre 
pyriteux,  le  sulfure  d'antimoine  et  le  ferozyduté 
magnétiaue.  Nous  nous  proposons  de  revenir 
plus  tarci  sur  la  conductibilité  électrique  des  mi- 
néraux cristallisés.  • 

Au  contraire,  un  assez  bon  nombre  de  roches , 
imprégnées  d*eau  ou  bien  portées  à  une  tempéra- 
ture élevée,  deviennent  capables  de  conduire  très- 
notablement  les  courants  électriques.  Ainsi ,  les 
argiles  réfractaires sont  conductrices  à  la  tempéra* 
ture  ordinaire  quand  elles  sont  humides,  et  ne 
conduisent  plus  du  tout  Téleclricilé  quand  elles 
sont  bien  desséchées;  elles  conservent  cette  non- 
conductibilité  h  toute  température;  cette  pro- 
priété nous  a  été  très-utile  pour  nos  expériences , 
fmisqu'elle  a  écarté  Tinfluence  des  creusets  et  des 
uts  réfraclaires  sur  la  conductibilité  des  différentes 
matières  essayées« 

lious  avons  cherché  dans  nos  expériences  à  ob- 
tenir autant  que  possible  des  résultats  compara- 
bles pour  les  différentes  matières ,  en  les  plaçant 
toutes  dans  les  mêmes  circonstances  :  nous  avons 
toujours  employé  le  mêma  fourneau,  le  même 
combustible,  des  creusets  de  dimensions  coq- 
(itantes  et  préparés  de  la  même  manière ,  unç 
pile  è  courant  constant  de  quatre  couples  (clé- 
ments zinc  et  cuivre  et  dissolutions  de^el  marin 
et  de  sulfate  de  cuivre).  Nous  avons  constaté  à 
chaque  expérience  Ténergie  de  la  pile  mesurée  à 
Vaide  d'un  galvanomètre  ordinaire,  les  deux  pôles 
réunis  par  un  conducteur  métallique  d'une  lon- 
gueur constante.  Nous  n'avons  commencé  les  ex- 
périences que  lorsque  cette  énergie  était  devenue 
constante  et  représentée  par  la  même  déviation  de 
l'aiguille  du  galvanomètre. 


A   DB   HAUTES   TBMPI^RATURBS.  Sq 

Avant  d'indiquer  les  résultats  auxquels  nous 
sommes  parvenus,  nous  décrirons  brièvement  la 
disposition  que  nous  avon^  adoptée  et  le  mode 
(fexpérience. 

Nous  disposions  dans  un  creuset  de  Hesse  deux 
fils  de  platine  maintenus  par  du  lut  à  une  dia* 
tance  cle  i  centipiètre  plongeant  jusqu^au  fond 
du  creuset,  et  traversant  le  fourneau  dans  deux 
tubes  de  porcelaine  lûtes  au  creuset.  Ces  tubes 
étaient  destinés  à  garantir  les  fils  de  platine  du 
contact  des  charbons  du  fourneau. 

Nous  placions  dans  le  creuset  environ  lo  gram- 
mes de  la  roche  à  essayer,  soit  en  poussière,  soit 
en  morceau  :  dans  ce  dernier  cas,  nous  avions  soia 
d'établir  le  contact  intime  en  pressant  les  deux 
Gis  de  platine  par  des  petits  fragments  d'argile 
réfractaire.  Le  creuset,  fermé  par  un  couvercle 
bien  lu  té,  était  disposé  dans  un  fourneau  à  réver- 
bère, surmonté  d*un  tujau  en  tôle  de  i  mètrç^i 
et  capable  de  produire  une  température  plus  que 
suffisante  pour  les  essais  de  cuivre.  Les  deux  tubes 
de  porcelaine  traversaient  horizontalement  Iç 
fourneau  et  sortaient  par  une  ouverture  latérale. 

Le  creuset  étant  ainsi  disposé  et  la  pile  pari- 
venue  h  son  énergie  stationnaire ,  l'un  des  ûU  dq 
platine  était  mis  en  communication  avec  le  pôle 
zinc  de  la  pile  ;  Vautre  pôle  était  réuni  par  un  fil 
de  cuivre  avec  Tun  des  fils  d'un  galvanomètre 
multiplicateur  à  deux  aiguilles  presque  astati- 
aueS|  le  second  fil  avec  le  galvanomètre  ordi* 
naire ,  et  ce  dernier  avec  le  second  fil  de  platinq 
du  creuset.  Cette  disposition  permettait  Je  con- 
stater très-facilen  ent^  à  un  moment  donné,  l'é- 
nei^ie  du  courant  produit  par  la  pile,  et  traver- 
sant seulement  des  conducteurs  métalliques  :  il 


Dtopofiiioii 
da  creuset. 


Mode 
d*opéi«aoB. 


6o      COVDUCTiBILITà   ÉLECTRIQUE    DES   ROCHES 

suflisait  pour  cela  de  faire  communiquer  le  pâJe 
cuivre  de  la  pile  directement  avec  le  galvano* 
mètre  ordinaire,  et  de  réunir  par  un  fil  de  cuivre 
les  deux  fils  de  platine  du  creuset. 

Nous  avons  essayé  les  roches  et  minéraux  sui- 
vants :  Argiles  réfractaires  y  ff rès ,  calcaire ,  gra- 
nité, gneiss,  micaschiste  ; — elvan  du  Gornouailles, 
toadstone,  killas;  —  elvan  deFreibei^;  —  por- 
phyre rouge  quartzifère;  —  amphibole  verte 
noire  ;  —  pyroxène  noir,  vert ,  blanc  ;  —  mica, 
feldspath;  —  ryacolithe;  —  quartz  hyalin. 

Les  calcaires ,  le  grès,  le  quartz ,  les  ailles  n  ont 
conduit  Félectricité  à  aucune  température  ;  pour 
les  autres,  la  déviation  de  Faiguille  n*a  été  sensible 

3ue  pour  le  galvanomètre  à  deux  aiguilles.  Cette 
éviation  conmiençait  pour  presque  toutes  les 
substances  au  moment  ou  le  creuset  était  au  rouge^ 
bien  décidé ,  à  peu  près  au  même  instant  après  le 
commencement  de  rexpérience,  le  feu  étant  tou- 
jours conduit  de  la  même  manière. 

A  partir  de  ce  commencement  de  déviation , 
nous  avions  soin  de  suivre  la  marche  de  laiguille, 
en  la  notant  de  cinq  en  cinq  minutes  quand  elle 
croissait  rapidement,  et  seulement  de  dix  en 
dix  minutes  quand  son  mouvement  était  plus 
lent. 

Presque  toutes  les  substances  un  peu  conduc* 
trices  nous  ont  présenté  ce  fait  remarquable,  que 
la  déviation  de  l'aiguille  du  galvomètre,  après 
avoir  augmenté  progressivement  jusqu'à  un  cer- 
tain point,  allait  ensuite  en  diminuant,  bien  que 
la  température  du  fourneau  continuât  à  s'élever 
ou  restât  tout  au  moins  stationnaire.  Cette  di- 
minution de  conductibilité  peut  être  attribuée  à 
plusieurs  causes  différentes,  suivant  la  nature  des 


A    DE   HAUTES   TEMPÉRATURES.  6l 

roches.  Poar  les  substances  contenant  du  fer  à 
Fétat  de  protoxyde,  elle  était  évidemment  due 
à  l'altération  des  substances  par  suite  de  la  per- 
oxy dation  du  protoxyde  de  fer  par  les  gaz  du 
fourneau  pénétrant  lentement  dans  le  creuset. 

Pour  les  roches  fusibles  comme  le  porphyre 
rouge ,  nous  avons  pu  l'attribuer  h  la  combinaison 
chimique  du  quartz  avec  la  pâte  feldspathique , 
changeant  la  nature  de  la  roche. 

Pour  les  roches  feldspathiquesles  fils  de  platine 
étaient  attaqués  et  rendus  cassants,  et  probable- 
ment moins  conducteurs. 

Nous  avons  réuni  dans  un  tableau  (P/.  /,  /îg.  q  ) 
la  représentation  graphique  des  conductibilités  des 
substances  essayées,  au  moyen  de  courbes^  pour 
lesquelles  les  abscisses  représentent  les  temps 
écoulés  depuis  Forigine  des  déviations ,  et  les  or- 
données sont  les  déviations  correspondantes. 

Uorigine  est  la  même  pour  toutes  les  courbes  ; 
ce  que  nous  avons  adopté  d  après  la  remarque , 
déjà  faite  précédemment^  que  la  déviation  com- 
mençait pour  toutes  les  substances  à  peu  près 
après  le  même  intervalle  de  temps ,  ou  approxi- 
mativement lorsque  le  fourneau  avait  atteint  la 
même  température.  Le  fourneau  étant  chauffé 
avec  du  coke  cassé ,  et  toujours  de  la  même  ma- 
nière ;  nous  avons  pu  admettre  que  la  température 
allait  en  croissant  de  même  dans  toutes  les  expé- 
rieocesj  et  supprimer  ainsi  une  variable  dans 
notre' représentation  graphique,  4estinée  seule- 
ment à  b  comparaison  des  conductibilités  et  non 
à  leur  mesure. 

L'évaluation  des  températures  aurait  été,  du 
reste ,  fort  difficile  à  faire  avec  une  exactitude  suf-* 
fisante. 


^3      CONDUCTlBIUTi   KUBCTBIQVS   D^S  EOGHBft 

Le  quart2,  le  pyroxène  blanc,  le  pyroxène 
vert,  1  amphibole  verte,  Telvaa  quartzeux  de 
Freiberg ,  ne  se  sont  pas  agglomérés  dans  notre 
fourneau.  Ces  roches  et  minéraux  ont  leurs  con- 
ductibilités représentées  par  une  seule  courbe  très* 
voisine  de  Taxe  des  temps.  On  pourrait  les  consi- 
dérer comme  non  conducteurs. 

Le  gneiss  et  le  granité  que  nous  avons  essayés 
étaient  à  grains  très-fins  ;  ils  ne  se  sont  paa  agglo- 
mérés^ et  n'ont  pas  changé  d'aspect.  Leurs  con- 
ductibilités sont  représentées  également  par  une 
même  courbe,  un  peu  moins  voisine  de  Taxe  des 
abscisses,  mais  qui  s'en  écarte  très-peu.  Elles  pa- 
raissent devenir  plus  sensibles  a  mesure  que  la 
température  s'élève. 

La  courbe  que  nous  a  donnée  le  mica ,  un  peu 
plus  élevée  que  les  précédentes,  s'en  rapproche 
pour  sa  forme.  Ce  minéral  n'a  pas  fondu  et  ne 
s'est  pas  aggloméré.  U  était  brun ,  transparent»  et 
contenait  peu  d'oxydes  métalliques. 

Itous  avons  essayé  plusieurs  feldspaths  ,  Tor- 
those,  l'albite,  le  ryacolithe  en  morceaux  et  eo 
poudre  ;  ces  minéraux  se  sont  fondus  imparfaite- 
ment ,  et  ont  donné  des  masses  très-adhérentes , 
rayant  parfaitement  le  verre  sans  s'écailler.  Les 
résultats  ont  été  les  mêmes  à  très-peu  près  pour 
les  trois  espèces,  dont  les  conductibilités  sont 
représentées  par  une  même  courbe. 

Cette  courbe  indique  que  les  conductibilités 
croissent  proportionnellement  à  lelévation  da 
température.  Elles  paraissent  diminuer  ensuite»  la 
température  restant  stationnaire;  mais  comme 
nous  avons  toujours  trouvé  après  les  expériences 
les  fils  de  platine  altérés ,  nous  sommes  portés  à 
croire  que  l'abaissement  de  la  courbe  réponde  la 


dimioation  de  coadqctibilité  des  fils  ^t  ooa  pas  k 
celle  des  minéraux. 

Le  pyrozène  noir  nous  a  donné  une  eourbe  peu 
différente  de  celle  des  feldspaths  ^  sa  conductibî-* 
lité  crcMt  plus  rapidement  dans  le  principe.  La 
diminution  de  conductibilité  est  due  sans  doute  à 
TaUération  du  minéral  par  les  gas  oxydants  péné* 
trant  dans  le  creuset,  et  à  la  peroxydation  du 
protoxyde  de  fer.  Après  l'expérience ,  le  minéral, 
non  fondu  ^  était  d'un  brun^rougeàtre. 

Le  killas  du  Cornouaillea  nous  a  présenté  une 
élévalion  presque  continue,  mais  très-lente,  de  la 
conductibilité,  et  ensuite  un  décroissement  ra- 
pide, dû,  comme  pour  le  pyroxène,  à  l'altération 
de  la  roche  à  la  surface  :  le  peroxyde  de  fer  formé 
t'opposait  au  contact  des  fils  de  platine  avec  la 
Toche  non  altérée.  Le  killas  a  été  essayé  en  mor-» 
ceau ,  traversé  par  le  courant  perpendiculaire  à  la 
direction  de  la  schistosité. 

Pour  l'elvan  du  Cornouailles,  la  conductibilité 
croît  très-rapidement  à  mesure  que  la  tempéra- 
ture s'élève ,  et  à  peu  près  proportionnellement  au 
temps  et  à  l'élévation  de  température.  Le  décrois- 
cément  assez  rapide  parait  commencer  avant  que 
le  fourneau  n'ait  atteint  son  maximum  de  tempe» 
rature.  Nous  Pavons  attribué  à  l'altération  des  fils 
de  platine  (devenus  très-cassants);  et  par  suite 
nous  pensons  que  le  maximum  indiqué  par  la 
courbe  ne  peut  pas  être  considéré  comme  se  rap- 
portant réellement  au  maximum  de  conductibi- 
lité de  l'elvan.  Ce  maximum  est  probablement  plus 
élevé. 

Le  schiste  micacé,  ou  plutôt  chloritique ,  nous 
a  donné  deux  résultats  différents ,  suivant  que  le 


• 


64       CONDOGTIBILITÉ    ÉLBGTRIQTJE    DBS   ROCHES 

courant  le  traversait  normalement  à  la  direction 
des  feuillets  ou  dans  leur  direction. 

La  roche  s'est  toujours  fortement  ramollie  dans 
nos  expériences  et  s  est  altérée  à  la  surface  par  la 
peroxydadon  du  protoxyde  de  fer.  Nous  pensons 
que  ce  fait  est  insuffisant  pour  expliquer  la  di- 
minution de  conductibilité  indiquée  par  les  deux 
courbes. 

Ces  deux  courbes  indiquent  que  la  conductibi- 
lité croit  assez  rapidement  à  mesure  que  la  tem- 
Sérature  s'élève ,  et  qu'elle  est  bien  plus  grande 
ans  le  sens  des  feuillets  que  normalement  à  leur 
direction.  La  diminution  produite  par  l'altération 
de  la  surface  de  la  roche  est  assez  faible  dans  ces 
deux  cas,  et  ne  commence  guère  que  vers  le  mo- 
ment où  la  température  des  fourneaux  est  à  peu 
près  à  son  maximum.  De  sorte  que  nous  consi- 
dérons les  deux  courbes  ôomme  représentant  à  peu 
près  les  conductibilités  du  schiste* 

Le  porphyre  rouge  quartzifère  caractérisé  nous 
a  donné  également  deux  résultats  et  deux  cour- 
bes :  Tune  se  rappt)rte  au  porphyre  pulvérisé , 
Tautre  au  porphyre  en  morceau.  Dans  les  deux 
expériences,  le  porphyre  a  fondu;  mais,  dans  le 

{premier  cas ,  en  un  verre  uni  parfait,  dans  lequel 
e  quartz  libre  du  porphyre  était  entièrement 
combiné;  tandis  que,  dans  le  second  cas,  le  verre 
obtenu  était  imparfait  et  présentait  encore  les 
noyaux  quartzeux  du  porphyre.  La  courbe  rela- 
tive à  ce  second  cas  peut  être  considérée  comme 
étant  approximativement  celle  du  porphyre  lui- 
même,  au  moins  jusqu'à  son  maximum;  tandis 
que  celle  relative  au  porphyre  pulvérisé  donne ,  à 
partir  des  points  voisins  du  maximum ,  la  con- 
ductibilité de  la  roche  qui  résulte  de  la  combi- 


3 


A   DB  HAUTSS  T£Ml»iBATURBâ.  65 

oaison  chimique  du  quartz  avec  la  pâte  feldsppthi» 
oe.  Cette  conductibilité  est  moindre  que  celle 
0  porphyre;  ce  qui  explique  la  diminution  jente 
de  conductibilité  indiquée  par  la  courbe  du  por- 
phyre non  pulvérisé,  à  partir  du  monnent  où  la 
fusion  et  par  suite  la  combinaison  chimique  du 
quartz  devait  commencer. 

L'amphibole  noire  nous  a  présenté  une  con- 
ductibihté  rapidement  croissante  et  ensuite  rapi- 
dement décroissante.  L'amphibole  n'a  été  que 
très-imparfaitement  fondue ,  et  le  protoxyde  de 
fer  9  été  transformé  en  grande  partie  en  peroxyde. 
Cette  altération  peut  expliquer,  au  moins  en  par- 
tie, la  diminution  de  la  conductibilité. 

Le  toadstone  présente  une  courbe  à  inflexions 
remarquables.  Elles  peuvent  être  attribuées ,  d'a- 
bord au  dégagement  de  l'acide  carbonique  d'un 
peu  de  calcaire  mélangé  à  la  roche,  rendant  plus 
tente  l'élévation  de  la  température ,  et  ensuite  à 
la  combinaison  chimique  cle  la  chaux  et  à  la  fu- 
sion de  la  matière. 

Après  l'expérience  la  roche  a  été  trouvée  com- 
plètement fondue. 

D'après  toutes  nos  expériences  nous  avons  dressé 
le  tableap  suivant,  dans  lequel  les  roches  et  miné- 
raux sont  rangés  dans  l'ordre  décroissant  de  leurs 
conductibilités. 

1.  Amphibole  noire. 

2.  Schiste  chloritique  9  parallèlement  aux  feuil- 
lets. 

3.  Toadstone. 

4.  Porphyre  rouge. 

5.  Elvan  du  Gornouailles. 

6.  Schiste  chloritique,  normalement  aux  feuil- 
lets. 

Tome  XIF^  1848.  5 


66      GONDUCTIBIUTÉ  tqMTUQUB  DBS  ROCHES. 

7^  Porphyre  rouge  puWéfisé  et  bien  fonda. 

8.  Pjrozène  noir. 

9.  Feldspaths  (orthose,  alWte,  ryacoUthe). 

10.  Killas. 

11.  Mica. 

la.  Gneiss,  granité. 

i3.  Quartz  y  pyroxène  blanc  et  Tërt,  amphibole 
▼erte ,  elvan  de  Freiberg. 

i4*  Argiles  réfractaires, calcaires 


67 


moÊmm 


NOUVELLE  ANALTSE 

de  la  Faujasite; 

Pir  M.  A.  DAMOUIL 


Dans  une  notice  insérée  dans  les  Annales  des  mines 
(4*  série,  tomel,  p.  SgS),  j*ai  donné  la  descrip- 
tion d'un  minéral  appartenant  à  la  famille  deszéo- 
lites,  et  qui  9  k  raison  de  sa  forme  cristalline  et 
de  sa  composition ,  m'a  paru  constituer  une  espèce 
distincte.  J'ai  désigné  ce  minéral  sous  le  nom  de 
faujasite.  Sa  rareté,  à  l'époque  où  je  l'ai  fait 
connaître ,  ne  m'avait  permis  de  consacrer  à  l'ana- 
lyse qu'une  bien  faible  quantité  de  matière.  Ayant 
eu  occasion  récemment  de  m'en  procurer  quel- 
cniea  échantillons,  je  les  ai  employés  à  refaire 
1  analyse,  et  les  résultats  qu'elle  m'a  aonnés  m*en- 
gagent  à  modifier  la  formule  que  j'avais  assignée 
autrefois  k  la  faujasite. 

Cette  dernière  analyse ,  exécutée  sur  o',94oo  de 
matière ,  a  donné  : 

en  10000**. 
Silice. .  .     0,4335  ==  0,4612  0,2396      9 

Alumine.    0,1580  =:  0,1681  0,0785      3 

Chaux.  .    0,0i51  =0,0479        ®>^^  5*  In  0364      1 

Soude.    .     0,0479  =*  0,0509        0,0130  j    ' 

Eau. .  .  .     0,2540  =  0,2702  0,2401      9 

0,9358        0,9956 

D'après  ces  résultats,  auxquels  j'accorde  plus  de 
confiance  qu'aux  premiers,  la  composition  de  la 


68  AVAtTSB   DE  LA  FAUJASITB. 

faujasite  me  paraît  mieux  exprimée  par  la  for- 
mule ; 

3Si+Âl+(l/2Ca,  l/2Na)+9Î^. 
Le  calcul  donne  : 

6nioooo«. 

3  Si  =  173193  =  0,4606 

1A1=    64233  =  0,1708 

i/2Ga  =    17801  =»  0,0474 

1/2N  =    19545  =  0,0520 

98  =  101232  =  0,2692 

376004        1^0000 

Dans  ma  première  notice,  j'avais  annoncé  que 
la  faujasite  cliauffée  au  rouge  conservait  sa  trans- 
parence et  restait  attaquable  par  les  acides.  J*ai 
reconnu  dernièrement  que  le  minéral  perd  cette 
propriété  lorsqu'on  élève  la  température  jusqu'au 
degré  où  il  commence  à  se  fondre.  A  ce  moment, 
il  laisse  dégager  les  dernières  traces  d'eau  et  de- 
vient blanc-laiteux;  l'acide  chlorhjrdrique  froid 
ou  bouillant  est  alors  sans  action  sur  lui. 


COMPOSITION  COIMIQUE 

de  quelques  minéraux  ,* 

Par  M.  DELESSEy  Ingénieur  des  inine«. 


i""  Différentes  recherches  sur  les  propriétés  ma- 
gnétiques des  minéraux  m'ont  conduit  à  exami- 
ner quelques  substances  pauvres  ep  silice ,  conte- 
nant du  protozyde  ainsi  que  du  peroxyde  de 
fer. 

L  Aluminosilicate  de  Quùitin.  —  J'ai  d'abord 
analysé  un  minerai  de  fer  appartenant  au  terrain 
de  transition  et  qui  se  trouve  au  Sud  de  Quintin , 
prés  Saint-Brieuc  (Gôtes-du-Nord). 

Il  est  en  grains  noirs  à  structure  oolitique  et 
concentrique;  ces  grains  sont  de  grosseur  très- 
in^ale;  quelquefois  ils  ont  plusieurs  millimètres 
de  .diamètre,  mais  généralement  ils  sont  micro** 
scopiques. 

Sa  densité  est  de  3,988. 

Il  est  fortement  magnétique»  et  j'ai  trouvé  que 
son  pouvoir  magnétique  est  de  i5i,  celui  de  l'a- 
cier étant  1000;   sa  dureté  est  au  moins  égale 

Sa  poudre  est  noire;  elle  doit  surtout  cette  cou- 
leur &  la  présence  d'un  peu  de  charbon  j  ce  char- 
bon est  sinon  combiné,  du  moins  assez  intimement 
mélangé  pour  que  les  parties  enlevées  avec  le  bar- 
reau aimanté  en  retiennent  toujours:  il  reste  avec 
la  silice  dans  l'attaque  par  l'acide  chlorhydrique ,  et 
il  se  grille  d'ailleurs  assez  facilement.  La  silice  se 


70  COMPOSITION  CHIMIQUE 

dissout  presque  intégralement  dans  la  potasse  ea 
laissant  un  résidu  argileux  rougeàtre,  pesant  seu- 
lement o*,o02  :  le  minéral  est  donc  à  peu  près 
pur,  et  il  ne  retient  qu'un  peu  de  cliarbon  mé- 
langé. Du  reste,  il  n'est  pas  accompagné  de  car- 
bonate de  chaux. 

M.  Berthier  (i)  a  déjà  fait  connaître  la  compo- 
sition de  ce  minerai  de  fer  ;  les  résultats  que  j*ai 
obtenus  diflF%rent  surtout  de  ceux  de  M.  Bertbier 
en  ce  qu'il  y  aurait  de  l'eau  et  moins  de  protoxyde 
de  fer  :  ces  différences  tiennent  sans  doute  à  ce 
que  la  composition  du  minéral  n'est  pas  constante, 
et  peut-être  aussi  à  ce  que  l'échantillon  examiné 
par  M.  Bertbier  retenait  quelques  centièmes  de 
gangue. 

Le  protoxyde  de  fer  a  été  dosé  au  moyen  du 
chlorure  double  d'or  et  de  soud^.  La  substance 
s'attaque,  du  reste,  facilement,  soit  ayant,  soit 
après  calcination  ;  seulement ,  quand  on  la  calcine 
préalablement ,  une  partie  du  peroxyde  de  fer  est 
ramenée  à  un  degré  d'oxydation  inférieur;  .et, 
dans  ce  dernier  cas,  on  trouve  dans  la  liqueur  une 
quantité  de  protoxyde  de  fer  plus  grande  que 
celle  qui  entre  réellement  dans  la  composition  du 
minéral.  L'alumine  a  été  recherchée  directement 
dans  la  dissolution  de  potasse,  après  une  attaque 
au  creuset  d'argent. 

En  opérant  sur  i  gr.,  on  a  trouvé  dans  deux 
expériences  : 


(1)  Ydr  Berthier  I  Traité  des  Essais  par  vole  sèdM, 
tome  II ,  page  ai7. 


DE  <^BlQt)K«  SUlOATBd  DM  FBR.  7I 

Èïticë.  . fl,50  X^ 

Aldttride 7,5Ô  3,À0 

Oiyde  chromiqne.  •  0,50  0,15 

Oxydé  ferrtqae.  «  <  é5,^5  90,07 

Oxyde  ferremu .  .  .  13,25  a^Oâ 

GhàHSrf  •  «  .  V  .  «  <  0,45  0,13 

EàUé  •  #  .  f  4  .  «  .  <k,85  4,31 

Carbone «  .  1,30 

Al^ile.  4 4  0,20 

100,00 

Le  minerai  qui  vient  d'être  analysé  est  donc  un 
a1uniino3iiicate  ae  peroxyde  et  de  protoxyde  de 
fer,  qui  contient  en  outre  un  peu  d'equ.  Sa  den- 
sité est  moindre  que  celle  du  fer  oxvdulé ,  et  il 
renferme  moins  de  protoxyde  de  fer.  Si  on  regarde 
la  silice,  falumine  et  le  peroxyde  de  fer  comme 
jouant  le  rôle  d'acide  à  Tégard  des  bases  à  un 
atome  y  il  est  facile  de  voir  due  ces  bases  seront 
plus  fortement  saturées  que  dans  les  minéraux  de 

b  lermole  RR, 

La  composilioo  de  oe  minerai,  sa  structure 
odlîlique,  êon  gisement  et  la  propriété  qu'il  à 
d'être  fortement  magnétique  montrent  qu  il  est 
senblable  au  minerai  de  Narey,  et  surtout  à  celui 
de  GhàtîUoii^. analysé  par  M.  Berthier  (i)  :  il 
doit  encore  être  rapproché  du  minerai  du  Pasj 
deMMooGontOfir^  de  M.  Dufrénoy  (3^^  ainsi  que 
dm  la  cbamoisite  (3);  ces  derniers  en  cii Surent  aur^ 
tout  en  ce  qu'ils  contiennent  plus  de  protoxyde  d« 
fer)  mais  pour  la  cbamoisite  ^  il  y  a  lien  de  croire 


>  >i    ■     léii*       T>       iiijt    a.        ■!■■  tUà     t  iili 


(1)  RâOimeUberg  ^  HaddWtiOlefbaèli.—  Bobne^i:. 

(2)  DufréDoy.  —  Minéralogie ,  t.  II,  p.  495. 

(•)  Berliiiêr^  Amales  des  mines,  l'«  série,  t.  Y*  p.  393. 


0 


73  COMPOSITION   CHIMIQUE 

3ue  la  plus  grande  partie  du  fer  se  trouve  à  Fétat 
e  sesquioxyde  y  ainsi  que  cela  a  été  reconnu  pour 
le  minerai  de  Quintin. 

IL  Scorie  defer^  dite  mâchefer. —  J'ai  analysé 
également  une  scorie,  dite  mâchefer^  provenant 
du  travail  du  fer  à  la  forge;  cette  scorie  sert  à 
frauder  Fémeri  ordinaire  du  commerce  avec  le- 
quel on  la  mélange  en  très-grande  proportion. 
Elle  a  une  structure  cristalline,  un  éclat  métalloïde 
et  une  couleur  brun-noiràtre  :  pulvérisée,  elle  est 
brun  clair.  Il  est  bizarre  qu'une  substance  conte- 
nant une  aussi  grande  proportion  de  fer  ait  une 
couleur  aussi  pâle  :  c'est  du  reste  la  principale 
condition  à  laquelle  elle  doit  satisfaire,  pour 
qu'elle  puisse  être  employée  à  la  fraude  de  l'émeri. 
Elle  ^st  fortement  magnétique ,  et  elle  adhère 
très-facilement  au  barreau  aimanté.  Son  pouvoir 
magnétique  est  de  8,  celui  de  l'acier  étant  looo. 

J'ai  essayé  de  séparer  la  scorie  du  corindon  ^ 
en  employant  le  barreau  aimanté,  mais  malgré 
cinq  opérations  successives ,  la  matière  soumise  à 
l'analyse  en  retenait  encore  un  peu  :  il  avait  sans 
doute  été  entraîné  par  une  quantité  très-petite  de 
fer  oxydulé  qui  accompagne  souvent  l'émeri  :  du 
reste,  ce  corindon  n'étant  pas  attaqué,  ne  gène  pas 
dans  l'analyse;  j'ai  seulement  pris  coin  de  pulvé- 
rier  la  matière  dans  uu  mortier  d'acier. 

J'ai  trouvé  qu'elle  s'attaque  à  froid  et  avec  une 

Srande  facilité  par  tous  les  acides,  qu'elle  soit 
'ailleurs  pulvérisée  ou  en  grains;  dans  l'attaque, 
il  y  a  élévation  de  température,  et  la  silice  se  sépare 
8OUS  forme  d'une  gelée  épaisse  et  transparente, 
qui  entoure  la  partie  centrale  des  grains  dont  l'at- 
taque se  fait  ensuite  avec  plus  de  lenteur. 

J'ai  fait  l'analyse  en  dissolvi^nt  quelques  décî- 


DE   QUBLQtKS   SILICATES    DE  FER.  78 

grammes  dans  Facide  chlorhydrîque ,  et  dans  une 
attaque  spéciale  sur  i  gr.,  f  ai  recherché  le  protoxy  de 
de  fer  au  moyen  du  chlorure  double  d'or  et  de 
soude. 

J*ai  obtenu  ainsi  : 

!•  !•  Moyenne*  Qxyg. 

SîHcc 16,57  17,14  16,86  8,66 

Alumine 0,61           »  0,61  0,29 

Oxjde  ferrique..  .  42,03  41,60  41,81  13,82 

Oxyde  ferreux.  .  .  »  35,72  35,62  8,13 

Oxyde  manganeux.  »              »  traces.        » 

Chaux 0,12            »  0,12  0,03 

Corindon  mélangé.  6,09  5,33  5,71          » 

100,83 

Si  on  prend  les  rapports  entre  les  quantités 

•      «'»     •••  • 

aoxygène  de  Fe,  Fe,  Si ,  on  trouve  que  ces  rap- 
ports sont  entre  eux  ^8:12:9;  par  suitela  scone, 
en  admettant  qu'elle  ait  une  composition  définie , 
pourrait  être  représentée  par  la  formule 

3SiF'e+2peFe. 

L'oxyde  de  fer  y  joue  donc  le  rôle  d'acide,  et 
elle  doit  être  considérée  comme  un  silico«ferrite 
de  fer  :  il  doit  en  être  de  même  pour  la  plupart 
des  scories  qui  se  forment  dans  le  travail  du  fer 
soit  au  charbon  de  bois ,   soit  à  la  houille. 

Il  importe  encore  de  remarquer ,  à  cette  occa- 
sion ,  que  les  minéraux  qui  ont  un  pouvoir  ma- 
gnétique élevé  sont  moins  ceux  qui  sont  ri- 
ches en  fer  que  ceux  qui  contiennent  à  la  fois 
les  deux  oxydes,  et  même,  pour  des  substances 
contenant  la  même  quantité  de  fer,  le  pouvoir  ma» 
gnétique  varie  quelquefois  en  sens  inverse  de  la 


74  COMPOSITION  GHIMIQUB 

ricbesse  en  protozyde  de  fer  ;  ainsi  raluminosilî* 
cate  Iqui  renferme  environ  trois  foisplus  de  proto- 
xjde  que  la  scorie  II  »  a  cependant  un  pouvoir 
magnétique  dix-neuf  fois  plus  grand. 

Il  serait  intéressant  de  rechercher  pour  un  plus 
grand  nombre  de  scories  comment  leur  pouvoir 
magnétique  varie  avec  leur  richesse  en  silice  et 
avec  les  proportions  relatives  des  deux  oxydes  de 
fer* 

« 

2*  Terre  perte  de  Vérone. 

Dans  la  plupart  des  traités  de  minéralogie  on 
décrit  ordinairement,  à  la  suite  des  chloritesj  une 
série  de  minéraux  assez  variés,  auxquels  on  donne 
plus  spécialement  le  nom  de  terres  vertes.  Ayant 
eu  dans  ces  derniers  temps  l'occasion  d'examiner 
différents  minéraux  présentant  de  l'analogie  avec 
les  chlorites ,  j'ai  été  conduit  à  rechercher  la  com- 
position chimique  de  la  terre  verte  de  Vérone. 
Cette  terre  verte  est  celle  qu'on  désigne  aussi 
sous  le  nom  de  talc  zoographique  d'après  Haiiy, 
ou  de  baldogée  d'après  ae  Saussure;  c'est  la 
grûnerde  de  la  minéralogie  allemande  :  elle  r^m- 

S  lit  les  amygdaloides  de  grès  à  Bentonico  (i),  au 
Tord  du  Monte-Baldo  près  de  Vérone. 
Elle  a  une  très-belle  couleur  d'un  vert -céla- 
don, qui  devient  plus  pâle  lorsqu'elle  est  por- 
phy risée;  elle  est  alors  vert-pomme;  elle  est  em- 
ployée comme  matière  colorante  dans  la  peinture. 
Quand  on  l'examine  à  la  loupe,  on  reconnaît 
qu'elle  est  formée  de  petits  grains  de  forme  irré- 
golière  engagés  l'un  dans  l'autre,  et  assez  fins  pour 
qu'elle  paraisse  être  compacte  au  premier  abord  ; 


(1)  De  Saussure. 


DS    Là  TBIUIE  VBRTB   DB   VBBONE.  'jS 

elle  résiste  à  la  cassure,  mais  elle  se  laisse  facile* 
ment  couper  au  couteau;  elle  est  très-onctueuse 
au  toucher  et,  mise  dans  Feau,  elle  donne  l'odeur 
qui  est  particulière  aux  argiles. 

Sa  densité  est  de  2,907* 

Quand  on  la  chauffe  dans  un  crenset,  elle  de- 
vient noire  et  magnétique  dans  la  partie  qui  n'est 
pas  exposée  à  l'action  de  lair,  et  brun«*rouge  k  la 
surface*  Au  chalumeau  elle  fond  assez  facilement; 
elle  donne  alors  un  verre  noir,  éclatant  et  un  peu 
huileux. 

Dans  le  sel  de  phosphore,  elle  laisse  un  sque* 
lette  de  silice,  et  elle  ne  se  dissout  pas  non  plus 
d'une  manière  complète  dans  le  carbonate  de 
soude. 

Quoique  Klaproth  annonce  qu'elle  ne  s^attaque 
nas,  ou  seulement  avec  difficulté ,  par  Tacide  sul- 
lurique,  j'ai  reconnu  qu'on  peut  l^^écomposer 
d'une  manière  complète  par  l'acide  chlorhydri- 
que;  il  suffit  pour  cela  de  la  porphyriser,  et  de 
maintenir  à  peu  près  pendant  douze  heures  l'a- 
cide à  la  température  de  Tébullition  ;  M.  Ber- 
tbier  (1)  fait  aussi  observer  qu'elle  peut  être  atta- 
quée :  quand  elle  a  été  calcinée,  elle  résiste 
beaucoup  mieux  à  l'action  de  l'acide. 

Dans  l'attaque  par  l'acide  chlorbydrique^  elle 
prend  d'abord  une  couleur  tirant  sur  le  bieu;  puis 
elle  passe  au  jaune,  et  enfin  elle  se  décolore  com- 
plètement; la  silice  qui  se  sépare  eât  un  ped 
gonflée  f  mais  elle  est  grenue  et  elle  ne  fait  pas 
gelée. 

J'ai  rechçrché  si  la  belle  couleur  verte  de  la 


(1) 


Boribier,  Essais  ptf  la  voie  sèciie»  tone  II  p  p.  M8. 


76  COMPOSITION    CUlMIQtB 

terre  de  Vérone  ne  tenait  pas  à  la  présence  d'un 
peu  de  chrome,  mais  je  n'en  ai  pas  trouvé  :  j'ai 
constaté,  au  moyen  du  chlorure  aurique,  qu'elle 
renferme  du  protoxyde  de  fer  ;  mais  lattaque 
complète  dure  trop  longtemps   pour   qu'il  soit 

rssible  de  le  doser  d'une  manière  bien  exacte. 
y  a  d'ailleurs  beaucoup  moins  de  magnésie 
qu  on  ne  serait  tenté  de  le  croire,  d'après  l'onc* 
tuosité  de  la  substance  et  d  après  son  mode  de 
gisement* 

J'ai  trouvé  dans  deux  analvses  faites  sur  l'^vt  de 
matières  : 

Gtfb.  soude.  Ae.ehlor.  Moyenne.  Oxyg. 

Silice 51,25        »  51,25  26,63 

Alamine. 7,25       »        7,25  3,39 

Protoxyde  de  fer.  .  .  20,72       »  20,72    4,71 

Protox.demangaDèse.  traces      •  traces. 

Magnésie  (diff.).  ...»  »  5,98    2,38>  7,63 

Potasse.   .  .  A  .  .  .      y»  6,21  6,21     1,05' 

Soude n  1,92      1,92    0,49 

Eau 6,60  6,74      6,67  3,93 


■M 


100,00 

Parmi  les  terres  vertes  dont  la  composition  se 
rapproche  de  celle  qui  a  été  analysée,  on  peut 
citer  celle  de  Vérone,  analysée  par  Vauquelin  (i), 

2ui  était  probablement  la  même  que  la  précé- 
ente  9  et  qui  provenait  d'ailleurs  du  Monte- 
Baldo,  celles  de  Woodstown,  de  Sculttown  et  de 
Burlington,  dans  le  New- Jersey,  analysées  par 
M.  Roger  (3) ,  ainsi  que  celle  d'Allemagne  ana- 
lysée par  M.  Berthier, 

(1)  Annales  du  Muséum^  t.  IX,  p.  81.  —Une analyse 
inédite  de  H.  Chevreul  conûrme  aussi  les  résultats  que  j'ai 
obtenus  dans  l'analyse  qualitative  de  la  terre  de  Vérone. 

(2)  Dana ,  Minéralogie ,  p.  525. 


% 


DE    hk   TERRE   VERTE    DE   TEKOlfi.  ^^ 

Dans  son  traité  sur  la  composition  chimique  des 
minéraux,  Klaproth  (i)fait  connaître  les  analyses 
de  trois  terres  vertes  qui  ne  sont  pas  très-concor- 
dantes :  la  première,  provenant  du  Monte-Baido, 
ne  contiendrait  pas  d'alumine;  mais  en  consultant 
la  description  de  l'analyse  de  Klaproth ,  on  voit 
qu'il  a  précipité  la  liqueur  par  le  carbonate  de 
soude,  ce  qui  a  dû  donner  à  la  fois  l'alumine  et  le 
fer,  et  quil  n'a  pas  recherché  Falumine  d'une 
manière  spéciale;  le  nombre  28  p.  0/0  qu'il  a 
obtenu  est  en  effet  la  somme  de  l'alumine  et  du 
perozide  de  fer  dans  l'analyse  ci-dessus  :  dans  la 
deuxième  terre  verte  qui  provenait  de  Chypre, 
Klaproth  n'a  pas  non  plus  recherché  l'alumine; 
enfin  la  composition  de  la  troisième,  qui  se  trouve 
mêlée  avec  du  sable  grossier  sur  les  bords  du 
Memel ,  entre  Lossossona  et  Lalloi^eye ,  dans  la 
Prusse  occidentale,  se  rapproche  assez  de  celle  du 
Monte-Baldo. 

Quoique  la  composition  chimique  de  ces  terres 
inertes  ne  soit  pas  absolument  la  même,  toutes 
renferment  cependant  les  mêmes  éléments,  et  les 
différences  qu  elles  présentent  paraissent  tenir  à 
leur  impureté  et  à  leur  état  argileux;  ce  sont,  en 
effet,  des  hydrosilicates  à  base  de  fer  et  d'alcalis, 
contenant  de  l'alumine  et  de  la  magnésie.  Elles 
se  distinguent  des  chlorites  et  des  ripidolithes 
par  la  présence  des  alcalis,  par  leur  faible  teneur 
en  magnésie  et  en  alumine,  ainsi  que  par  leur 
grande  teneur  en  silice;  dans  l'état  actuel  de  la 
chimie,  il  ne  serait  pas  possible  de  représenter  ces 
trois  minéraux  par  la  même  formule  chimique,  il 
est  même  difficile  de  trouver  pour  les  terres  vertes 

(I)  Klaproth ,  Beitrage  (gronerde),  t.  IV. 


1^8  COMPOsmON  GHIMIQUrn 

une  formule  simple  \  toutefois ,  pour  celle  de 
Moute-Baldo ,  qui  a  été' analysée»  on  pourrait 
proposer  : 

8SiR  +  SiAl  +  6B. 

Les  quantités  d'oxygène  dans  R  sont  d'ailleurs 
entre  elles  T  i  :  2  :  5  ;  10— (Na,  K%  Mg%  Fe'^). 

En  admettant  les  idées  de  MM.  Schéerer  et  dé 
BonsdorflPsurleraode  de  substitution  de  Teauaux 
bases  à  un  atome  d'oxygène ,  ainsi  que  de  l'alu- 
mine h  la  silice,  et  en  supposant,  en  outre ,  qu'une 
portion  du  fer  est  à  l'état  de  peroxyde ,  les  rap- 
jports  d'oxygène  paraîtraient  conduire  à  la  formule 
très-simple  : 

(Si)  (R). 
y  Schiste  à  base  de  magnésie  de  Fitta  Rota- 

Le  schiste  qui  a  été  examiné  provenait  de  Villa 
Rota  y  sur  le  P6  ;  il  présente  un  srand  nombre  de 
feuillets  très-minces  »  parallèles  l'un  à  l'autre,  et 
qui  sont  fortement  contournés  en  zigzag;  entre 
ces  feuillets,  on  observe  quelquefois  des  veines 
microscopiques  de  fer  oxyaulé,  et  dans  quelques 
petites  cavités  de  forme  irrégulière  il  y  a  des 
cristaux  de  dolomie. 

Ce  schiste  a  une  couleur  verte,  un  peu  gri- 
aàtre,  avec  reflets  nacrés,  surtout  suivant  les  sur- 
faces de  séparation  des  feuillets.  En  lames  minces 
il  est  translucide. 

Il  se  laisse  facilement  couper  au  couteau  et  por- 
phyriser.  Il  est  onctueux  au  toucher,  comme  cela 
a  lieu  pour  tous  les  hydrosilicates  qui  sont  riches 
en  magnésie. 


p'plï  fiCmSTE  A  BASE  BS   VA&KlgSIE.  79 

Sa  densité  est  de  2,644* 

Par  calcioation ,  i\  devient  gris-brunàtre,  et  il 
conserve  ses  reflets  nacrés. 

Au  chalumeau,  il  fond  très-difficilement ,  et 
seulement  lorsqu'il  e^t  en  esquilles  minces  ;  il 
donne  alors  un  verre  blanc-grisàtre. 

Dans  le  sel  de  phosphore^  il  laisse  un  petit 
squelette  de  silice.  Avec  le  nitrate  de  cobalt  on  a 
qne  coloration  lilas. 

Il  s'attaque  assez  facilement  paf  les  acides  ^  et 
la  silice  se  sépare  à  l'état  grenu. 

J'ai  trouvé  dans  deux  analyses  : 

Accblorb.  Cérb.foadfi»  Hoyeaiie,  Otf$, 

Silice 41,58  41,09    41,34  21.48 

AlamlDe »           3,22      3,22  1,50 

Oxjde  de  chrome.  .  .        »           traces.    «  » 

Ptoloxyde  de  fer.  ...        »           6,54      5,54  1,26 

Protox.  de  manganèse.        »  traces.    »  » 

Magnésie 37,61          »       37,61  14,98 

Eau 11,92  12,20    12,06  10,72 


■. 


99,57 

D'après  les  propriétés  physiques  de  cette  sub- 
stance, on  pourrait  être  tenté  de  lui  donner  le 
nom  de  schiste  talqueux  (talkschiefer)  ou  de 
schiste  chloritique  (  chloritschiefer  )  ;  mais  l'ana- 
lyse montre  que  ce  serait  inexact  :  comme  en 
l'examinant  à  la  loupe,  soit  avant  soit  après  cal- 
cinatioD,  elle  parait  être  homogène,  il  en  résulte 
qu'elle  doit  avoir  une  composition  définie  ;  or,  de 
tous  les  minéraux,  la  serpentine  est  celui  duquel 
l'analyse  la  rapproche  le  plus  ;  elle  contiendrait 
seulement  un  peu  plus  dalumine  que  cette  der- 
nière n'en  renferme  généralement  :  en  admettant 
l'isomorphisme  polymère  de  M.  Schéerer,  on  voit 


8o  ANALTSB    d'un   SGHI5TB   MAGNislBlf. 

que  la  quantité  d'oxygène  de  la  silice  serait  à  peu 
près  égale  à  la  quantité  d'oxygène  des  bases,  ce 
qui  conduirait  à  la  formule  de  la  serpentine  : 

■••     • 
Si(Ry. 

Gomme  sa  densité  et  ses  propriétés  au  chalu- 
meau sont  les  mêmes,  il  en  résulte  que  le  schiste 
de  Villa -Rota  doit  être  considéré  comme  une 
serpentine  scl^isteuse.  D'après  M.  yanuxem(i), 
il  en  est  de  même  de  la  marmolite,  et  plusieurs 
schistes  des  Alpes  analysés  dans  ces  derniers  temps 
par  M.  Schweizer  (2)  me  paraissent  aussi  devoir 
être  rapportés  à  la  même  variété  de  serpentine. 

(1)  Dana,  Syst.  orMineralogie,p.  SiO. 
(•2)  Rammelsberg .  2"  supplément ,  p.  310.  talksilicate 
VOD  Zem  in  Zillertbal ,  Y I. 


SUR  LE 

POUVOIR  MAGNÉTIQUE 

Du  fer  et  de  ses  produits  métallurgiques  (  i  )  ; 

Par  M.  A.DELESSE,  iDgéoleor  des  mines. 


Il  est  facile  de  constater  que  les  quantités  pon- 
dérales d'une  même  substance  magnétique  qui 
adhèrent  à  un  aimant  varient  avec  le  rayon  des 
grains  de  cette  substance  réduite  en  poudre  (2).  Je 
me  suis  proposé  de  rechercher  approximativement 
quelle  était  la  loi  de  cette  variation,  et  à  cet  efièt 
j'ai  procédé  de  la  manière  suivante. 

.  L'aimant  que  j'ai  employé  était  le  pôle  Nord    ^®JJ*J*^"** 
d'un  barreau  d'acier  de  60  centimètres  de  long  eta^ântlorsquelie 
présentant  une  section  rectangulaire  de  o°*,035  sur"^!*"^***"'"* 
o,"oo7.  Le  pôle  do  ce  barreauétait  engagé  dans  un 
disque  de  liège,  de  manière  à  affleurer  à  sa  sur- 
face, et  l'extrémité  du  barreau  ainsi  que  le  disque 
étaient  recouverts  par  une  feuille  de  papier  qui 
présentait  une  surface  plane  bien  unie.  On  aurait 

(1)  Dealièmc  partie  d'un  travail  sur  le  magnétisme 
dont  la  première  a  para  dans  les  Annales  de  Ch.  et  Pbys. , 
1849,  t.  XXY,  p.  194  9  sous  le  titre  :  Sur  le  magnétisme 
polaire  dans  les  minéraux  et  dans  les  roches. 

(2)  Comme  exemple  de  Tinfluence  de  la  désagrégation 
sur  les  attractions  magnétiques,  je  puis  citer  des  expé- 
riences encore  inédites  de  M.  Barrai,  desquelles  il  parait 
résulter  que  le  poids  supporté  par  un  électro-aimant  est 
pins  grand  lorsque  le  fer  à  cheval  est  en  fer  plein  qae 
lorsqu'il  est  creux  et  rempli  de  limaille  de  fer. 

Tome  XIF,  1848.  6 


Sa    SUR  LE  POUVOIR  MAGNBTIQUB  DU  FBR 

pu  aussi  remplacer  le  disque  de  liège  par  un 
disque  d'une  autre  substance  diamagnétique  (Fa* 
raday)  susceptible  de  recevoir  du  poli;  ainsi,  dans 
quelques  circonstances ,  je  me  suis  servi  d*un  dis- 
que d'antimoine  ou  de  plomb. 

La  substance  magnétique  soumise  à  l'expé- 
rience était  de  la  fonte  blanche  en  grains  à  peu 
{>rès  sphériques  qui  provenaient  de  Tusine  de  Mail- 
eroncourt  (Haute-Saône).  Ces  grains  s'obtiennent 
en  versant  de  la  fonte  blanche  bien  liquide  et  sou- 
mise à  Taction  d'une  tuyère  très-plongeante,  sur 
un  balai  humide  agité  au*-dessus  d'un  lait  de 
chaux  :  ils  tombent  dans  le  lait  de  chaux,  où  ils 
se  solidifient  sans  oxydation;  puis,  à  Faide  de 
tamisages  répétés,  ils  sont  divisés  en  neuf  gros- 
seurs diiférentes.  Bien  que  ces  grains  ne  fussent 
pas  des  sphères  géométriques:  ils  étaient  cepen- 
dant assez  réguliers  pour  qu'on  pût  rechercher 
approximativement  comment  le  poids  d*une  sub- 
stance magnétique  qui  adhère  à  un  aimant  varie 
avec  le  diamètre  de  cette  substance. 

Il  suffisait,  en  eflFet,  de  présenter  successive- 
ment le  pôle  Nord  du  barreau  garni  de  son  disque 
aux  grains  de  fonte  de  différents  rayons,  et  de 
comparer  les  poids  adhérents  au  disque  avec  les 
rayons  r  des  grains. 

Comme  ces  grains  n'étaient  pas  des  sphères 
géométriques  égales,  pour  avoir  leur  rayon  moyen, 

t'aicomptédanschacunedes  neufopérationslenom- 
re  n  de  grains  qui  était  resté  adhéreut  au  disque; 

alors  —  représentait  le  poids  moyen  d'un  grain, 

et  en  désignant  la  densité  de  la  fonte  blanche 
par  d:=^'jy6^  on  avait  pour  l'expression  du  rayoa 
d'un  grain  : 


BT  DB  SE9  PfLOBXilT^  KKT^IXURGIQIW.        83 


V    4tc    n      d 

Les  résultats  qui  ont  été  obtenus  sont  résumés 
dans  le  tableau  suivant  :  la  colonne  (i)  donne 
les  numéros  d'ordre  des  neuf  expériences,  (2)  le 
nombre  de  grains  enlevés  dans  chacune  d'elles, 
(3)  les  grandeurs  des  neuf  rayons  exprimées  ea 
millimètres,  (4)  les  rapports  de  ces  rayons  au  rayon 
du  n**  I ,  (5)  les  rapports  des  poids  adhérents  au 
poids  du  n*  i . 


(1) 

m 
O 

S 


I 


IfOWBRB 

de  grains. 


343 

t«9 

1S3 

133 

T5 

00 

SI 

SA 

34 


(3) 

RATONS 

des  graîDS. 


I 


millim. 
0,95 

1,38 

1,34 

1,81 

1,89 

1,99 

2,33 

2,47 

3,71 


(4) 
RAPPORT 

des  rayons. 


1 

1,34 
1,41 

1,69 
1,99 
2,20 
2,34 
2,55 
3,85 


RAPPORT 

des 

poids  adhérents 


t 

1,S8 

3,21 

3,54 

2,96 

3,12 

2  48 

2,80 


mmfs^ 


On  voit  d'abord  que  le  poids  de  foute  qui  reste 
adhérent  au  barreau  augmente  rapidement  avec 
le  rayon  des  grains;  ce  même  barreau  peut,  d*aiU 
leurs,  supporter  1 30  grammes  à  i'aided  une  arma- 
ture, et  par  conséquent  il  supporte  alors  un  poids 
qui  est  encore  5  à  6  fois  plus  grand  que  celui  de 
l'expérience  n""  9. 

Lorsque  le  diamètre  des  grains  est  un  peu  gros. 


84         SVK  LB  POUVOIR  MAGmhlQUB  DU  FBR 

comme  cela  a  lieu  à  partir  du  n**  7  du  tableau ,  le 
procédé  donne  des  résuluts  inexacts  et  peu  con- 
stants,  la  moindre  agitation  suffisant  pour  déter- 
miner la  chute  d'une  partie  des  graips  quand  on 
enlève  le  barreau;  en  répétant  plusieurs  fois  les 
dernières  expériences,  j'ai  cependant  trouvé  que, 
malgré  quelques  divergences  tenant  au  procédé , 
le  poids  augmentait  toujours  avec  le  rayon. 

te  tableau  précédent  montre  que  si  on  se  pro- 
pose de  comparer  les  attractions  magnétiques  de 
différentes  sunstances ,  quelle  que  soit  la  méthode 
employée,  il  sera  nécessaire  de  tenir  compte  de  la 
grosseur  de  leurs  fragments. 

Le  nombre  d'expériences  qui  a  été  fait  est  du  reste 
trop  petit  pour  qu'on  puisse  établir  une  formule 
donnant  exactement  l'expression  du  poids  en  fonc- 
tion du  rayon  ;  mais  en  comparant  les  colonnes  (4) 
et  (5)  du  tableau ,  on  voit  que  ce  poids  varie  è  peu 
près  proportionnellement  au  rayon.  Cette  loi  ne 
se  vérifie  que  pour  des  grains  de  fonte  dont  les 
rayons  sont  compris  entre  o™*"-,95  et  2"*"-,23 ,  et 
le  rapportdu  poids  augmente  même  un  peu  plusra- 

{>idement  que  celui  de  ces  rayons  ;  par  conséquent 
a  loi  n'est  qu'approximative^  et  il  est  d'ailleurs  facile 
de  voir  qu'elle  ne  se  vérifie  que  dans  une  étendue 
très-limitée  :  car  lorsque  les  rayons  deviennent 
plus  grands  que  ^"'•"•jaS,  le  rapport  du  poids 
augmente  moins  rapidement  que  celui  du  rayon, 
tandis  que  l'inverse  doit  nécessairement  avoir 
lieu  pour  des  rayons  plus  petits,  et  qui  iraient 
en  diminuant  indéfiniment.  J'ai  constatéi  en  effet, 
que  le  poids  d'une  substance  qui  adhère  à  un  aimant 
ne  décroit  pas  au  delk  dune  certaine  limite,  iors 
même  que  la  substance  est  faiblement  magnéti- 
que :  c'est  ce  qui  a  été  vérifié  pour  le  fer  oligiste 


ET   DE   SES   PHODUITS   MÉTALtUBGIQUES.        85 

de  rtle  d'Elbe  réduit  en  poudre  impalpable  par 
une  longue  porphyrisation. 

Ce  qui  précède  étant  établi,  il  est  facile  de  Poufolr 
Toir  que  si  on  présente  Textrémité  inférieure  du  ■"•^néUqoe. 
barreau  aimanté  munie  de  son  disque  à  des  sub- 
stances réduites  en  poudre,  d'égale  grosseur  et 
pouvant  d'ailleurs  avoir  des  densités  inégales ,  les 
poids  de  ces  substances  qui  resteront  adhérents  à 
iaimant  seront  d'autant  plus  grands  que  la  sub- 
stance sera  plus  magnétique  ;  si  les  poids  devien- 
nent doubles,  triples,  etc.,  les  forces  qui  les  main- 
tiennent au  contact  de  l'aimant,  ou,  ce  qui  revient 
au  même,  les  attractions  magnétiques  complexes 
qui  sont  développées  dans  les  substances  seront 
elles-mêmes  doubles  ou  triples  ;  ces  poids  repré- 
senteront donc  ce  qu'on  peut  appeler  \e  pouvoir 
moffnéiigue  de  ces  substances,  et  par  suite  la  dé- 
termination du  pouvoir  magnétique  sera  ramenée 
à  une  simple  détermination  de  poids. 

G* est  d'après  ce  principe  que  j'ai  recherché  Mélhode  ralvie 
le  pouvoir  magnétique  de  différentes  qualités  de 
fers  y  fontes  et  aciers ,  ainsi  que  des  scories  et  des 
oxydes  qui  se  forment  dans  la  fabrication  du  fer 
avec  le  marteau  ou  avec  les  cylindres. 

Il  était  d'abord  très-imnortant  de  réduire  ces 
substances  en  poudre  d'égale  grosseur;  à  cet.  effet, 
fai  employé  pour  le  fer,  la  fonte  et  l'acier,  des 
limes  bien  trempées,  ayant  des  dents  égales; 
tontes  les  poudres  obtenues  étaient  ensuite  passées 
dans  le  même  tamis  de  soie,  et  j'opérais  seulement 
snr  la  partie  tamisée  :  on  procédait  de  même  pour 
les  oxydes  et  pour  les  scories  qui  étaient  préala- 
blement pulvérisées  dans  un  mortier  de  bronze. 

Du  reste  J'ai  opéré  avec  le  pôle  nord  du  barreau 
muni  de  son  disque,  ainsi  que  cela  avait  lieu  dans 
les  recherches  précédentes  ;  la  poudre  qui  adhë* 


86         SUR   LB  POUVOIR   MAGIfériQUB   BU   FER 

rait  seulement  au  rectangle  présenté  par  la  partie 
inférieure  du  barreau  aimanté,  était  au  contraire 
repoussée  par  le  disque  qui  était  Formé  d'une  sub- 
stance diamagnétique;  en  la  faisant  tomber  avec 
une  barbe  de  plume  et  en  déterminant  son  poids, 
on  avait  donc  seulement  la  quantité  qui  adhérait 
par  attraction  magnétique. 

M.  Barlow  a  déjà  fait  connaître  une  métbode 
pour  déterminer  le  pouvoir  magnétique  :  elle 
consiste  à  placer  un  barreau  de  la  substance  à 
examiner  dans  le  plan  du  méridien  magnétique , 
sous  l'angle  de  l'aiguille  d'inclinaison  et  à  une  cer- 
taine distance  d'une  boussole  :  M.  Barlow  mesure 
ensuite  l'angle  d'écart  de  l'aiguille  de  la  boussole. 

Les  deux  méthodes  sont  donc  en  quelque  sorte 
inverses  l'une  de  l'autre  ;  car  dans  ta  première 
l'aimant  est  puissant  et  fixe,  c'est  la  substance 
magnétique  qui  est  attirée;  dans  la  seconde,  au 
contraire ,  l'aimant  est  faible  et  mobile,  et  c'est  la 
substance  magnétique  qui  l'attire. 

On  peut  observer  du  reste  que  dans  la  méthode 
de  M.  Barlow  l'attraction  exercée  par  la  substance 
magnétique  sur  l'aiguille  est  compliquée  par  la 
décomposition  de  fluide  magnétique  que  l'action 
de  la  terre  doit  opérer  dans  les  substances  n'ayant 
pas  det  force  coercitive,  comme  dans  le  fer  ou  dans 
celles  qui  en  ont  une  très-faible,  tandis  que  cette 
même  décomposition  n'a  pas  lieu  dans  les  sub« 
stanœs  qui  ont  de  la  force  coercitive. 

Dans  ia  méthode  qui  a  été  proposée,  au  con- 
traire ,  um  décomposition  da  fluide  magnétique 
5 eut  bien  se  produire  encore  dans  diaque  parcelle 
e  limaille  de  fer,  mais  les  attractions  et  les  ré» 
pulsions  magnétiques  auxquelles  elle  donne  lieu , 
sont  très-faibles  à  cause  de  la  petitesse  même  des 
parcelles ,  en  sorte  que  les  effets  qui  résultent  de 


ET   SB    SES  PRODUITS   MÉTALLURGIQUES.        87 

cette  dëcomposîtioD  sont  détruits  ou  du  moins 
annihilés  par  Faimant  puissant  avec  lequel  la  li-* 
maille  se  trouve  en  contact:  les  substances  qui  ont 
de  la  force  coercitive  et  celles  qui  n'en  ont  pas  sont 
donc  à  très*peu  près  dans  les  mêmes  circonstances. 

En  employant  la  méthode  qui  a  été  décrite,  AugmenUition 
j'ai  d'abord  reconnu  quecertainsfersavaientunpou-g|^^  **  pera»- 
voir  magnétique  trèsHK>nsidérable;  c'étaient  ceux 
dont  la  limaille  un  peu  grosse  avait  été  pulvérisée 
pendant  longtemps  dans  le  mortier  jusqu'à  ce 
qu'elle  pût  passer  à  travers  les  mailles  d'un  tamis 
de  soie  .l'acier  m'a  également  donné,  dans  les 
mêmes  circonstances,  un  pouvoir  magnétique  un 
peu  plus  élevé  qu'à  l'ordinaire.  Il  en  râulte  que  la 
percussion  augmente  beaucoup  le  pou  voir  magné- 
tique du  fer,  et  c'est  en  effet  ce  que  j'ai  constaté 
par  les  expériences  suivantes  qui  ont  été  entre- 
prises comparativement  :  i^  sur  la  limaille  d'une 
même  qualité  de  fer  ou  d'acier  qui  passait  immé- 
diatement à  travers  le  tamis  ou  avant  la  perçus* 
sion ,  et  q^  suie  la  partie  de  cette  limaille  qui ,  un 
peu  plus  grosse ,  ne  potivait  j  passer  qu'après  une 
percussion  prolongée  dans  un  mortier. 


s 


AÉSIGHATIOir. 


■    .1  I     I  I ■  »      ■      ■  »   m^m 

Fer  aa  bois ,  n*  1.  . .  . 

Id,  à  la  bouille ,  n*  16 

Id.  aa  bois ,  n»  6 

M.  à  la  hooille  phosphorem  et  cassant  i 

froid ,   n'>  4 .  . 

Aeier  natarel  de  Styrie  marqué  Innerberg 
aa  sapin ,  n*  1. .  . 


MI9S  ADHtelNT 


10  avant 

la 

percossion. 


90  après 

la 

pa>caaaioii.  1 


0,58 

fM6 

5,25 

9,82 

5,93 

10,26 

6,0s 

M5 

6,00 

6,33 

88         SUR    LE  POUVOIR    MAGNÉTIQUE    DU   FER 

Dans  deux  autres  expériences  faites  sur  du  fer 
de  Villersexel  fabriqué  à  la  houille  par  la  méthode 
anglaise  et  avec  des  fontes  de  Francne-Comté,  j'ai 
de  même  obtenu  lo  grammes  et  9  grammes  pour  la 

{)artie  qui  avait  élé  soumise  à  la  percussion  dans 
e  mortier. 

Il  est  donc  évident  que  le  pouvoir  magnétique 
du  fer  peut  augmenter  de  4o  et  même  de  5o  p.  0/0 
pour  les  fers  de  bonne  qualité  fabriqués  soit  au 
charbon  de  bois,  soit  à  la  houille^  pour  le  fer  à 
la  houille  cassant  à  froid  et  peu  malléable,  dési- 
gné sous  le  n""  4>  Taugmentation.  n'est  que  de 
3o  p.  0/0.  Pour  l'acier  naturel  de  Slyrie,  elle  n  est 

Î;uére  que  de  5  p.  0/0;  et  enfin  j'ai  reconnu ,  de 
a  même  manière,  que  l'augmentation  est  encore 
moindre  dans  les  fontes,  lors  même  que  la  per- 
cussion est  prolongée  pendant  un  temps  très-long. 

Par  conséquent,  on  voit  que  la  percussion 
augmente  d'autant  plus  le  pouvoir  magnétique  du 
fer  qu'il  est  plus  pur,  tandis  qu  elle  n'augmente 
que  très-peu,  ou  d'une  n)anière  à  peine  sensible, 
le  pouvoir  magnétique  du  fer  combiné  avec  un  peu 
de  carbone  et  doué  de  force  coercitive. 

Ce  fait  de  l'augmentation  du  pouvoir  magné- 
tique par  la  percussion  semble  assez  surprenant  au 
premier  abord  ,  on  peut  observer  cependant  qu'il 
résulte  des  recherches  de  MM.  Pouillet  et  Faraday 
qu'un  abaissement  de  température  augmente  aussi 
le  pouvoir  magnétique  (1)  :  or  la  percussion  pro- 
duit de  même  que  le  froid  un  rapprochement  des 
molécules;  d'après  cela  les  substances  les  plus  com- 
pressibles, ou  ayant  le  plus  grand  coefficient 
d'élasticité  y  seraient  aussi  celles  dans  lesquelles  le 

(1)  Lamé.  Cours  de  physique  à  rÉcole  polytechnique. 
Magnétisme. 


ET    DE    SES   PRODUITS    METALLURGIQUES.        89 

pouvoir  magnétique  s'augmenterait  le  plus  par  la 
percussion  ,  et  c'est  en  effet  ce  qui  semble  se  véri- 
fier, car  le  fer  est  d'autant  plus  compressible  qu'il 
est  plus  pur,  et  il  l'est  plus  que  l'acier,  quilui- 
ffléme  Test  plus  que  la  fonte. 

Il  m'a  paru  d'ailleurs  que  cette  augmentation 
de  pouvoir  magnétique  due  à  la  percussion  dispa- 
raissait au  bout  de  quelque  temps. 

Pour  exprimer  en  nombres  les  pouvoirs  ma-cbotedel'anité. 
gaétiques  des  différentes  substances,  il  était  néces- 
saire de  faire  choix  d'une  unité  :  ce  choix  présen- 
tait quelaues  difficultés.  De  toutes  les  substances 
essayées,  le  fer  est  celle  dont  le  pouvoir  magné- 
tique peut  devenir  le  plus  grand;  mais^  ainsi 
qu'on  le  verra  plus  loin,  il  est  en  même  temps 
extrêmement  variable,  et  de  plus  on  vient  devoir 

3 u'il  s'augmente  par  la  percussion.  On  ne  pouvait 
onc  choisir  pour  unité  le  pouvoir  magnétique 
d'une  variété  déterminée  de  fer,  même  en  faisant 
connaître  d'une  manière  spéciale  sa  nature  ainsi 
que  son  procédé  de  fabrication.  Il  fallait ,  en  effet, 
que  la  substance  dont  le  pouvoir  magnétique  se- 
rait choisi  pour  unité  pût  être  retrouvée  bien  iden- 
tique à  elle-même,  et  surtout  que  son  pouvoir 
magnétique  fût  bien  constant.  Amsi  que  cela  ré- 
sulte du  tableau  ci-dessus,  l'acier  réunit  le  mieux 
toutes  ces  conditions;  car  on  peut  voir  que  le 
pouvoir  magnétique  des  variétés  que  j'ai  essayées 
est  constant;  et  comme  les  usages  auxquels  on 
l'emploie  dans  les  arts  exigent  qu'il  soit  toujours 
fabriqué  de  la  même  manière ,  et  que  par  consé- 
quent il  ait  les  mêmes  propriétés  et  la  même  com- 
position chimique  ,  j'ai  fait  choix  de  son  pouvoir 
magnétique  pour  unité. 

Pour    déterminer    le    pouvoir    magnétique       Aeier. 


go      sun  u  POUVOIR  magnétique  du  fer 

des  aciers  qui  ont  été  essayés,  on  a  commencé  par 
les  faire  recuire  dans  une  forge  de  maréchal;  il 
était  alors  facile  de  les  réduire  en  limaille  à  l'aide 
d'une  lime  bien  trempée  :  en  déterminant  d'après 
le  procédé  qui  a  été  décrit  les  poids  de  linaaille 
adhérente  à  l'aimant ,  j'ai  obtenu  les  résultats  sui- 
vants (i). 

ACIER. 


• 

• 

POIDS. 

"S 

NATURE. 

ORIGINE. 

MARQUE. 

POUTOIE. 

s 

3 

adhérent. 

ss 

gr. 

1 

Naturel. 

Styrie. 

Innerberg  au  sapin. 

6,00 

100       1 

2 

Fonddp. 

St- Etienne. 

Jackson. 

5,97 

.« 

S 

/d. 

M. 

/d. 

«,09 

lOf 

4 

td. 

Id. 

Bouvier,  garanti. 

5,93 

99 

S 

Corroyé. 

m 

Jackson. 

5,48 

91 

On  voit  que  le  pouvoir  magnétique  des  quatre 
premières  variétés  d'acier  est  à  très-peu  près  con- 
stant, quoique  les  unes  soient  de  l'acier  naturel  ou 
de  forge  et  les  autres  de  l'acier  fondu  ou  de  cémen- 
tation :  le  pouvoir  magnétique  de  l'acier  parait 
donc  indépendant  de  son  mode  de  fabrication. 

L'acier  naturel  de  Styrie  marqué  Innerberg  et 
au  sapin  et  l'acier  fondu  de  Saint-Etienne  marqué 
Jackson  ou  Bouvier,  ayant  sensiblement  le  même 
pouvoir  magnétique,  c'est  à  ce  pouvoir  magnétique 


(1)  Dans  la  définition  et  dans  la  classification  des  qualités 
de  fers,  fontes  et  aciers ,  ainsi  que  des  divers  produits  mè- 
tallur^çiqaes ,  j'ai  suivi  la  méthode  et  les  principes  adoptés 
par  M.  Le  Play  dans  son  cours  de  métallurgie,  à  l'Ecole 
des  mines  (1841-42). 


ST    DE   SES    PRODUITS   MÉTAlLtraGlQUBS.         9I 

qne  nous  rapporterons  tous  les  autres  et  nous  le 
représenterons  par  loo. 

Le  pouvoir  magnétique  de  l'acier  corroyé  de 
Saint-£tienne  paraît  être  un  peu  moindre  et  égal 
agi. 

M.  Barlow  a  trouvé  que  le  pouvoir  magnéti- 
que de  Tacier  présente  des  différences  notables  et 
quecelui  deTacier  non  trempé  peut  s'élever  à  i5o, 
celui  de  l'acier  fondu  étant  lOO  :  je  pense  que  ces 
différences  sont  particulières  aux  variétés  d*acier 
qu'il  a  essayées  et  qu'elles  peuvent  tenir  à  leur 
trempe;  on  conçoit  en  effet  que  l'action  terrestre 
ne  doit  pas  décomposer  d'une  manière  égale  le 
fluide  magnétique  d'un  barreau  d'acier,  suivant 
qu'il  est  trempé  ou  non  trempé. 

J'ai  déterminé  ensuite  le  pouvoir  magnétique 
de  fers  de  différentes  qualités,  et  j'ai  recherché 
s'il  n'était  pas  modifié  par  le  procédé  de  fabrica* 
tien  du  fer  qui  pouvait  avoir  été  obtenu  soit  au 
charbon  de  bots  et  avec  le  marteau,  soit  à  la  houille 
et  avec  les  cylindres;  c'est  dans  ce  but  que  plu- 
sieurs variétés  de  fer  ont  été  essayées,  mais  je  n'ai 
pas  observé  de  différence  constante  dans  leur  pou- 
voir magnétique.  On  aurait  pu  penser  aussi  que 
plus  Féchantillon  de  fer  essayé  avait  des  dimen-* 
siens  petites,  plus  son  pouvoir  magnétique  devait 
être  grand  ,  car  alors  il  avait  été  soumis  à  un  plus 
grand  nombre  de  pressions  ou  de  percussions  soit 
entre  les  cylindres^  soit  sous  le  marteau  ;  j'ai  donc 
essayé  des. fers  de  même  qualité  ayant  des  dimen* 
sionstrès-différentes,maisonpeutvoirpar  le  tableau 
(p.  93)  que  leur  pouvoir  magnétique  n'augmente 
pas  quand  leurs  aimensions  diminuent.  En  effet, 
les  essais  des  n^'  lo,  i5,  5,  i3,  a,  1 6,  ont  été  exé- 
cutés sur  du  fer  fabriqué  à  la  houille  dans  une  même 


Fer. 


9^         SUR   LE   POUVOIR   MAGNÉTIQUE   DU   FER» 

usine  à  Villersexel  ;  les  dîmensions  des  massiaux^ 
des  barres,  ainsi  que  de  la  tôle ,  étaient  respective- 
mento",o8o — o^jOaj— o",oi5— o",oio — o",oo7 
—  o'^yOoi  ;  or  n  est  facile  de  voir  que  les  pouvoirs 
magnétiques  ne  varient  pas  suivant  une  loi  détermi- 
née a  vec  les  dimensions  des  pièces  sou  mises  à  Tessai  • 
Pour  les  fils  de  fer  des  n""  7  et  8 ,  qui  proviennent 
tous  deux  de  Fusine  de  Lods,  et  qui  sont  du  reste 
de  grosseur  très-différente ,  le  pouvoir  magnétique 
est  à  peu  près  le  même,  et  ce  n  est  pas  le  pouvoir 
du  fille  plus  petit  qui  est  le  plus  grand. 

Tai  constaté  d'ailleurs  que  l'augmentation  de 
pouvoir  magnétique  qui  résulte  de  la  percussion  de 
la  limaille  ne  reste  pas  constante  :  elle  est  plus 
grande  après  la  percussion ,  et  elle  va  ensuite  ea 
diminuant;  on  conçoit  donc  qu'au  bout  d'un  cer- 
tain temps  elle  puisse  disparaître  tout  à  fait.  Si  les 
échantillons  de  fer  qui  ont  été  examinés  étaient 
fabriqués  depuis  un  temps  assez  long  pour  que  cela 
ait  pu  avoir  lieu,  les  différences  observées  dans  le 
pouvoir  magnétique  du  fer  ne  doivent  pas  tenir 
aux  opérations  de  martelage  ou  de  cylindrage  qu'il 
aura  subies ,  mais  seulement  à  sa  composition  chi- 
mique et  même  aussi  à  l'in^alité  des  grains,  bien 
qu'ils  aient  tous  été  passés  au  même  tamis. 


ET    DB   SSS    PRODUITS   MÉTALLURGIQUES. 

FER. 


8 

■e 
S 

9 


HÀTUEB  ET  FABRICATION. 


fer  affiné  an  charbon  de  bois  par  la  mélbodo 


OJUQIXB. 


frone-comloùe,  doux  et  mou; grain  fin  d'un    a^  d«.«  -  -  o-a 
gris  d'acier  de  i"  qualité.  >  ^«  Port-sn^SaOne. 

Verge  ronde  de  0b,020 | 

'   '-»'-'— é  à  la  bouille  en  traitant  les  fontes  ( 
par  la  méthode  ofnglaist  ;  grain  i 
gris-noirâtre  ;  qualité  sujpérieure  S  de  VUlersexel. . .  . 
i  fers  ordinaires  à  la  bouille.  i 


Id.  fabriqué  à  la  bouille  en  traitant  les  fontes 
de  Comté  par  ' —  —    - 

fln,  d'an  gris , , 

à  c<ale  des  fers  ordinaires 

Verge  carrée  de  0n,007 

1  M.  Id.  que  (i  ),  ayant  serri  de  bobine  dans  une 
*'     matore.    Verge  ronde  de  o«,oi5 


j 


de  la  Haote^éne 


Id.  fabriqué  à  la  bouille  par  la  méthode  oit- 
glMiê;  phosphoreux  trés-cassant  à  froid  et 
se  brisant  sous  le  premier  choc  du  marteau  :  f  des 

S rain  cristallin,  gris-blanchâtre  et  éclatant,  /bords  de  la  Loire, 
e  trés-maDTaise  qualité.  ^ 

Verge  ronde  de  0".020 

li.  M.  que  C2).Verge  carrée  de  o«,oi5 

id.  id.  que  (1).  11  est  en  verge  crénelée  des-' 
«       imée  à  la  elputerie  et  façonnée  au  martinet,    du  Pont  -  du-Bois. 
Petite  Tcrge  crénelée ( 


c  id.  affiné  au  charbon  de  bois  de  très-bonne 
T  \    qualité.       Fil  de  fer  de  0«,008 


f 


Id.  M.  que  (7).  Fil  de  fer  de  on,025. 


deLods  (Doubs).  . 
Id. 


fid.  préparé  en  réduisant  dans  un  tnbe  de' 

porcelaine  le  peroxyde  de  fer  par  un  coo- 

^ .    rmnt  d'hydrogène  sec ,  la  température  éUnt 

'<     élevée  à  la  fld  de  l'opération ,  et  le  fer  se 

refroidissant  complètement  dans  l'bydro- 

géne 

Id.  Id.  que  (3).  Ce  fer  a  seulement  été  puddlé 
et  passé  aux  cylindres  dégrossisseurs.         ? 
Hassiau  de  fer  puddlé  de  0b,0SO  ) 


'• 


u 

13 
14 
IS 


id.  fabriquéàla  bouille  par  la  méthode  cAoni-)  ^,AK.t«.nu 
»    ptuoise.      Barre  de  o»,o35  sur  0",o40. .  .  ]  "  ad«™^"W. 


Id.  que  (3). 


I 


M. /d.que(f).  Verge  carrée  de  0",007 

/d.ltf.que(3).  Verge  carrée  de  on,oio 

Id.  préparé  comme  (9)  avec  de  Toxyde  des 
battituret  préalablement  purifié 

/d.  M.  que  (3).  Verge  carrée  de  0",073 

a.  Id.  que  (3).  Il  est  en  bande  mince  servant 
à  faire  des  cercles. 

Bande  de  ob,oio  d'épaisseur. 


•  • 


Id.  que  (I). 
/d.  que  (3). 


/ii.qae(3). 
Id,  que  (3). 


•  • 


■BUHHHH 


Poldi. 


0,58 


6,19 


6,16 


6,05 

6,04 
5,93 

5,93 
6,84 

5,8| 


5,81 

S,7S 

5,54 
5,51 

5,43 

5,31 

6,35 


93 


Poa- 
Tolr. 


110 


103 


103 


101 

101 
90 

99 

97 

97 


97 


93 
93 

91 

89 

66 


94         ra^   ^B  pot  VOIR   HAGNÉnQUE   DU  FBR 

On  peut  résumer  les  données  de  ce  tableau  de 
la  manière  suivante  : 

Le  pouvoir  magnétique  du  fer  pur  réduit  par 
Thydrogène  et  refroidi  clans  un  courant  de  ce  gaz 
est  à  peu  près  égal  à  celui  de  l'acier. 

Le  pouvoir  magnétique  du  fer  brut  du  com- 
merce fabriqué  au  charbon  de  bois  ou  à  la  houille  ^ 
aveclemarteau  ou  avec  les  cylindres,  quelles  que 
soient  d'ailleurs  sa  qualitéetses  dimensions,  varie 
généralement  de  90  à  1 10.  Il  est  donc  égal  à  celui 
de  l'acier,  ou  en  tout  cas  il  n*en  diffère  que  d'un 
dixième. 

Ce  résultat  confirme  une  observation  faite  par 
M.  Pouillet  (1),  qui  a  constaté  que  la  limaille 
d'acier  n'est  guère  moins  attirable  que  la  limaille 
de  fer. 

Il  m'avait  d'abord  paru  convenable  de  prendre 
pour  unité  de  pouvoir  magnétique  celui  du  fer 
pur  préparé  par  l'hydrogène;  mais  ce  pouvoir,  qui 
est  du  reste  égal  à  celui  de  Tacier,  est  bien  moins 
constant. 

£n  déterminant  le  pouvoir  magnétique  de  la 
limaille  de  fer,  un  peu  oxydée  par  exposition  h 
l'air,  j'ai  trouvé,  comme  il  était  facile  de  le  pré- 
voir, que  le  pouvoir  magnétique  était  moindre  que 
précédemment. 

Ainsi,  une  oxydation  assez  légère  abaisse  le  pou- 
voir magnétique  à  5o. 

J*ai  réduit  par  l'hydrogène  une  ocre  rouge  ou 
du  peroxyde  de  Fer  mélangé  d'argile,  et  bien  que 
la  réiluclion  du  fer  parût  être  complète,  le  pouvoir 
magnétique  a  été  très-notablement  diminué  par 
la  présence  de  l'argile ,  car  je  Tai  trouvé  égal  à  ô5. 


(1)  PooiUet,  EUiDeatsde  physique,  liv.  III,  p.  13. 


ET   DE   SES    PKODtlITS   HÉTALLtJRGIQtJBS.         qS 

Ces  exemples  montrent  donc  que  ]e  développe- 
ment du  magnétisme  par  induction  est  fortement 
diminué  dans  une  substance  magnétique  lors- 
qu'elle est  mélangé  d'une  quantité  même  assez 
faible  de  substance  diamagnétique. 

Je  me  suis  proposé  de  déterminer  aussi  le  pou* 
voir  roagnétiaue  du  nickel ,  afin  de  le  comparer  à 
celui  du  fer;  le  nickel  que  j'avais  à  ma  disposition 
était  celui  du  commerce,  qui  est  en  petites  ta- 
blettes spongieuses  de  quelques  centimètres  de 
côté,  et  d  une  composition  qui  n'est  probablement 
pas  bien  constante.  Un  essai  sur  la  poudre  tami« 
sée  m'a  donné  33  pour  son  pouvoir  magnétique  : 
comme  le  nickel  est  très-  cassant,  il  se  réduit 
facilement,  par  l'action  de  la  lime  ou  du  pilon,  en 
une. poudre  plus  fine  que  celle  du  fer;  on  doit 
donc  regarder  le  nombre  33  comme  représentant 
plutôt  le  rnùiimum  que  le  maximum  du  pouvoir 
magnétique  du  nickel  du  commerce  qui  a  été 
essayé.  Ce  résultat  s'accorde,  du  reste,  avec  [les 
observations  de  M.  Gay-Lussac,  et  aussi  avec 
celles  de  Wollaston  (i),  qui  a  constaté  que  Tac-, 
tion  magnétique  du  nickel  était  de  ^5  à  38  p.  o/o 
de  celle  du  fer. 

J'ai  recherché  ensuite  le  pouvoir  magnétique  ^®"^- 
de  différentes  espèces  de  fontes  qui  avaient  été 
fabriquées  au  charbon  de  bois,  et  j'ai  principale- 
ment recueilli  leur  limaille  dans  des  usines  oii  on 
alèse  les  cylindres  qui  servent  à  la  fabrication  du 
fer  par  la  méthode  anglaise;  ces  limaillts  étaient 
ensuite  pulvérisées  et  tamisées. 


(1)  Berthier*  Traité  des  essais  par  voie  sèche ,  tome  II, 
p.  375. 


96 


SUR   LE    POUVOIR  MAGNÉTIQUE    DU   FER 


FONTE. 


S 

a 

s 


RÀTCRB. 


PRtPiftâTIOll 
Dl  LA  LIMAILLI, 

obserrationB. 


ORIGINB. 


Poids. 


Fallon  (Hte-SaÔBc). 


Griie  très-foncée.    Alésage 

I  Alésage  delà  sarface  de  ey- 1 


Grise  foncée. . .  . 
Grise,  Al'alrebaod 
Traitée 


briquer  le  petit  fer.   .  .  . 


I 


Id.  de  gros  cylindres  pour  ) 
dégrossir  la  loupe  A  sa  )  Magny  (Hte-Saône). 
sortie  du  fonr  A  puddler. .  ) 


Pou* 
TOlrJ 


«e 


64 


i 


Unpeooiydée 

Alésage  de  cylindres  canne-  ' 
lés  servant  à  fabriquer  le 
petit  fer r  .  .  .  . 


Glenral  (Doabs).  .  . 
Champagne 


Le  pouvoir  magnétique  de  la  fonte  est  assez 
constant,  il  Test  moins  cependant  que  celui  de 
l'acier  ;  et  on  conçoit  du  reste  que,  toutes  choses 
égales,  il  ne  doit  pas  être  le  même  pour  deux  fontes 
contenant  la  même  proportion  de  carbone,  et 
dont  l'une  serait  grise,  tandis  que  l'autre  serait 
*  blanche. 

On  voit  par  le  tableau  que  le  pouvoir  magné- 
tique des  fontes  grises  de  Franche-Comté  est  à 
peu  près  les  2/3  de  celui  de  l'acier,  et  que  le  pou- 
voir de  la  fonte  truitée  de  Champagne  est  un  peu 
moindre.  A  l'aide  de  sa  méthode,  M.  Barlow(i) 
a  trouvé  que  le  rapport  des  pouvoirs  magnétiques 
d'une  foQtc  avec  de  l'acier  trempé  est  aussi  à  peu 
près  égal  à  2/3. 

Lorsque  la  limaille  de  fonte  s'est  oxydée  par 
suite  de  l'exposition  à  l'air,  son  pouvoir  magnéti- 


(1)  Becquerel.  Traité,  t.  II,  p.  362. 


/ 


BT  DK   SES   PRODUITS   MÉTALLURGIQUES*         97 

qaedoit  Décessairement  diminuer;  c'est  ce  qui  a 
ea  lieu  pour  le  n^  4»  ^^  ^^  essayant  deux  autres 
écliantillons  de  fonte  grisede  Franche-Comié  dont 
la  limaille  était  un  peu  plus  oxydée  que  celle  du 
il' 4»  j'^i  trouvé,  pour  le  pouvoir  magnétique  de 
lune^  5o,  et  pour  celui  derautre,  4?* 

rai  déterminé  ensuite  le  pouvoir  magnétique      oiydai. 
de  divers  oxydes  de  fer  qui  se  forment  quand  on 
passe  le  fer  aux  cylindre»^  ou  quand  on  le  travaille 
avec  le  marteau;  ces  oxydes,  qui  tombent  de  la 
pièce  de  fer  sous  forme  de  plaquettes  ou  d'écaillés, 
ont  une  couleur  gris  de  fer  uniforme  et  une  pou- 
dre noirâtre.  Cependant,  leur  composition  ne  sau- 
rait être  la  même ,  ainsi  que  cela  résulte  des 
grandes  différences  présentées  par  leur  pouvoir 
magnétique.  Ils  s'attaquent  tous  facilement  par 
l'acide  chlorfaydrique ;  ils  laissent  quelquefois, 
comme  le  n^  i ,  un  résidu  noir  de  charbon  ,  ou  ils 
dégagent  un  peu  d'hydrogène  sulfuré,  comme  cela 
aeulieupourles  u^  4  ^^  ^v^^  bien  encore  ils  don     • 
nent  un  peu  de  silice  gélatineuse  qui,  pour  le  n"*  5 
était  assez  abondante  et  provenait  du  laitier  riche 
exprimé  de  la  loupe  :  on  conçoit  d'ailleurs  que  la 
silice  de  ce  laitier  doit  diminuer  le  pouvoir  ma- 
gnétique de  l'oxyde. 

(  Voir  la  tableau  ci-après,  p.  98.) 


Tome  XI F,    1848. 


9$  StB    tS  t>OUyOtR   MAGNÉTtQUB   DÛ   iPÊÂ 

oxydés  praventmi  du  travail  du  fer  :  T.  avec  le^  cylindres  j 

IL  avec  le  fnarteau. 


■9 

B 


MODE  DK  FABRIGATkOR. 


OUGim. 


Pofds. 


POtt- 

Tour. 


i  Oxyde  formé  par  le  passase  de  la  verge 
ronde  de  o^yO^o  aux  cylindres  couIm: 
température  roage  soomre..  ..••... 


L  Cylindres. 

Magny(Hle-'Saine). 


Id. 


Id.  des  largets  de  quelques  ceiliimétres 
enire  les  cylindres  qui  servent  à  fabri- 
quer la  tôle  :  temp.  rouge 


td.  de  petits  roassiaux  de  o«,080  de  cÀté 
aux  gros  cylindres  ;  temp.  rouge.  •  .  . 


yillersëxeI(Hte-Sa6ne) 
Hagny  (Hte-8a6ne}.  .  . 


(  Id.  de  la  loupe  aux  gros  cylindres  dé- 

I    grossisseursjimmédiatement  à  la  soriie  [  VillersexelCHte-Sadne). 


four  à  puddler  ^temp.  rouge-blanc./ 

IL  Uarteaii, 


ir. 

1,05 

0,99 
0,56 

0,^ 

0,31 


1" 


11 
9 


1 


2 


Oxyde  dit  des  battltares  provenant  du 
martelage  du  fer  dans  un  atelier  de 
serrurerie.  • 


1— 

ifii'— 


36  p.  100. 
64  p.  100. 


Id. 


m, 

m' 


1,3S 
0,90 

o;72 

0,31 


32 
15 

13 
4 


I.  On  voit  par  le  tableau  I  qbe  les  oxydes  qui 
se  forment  dans  la  fabrication  du  fer  par  la  mé- 
thode anglaise  ont  un  pouvoir  magnétique  qui 
varie  de  i8  à  4;  mais  11  est  remarquable  que  les 
différencesqu'ilsprésentent  soient  en  relation  avec 
leur  mode  de  formation.  On  peut  observer  en 
effet  que  le  pouvoir  magnétique  des  oxydes  est 
d'autant  plus  grand  que  les  dimensions  transver- 
sales de  la  pièce  de  fer  cylindrée  sont  plus  petites; 
mais  dans  les  circonstances  dans  lesquelles  j*ai  re- 
cueilli ces  oxydes,  la  pièce  cylindrée  ou  laminée 
avait  une  température  d  autant  moins  élevée  que 


Et  bB   'ses   J^kbDtiTS   VÉTÀLLbBGtQUES.       9g 

ses  dimensioDs  transversales  étaient  plus  petites, 
et  en  particulier  pour  les  h®*  i  et  2,  la  verge  de 
0*,O2O9  dont  la  fabrication  était  arrivée  à  sa  der- 
nière période,  n'avait  plus  que  la  température  du 
rouge  sombre,  et  de  plus  elle  devait  encore  être 
un  peu  refroidie  par  le  filet  d'eau  abondant  qui 
humectait  les  cylindres,  tandis  que  pour  le  n*"  4> 
et  surtout  pour  le  n""  5 ,  le  fer  était  au  rouge->blanc 
et  sortait  clu  four  à  réchauffer  ou  du  four  à  pudd- 
ler.  Par  conséquent  on  peut  dire  que  le  pouvoir 
magnéti(|ue  des  oxydes  qui  se  forment  quand  on 
passe  le  1er  entre  des  cylindres,  est  d'autant  plus 
grand  que  le  fer  a  été  travaillé  à  une  température 
plus  basse. 

U.  J'ai  opéré  eiisuite  sur  les  oxydes  provenant  du 
martelage  du  fer  dans  deux  ateliers  de  serrurerie. 
Comme  d'après  M.  Mosander  il  y  aurait  deux 
oxydes  différents  des  battitures  inégalement  ma* 
jgnédques,  et  se  trouvant  l'un  à  la  surface  inté- 
rieure de  l'écaillé,  l'autre  à  sa  surface  extérieure , 
j*ai  cherché  à  les  séparer  à  l'aide  du  barreau  ai- 
manté, qui,  promené  dans  la  poudre  du  n"*  i,  a  en- 
levé facilement  36  p.  100  qui  constituaient  la 
partie  la  plus  magnétique  m ,  tandis  que  les  64 
p.  100  qui  restaient  formaient  la  partie  la  moins 
magnétique  m\ 

La  tnéme  séparation  a  été  faite  pour  le  n*  21,  et 
j'ai  encore  déterminé  le  pouvoir  magnétique  des 
deux  parties  désignées  Respectivement  par  m  et  m\ 

Le  tableau  II  niohtre  que  pour  l'oxyde  prove- 
nant du  travail  du  fer  avec  le  marteau,  la  limite 
inférieure  du  pouvoir  magnétique  est  égale  à  4 
comme  pour  l'oxyde  des  cylindres  :  la  limite  su- 
périeure est  un  peu  plus  élevée  ;  cela  tient  sans 
Sans  dbîite  à  ce  que  les  oxydes  essayés  provenaient 


-«  * 


lOO      8Ua  LB  POUVOIR   MAGNÉTIQUE   DU   FBR 

de  fers  qui  avaient  été  travaillés  à  une  tempéra- 
ture plus  basse  au  marteau  qu'avec  les  cylindres. 
Les  oxydes  des  cylindres  qui  se  produisent 
dans  des  circonstances  restant  les  mêmes  pour 
un  même,  calibre,  ont  une  composition  plus 
constante  et  par  suite  un  pouvoir  magnétique 
plus  constant  que  les  oxydes  desbattiCures;- ces 
derniers  doivent ,  au  contraire ,  varier  de  com- 
position avec  la  température  de  la  pièce  d'essai , 
qui  passe  du  rouge-blanc  au  rouge  sombre  dans 
la  durée  d'un  même  martelage;  c'est  ce  qui  ex- 

Filique  pourquoi  9  dans  l'oxyde  des  battitures^ 
oxyde  Je  moins  magnétique  peut  se  trouver  mé- 
langé avec  l'oxyde  le  plus  magnétique  ;  le  premier 
aura  dû  se  produire  au  commencement  et  le  se- 
cond à  la  fin  de  l'opération;  dans  l'intervalle  il  se 
sera  d'ailleurs  formé  des  oxydes  dont  le  pouvoir 
magnétique ,  ainsi  que  la  richesse  en  fer,  doivent 
être  intermédiaires  entre  ceux  des  extrêmes.  Du 
reste ,  que  les  oxydes  désignés  par  m  et  par  m! 
n'ont  pas  chacun  une  composition  définie ( i );  car, 
comme  ils  sont  un  peu  fusiotes  à  la  température  à 
laquelle  ils  prennent  naissance,  ils  doivent  se  dis« 
soudre  et  se  mélanger  à  peu  près  en  toutes  propor- 
tions. 

Le  pouvoir  magnétique  des  oxydes  provenant 
du  travail  du  fer,  soit  avec  les  cylindres,  soit  avec 
le  marteau,  varie  à  peu  près  dans  les  mêmes  limites 
et  la  limite  inférieure  peut  être  considérée  comme 
égaleà  4)  lalimitesupérieureétanta2pourles  varié* 
tés ,  qui  ont  été  essayées  :  dans  mes  expériences  ce 
pouvoir  magnétique  était  d'autant  plus  petit  que  le 
fer  avait  été  laminé  ou  martelé  à  une  température 

(I)  RégoanU.  Cours  élém.  de  chimie,  3*  partie,  p.  36* 


ET   SE   SES   PRODUITS   MÉTALLURGIQUES.         lOI 

pins  élevée.  Il  importe  d'ailleurs  d'observer  que  ces 
oxydes  ne  sont  pas  purs /et  que  leur  pouvoir  ma- 
gnétique dépend  non-seulement  de  )eur  degré 
d'oxydation  résultant  surtout  de  la  température 
à  laquelle  ils  se  sont  formés,  mais  aussi  delà  pro- 
portion de  scorie  riche  mélangée ,  qui  doit  tendre 
il  le  diminuer  beaucoup  :  or  cette  proportion  est 
plus  grande  lorsque  la  pièce  de  fer  est  à  une  tem- 
pérature élevée  ou  lorsqu'elle  sort  du  foyer»  comme 
(4)  et  (5)  que  pour  (i)  et  (a),  car  la  scorie  a  déjà 
été  exprimée  par  les  cylindres  ou  par  le  marteau. 
De  plus ,  on  comprend  que  lorsqu'un  âlet  d'eau 
abondant  tombe  sfir  le  fer  pendant  le  travail ,  la 
composition  de  l'oxyde  qui  se  forme  alors  doit  se 
rapprocher  beaucoup  de  celle  de  l'oxyde  magnéti- 
que :  par  ces  dispositions,  on  conçoit  donc  que  les 
oxydes  précédents  sont  difficilement  comparables. 

J'ai  enfin  recherché  le  pouvoir  magnétique  Seoitei. 
de  quelques  scories  riches  en  fer  qui  se  forment 
dans  différents  foyers  métallurgiques.  Elles  ont 
toutes  une  couleur  noir-grisàtre ,  un  éclat  métalli- 
que qui  rappelle  les  oxydes  précédents  ;  quant  à  leur 
poudre ,  elle  est  noirâtre ,  et  quelquefois ,  comme 
cela  a  lieu  pour  le  n"*  4»  ^^^^  ^st  nuancée  de  brun. 

La  scorie  n""  i  coulait  naturellement  de  la  sole 
du  fond  à  réchauffer  porté  à  la  température  du 
blanc  soudant;  elle  était  radiée^  cristalline  et 
bien  homogène;  mais  toutai  les  autres  rete- 
naient des  parcelles  de  fer  qui  étaient  mélangées 
dans  leur  pâte;  pour  les  n^  :2  et  3,  qui  pro- 
viennent de  l'affinaffe  par  la  méthode  franc-com- 
toise, le  fer  a  d'abora  été  enlevé  avec  le  petit  bar- 
reau aimanté  ;  le  n""  4  ou  le  mâchefer  de  la  forge 
de  maréchal  formait  une  scorie  non  homogène 
empâtant  des  parcelles  de  fer  et  de  charbon; 


103         SUR  tB  yOtJVQIR   MAGNÉTIQUE  PXJ   fM 

à  raîde  du  barreau  aimanté  on  Fa  séparée,  cqmme 
précédemment,  en  deut  parties,  l'une  plus  ma- 
gnétique m,  Tautre  moins  magnétique  m',  ensuite 
onf  a  opéré  sur  chacune  de  ces  parties.  Pour  )e  n*  5 
la  même  chose  a  eu  lieu ,  mais  on  a  seuleinent  dé- 
terminé le  pouvoir  de  ]a  partie  la  tnoins  magpéti- 
que  m',  qui  formait  la  ipasse  de  la  scorie* 


I 


SCORIES. 


%18CRtPT101l. 


OMGIIIB. 


,    Id.  riche,  cristalline,  de  l'aflRnage  da  fer 
'      par  la  métliode  frane-wmiolM 


Scorie  riche,  cristalline  et  homoRénei  I 
la  tôle. ; 


iâ. 


de  Uds  (Doplis)* 


•  •  •  • 


de  la  Haate-Sa6ne. .  . 


*  Id*  trés-riehe  •  caTemense ,  non  homo-  ) 
4       gène ,  (|iie  mâchefer;  elle  retient  trés^  >  d'ane  forge  à  foafllel. . 
peu  de  ler  métalliqoe.  • ) 


peu 
slfd. 


I 


M. 


Poids. 


gr. 
0,15 


0,13 

0,11 

m  1,95 
mf  0,t3 

m'  0,06 


▼olr. 


21 
0,« 


Le  pouvoir  magnétique  des  scories  riches  des 
fours  à  réchauffer  à  la  houille  ou  des  foyers 
d*affinerie  au  charbon  de  bois  est  à  peu  près  le 
même,  il  s*élève  à  2  pu  à  3  centièmes  ;  il  est  im- 
médiatement infiprieiir  à  celui  des  oxydes  essayés 
précédemment  »  et  ces  oxydes  paraissent,  en  effet, 
pouvoir  se  mélanger  ou  même  se  dissoudre  e^ 
grande  proportion  (|ans  les  scories  riches. 

Les  scories  de  la  forge  ordinaire  à  souffle^  ont 
d^ailleurs  un  pouvoir  magnétique  très-inégal ,  et 
c'est  du  reste  ce  qui  devait  être  pour  celles  que  j'ai 
essayées  qui  n  étaient  pas  homogènes  :  on  voi^  ce- 


ET    DE   SES   PRODUITS    MÉTALLURGIQUES.        Io3 

pendant  qu'abstraction  faite  des  oxydes  qui  pou- 
yaient  être  mélangés  dans  le  n""  4«  1^  pouvoir  ma- 
gnétique du  silicate  de  fer  m',  qui  forme  la  masse 
de  la  scorie,  est  inférieur  à  celui  des  scories  précé- 
dentes. 

Dans  les  recherches  qui  précèdent,  on  a  estimé 
les  pouvoirs  mafçnétiques  en  comparant  entre  eux 
les  poids  des  différentes  substances  qui  adhéraient 
à  un  aimant  constant;  on  pourrait  aussi  se  pro- 
poser de  comparer  les  volumes  des  substances  qui 
adhèrent  à  cet  aimant,  et  il  est  facile  de  voir  qu'il 
suffirait  de  multiplier  les  pouvoirs  magnétiques 
obtenus  précédemment  par  le  rapport  de  la  den- 
sité de  Facier  à  la  densité  de  la  substance  consi- 
dérée. 


io5 


ANALYSE 


Uun  échantillon  de  Cor  de  la  Californie ,  remis 
au  laboratoire  de  PÊcole  des  Mines  par 
M.  Peabodjr; 

Par  M.  RIVOT»  ingépfenr  des  mliMi. 


Cet  échantillon  renferme  :  de  petites  paillettes 
aplaties ,  cTune  belle  couleur  jaune  ;  des  grains 
extrêmement  petits  et  unis ,  attirables  au  barreau 
aimanté  et  qui  paraissent  être  du  fer  titane;  un 
grain  assez  gros ,  jaune ,  irrégulièrement  ar^ 
rondi,  pesant  o'''y628,  sa  densité  est  seulement 
de  14960. 

Ce  grain ,  fondu  dans  une  petite  coupelle  au 
fourneau  à  mouffle ,  a  donné  un  bouton  d'al- 
liage d'une  densité  de    17,48. 

L'analyse  des  paillettes  d'or,  faite  sur  un 
gramme  de  matière,  a  donné  les  résultats  suivants, 
rapportés  à  1 00  parties  : 


Or 

90,70 

Argent*  •  •  • 

8,80 

Fèil  •  •  •  • 

0,38 

99,88 


NOTICE 

sur  la  soufrière  de  la  Guadeloupe  ; 

extraite  des  rapports  de 

m.  DUFBÉROY,  EUE  DE  BEAOlOliT,  jaL¥  Bf  MIRGIB^. 


M.  Cailloué  ayant  adressé,  )e  9  déceipbre  |Ct43f 
i  M.  le  ministre  de  la  marine  et  des  colonies,  un^ 
demande  en  concession  teoiporaire  pour  Te^ploi- 
tation  de  la  soufrière  de  la  Guadeloupe,  }e  conseil 
colonial  accueillit  favorablement  cette  demande 
et  autorisa  l'administration  locale,  par  décret  du 
3  juillet  j844f  ^  accorder  la  copcession  sous  cer* 
tames  conditions.  Des  diSicultéa  s'étant  élevées  pen- 
dant le  cou  rs  de  Ti  nstructi on  admi nistra ti ve  de  cette 
demande,  M.  Berthot,  ingénieur  en  chef,  direc- 
teur dep  ponts-et-cbaussées,  à  la  Guadeloupe,  fut 
chaîné,  par  I\f .  le  gouverneur,  de  visiter  les  lieux, 
et  d'examiner  quel  mode  d'exploitsition  il  conve* 
nait  d'imposer  à  M.  Cailloué.  Dans  son  rapport  1 
en  daté  du  ao  août  i845,  cet  ingénieur  déclara 
formellement  que  ladite  soufrière  n'était  psis  ex- 
ploitable. Ce  rapport  ayant  été  commiiniqué  k 
M.  Cailloué,  celui-ci ,  s'appuys^nt  sur  ses  observa* 
tions  personnelles  et  sur  celles  de  M*  Villerojc, 
son  ingénieur,  contesta  Texaclitude  ^w  rapport  df 
M.  Bertbot,  dans  un  méipoire  en  date  du 
10  mars  1846.  En  présence  d'assertions  aussi  con- 
tradictoires, M.  le  ministre  de  la  marine  et  des 


I08  SCR   LA   SOOFméRB 

colonies  crot  devoir  prendre  l'avis  da  conseil  gé* 
néral  dçs  mines  avant  de  statuer  sur  la  demande 
de  M.  Cailloué,  et  transmit,  à  cet  effet,  le  dossier 
de  l'instruction  k  M.  le  ministre  des  travaux  pu- 
blics. 

Sur  le  rapport  de  MM.  Dulrénoy  et  Êlie  de 
Beaumont,  contenant  une  analyse  des  diverses 
pièces  de  l'instruction,  et  d'observations  encore 
médites  de  M.  le  géologue  Deville,  sur  la  sou- 
frière de  la  Guadeloupe  9  et  après  en  avoir  déli- 
béré ,  le  conseil  général  des  mines ,  dans  la  séance 
du  7  juîUet  1846,  émit  Favis:  r*  qu'il  n'y  avait 

fias  lieu  de  coucher,  è  cette  époque,  la  sou- 
rière  de  la  Guadeloupe;  2*  qu'il  n'y  aurait  lieu 
d'instituer  une  oonijession  qu'autant  qu'il  serait 
bien  démontré,  par  des  travaux  derecnercbes  et 
de  reconnaissance  suflBsamraent  développés,  que 
les  gîtes  de  soufre  existants  &  la  soufrière  de  la 
Guadeloupe  peuvent  être  l'objet  d'une«exploita- 
tion  utile  et  durable;  3*  qu'il  y  aurait  lieu ,  dans 
le  cas  où  M.  Cailloné  en  ferait  la  demande,  de 
Fautoriser  à  exécuter;  à  ladite  soufrière ,  des  tra- 
vaux de  recherches  et  de  reconnaissance,  et  à 
soumettre  les  minerais  de  soufre ,  provenant  de 
ces  travaux,  aux  essais  qui  seraient  nécessaires 
pour  en  constater  la  richesse. 
^  En  conséquence,  M.  le  ministre  de  la  ma- 
rine et  des  colonies  invita  et  autorisa ,  vers  la  fin 
de  1 846,  M.  Gailloué  à  faire  exécuter  à  ses  frais 
lesdits  travaux,  ainsi  que  les  essais  de  minerais,  et 
nomma  en  même  temps ,  pour  les  contrôler  sur 
place,  M.  Hulot  d'Osery,  ingénieur  des  mines, 
puis,  par  suite  du  décès  de  cet  mgénieur,  M.  Joly , 
ingénieur  des  ponts*et-chaussées. 

M«  Mercier ,  ingénieur  civil ,  choisi  i  cet  eflFet 


DB   LA  GUADELOUPE.  t09 

par  M.  Gaillouë ,  arriva  à  la  Guadeloupe  dans  le 
courant  du  mois  de  mai  1847  ^^^^  ^'  Luillier, 
rejM^seotant  spécial  de  M.  Cailloué ,  et  com- 
mença immédiatementrétude  doDt  il  était  chargé. 
M.  Joly  y  arriva  le  1 1  août  suivant.  Nous  don- 
DODs  ci-après,  avec  le  rapport  de  M.  Mercier ,  un 
extrait  des  rapports  de  MM.  Dufrénoy,  Elie  de 
fieaumont  ei  Joly. 


ËxêraU  du  premier  rapport  de  MM.  DdfiiAnoy  et  Êlii 
DE  BiAUMOfiT,  en  daie  du  7  juillet  1846. 


D'après  les  observations  que  M.  Deville  nous  a 
communiquées  et  qu'il  nous  a  autorisé  à  citer,  la 
soufrière  de  la  Guadeloupe  est  distante  d'environ 
12.000  mètres  de  la  Basse-Terre;  elle  forme  un 
cône  tracbytique  qui  surgit  au  milieu  d'un  vaste 
cirque  de  roches  dedolérite,  lesquelles  cernent  la 
soufrière  de  toutes  parts  et  limitent  d'une  manière 
assez  nette  les  phénomènes  qui  en  dépendent.  Le 
point  culminant  de  la  soufrière  est  à  1 .484  mètres 
au-dessus  de  la  mer  ;  la  plaine  qui  constitue  le  cra- 
tère est  élevée  de  i.45o  mètres;  enfin,  l'altitude 
de  la  ceinture  doléritique  est  moyennement  de 
i*3oo  mètres.  Quelques  points  sont  plus  élevés, 
notamment  le  morne  de  l'Echelle,  qui  atteint 
1387  mètres. 

Entre  la  ceinture  doléritique  et  la  soufrière, 
règne  une  plaine  circulaire  désignée  sous  le  nom 
de  Savane  aux  Mulets^  dont  la  hauteur  est  de 


iko  èt}R  LÀ  Sbtok'Rl&RE 

1 .  1 54  mètres.  Son  sol  est  formé  de  cendres  eï  de 
débris  de  roches  volcahiques;  on  n*y  voit  nulle 

Eart  de  roches  à  nu,  si  ce  n^est  des  fragments  tom- 
es^ il  est  cependant  probable  que  le  pied  de  la 
sduftière  se  prolonge  sous  le  sol  de  Cette  plaine ^ 
et  qu'oli  retacontrerait  à  une  certaine  profondeur 
les  roches  trachyti(|ues  qui  le  forment. 

Cette  disposition  des  lieux  est  essentielle  à  re- 
marquer, attendu  qu'elle  fait  connaître  exactement 
la  région  où  il  existe  du  soufre. 

Au  pied  du  cirque  doléritique,  à  une  hauteur 
de  î94o  tnëtres,  existe  Une  source  thermale  dési- 
gnée sous  le  tiorti  de  Bains  jaunes;  ellb  l'em- 
prunte à  de  l'hydrate  de  fer  qu'elle  tient  en  sus- 
Sension  et  non  à  du  soufre ,  ainsi  que  l'a  annoncé 
I.  Yilleroi ,  ingénieur  chargé  par  M.  Cailloué  de 
dresser  le  projet  d'exploitation. 

A  partir  des  bains  jaunes  le  sol  s'abaisse  d'une 
manière  assez  régulière  jusqu'à  la  mer.  Le  camp 
Jacob)  appelé  aussi  camp  d assainissement,  est  à 
peu  près  à  moitié  chemin  ;  son  altitude  est  de 
5oo  mètres;  une  bonne  route  conduit  de  la  Basse- 
Terre,  un  peu  au  delà  du  camp,  au  Matouba ,  ré- 
sidence du  gouverneur.  Depuis  ce  point  jusqu'aux 
bains  jaunes,  il  existe  encore  des  routes  irrégu- 
lîères;  mais,  au-dessus,  la  luxuriante  végétation 
des  tropiques  envahit  tout  le  sol  et  l'on  ne  ren- 
contre plus,  jusqu'au  pied  du  pic  de  la  soufrière, 
que  quelques  sentiers  sans  suite. 

La  température  moyenne  du  plateau  de  la  sou- 
frière est  de  I  a  à  1 4  d^rés  ;  le  sommet  de  la  sou- 
frière est  presque  toujours  environné  de  nuages  et 
le  nombre  de  jours  pendant  lequel  la  montagne 
se  lais&e  parfaitement  distinguer,  ne  dépasse  pas 


M  LA  GUADELbiiPB.  Ill 

sS  i  3o  par  an.  H  en  résulte  que  Fair  constàm- 
meut  humide  y  est  même  presque  toujoùrà  au 
pdîtit  de  Maturation. 

Uilé  grande  fissure  très  -  ^rolbhdé  ^  h  flancs 
abruptes,  thiTerse  lé  plateau  dé  là  soufrière  à 
peu  près  du  N.  i5  à  no""  O.  au  Sud  )5  à  ao''  E.  Il 
36  dégage  sut*  ùilie  grabdie  partie  de  sa  lofagûeur  des 
Tapeurs  sulfureuses;  elles  sotit  surtout  ilbobdantés 
stir  la  pente  N.,  en  un  ^int  sitUë  S  )  .^55  niëtteik 
de  hauteur,  qui  correspond  à  Udë  gtiôlté  |)rës(}ué 
entièrement  comblée  par  des  ëboiliebiëkits.  Dé  ce 
côté  les  vapeurs,  trouvant  une  issue  large  et;  fâëilé, 
sortent  sans  produire  de  sifflement.  Yëbs  lé  milieu 
de  la  grande  fente,  et  près  d'uh  gros  bloc  lonibé, 
qu'on  appelle  le  Pont  du  Diable^  il  éjtisté  égale- 
ment dies  fumarôlles  non  moins  abondabtes. 

Sur  lapenteSudducôneetàunniveauunpeu  in- 
férieur (i  .35 1  mètres),  se  sont  ouvertes,  en  décem- 
bre 1 846,  après  une  éruption  de  cendres ,  des  fu- 
marôlles situées  précisément  sur  le  ]prolongement 
delà  grande  fente;  depuis  lors,  là  production  des 
yapébrs  a  diminué  sans  desser  complètement;  on 
trouve  auprès  dé  cet  brifice  deà  déf>dts  de  soiifrë 
sublimé,  ^ur  les  parois  de  la  fissuré  de  iB36  bt  sût* 
le  plateau  de  la  soufrière,  près  dû  pitoh  Napoléon, 
situées  à  TEst,  se  dégagent  aussi,  avec  ixû  sifflement 
très -aigu,  des  fumarollés  àbondâbtesj  céà  dér- 
ilièfés  avaient  M  peu  perdil  de  leur  ihtenâité  âprèà 
la  petite  éruptioil  dé  1837,  qui  a  àcbidéîité  le  cÔt'é 
N .-0.  de  là  montagne  ;  mais,  dané  céâ  dérnièréë 
années ,  on  a  remarqué  que  les  fumarollés  de  YE. 
reprenaient  de  la  force ,  à  mesure  que  belles  du 
N.-O.  en  perdaient. 

Ces  dernières  se  sont  déclarées  le  1 2  février  18^7, 
après  une  petite  éruption  qui  à  vomi  dëd  cendrëî 


Ii:2  DE   LA  SOUFRIÈRE 

et  une  boue  épaisse.  Il  s'est  produit  de  grands  éboa- 
lements  et  la  formation  de  cette  bouche  qui  n  exis- 
tait pas  ;  au  même  moment  les  fuma  roi  les  qui  s'é* 
taientétablies  anciennement  à  l'ouverture  mêmede 
la  grotte  et  qui  en  interdisaient  l'entrée ,  ont  cessé 
entièrement. 

Il  paraîtrait  que  la  masse  de  matière  sulfureuse 
qui  s  échappe  de  la  montagne,  au  moins  dans  les 
moments  de  calme,  serait  à  peu  près  constante,  et 
qu'elle  se  répartirait  entre  les  différents  orifices 

f>Iacés  le  long  de  la  grande  fente ,  suivant  Tétat  de 
a  montagne. 

Ce  gisement  de  soufre  est,  selon  M.  Deville, 
le  plus  important.  Cest  probablement  aussi  celui 
qui  a  le  plus  frappé  M.  Cailloué,  car  les  échantil- 
lons, au  nombre  de  cinq,  qu'il  nous  a  remis,  pro* 
viennent  des  différentes  lumarolles  disposées  à 
proximité  de  la  grande  fente. 

Outre  le  soufre  produit  journellement  par  les 
fumarolles,  on  en  observe  quelque  peu  dans  les 
cendres  accumulées  dans  la  savane  aux  Mulets; 
peut-être  existe-t-il  dans  cette  plaine  des  points 

filus  riches  que  d'autres,  notamment  sur  le  pro* 
ongement  de  la  grande  fissure;  mais  aucuns  tra- 
vaux ne  l'ont  constaté,  et  tout  porte  à  croire  que 
ce  second  genre  de  gisement  est  très-pauvre. 

Peut-être  aussi  existe-t-il  du  soufre  tout  formé 
dans  l'intérieur  de  la  montagne;  pour  ce  troisième 
genre  de  gisement,  on  en  est  réduit  aux  conjec- 
tures, et  chacun  peut  les  interpréter  d'une  manière 
différente.  Toutefois,  en  comparant  la  soufrière  de 
la  Guadeloupe  avec  la  solfatare  de  Pouzzoles,  on 
doit  regarder  cette  hypothèse  comme  peu  fondée  : 
à  Pouzzoles  on  observe  les  mêmes  gisements  que 
nous  venons  de  signaler  à  la  Guadeloupe;  i^  des 


DE   LA   GUADELOUPE.  Il3 

bourrelets  et  des  géodes  le  long  des  fumaroUes; 
2'*]e  sable  du  cratère  contient  une  petite  quantité 
dt  soufre  disséminé  dans  sa  niasse,  mais  le  conglo- 
n)â[^t  trachytique  n  en  renferme  pas.  On  doit  dire 
qu'à  la  Dominique,  qui  fait  partie  des  Antilles,  on 
exploite  du  soufre  dans  le  tracbyte  même;  mais, 
outre  que  cette  exploitation  est  très- bornée,  le 
trachj^te  de  la  Dominique  est  blanc  terreux ,  dé- 
composé comme  la  roche  aluni fère  du  Mon t-Dore; 
ce  gisement  ne  serait  donc  pas  comparable  à  la 
soufrière  de  la  Guadeloupe,  où  le  tracbyte  est 
très-solide  et  de  couleur  foncée. 

Il  résulte  de»  détails  qui  précèdent,  que  le  gise- 
ment du  soufre  de  la  Guadeloupe  est  essentielle- 
ment lié  aux  phénomènes  volcaniques  actuels. 

On  suppose  assez  généralement  qu'il  en  est  de 
même  du  soufre  de  la  Sicile;  la  proximité  de 
TEtna  de  la  plupart  des  mines  de  cette  contrée, 
la  présence  du  soufre  à  Vulcano,  semblent  confir- 
mer cette  opinion,  mais  il  nen  est  rien;  en 
Sicile,  le  soufre  est  disposé  en  couches  irrégu- 
lières, dans  les  marnes  bitumineuses  qui  dépen- 
dent du  calcaire  à  nummulites  et  appartiennent 
par  conséquent  aux  terrains  neptuniens.  Les  par- 
ties ricbes  en  soufre  se  trouvent  à  la  même  hau- 
teur géologique  et  se  continuent  sur  d'assez 
grandes  longueurs,  en  sorte  qu'on  lea  suit  et  qu'on 
les  exploite  comme  on  ferait  d'une  carrière  de 
plâtre  ou  de  pierre  à  bâtir. 

Nous  ajouterons  que  nous  ne  connaissons  pas 
d'exploitation  importante  de  soufre,  ni  dans  les 
volcans  dçs  Andes,  ni  dans  ceux  de  l'Afrique^ 
en  sorte  que  ce  minéral ,  si  fréquent  dans  les  ter- 
rains volcaniques,  ne  semblerait  pas,  quant  à 

Tome  XI F,  i848.  8 


Il4  SUR  LA  SOUFRIÈRE 

présent  y  y  former  des  dépôts  étendus  et  puis- 
sants. 

*  Les  fumarolles  paraissent  donc  être  à  la  Guade- 
loupe, comme  à  Pouzzoles,  les  principaux  points 
sur  lesquels  devrait  se  porter  Texploitation;  on 
récolterait  le  soufre  qui  s  y  est  accumulé  par  leur 
action  successive  ;  on  pourrait  en  outre  pratiquer 
des  appareils  de  condensation  pour  recueillir  le 
soufre  qui  se  produit  journellement.  Ce  mode 
d'exploitation  serait  peu  coûteux,  mais  il  ne  four- 
nirait probablement  qu  une  faible  quantité  de 
produits. 


Rapport  de  M.  Mercier  ,  ingénieur  civiL 

Aperçai  La  montagne  dite  la  Soufrière  ^  dont  le  rapport 

géoéranx.  précédent  vient  de  faire  connaître  la  forme  et  la 
disposition  générale,  a  subi,  par  suite  des  commo- 
tions souterraines  qui,  à  diverses  époques,  ont  dé- 
solé la  Guadeloupe,  de  fréquentes  modifications 
dans  le  relief  extérieur  de  l'espèce  de  plateau  qui 
la  surmonte.  Ce  plateau,  dont  le  diamètre  moyea 
est  de  35o  mètres,  offre  une  succession  de  pitons 
arrondis  y  et  de  pièces  disposées  au  hasard  et 
sans  aucun  ordre  apparent,  avec  quelques  val- 
lées plus  ou  moins  importantes  dont  les  princi- 
})ales  sont  au  nombre  de  trois.  Le  sol  de  ces  val- 
ées  et  les  flancs  de  quelques  pitons  sont  couverts 
d'une  cendre  grise  ou  rougeâtre ,  dont  l'épaisseur 
moyenne  n'excède  pas  2  décimètres,  et  qui  est 
en  grande  partie  recouverte  d'une  végétation  assez 
vigoureuse. 


DB  LA  GUADBLOWE.  Il5 

Les  roches  doléritiques  et  tracfaytiques  qui  con-» 
stituent  la  masse  du  cône  ne  sont  apparentes  qu'au 
sommet,  et  dans  une  espèce  de  ceinture  qui  en« 
toure  ce  cône  aux  deux  tiers  de  sa  hauteur,  ainsi 

Sue  dans  les  fissures  qui  sillonnent  la  montagne, 
^n  remarque  aussi  à  diverses  hauteurs  des  blocs 
plus  ou  moins  gros  éboulés  du  sommet.  Ces 
mêmes  blocs  se  retrouvent  dans  les  vallées  ad<- 
jacentes  à  des  distances  variables  de  la  Sou- 
frière. 

Le  diamètre  mojen  de  la  base  du  cône  est  de 
960  mètres,  et  la  pente  moyenne  du  talus  de  45 
à5o\ 

On  suit,  en  partant  de  la  Basse-*Terre ,  une 
bonne  route ,  en  grande  partie  pavée  avec  beau- 
coup de  soin  et  macadamisée  sur  le  reste  du  par* 
cours.  Cette  route  est  bien  entretenue ,  quoique 

Eu  large.  Elle  n'a  que  5  mètres  de  largeur,  plus 
j  fossés  qui  ont  un  mètre,  et  offre  une  grande 
analogie  avec  les  chemins  vicinaux  de  grande  com- 
munication de  France.  Les  pentes  en  ont  été  pas* 
sablement  ménagées.  Toutefois  la  pente  générale, 
qui  est  de  8  centimètres  par  mètre,  excède  i5  cen- 
timètres sur  quelques  points ,  ce  qu'on  aurait  pu 
éviter.  Cette  route  se  poursuit  jusqu'au-dessus  du 
Matouba ,  résidence  du  gouverneur ,  au  torrent 
dit  la  Rivière-Rouge;  mais,  pour  se  rendre  à  la 
Soufrière,  on  ne  la  suit  que  jusqu'au  camp  Jacob, 
sur  un  parcours  de  5.6^5  mètres. 

A  partir  du  camp  on  entre  presque  immédiate- 
ment dans  les  bois,  et  l'on  suit  un  sentier  tortueux 
tracé ,  comme  tout  ce  que  font  les  nègres ,  entiè- 
rement au  hasard,  et  qui  allonge  considérable- 
ment le  parcours  sans  aucune  utilité,  puisque 
après  avoir  gravi  le  sommet  d'un  morne  élevé, 


1l6  SUR   LA  SOITFRiàRB 

dit  le  Mome^Goujrasner^  il  faut  redescendre  pour 
arriver  à  la  vallée  dite  Savane'^aux^Mulets , 
située  au  pied  de  la  Soufrière. 

Après  un  parcours  de  n.Z^o  mètres  à  partir  du 
camp,  on  arrive  à  une  source  thermale  abondante 
suivie  d'un  bassin  de  7  mètres  sur  6  mètres  et  d*un 
mètre  de  profondeur  où  Teau ,  parfaitement  lim- 
pide, pr^nte  une  température  moyenne  *dd 
3a  à  34*  G.  La  distance  de  ces  bains  au  pied  de  la 
Soufrière  estde  i.|oo  mètres  en  suivant  les  sinuo- 
sités capricieuses  du  sentier  qui  y  conduit.  C'est 
aux  bains  Beauvallon  que  commence  le  marne 
Gouyavier;  c'est  là  aussi  que  la  végétation  se  mo* 
difie,  et  à  la  place  des  grands  arbres  qui  vous 
abritaient  sous  leur  feuillage ,  on  ne  rencontre  plus 
guère  que  des  mangliers  5  tige  tortueuse  et  rabou- 
grie ,  bizarrement  entrelacés  et  formant  des  four- 
rés inextricables:  c'est  là  la  végétation  des  hautes 
régions  de  la  Guadeloupe;  elle  paraît  com- 
mencer à  un  niveau  de  i.ooo  mètres  au-dessus  de 
la  mer  et  s'arrête  à  1  .a5o  mètres  environ.  Ce  sont 
ces  mangliers  qui  rendent  si  difficiles  les  excur- 
sions dans  les  montagnes;  ce  n'est  qu'à  coups  de 
hache  qu'on  peut  s'y  frayer  un  passage,  et  les  man- 
gliers sont  tellement  épais  et  difliciles  à  déblayer 
u'on  est  fréquemment  obligé  de  marcher  dessus 
e  branche  en  branche ,  souvent  à  une  hauteur  de 
plus  de  3  mètres  au-dessus  du  sol.  La  tige  du 
mangiier  atteint  rarement  une  grosseur  de  1 5  à 
16  centimètres  de  diamètre.  Des  palmistes  nains 
croissent  seuls ,  ainsi  que  quelques  fougères  ar- 
borescentes et  couvertes  d'épines  très-aiguës,  dans 
cette  zone  qu'on  appelle  petits  bois,  par  opposi- 
tion aux  grands  bois  où  se  rencontrent  des  arbres 
séculaires  remarquables  par  la  hauteur  et  les  di- 


3 


DE   LA  GUADELOUPE.  II7 

measions  de  leur  tronc,  tels  que  les  gommiersi  les 
fromagers  au  tronc  épineux ,  les  courbaris,  les 
acomas  souvent  recouverts  de  végétaux  parasites 
et  de  lianes  flexibles  qui ,  s^élançant  jusqu'à  la  cime 
de  ces  géants  des  forêts,  retombent  verticalement 
vers  lâi  terre ,  où  elles  prennent  racine  et  forment 
une  multitude  de  nouveaux  rejetons. 

Le  sentier  qui  conduit  à  la  Soufrière  présente, 
surtout  dans  les  petits  bois ,  des  escarpements  de 
5o  à  55"",  et  il  est  assez  difficile  k  gravir  pour  les 
personnes  peu  habituées  à  ce  genre  d'excursions. 
U  serait  facile  de  rendre  le  trajet  plus  court  et 
beaucoup  moins  fatigant  en  suivant  la  vallée  qui, 
partant  du  camp  Jacob,  va  aboutir  à  la  vallée  dite 
de  Faujas,  et  c'est  la  direction  qu'il  y  aurait  à 
suivre  pour  le  tracé  d'un  chemin ,  si  les  produits 
de  la  Soufrière  pouvaient  jamais  donner  lieu  à  une 
exploitation. 

La  savane  aux  Mulets  ou  de  Cochrane  consiste, 
comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  en  une  vallée 
qui  joint  le  cône  de  la  Soufrière  au  morne  Gouya- 
vier.  Elle  est  traversée  par  deux  petits  ruisseaux 
qu'alimentent  des  sources  peu  abondantes ,  mais 
dont  l'eau  de  bonne  qualité  est  d'un  précieux  se« 
cours  d^ns  ces  contrées  arides.  Le  sentier  monte 
en  serpentant  sur  le  flanc  Ouest  de  la  Soufrière  et 
n'exige  au'un  peu  de  fatigue  pour  le  gravir.  On 
marche  a'abord  sur  des  déoris  de  roches ,  résultat 
de  l'éboulement  d'un  piton  en  i843;  puis  on 
arrive  dans  une  vallée  qui  domine  le  piton  Ouest, 
djt  piton  Marteau, y  et,  après  avoir  remarqué 
quelques  anciennes  crevasses  peu  profondes  et  ta- 
pissées de  mousse,  on  parvient,  après  avoir  tra- 
versé un  défilé  dit  Porte^dEnjfer^  à  un  plateau 
de  1  ao  mètres  sur  fyy  mètres ,  à  la  grande  fente  et 


Il8  SUR  LA  80UFRIÈEB 

aux  diverses  fumaroUes  qui  ontfait  donner lenom 
de  Soufrière  à  cette  montagne. 

La  majeure  partie  de  la  montagne  et  du  som- 
met est,  comme  nous  lavons  dit,  recouverte  de 
végétation;  quelques  roches  trachy tiques  contras* 
tent  seules  avec  ce  tapis  de  verdure.  Un  brouillard 
épais  couvre  constamment  le  sommet  de  la  sou- 
frière, et  il  est  impossible,  à  une  première  visite, 
de  se  former  une  idée  nette  de  la  configuration 
du  sol,  car  le  plus  fréquemment  on  ne  distingue 
rien  à  deux  pas  de  soi ,  et  souvent  des  pluies  tor- 
rentielles vous  forcent  à  une  retraite  précipitée , 
les  anfractuosités  des  roches  ne  présentant  qu  un 
abri  insuffisant  contre  l'humidité  qui  vous  pé- 
nètre. Sur  trente  ascensions  faites  en  mai,  juin, 
juiUet  et  août,  nous  n'avons  pas  été  une  seule  fois 
exempts  de  ces  brouillards,  qui  s'élèvent  subite* 
ment  et  enveloppent  tout  le  sommet  de  leur  épais 
rideau. 

Un  levé  de  plan  avec  des  instruments  à  lunettes 
ou  à  réflexion  est  tout  k  fait  impossible.  La  bous* 
sole  seule  peut  être  employée,  et  son  usage  exige 
encore  les  plus  grandes  précautions ,  car  les  pics 
trachytiques  jouissent  à  un  haut  haut  degré  de  la 
propriété  magnétique,  et  il  arrive  souvent  qu'en 
appliquant  l'instrument  sur  la  roche  même  les 
pôles  de  FaigutUese  renversent  complètement,  la 
pointe  Nord  se  loUrnant  vers  le  Sud. 

Le  firoid  întense  qu'on  éprouve  dans  cette  ré- 
gion et  l'humidité  considérable  qui  l'enveloppe 
seront  toujours  un  obstacle  à  toute  exploitation , 
et,  au  dr.«  des  gens  du  pays ,  ce  n'est  que  pendant 
une  vingtaine  de  jours  chaque  année,  et  à  des 
époques  variables ,  que  le  ciel  y  est  pur  et  qu'on 
peut  jouir  du  vaste  panorama  qui  se  déroule  sous 


DB   hk  OTTÂOBIiOOTB.  II9 

les  yeux  de  la  crête  des  pitons.  C'est,  dit-on,  en 
janvier,  février  et  septembre  que  ces  rares  éclair- 
dés  ont  lieu. 

la  distance  de  la  Basse-Terre  au  camp  Jacob  est 
de  5.6^5  mètres;  celle  du  camp  aux  bains  Beau- 
vallon  ,  de  f  .365  mètres,  et  celle  desdits  bains  à  la 
soufrière,  de  i .  1 5o  mètres  ;  la  distance  totale  de  la 
Basse-Terre  à  la  soufrière  est  donc  de  Q.690  mètres 
en  ligne  droite,  et,  en  suivant  les  smuosités  du 
sentier,  elle  est  de  1 1 .3g2  mètres. 

De  la  Basse-Terre  jusqu'au  pied  de  la  soufrière, 
le  sol  est  composé  de  coulées,  de  lapilli  et  de  blocg 
doléri  tiques  ou  trachy  tiques,  dont  le  vol  ume  excède  ^{JSJ^^ 
rarement  un  mètre  cube,  sauf  aux  abords  de  la 
soufrière.  Il  s'y  rencontre  aussi  des  argiles  jaunes 
etrougeâtres,  résultat  d'éruptions  boueuses.  Cesar- 
giles  sont  parsemées  de  petits  cristaux  de  feldspath 
ryacolithe  et  de  fer  oxydulétilanifère  en  particules 
très*ténues  qui,  rassemblées  dans  le  lit  des  ruis- 
seaux à  la  suite  des  grandes  pluies  qui  délaient 
Targile,  y  forment  un  dépôt  ae  sable  noir  et  atti- 
rable  k  Taimant.  Ces  argiles ,  d'une  pâte  très-fine 
et  très-onctueuse,  pourraient  fournir  la  matière 
première  à  une  ou  plusieurs  fabriques  de  po- 
teries. 

Le  noyau  de  la  soufrière  et  les  pics  les  plus  éle- 
vés qui  la  surmontent  y  sont  formés  d'un  trachyte 
noir  à  pâte  compacte,  avec  fer  oxydulé  titanifère 
tellement  abondant  qu'il  réagit  sur  l'aiguille  aiman- 
tée et  renverse  complètement  les  pôles  de  la  bous- 
sole, comme  il  a  été  dit  plus  haut. 

Des  dolérites  granitiformes  de  couleur  grise  ou 
rousseâtre  se  rencontrent  dans  la  savane  aux  Mu- 
lets, sur  les  flancs  de  la  soufrière,  ainsi  qu'aux 


I20  SUR   Ii^   SOUFRIERE 

abords  des  fissures  récentes;  ces  mêmes  roches 
constituent  également  la  masse  des  cônes  qui  avoi"- 
sinent  la  soufrière  et  qui  sont  évidemment  de  for- 
mation plus  récente. 

fentes  00  rictus.      Plusieurs  Fentes  OU  rictus  plus  ou  moins  profonds 

sillonnent  la  soufrière.  La  principale,  formant  une 
ligne  brisée  au  sommet  même  du  cône,  se  dirige 
en  partie  du  Nord  iS*"  Est  au  Sud  1 5""  Ouest  ;  l'autre 
partie  de  la  fente  est  dirigée  N.  40''  0.  au  S.  40*"  E. 
Cette  fente  traverse  de  part  en  part  le  cône  ,  mais 
elle  éprouve  quelques  légères  solutions  de  conti- 
nuité; on  la  nomme  la^^râE72tfe/^e/i^e.Unedeuxième 
fente  de  3oo  mètres  de  longueur  est  presque  paral- 
lèle à  la  première  et  court  N.  25"*  E.  au  S.  aS"  O; 
on  la  nommejente  du  Diable;  elle  part  du  centre 
de  la  soufrière,  à  3o  mètres  environ  de  la  précé- 
dente, et  court  en  divergeant  vers  le  N.-E.  Une 
troisième  fente  part  également  du  centre  de  la  sou- 
frière, près  du  piton  dit  Napoléon ,  et  se  dirige  de 
rO.  20°  N.  à  TE.  20°  S.  Nous. ne  ferons  pas  men- 
tion de  trois  autres  fentes  plus  ou  moins  impor- 
tantes qui  régnent  sur  les  parois  S.-O.,  S.-E.,N.-E. 
de  la  soufrière ,  parce  qu'elles  n  offrent  aucune 
particularité  digne  de  i^emarque. 

Gliements  di-     D'après  les  indications  consignées  dans  les  in- 
ven  de  «>ttfr«« structions  de  M.  le  ministre  des  travaux  publics, 

les  recherches  de  soufre  devaient  porter  sur  trois 
genres  de  gisements  principaux  :  i"*  le  soufre  im- 
prégné dans  les  roches  ;  .2^  le  soufre  déposé  à  l'état 
de  concrétions,  soit  aux  bouches  des  fumarolles, 
soit  dans  les  anfractuosités  des  roches;  3^  enfin  le 
soufre  mélangé  mécaniquement  aux  sables  et 
cendres  qui  avoisinent  la  Soufrière.  Nous  allons 
successivement    rendre   compte   des   recherches 


DE   LA  GUADELOUPE.  I^I 

exécutées  sur  chacun  de  ces  gisemei^tSy  et  des  ré- 
sultats que  nous  avons  obtenus. 

j*  Les  roches  de  la  Soufrière  et  celles  des loDanslet roches 
mornes  environnants ,  de  nature  trachy tique  ou  îio*é?iU?^^^  ^ 
doléritique,  sont  complètement  dépourvues  de 
soufre,  sauf  une  seule  exception.  Au  contact 
même  des  fumarolles  c'est  à  peine  si  ces  roches, 
c|uoique  altérées  jusqu'à  une  profondeur  d'un  cen- 
timètre, par  l'effet  des  vapeurs  acides»  contien- 
nent quelque  peu  de  soufre.  Quelques-unes  sont 
seulement. revêtues  d'un  léger  enduit  de  ce  mi- 
néral qui  ne  pénètre  jamais  dans  l'intérieur  de  la 
roche. 

Aux  sources  du  Gaillon,  au  contraire,  les  ,^"? 
trachjtes,  par  suite  dune  longue  exposition  aux 
vapeurs  sulfureuses,  ont  complètement  perdu  leur 
couleur  primitive,  et  sont  devenus  d'un  blanc- 
jaunâtre.  Dans  la  cassure  on  aperçoit  distincte- 
ment, même  à  l'œil  nu,  une  assez  forte  propor- 
tion de  soufre  cristallisé  inégalement  répandu 
dans  la  masse.  Malheureusement  ce  gisement, 
très-restreint,  n'offre  qu'une  étendue  superficielle 
d'un  are,  et  est  parfaitement  circonscrit  de  toutes 
parts.  Les  roches  elles-mêmes  n'ont  qu'une  faible 
teneur  en  soufre,  car  les  plus  riches,  soumises  à  la 
distillation  dans  des  cornues  en  grès  auxquelles 
étaient  adaptés  des  récipients  en  verre  et  chauffées 
pendant  quatre  heures  dans  Un  fourneau  à  la 
d'Arcet,  ne  nous  ont  jamais  donné  plus  de  4  >/3 
p.  o/o  de  soufre.  Les  fouilles  faites  sur  ce  point  ont 
prouvé  que  l'altération  de  la  roche  va  en  décrois- 
sant à  partir  de  la  surface  et  n'atteint  pas  3  mètres, 
profondeur  à  laquelle  la  roche  trachy  tique  reprend 
avec  sa  consistance  sa  teinte  naturelle.  La  matière 
exploitable  ne  serait  donc  sur  ce  point  que  de 


•  133  SOR  LA   SOUFRIÈRB 

3oo  mètres  cubes  qui,  à  raison  de  4  î/^  p*  o/o, 
représenteraient  1 3  mètres  cubes  i/a  ou  270.000  ki- 
logrammes au  plus  de  soufre. 

Toutes  nos  recherches,  tant  au  sommet  qu*ë  la 
base  et  sur  les  flancs  de  la  SouFrière,  ainsi  que  dans 
les  vallées  et  sur  les  mornes  adjacents ,  ne  nous 
ont  pu  faire  reconnaître  aucun  autre  gisement 
semolable.  Nous  avons  apporté  d'autant  plus  de 
persévérance  dans  ces  recherches,  qu'à  notre  avis 
ce  genre  de  gisement  était  le  seul  sur  lequel  on 
pût  raisonnablement  fonder  l'espoir  d'une  exploi- 
tation fructueuse,  car  il  n'est  point  parvenu  à 
notre  connaissance  que  jamais  exploitation  ait  eu 
pour  base  des  gisements  du  genre  de  ceux  qui 
nous  restent  à  examiner. 
Roche pyriteuse.  Nous  avons  reconnu  toutefois,  tant  à  la  Sou- 
frière même,  que  dans  le  lit  des  torrents  qui  y 
prennent  leur  source,  et  notamment  à  l'endroit 
où  sourdent  de  terre  les  nombreuses  sources  ther- 
males que  l'on  voit  dans  la  contrée,  une  roche 
trachy tique  noire  à  ciment  pyriteux;  mais  cette 
roche,  quelque  abondante  qu'elle  soit,  ne  pour- 
rait jamais,  sous  aucun  point  de  vue,  alimenter 
une  exploitation  de  soufre.  Cette  roche,  très-re- 
marquable du  reste,  varie  de  couleur,  et  devient 
jaunâtre  par  son  exposition  k  l'air.  C'est  à  sa  dé- 
composition que  sont  dus  les  dépôts  abondants  de 
sous-sulfate  cle  fer  passant  au  fer  oxydé,  hydraté, 
qui  se  remarquent  aux  sources  du  Gaillon ,  des 
bains  jaunes,  du  morne  du  Puy  et  du  Matouba. 
Quelques  personnes  ont  pris  ces  dépôts  pour  du 
soufre;  au  contact  de  matières  végétales,  ils  se 
convertissent  en  gallate  de  fer  comme  aux  bains 
jaunes,  et  surtout  au  morne  du  Puy.  C'est  encore 
à  la  décomposition  du  sulfure  de  fer  que  doit  être 


DR  LA   GtJABBLOUPE.  123 

attribuée  l'odeur  dliydrogène  sulfuré  qu'exka- 

lenl  les  sources  du  Gaillon,  des  bains  jaunes  et  des 

bains  du  Matouba,  et  les  légers  dépôts  de  soufre  soufre hydnM. 

hydraté  qui  nagent  en  minces  pellicules  à  la  sur- 

&ce  de  ces  eaux. 

Nous  ajouterons  que  le  degré  de  température  soorcei 
des  sources  thermales  nous  a  toujours  paru  se  U»«"n*iei. 
trouver  en  rapport  direct  et  constant  avec  le  degré 
d'altération  plus  ou  moins  grand  des  roches  pyrî- 
teuses  ;  aussi  nTissitons-nous  pas  à  attribuer  1  élé- 
vation de  température  de  ces  sources  à  la  décom- 
position du  sulfure  deferplutot  qu'à  une  émanation 
volcanique»  Ce  qui  vient  à  l'appui  de  notre  opi- 
nion ,  c'est  que  presque  toutes  les  sources  ther- 
males ont  dans  Icu  r  voisinage,  et  h  la  faible  distance 
de  3  à  6  mètres,  des  sources  d'eau  froîde  qui  sour- 
dent  de  rocljes  trachytiques  et  doléritîques  non 
pyriteuses  et  qui  ne  donnent  lieu  à  aucune  espèce 
de  dépôts.  Nous  avons  déterminé  les  températures 
des  diverses  sources  que  nous  avons  reconnues. 
Ces  températures  subissent  d'assez  grandes  varia- 
tions d'après  plus  ou  moins  d'abondance  des  pluies 
tombées  dans  les  jours  qui  précèdent  le  moment 
de  l'observation.  Les  résultats  que  nous  donnons 
ci -après  peuvent  être  considérés  comme  une 
moyenne  des  mois  de  juin ,  juillet  et  août  : 

Source  du  morne  Dopiiy.  . 49*G. 

—  des  bains  Jaunes.   ..•..•>      55 

—  —       fieauvallon 3* 

—  —       duMatouba 56 

—  —  de  Dolé,  à  la  digue.  .  31 

—  —  —        à  la  source.  33 

—  —  —       du  colonel. .  35 

Le  second  genre  de  gisement  est  celui  des  fu<^  s»  FdmaroUe 


1^4  ^^^   ^^  &0DFR1KRB 

marolles  tant  anciennes  qu^actuellement  en  ac- 
tivité. 
Gfande-Fcote,     La  srande  Fente  en  présente  dîz-neaf  tant  grandes 

que  petites  disposées  ainsi  qu  il  suit  :  i"*  au  nord, 
h  1 . 1 75  mètres  au-dessus  de  la  mer  et  k  5o  mètres 
au-dessus  de  l'orifice  d'une  ancienne  grotte,  au- 
jourd'hui entièrement  comblée  par  des  éboule- 
ments  successifs  et  dont  il  n'existe  plus  de  vestiges, 
se  rencontre  une  première  fumaroUe  peu  abon- 
dante, remarquable  seulement  par  la  verticalité 
des  parois  de  la  fissure  qui  forment  en  cet  endroit 
une  espèce  de  puits  de  5  mètres  de  profondeur. 
Le  dépôt  de  soufre  qui  en  tapisse  les  parois  peut 
être  évalué  à  1/2  hectolitre,  car  son  épaisseur 
n'excède  pas  5  millimètres  sur  une  surface  de 
10  mètres  carrés,-  a""  deux  ou  trois  trcs-petites  fu- 
marolles  très-rapprochées,  mais  dont  le  dépôt  total 
n'excède  pas  3/5  d'hectolitre  (altitude  K870  mè- 
tres); 3*  une  fumarolle  importante  par  l'abon- 
dance desvapeursaqueuses  quis'en  exhalent  et  qui 
parfois  sont  accompagnées  de  détonations  assez 
fortes  dues  au  dégagement  des  gaz  qui  s*échappent 
du  sein  de  la  montagne ,  et  imitant  le  bruit  pro- 
duit par  l'échappement  de  la  vapeur  dans  les 
locomotives.  Cette  fumarolle  est  entièrement  inac- 
cessible, et  les  produits  sulfureux  déposés  sur  les 
parois  ne  parait  pas  excéder  ^  hectolitres  (alti- 
tude i.36o  mètres);  4*  au  sommet  de  là  fissure  et 
à  partir  de  l'escarpement  nord  jusqu'au  point  dit 
le  pont  naturel  y  il  existe  onze  fumarolles  plus  ou 
moins  un  portantes,  toutes  parfaitement  accessibles, 
mais  qui  présentent  des  dépôts  de  soufre  d'une 
épaisseur  très-minime  qui  ne  forment  certaine- 
ment pas  en  totalité  3  hectolitres;  5^  près  du  pont 
naturel ,  formé  par  l'éboulement  d'une  roche  qui 


DE   lA  GUADELOUPE.  1^5 

comble  entièrement  la  fente  sur  une  étendue  de 
5  mètres,  il  existe  encore  deux  autres  tumaroUes 

3ui  n* exhalent  guère  que  de  la  vapeur  d*eau  sans 
cpôt  appréciable  de  soufre;  6"*  sur  le  versant  Sud 
de  la  fente  existent  encore  trois  autres  fumarolles 
dont  les  altitudes  sont  de  i  .274»  1  •  1 99  et  i .  1 63  mè- 
tres. Ces  trois  fumarolles  sont  parfaitement  acces- 
sibles; elles  présentent  beaucoup  d'analogie  avec 
celles  de  la  pente  Nord,  et  le  dépôt  de  soufre  auquel 
elles  ont  donné  lieu  peut  être  évalué  au  maximum 
à  3  hectolitres. 

11  existe  au  sommet  du  cône,  à  la  fente  du F«nj«<ia Diable» 
Diable,  trois  fumarolles,  remarquables  seulement 
par  la  grande  proportion  des  vapeurs  aqueuses  qui 
s  en  exhalent.  Quant  aux  dépôts  de  soufre ,  leur 
exiguïté  ne  permets  pas  de  les  apprécier. 

La  fente  Est  présente  seize  fumarolles  grandes  iJîSÏjïîL 
ou  petites  y  dont  trois  sont  situées  au  pied,  du 
morne  Napoléon;  Tune  d'elles,  très-active,  exhale, 
avec  une  forte  proportion  de  vapeurs  aqueuses, 
beaucoup  de  gaz  chlorhydrique  et  une  certaine 
proportion  de  gaz  acide  sulfureux.  Ces  vapeurs 
sortent  avec  force  par  une  étroite  ouverture,  pro-* 
duisent  un  sifflement  intense  qui  s'entend  de  fort  ^ 
loin,  et  la  force  d'expansion  des  vapeurs  est  telle, 
que  les  petites  pierres  que  l'on  projette  à  l'orifice 
de  ce  soufflard  sont  chassées  immédiatement  et 
rejetées  au  loin.  Le  soufre  répandu  au  pourtour 
de  ces  fumarolles,  tant  pur,  .que  combiné  avec  la 
ceudre,  ne  peut  pas  être  évalué  à  moins  de  8  à 
10  hectolitres.  Le  morne  Napoléon  est  lui-même 
fissuré  sur  un  grai^d  nombre  de  points,  surtout  sur 
la  face  Sud-Ouest,  et  préi^entCfà  l  orifice  des  fissures, 
de  légers  dépôts  de  soufre  sublimé,  mais  très-peu 
importants.  A  partir  du  morne  Napoléon,  sur  le 


I2l6  SUR   LA   SOUFRIÈRB 

petit  plateau  Est,  se  présentent  cinq  autres  fuma- 
rolles  ou  soufflards  plus  remarquables  parle  bruit 
que  produisent  les  vapeurs  aqueuses  qui  en  sor- 
tent, que  par  leurs  dépôts  de  soufre,  car  ces  der- 
niers sont  complètement  insignifiants  et  ne  for- 
ment certainement  pas  en  tout  i  hectolitre;  ces 
cinq  fumarolles  sont  espacées  entre  elles  de  3  à 
5  mètres.  La  fente,  qui  est  entièrement  oblitérée 
en  cet  endroit  par  les  dépôts  cinériformes ,  se 
rejette  brusquement  au  Sud,  et,  courant  vers  le 
S.  £.,  présente  une  succession  de  huit  autres  fu- 
marolles, puis,  suivant  une  direction  oblique  à  la 
pente  du  versant,  elle  s'étrangle  progressivement 
et  finit  par  disparaître  entièrement  à  70  mètres 
au-dessous  du  plateau  supérieur.  Les  dépôts  de 
soufre  de  ces  huit  fumarolles  peuvent  être  évalués 
à  12  hectolitres. 

Il  existe  donc,  comme  nous  l'avons  dit,  trente- 
huit  fumarolles  plus  ou  moins  considérables  en 
activité  sur  la  surface  de  la  SoufriA*e,  et  le  total 
des  dépôts  de  soufre  qu'elles  Ont  produit  n'excède 
pas  32  hectolitres. 

Il  est  une  remarque  qui  n'a  échappé  à  aucune 
des  personnes  qui  ont  visité  la  Soufrière,  c'est  que 
malgré  l'abondance  des  vapeurs  qui  sourdent  des 
fumarolles ,  on  n'est  nullement  incommodé  par 
l'odeur  de  l'acide  sulfureux.  La  vapeur  d'eau 
bouillante  vous  brûle  si  vous  en  approchez  trop  ; 
mais  la  seule  odeur  appréciable  est  celle  de  Facide 
chlorhydriqué  qui  occasionne  un  véritable  rhume 
de  cerveau  par  suite  d'une  inspiration  prolongée, 
tandis  que  les  vapeurs  sulfureuses  sont  à  peine 
sensibles,  ce  qui  explique  le  peu  d*abondance  des 
dépôts  formés  par  les  fumarolles  et  les  résultats 
peu  satisfaisants  produits  par  les  appareils  con- 


coDdeoMttif. 


DE  Là  6UADBL0ITPB.  I27 

densears  qui  ont  été  placés  sur  les  fumarolles  les 
plus  actives. 

La  fuinarolle  n*  8  de  la  fente  Est  a  été  choisie     Appareiif 
oomme  type  d'expérience ,  parce  que  c'est  elle  qui 
nous  avait  donné  les  meilleurs  résultats  dans  des 
essais  préliminaires. 

Un  premier  appareil,  composé  d'un  baquet 
renversé  communiquant  par  un  série  de  tubes  en 
bambou,  de  lo  mètres  de  long  et  de  o",io  de 
dianiètre ,  avec  un  second  baquet  également  ren- 
versé ,  convenablement  luté  ainsi  que  le  premier, 
et  suivi  d'une  égale  longueur  de  tubes  en  bam- 
bou semblables  au  premier^  n'a  produit,  au  bout 
de  quarante  jours  que  0*^,62 ^5  de  soufre  déposé 
seulement  dans  les  10  derniers  mètres  de  bam- 
bou, tandis  que  les  deux  baquets  et  les  tubes  in- 
termédiaires n'en  offraient  aucune  trace.  Il  est 
évident  que  cet  appareil  était  insuffisant,  parce 
qu'il  s'était  formé  un  léger  dépôt  au  pourtour  et 
en  dehors  du  premier  baquet  posé  sur  la  fuma- 
rolle,  et  que  le  diamètre  des  tubes  n'ayant  que 
o',io  n'offrait  pas  une  surface  de  refroidissement 
suffisante,  d'autant  plus  que  le  bois  est  mauvais 
conducteur  du  calorique. 

Le  premier  appareil  a  donc  été  remplacé  par 
un  appareil  en  zinc  de  forme  pyramidale  de 
1  mètre  environ  de  côté  sur  i",5o  de  hauteur,  suivi 
d'un  tube  condenseur  cylindrique  de  10  mètres  de 
longueur  sur  o",26  de  diamètre;  l'épaisseur  du 
zinc  étant  de  o",ooo32  seulement.  Cet  appareil 
placé  le  4  août  fut  levé  le  17,  treize  jours  après, 
en  présence  de  M.  Joly,  directeur  des  ponts-et- 
chaussées  de  la  Martinique,  chargé  de  vérifier  nos 
opérations,  et  nous  avons  constaté  qu'il  s'était 
fomié  dans  les  huit  derniers  mètres  du  tube  con- 


123  SUR   LK   SOUFRIÈRE 

denseur  un  dépôt  dootrépaîsseur  pouvaîtêtre  éva- 
luée à  o°*,ooo25,  ce  qui  correspond  à  o^'^'^^sooiS 
ou  a'^jGo  de  soufre  pour  i3  jours  ou  78  kilog.  par 
an.  Les  deux  premiers  mètres  de  tube,  ainsi  que 
Tappareil  reposant  sur  la  fumaroUe,  ne  conte- 
naient aucune  trace  de  dépôt ,  et  la  chaleur  déve- 
loppée k  leur  surface  était  telle  qu  il  était  impos- 
sible de  les  toucher  sans  se  brûler.  Cette  proportion 
de  soufre  obtenue  porterait ,  en  supposant  une 
égale  faculté  de  production  aux  autres  fumarolles, 
le  produit  total  annuel  à  2.774  kifogrammes,  quan- 
tité tout  à  fait  insignifiante  et  insuffisante  pour 
alimenter  une  exploitation  quelconque,  car  il  fau- 
drait 180  ans  au  moins  pour  que  les  fumaroUes 
produisissent  le  chargement  d'un  navire  de 
800  tonneaux  y  et  cette  expérience  démontre  à 
pnon  l'inutilité  de  recherches  tendant  h  rencon- 
trer des  masses  de  soufre  mélangées  aux  cendres , 
aux  sables,  soit  de  la  soufrière ,  soit  des  environs. 
On  remarquera  que  les  autres  fumaroUes  sont 
loin  de  posséder  la  puissance  productrice  de  celle 
choisie  pour  les  expériences,  et  qu'il  a  été  reconnu 
que  les  volcans  produisent  d'autant  plus  de  soufre 
qu'ils  s'éloignent  davantage  de  leur  période  de 
plus  grande  activité.  Cette  expérience  démontre 
en  outre  que  la  condensation  du  soufre  ne  peut 
avoir  lieu  que  lorsque  les  vapeurs  des  fumaroUes 
se  trouvent  ramenées  à  une  température  assez 
basse  pour  q|^e  les  vapeurs  aqueuses  soient  elles- 
xnéraes  condensées,  et  qu'il  serait  absurde  de 
supposer  que  l'intérieur  de  la  montagne  contienne 
d«  soufre  condensé,  puisque  l'appareil  en  zinc  et 
les  premiers  mètres  de  tubes  condenseurs  exposés 
extérieurement  au  contact  d'une  atmosphère  dont 
la  température  était  très-basse  n'ont  offert  aucune 
trace  de  dépôts. 


DE    T.\    GUADELOUPE.  1 29 

Il  existe  sur  la  face  N.  N.  0.  de  la  soufrière,  au  Anciennes  fb- 
lieu  appelé  le  volcan  du  Nord,  ou  éboulement  du  5^5?** ^'****'" 
Matouba,  d'anciennes  fumarollesqui  présentent, 
dans  les  anfractuositésdes  roches,  une  assez  forte 
proportion  de  soufre  à  Tétat  d'efflorescences.  Ce 
dépôt  peut,  sans  exagération  ,  être  évalué  à  envi* 
rOQ  ao  hectolitres.  Ces  anciennes  fumarolles  ont, 
dit-on,  cessé  d'être  en  activité  en  1837,  à  la  suite 
dun  éboulement  qui  eut  lieu  dans  cette  région 
de  la  soufrière,  époque  à  laquelle  les  fumarolles 
de  r£st  sont  devenues  plus  actives.  Il  existe  éga- 
lement au  pied  du  morne  Napoléon  deux  exca- 
vations dans  lesquelles  on  pourrait  récolter  deux 
autres  hectolitres  de  soufre.  Enfin,  sur  la  face  Sud 
de  la  soufrière,  on  remarque  d'anciennes  fuma- 
rolles dont  le  produit  en  soufre  pourrait  encore 
être  évalué  à  2  ou  3  hectolitres;  mais  tous  ces 
dépôts  sont  en  général  tellement  minimes  et 
disséminés ,  qu'en  conscience  on  ne  peut  les 
compter  que  pour  mémoire.  On  a  avancé  que  la 
grande  grotte,  actuellement  comblée,  offrait  au- 
trefois des  dépôts  de  soufre  considérables;  cepen- 
dant MM.  le  docteur  Lherminier,  Césaire  Michaud, 
Albert  Soucq  et  autres  personnes  dignes  de  foi  qui 
ont  fréquemment  eu  loccasion  de  visiter  cette 
grotte  à  Tépoque  où  elle  était  accessible,  nous 
ont  affirmé  que  rien  n'était  plus  faux  que  cette 
assertion ,  et  qu  elle  peut  marcher  de  pair  avec 
cette  poétique  description  de  la  soufrière,  qui 
J  signalait  un  tapis  de  soufre  dans  lequel  on 
enfonce  jusqu'à  mi-jambe.  Ces  messieurs  assurent 
qu'il  existait  seulement  à  l'entrée  de  la  grotte 
quelques  légères  efilorescences*  de  soufre  et  de 
sous-8ulfate  d'alumine. 

Tome  XIV,    1848.  9 


f; 


l3o  SUR   LA   SOUFRIÈRE 

t>  MmiieM.       Il  nous  reste  à  examiner  le  troisième  genre  de 

gôiScci!di«eÎ8'^^'"^°^>  ^®'"^  ^^  soufre  mélangé  mécanique- 
•tbiet.  ment  aux  sables  et  cendres,  soit  sur  le  sommet  et 

les  pentes  de  la  soufrière,  soit  dans  les  vallées  voi- 
sines, surtout  dans  la  savane  aux  Mulets,  ouGo- 
chrane,  signalée  comme  un  point  très-riche  et  con- 
tenant de  5o  à  70  pour  0/0  de  soufre.  Ce  que  nous 
avons  dit  de  l'exiguïté  de  la  production  en  soufre 
des  fumarolles,   constatée  par  nos  expériences, 
laissait  à  priori  peu  d'espoir  de  rencontrer  des 
gites  abondants  de  soufre  mélangé  aux  cendres 
et  sables.  La  végétation  luxuriante  qui  recouvre  tant 
les  flancs  et  le  sommet  de  la  soufrière  que  les  vallées 
et  les  mornes  avoisinants ,  laissait  également  peu 
d'espoir  de  rencontrer  quelques  gttes  remarquables 
>ar  leur  teneur  en  soufre.  En  effet,  non-seulement 
['exemple  de  toutes  les  localités  reconnues  pour 
receler  ce  minéral  en  plus  ou  moins  grande  anon* 
dance,  qui  sont  toujours  complètement  dénudées 
et  stériles,  mais  l'exemple  même  de  la  soufrière, 
où  les  gisements  les  plus  pauvres,  tels  que  les 
pentes  S.-O.  et  N.,  sont  complètement  dépourvues 
de  végétation  ainsi  que  le  faible  espace  d'un  are 
(d'une  teneur  de  4  1/2  pour  0/0  au  plus)  cité 
aux  sources  Gaillon ,  présageaient  le  peu  de  succès 
à  espérer  des  ressources  à  exécuter.  Ces  considé- 
rations toutefois  ne  nous  ont  pas  empêché  de  nous 
livrer  k  ces  recherches  avec  tous  les  soins  possibles. 
Le  résultat  de  nos  recherches  pénibles  et  mul- 
tipliées a  été  conforme  k  nos  prévisions  et  est  venu 
complètement  démentir  les  assertions  hasardées 
émises  à  ce  suje^  Les  cendres  recueillies  à  une 
distance  de  plus  de  3  mètres  des  fumarolles  n*ont 
pas  donné  de  traces  appréciables  de  soufre;  il  J  a 
plus,  des  fouilles  faites  au  pourtour  même  des  fu- 


DB  hk  GT7ADEL0UPK.  l3l 

marolles  ont  démontré  qu  à  une  profondeur  de 
o'^fSo  à  o",65  les  cendres  sont  complètement  sté- 
riles; cela  s'explique  parfaitement  par  cette  remar^ 
que  faite  dans  les  expériences  précitées  pour  la 
condensation  des  vapeurs  sulfureuses,  que  toutes 
les  fois  que  la  température  égale  loo"*  C,  Les  va- 
peurs sulfureuses  ne  se  condensent  pas;  la  vapeur 
d'eau  se  condense  toujours  avant  les  vapeurs  sul- 
fureuses et  acides;  ainsi,  les  fouilles  exécutées  à 
lorifice  même  des  fumarolles  n'ont  jamais  constaté 
l'existence  du  soufre  au-dessous  de  ce. même  ori- 
fice, tandis  qu'à  i  mètre  de  distance  et  à  une  pro- 
fondeur peu  considérable  on  rencontre ,  sous  ta 
cendre,  de  Teau  à  la  température  de  90""  C.  Il  est 
done  impossible,  comme  nous  l'avons  dit,  que  les 
flancs  de  la  soufrière  recèlent  du  soufre  condensé, 
puisque  la  chaleur  l'aurait  inFaillibllement  vola- 
tilisé* De  nombreuses  fouilles  exécutées  à  la  sa- 
vane aux  Mulets  et  l'inspection  des  ravines  l'Her- 
minier  et  du  Déjeuner,  qui  oflVent  des  coupes 
naturelles  du  terrain,  n'ont  présenté  aucune  trace 
appréciable  de  soufre.  La  cendre  ne  se  rencontre 
même,  dans  cette  savane,  que  comme  une  très- 
rare  exception  et  sur  une  surface  excessivement 
restreinte,  le  sol  n'étant  composé  que  de  lapilli 
et  de  roches  scoriformes,  qui  n'ont  produit  à  la 
distillation ,  ainsi  que  la  cendre  ,  aucune  trace  de 
soufré.  Les  cendres  dé  la  vallée  Faujas,  des  pentes 
de  la  soufrière,  etc.^  ont  donné  des  résultats  iden- 
tiques aux  précédents. 

On  a  prétendu  qu'à  diverses  époques  on  avait 
rencontré  dans  les  déjections  volcaniques,  tant  au 
n^ont  Houël  qu'à  la  Basse-Terre,  des  fragments  de 
sottfre  II  des  profondeurs  plus  ou  moins  grandes. 
^  raHseigtieHiekits  pris  à  cet  égard  nous  ont 


iSa  SUR   LA   SOUFRiiRE 

prouvé  que  ces  morceaux  de  soufre  isolés  n'ont 
jamais  excédé  quelques  centimètres  cubes ,  et  les 
recherches  exécutées  dans  le  lit  des  torrents  qui 
prennent  leur  source  dans  les  environs  de  la  sou- 
frière, tels  que  le  Gaillon,  le  Garbet,  la  rivière 
Noire ,  la  rivière  Rouge ,  la  rivière  aux  Ecre- 
visses^etCv  ont  tait  connaître  des  coupes  naturelles 
de  terrain  de  loo  à  i5o  mètres  de  hauteur,  dans 
lesquelles  la  structure  du  terrain  et  les  diverses 
assises  qui  le  composent  sont  parfaitement  mis  à 
nu  et  n  obt  offert  aucune  trace  de  soufre  ;  le  sable 
même  de  ces  torrents  n'en  contient  pas  le  plus 
léger  indice,  sauf,  comme  nous  l'avons  déjà  dit, 
les  blocs  plus  ou  moins  volumineux  et  les  frag- 
ments du  trachy te  pyriteux,  précédemment  décrit, 
qu'on  ne  saurait  considérer  comme  minerai  exploi- 
table, et  la  rencontre  des  fragments  de  soufre  pré- 
cités ne  doit  être  attribuée  qu'à  un  cas  fortuit  et 
exceptionnel.    . 

Conduiions.  Nous  concluerons  donc  qu'il  n'existe  ni  à  la 
soufrière,  ni  dans  les  environs,  rien  qui  puisse 
motiver  une  exploitation  rationnelle  de  soufre  ; 
car,  en  résumant  ce  que  nous  avons  vu  : 

!•  Le  gisement  de  soufre  imprégné  dans  les  roches 

prodalrait  en  soufre. S7d.000  kil. 

«•  CelQldesïamirolleff  **"~  '     M  hectolitres,  solL  0.000 

t  anciennes  :ao   id.          soit.  &.100 

9*  Celui  des  oendret  (pour  mémoire) » 

Totld iOLOOOn 

actuellement  récoltables,  et  le  produit  annuel 
étant  au-dessous  de  a .800  kilc^rammes,  il  est 

C)  En  soppooint  le  soaikvà  10  fr.  le  quintal  métrique^ 
prix  maximam  en  Sicile,  ce  oorait  donc  one  valeur  de 


DE    LA    GUADELOUPE.  l33 

évident  que  ces  produits  sont  tout  à  fait  insigni* 
fiants.  Des  gens  du  monde,  en  voyant  les  fuma- 
rolles  et  les  dépôts  qu*el les  ont  formés,  ont  pu 
croire  à  une  richesse  imaginaire  en  soufre  de  ce 
gisement;  mais  il  est  impossible  qu'un  homme, 
habitué  aux  exploitations,  et  appréciant  les  choses 
de  8ang*-froid,  ne  partage  pas  entièrement  notre 
manière  de  voir. 

Il  existe  d'ailleurs  des  causes  inhérentes  à  la  lo- 
calité qui  s'opposeront  toujours  à  toute  espèce 
d'exploitation  aans  cette  contrée  ;  c'est  le  froid  et 
l'humidité  continuelle  qui  régnent  dans  cette  ré- 
gion. Les  nègres  ne  pourront  jamais  s'acclimater 
à  cette  température  ;  ceux  que  nous  y  avons  con- 
duits étaient  entièrement  démoralisés  et  ne  son- 
geaient qu'à  s'abriter  sous  des  roches  pendant  que 
nous  nous  livrions  à  nos  recherches ,  et  il  nous 
est  arrivé  plusieurs  fois  à  nous-mêmes  d'être  con- 
traints  à  redescendre  précipitamment  de  la  sou- 
frière après  un  séjour  d'une  heur^au  plus  tant  le 
vent  et  l'humidité  y  ont  d'intensité.  C'est  à  tort 

Sue  l'on  compterait  sur  les  militaires  du  camp 
acob;  ce  poste  ne  comporte  actuellement  que 

28.000  fr.  environ  qae  pourrait  produire  l'exploitation 
des  différents  gisements  de  soufre  de  la  Guadeloupe. 

Voici ,  dn  reste ,  les  prix  du  sonfre  en  Sicile  au  mofs 
d'août  1847: 

fr.  fr. 

Première  qaaiilé  deLiTaU. .  .  «,9$  le  etBlaio,  oa  S,M  le  qaini.  métr. 

Seeende  qoalilé  de  LîTaïa.  .  .  6,5S  MO 

Seconde  qaalité  bdnne e;ot  v,69 

TreUiéme  qaalité  avantafeose.  S,CS  7,i2 

Traitiéiiie  qnalilé  bonne.  .  .  .  s,40  ««M 

Qualité  courante S,3S  6,T0 

(Extrait  do  3*  rapport  de  MM.  Dafrénoy  et  Elie  de 
BràoiDOQt.) 


l34  SUA   l'A   SOCFRIÈRB 

deux  compagaies  d'infanterie  de  marine,  et  quel- 
ques artilleurs  arrivant  de  France  qu'on  y  place 
{>our  s'acclimater  et  apprendre  l'exercice;  jamais 
autorité  locale  ne  consentirait  à  distraire  les  sol- 
dats de  leurs  occupations  pour  les  mettre  au  ser* 
vice  d'une  entreprise  particulière,  et  c^est  par 
une  faveur  toute  spéciale  que  nous  avons  pu  obte- 
nir, de  M.  le  gouverneur  Layrle,  que  quelques 
soldats  nous  accompagnassent  dans  nos  excur- 
sions, où  ils  nous  ont  été  d'un  grand  secours. 
Quant  à  faire  venir  des  ouvriers  européens ,  c*est 
encore  une  supposition  inadmissible,  car  c'est  à 
peine  si,  dans  le  cours  d'une  année,  on  peut  comp- 
ter  sur  vingt-huit  jours  de  temps  passable  sur  la 
soufrière  pendant  lesquels  on  pourrait  y  tra- 
vailler, et  que  faire  pendant  le  reste  de  1  année 
d'un  nombreux  personnel  qui  serait  presque  con* 
stamment  inoccupé? 

Quant  aux  transports,  nous  considérons  cette 
question  comiffe  d'une  solution  facile,  et  nous 
n'évaluons  pas  à  plus  de  lo.ooo  francs  l'établisse- 
ment d'uue  glissoire  en  bois,  par  laquelle  les  pro- 
duits arriveraient  au  camp  Jacob.  Nous  avons  da 
nous  borner  à  prendre  un  simple  aperçu  sur  cette 
question  toute  secondaire  et  devenue  complète- 
ment inutile  à  résoudre,  dès  qu'il  nous  a  été  posi- 
tivement démontré  que  la  matière  première  de 
l'exploitation  faisait  complètement  défaut. 

Nous  avons  enfin  recherché,  la  question  d'une 
exploitation  de  soufre  étant  résolue  négalivemeot, 
s']l  ne  serait  pas  possible  de  se  dédommager  par 
l'extraction  de  quelqu'autre  minéral  utilement 
exploitable. 

^1!^^         Le  soufr-sulfate  d'alumine  se  trouve  asses  fré- 
quemment associé  au  soufre  dans  le  voisinage  des 


d'ilamlne. 


DE   LA   GUADELOUPE.  l35 

fumarolles  de  la  soufrière,  notamment  dans  la 
fente  Est,  près  du  morne  Napoléon,  et  dans  les 
anciennes  fumarolles  du  Nord-Est;  mais  nulle 
part  ce  minéral  ne  se  présente  en  masses  assez  im- 
portantes pour  suffire  à  une  exploitation  quel- 
conque, et  tout  se  borne  à  des  échantillons  très- 
curieu:(  S0U3 1^  rapport  minéralogique,  mais  com- 
plètement insignifiants  sous  le  rapport  industriel , 
puisque  la  masse  totale,  disséminée  sur  un  grand 
nombre  de  points,  n'équivaudrait  pas  à  a  hecto* 
litres.  La  citerne  qui  nous  avait   été    indiquée 
comme  un  riche  dépôt  de  sous-sulfate  d'alumine 
n'en  contient  aucune  trace;  c'est  un  ancien  cra- 
tère de  forme  conique  tronquée,  situé  à  i  .800  mè- 
tres au  Sud  de  la  soufrière.  Au  sommet  de  la  tron- 
cature se  trouve  un  vaste  entonnoir  de  800  mètres 
environ  de  circonférence  dont  les  parois  sont  in- 
clinées sous  un  angle  de3o  h  38"*,  et  qui  offre  une 
profondeur  d'environ  120  mètres.  La  pente  plus 
abrupte  au  sommet  s'adoucit  progressivement,  et 
l'entonnoir  se  termine  par  une  cavité  de  35  mè- 
tres environ  de  diamètre  pleine  d'une  eau  insi- 
pide. Le  fond  de  ce  lac ,  qui  est  à  8  mètres  de  la 
surface ,  est  garni  de  plantes  en  décomposition , 
les  parois  tant  intérieures  qu'extérieures  sont  re- 
vêtues de  végétation,  de  palmistes  nains,  de  faux 
ananas  et  de  mangles.  Le  sommet  du  cratère  pré- 
sente I  mètre  d^épaisseur  de  terre  végétale.  Dans 
quelques  endroits  les  parois  sont  verticales  et  lais- 
sent apercevoir  la  roche  constituante  du  cône,  qui 
est  un  porphyre  doléritique  de  couleur  rougeàtre, 
mais  on  ne  remarque  nulle  part  la  moindre  trace 
de  soufre  ou  d'alumine  sulfatée. 


l36  SUR    LA   SOUFRIÈRE 


Extrait  du  rapport  de  M.  Jolt,  en  date  du  28  aoUtt  1847. 


Résumant  ce  qui  précède,  on  voit  : 

1*  Que  la  soufrière  de  la  Guadeloupe,  très-cu- 
rieuse au  point  de  vue  géologique ,  n  offre  pourtant 
aucun  intérêt  sous  le  rapport  industriel; 

2*  Qu'elle  ne  présente  à  l'extérieur  que  quel- 
ques échantillons  de  cabinet  sans  valeur  commer- 
ciale, et  que  ses  dégagements  journaliers  sont 
extrêmement  pauvres  en  soufre; 

3*  Que,  suivant  toutes  probabilités,  elle  n*en 
renferme  pas  intérieurement,  et  que,  y  en  eût-il 
d'ailleurs,  la  dureté  de  la  roche  s'opposerait  à  son 
extraction; 

4"*  Qu'elle  ne  présente  enfin,  ni  par  elle-même 
ni  par  ses  environs,  aucun  moyen  d'alimenter  la 
moindre  exploitation. 

Que  lors  même  que  le  minerai  de 

soufre  serait  aussi  riche  et  aussi  abondant  qu'on 
l'avait  annoncé,  son  exploitation  n'en  serait  pas 
moins  ruineuse  pour  ceux  qui  l'entreprendraient, 
en  raison  des  difficultés  de  toute  nature  qu'ils  au- 
raient à  vaincre. 

L'affaire  dont  il  s'agit  n'est  donc  autre  chose 
qu'un  rêve,  une  pure  déception  qui  ne  saurait 
avoir  de  suite,  et  il  faut  louer  la  sagesse  et  la  pru- 
dence que  l'administration  locale  a  su  montrer  à 
cette  occasion.  Lorsqu'on  songe,  en  effet,  qu'il 
s'agissait  ici  de  la  création  d'une  compagnie  au 
capital  de  six:  millions ,  on  ne  peut  s  empêcher 
de  frémira  la  pensée  du  désastre  inévitable  qu'au** 


DE   LA    GUADELOUPE.  l^'] 

raient  essuyé  les  actionnaires  si  la  concession  eût 
été  accordée  sans  examen 

La  peine  et  les  soins  que  M.  Mercier 

a  apportés  dans  l'étude  de  la  soufrière ,  le  talent 
et  la  conscience  dont  il  y  a  fait  preuve^  seraient 
donc  à  regretter  si  Ton  n  envisageait  que  leur  côté 
utile.  Mais  à  part  tout  intérêt  de  science,  et  à  dé* 
faut  de  réussite,  il  avait  à  démontrer  à  son  man- 
dataire le  néant  de  l'entreprise  dans  laquelle  il  vou- 
lait s'engager,  il  avait  à  lui  dessiller  les  yeux  et  à 
détruire  chez  lui  des  convictions  profondes,  s'il 
faut  enjuger  du  moins  par  les  propres  expressions 
de  M.Gailloué.  Dans  ce  rapport  il  ne  pouvait  donc 
mieux  faire  que  d'approfondir  les  choses  et  de 
s'entourer  de  renseignements  précis  et  incontesta- 
bles  


Extraie  du  S*  rapport  de  MM.  DupRénoT  et  Élis  de 
Beauhont,  en  date  du  28  janvier  1848. 


Le  rapport  de  M.  Mercier  confirme  les  rensei- 
gnements que  nous  avons  fait  connaître  d'après 
M.  Deville,  sur  le  gisement  de  soufre  à  la  Guade- 
loupe; toutefois,  les  explorations  qu'il  a  faites  ont 
donné  à  ces  renseignements  plus  de  certitude; 
M.  Mercier  a,  en  outre ,  enrichi  l'histoire  des  vol- 
cans d'une  donnée  toute  nouvelle,  qui  consiste 
dans  l'évaluation  exacte  de  la  production  du  soufre 
amené  au  jour  par  les  fumarolles,  production 
que  Ton  suppose  en  général  beaucoup  plus  grande 
qu'elle  n'est  en  réalité  ;  il  est  à  désirer  que  ces  faits 
ne  soient  pas  perdus  pour  la  science,  nous  pro- 


p|9    sua  LA  sofiFaijEim  d9  i4  otadeloupk. 

p9iQM  »  #Q  coq^éqqence,  d'insérer  le  rapport  dm 
M.  Mercier  d^qs  lea  Annules  des  mines  ;  nou0 
croyons  égaleq:)ent  convenable  de  compléter  cette 

Suplip^tion  en  la  faisant  suivre  de  quelques  eJiptn^îty 
u  rapport  de  M.  Joly» 


l3g    mtmammmm 


Du  travcUl  dynamique  dHun  ouvrier fihur; 


Par  AI.  UEUQY,  Iiwéi|lAiir  dci  faia^. 


Sur  l'invitation  de  M.  le  préfet  du  Nord ,  je  m^ 
suis  rendu  le  lÔ  août  dans  la  filature  de  aotoq  de 
M.  Théodore  Barrois ,  sise  en  la  commune  de  Fives, 
pour  prendre  part  à  des  espériences  ayant  pour 
but  de  constater  le  travail  dynamique  développé 
par  un  ouvrier  fileur  dqrapt  sa  journée. 

Chez  M.  Barrois,  un  fileui:  dq  preipière  classe, 
c'est-à-dire  ayant  fait  ses  preuves  çt  acquis  son 
grade  par  des  services  rendus  et  une  habileté  bien 
reconnue,  conduit  deux  métiers  portant  chacup 
36o  broches.  Il  a  sous  ses  ordres  un  Bleur  de 
deuxième  classe  qui  remplit  habituellement  les 
fonctions  de  rattacheur,  et  qui  au  besoin  est  destin^ 
à  suppléer  le  fileur  n""  i.  Deux  autres  ^att^chems 
desservent  en  outre  les  deux  métiers  qui  soi^t  pfir 
rallèles  et  fonctionnent  en  seps  inverse,  de  tejlç 
sorte  que  qu£^nd  Tun  d'eux  avance  de  manière  ^ 
étirer  le  coton,  lautre  recule  et  enveloppe  le  cotQp 
filé  sur  la  broche. 

Le  fileur,  en  ramenant  le  métier  dans  sa  pra 
miëre  position,  exerce  deux  actions  :  Tune  qq 
consiste  à  pousser  le  chariot  de  la  main  gauche 
tandis  que  de  la  main  droite  il  conduit  une  ma  ni 


l4o  MESURE    DU    TRAVAIL    DYNAMIQUE 

velle  qui  fait  tourner  les  broches  par  le  moyen  île 
poulies,  de  cordes  et  de  tambours. 

Le  dynamomètre  que  nous  avons  employé  ne 
peut  servira  mesurer  que  le  travail  développé  par 
la  main  droite  du  fileur.  Celui  delà  main  gauche 
peut  d'ailleurs  être  négligé  sans  inconvénient;  car 
il  est  très^faible  comparativement  au  premier  à 
cause  de  la  légère  pente  donnée  aux  barres  rou^ 
lantes,  laquelle  est  déterminée  de  manière  à  ce 
que  le  chariot  puisse  se  mouvoir  de  lui-même  par 
1  action  de  la  gravité  sans  aucune  pression  de  la 
part  de  l'ouvrier. 

Ce  dynamomètre  (  PL  /,  fig.  lo)  consiste  tout 
simplement  en  un  ressort  en  spirale  adapté  à  la 
manivelle,  ressort  qui  est  plus  ou  moins  tendu 
suivant  que  Teffort  exercé  est  plui  ou  moins 
grand.  Le  fuseau  qui  forme  l'extrémité  de  la  ma- 
nivelle et  qui  est  serré  par  la  main  du  travailleur 
est  donc  mobile  autour  du  centre  du  ressort, 
et  peut  indiquer,  au  moyen  d'un  style  fixé  à  son 
axe,  la  force  produite  par  Touvrier.  Il  suffit  pour 
cela  d'assujétir  à  la  roue  formant  volant,  qui  est 
représentée^?^.  lo,  un  cadran  sur  lequel  on  marque 
avec  un  burin  des  divisions  correspondantes  aux 
positions  prises  par  la  manivelle  sous  l'action  de 
différents  poids  suspendus  successivement  à  la  cir- 
conférence de  ladite  roue.  Cette  graduation  a  été 
faite  en  ma  présence  avec  tout  le  soin  possible ,  à 
partir  de   i  Jusqu'à  8  kilogrammes. 

L'appareil  ainsi  gradué  a  été  porté  sur  un  mé- 
tier que  l'on  a  fait  fonctionner  plusieurs  fois  pour 
pouvoir  obtenir  une  moyenne  d'une  exactitude 
sufiisante. 

Il  est  résulté  d'une  nombreuse  série  d'essais  que 


DUN    ODVKI£R    FIL6CB.  1^1 

la  pression  produite  par  la  main  de  Fouvrier  peut 
être  exprimée  moyennement  d'une  manière  très- 
approchée  par  3  kilogrammes.  Il  faut  ajouter  que 
ces  expériences  ont  été  faites  lentement,  de  ma- 
nière à  éviter  les  erreurs  qui  auraient  pu  résulter 
dune  trop  grande  vitesse  ou  de  secousses  impri- 
mées à  la  manivelle.  Cette  force  de  3  kilogram- 
mes est  constante  puisqu'elle  équivaut  aux  résis- 
tances opposées  par  le  frottement  des  cordes  et 
des  poulies ,  frottement  qui ,  comme  on  le  sait , 
De  dépend  que  de  la  nature  des  surfaces  de  con- 
tact sans  être  aucunement  fonction  de  la  vitesse  ni 
de  l'étendue  desdites  surfaces;  mais  il  n'en  est 
pas  de  même  de  la  vitesse  et  par  suite  du  travail 
mécanique  de  l'ouvrier.  Le  travail  mécanique  sup- 
pose toujours  en  effet  une  résistance  vaincue  et  un 
chemin  parcouru  ;  et  comme  il  est  proportionnel 
à  chacun  de  ces  deux  éléments,  il  est  aussi  pro- 
portionnel à  leur  produit,  qui,  par  suite,  peut 
lui  servir  de  mesure.  Ainsi,  il  est  clair  que  le 
chemin  parcouru  dans  l'unité  de  temps  par  la  ré- 
sistance que ,  pour  fixer  les  idées,  je  suppose  être 
un  poids  agissant  à  la  circonférence  de  la  roue , 
est  essentiellement  variable,  et  qu'il  est  d'autant 
plus  grand  que  le  diamètre  de  la  broche  ou  de  la 
bobine  sur  laquelle  le  fil  s'enroule  est  plus  petit. 
L'espace  parcouru  par  le  point  d'application  de 
la  résistance  ou  le  nombre  de  tours  de  la  roue 
varie  donc  en  raison  inverse  de  ce  diamètre ,  et 
pour  apprécier  rigoureusement  le  travail  de  l'ou- 
vrier, il  faut  prendre  une  circonférence  moyenne 
entre  toutes  celles  que  forme  le  fil  autour  de  la 
broche,  et  en  déduire  le  nombre  de  tours  que  doit 
faire  cette  broche,   d'après   la    longueur  du  fil 


l4^  IIB8CRB   nt   TRAVAIL   BTKAMIQUE 

qu'elle  doit  recevoir  sur  son  contour  à  chaque 
renvidage.  Or,  si  Ton  conçoit  que  la  bobine  pré- 
sente la  forme  de  trois  cônes  tronqués  opposés 
base  à  base,  on  pourra  parvenir  à  ia  solution  du 
problème  en  faisant  la  somme  des  trois  circonfé- 
rences moyennes  dans  chacun  d'eux,  et  en  divi- 
sait cette  ftomme  par  3. 

A  cet  etfet ,  on  a  mesuré  exactement  les  dimen- 
sions d'une  bobine  (y?^.  I  i)quia  i5o  millimètres  de 
longueur  sur  un  diamètre  maximum  de  38  milli- 
mètres, et  dont  la  broche  a  7  millimètres  de  dia- 
mètre à  la  base  et  5  millimètres  au  sommet.  On 
a  trouvé  pour  le  diamètre  moyen  cherché  i3  mil- 
limètres; et,  piir  suite,  pour  la  circonférence 
moyenne  :  4^*"*-,82.  Or  la  longueur  d'une  ai- 
uillée  étant  de  i",6o  ou  de  1.600  millimètres, 
e  nombre  de  tours  de  la  broche  relatifs  à  la 
circonférence   moyenne  doit  être   exprimé  par 

-7^-5- =:3q,2;  et  comme  1 3  tours  de  broche  cor  rea- 
40,82       ^' 

3o  2 
pondent  h  i  tour  de  roue,  il  faudra -^^!==3^'*'*,oi  5 

t'i 

de  roue  pour  renvider  une  aiguillée  de  fil. 

D'un  auti^ë  côté ,  la  circonférence  de  la  roue 
étaiit  égalé  fc  i**,49»  ^^  ^^^^  jpour  l'espace  par- 
coure! par  le  point  d'application  de  la  résistance  : 
i*,49X  3,010  ou  4*'»49>  ^^  par  conséquent,  le  tra- 
vail dynaftiique  de  l'ouvrier  sera  exprimé  moyen- 
nement par  3x4f49='3,47  kilogrammètres , 
c*est-ii-dire  qu'eu  renvidant  une  aiguillée  sur 
36o  broches ,  Touvrîer  fileur  fait  en  moyenne  le 
méttie  travail  que  s'il  élevait  i3^»'-,47  ^  ^*  hauteur 
d'un  ttiètre. 


i 


Cela  posé,  la  journée  étant  de  1 3  hedres,  «n  fi- 
leur  produit  par  semaine,  en  conduisant  deut  mé** 
tiers  : 

130  kiL  de  fil  du  &<"  ao 
ou  56,2  —  dan""  60 
ou  26,4  —  du  n''  100 
ou    13,8     —     du  n*  140   * 

En  observant  que  i  kilogramme  de  fil  fait  une 
longueur  égale  au  produit  de  2»ooo  mètres  par  le 
numéro,  et  que  les  36o  broches  développent  676 
mètres  à  chaque  aiguillée,  on  peut  facilement 
calculer  le  nombre  aaiguiilées  produites  en  un 
jour  sur  un  métier,  et  par  suite  le  travail  mé- 
canique du  fileur  en  muhipliant  ce  nombre  d'ai- 
guillées par  1 3,47  kilogrammètres. 

On  trouve  ainsi  que  le  travail  journalier  de  Fou- 
vrier  fileur  est  de  : 

28.058  kil.  m.  pour  le  n""    30 
26.280  —      n''    60 

20.582  --      n*  100 

1(.898  —      n*  140 

Maintenant,  il  est  admis  qu'un  manœuvre,  agis- 
sant sur  une  manivelle ,  peut  faire  dans  une  jour- 
née de  8  heures  un  travail  équivalent  à  172.800 
kil.  m. 

Il  en  résulte  donc  que  le  travail  dynamique 
journalier  d'un  fileur  chez  M.  Barrois  est  à  celui 
que  peut  produire  un  manœuvre  agissant  sur  une 
manivelle  dans  le  rapport  de  : 

1  à  6,15  pour  le  n""    30 

1  à  6,57      —      n*    60 

1  à  8,ik       —     n*  100 

1  à  11,5       —      n*  140 


t44      TRAVAIL  DYNAMIQUE  DUK  OUVEIER  FILBUR. 

Telles  sont  les  conclusions  auxquelles  condui- 
sent les  expériences  faites  chez  M.  fiarrois. 

On  a  supposé  que  le  iileur  travaille  i3  heures , 
et  que  le  manœuvre  auquel  on  le  compare  n*ea 
travaille  que  8;  de  sorte  que  si  Ton  calculait  le  tra- 
vail matériel  exécuté  dans  chaque  cas  pendant  le 
même  espace  de  temps ,  on  trouverait  des  diffé- 
rences bien  plus  considérables  encore  que  celles 
que  je  viens  de  signaler. 


i45  • 

NOTICE 

Sur  le  plomb  vanadaté  et  le  vanadate  double  de 
plomb  et  de  cuwré  du  Chili , 

Par  M.  IGIUGB  DOMEIKO. 


Le  terrain  de  porphyre  secondaire  du  Chili, 
daDs  lequel  nous  avons  déjà  signalé  les  mines 
damatgame  d'argent  natif  d'Ârqueros  et  celles 
d  argent  ioduré  de  los  Algodones,  renferme  en 
outre  un  trè^i^he  gisement  de  vanadates  de  plomb 
et  de  cuivre. 

La  mine  dans  laquelle  on  a  découvert  ces  mi- 
néraux, à  la  fin  de  1 845 ,  se  trouve  à  1 3  kilomètres  à 
TEst  des  mines  d'argent  d'Arqueros,  et  est  connue 
sous  le  nom  de  Mina  grande  ou  Mina  delaMar^ 
(jueza;  elle  était  exploitée  au  commencement  de 
ce  siècle  comme  mme  d'argent  et  était  regardée 
comme  l'une  des  plus  riches  du  Chili.  Le  minerai 
extrait  était  très-riche  en  cuivre  et  contenait  de 
l'argent  natif  et  sulfuré;  les  anciens  résidus  d'amal- 
gamation donnent  à  l'essai  environ  0,09  à  o^io  de 
cuivre  et  plus  de  0,001  d'argent.  Il  parait  que 
labandon  de  la  mine  est  dû  à  ce  que  le  minerai 
devint  de  plus  en  plus  plombifère  et  pauvre  en  ar- 
gent au  fur  et  à  mesure  de  l'approfondissement  des 
travaux. 

Un  mineur,  ayant  voulu  récemment  reprendre 
les  travaux  abandonnés,  y  trouva  un  minerai  jaune, 
pesant,  et  il  en  apporta  à  Coquimbo  pour  le  faire 
essayer.  Je  le  trouvai  très-pauvre  en  argent,  mais 
j  y  reconnus  la  présence  du  vanadium. 

Tome  XI F ^  1848.  10 


l46     YANADATR  DOUBU  DB  PLOMB  BT  DB  BBITBB 

Le  iilon  est  un  des  plus  beau3E  du  Chili  ;  il  court 
du  N.  5ç  à  54**  0.,  au  S.  5o  h  54*  E.,  et  plonge  de 
3o  à  40""  au  N.'E.  ;  il  est  trcs-régulier  et  atteint 
en  quelques  endroits  plus  de  2  mètres  de  puissance. 
Il  affleure  sur  une  pente  très-inclinée,  se  montre 
sur  600  à  700  mètres  de  longueur  et  se  perd  au 
fond  d'un  ravin.  Dans  la  profondeur,  les  parois 
du  filon  sont  très-nettes^  tnais  elles  disparaissent 
dans  la  partie  supérieure,  où  le  filon  se  transforme 
en  un  taisceau  de  veines  métallifère^.  La  rocke 
encaissante  est ,  comme  à  Arqueros ,  un  porphyre 
bigarré,  bréchiforme,  aved  tacheâ  brunes,  grises^ 
violacées,  etc.,  et  formant  des  coucher  très-puis-* 
santés.  A  2  kilomètres,  au  Sud  de  Ift  JVMià  Grande, 
on  retrouve  le  calcaire  avec  hyppurites,  que  j'ai 
signalé  dans  un  précédent  mémoire  en  décrivant 
les  mines  d'amalgame  d'argent  natif  d'Arqueros. 
Ce  calcaire  repose  sur  le  porphyre  bigarré  et  ren- 
ferme les  mêmes  peignes  et  les  mêmes  gryphéeâ 

u'on  retrouve  dans  tout  le  groupe  argilo-calcaire 

u  terrain  secondaire  des  Andes. 
A  l'affleurement,  outre  de  grosses  veities  et 
massesallongées  d'oxyde  de  fer  rouge  et  compacte, 
on  ne  rencontre  guère  que  des  veinules  très-minces 
et  tt^s-irrégulières  d'hydrosilicates  et  de  carbonates 
vert  et  bleu  de  cuivre,  avec  gangue  siliceuse  et  fet^ 
rugineuse  contenant  beaucoup  de  sulfate  de  bary tis 
lamellaire.  Le  minerai  de  cuivre  renferme  seul  de 
l'argent,  qui  s'y  trouve  à  létat  natif  oti  de  chlo- 
rure. A  une  faible  profondeur,  la  proportion  d6 
sulfate  de  bai^yte  lamellaire  augmenté,  et  on  ren- 
contre des  véibules  et  ro.^nons  disséminée  de  cui- 
vre sulfuré  argentifère,  de  cuivre  gris  et  de  cUivrè 
panaché.  Plus  bas,  le  filon  pretid  plus  de  régula- 
rité et  présente  des  salbandes  d'argile,  le  sulfate 


3 


ET  TAITADATE  DE  PLOHB,  bû  CÀIlt.  l^'] 

de  baryte  diminue  et  la  proportion  de  plomb  aug- 
mente. 

G*est  k  peu  ^rès  à  80  mètres  au-dessous  des  Vanadato 
aiQeurements  supérieurs  du  filon,  prés  du  ravin  de  plomb, 
où  ce  filon  se  perd  et  à  2  ou  3  mètres  seulement 
do  sol ,  qu'on  a  trouvé  une  masse  de  plgmb  chloro- 
arséàîaté  et  phosphaté,  renfermant  environ  2  p.  0/0 
d*acide  vanadique.  Lé  filon,  dans  cet  endroit,  a 
plus  d'un  mètre  de  largeur;  il  est  bien  régulier, 
présente  des  salbandes  d'argile  ferrugineuse  et  une 
puissance  de  minerai  d'environ  o'^ySo.  II  paraîtrait, 
d'après  le  dire  des  mineurs,  que  la  puissance  du 
minerai  augmente  beaucoup  à  une  faible  profon- 
deur. 

Ce  minerai  est  d'un  jaune  sale,  quelquefois  d*un 
jaune  de  soufre  ou  légèrement  orangé  ou  verdâtre  ; 
sa  poussière  est  d'un  blanc-jaunâtre;  sa  texture  est 
compacte,  tantôt  légèrement  terreuse,  tantôt  pré- 
sentant un  faible  éclat  résineux.  Il  est  caractérisé 
par  des  cavités  nombreuses  et  très-irrégulières, 
dont  l'intérieur  est  toujours  enduit  d'une  matière 
brunâtre  et  présente  souvent  des  concrétions  glo- 
buliformes:  on  distingue  aussi  quelquefois  dans  la 
masse  des  parties  verdâtres,  terreuses,  colorées 
par  du  carbonate  de  cuivre  et  du  plomb  carbonate 
nlanc. 

Au  chalumeau ,  le  minéral  fond  avec  bouillon- 
nement en  une  scorie  métallique  grise,  légèrement 
boursouflée,  en  donnant  une  teinte  bleuâtre  à  la 
flamme.  Sur  le  charbon,  avec  addition  de  carbo- 
nate de  soude,  on  obtient  un  bouton  de  plomb 
farfaitement  malléable  et  une  scorie  gris-jaunâtre. 
ondu  sur  un  fil  de  platine,  avec  le  sel  de  phos- 
phore^  il  donne  une  perle  transparente  qui  prend 
nne belle  couleur  verte  au  dard  intérieur  et  devient 


f  48     VANAUATB  DOUBLB  Dfi  PLOMB  ET  DB  CUIVRB 

brun-jaunfttre  à  la  flamme  extérieure  ;  dans  le  ma- 
tras,  il  donne  un  peu  d'eau  provenant  de  la  gangue 
argileuse;  dans  le  tube  ouvert ,  on  n'a  également 
aucun  sublimé. 

Lacide^  nitrique  étendu  le  dissout  facilement, 
même  à  froid,  aans  produire  d'efifervescence  ni  de 
vapeurs  ni  treuses,  en  ne  laissant  pour  résidu  qu'un 
peu  de  matière  brunâtre  ou  roueeàtre  et  gélati- 
neuse. L'acide  acétique  n'a  sur  lui  aucune  action. 
L'attaque  par  l'acide  sulfurique  y  démontre  l'ab- 
sence du  fluor. 

Voici  le  procédé  qui  nous  a  le  mieux  réussi  pour 
l'analyse  de  ce  minéral  : 

On  attaque  i  froid,  par  l'acide  nitrique  faible, 
la  matière  préalablement  réduite  en  poudre  im- 
palpable. On  laisse  digérer  vin^t-quatre  heures. 
On  chauffe  légèrement  et  on  filtre  pour  séparer 
l'argile  ferrifère  non  attaquée.  On  dose  le  chlore 

Far  le  nitrate  d'argent,  dont  on  précipite  ensuite 
excès  par  quelques  gouttes  d'acide  hydrochlo- 
rique.  On  précipite  ensuite  la  majeure  partie  du 
plomb  par  1  acide  sulfurique,  on  étend  de  neaucoup 
d'eau  la  liqueur  filtrée,  on  y  fait  passer  de  l'hydro- 
gène sul  furé  ii  froid ,  et  l'on  s'arrête  dès  que  le  plomb 

et  le  cuivre  sont  précipités;  on  filtre,  on  sature 
d'hydrogène  sulfuré  en  chauffant  à  plusieurs  re- 
prises, et  on  précipite  ainsi  l'arsenic.  On  évapore  à 
siccité  la  liqueur  filtrée  ;  en  réduisant  le  résidu  dans 
de  facide  nitrique  étendu  et  chaud,  on  étend 
d'eau  et  on  précipite  par  un  excès  d'ammoniaque 
des  phosphates  de  chaux,  de  zircone,  de  fer  et 
d'alumine  (A).  La  liqueur  filtrée  est  concentrée, 
puis  on  y  plonge  un  cristal  de  sel  ammoniac,  et 
on  y  ajoute  quelques  gouttes  d'ammoniaque.  Le 
vanadium  se  précipite  immédiatement  à  I  état  de 


ET  TANADATE  DE  PLOMB,   DU  CHILI.  I49 

vanadate  d'ammoniaque  que  Ton  recueille  sur  un 
filtre  et  qu  on  lave  d'abord  avec  une  solution  sa- 
turée de  sel  ammoniac,  puis  avec  de  Talcool.  Les 
liqueurs  chargées  de  sel  ammoniac  sont  évaporées 
et  légèrement  calcinées.  On  reprend  ensuite  par 
Feau  oui  sépare  un  peu  de  silice,  et  on  dose  l'acide 
phospnorique  par  le  fer  suivant  le  procédé  de 
M.  Berthier.  Quant  au  précipité  (A)y  s'il  renferme 
une  Quantité  notable  de  vanadium,  ou  le  redissout 
dansVacide  nitrique  et  on  le  précipite  de  nouveau 
par  un  excès  d'ammoniaque,  etc.  Dans  le  cas  con- 
traire, on  le  fond  avec  une  partie  de  silice  et  3  p. 
de  carbonate  de  soude ,  et  on  reprend  par  l'eau  ; 
on  recherche  l'acide  phosphorique  dans  la  liqueur 
alcaline ,  et  on  analyse  le  résidu  insoluble  composé 
de  silice,  alumine,  chaux,  oxyde  de  fer  et  zir- 
cône. 
La  moyenne  de  plusieurs  analyses  a  donné  : 

ÎSSÎ:  l%n\  Chlorure  de  plomb.  ...    0,0905 

Oxyde  de  plomb 0,5831 

Oxyde  de  cuivre. 0,(M)92 

Acide  arsénique 0,1155 

Acide  phospboriqae .  0,0513 

Adde  vanadique 0,0186 

Chaax 0,0796 

Alumine,  xircooe  (?  ) ,  traces  d'oxyde  de  fer.  0,01 1 0 

Argile 0,0200 

Perte  an  fea  (ean) *  •  .  .  0,0112 

0,9900 

La  présence  du  enivre  dans  le  minerai  ci-dessus    Vmidaie  de 
me  conduisit  à  chercher  s*il  ne  se  trouvait  pas ,  Jjj|*  ••  *  •"*' 
parmi  les  minéraux  qui  raccompagnaient,  du  va- 
nadate  de  cuivre,  minéral  dont  1  existence  avait 
déjà  été  constatée  en  Sibérie. 


1 50  TÂNADATE  DOUBLE  H^  PLOMB  ET  DE  COIYRB 

J*ai  d*abord  examiné  les  parties  vertes,  ter- 
reuses, qui  se  trouvent  associées  aux  traces  de  va- 
uadium.  Les  minerais  oxydés  que  Ton  trouve  aux 
aiSeuremeots  du  filon  n'en  renferment  pas  davan- 
tage. J'allais  renoncer  à  Texamen  ultérieur  des 
produits  de  cette  mine,  lorsque  par  hasard,  en 
essayant  la  partie  brun-noiritre  que  j'avais  prise 

Eour  une  gangue  argileuse  ferrifère,  je  la  trouvai 
eaucoup  plus  riche  çn  ^cif^ey^naçliqueque  lemi« 
^erai  jaun^. 

Cette  substancQ  est  amorphe,  poreusç, peinte, 
d'un  brun-noirâtre  plu9  ou  moins  foncé  et  d'une 
te^^ture compacte  ou  terreuse;  elle  fond  k  la  flamme 
d'une  bougie,  en  une  perle  noire ,  un  pevi  bour- 
souflée. Au  chalumeau ,  elle  donne  une  pçrle  verte 
avçc  le  sel  de  phosphore,  tm  globule  de  plomb 
cuivreux  sur  le  charbon,  et  un  peu  d'eau  dan$  le 
matras*  Elle  est  asse^  tendre,  et  sa  poudre  est 
jaune-brunâtre.  Elle  tapisse  les  cavités  du  minerai 
arsénio-phosphaté  jaune,  et  se  trouve  fréquem- 
ment associée  à  des  carbonates  de  plomb  et  de 
cuivre  amorphes.  A  la  simple  vue,  on  la  confon- 
drait avec  de  Fhydrate  de  fer,  dont  elle  diffère 
surtout  par  sa  grande  fusibilité,  sa  grande  solubi- 
lité dans  l'acide  nitrique  faible,  sa  réaction  au 
chalumeau,  etc. 

Voici  les  résultats  de  Tanalyse  de  deux  échan- 
tillons différents  : 


ET  YANADATE  DE  PLOMB ^  DU  CHILI.  l5l 

(I)  (H)       Oxygène. 

Oxyde  de  plomb 0,549  0,5197    0,0372 

Oxyde  de  cuivre 0,146  0,1697    0,0342 

Acide  Tanadique 0,135  0,1333    0,0346 

Acide  arséoîqae 0,046  0,0468 

Acide  phosphorique. 0,006  0,0068 

Chlorure  de  plomb ,  0,003  0,0037 

Silice  (?) '  0,010  0,0133 

Chaax 0,005  0,0058 

Oxyde  de  fer,  alumine ,  etc.  .    0,035  0,0342 

Résida  argileux 0^010  0,0152 

Perte  au  feu  (eau) 0,027  0,0270 

0,972    0,9755 

Diaprés  ces  résultats ,  je  suis  porté  à  croire  que 
le  minéral  ci-dessus  renferme  un  sous-vanadate 
double  de  plomb  et  de  cuivre  dont  la  composition 
se  rapproche  de  la  formule 

Pb«V-hCu«V  ou  Pb*V  +  Cu'V. 


i53 


KEHOIRE 


Sur  le  terrain  tertiaire  et  les  lignes  (tancien 
nii^eau  de  F  Océan  du  Sud,  aux  environs  de 
Coquimbo  {Chili). 


Le  terrain  tertiaire  de  la  partie  septentrionale 
des  Andes  se  montre  aux  embouchures  de  toutes 
les  vallées  transversales  du  système  des  Andes.  Il 
remplit  le  fond  des  anciennes  baies  et  des  golfes 
qui  se  sont  desséchés  par  suite  du  soulèvement  de 
la  côte.  Indépendamment  de  ce  terrain ,  on  trouve 
dans  plusieurs  vallées  plus  ou  moins  étroites,  dans 
rintérieur  des  Andes ,  des  dépôts  modernes  rem- 
plissant de  véritables  bassins,  et  qui  se  montrent 
actuellement  bien  au-dessus  du  niveau  des  rivières 
et  torrents  qui  les  traversent.  Ces  dépôts,  mis  à 
sec  probablement  par  suite  de  la  destruction  des 
anciennes  digues  rocheuses  «  sont  ordinairement 
de  peu  d'étendue,  et  rien  n'annonce  qu'ils  soient 
absolument  du  même  âge  géologique  que  le  ter- 
rain *terti  aire  delà  côte. 

La  yille  de  Coquimbo ,  située  à  i  a  kilomètres 
do  port  du  même  nom,  et  à  i  kilomètre  de  la  mer, 
se  trouve  au  centre  d'une  ancienne  baie  qui  avait 
à  peu  près  la  même  forme  que  la  baie  actuelle 
(PLlI.Jig.t). 

La  surface  du  terrain  abandonné  par  cette  an- 
cienue  baie  s'élève  par  étages ,  sous  forme  d'un 
vaste  amphithéâtre  présentant  des  lignes  d'érosion 


l54  TERRAINS   TERTIAIRES 

h  couches  elliptiques  et  concentriques  du  rivage 
actuel.  Il  y  en  a  quatre  bien  visibles  qui  aboutis- 
sent aux  extrémités  du  grand  arc  de  la  baie  mo- 
derne, et  qui  ne  sont  interrompues  que  parla 
greiade  vallée  transversale  deCoquimboqui  coupe 
tout  le  terrain  tertiaire,  et  sur  les  flancs  ga^onoé^  et 
fortement  inclinés  de  laquelle,  les  étages  ci-dessus 
forment  autant  de  terrasses  presque  horizon- 
tales. 

Uétage  inférieur  n^est,  près  du  bord  de  la  baie, 
qu'à  2  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  haute  mer 
(PL  II ^Ji^.  2);  il  s'élève  insensiblement,  et,  aune 
distance  de  800  à  goo  mètres,  il  atteint  une  alti- 
tude de  6  à  7  mètres  ;  le  long  du  rivage,  il  est  recou- 
vert de  dunes  dont  la  hauteur  atteint  rarement  6 
à  7  mètres  au-dessus  du  niveau  moyen  deTOcéan. 
Ces  dunes  se  montrent  seulement  sur  la  partie 
N.-E.  de  la  plage,  c'est-à-dire  sur  celle  qui  se 
trouve  le  plus  exposée  aux  vents  de  S.-O, ,  qui  pré- 
dominent sur  toute  la  côte  du  Chili  et  soufflent 
presque  constamment  pendant  le  printemps ,  l'été 
et  l'automne.  La  surface  de  cet  étage  est  en  partie 
couverte  de  lacs  et  de  marais,  et  en  partie  de  co- 
quillages des  mêmes  espèces  que  ceux  rejetés  sur 
la  plage  actuelle.  Il  est,  du  reste,  au  niveau  des 
alluvions  modernes  de  la  rivière  et  du  fond  de  la 
vallée  transversale  de  Coquimbo,  et  entièrement 
composé  d'alluvions  très-modernes,  partie  ma- 
rines, partie  d'eau  douce.  Il  fut  presque  en  entier 
inondé  lors  du  débordement  accidentel  de  la  ri- 
vière en  i835.  Une  pente  très- brusque  conduit 
du  premier  étage  au  second ,  qui  est  ii  i^  mètces 
environ  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  et  sur  le- 

auel  se  trouvent  la  ville  de  Coquimbo  et  le  village 
e  Pampa.  Il  présente,  vis-à-vis  des  dunes  ac* 


DK   COQUIMBO   (CHIU)*  9  55 

tuelles ,  des  collines  allongées  ou  dune^  anciennes. 

Le  second  étage  est  formé  de  couches  régulières, 
horizontales,  dont  la  composition  varie  sur  le 
pourtour  de  la  baie.  Près  de  la  vallée  de  Ca- 
quimbo,  ces  couches  se  composent  de  matières 
de  transport  de  même  nature  que  celles  que  la 
rivière  charrie  actuellennent,  de  poudingues  à 
cailloux  roulési  de  graviers  et  de  sables;  quelques- 
unes  sont  très-solides  et  cimentées  nar  de  l'argile 
durcie.  Plus  on  s'éloigne  de  cette  vallée  transver- 
sale, soit  vers  le  Nord ,  ^oit  vers  le  Sud,  plu5  les 
roches  de  cet  étage  prennent  I9  caractère  de  dé- 
pôts lents,  avec  coquilles  fossiles  bien  copservée^. 

En  examinant  ces  dépôts  à  l'extrémité  Sud  de  la 
baie,  au  port  même  de  Coquimbo,  à  l'endroit 
(N,y?^.  0  qui  a  toujours  dû  être  le  mieux  abrité 
contre  Tenet  des  vents  et  des  eaux  de  la  rivière  ^ 
on  les  trouve  composés,  en  allant  de  bas  en  haut, 
de  la  manière  suivante  : 

à)  Ck)uche  solide,  de  3  à  4  naètres  de  puissance 

Eres  du  port,  en  grande  partie  formée  d'énormes 
uitres  silicifiées,  dont  quelques-unes  ont  de  3o 
à  40  centimètres  de  diamètre,  et  qui  repose  sur 
le  granité.  Les  grandes  huîtres,  à  forme  tantôt 
ronde,  tantôt  irrégulière,  à  test  très-épais  et  à 
charnière  oblongue,  sont  accompagnées  d'hut- 
très  (<x)  plus  petites,  de  5  à  6  centimètres  de  dia- 
mètre ,  presque  circulaires  et  dont  le  test  mince  est 
hérissé  de  petites  pointes  :  ces  deux  espèces  d*hut- 
tres  ne  se  retrouvent  pas  parmi  les  edpèces  vivantes 
delà  baie  deCoquimbo. 

b)  Couches,  de  6  à  7  mètres,  de  sables  grossiers 
jaunes  et  rougeàtres,  avec  coquilles  appartenait 
aux  genres  buccin,  ampulaire ,  balane,  etc. 

c)  Couche  de  ^able  marneux  très-fo£îs^ilifère , 


l56  TERRAINS    TERTIAIRES 

contenant  des  peignes,  solens ,  moules ,  balanes , 
olives,  cônes,  patelles,  fissurelles  et  conchalepas, 
appartenant  aux  mêmes  espèces  qui  vivent  actuel- 
lement dans  la  baie  et  que  la  mer  rejette  chaque 
joar  sur  la  plage. 

d)  Sable  fin,  semblable  à  celui  de  la  plage, 
renfermant  des  débris  des  mêmes  bivalves  (donax 
chilensis)  qui  vivent  dans  le  sable  de  la  plage  à 
une  faible  profondeur ,  et  présentant  près  des 
bords  de  la  naie  une  surface  plane  et  bien  unie. 

Le  second  étage  présente  les  mêmes  caractères 
à  son  extrémité  Nord,  de  Fautre  côté  de  la  baie, 
sauf  que  Ton  n'y  retrouve  pas  la  couche  inférieure  (a) 
à  grandes  huîtres. 

En  s'éloignant  de  la  baie ,  la  surface  du  second 
étage,  tout  en  s'élevant  insensiblement  du  côté  de 
TEst,  présente  quelques  arêtes  plus  ou  moins  sail- 
lantes qui  marquent  Texistence  d'étages  intermé- 
diaires peu  prononcés  ;  on  en  rencontre  ainsi  une, 
et  dans  quelques  endroits  deux,  avant  d'arriver 
au  talus  formé  par  le  troisième  étage,  qui  atteint 
en  ce  point  une  altitude  de  36  à  37  mètres.  Cet 
étage,  ainsi  que  le  quatrième  dont  l'altitude  est 
de  57  à  58  mètres,  présente  la  même  composition 
de  terrain  et  la  même  configuration  extérieureque 
le  deuxième  étage. 

Voici  la  coupe  de  l'étage  supérieur  à  son  extré- 
mité Sud,  fournie  par  les  escarpements  qui  se 
montrent  en  face  du  port ,  dans  l'intérieur  du 
ravin  des  Perroquets  (Quebrada  de  los  Loros), 
en  allant  de  haut  en  bas  : 

A.  LU  de  sable  argileux. 

B.  Marnes  fossilifères  terreuses,  blanches  ou        m. 
ocreuses,  sans  fossiles 1,20 


DE    COQUIMBO    (cHiLl).  1 57 

C.  Sable  ooquillicr,  avec  Ténus,  donax  chi- 
lîensis,  calyplrées,  crépîdales,  DaviceUes(?) 

bien  conservées  ;  mêmes  espèces  qu'on  ren-         "■. 
contre  sur  la  plage  de  la  baie  actuelle.  .  .  1,30 

D.  Couches  calcaires  solides  (loza) ,  renfermant 
une  énorme  quantité  de  balanes,  de  turri- 
kttes ,  de  buccins,  etc. ,  et  exploitées  comme 

pierre  de  construction 4,00 

E.  Sables  de  diverses  couleurs,  traversés  par 
des  lits  de  dépôts  marneux  et  des  bancs  de 
peignes  qui  s'y  trouvent  en  place  dans  leur 
position  naturelle  et  accompagnés  de  petites 
buttres  dont  Tespèce  ne  se  retrouve  pas  dans 

la  baie  actuelle 11,00 

F.  Sables  renfermant,  outre  les  fossiles  précé- 
dents, une  espèce  de  térébratule  que  Ton  re- 
trouve vivante  dans  la  baie  de  Playa-Blanca 
à  une  profondeur  considérable ,  et  des  buttres 
rondes  de  l'espèce  a  qui  accompagne  les 
grandes  buttres  de  Tétage  inrérieur 4,00 

G.  Couches  solides  argilo-calcaires  renfermant 
une  grande  espèce  de  murex,  qu'on  ne  re- 
trouve pas  parmi  les  espèces  de  la  baie  de 
Goquimbo 2,50 

H.  Couches  solides  calcaires,  sablonneuses, 
dont  quelques-unes  sont  presque  entière- 
ment composées  de  moules  de  bivalves  pri- 
vées de  leurs  tests  ;  d'autres  de  moules  deso- 
lens,  debalanes,  etc 6,50 

R.  Mêmes  couches  alternant  avec  des  couches 
marneuses  non  fossilifères,  et  s'appuyantsur 
une  masse  porphyroïde  qui  appartient  au 
terrain  granitique  de  la  c6te,  qui  se  trouve 
ici  bien  au-dessous  du  niveau  des  deux  pre- 
miers étages.  5,00à6,00 

Voici  une  autre  coupe  du  même  terrain  prise  à 
peu  près  à  5oo  mètres  plus  au  Nord ,  prés  des 


lS8  TERRAINS   TERTIAIRES 

carrières  dont  on  retire  la  pierre  de  construction 
(loza),  à  la  limite  orientale  de  ce  terrain: 

Marnes  terreuses  sans  fossiles. 

Loza  y  pierre  presque  exclusivement  composée  de  dé* 
bris  de  coquilles  analogues  à  celles  de  la  plage. 

Couches  à  balanes ,  analogues  à  celles  des  couches  E 
et  F  de  la  couche  précédente. 

Couche  F  à  térébratules  et  huîtres  rondes  de  l'espèce  ou 

Porphyre  appartenant  au  terrain  granitique  de  la  côte. 

Tout  ce  système  de  couches  composant  les  deux 
étages  les  plus  élevés  du  terrain  tertiaire ,  change 
de  nature  en  s'avançant  vers  le  milieu  de  Fan- 
cienne  baie,  et  au  Nord,  de  Tautre  côté  de  la 
rivière  on  ne  retrouve  plus  que  des  lambeaux  de 
ces  couches  argilo-^calcaires  subordonnées  aux 
grandes  masses  de  sables  qui  y  prédominent. 

L'ensemble  de  ce  qui  précède  nous  conduitaux 
conséquences  suivantes  : 

Tout  le  terrain  tertiaire  des  environs  de  Co* 
quimbo  est  de  formation  très-moderne  et  récem- 
ment sorti  du  sein  de  TOcéan. 
.  Son  soulèvement  a  dû  s'opérer  suivant  une  di- 
rection plus  ou  moins  normale  à  celle  des  Andeâ , 
de  telle  manière  qu'à  la  première  secousse  qui 
donna  lieu  à  ce  mouvement  ascensionnel  de  la 
côte»  Peau  manqua  dans  plusieurs  vallées  longitu- 
dinales du  littoral  des  Cordillères. 

De  très-légères  variations  ont  dû  survenir  de- 
puis ce  temps  dans  l'organisation  des  espèces  ani- 
males qui  ont  vécu  dans  la  mer  près  de  cette  côte, 
et  il  est  à  présumer  qu'il  n'y  a  pas  eu  depuis  de 
changements  notables  dans  le  climat.  L'absence 
de  dépôts  de  lignites,  et  en  général  de  restes  végé- 
taux, dans  ce  terrain  tertiaire  du  Nord  du  Chili , 
tandis  qu'on  en  trouve  en  grande  abondance  dans 


DE   COQUimtO   (CHlLl).  iSq 

le  terrain  tertiaire  de  la  partie  méridionale  de  la 
même  côte,  tient  probablement  à  ce  que,  même 
ï  l'époque  de  la  formation  de  ces  terrains ,  il 
pleuvait,  comme  de  tios  jours,  beaucoup  dans  le 
Sud ,  et  il  régnait  la  même  aridité  dans  le  Nord. 
Les  sables  et  dunes  sablonneuses  qui  prédominent 
aùt  bords  de  toutes  les  terrasses  dans  la  partie 
Nord-Est  du  terrain,  et  qui  manquent  ou  sont  à 
peine  perceptibles  à  Textrémité  ^ud,  démontrent 
^ue,  pendant  la  période  de  formation  de  ce  ter- 
rain ,  les  mêmes  vents  du  S.  et  du  S.-O,  ont  toih- 
jours  régné  sur  cette  côte. 

Enfin,  la  disposition  en  gradins  de  la  surface  de 
ce  terrain  est  une  preuve  de  Tirrégularité  du  mou- 
vement ascensionnel  de  la  côte.  Reste  à  savoir  si 
les  quatre  lignes  d'anci^  niveau  bien  caractéri- 
sées quVlle  présente,  correspondent  k  quatre  épo- 
ques d'une  ascension  plus  rapide  que  l'ascension 
continuelle  à  laquelle  on  supposerait  soumise 
cette  côte ,  ou  bien  à  quatre  époques  d*un  repos 
prolongé. 

Si  les  pentes  rapides  que  Ton  remarque  au  pas- 
sage d'tin  étage  à  un  autre  provenaient  de  soulève- 
ments brusques  et  instantanés  de  la  côte,  on  de- 
trait  observer  des  dislocations,  des  failles  et  des 
fractures  dans  les  couches  calcaires  marneuses, 
tandis  qu'au  contraire  celles-ci  se  montrent  en  gé- 
néral intactes,  horizontales,  $aus  glissements  ni 
ruptures  dans  tout  le  contour  de  la  baie.  Dans  la 
même  hypothèse,  on  trouverait  probablement  k 
la  partie  supérieure  de  l'un  ou  l'autre  de  ces  étages 
des  couches  à  térébratules  et  autres  espèces  vivant 
à  de  grandes  profondeurs  dans  la  baie;  loin  de  là, 
on  n'y  rencontre ,  en  général ,  que  du  sable  fin  ou 
des  lits  de  marnes  terreuses  qui  n  ont  pu  se  dépo^ 


l60  TERRAINS   TERTIAIRES 

ser  que  pendant  une  période  de  calme  ou  de  mou- 
vement très- lent. 

Enfin  f  les  restes  d'anciennes  dunes  et  les  débris 
de  coquilles  semblables  à  celles  de  la  plage  actuelle 
nous  portent,  avec  les  faits  ci-dessus^  pour  expli- 
quer la*  formation  des  pentes  très-douces  des  quatre 
étages  du  terrain  tertiaire  de  Coquimbo  et  des 
trois  talus  intermédiaires  qui  relient  ces  étages,  à 
admettre  que  dans  le  mouvement  ascensionnel  de 
la  côte  il  y  a  eu  quatre  longues  périodes  d'un  mou- 
vement extrêmement  lent  et  trois  courtes  périodes 
d'un  soulèvement  beaucoup  plus  rapide. 

Je  ne  doute  pas  qu'une  étude  approfondie  de 
ce  terrain  sur  différents  points  de  la  côte  du  Chili, 
l'examen  des  roches  et  des  fossiles  qu'il  renferme, 
le  nivellement  des  différents  étages  qu'il  pré- 
sente, etc. ,  ne  permetteift  de  résoudre  positive- 
ment la  question  qui  nous  occupe  et  ne  fournissent 
des  données  d'une  haute  importance  ponr  la  géo- 
logie. Partout  où  j'ai  eu  l'occasion  de  voir  ce  terrain 
sur  la  côte  septentrionale  du  Chili,  j'^  ai  reconnu  : 
1®  l'existence  d'un  même  nombre  d'étages  situés  à 
la  même  hauteur  au-dessus  du  niveau  de  l'Océan  ; 
3*  les  mêmes  roches,  les  mêmes  fossiles  et  la  même 
altitude  pour  les  couches  calcaires  de  loza  et  les 
sables  marneux. 

II  est  donc  évident  que  le  soulèvement  pro- 
gressif de  la  côte  de  l'océan  Pacifique  est  un  phé- 
nomène récent  et  qui  s'étend  sur  une  grande  éten- 
due de  côtes. 

Il  est  à  remarquer  que  des  faits  analogues  ont 
été  observés  sur  des  points  très-éloignés  de  l'autre 
hémisphère.  Ainsi,  Mac-CuUoch,  en  parlant  des 
paraltel  roads  de  Glen-Roy,  en  Ecosse,  dit  qu'il 
n'y  a  que  quatre  de  ces  terrasses  qui  soient  bien 


DE    GOQTJIMBO   (CHlLl).  l6l 

yisibles  et  la  description  qu*il  en  donne  peut  en- 
tièrement s'appliquer ,  du  moins  quant  à  la  confi- 
guration extérieure,  aux  terrasses  de  la  côte  du 
Chili.  M.  Bravais ,  dans  son  mémoire  sur  les  lignes 
d*ancien  niveau  de  la  mer  dans  le  Finmark ,  com- 
mence par  déterminer  deux  lignes  principales  de 
ces  terrasses,  et  en  mentionne  ensuitedeux  autres, 
Tune  qu'il  considère  comme  ligne  moyenne  ^ 
Fautre  comme  séparant  la  ligne  inférieure  d*avec 
le  rivage  actuel  de  la  mer.  M.  Siljestrôm  a  égale- 
ment mesuré  Taltitude  de  trois  terrasses  superpo- 
sées, par  69"  40'  de  latitude  ,  vis-à-vis  de  Tromsôé , 
dans  le  Tromssund.  Nous  pensons  qu  il  n'est  pas 
sans  intérêt  de  rapprocher  ici  les  diverses  mesures 
de  hauteur  prises  sur  les  côtes  de  Scandinavie  par 
MM.  Bravais  et  Siljestrôm  des  mesures  analogues 
que  j'ai  prises  sur  la  côte  du  Chili ,  près  de  Co- 
quimbo. 

TromsOe,         Altenfiord,       Coquimbo, 
par  par  par 

M.  SiUeskrOiD.      M.  Bravais.     M.  Doroeyko. 

Ligne  snpérieare. . 
Ligne  moyenne. .  . 
Ligne  inférienre.  . 
Ligne  de  séparation 
d'avec  la  plage.  • 
Niveau  de  la  mer. . 

,  On  sait ,  en  outre  y  que  dans  le  Lochaber,  en 
Ecosse  y  on  compte  quatre  étages  d'ancien  niveau  : 
le  capitaine  Yetch  en  a  compté  six  ou  sept  dans 
Vile  de  Jura;  M.  Eugène  Robert  en  a  vu  jusqu'à 
sept  ou  huit  dans  l'île  de  Rolfsôe  (  1  ). 


m. 
67,0 

45,5 

17,2 

m. 
67,4 

40,5 

'   27,7 

m. 
57,6 

36,8 

14,3 

0,0 

10,0 
0,0 

7,3 
0,0 

(1)  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences,  31  oc- 
Tome    XIFy     1848.  Il 


l63  TERRAINS  TERTIAIRES  DE  GOQ0IMBO. 

Bien  que  ces  lignes  de  séjour  moderne  des 
eaux,  observées  &  des  distances  si  considérables, 
se  montrent  à  des  niveaux  très*inéf;aux ,  et  que, 
comme  M.  Bravais  Ta  démontré^  elles  présentent 
desondulations  senstblessur  une  mémecôte;  cepen- 
dant le  nombre  de  ces  lignes  étant  toujours  très- 
limité  et  se  répétant  sur  des  côtes  très-éloignées, 
BOUS  sommes  conduits  à  penser  qu  en  général  les 
phénomènes  de  cette  nature,  loin  de  dépendre  de 
circonstances  locales ,  tietinent  à  des  causes  qui  in- 
fluent sur  les  grandes  révolutions  du  globe  ter- 
restre et  qui  agissent  sur  les  deux  hémisphères  à 
la  fois. 

tobre  1842.  —  Rapport  sur  un  mémoire  de  M.  Bravais, 
relatif  aux  lignes  d'ancien  niveau  dans  le  Finmaric.  (Com- 
missaires MM.  Biot^  LiouvlUe;  Éliede  Beaumont,  rap- 
porteur.) 


dÉiBËBâtaii^fe!dâMâp   î63 


BlÉnoIRE 

Sur  la  composition  géologique  du  Chili  ^  à  là 
latitude  de  Côncepcion,  depuis  la  baie  de 
Talcahuatio  jusqu'au  sommet  de  la  cordillère 
de  Pichachen,  comprenant  la  description  du 
uolcah  dAntucoi 

Pif  M.  iGNAbB  DOKEtKO. 


PREMIÈRE  PARTIE.  —  Description  géologique  do 
Chili,  à  la  LAtïTODE  de  Concepgion,  depuis  la  mer 
jusqu'au  pied  du  -volcan  d'ântuco. 

$1''.  Baie  de  Talcahuano. 

La  baie  de  Talcahuano  est  un  des  plus  beaux    parallèle  entra 
endroits  de  la  côte  du  Chili,  et  ses  rivafi;es  pré«I«*  terrains  de  la 
sentent  beaucoup  d  intérêt  pour  la  science.  LechUieties  ter- 
géologue  qui  a  étudié  les  principaux  terrains  du^î?^'*™*"^ 
nord  du  Chili  croit,  en  arrivant  dans  cette  loca- 
lité, se  trouver  au  milieu  de  terrains  tout  à  fait 
différents  de  ceux  qu'il   a   vus   dans  les  baies 
de  Tongay,  de    Coquimbo,  de   Copiapo,  etc. 
Les  rocnes,  qui  sont  très-abondantes    dans   le 
nord,  ne  se  retrouvent  ici  qu'accidentellement, 
et  réciproquement  celles  qui  prédominent  entre 
Concepcion  et  Talcahuano  sont  à  peine  connues 
dans  le  nord. 

Cependant  un  examen  attentif  de  la  nature  de 
ces  roches,  de  leur  configuration  extérieure  et  de 
la  situation  qu'elles  occupent  relativement  à  Ten- 
semble  du  svstème  des  Andes,  montre  que  la 
différence  qui  existe  entre  ces  divers  terrains  des 


]64         COMPOSITION  GÉOLOGIQUE  BU  GHIU 

côtes  du  Nord  et  du  Sud  du  Chili  ne  consiste 
que  dans  les  caractères  minëralogiques  de  leurs 
roches,  et  nullement  dans  leur  âge  et  leurmode 
de  formation. 

En  effet,  la  côte  septentrionale  du  Chili  ne 
présente ,  dans  toute  son  étendue ,  que  deux  ter* 
rains,  l'un  composé  de  granités,  diorites ,  syénites 
et  griinstein ,  et  l'autre  de  couches  horizontales, 
calcaires  et  argilo- calcaires,  tertiaires  et  très-mo- 
dernes. La  côte  de  Talcahuano  ne  présente  égale- 
ment que  deux  terrains ,  dont  l'un  correspond  aux 
terrains  granitiques  du  Nord ,  et  l'autre  à  ses  dé- 
pôts tertiaires.  La  principale  différence  qu'on  y 
remarque  provient  ae  ce  que  les  granités  du  Nord 
se  trouvent  en  partie  représentés  ici  par  des 
gneiss,  des  micaschistes  et  des  schistes  ardoisiers, 
tandis  que  les  roches  marneuses  modernes  qui , 
dans  le  Nord ,  renferment  de  nombreuses  assises 
de  pierres  de  construction,  calcaires,  nommées 
vulgairement  toza ,  se  trouvent  remplacées,  dans 
le  Sud,  par  des  grès  et  des  dépôts  argilo-sableux, 
que  les  gens  du  pays  appellent  tosca,  et  dans 
lesquels  on  a  dernièrement  rencontré  de  grands 
dépôts  de  lignite. 

Nulle  part,  sur  cette  lonsue  côte  du  Chili  qui 
s'étend  depuis  le  désert  d'Atacama  jusqu'à  Yal- 
divia,  je  n'ai  vu  apparaître  le  terrain  secondaire  des 
Andes. 

La  baie  de  Talcahuano  (  PL  IlI^Jig.  i  )  a  en- 
viron 8  kilomètres  dans  sa  plus  grande  laideur  et 
à  peu  près  16  kilomètres  de  longueur.  Elle  s'al- 
longe aansla  direction  du  méridien,  et  est  abritée, 
du  côté  de  l'Ouest,  par  un  long  promontoire  de 
gneiss  et  de  micaschiste,  couvert  d'une  très-belle 
végétation.  A  l'entrée  de  oette  baie ,  se  trouve  Tile 


A  LA  LATITUDE   DE  GONCEPCION.  l65 

de  la  Quinquina,  qui  ne  laisse  qu'un  passage  très- 
étroit  du  côté  de  l'Ouest,  nommé  Boca  chica^  et 
un  autre  plus  large ,  du  côté  de  lest ,  dit  Boca 
grande. 

Les  bords  de  cette  baie  présentent  des  escarpe- 
ments qui,  du  côté  de  l'Est,  sont  en  roches  ter- 
tiaires (grès  à  lignites,  tosca),  et,  du  côté  de 
l'Ouest,  en  roches  de  cristallisation.  La  plage  qui 
limite  cette  baie  du  côté  du  Sud  aboutit  à  une 
plaine  d'alluvions  modernes,  surmontées  de  buttes 
et  de  collines  tertiaires  semblables  à  celles  qui 
constituent  le  rivage  oriental  de  la  baie.  Ces  allu- 
vions  modernes  remontent  le  long  du  rio  An^ 
dalien^  s'unissent  aux  alluvions  très-récentes  du 
rio  Bio  Bio^  et  descendent  à  l'embouchure  de  ce 
fleuve  et  à  la  plage  de  San  f^icente ,  tandis  que 
les  collines  de  grès  à  lignites  passent  de  l'autre 
côté  du  Bio  Bio  9  longent  la  côte  de  l'océan  Paci- 
fique jusqu'à  Colcura ,  et  reparaissent  ensuite  de 
l'autre  côté  de  la  montagne  de  Mariguenic ,  dite 
Jltas  de  Fillagran. 

Nous  commencerons  par  décrire  les  terrains       ^ 
modernes  qui  se  prolongent  dans  la  direction  de 
la  baie  de  Talcahuano,  en  formant  un  bassin  au 
milieu  des  roches  de  cristallisation,  et  nous  pas- 
serons ensuite  à  ces  dernières. 

§  2.  Terrain  tertiaire  de  la  côte. 

Le  terrain  tertiaire  forme ,  comme  je  viens  de  Goofiguritioo 
le  dire ,  non-seulement  les  bords  du  bassin  dont     •"^^^«"•^ 
il  vient  d'être  parlé,  mais  encore  de  nombreuses 
buttes  et  collines  qui  s'élèvent  au  milieu  de  la 
plaine,  et  qu'il  est  facile  de  distinguer  des  mon-  ' 
tagnes  et  collines  de  gneiss  et  de  micaschistes  qui 
les  environnent ,  en  ce  que  les  premières  sont  or- 


|66  G01|B0S|TI0N  GÉOLOGIQUE  DfJ  GHIU 

dinairement  terminéea  par  des  plateauii^  plus»  ou 
moins  unis  et  horizontaux^ ,  taDais  que  les  aqtres 
sont  arrondies  9  plus  élevées,  et  |*esseaibldnt| 
quanta  l'extérieur ,  aux  masses  granitiqufs  du 
Nord. 

L'aspect  de^  collines  tertiaires  ci-dessus  moptre 
que  le  terrain  dont  elles  font  partie  a  du  autrefois 
f^mplir  le  bassjq  de  Talcahvi^no  k  Colcura  jus- 
qu'au niveau  de§   plateaux  qui  surmontent  cea 
collines  entre  les  yilles  de  Cqpcepcion  et  Talca- 
fauano.  C'est  donc  à  une  époque  postérieure  qaii 
se  sont   formées  les  vallées  d'érosjon  remplies 
d'alluvions  modernes ,  dont  )e  sol  se  compose  de 
débris  de  grès  tertiaires  et  de  roches  granitiques. 
C'est  sur  ce  sol  mouvant,  sablonneux,  et  dont  ou 
ne  conqait  pas  la  profondeur,  qq'oat  été  bèlies 
les  villes  de  Concepcion  et  de  Talcahuano,  qui 
furent  presque  entièrement  détruite^  en  i835par 
un  violent  tremblement  de  terre.  C'est  sur  un  sol 
analogue,  composé  en  partie  d^s  mêmes  allu viens 
et  en  partie  de  roches  tertiaire^  en  place,  qu'on 
voit  les   ruines   de  l'ancienne  ville  de  Peoco, 
fondée  du  tempvS  de  la  conquête,  et  qu'il  a  fallu 
abandonner  à  cause  de  ces  mêmes  tremblements 
de  terre  qui,  dans  cette  localité,  se  font  sentir 
avec  plus  de  force  et  plus  fréquemment  que  sur 
les  autres  points  de  la  côte. 
CompotitfoD  in-     Si  maintenant  on  passe  à  l'examen  des  couches 
jJjJJJJ'j^'J^tçrliaif^s,  on  remarque  que  ces  couches,  tout  en 
dNi.  ^  conservant  UQe  horizontalité  presque  parfaite  dans 

la  majeure  partie  de  leur  étendue,  présentent, 
dansbeaucaup  d'endroits,  de  fortes  pentes  »  des 
failles  et  des  interruptions  locales  qu'on  ne  peut, 
en  aucune  façon ,  rapporter  à  l'apparition  de^ 
roches  granitiques.  La  nature  des  fiossiles  que  ren* 


î 


4  ta  XiiTITlIQS  PB  GONflBKlÛir.  167 

fenûBàt  ces  coucbes,  et  lea  rapports  qu  elles  prér 
sentent  avec  celles  de  l'époque  tertiaire  de  I9  côte 
septeDtrîpnalc  du  Chili,  ne  laissent  auc^UQ  doute 
sur  lei^r  Age  et  sur  celui  des  roches  de  cristallin 
sation  qui  leur  servent  de  support.  Les  dislocations 
partielles  qui  viennent  cj'être  signalées  dqiycnt  par 
conséquent  leuf*  origine  à  des  ébouleaient^s  ]ocaqX|| 
QCf^^sipqné^  prphal^lexnfsnt  par  les  ipétnes  agents 
uj  pro4l|i3^Dt  d^^  sçcous^es  et  des  tremblements 
a  terre  sur  cette  partie  de  1^  côte  avec  plus  dq 
force  et  d'énergie  que  partout  ailleurs. 

Voici  la  coupe  du  terrain  tertiaire  de  Talca- 
hg^no  et  de  Concepcion  à  partir  de  la  surface  : 

(a)  Argiles  sablonneuses,  bigarrées  de  jaune ^ 
rouge,  brun  et  noir,  qui  constituent  Télage  supé- 
rieur du  terrain  tertiaire,  et  atteignent  souvent 
30  II  3o  mètres  d'épaisseur  ;  elles  sont  fréquem- 
ment recouvertes  oe  dépôts  superficiels  ou  cou- 
ches très-irréguliëres  de  sables  mélangés  de 
débris  de  coquilles  blaticbes  appartenant  aux 
ménies  espèces  que  la  mer  rejette  journellement 
sur  la  plage. 

(b)  Au-dessous  de  ces  couches  argileuses,  et 
souvent  sur  leur  prolongement,  on  trouve  des 
grès  bigarrésdes  mêmes  couleurs,  et  surtout  jauney 
ou  brunâtres.  Ces  grès  ,  presque  toujours  mous, 
friables,  plus  ou  moins  argileux  et  micacés,  non 
schisteux  ,  rerifèrment  des  moules  et  des  em- 
preintes de  coquillages  (cardium),  et  de  tiges 
de  végétaux  ;  on  y  rencontre  aussi  des  parties  très^ 
ferrugineuses,  qui  s'y  concentrent  en  formant  des 
zones  concentriques  courbes,  pius  ou  moins  )rré« 
gulières,  et  contenant  quelquefois  des  roçhons  de 
fer  limoneux  è  noyau  vide  ou  rempli  d'une  ar** 
gile  ocreuse  ;  la  eroûte  de  ces  boules  renferma 


1 68  COMPOSITION  GÉOLOGIQUE  DU  GHIU 

souvent  de  petites  coquilles  turbinées  ou  bivalves 
bien  conservées. 

M.  Grosnier  a  trouvé  à  l'île  de  Quinquina  des 
couches  calcaires  contenant  les  mêmes  coquilles 
que  les  grès  (Jb). 

(c)  Grès  plus  dur,  micacé,  d*un  gris-cendré, 
quelquefois  oleuâtre,  avec  empreintes  noires  de 
tige§  et  de  feuilles  ordinairement  très-incom- 
plètes. Ce  grès  passe  souvent  à  des  roches  mar- 
neuses de  même  couleur,  d'un  grain  excessive- 
ment fin  et  âpre  au  toucher. 

(d)  Conglomérats  très-grossiers  et  poudingues 
à  cailloux  roulés  formés  de  débris  de  roches  pri- 
mitives. 

(e)  Terrain  granitique. 

Dépoli  de  eom-     C'est  dans  la  partie  inférieure  de  ce  terrain,  dans 
baitiblemioéral.  Je  grès  gris  (c) ,  que  se  trouvent  les  dépôts  de 

lignite  de  Colcura  et  de  Talcahuano. 

Ces  lignites  ne  forment  ordinairement  qu'une 
seule  couche  exploitable,  accompagnée  d'une 
autre  couche  moins  puissante  et  plus  irrégulière. 
II  est  rare  que  ces  couches  s'élèvent  k  plus  de  a  ou 
3  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  et  pres- 
que toujours  plongent,  à  TOuest,  sous  la  mer. 
>n  n'a  encore  reconnu  la  présence  de  ces  lignites 
que  dans  un  petit  nombre  de  localités;  maison  a 
constaté  leur  existence  sur  les  côtes  de  Concepcion 
et  de  Yaldivia ,  sur  celles  de  Tile  Chiloé,  et  der- 
nièrement au  détroit  de  Magellan. 

Les  seules  mines  de  lignite  qui  aient  été  exploi- 
tées jusqu'à  ce  jour  sont  : 

(A)  Deux  mines  situées  sur  le  bord  oriental  de 
la  «baie  de  Talcahuano ,  l'une  près  de  Penco , 
l'autre  non  loin  de  Lirquen,  heur  exploitation  n'a 


s 


A  LA  LATITXJIDE  DE  GONCEPGION.  169 

jamais  donné  de  grands  hénéfices,  et  elles  sont 
actuellement  abandonnées. 

(B)  La  mine  de  Talcahuano ,  près  de  la  ville 
de  ce  nom  ,  dont  on  a  extrait  plusieurs  milliers  de 
tonnes  de  lignite  pour  le  service  des  bateaux  à  va- 
peur naviguant  entre  le  Chili ,  la  Bolivie  et  le 
Pérou. 

(C)  La  mine  de  las  Tîerras  Coloradas  ^  située 
à  peu  près  à  moitié  chemin  entre  la  baie  de  Tal- 
cahuano et  la  ville  de  Concepcion ,  sur  les  bords 
du  rio  Andalien ,  qui  est  exploitée  avec  beaucoup 
d'ordre  et  d'activité. 

(D)  Les  mines  la  Lota  et  la  Lotillay  situées 
sur  la  côte  de  Calcura ,  à  36  kilomètres  au  Sud  de 
Talcahuano. 

Je  ne  ferai  qu'indiquer  ici  les  principaux  carac* 
tèresdu  gisement  des  quatre  dernières  mines,  eu 
renvoyant  pour  plus  de  détails  au  travail  de 
M.  Crosnier,  qui  s'est  spécialement  occupé  de 
Teiamen  decçs  dépôts  de  ligniteset  du  terrain  qui 
les  renferme. 

I*  Mine  de  Talcahuano.  Le  terrain  à  lignite  ^^^^SumSiZ'**^ 
constitue  au  sortir  de  la  ville  une  butte  en  forme 
de  promontoire  qui  s'étend  entre  le  rivage  et  les 
alluvions  modernes.  Ce  promontoire  n'a  qu'envi- 
ron 4o  mètres  de  largeur  et  autant  de  hauteur  au- 
dessus  du  niveau  de  la  mer. 

Suc  les  escarpements  N.  *0.  de  cette  colline ,  on  '  • 
voit  affleurer  deux  couches  de  combustible  miné- 
ral, qui  ont  chacune  environ  i  mètre  de  puissance 
maximum ,  et  sont  séparées  par  environ  5  mètres 
d'épaisseur  de  grès  {tosca)\  on  aperçoit  en  outre 
quelques  traces  de  combustible,  vers  le  sommet 
delà  colline,  au  contact  d'une  couche  superficielle 
de  terre  végétale. 


1 70         C0MSQ91TION  (IÉOLQ0IQW9  DU  qHIU 

Les  deux  couches  de  lignite  plongent  à  l'Ouest; 
leur  allure  est  très-irréflulière  et  présente  ^  dans 
qqelques  parties  ^  des  tailles  et  des  contourne- 
ments.  Le  combustible  qu  elles  donnent  a  les  ca- 
ractères extérieurs  d'une  houille  de  qualité  aié^ 
diocre  ;  on  n'y  voit  ni  traces  de  structure  ligneuse, 
ni  empreintes  végétales  de  feuilles  ou  de  tiges;  il 
est  très*bitumineux,  et  brûle  avec  l'odeur  carac- 
téristique des  lignites.  Par  la  carbonisation,  il  ne 
s'agglomère  pas  et  ne  change  pas  de  forme. 

Le  grès  de  la  partie  supérieure  de  la  colline  est 
jaunâtre^  tacheté  de  brun;  il  renferme  des  ro- 
gnons trés-ocreux  et  des  fragments  de  coquilles 
modernes.  Il  passe  à  des  sables  de  même  couleur 
et  se  trouve  recouvert  en  quelques  endroits  de  tas 
de  coquilles  fracturées ,  de  mêmes  espèces  et  va- 
riétés que  celles  .que  les  flots  rejettent  journell&r» 
ment  sur  la  plage. 

Le  grès  sur  lequel  repose  la  couche  inférieure 
de  lignite,  et  qui  constitue  toute  la  partie  basse 
du  terrain,  est  un  grès  micacé  présentant  dans  sa 
cassure  fraîche  de  petites  taches  charbonneuses  et 

Î|uelquefois  des  empreintes  de  feuilles  et  des 
ragments  de  turritelles  qui  paraissent  se  rappor- 
ter à  l'espèce  si  commune  dans  tout  le  terrain  ter* 
tiaire  de  la  côte  du  Chili. 

On  ne  connaît  pas  encore  l'épaisseur  de  ce  grès  ,- 
un  puits  d'au  moins  3o  mètres,  foncé  à  l'extrémité 
Nord  de  la  colline,  ne  l'a  pas  traversé  en  entier. 
Ce  puits  destiné  à  explorer  le  tertain  et  k  recher- 
eheir  de  nouvelles  couches  de  combustible  n'a 
donné  aucun  résultat ,  et,  comme  à  la  mémeépo- 
que  les  travaux  de  la  couche  principale  furent 
envahis  par  les  eaux ,  on  abandonna  l'exploita^ 
tion. 


a*  Oa  p*a  découvert  jusqu*^  présent  qu'une 
seule  couche  de  lignite  dans  h  mine  d^  las  Ticrras 
Coloradas ,  mais  celle  couche  présente  beaucoup 
plus  de  régularité  dans  soq  allure  que  les  précé- 
dentes. Elle  a  o™,8o  à  o'^ygo  de  puissance  et  court 
du  N.  au  S.  en  plongeant  légèrement  vers  FOuest, 
Elle  affleure  sur  un  escarpement  s^ipblable  à  celui 
de  la  colline  dç  Talcahu^no,  et  an  Ta  déjà  ver^t 
connu  sur  une  longueur  d'environ  190  mètres  du 
Nord  au  Sud ,  et  sur  plus  de  80  n^étres  de  largepr. 
Si  Ton  en  excepte  quelques  parties  voisines  de« 
aflleurements  et  dont  le  charbon  est  de  (rès-mau-r 
vaise  qualité ,  cette  couche  se  compose  d'un  char- 
bon pur,  luisant  dans  sa  cassure  fraicbe,  e(  s^  tert 
miq^nt  au  contact  prolongé  de  Tair;  ce  charbon 
ne  laisse  que  i  à  a  p.  0/0  de  cendres^  et  donne,  k 
la  distillation ,  beaucoup  de^goqdron  ;  il  brûle  fa- 
cilement en  produisant  une  longue  flamme  et  ré- 
pandant une  forte  odeur  de  lignite.  Il  ne  réalise 
que  les  a/3  environ  de  Feffet  des  houilles  aa-t 
glaises,  et  a  le  défaut  d^être  cassant  et  friable. 

Au  toit  et  au  mur  du  bon  charbon^se  trouvent 
deux  lits  de  charbon  impur,  argileux  et  schisteu^t 
très-pyriteux,  et  tombant  en  poussière  par  le  coa*: 
tact  prolongé  de  l'air.  On  hâve  dans  le  lit  inférieuf 
et  Qn  laisse  Ip  lit  supérieur  pour  soutenir  je  toit  « 
de  sorte  que  les  galeries  n'ont  que  o",8o  à  o™i90 
de  hauteur;  et  on  baisse  immédiatement  les  galoy 
ries  qui  se  recoupent  à  ansle*  droit  ^n  laissant  des 
piliers  de  10  à  la  mètres  de  côté. 

Au  sortir  de  la  mine,  on  embarque  le  charbon 
naqs  des  bateaux  qui  descendent  par  le  ria  Anda- 
Uerij  et  on  le  vend  k  la.  compagnie  des  bateaux  k 
vapeur  dans  le  port  de  Talcahuano. 


1^3  COMPOSITION  GÉOLOGIQUE  DU  CHILI 

Minei  5"  Mines  de  Colcura.  Les  deux  mines  de  lis^nite 

/a  Lota  et  la  Lotilla  se   trouvent  sur  le  bord 
même  de  l'Océan. 
'  Les  eaux  de  la  haute  mer  arrivent  presqu*à  l'en- 

trée de  la  Lota,  qui  a  été  découverte  la  première 
et  dont  l'exploita  tion  pourrait  donner  de  grands  bé- 
néfices \i  ses  propriétaires,  hajig.  3,p/.  ///,  donne 
la  coupe  de  cette  mine  telle  qu  elle  se  présente  sur 
les  escarpements  tournés  du  côté  de  la  mer,  et  dont 
la  hauteur  ne  dépasse  pas  i  a  à  1 5  mètres.  Toutes 
les  couches ,  excepté  celle  de  la  surface  (A.),  plon- 
gent au  N.-O.  Le  charbon  que  donnent  les  deux 
couches  D  et  F  est  entièrement  semblable  à  celui 
de  las  Tierras  Coloradas. 

Dans  la  mine  la  Lotilla  ^  située  à  peu  près  à  un 
kilomètre  au  Nord  de  la  précédente,  on  ne  trouve 
qu'une  seule  couche,  dont  les  affleurements  com- 
mencent au  niveau  de  la  mer  et  remontent  du  côté 
de  TE.-S.-E.  Cette  couche  paraît  être  plus  régu- 
lière et  plus  importante  que  les  deux  couches  de  la 
Lota ,  et  a  dans  quelques  endroits  plus  d'un  mètre 
de  puissance;  elle  donne  un  charbon  d'aussi  bonne 
qualité  que  les  mines  précédentes.  Bien  que  cette 
mine  n'ait  commencé  à  être  exploitée  quen  i843 
ou  18449  on  y  voit  des  galeries  de  plus  de  5o  mètres 
de  longueur,  dans  la  direction  N.-N.-E.,  creusées 
dans  ce  même  charbon,  dont  on  n'a  pas  encore  re- 
connu les  limites. 

En  résumé,  l'examen  des  caractères  géologi- 
ques et  minéralogiques  de  ces  dépôts  de  lignites 
nous  porte  à  supposer  : 

1®  Qu'ils  doivent  leur  origine  à  quelques  tour- 
bières dont  la  formation  se  rapporte  à  une  époque 
très  «moderne; 

2*  Que  depuis  cette  époque  la  côte  de  la  Concep- 


A  LA  LATITUDE  D8  CONGEPCION.  1^3 

don  éprouva  d'abord  un  abaissement^  puis  un  sou- 
lèvement ; 

3°  Quil  y  eut  en  outre  des  éboulements  par- 
tiels, locaux,  qui  ont  dérangé  rhorizontalité  des 
couches  au  voisinage  des  anciens  lacs  et  tourbières 
de  la  côte. 

§  3.  Terrain  de  cristallisation  de  la  côté.- 

Xai  déjà  dit  que  tout  le  terrain  de  grès  tertiaire 
[tosca)  et  les  dépôts  de  lignite  reposent  sur  un 
lerrain  de  cristallisation ,  le  piême  qui  forme  toute 
la  ligne  d'escarpements  sous-marins  de  la  côte 
occidentale  de  l'Amérique  du  Sud. 

En  examinant  ce  dernier  terrain  au  contact  du  Gootaddater- 
terram  tertiaire ,  on  voit  que  leur  surrace  de  sépa-gan^Mniy^Qi^i^^ 
ration  est  nette  et  suit'  les  contours  des  masses  gra-  ^^  tM-Utir^ 
DÎtiquesdans  les  endroits  où  elles  sont  à  nu ,  ce  qui 
prouve  que  la  côte  granitique  du  Chili  présentait 
déjà  avant  Tépoque  tertiaire  la  même  configura- 
tion qu'aujourd'hui. 

\jà  Jig.  3,  PI.  III ^  indique  la  position  respec- 
tive de  ces  divers  terrains  sur  la  rive  gauche  du 
Bio  BiOj  en  face  du  village  de  San  Pedro. 

(A)  Allaitions  modernes ,  formant  une  plaine 
comprise  entre  deux  rangées  de  collines  tertiaires, 
dont  Tune  court  du  N.  au  S.  à  1 2  ou  1 5  kilomètres 
delà  mer,  de  l'autre  côté  du  Bio  Bio ,  et  dontl'autre 
longe  la  plage  actuelle. 

(B)  Grès  tertiaire  à  gros  grains,  contenant, 
près  du  Contact  des  roches  granitiques,  des  frag- 
ments anguleux  de  feldspath  et  du  môme  quartz 
qui  forme  des  veines  et  des  filons  dans  Je  terrain 
ancien. 

(C)  Granité  décomposé  sur  place,  et  transformé 
en  grande  partie  en  kaolins  et  argiles  bigarrées 


174  COMPOSITION  GÉOLOGIQUE  DU  CHILI 

de  diverses  couleurs ,  traversé  en  tous  sens  par  des 
veines  et  filons  de  quartz. 
Deai  groapet     Le  terrain  ancien  des  environs  de  Concepcion 
neiJ*^"^**"' renferme  deux  groupes  de  roches  bien  distinctes  : 

i""  Près  de  la  mer  et  de  la  baie  de  TalcahuanOi 
on  trouve  : 

(a)  Des  schistes  argileux  semblables  à  ceux 
crue  Ton  rencontre  accidentellement  à  Las  Amo- 
knas.  à  la  Punta  de  la  Ballena  et  sur  divers  au- 
res  points  du  Nord  du  Chili  ; 

w)  Des  gneiss  et  des  micaschistes. 

Le  caractère  essentiel  de  ce  groupe  consiste  en 
ce  qu'il  présente  dans  son  ensemble  une  structure 
schisteuse  y  i  feuillets  contournés  et  irréguliers, 
coupés  et  traversés  par  une  infinité  de  veines  et 
filons  quartzeux  et  feldspathiques. 

2^  Le  second  groupe  se  compose  de  granités 

Iui  affleurent  au  jour  à  peu  près  à  13  kilomètres 
e  la  mer,  à  l'E.  de  la  ville  de  Concepcion  et  du 
village  de  San  Pedro.  Ces  granités  se  désagrègent 
facilement,  et  englobent  souvent  des  noyaux 
plus  durs,  quelquefois  syénitiques,  ou  bien  plus 
quartzeux  que  la  masse  de  la  roche  et  à  couches 
concentriques.  Le  feldspath,  dans  ces  granités, 
est  ordinairement  blanc,  quelquefois  bleuâtre,  à 
trois  clivages  et  très-cassant;  le  mica  est  blanc  ou 
noir,  et  le  quartz  vitreux. 

Dans  le  Sud  ainsi  que  dans  le  Nord  du  Chili , 
on  remarque  dans  les  roches  anciennes  Tabsenèe 
de  pierres  gemmes  et  de  tout  autre  espèce  mi- 
nérale que  le  quartz,  le  feldspath  et  le  mica, 
qui  n'y  présentent  même  jamais  de  cristaux  bien 
(ormes,  ainsi  que  la  présence  de  l'or  natif  dans  les 
filons  de  quartz  qui  les  traversent.  La  principale 
différence  consiste  en  ce  que,  tandis  que  les  ter- 


ï 


A  LA  LATITUDE  DE  GONCEPCION.  17$ 

rains  anciens  du  Sud  ne  renferment  presque  pas 
d'amphibole  et  point  de  filons  cuivreux ,  ceux  du 
Nord  se  composent  en  majeure  partie  de  syénites, 
de  dioriteSy  de  griinstein,  et  sont  très-riches  en 
minerais  de  cuivre* 

§  4"  Prernière  chathe  des  Cordillères. 

En  partant  de  Concepcion ,  dans  la  direction 
de  FEst  on  traverse  toute  la  chaîne  granitique  des 
Cordillères  de  la  côte  (  Cordillera  de  la  costa  \  qui 
forme  le  prolongement  de  celle  quecoupe  la  fout^ 
de  Valparaiso  à  Santiago  :  c'est  la  même  chbtne 
qui  y  à  00  kilomètres  environ  au  Nord  de  la  capi- 
tale du  Chili,  se  sépare  de  la  chaîne. des  Andes, 
et  court  ensuite  parallèlement  à  cette  dernière  en 
se  prolongeant  jusqu'à  Tile  de  Chiloé,  où  elle  m 
transforme  en  une  série  d'îles,  tandis  que  la  plaine 
intermédiaire  qui,  dans  ce  trajet  de  1200  kilo- 
mètres, la  sépare  de  la  chaîne  des  Andes,  plonge 
sous  les  eaux  pour  former  le  golfe  allongé  connu 
soùs  le  nom  de  golfe  dAncua  ou  golfe  de  Cor- 
coi^ado. 

Cette  chaîne  atteint,  à  la  latitude  de  Valpa*- 
raiso,  une  hauteur  d'environ  1000  mètres  au- 
dessus  du  niveau  de  la  mer;  mais  elle  s'abaisse  à 
mesure  qu  elle  avance  vers  le  Sud,  et  son  altitude 
maximum  n'est  plus  que  de  3oo  mètres  tiux  en- 
virons de  Concepcion.  D'après  des  observations 
barométriques  qui  me  sont  propres,  lamontagiie 
de  Coligualf  Tune  des  plus  élevées  entre  Concep- 
cion et  la  petite  ville  de  lumbel ,  située  de  l'autre 
côté  de  la  chaîne  dans  la  plaine  intermédiaire, 
n'a  qu'une  hauteur  de  2/^6  mètres.  Quant  à  la 
largeur  de  cette  chaîne,  elle  atteint  environ 
80  kilomètres. 


176  COMPOSITION  GÉOLOGIQUE  DU  CHILI 

Le  chemin  qui  conduit  de  Concepcion  à   umbel 
remonte  d^abord  par  la  vallée  du  Bio  Bio  sur  la 
rive  droite  jusqu*au  petit  village   de    Gualqui, 
à  36  kilomètres  environ  du  port  j  et  quitte  alors 
la  rivière  en   tournant  au  Nord-Est.  Le  granité 
qui,   au  voisinage  de   Concepcion,  est  à    gros 
grains  et  facile  à  se  décomposer,  passe  ensuite  à 
des  roches  feldspathiques,  compactes,  homogènes, 
et  présentant  parfois  des  divisions  parallèles  plon- 
geant au  S.-E.;  mais  bientôt  on  se  retrouve  au 
milieu  des  granités  à  gros  grains  et  des  argiles  et 
kaolins  provenant  de  leur  décomposition. 

Sur  le  chemin  de  (Concepcion  à  lurabel ,  et  à 
peu  près  à  égales  distances  de  ces  deux  villes ,  on 
rencontre  au  centre  des  masses  granitiques  les 
anciennes  laveries  d^or  de  Mîllagûe  qui  furent  ex- 
ploitées du  temps  des  premiers  conquérants  de  ce 
pays.  On  ne  trouve  pas  dans  les  résidus  de  ces 
laveries  de  ces  galets  de  roches  amphiboliques  ou 
de  minerais  de  fer,  si  abondants  dans  les  laveries 
du  Sud ,  et  on  n'y  voit  que  des  fragments  de  gra- 
nité, de  quartz  et  de  porphyre  quartzifère. 

Cette  chaîne  des  Cordillères,  à  200  kilomètres 
plus  au  Sud,  dans  le  pays  des  Indiens  A'Arauco^ 
est  presque  entièrement  composée  des  mêmes  grès 
et  micaschistes  que  près  de  la  baie  de  Talcahuano. 
Je  n'y  ai  trouvé,  du  reste,  nulle  part  de  ces  dio- 
rites  si  fréquentes  dans  la  partie  Nord. 

La  difierenee  la  plus  notable  que  présentent,  à 
l'extérieur,  ces  deux  parties  de  la  chaîne  des  Cor- 
dillères, situées  à  600  kilomètres  de  distance,  est 
cette  belle  végétation  que  l'on  observe  dans  le  Sud, 
et  qui  est  si  maigre  ou  manque  entièrement  dans 
le  Nord.  Cette  différence  tient  à  ce  (ju'il  pleut 
presque  à  toutes  les  époques  de  Tannée  dans  le 


A  LK  LATITUDE   DE  GONGEPCION.  t'J'J 

Sud  du  Chili,  tandis  que  dans  le  Nord  il  ne  pleut 
que  peudant  Vhiyer.  Aussi  tout  le  pays,  de 
GoDcepcion  jusqu'à.  12  ou  i5  kilomètres  de 
lumbel,  est  couvert  de  hautes  futaies ,  de  vignes 
et  de  champs  cultivés,  et  ce  n'est  qu  en  s  appro- 
chant de  la  plaine  intermédiaire  qu'on  voit  les 
pentes  orientales  de  ces  montagnes  se  dépouiller 
de  forêts,  et  une  végétation  rabougrie  se  cacher 
dans  les  vallées  et  les  profonds  ravins  creusés  au 
milieu  d'argiles  provenant  de  la  décomposition 
du  granité. 

Jamais  sur  ces  pentes  orientales,  non  plus  que 
dans  la  plaine  intermédiaire  qui  sépare  cette 
chaîne  de  celle  des  Andes  proprement  dite,  on 
n  a  vu  de  ces  beaux  arbres ,  hêtres ,  pins  et  lau- 
riers de  diverses  espèces,  qui  constituent  les 
grandes  forêts  de  la  côte  et  de  la  région  sub- 
andine. 

§  5.  Plaine  intermédiaire  et  saut  du  rio  de 

la  Laja. 

La  plaine  intermédiaire  qui  sépare  la  chaîne     siiuaiion  d(» 
des  Andes  de  la  chaîne  des  Cordillères  de  la  côteatuiissemi'nigra- 
s'étend,  du  pied  de  la  montagne  de  Ghacabuco^"^*^*"'*^"^- 
jusqu'au  golfe  d'Ancud ,  sur  une  longueur  de  plus 
de  900  kilomètres.  Elle  s'abaisse  graduellement 
•*en  allant  du  Nord  au  Sud,  et  en  même  temps 
son  bord  oriental  se  montre  constamment  plus 
élevé  que  son  bord  occidental  :  ainsi,  tandis  que 
Santiago  est  située  à  une  hauteur  de  558  mètres 
au-dessus  du  niveau  de  la   mer,  l'altitude  de  la 
ville  de  la  Bancagua,  à  io5  kilomètres  plus  au 
Sud,  est  de  47^  mètres,  et  celle  de  Talca,  à 
365  kilomètres  encore  plus  au  Sud,  n  est  plus  que 
de  95  mètres. 

Tome  XI F,  1848.  12 


178  COMPOSITION  GÉOLOGIQUE  DU  CHILI 

La  ville  de  lumbel,  dont  nous  avons  déjè 
parlé,  se  trouve  à  une  altitude  de  86  mètres, 
hauteur  moyenne,  à  la  latitude  de  la  Concepcion, 
du  bord  occidental  de  la  plaine  intermédiaire; 
cette  plaine,  dont  la  largeur  en  cet  endroit  est 
d'environ  5o  kilomètres ,  s'élève  sensiblement  en 
allant  vers  l'Elst.  On  y  retrouve  le  même  terrain 
tertiaire  qu'à  Concepcion  et  Talcahuano,  recou- 
vert d'ail  uvions  de  même  nature  que  celles  du 
Bio  Bio, 

Il  est  à  remarquer  que,  lors  du  fameui  trem- 
blement de  terre  de  i835,  les  villes  de  Concep- 
cion ,  de  Talcahuano  et  de  lumbel ,  bâties  sur  le 
terrain  tertiaire,  furent  détruites,  tandis  que  les 
villages  de  Gualqui  et  de  Rere,  bâtis  dans  la 
chaîne  granitique  des  Cordillères  de  la  côte,  ainsi 
que  celui  d'Antuco,  situé  presqu'au  pied  du  volcan 
du  même  nom,  dans  les  Andes,  ne  souffrirent 
aucun  dommage.  Il  est  donc  présumable  que, 
dans  ce  pays,  les  effets  des  tremblements  de 
terre  ne  dépendent  pas  du  voisinage  des  volcans 
actifs  dans  les  Andes,  mais  plutôt  de  la  nature 
du  sous-«ol ,  et  peut-être  des  causes  qui  agissent 
sous  la  ligne  des  escarpements  de  la  côte.  Ainsi 
les  villes  du  Chili  qui,  dans  ces  trois  derniers 
siècles ,  ont  le  plus  souffert  des  tremblements  de 
terre ,  sont  celles  situées  sur  les  bords  de  l'Océan,  •• 
c*omme  Yalparaiso,  Concepcion  etYaldivia,  et 
celles  bâties  dans  la  plaine  intermédiaire,  coname 
Santiago,  Tolca,  Chillan',  lumbel,  etc. 
aimai.  I^^  climat  de  cette  plaine,   à  la  latitude  de 

Concepcion ,  est  encore  doux  et  tempéré,  quoique 
les  pluies  y  s>oient  déjà  beaucoup  plus  fréquentes 

Îue  dans  la  partie  iford  de  cette  même  plaine, 
es  saisons  y  sont  plus  marquées ,  et  les  vents  pé- 


A  LA  UTItCDE  DE  COMCEPGIOIf.  I79 

riodîques  moins  réguliers  que  sur  la  côte.  Un 
vent  de  l'Est  (  el  pueche  )  s'élève  des  la  pointe  du 
jour;  vers  neuf  ou  dix  heures  du  matin,  iV  est 
remplacé  par  un  vent  du  Sud,  lequel  passe  peu  à 
peu,  en  augmentant  de  force,,  en  un  vent  du 
S.-O.  ou  rOuest  (  la  travesia  )  ;  ce  dernier  arrive 
le  plus  souvent  à  son  maximum  d'intensité  vers 
les  trois  ou  quatre  heures  du  soir,  puis  il  se  calme 
peu  à  peu.  Les  pluies  accompagnent  ordinaire- 
ment les  vents  du  Nord,  qui  sont  assez  fréquents 
dans  la  saison  d'hiver,  et  qui  dérangent  alors  la 
périodicité  des  vents  ordinaires. 

A  26  kilomètres  au  S -E.  de  lumbel,  et  auSauidariodeia 
milieu  de  la  plaine  intermédiaire ,  se  trouve  le  ^' 

faaieux  saut  du  riode  la  Laja  (satto  de  la  La/a). 
Le  rio  de  la  Laja  prend  naissance  au  pied  du  volcan 
d'Antuoo,  et  atteint,  en  descendant  dans  la  plaine, 
une  largeur  de  120  à  i5o  mètres.  Il  coule  d'abord 
au  fond  d'une  vallée  profonde  creusée  dans  de 
nombreuses  assises  de  sables  et  de  conglomérats 
modernes.  Mais  en  arrivant  au  milieu  delà  plaine 
ses  eaux  se  trouvent  presque  au  niveau  de  cette 
dernière,  et  s'écoulent  sur  une  couche  superficielle 
de  conglomérats  volcaniques^  dont  les  fragments 
sont  de  même  nature  que  les  roches  volcaniques 
d'Ântuco.  Cette  couche  est  dure,  tenace,  et  re- 
couvre d'autres  couches  terreuses  ou  arénacées, 
tendres  et  Ëtciles  il  désagréger.  Il  en  est  résulté 
UD  escarpement  vertical  de  i5  à  20  mètres  de 
hauteur,  sur  toute  la  largeur  duquel  la  rivière  se 
précipite  en  offrant  un  magnifique  coup  d'œil. 

Voici  la  coupe  du  terrain  que  présente  la  gorge 
an  fond  de  laquelle  le  rio  de  la  Laja  se  précipite 
(?/.///,/%'.  4): 

(A)  Couche  superficielle  d'alluvions  et  de  terre 


l8o  COMPOSITION  GÉOLOGIQUE  DU  CHILI 

végétale ,  souvent  très-mince  et  laissant  parfois  à 
découvert  celle  de  conglomérats  (B). 

(B)  Couche  dure  et  tenace  de  conglomérat 
composé  de  fragments  et  galets  de  roches  volca- 
niques, réunis  par  un  ciment  argileux  paraissant 
d'origine  volcanique.  Ces  fragments  et  galets  sont 
de  même  nature  que  les  déjections  actuelles  du 
volcan  d'Antuco.  La  structure  de  cette  couche, 
les  éléments  qui  la  composent,  et  la  grande 
distance  à  laquelle  elle  se  trouve  des  cratères 
volcaniques  des  Andes ,  nous  démontrent  qu'elle 
n'a  pu  être  formée  par  une  coulée  de  matières 
organiques  fondues  comme  on  l'a  supposé.  Elle 
est ,  du  reste ,  très-inégalement  répartie  dans  la 
plaine ,  et  son  épaisseur  dépasse  rarement  o™,  1 3 
à  C^fiS. 

(C)  Conglomérat  plus  tendre ,  à  fragments 
beaucoup  plus  petits,  et  passant  au  tuf  volca- 
nique. 

(D)  Roche  argileuse  tendre ,  d'un  brun  foncé , 
à  structure  terreuse ,  contenant  des  grains  pisoli- 
tiques  ocreux ,  de  couleur  plus  claire  que  la 
masse. 

(E)  Marne  grise,  âpre  au  toucher,  semblable 
à  celle  d'en  bas  (G). 

(F)  Grès  tertiaire  (tosca)  d'un  gris-cendré, 
friable ,  se  fendillant  en  tous  sens ,  et  ressemblant 
Hi\  grès  à  lignites  de  Talcahuano  et  de  Colcura, 
auquel  il  correspond  par  son  âge  et  son  mode  de 
formation. 

(G)  Marnes  grises,  à  grains  très-fins,  tachant 
les  doigts,  contenant  beaucoup  d'empreintes  vé- 
gétales de  tiges,  roseaux,  etc. 

La  vapeur  d'eau  qui  mouille  et  désagrège  les 
couches  tendres  et  friables  1),  E,  F,  placées  sous 


A  LA  LATITUDE  DE  CONCEPCION.  l8l 

la  couche  solide  de  conglomérat  (B),  produit  ici 
un  effet  analogue  à  celui  des  eaux  du  Niagara , 
qui  dégradent  les  schistes  situés  sous  les  couches 
calcaires  qui  forment  le  lit  du  fleuve  en  amont 
de  la  cataracte.  La  destruction  progressive  de  ces 
couches D,  £,  F,  occasionne  nécessairement  d'a- 
bord des  ruptures  et  des  fentes,  puis  des  éboule^ 
ments,  dans  les  couches  supérieures  ^  et  le  saut  de 
la  Laja  recule  incessamment  vers  le  pied  des 
Andes,  de  même  que  la  cascade  du  Niagara  se 
rapproche  du  lac  Érié. 

Le  niveau  du  rio  de  la  Laja  en  amont  du  satt , 
et  celui  de  la  surface  des  conglomérats  (B) ,  est  k 
loa  mètres  au-dessus  de  la  mer. 

A  partir  du  saut  de  la  Laja  «  la  plaine  intermé-* 
diaire  parait  s'élever  un  peu  plus  rapidement  vers 
TEst ,  et  on  voit  à  sa  surface  quelques  blocs  isolés 
de  roches  volcaniques,  venant  cies  volcans  qui 
Q  apparaissent  que  sur  la  ligne  de  faite  dé  la  chaîne 
principale  des  Andes.  Cette  plaine  conserve  son 
caractère  de  steppe  ou  de  pampa  jusqu'à  une 
distance  de  i5à  20  kilomètres  du  pied  des  Andes, 
où  elle  commence  à  se  couvrir  de  belles  forêts 
semblables  à  celles  de  la  partie  littorale  de  cette 
province.  Ces  forêts  subandines  {montana  sub- 
andina)f  qui  commencent  sur  un  terrain  ana- 
logue au  grès  tertiaire  de  la  côte,  et  dont  l'altitude 
est  de  160  à  170  mètres,  s'élèvent  ensuite  sur  les 
pentes  occidentales  des  Andes  jusqu'à  une  hau- 
teur de  1000  mètres  environ. 

S  6.  Chaîne  principale  des  Jindes.  —  Terrain 

secondaire. 

La  ferme  de  las  Canteras,  située  à  une  hauteur 
de  agS   mètres,  est   encore  sur  le  terrain  ma«^ 


n 


182  COMPOSITION  GÉOLOGIQUE  DU  CHIU 

derne  de  la  plaine  intermédiaire.  En  partant  de 
ce  point  pour  aUer  au  volcan  d'Antuco ,  on  se 
dirige  vers  le  N.-E.,  et  on  tt^verse  18  à  22  kilo- 
mètres de  terrain  moderne,  composé  de  poudin- 
gués  à  gros  galets ,  de  bancs  de  sables  et  grès 
tertiaires,  et  de  quelques  assises  superficielles  de 
marnes  et  argiles  couvertes  de  belles  forêts  de 
hêtres.  C'est  k  Quirigûe  que  l'on  quitte  ce  terrain. 
Rochei  qui  se     On  rencontre  d'aLK)rd ,  au  pied  des  Andes  •  une 

montrent  au  pied  #  u     j  *  1       z     *     .   1 

des  Andes  à  la  énorme  coucbe  de  ces  mêmes  conglomérats  vol- 
d"î?  uf^^'f'!  paniques  que  nous  avons  vus  au  saïto  de  la  Laja^ 
termédiaire.      et  t[ui  se  montrent  ici  k  la  surface  sana  être  recou- 

i^Snfaao?*mo!  ^^^^  ^^  ^^^^  végétale^  Cette  couche ,  légèrement 
dernes.  inclinée  vers  l'Est,,  à  fragments  de  roches  volca- 

niques moins  arrondis  et  moins  poreux  qu'au  saut 
de  la  Laja ,  et  réunis  par  un  ciment  argileux  très- 
dur  et  très-tenace,  renferme, en  outre,  des  frag* 
ments  de  porphyres  bigarrés,  et  d'autres  roches 
secondaires  du  système  des  Andes;  sa  puissance 
est  variable  et  atteint  en  quelques  points  jusqu'à. 
10  mètres.  Cette  couche  elle-même  a  une  étendue 
très-limitée,  et  me  parait  raarqiier  le  lit  d'un 
large  torrent  dû  à  la  destruction  de  quelques 
digues  ou  montagnes  volcaniques,  peut-être  à 
l'époque  du  soulèvement  du  grand  cratère  d'An- 
tuco. 

En  tous  cas ,  l'époque  des  grandes  dislocations 
auxquelles  se  rapportent  probablement  l'origine  de 
ces  couches  de  conglomérats  volcaniques  doit  être 
très-moderne  et  postérieure  à  celle  des  grès  ter- 
tiaires de  la  plaine,  puisqu'on  ne  trouve  point  de 
ces  fragments  de  galets  volcaniques  dans  les  grès  et 
marnes  sablonneuses  que  recouvrent  les  couches 
superficielles  de  conglomérats  de  QuirigUe  et  du 
saut  de  la  Laja. 


A  LA    LATITUDE  DE  CONGEPCÏON^  l83 

A  n  kilomètres  plus  loin ,  on  arrive  aux  roches  Porphjref  ne- 
^secondaires  qui  caractérisent  le  système  des  Andes  52!**''**^"^°" 
de  Gopiapo  jusque  la  latitude  du  Chiloé.  Les 
premières  tollînes  appartenant  à  la  chaîne  des 
Andes,  près  de  Goigûeco,  sont  composées  des 
mêmes  porphyres  bigarrés  stratifiés  que  l'on  re- 
trouve dans  les  Andes  de  Coquimbo ,  de  Gopiapo 
et  de  Santiago. 

La  roche  principale  de  ce  terrain ,  celle  qui  des- 
cend jusqu'au  plus  bas  de  la  chaîne  des  Andes , 
est  un  porphyre  stratifié  brunâtre ,  bigarré  de 
gris,  vert  ou  bleuâtre,  et  de  nuances  extrêmement 
variées.  On  y  trouve  disséminée  une  substance 
blanche,  tantôt  en  petits  cristaux  très-irréguliers 
ou  en  pointes  informes,  tantôt  en  veinules  et  en 
petites  masses  amorphes  irrégulièrement  répar- 
ties. Cette  roche  change  continuellement  d'aspect, 
passant  tantôt  à  des  brèches  porphyriques  bigar- 
rées, tantôt  à  des  roches  plus  homogènes. 

On  rencontre  aussi  au  milieu  de  ces  roches  de 
véritables  amyffdaloïdes  et  des  porphyres  zéoliti- 
tiques  à  base  de  stilbite,  ainsi  que  des  porphyres 
renfermant  des  veines  et  noyaux  de  jaspe  et  de 
calcédoine.  Entre  autres  variétés  de  roches ,  j'ai 
rencontré  dans  la  même  localité  un  porphyre  à 
gros  cristaux  luisants  et  noirs,  que  je  crois  être  de 
l'ouralite,  et  que  l'on  trouve  à  toutes  les  latitudes 
de  la  chaîne  des  andes  du  Chili,  notamment  dans 
la  vallée  du  rio  Pulido  (Copiapo),  au  cerro  dfi  los 
Algodones  (Coquimbo)  ,au  cerrodel  Convento(Cor- 
dillères  de  Rancagua)  ,  etc.  La  masse  de  ce  por- 
phyre de  Coiqueco  est  d'un  gris  un  peu  verdâtre, 
3ssez  homogène,  parsemée  de  petits  cristaux  feld- 
spatiques  rectangulaires  ou  carrés.  Les  cristaux 
Doirs  présentent  les  clivages  de  l'amphibole  et  du 


.l84  COMPOSITION  GÉOLOGIQUE  DU  CHILI 

pyroxèoe,  et  en  môme  temps  on  y  voit  interposés 
entre  les  lames  du  clivage  une  substance  blanche 
et  terreuse,  tout  à. fait  semblable  à  celle  que  Ion 
trouve  dans  les  cristaux  noirs  du  même  porphyre 
dans  le  Nord  du  Chili,  On  remarque,  en  outre, 
dans  le  porphyre  de  Coîgueco,  et  à  côté  des  cris- 
taux noirs,  quelques  veinules  et  cristaux  de  zéoli* 
tes  y  ce  qui  prouve  que  cette  roche  à  la  même 
origine,  et  est  contemporaine  des  porphyres  zéo- 
litiques  et  des  amygdaldîdes  auxquels  on  lavait 
associée. 

Ce  terrain  de  porphyres  bigarrés,  stratifiés,  se 
rencontre  sur  toute  la  base  de  la  chaîne  des  Andes. 
On  la  rencontre  dans  la  vallée  de  la  Laja,  jusqu'au 
village  d'Antuco,  dont  l'attitude  est  de  54 1  mètres, 
et  il  se  prolonge  eqcore  à  1 3  kilomètres  plus  à  l'Est, 
jusqu'au  delà  AxkfortdeBaUenares^  à  une  hauteur 
de  825  mètres.  A  a  kilomètres  à  TËstdece  fort,  on 
voit  surgir  de  dessous  les  porphyres  stratifiés  des 
masses  a'un  granit  dioritique  tout  à  fait  semblable 
à  celui  qui  soulève  accidentellement  les  mêmes 

gorphyres  dans  le  Nord  (par  exemple  :  au  Cerro 
an  Graviel,  dans  les  Cordillères  de  San  José,  et 
dans  beaucoup  de  localités  dans  les  Cordillères  de 
Coquimboet  de  Copiapo).  Ces  masses  granitiques 
s'étendent  à  plus  de  5  kilomètres  à  TEst,  passent 
de  l'autre  côté  du  torrent  de  Malalcura,  et  vont 
presque  au  pied  du  volcan  d'Antuco  où  elles  pion- 

Sent  de  nouveau  sous  ces  porphyres  statifiés.  Ces 
erniers  commencent  déjà  à  présenter  de  notables 
modifications  dont  leurs  couleurs,  leur  structure 
et  leur  composition,  et  appartiennent  au  groupe  de 
terrains  qui  rentrent  dans  la  description  du  volcan 
d'Antuco. 


A   LA  LATITLDE    DE  COWCEPCIO.N.  1 8v*) 

£o  récapitulant  tout  ce  qui  précède  ^ur  le  sys-  Eosembie  «lu 
tème  de  terrains  que  nous  venons  de  parcourir,  ^*J^yfqJ,!J^^^^ 
depuis  la  mer  jusqu'au  volcan  d'Antuco,  on  ne  can  d'Aniaco. 
voit  qu'une  répétition  des  mêmes  phénomènes 
géologiques  que  nous  avons  déjà  dans  nos  précé- 
dents mémoires  sur  la  composition  de  ces  mêmes 
montagnes  dans  la  partie  Nord  du  Chili,  et  parti- 
culièrement dans  les  provinces  de  Santiago  et  de 
Valparaiso.  Ce  sont  toujours  des  masses  graniti- 
ques renfermant  quelques  bassins  tertiaires,  qui 
constituent  la  première  chaîne  de  montagnes  nom- 
mées  Cordillères  de  la  côte  (  Cordillera  de  la 
Costa)  ;  puis  vient  une  large  plaine  composée  de 
terrains  modernes,  et  immédiatement  après  com- 
mence le  groupe  de  porphyres  bigarrés,  stratifiés 
et  secondaires,  soulevés  et  accidentés  par  des  gra- 
nités dioritiques,  groupe  qui  constitue  la  chaîne 
des  Andes  proprement  dite. 


Tome  XIV,  1848. 


187 


•  >1 


sur  la  composition  géologique  du  Chili,  à  la 
latitude  de  la  Concepcion,  depuis  la  baie  de 
Talcahuanojusquau  sommet  de  la  cordillère 
de  Pichachen ,  comprenant  la  description  du 
volcan  dAntuco  ; 


Par  M.  lONAGS  DOMEYKO. 


DEUXIÈME  PARTIE.— YoLCÀN  d'Antuco. 

\  7.  Situation  et  configuration  extérieure  du 

volcan  dAntuco. 

Le  volcan  d'Antuco  est  situé  à  peu  près  à  ^5  ^^j^JJ^j.^'Jn  **" 
kilomètres  de  la  plaine  intermédiaire,  à  l'Est  derelaiiyementiia 
la  ligne  où  Ton  trouve  les  premiers  porphyres  bi- Jj^^ÇJlJ^^'* 
garrés  secondaires;  c'est  le  point  culminant  de 
la  chaîne  des  Andes,  entre  le  volcan  de  Villa* 
lUca,  situé  à  plus  de  aoo  kilomètres  au  Sud  d'An- 
tuco et  celui  de  Chillan ,  qui  se  trouve  à  environ 
i3o  kilomètres  au  Nord.  Il  est  cependant  à  remar- 
quer que  la  ligne  de  séparation  des  eaux  de  la 
chaîne  des  Andes  passe  à  peu  près  à  1 2  kilomètres 
plus  à  TEst  par  la  crête  de  la  Cordillère  de  Picha- 
chen, dontraltitude  dépasse  à  peine  2.000 mètres. 

Le  volcan  d*Antuco  est  adossé  au  S.-0.  à  la 
Ckrra  Belluda  ;  il  est  difficile  de  voir  un  plus 

?'and  contraste  que  celui  que  présente  le  volcan 
Antuco  y  conoîde  à  surfaces  un  peu  convexes  et 
Tome  XI  F,  1848.  i4 


l88  GÊOLOGIB    DU    CHILI. 

•  ♦  %    »         - 

bien  unies ,  dont  le  sommet ,  noirci  par  les  sco- 
ries, lance  des  hqu^^^  4^  9^mme  et  de  fumée, 
et  la  montagne  dé  Ci  erra  Bell  ùda,  masse  informe, 
couverte  de  glaciers ,  hérissée  de  pics  et  de  den- 
telures,  et  entourée  de  rochers  coupés  a  pic  et 
fencTilIés  en  colonnes  prismatiques  presque  ve^ 
ticales. 
i.if^.?  J!ii!!^n  '  Lorsqu'on  s'approche  du  volcan  d'Antuco,soit 
d'Aoïoco^         du  cote  de  1  Ouest  par  la  vallée  de  la  Laja,  sou 

du  côté  de  l'Est  par  celle  du  Rio  del  Pino,  on 
distingue  trois  parties  différentes  dans  la  configu- 
ration de  cette  montagne ,  savoir  :  i*  le  massif 
de  la  chaîne  des  Andes  qui  sert  de  base  aux  autres 

{>artie6;  a*  le  cône  inférieur  ou  grand  cône  doat 
a  circonférence  à  la  base  est  de  i$  à  aci  I^Uo* 
métrés,  et  dont  la  surface  est  inclinée  de  i5  à  ao 
ou  25  dçgré$,  tout  au  plus  sur  l'horizoq  ;  3*  le  dir^ 
supérieur  ou  petit  cône ,  dont  la  base  a  environ 
a  Kilomètres  ae  tour,  et  dont  les  flancs  sont  in- 
clinés de  3o  à  35*  sur  l'hprizon. 
ffoijojç'^n-  "  L-^xè  du  cône  supérieur,  au  lieu  de  coïncider 
^yec  celui  du  cône  inférieur,  paraU  être  placé  un 
peu  plus  à  l'Ouest  de  cq  dernier;  Les  deux  cônes 
sont  en  outre  coupés^  du  côté  de  l'Ouest ,  de  ma- 
nière à  n'y  présenter  qu'une  seule  pente  excessi- 
vement rapide,  qui  commence  presque  ^u  bord  du 
cr«\tère,  descend  jusqu'au  pied  du  côaç  inférieur 
et  devient  ensuite  un  peu  moins  forte,  en  coati- 
puant  jusqu'au  fond  de  la  vallée  de  la  Laia.  Du 
côté  de  cet  escarpement  se  trouve  un  contre*Tort  au 
pied  duquel  on  voit  une  jolie  petite  plaine,  le 
plan  de  Chancajr^  avec  quelques  touffes  d'arbres. 
uê  contre-fort  a  divisé  une  immense  coulée  de 
laves  {PL  ///,  fis.  6)  en  djeux  autres ,  doiit  Vuu€ 
(A)  arrive  au  pie^  d'unie  cascade  que  le  Rio  de  1^ 


me^ 


) 


VOLCAN    d'aNTUCO.  iSq 

Laja  forme  en  se  déversant  d'un  lac  situé  à  la  haq- 
leur  de  la  base  du  cône  inférieur,  et  l'autre  (6) 
fait  un  détour  vers  le  S.-O. ,  passe  au  pied  de  la 
Cîerra  Belluda  et  redescend  dans  la  vallée  de  la 
Laja ,  à  environ  ,i  kilomètre  à  TOuest  de  la  pre- 
mière (A). 

Du  côté  de  FEst,  au  contraire,  on  rencontre  J^^ ^j""**'** 
d'abordunbeaulacdeSà  lokilomètres  de  longueur  et  pUine  anna- 
et  de  aoo  à  3oo  mètres  au  p|us  de  largeur,  qui  en-g^JJ^  J^^  ^^ 
tourc,  en  foripe  de  demi-cercle,  la  base  du  cône 
inférieur  et  le  sépare  des  montagnes  environnantes; 
les  pentes  de  celles-ci ,  tournées  du  côté  du  volcan , 
sont  trè&-roide$  et  presque  verticales  dans  beau- 
coup d'endroits.  Le  lac  a  Ântuco  n'est  qu'une  e^ 
pèce  de  réservoir  d'eau  alimenté  par  les  torrents 
et  les  ruisseaux ,  dont  les  uns  descendent  des  pen- 
tes orientales  de  la  Cierra  Belluda,  les  autres  des 
diverses  cordillères  situées  sur  la  ligne  de  sépara- 
tion des  eaux  dans  les  Andes.  C'est  dans  ce  lac 
que  prend  naissance  le  I^io  de  la  Laja  y  dont  }es 
eaux  forment,  comme  je  viens  de  I0  dire,  une 
belle  cascade  en  se  brisant  contre  les  blocs  de  lave 
de  la  coulée  (A). 

Plus  haut,  au  contact  des  deux  cônes,  on  voit    Pleine  ^nn^ 
une  plaine  annulaire  couverte  de  neiges  perpé-gVMtaapîeddtt 
tuelles  ou  de  glaciers,  qui,  df après  les  quelques P^^^^^^^a. 
fentes  qu'on  y  trouve ,  ont  au  moins  3o  mètres 
d'épaisseur;  cette  plaine  est  limitée  du  côté  dti 
grand  cône  par  un  parapet  dont  le  bord  oriental 
s'élève  à  lo  ou  r5  métrés  au-dessus  de  la  surface 
des  neiges  de  la  {Partie  horizontale  de  la  plaine. 

Cette  partie  horizontale  de  la  plaine  n'a  qu'en-    Pentei  rapides 
viroo  i5o  piètres  de  largeur;  elle  se  redresse  en^riSor!^*  *"'*' 
suite  pour  se  relier  aux  pentes  rapides  du  pétU 
cône,  dont  la  surface  né  p.r^sen[te  du^  cQtfi  du 


igO  GÉOLOGIE     DU    CHILI. 

Sud,  de  TEst  et  du  Nord-Est,  qu'une  masse  de 
glaçons  coupés  par  de  nombreuses  fentes  et  des 
ravins. 

Mais  cette  masse,  qui  éblouit  la  vue  par  sa  blan- 
cheur, n'arrive  pas  aux  deux  ti<îrs  de  la  hauteur 
du  cône  supérieur,  et  la  partie  supérieure  du  vol- 
can est  composée  d'une  masse  de  scories  noires  et 
boursouflées. 

réSôn  dMnefgês     ^^  ^^^  ^  remarquer  que ,  sur  les  pentes  orientales 
perpétuelles.      des  deux  cônes,  la  région  des  neiges  perpétuelles 

descend  à  plus  de  4oo  mètres  au-dessous  du  bord 
supérieur  du  grand  cône,  tandis  que  vers  la  fin  de 
l'été  les  pentes  occidentales  et  septentrionales  sont 
ordinairement  dégarnies  de  glaciers. 

Hauteur  des     Voici  les  hauteurs  au-dessus  du  niveau  de  la 

prlDcipaax  points  i  •  i  i  n  4 

du  volcan  d'An-  nier  des  pnncipaux  pomts  du  volcan  d  Antuco  et 
tooo.  Jeg  massifs  environnants,  déterminées  par  mes 

observations  barométriques  : 

Village  d' Antuco ,  situé  au  fond  de  la  vallée  de 
la  Laja ,  au  milieu  des  porphyres  stratifiés  se-       m. 
condaires .        541 

Fort  de  Ballenares,  situé  dans  la  région  des  cy- 
près et  des  célèbres  pins  d' Arauco. — Apparition 
des  masses  granitiques.  . 825 

Le  plus  bas  point  où  descendent  les  deux  coulées 
de  lave  dans  la  vallée  delà  Laja 98b 

Plan  de  Chancay,  au  pied  du  grand  contre-fort  du 
côtédeTOuest 1.136 

Niveau  du  lac  d'Antuco,  à  Textrémité  N.-E. , 
près  de  Corrallon •  •  •  ■     ^  .*03 

Niveau  du  môme  lac,  à  son  extrémité  S.-E.  .  .     1.406 

Limite  des  neiges  perpétuelles  sur  los  pentes  S.-E. 
du  grand  cône  et  sur  celles  de  la  Cierra  Belluda.    2.019 

Bord  supérieur  du  grand  cône,  correspondant  à 
la  base  du  cône  supérieur  et  à  la  partie  hori- 


VOLCAN    DAMTUCO.  I9I 

zontale  de  la  plaine  annulaire  couverte  de 

neige 2.427 

Sommet  du  cône  supérieur,  à  une  centaine  do 
mètres  de  distance  du  cratère 2.718 

Cordillère  de  Pichachen,  située  à  12  kilomètres 
à  l'Est  du  volcan  d'Antuco  et  marquant  la  hau- 
teur à  laquelle  s'élève  la  ligne  de  séparation  des 
eaux  dans  les  Andes 2.043 

Si  maintenant  on  examine  la  coupe  générale  de  Goope  générale 
la  chaîne  des  Andes  {PL  III,  f^.  5),  on  voitffi?WS 
qu'à  partir  du  village  d'Antuco ,  le  fond  de  la  val-<*e  rOucsi,  Jm- 
lée  du  Rio  de  la  Laja  monte  insensiblement  jus-Hl^sépâraifondei 
qu'au  pied  du  volcan  d'Antuco,  et  que  depuis  ce**"** 
point  on  rencontre  successivement  : 

i""  Des  pentes  rapides  qui  s'élèvent  presque  sans 
interruption  depuis  le  fond  de  la  vallée  jusqu'au 
sommet  du  cône  supérieur  du  volcan;  c'est  à  peu 
près  à  20  mètres  au-dessous  de  ce  sommet  que  se 
trouve  une  ouverture  latérale  par  laquelle  s'é- 
coulent les  matières  en  fusion. 

:2*  Le  sommet  du  cône  supérieur  au  milieu  du- 
quel se  trouve  l'ouverture  du  cratère  :  les  bords  de 
ce  sommet  se  relèvent  du  côté  de  FEst  et  sont  no- 
tablement redressés  et  échancrésdu  côté  du  N.-O. 

3^  La  pente  orientale  du  cône  supérieur,  cou- 
verte de  scories  volcaniques  noires  dans  la  partie 
supérieure ,  et  de  neiges  perpétuelles  vers  la  base. 

4*  La  plaine  circulaire,  dont  il  a  été  parlé  ci- 
dessus,  qui  se  termine  par 

5"*  Le  rebord  du  grand  cône  trouqué. 

6*  Les  flancs  orientaux  du  grand  cône,  un  peu 
bombés  près  de  leur  bord  supérieur  et  présentant 
ensuite  jusqu'au  lac  d'Antuco  une  inclinaison  plus 
douce  que  ceux  du  cône  supérieur. 

-*'  Le  lar  d'Antuco. 


ig^  GÉOLOGll:    DU    CHILI. 

8*  Ali  delà  du  lac ,  les  escarpements  presque 
verticaux  des  rochers  quf  formçni,  autour  dii  grand 
cène,  une  chaîne  circulaire  «  interrompue  pap  la 
vallée  du  Rio  del  Pino  et  aboutissant  au  massif  de 
la  Cierra  Belluda  (  PL  III,  fig.  5  ). 

9""  Use  large  vallée  très-évasée  qui  sépare  cette 
chaîne  de  rochers  de  la  cordillère  dePicbacheO) 
dont  la  crête, marque  la  ligne  de  séparation  des 
eaux  de  toiit  le  système  des  Andes. 

S  7.  lues  roches  qui  composent  le  volcan  SAn- 
tuco  et  les  massifs  environnants^ 

Troii  groapttde     Les  roches  qui  Icoidaposent  le  volcan  d'Antuco  et 
^^^^'      les  tndtôifs  qui  Venvi  ronnent  forment  trois  groupes 
différente ,  savoir  : 

L  Roches  qui  se  trouvent  eii  dehors  du  grand 
cône, 

II.  Roches  qui  composent  ce  cône  inférieur, 
IIL  Roches  qui  constituent  le  cône  supérieur 

et  les  masses  sorties  de  son  cratère, 

» 

I.  Groupe  de  Nous  avons  déjà  vu  les  porphyres  secondaires 
rïf *ânSieur«  ^*î  système  des  Andes ,  percés  et  accidentés  par 
•tt*Moiè?ement  les  granités  du  fort  de  fiallenares,  recouvrir  en- 
suite ces  mêriies  granités  près  du  volcan  d'Antuco. 
Ce  n'est  qu'en  arrivant  au  contre-fort  du  plan  de 
Chancay  (  PL  III,  fig.  5  et  6  )  qu'on  trouve  des 
modifications  notables  dans  la  structure  et  la  com- 
position de  ces  jporphyres.  On  rencontre  en  cet 
endroit  des  couches  très-régulières,  légèrement 
inclinées  vers  le  centre  du  volcan.  Le  porpbjie 
qui  y  abonde  se  compose  d'une  pâte  grise ,  com- 
pacte, avec  petits  cristaux  disséminés,  blancs  et 
sans  éclat ,  quadrangulaires  ou  irréguliers.  On  ; 


r 


trouve  aiissi  des  cristaux  de  feldspath  vitreux  très- 
abondants  dans  certaines  couches  et  manquant 
complètement  dans  d'autres ,  tandis  qu'on  ne 
trouve  ni  amphibole ,  ni  pyroxène  dans  ces  roches; 
Tolivine y  est  très-commune;  elle  se  trouve  dis- 
séminée, dans  toutes  les  variétés  dérochés,  en  pàv- 
ticbles  amorphes,  vitreuses,  d'un  verl-bouteille 
et  translucide;  elle  a  beaucoup  d'éclâi  dans  sa  cas- 
sure fraîche,  mais  elle  se  ternit  sensiblement  é( 
perd  de  sa  translucidité  par  le  contact  prolongé 
de  Faîr. 

Un  autre  caractère  qili  distingue  ces  focneâ  de 
toutes  celles  qui  composent  le  système  des  Andeé 
loiil  des  volcans  actifs,  c'est  leiir  structuré  plus  8ii 
moins  scoriacée.  L'intérieur  des  pores  est  toiijours- 
mat,  lisse  et  ne  contient  jamais  de  ^éolites  bu 
autres  substances  étrangères. 

A  l'Est  du  volcan  d'Antuco,  au  soinmét  de  la 
cordillère  de  Pichachen,  on  retrouve  au  contraire 
des  porphyres  stratifiés  à  pâte  compacte  sans  oli- 
vine  ni  parties  poreuses  et  boursouflées ,  et  à  cris- 
taux à  structure  terreuse  ou  lamellaire,  porphy- 
res présentant  les  mêmes  caractères  physiques  et 
la  même  composition  que  les  porphyres  stratifiés 
qui  forment  le  centre  du  système  des  Andes  dans 
le  Nord.  Ce  terrain  e^t  encore  mieux  caractérisé 
dans  l'intervalle  qui  sépare  les  deux  montagnes  de 
Pichachen  et  d'Antuco,  et  surtout  dans  l'angle 
formé  pftr  le  confluent  des  deux  vallées  dç  Trapa- 
Trapa  et  du  Riodel  Pino,  où  l'on  trouve  la  coupe 
de  terrain  suivante  : 

à)  Roche  homogène,  compacte,  à  cassure  ès- 
quilleuse,  plane  ou  conchoïde,  formant  des  cou- 
ches de  8  à  10  mètres  de  puissance  et  se  divisant 
en  prismes  verticaux  très-irréguliers.  Cette  rodiè 


|q4  oiOLOGIS    DU   CHILI. 

est  tantôt  d'un  vert-gi'isâtre  sale,  à  structure  très- 
compacte  et  donnant  par  la  cassure  des  fragments 
anguleux  à  arêtes  très-aiguës ,  tantôt  d'un  gris- 
cendré  clair,  un  peu  jaunâtre,  à  structure  un  peu 
terreuse,  présentant  toujours  des  divisions  prisma- 
tiques verticales. 

b)  Brèche  porphyrique  bigarrée ,  à  fragments 
anguleux  bleus,  verts,  bruns  et  rougeâtres ,  de 
diverses  nuances,  emp&tés  dans  une  masse  por- 
phyrique verdàtre.  Cette  roche  tout  à  fait  sem- 
blable aux  brèches  et  brocatelles  du  terrain  secon- 
daire de  la  partie  supérieure  des  Andes  dans  les 
provinces  du  Nord,  forme  des  bancs  très-épais 
sans  se  diviser  verticalement  en  prismes  comme 
les  précédentes. 

c;  Conglomérat  composé  de  petits  grains  de 
diverses  couleurs,  ayant  l'aspect  d'un  grès  semi- 
cristallin.  Ces  grains  sont  en  général  anguleux,  k 
arêtes  obtuses;  il  y  en  a  de  verts  et  de  blancs, 
mais  les  premiers  se  trouvant  en  excès  la  roche 

E résente  une  teinte  plus  ou  moins  verte  ou  bleuâtre. 
iCS  particules  blanches  paraissent  être  du  feld- 
spath; on  les  voit  parfois  devenir  terreuses,  et  la 
roche ,  dans  ce  cas,  se  transforme  en  un  grès  très- 
mou  tombant  en  poussière. 

d)  Porphyres  bigarrés  avec  rognons  de  jaspe 
vert,  semblables  à  ceux  du  Rio  de  los  Cipreses  et 
aux  porphyres  du  Cerro  de  las  Ollas  dans  les  cor* 
dillères  situées  en  face  de  Rancagua.  • 

Cette  localité  se  trouve  à  peu  près  à  6  kilom. 
au  S.-EL  de  la  base  du  cône  inférieur  du  volcan.  En 
descendant  ensuite  la  vallée  du  Rio  del  Pino  en 
suivant  la  rivière,  on  voit  sur  la  rive  gauche  des 
roches  noires  ou  brunâtres  qui  présentent  de  loin 
Taspect  des  couches  basaltiques.  Ces  roches  sont 


VOLGAIf   D^NTUGO.  IçS 

des  porphyres  qui  se  fendent  normalement  au 
plan  des  couches  et  dont  la  couleur  se  noircit  ou 
se  brunit  par  le  contact  de  l'air.  Le  point  le  plus 
remarquable  est  le  pied  d'un  escarpement  à  2  ki- 
lomètres au  S.-S.-E.  de  la  base  du  grand  cône^ 
situé  près  du  confluent  de  l'Estero  (Je  Pichonqui- 
Des  avec  la  vallée  du  Rio  del  Pino  (P/.  ///. ,  fig.  7). 
On  y  distingue  : 

(A)  La  croûte  ou  couche  superficielle  formée 
de  gros  blocs  à  surfaces  courbes. 

(B)  La  roche  qui  se  divise  en  prismes  réguliers 
mais  courbes. 

(C)  Les  bouts  ou  extrémités  des  prismes  ayant 
la  forme  de  quadrilatères  ou  de  pentagones  irré- 
guliers. 

Tout  cet  escarpement,  dont  la  hauteur  ne  dé-  . 
passe  pas  3o  à  40  mètres ,  est  composé  d'un  por- 
phyre &  pâte  grise,  compacte,  un  peu  terreuse, 
avec  petits  cristaux  irréguliers,  souvent  quadran- 
gulaires,  blancs,  lamellaires.  Ce  porphyre  ne  ren- 
ferme ni  olivine,  nipyroxène,  ni  amphibole,  ni 
zéolites  ;  on  n'y  voit  pas  non  plus  de  ces  pores  et 
de  ces  cavités  qui  caractérisent,  comme  nous  le 
verrons  bientôt,  les  roches  des  deux  cônes  du 
volcan. 

Les  escarpements  situés  sur  l'autre  côté  de  la 
même  vallée  ne  pressentent  pas  de  divisions  pris- 
iBatiques,  mais  ils  piésentent  à  leur  partie  supé- 
rieure des  contournements  de  couches  en  zigzag 
et  des  parties  fracturées  {PL  III,  fig.  b). 

Passons  maintenant  aux  roches  qui  composent    H- ^rcjipe de 
6  cone  intérieur  ou  le  gjand  cône  du  volcan  d  An-  nosentie ctoe in- 
tuco,  et  commençons  par  le  flanc  S.-S.-E.  de  ce^*^****^* 
<^Qe  du  côté  de  \^  Ciem^  Belluda  et  de  l'eqdroit 


196  GÉOtOGlË  tv  eHiu. 

dit  Sitio  de  la  Cueva.  En  cet  endroit  les  roches 
qui  sortent  au  jour  sont  des  porphyres,  semblables 
à  ceux  dont  il  vient  d'être  parlé,  à  pâte  compacte, 
un  peu  terreuse,  d*un  brun-chocolat  où  d*un  gris 
nuancé,  avec  petits  cristaux  blancs,  lamelleux, 
mats  ou  d'un  faible  éclat  nacré.  Ces  porphyres  se 
fendent  en  tous  sens  suivant  des  lignes  à  courbure 
sphérique  d'un  très-grand  rayon  {PI.  III^  fiff*^)* 
La  roche  est  cassante  et  donne  des  fragments  an- 
guleux très-îrréguliers,  à  cassure  concholde. 

Cette  même  roche  se  fendille  aussi  parfois  sui- 
vant des  surfaces  planes  de  directions  variables  et 
groupées  autour  de  certains  points  de  manière  à 
présenter  des  couches  concentriques,  fracturées 
en  tables  de  diverses  dimensions  {PL  Ilï^  fig.  i  o\ 

A  mesure  qu'on  s'élève  sur  la  pente  S.-E.  au 
grand  cône,  le  porphyre  change  d'aspect;  il  se 
charge  de  plus  en  plusaolivine,  puis  il  commence 
à  présenter  dans  son  intérieur  des  cavités  et  des 
boursouflures  de  plus  en  plus  nombreuses,  et  en* 
fin  il  change  de  couleur  et  prend  l'aspect  délaves 
et  de  scories  volcaniques. 

A  partir  des  bords  du  lac,  on  observe  la  même 
succession  de  roches  sur  les  flancs  orientaux  du 
grand  cône. 

Les  flancs  du  Nord  et  du  Nord-Est,  au  con- 
traire, étant  beaucoup  plus  rapprochés  du  centre 
du  volcan,  les  couches  inférieures  présenteat  dans 
leur  structure  les  mêmes  altérations  que  l'on  ne 
retrouve  au  même  degré  qu'à  une  hauteur  consi- 
dérable du  côté  de  l'Est  et  du  S.-E.  Ainsi,  près  de 
Corrallon,  à  l'extrémité  Nord  (fu  lac,  les  roches 
sont  pétries  d'olivine  et  criblées  de  pores  et  de 
boursouflures.  Certaines  couches  sont  contournées 
et  laissent  entre  leurs  plans  de  séparation  de  larges 


tOLCÀN   d'aNTUGO.  197 

concavités  (B,  PL  III yjig.  11),  sortes  d'ou- 
vrèaux  S  parois  vitrifiées,  frittéesou  en  partie  sco- 
rifiées ,  qui  ont  peut-être  donné  issue  aux  flammes 
etâux  vapeurs.  Enfin  d'autres  couches  de  2  à  4  mè- 
tres de  puissance  sont  couvertes  à  la  surface  de  sco- 
ries noires  ou  d'une  croûte  frittée  et  à  demi  fondue, 
tandis  que  leur  intérieur  se  compose  d'une  masse 
porpByrique,  lithoïde,  dont  la  pâte  se  fend  en 
surfaces  courbes,  irrégulièt-es,  et  ne  contient  que 
trës-peù  d'olivine. 

Il  ne  nous  reste  plus  qu'à  ieler  un  coup  d'œil    in.6r«ipeda 

.•  .,  r         *-'i»  *^,.        roche»  qui  com- 

sur  les  matières  qui  composent  le  cône  supérieur  posent  le  cOne 
et  ^ui  s'écoulent  du  cratère  actuel.  lupéricur. 

Bien  que  ce  cône  se  trouve  couvert  dé  glaçonà 
jusqu'à  jHus  des  deux  tiers  de  sa  hauteur,  ne  lais- 
sant ses  flancs  à  découvert  que  du  côté  de  l'Ouest, 
où  il  est  tout  à  fait  inaccessible,  en  jugeant  cepen- 
dant d'après  la  nature  des  éboulements  qui  se 
produisent  de  temps  en  temps  de  ce  côté,  ainsi 

3ue  d'après  ce  que  l'on  pèuè  voir  par  les  crevasses 
es  glaçons,  et  d'après  la  rapidité  des  pentes  de 
ce  cône,  on  acquiert  la  certitude  que  ce  dernier 
est  formé  de  masses  sorties  à  l'état  pâteux ,  de 
matières  boursouflées  et  scorifiées ,  de  blocs  de 
matières  à  demi  fondues,  lancés  de  l'intérieur  du 
cratère  et  d'une  immense  quantité  de  produits 
incohérents  y  de  lapillis  et  de  cendres  volcaniques. 
La  plus  abondante  de  ces  matières,  celle  qui  cou- 
vre en  particulier  le  sommet  du  cratère  et  le  bord 
supérieur  du  grand  cône^  est  une  scorie  très-po- 
reuse, légère,  friable,  qui  devient  quelquefois 
brunâtre  ou  prend  des  teintes  irisées  par  le  con- 
tact de  l'air,  et  qui  contient  souvent  dans  son  in- 
térieur des  filaments  très-déliés  ou  du  feldspath 
vitreux. 


ig8  GÉOLOGIE    DU    CHILI. 

Les  deux  grandes  coulées  de  lave  qui  descen- 
dent sur  les  pentes  occidentales  du  volcan,  jus- 
qu'au fond  de  la  vallée  de  la  Laja ,  sont  d'une 
nature  différente.  Chacune  d'elles  a  environ 
2  kilomètres  de  longueur.  Leur  largeur  est  très- 
variable,  et  celle  qui  descend  du  Nord  doit  avoir 
plus  de  200  mètres  de  large  au  pied  de  la  mon- 
tagne. Leur  épaisseur  est  également  très-variable, 
mais  elle  dépasse  rarement  3  mètres  à  S'^jSo. 

Ces  deux  coulées  forment  des  couches  très- con- 
tournées et  fracturées  qui ,  tantôt  se  courbent  et 
se  tordent  eu  se  roulant  sur  elles-mêmes  et  tour- 
nant leur  partie  concave  vers  le  bas,  tantôt  se  dé- 
ploient et  s'étendit  en  présentant  des  surfaces 
ondulées.  Les  faces  de  ces  coulées  sont  couvertes 
de  scories  et  de  boursouflures,  tandis  que  le  cen- 
tre est  toujours  moins  poreux ,  d'un  noir  plus  foncé, 
et  présente  souvent  un  éclat  demi-vitreux.  Un  exa- 
men plus  approfondi  y  fait  reconnaître  trois  varié- 
tés de  laves  :  la  première,  celle  qui  prédomine, 
est  lithoïde,  mate  et  poreuse,  présente  beaucoup 
d'olivine  et  de  larges  cavités  sphériques  ou  allon- 
gées ;  la  deuxième  est  en  majeure  partie  composée 
de  feldspath  vitreux  et  d'olivine  empâtes  dans 
une  masse  ressemblant  aux  trachytes  ordinaires; 
enfin  la  troisième  variété,  d'une  densité  .supé- 
rieure, d'une  couleur  un  peu  plus  foncée  et  d'un 
éclat  demi-vitreux,  a  l'apparence  d'un  laitier. 

Ces  laves  ne  se  présentent  en  coulées  que  sur 
les  pentes  occidentales  du  volcau,  mais  on  en  ren- 
contre des  blocs  énormes ,  d'un  volume  qui  dé- 
passe quelquefois  20  mètres  cubes,  sur  toutes  les 
pentes  des  deux  cônes  et  au  bord  du  lac. 

Outre  ces  blocs  difformes  et  anguleux  que  Je 
cratère  lance  et  projette  de  tous  côtés,  on  y  trouve 


.VOLCAN    DANTUGO.  I99 

aussiy  quoique  rarement,  des  larmes  volcaniques^ 
fragments  plus  ou  moins  arrondis ,  ovoides ,  et 
mieux  fondus  que  les  précédents.  Leurs  sur- 
faces, bien  unies  et  lisses,  présentent  de  petites 
fentes  perpendiculaires  au  grand  axe,  et  en  même 
temps  des  plis  en  spirale  ou  indices  de  torsions 
provenant  sans  doute  d'un  mouvement  de  rota- 
tion que  ces  corps  ont  dû  subir  au  moment  de 
leur  chute.  Il  est  très-rare  de  rencontrer  de  ces 
larmes  bataviques  entières ,  mais  on  en  trouve 
beaucoup  de  fragments  ;  j'en  possède  une  qui  pèse 
plus  de  I  kilogramme,  et  que  j  ai  recueillie  à  en- 
viron I  myriamètre  du  cratère. 

L'abondance  de  Folivine  au  volcan  d'Antuco , 
m'a  engagé  à  analyser  ce  minéral.  Ce  oui  m'a 
surtout  frappé  ,  c'est  la  ressemblance  qu  il  pré- 
sente avec  Tolivine  que  l'on  rencontre  dans  le  fer 
météorique  d'Atacama.  Tous  deux  sont  amorphes  ; 
ils  ont  la  même  couleur ,  la  même  fragilité  y  la 
même  transparence ,  et  la  même  tendance  à  se 
ternir  et  à  se  désagréger  par  le  contact  prolongé 
de  l'air  ;  leur  poussière  est  également  claire ,  un 
eu  jaunâtre,  et  ils  sont  également  attaquables  par 
'acide  hydro-chlorique  avec  formation  de  silice 
.  gélatineuse;  l'attaque  par  l'acide  est  déjà  sensible 
à  froid  9  et  elle  s'opère  complètement  et  sans  dif- 
ficulté à  chaud. 

L'analyse  de  ces  deux  variétés  d'olivine  a  donné  : 

OliTlne 
da  fer  météorique  OlWlne 

d'Alacama.  d*Antaco. 

Silice 0,400  0,407 

Magnésie 0,467  0,397 

Proloxyde  de  fer 0,133  0,196 

1,000  1,000 

La  facilité  avec  laquelle  ce  minéral  s'attaque 


i 


300  GÉOLOGIE    DU    GUILI* 

par  les  acides  )e  distingue  du  véritable  péridot. 

Pour  terminer  ce  qui  est  relatif  à  la  description 
des  roches  du  volcan  d'Autuco,  j'ajouterai  que 
toutes  les  pentes  des  deux  cônes,  les  bords  du  lac 
et  toutes  les  montagnes  environnantes  ^  sqrtoutà 
FËst  jusqu  au  delà  de  la  ligne  des  faîtes  de  la 
cordillère  de  Pichachen  (sur  un  rayon  de  plus  de 
1 6  kilomètres),  sont  couverts  de  scories  menues, 
de  lapillis,  et  de  cendres  extrêmement  légères  que 
le  vent  emporte  à  des  distances  considérables.  Ces 
matières  noires  ou  d*un  noir-grisàtre ,  rarement 
brunâtre ,  renferment  quelquefois  de  petits  cris- 
taux de  feldspath  très-imparfaits. 

Il  est  à  remarquer  que  tandis  que  les  matières 
pâteuses  et  lourdes  se  déversent  sur  les  pentes  oc- 
cidentales du  volcan  ,  par  suite  de  la  rapidité  de 
ces  pentes  et  de  la  position  du  cratère,  les  cendres, 
lapillis,  et  menues  scories,  sont  entraînées  vers  VEst 
et  le  N.*E.  par  les  vents  périodiques  du  S.-O. , 
qui  régnent  dans  cette  partie  des  Andes.  Les  plus 
gros  morceaux  de  ces  scories  s'amoncellent  sur  le 
grand  parapet  du  cône  supérieur;  d autres,  plus 
ténus,  s'arrêtent  au  pied  du  cône  et  aux  bords  du 
lac  ;  et  les  cendres  les  plus  légères  dépassent  la 
ligne  centrale  des  Andes  et  tombent  sur  leur  ver- 
sant oriental.  Cest  probablement  de  la  décompo- 
sition de  ces  matières ,  que  résulte  la  couche  de 
terre  superficielle  qui  existe  sur  les  montagnes  et 
dans  les  vallées  environnantes,  et  qui  se  couvre  de 
très-beaux  pâturages  pendant  Tété. 
RécapUuiation.  En  résumant  ce  qui  précède,  on  voit  aue  les 
de  ces  ^^^1^  g^^^P^^  de  roches  qui  composent  le  volcan 
<i0d*Antuco  et  les  massifs  environnants,  peuvent  se 

définir  de  la  manière  suivante  : 

i 

(A)  Roches  qui  se  trouvent  hors  du  rayon 


VOLCAN    d'aNTUCO.  201 

de  la  base  du  cône  inférieur.  —  Ces  roches  sont 
les  ^cmes  qfje  celles  qui  constituent  le  terraio  de 
porphyres  secondaires  {porphyres  bigarrés)  dans 
toute  la  chaîne  des  Ancles  du  Chili.  Elles  ne  con- 
tiennent pas  d'olivine ,  et  ne  présentent  dans  leur 
intérieur  aucun  indice  de  pores  et  de  boursou- 
flures ;  quelques-unes  oflfrent  des  divisions  pris- 
matiques analogues  à  celles  des  basaltes. 

(B)  Hoches  qui  composent  le  grand  cône  ou 
cône  inférieur  du  volcan.  —  Ces  roches ,  en 
général  porphyriques,  sont  caractérisées  :  i*  par  la 
présence  de  l'olivine;  2*  par  une  structure  plus  ou 
inoins  boursouflée  et  scoriacée;  3®  par  la  pré^ 
sence  fréquente  du  feldspath  vitreux;  4°  par  une 
tendance  particulière  à  se  fissurer  suivant  des  sur- 
faces courbes.  Elles  forment  des  couches  régu- 
lières qui  paraissent  toutes  s'incliner  vers  le  centre 
du  volcan  ;  et  concourent  à  former  un  groupe  qui 
se  trouve  de  tous  côtés  coupé  et  séparé  du  pré- 
cédent par  des  vallées  et  ravins  plus  ou  moins 
circulaires  (1). 

(C)  Roches  qui  composent  le  cône  supérieur 
et  les  déjections  modetnes.  —  Ce  groupe  com- 
prend les  laves,  scories  et  cendres  qui  s'écoulent, 
ou  qui  sont  projetées  de  l'intérieur  du  volcan  ; 
il  constitue  tout  le  sommet  du  volcan,  le  rebord 
du  grand  cône  ,  deux  coulées  de  lave  sur  les  pen- 
tes occidentales  ,  et  la  couche  superficielle  de 
tout  le  massif  d'Antuco  et  deS'  montagnes  envi- 
ronnantes. 

(1)  Toutes  les  roches  du  plan  de  Chancay  appartiennent 
à  ce  groupe,  et  non  pas  au  précédent. 


î 


aoa  6ÉOLOG»    VV   CHILI. 

§  8.  Excursion  au   volcan  dAntuco ,   le  ^6 

février  i845. 

Bien  que  ce  pays  soit  actuellement  moins  diffi- 
cile à  parcourir ,  qu'à  l'époque  où  il  fut  visité  par 
M.  Pœppig,  on  a  cependant  de  la  peine  à  trouver 
les  guides  et  les  ressources  nécessaires  pour  entre- 
prendre une  excursion  dans  les  parties  des  Andes 
ui  se  trouvent  à  de  grandes  distances  des  centres 
e  population  et  loin  des  voies  de  transit.  Le  seul 
chemin  passant  près  du  volcan  d^Antuco,  est  celui 
qui  conduit  aux  salines  qui  se  trouvent  à  80  ou 
100  kilomètres  de  l'autre  côté  de  la  chaîne  des 
Andes,  dans  le  pays  de  Pehuenches,  en  traversant 
un  grand  désert  habité  par  des  tribus  indiennes , 
nomades  et  indépendantes.  Ce  fut  vers  la  fin  de 
février  i845  que ,  revenant  d'un  voyage  dans  l'an- 
cienne Araucanie ,  je  résolus  de  visiter  le  volcan 
d'AntucOy  décrit  par  M.  Poeppig,  dans  son  voyage 
au  Chili,  au  Pérou,  et  le  long  de  la  rivière  des 
Amazones,  en  1827 ,  i832  (  Reise  in  Chile,  Peru 
und  au  f  dem  Amazonenstrome  wâhrend  der  Jahre 
i827.i83aj. 

J'eus  le  bonheur  de  trouver  un  bon  guide,  des 
mules  et  des  chevaux  grâce  à  l'obligeante  hospi- 
talité de  M.  Tagle,  qui  administrait  à  cette  époque 
le  bien  de  Las  Canteras,  appartenant  à  M.  le  gé- 
néral Bulnes,  président  actuel  de  la  République. 
.  Nous  partîmes,  le  26  février,  vers  midi,  deLas 
Canteras,  et  le  même  jour  nous  arrivâmes  avant 
le  coucher  du  soleil  au  village  d'Anluco.  Ce  vil- 
lage est  le  dernier  point  habité  dans  les  Andes  ;  il 
s'y  trouve  une  cinquantaine  de  familles  chrétiennes 
vivant  de  la  culture  des  champs  et  du  peu  de  res- 
sources que  leur  procurent  le  commerce  du  sel  et 


VOLCAN   d'aNTCCO.  203 

le  tissage  de  quelques  étoQes  grossières  de  laine. 
Ou  j  trouve  aussi  quelques  huttes  dHudieos  ré« 
ceiiiment  soumis  et  encore  à  moitié  sauvages. 

Un  ordre  de  M.  l'intendant  de  Concepcion 
adressé  au  commandant  d*Antuco  me  procura 
pour  guide  ce  même  fiesera  qui  accompagna 
M.  Pœppig  dans  ses  excursion?.  Besera  n'était  plus 
Thomme  pauvre  et  obscur  dont  parle  ce  voyageur. 
.  Les  services  qu'il  avait  rendus  dans  les  guerres 
contre  les  Indiens,  les  relations  qu'il  entretenait 
avec  eux  depuis  son  enfance,  etc.,  lui  avaient  valu 
le  titre  et  les  attributions  de  capiton  de  amigos^ 
avec  une  petite  solde,  et  il  exerçait,  en  consé- 
quencei  une  sorte  d'autorité  parmi  les  Indiens  qui 
voyageaient  ou  dressaient  leurs  tentes  sur  le  ter- 
ritoire de  la  République.  Du  reste,  homme  fort  et 
vigoureux,  quoique  octogénaire,  il  conservait  tou- 
jours le  même  courage  vis-à-vis  des  hommes  et  la 
même  peur  à  l'égard  du  volcan ,  dont  il  donna 
des  preuves  à  M.  Pœppig. 

Accompagné  de  Besera  et  d'un  rutre  guide  pris 
à  Las  Ganteras,  je  partis  du  village  d'Antuco  avec 
mon  élève  et  compagnon  de  voyage,  don  Miguel 
Munizaga ,  le  27  février  de  bon  matin,  et  nous 
montâmes  par  la  vallée  delà  Laja,  en  étudiant  les 
coupes  de  porphyres  bigarrés  et  zéolitiques  qu'on 
y  voit  omoragées  par  des  arbres  de  haute  futaie. 
A  \2  kilomètres  d'Antuco,  nous  nous  arrêlAmes 
au  fort  de  Ballenares  pour  examiner  le  granité 
qui  perce  en  cet  endroit  les  porphyres  secondaires, 
et  nous  y  trouvâmes  les  mêmes  cyprès  (Thuia 
hjkàm^^ Pœppig)  qui  croissent  ordinairementprès 
de  la  limite  de  lu  végétation  dans  les  Cordillères 
deRancagua  et  de  Santiago.  A  l'ombre  de  ces 
cyprès  et  h    1 1  1^-  3o',   le   baromètre    marquait 


ao4  GÉOLOGIE    DU   CBIU* 

Cl^j6g5i  et  le  thermomètre  centigrade  3r,4*  ^ 
4  kilomètres  plus  à  FËst,  nous  passâmes  le  torreiit 
dit  E^tero  de  M aialcura ,  dont  les  eaux  font  une 
jolie  cascade  au  milieu  des  roches  granitiques  ;  et 
à  une  heure  après  midi,  nous  arrivâmes  au  Fuerte 
Viejo,  où  jadis  se  trouvait  le  poste  le  plus  avancé 

3ue  les  Espagnols  ftiveni  obligés  de  défendre  pen- 
ant  trois  siècles  de  guerres  contre  les  Indigènes^ 
Un  soleil  brûlant  força  nos  genis  à  s'abriter  sous 
une  touffe  du  Peumos  (launUs  peumus),  à  2  kilo* 
mètres  du  Fuerto  Viejo,  et  je  profitai  cte  ce  temps 
pour  examiner  les  coUches  porphyriques  qui  re- 
paraissent en  cet  endroit  et  recouvrent  les  masses 
granitiques  du  fort  de  Ballenares,  ainsi  que  pour 
taire  un  croquis  du  volcan  d'Antuco  {PL  IFf 

Le  volcan ,  à  cette  heure ,  était  en  pleine  acti- 
vité; toutes  les  8  ou  10  minutes  il  lançait  de 
OTandes  bouffées  de  fumée,  et  de  temps  en  temps 
il  faisait  entendre  des  bruits ,  comme  des  coups 
de  canon  tirés  à  de  grandes  distances.  D'après  le 
dire  des  indigènes ,  il  y  avait  bien  des  années  que 
le  volcan  n'avait  pris  une  attitude  aussi  menaçante 
que  depuis  quelques  semaines. 

On  conçoit  pourquoi  les  deux  cônes  étant  cou- 
pés de  ce  côté  par  une  seule  pente  extrêmement 
rapide,  on  les  voit  dans  le  dessin,  pris  dn  haut 
d'une  colline  dans  le  voisinage  du  Fuerte  Yiejô , 
ne  confondre  en  une  seule  masse  faisant  corps 
avec  la  partie  inférieure  de  la  montagne  qui  les 
soutient.  On  y  distingue  cependant  le  bord  supé- 
rieur du  grand  cône  qui  vient  de  derrière  le  cône 
supérieur  et  qui  l'embrasse,  en  laissant  entre  eax 
une  vallée  annulaire  étroite. 

J'ai  été  étonné  de  ne  pas  trouver  dans  des  rodhes 


YOLGAN   d'aiCTDCO.  2o5 

si  rapprochées  du  volcan  de  traces  bien  pronon- 
cées de  Faction  volcanique.  On  n'y  voit  que  des 
couches  épaisses  de  porphyres  semblables  à  ceux 
des  environs  du  village  d'Antuco,  alternant  avec 
(1  autres  roches  plus  homogènes  et  compactes.  Ces 
couches  sont  en  général  très -contournées,  re- 
dressées et  brisées  dans  divers  endroits. 

Le  même  jour,  avant  le  coucher  du  soleil,  nous 
arrivâmes  au  plan  de  Chancay,  où  nous  passâmes 
la  nuit  au  pied  des  escarpements  composés  de 
roches  qui  présentent  déjà  dans  leur  structure  des 
caractères  communs  aux  roches  du  grand  cône^ 
et  j  employai  une  partie  de  la  nuit  à  observer  les  , 
éruptions  qui  ne  cessaient  de  se  répéter  toutes  les 
10  ou  20  minutes  pendant  tout  le  temps  que  nous 
y  restâmes. 

Le  ciel  était  beau  et  serein  ;  un  vent  de  TOuest 
souflBait  avec  beaucoup  de  force,  et  de  temps  en 
temps,  chassant  vers  1  Est  les  colonnes  de  fumée, 
laissait  à  découvert  la  flamme  qui  éclairait  le 
sommet  du  volcan. 

Vers  les  lo  heures  du  soir,  le  vent  cessa  com- 
plètement, et  voici  les  phénomènes  que  je  pus 
observer  à  chaque  nouvelle  éruption  du  volcan. 

On  commençait  par  apercevoir  une  lueur  ou 
une  flamme  rougeâtre  qui  éclairait  la  bouche  du 
cratère,  et  qui  s'élevait  à  une  hauteur  peu  consi- 
dérable au-dessus  du  sommet,  sans  produire  d  étin- 
celles ni  projeter  de  matières  incandescentes. 
Quelques  secondes  après ,  on  entendait  un  bruit 
semblable  à  celui  d'un  coup  de  canon ,  et ,  3  ou 
4  secondes  plus  tard,  on  voyait  sortir  du  cra- 
tère une  épaisse  colonne  de  fumée  qui  prenait 
de  suite  la  forme  d'un  cône  renversé  et  montait, 
en  tournant  autour  de  son  axe,  jusqu'à  une  hau- 


206  GÉOLOGIE   DU   CHIU. 

• 

leur  qui  me  paraissait  être  à  peu  près  égale  à  la 
moitié  de  la  hauteur  apparente  de  la  montagne. 
Cette  fumée  devenait  de  plus  en  plus  claire  et 
finissait  par  disparaître  en  ne  laissant  après  elle 
qu'un  nuage  qui  planait  dé\k  à  une  imraen&e  hau- 
teur au-dessus  du  volcan,  lorsqu'on  voyait  appa- 
raître une  vive  lumière  au  bord  du  cratère  ou  plutôt 
un  peu  au-dessous  de  son  bord.  Celle-ci ,  qui  n'aji- 
paraissait  d'abord  que  comme  un   point  lumi- 
neux, ne  brillait  qu'un  instant  et  s'éteignait  en- 
suite, ou  reparaissait  plus  bas,  en  s'étendant  sous 
forme  d'un  ruban  mince  et  contourné ,  diverse- 
ment coloré.  Ces  points  ou  rubans  de  lumière  arri- 
vaient rarement  à  mi-côte  du  cône  supérieur,  et 
ils  n'apparaissaient  pas  à  toutes  les  explosions  et 
émissions  de  fumée.  Il  arrivait  aussi  parfois  que 
le  cratère  se  couvrait  d'une  belle  lueur,  et  que  les 
matières  en  ignition  se  déversaient  de  l'ouverture 
latérale  située  près  du  sommet,  sans  que  ces  phé- 
nomènes fussent   précédés  d'explosions  souter- 
raines. 

En  cet  endroit  du  plan  de  Chancay,  à  6  heures 
du  soir,  le  baromètre  marquait  o",6687,  et  le 
thermomètre  centigrade  l8^ 

Le  28  février,  nous  nous  remîmes  en  marche 
à  7  heures  du  matin.  Un  sentier  difficile,  étroit  et 
tortueux,  passant  sur  des  coulées  de  lave,  nous 
conduisit,  en  moins  d'une  heure,  à  l'endroit  où  le 
Rio  de  la  Laja  se  déverse  du  lac,  au  pied  du  grand 
cône.  On  peut  citer  cet  endroit  comme  l'un  des 
plus  pittoresques  des  environs  d'Antuco.  On  y 
découvre,  à  droite  du  chemin,  le  volcan  et  soa 
cratère;  à  gauche,  de  l'autre  côté  du  torrent, 
d'énormes  rochers  coupés  à  pic,  et  se  divisant  en 
colonnes  prismatiques  ;  et,  au  fond  de  la  vallée  , 


«, 


VOLCAN    DANTUCO*  207 

un  beau  lac  entourant  la  base  du  grand  cône 
Nous  mîmes  environ  trois  heures  pour  parcou- 
rir toute  cette  vallée  circulaire^qui  sépare  le  cône 
inférieur  du  volcan  des  massifs  qui  surgissent  de 
Tautre  côté  du  lac.  Le  chemin  passe  sur  le  bord 
même  du  lac,  et  il  est  couvert  Je  menues  scories 
qui  s'écrasent  sous  les  pieds  des  chevaux  sans  les 
blesser. 

Il  était  midi  lorsque  nous  arrivâmes  à  Fautre 
extrémité  du  lac,  près  de  Tendroit  nommé  Siiio  de 
la  Cueva.  Nous  nous  arrêtâmes  au  milieu  d'une  * 

prairie  parsemée  de  buissons,  appartenant  déj^  au 
territoire  des  indiens  Pehuencbes,  et  nous  y  trou- 
vâmes un  cacique  et  plusieurs  sauvages  campés  en 
plein  air.  Nous  y  vimes  aussi  de  nombreux  trou-* 
peaux  de  vaches  et  de  chevaux  et  une  hutte  ser- 
vantd'abrià  leursgardiens.  Deux  petites  autruches 
qu'on  élevait  dans  cette  hutte,  nous  firent  voir  le 
voisinage  des  plaines  de  la  Patagonie,  ou  du  moins, 
que  ces  indigènes  entretenaient  des  relations  avec 
les  tribus  indiennes  qui  habitent  les  déserts  de 
Fautre  côté  des  Andes,  connus  sous  le  nom  de  Las 
Pampas.  Quelques  petits  cadeaux  offerts  aux  In- 
diens nous  mirent  à  Fabri  de  toute  hostilité  de 
leur  part,  grâce  à  la  prudence  et  à  la  fermeté  de 
Besera. 

Le  soleil  était  brûlant,  et  un  calme  parfait  ré- 
gnait en  cet  endroit,  abrité  de  tous  côtés  par 
a  énormes  rochers.  Nous  nous  trouvions  au  pied 
de  la  Cierra  Belluda,  dont  le  sommet  et  les  pentes 
couvertes  de  neiges  etde  glaces  éblouissaient  la  vue. 
A  côté,  le  volcan  d'An tuco  présentait  [PL  IV^Jig.  a 
et  3)  un  aspect  tout  à  fait  différent  de  celai  quelon 
voit  du  côté  de  FOuest.  De  ce  point,  on  apercevait 
les  deux  cônes  superposés,  le  cône  inférieur,  de 


!208  GÉOLOGIE    DU    CHILI. 

dimensions  énormes, tronqué,  couvert  de  neige; le 
cône  supérieur,  petit,  noir,  ressemblant  un  peu  à 
une  pyramide,  parla  présence  de  quelques  arêtes 
saillantes,  provenant  des  fentes  et  ravins  qui  sil- 
lonnent sa  partie  inférieure.  On  apercevait  du 
même  endroit  les  eaux  bleues  du  lac  d'Antuco  et 
les  parois  presque  verticales  des  rochers  qui  s'élè- 
vent de  l'autre  côté  de  ce  lac,  en  formant  une 
ceinture  autour  de  la  base  du  cône. 

A  I  heure,  dans  la  hutte  précitée,  le  baromètre 
marquait  o",6488  et  le  thermomètre  23°,6  ;  le 
ciel  était  beau,  les  éruptions  se  répétaient  toutes 
les  20  ou  3o  minutes,  et  les  colonnes  de  fumée  se 
dispersaient  sans  laisser  les  moindres  traces  de 
nuages. 

Pendant  que  nos  gens,  incommodés  par  la  cha- 
leur, faisaient  leur  siesta  sous  les  buissons,  je  par- 
courus une  partie  de  la  vallée  du  Rio  del  Pino  et 
fis  le  croquis  du  volcan  {PL  IV^  fig.  2). 

Avant  d'entreprendre  l'ascension  du  volcan,  je 
crus  utile  d'examiner  avec  plus  d'attention  les 
montagnes  situées  à  l'Est  du  volcan  et  de  pousser 
mes  excursions  jusqu'à  la  ligne  de  séparation  des 
eaux  dans  les  Andes.  En  conséquence,  nous  par- 
tîmes le  même  jour, surles4 heures  du  soir,  en  re- 
montant la  vallée  du  Rio  del  Pino.  A  6  kilomètres 
du  pied  du  grand  cône,  nous  laissâmes  à  droite 
d'abord  la  vallée  de  Trapa  Trapa ,  puis  celle  du 
Rio  de  las  Damas,  et  qous  entrâmes  ensuite  dans 
une  troisiènie  vallée  qui  descend  du  Nord  et  qui 
sépare  les  montagnes  qui  environnent  le  volcan 
de  la  chaîne  des  Cordillères  de  Pichachen.  Nous 

f cassâmes  la  nuit  au  pied  de  cette  chaîne  sans  sout- 
Irir  du  froid  et  sans  ressentir  les  moindres  symp- 
tômes de  l'indisposition  nommée  puria ,  que  l'on 


éprouve  ordin  airemen  t  dans  les  parages  rapprochés 
de  la  ligne  de  fatte  des  Andes. 

Une  pente  douce  et  fecile  à  gravir  conduit  au 
somniet  de  la  Cordillère  de  Pichachen ,  où  nous 
arrivâmes  le  lendemain  29  de  bon  matin  ,  après 
une  heure  et  demie  d'ascension.  La  matmée 
était  magnifique,  un  calme  parfait  régnait  dans 
Fatmosphère,  le  ciel  était  d'un  bleu  foncé  et  on 
voyait  des  colonnes  de  lumée  s'élever  verticale- 
ment du  grand  cratère  d'Antuco.  Par-dessus  la 
ceinture  de  montagnes  qui  entourent  le  lac  d'An-* 
tuco,  on  apercevait  le  cône  supérieur,  noir  en  haut 
et  couvert  de  glaçons  à  sa  base,  ainsi  que  la  partie 
supérieure  du  grand  cône  également  couverte  de 
glaçons  et  affectant  une  forme  convexe  {PL  IV^ 
fig.  4)*  Quoique  la  pointe  où  nous  étions  se  trou- 
vât sur  la  ligne  même  de  la  séparation  des  deux 
versants  de  la  chatne  des  Andes,  on  n'y  voyait 
pas  la  moindre  trace  déneige.  Le  baromètre  placé 
dans  une  fente  de  rocher,  au  point  culminant  de 
la  crête,  marquait  o"',59765,  à  9  heures  du  matin, 
et  le  thermomètre  8*,6.  (Les  observations  faites  à 
la  même  heure  au  niveau  de  la  mer  au  port  de  Co- 
qaimbo  donnaient  pour  la  hauteur  barométrique 
o*,76ooo,  et  pour  température  ai',o)  (i). 


(1)  Poor  éviter  les  erreurs  qui  auraient  pu  provenir 
des  variations  diurnes  du  baromètre  et  de  ce  que  la  hau^ 
tear  barométrique  moyenne  n'a  pas  été  déterminée  avec 
exactitude  pour  cette  partie  de  la  côte,  j'ai  préféré  baser 
mes  calculs  sur  les  observations  faites  directement  à  Co- 
qnimbo  au  niveau  de  TOccan.  A  cet  effet ,  je  partis  avec 
on  baromètre  de  Bunten  en  en  laissant  un  autre  à  Co- 
quimbo ,  à  mon  ami  don  Luis  Troncoso ,  qui  se  chargea 
pendant  mon  absence  de  noter  chaque  jour  la  hauteur 


aïO  GÉOLOGIE    DU  CHILI. 

De  l'endroit  où  je  venais  de  faire  mes  observa- 
tions j'apercevais  au  Nord  la  Cordillère  cCJlico 
couverte  de  neiges  perpétuelles,  au  Sud  la  Cor^ 
dillère  de  Lonauimaf  également  couverte  de 
neiges  perpétuelles  et  au  Sud  Est  la  Cordillère  de 
la  Laguna  de  Curilipi^  sans  neiges  et  composée 
de  couches  presque  horizontales  dont  on  voyait 
distioclement  la  stratification. 

Un  petit  ruisseau  qui  prend  naissance  sur  la 
pente  orientale  du  Cerro  (le  Pichachen  se  jette  à 
peu  de  distance  dans  XEstero  de  Mancol^  qui 
coule  dans  une  vallée  renfermant,  d'après  le  dire 
des  gens  d'Ântuco,  des  eaux  thermales  qui  pos- 
sèdent de  grandes  vertus  médicinales.  A  4^  kilo- 
mètres environ,  en  suivant  cette  vallée, on  arrive 
à  Cho^-Chor-Malin,  où  se  trouvent  les  premières 
tentes  des  Indiens  Pehuenches,  connus  oar  leur 
bravoure  et  leur  férocité.  C'est  par  cette  vallée  que 
passe  le  chemin  qui  conduit  aux  salines  sur  le  terri- 
toire de  ces  mêmes  Indiens,  dont  le  chef,  ou  princi- 
pal^acique ,  se  fait  payer  un  tribut  en  froment  par 
ceux  qui  vont  y  chercher  du  sel.  Les  salines  se 
trouvent  à  quatre  journées  de  mulet  du  sommet 
du  Cerro  de  Pichachen  ;  elles  consistent  en  lacs 
salés,  situés  au  milieu  du  désert,  dans  un  pays  ac« 


barométrique  et  la  température,  h  neuf  heures  du  matin , 
midi  et  trois  heures  du  soir,  tandis  que  de  moncôlé  je 
faisais,  autant  que  possible  aux  mêmes  heures ,  les  obser- 
vations qui  devaient  me  servira  déterminer  Tallitudedes 
points  de  station  :  par  ces  observations  simultanées,  je 
constatai  ensuite  que  la  diCërence  que  Ton  ubscrvait  entre 
les  variations  barométriques  k  Goquimbo  et  à  Valparaiso, 
pendant  les  mois  d'été  où  il  ne  pleuvait  pas ,  était  pea  con- 
aidèraUe  et  dépassait  rarement  un  millimètre. 


VOLCAN   DÂNTUCO*  311 

cidenté ,  et  dont  les  bords  sont  couverts  de  croûtes 
de  sel.  A  peu  de  distance  de  Choy-Choy-Malin, 
le  chemin  qui  suivait  jusqu'alors  la  valléedeMancol 
se  bifurque;  Tune  des  branches  tourne  vers  le  Sud 
et  conduit  aux  salines  et  dans  les  Pampas;  Tautre 
descend  par  la  vallée  du  rio  Nanquen  et  se  dirige 
vers  les  provinces  de  San-Luis  et  de  Buenos- 
Ajres. 

Tout  ce  pays  du  reste  n'a  encore  été  visité  par 
aucun  naturaliste  ou  géographe.  On  ne  le  connaît 
que  par  le  voyage  du  général  don  Luis  de  la  Cruz, 
qui  chercha  à  reconnaître  tout  ce  désert,  au  com- 
mencement de  ce  siècle, dans  le  but  d'ouvrir  une 
voie  de  communication  directe  avec  Buénos- 
Ayres.  De  grandes  difficultés  et  des  privations 
sans  nombre,  le  détournèrent  du  chemin  qu'il 
s'était  proposé  de  suivre  ;  mais  il  laissa  sur  ces 
contrées  des  indications  très-importantes  et  qui 
seraient  d'une  grande  utilité  pour  quiconque 
voudrait  maintenant  entreprendre  le  même  voyage 
dans  un  but  scientifique  et  commercial  (i). 

A  l'exception  du  volcan  d'Autuco,  le  seul  cône 
volcanique  quel'on  aperçoive  du  sommetdu  Cerro 
de  Pichachen,  toute  la  chaîne  des  Andes  est  com- 
posée exclusivement  ici,  comme  à  Coquimbo,  de 
oiphyres  stratifiés,  avec  escarpements  du  côté  de 
*Ouest,  sans  basaltes,  ni  trachytes,  ni  coulées 
de  laves. 

En  descendant  du  sommet  du  Pichachen  j'eus 
encore  le  temps  d'examiner  les  roches  apparte- 

(1)  Yiaje  à  su  costa  del  alcalde  provincial  del  mny 
iltislre  cabildo  de  Concepcton  de  Cbile ,  don  Lais  de  la 
Croz,  desdc  el  fuerte  de  fiallenar  hasta  la  ciudad  de 
Bueoos-Ayres. — Baenos-Âyres  »  1835-4''. 


F 


Q12  GÉ0L06IB   DU   CHILI. 

nant  à  cette  Cordillère  et  notamment  celles  des 
vallées  du  Rio  del  Pino^  de  Trapa-Trapa,  de 
Pichonquines,  etc.  Le  même  jour  nous  retour- 
nâmes au  pied  du  grand  cône  et  nous  y  passâmes 
la  nuit  dans  un  étroit  ravin  creusé  eptre  ce  même 
cône  et  la  Cierra  Belluda.  Pendant  la  nuit  le  vol- 
can parut  plus  calme  que  les  jours  précédents;  les 
explosions  ne  se  succédaient  qu'à  de  longs  inter- 
valles ,  et  le  rebord  du  grand  cône  les  dérobait  à 
notre  vue. 

Le  vieux  Besera  n'était  pas  disposé  à  nous  ac- 
compagner dans  notre  ascension  au  volcan;  toute 
la  journée  précédente  il  s'était  plaint  de  maux 
aux  pieds  et  dans  la  poitrine,  et  le  soir  il  trouva, 
parmi  les  gardiens  des  troupeaux,  un  jeune  berger 
pour  le  remplacer  et  accompagner  1  autre  guide 
que  nous  avions  pris  à  Las  Ganteras. 

Le  2  mars,  après  avoir  laissé  Besera  à  la  garde 
des  chevaux  et  mulets,  nous  nous  mimes  «en 
marche,  à  la  pointe  du  jour,  moi,  M.  Munizaga 
et  nos  deux  guides,  munis  chacun  d'un  bâton  et 
de  quelques  vivres.  J'emportai  en  outre  mon 
baromètre. 

D'après  le  dire  des  gens  du  pays,  le  cône  supé« 
rieur  avait  éprouvé  de  grandes  modifications  de- 
puis peu.  Des  masses  de  scories,  qui  formaient 
précédemment  un  anneau  autour  du  cratère  (  et 
que  les  indigènes  appelaient  elSombrerito),  s'é- 
taient éboulées,  et  il  s'était  formé  d'énormes  fentes 
dans  les  glaces  et  les  rochers ,  tant  sur  les  flancs 
du  cône  supérieur  qu'à  sa  jonction  avec  la  Cierra 
Beiluda.  Un  sentier  qui  montait  entre  ces  deux 
montagnes  et  qui ,  deux  ans  auparavant ,  était 
praticable  pour  les  chevaux  jusqu  à  une  hauteur 
considérable,  était  alors  encombré  par  d'énor- 


VOLCAN  p'Xntuco.  ai3 

mes  quartiers  de  roc  récemment  éboulés  et  offrait 
au  voyageur  ud  passage  extrêmement  fatigant  et 
difficile  à  franchir,  ce  qui  nous  força  de  laisser 
nos  bêtes  de  somme  au  pied  du  grand  cône. 

La  matinée  était  fraîcne,  le  ciel  clair  et  dégagé 
de  nuages,  et  un  vent  d'Est  glacial  (dit  elpuelche) 
nous  saisit  au  moment  où  nous  nous  mimes  en 
marche.  Le  soleil  commençait  à  peine  à  se  montrer 
derrière  les  Andes,  lorsque  nous  arrivâmes  à  une 
altitude  de  i  .800  mètres,  sur  la  pente  méridionale 
du  grand  cône,  au  point  où  l'on  voit  pour  la  der- 
nière fois  quelques  buissons  et  une  jolie  praWe. 

Après  quelques  moments  de  repos  nous  nous 
remîmes  en  marche  vers  7  heures  du  matin; sauf 
quelques  points  où  la  roche  sortant  au  jour  forme 
des  escarpements  un  peu  incommodes  à  gravir, 
nous  cheminâmes  sans  difUculté  pendant  i  heure 
sur  des  détritus  de  produits  volcaniques  et  de 
laves  spongieuses. 

Arrivés  à  la  hauteur  k  laquelle  nous  rencon- 
trâmes les  premiers  glaçons  qui  descendent  dans 
les  ravins  sur  les  pentes  S.-E.  du  grand  cône,  nous 
nous  arrêtâmes  pour  déterminer  l'altitude  de  ce 
point ,  que  je  trouvai  de  2.01 9  mètres.  On  ne  peut 
prendre  cette  hauteur  comme  la  limite  des  neiges 
perpétuelles,  à  la  latitude  d'Antuco,  parce  qu'à 
cette  même  hauteur  un  grand  nombre  de  mon- 
tagnes environnantes  sont  ordinairement  dépour^ 
vues  de  neige  pendant  la  saison  d'été.  Les  pre- 
miers glaçons  que  nous  rencontrâmes  faisaient 
partie  d'une  énorme  masse  de  neiges  qui  rem- 
plissaient le  fond  d'un  large  bassin  du  côté  de  la 
Cierra  Belluda.  Ce  ne  sont  que  des  circonstances 
purement  locales  qui  influent  sur  la  conservation 
de  ces  glaces  déposées  entre  deux  hautes  mon- 
des contiguës. 


3l4  (GÉOLOGIE*  DU    GHIU* 

A  partir  de  cette  hauteur,  les  pentes  du  grand 
cône  deviennent  plus  rapides,  et,  à  une  centaine 
de  mètres  plus  haut,  elles  commencent  à  se  cou- 
vrir de  neiges  perpétuelles,  non-seulement  du  côté 
du  Sud  et  du  Sud-Est,  mais  aussi  du  côté  de  TEst. 
Arrivé  à  ce  point,  la  surface  de  la  montagne  de- 
vient très-inclinée,  glissante  et  difficile  à  gravir. 
Sur  cette  pente,  se  trouve  entre  deux  énormes 
ravins  remplis  de  neiges,  et  suivant  une  généra- 
trice du  grand  cône,  sur  une  largeur  de  200  mè- 
tres, une  crête  qui,  plus  exposée  à  Faction  du  so- 
leil «t  des  vents  que  les  autres  parties  de  la  mon- 
tagne, reste  dépourvue  de  neiges  et  de  glaces  pen- 
dant tout  Tété.  Cette  crête  conduit  au  sommet  du 
cône  inférieur  et  au  grand  parapet  qui  forme  le 
bord  de  ce  cône,  couvert,  comme  je  Tai  déjà  dit, 
d'un  tas  de  scories  et  de  matières  incohérentes, 
dans  lesquelles  on  enfonce  jusqu'aux  genoux. 

Il  était  près  de  g  heures  lorsque  nous  y  arrivâ- 
mes. Le  soleil  commençait  déjà  à  nous  incommo- 
der, et  le  vent  se  faisait  sentir  du  côté  du  Sud. 
Toute  la  surface  de  ce  bord  du  grand  cône  étant 
composée  de  collines  arrondies  et  de  concavités 
coniques  remplies  de  neiges,  je  pus  suspendre  mon 
baromètre  dans  une  de  ces  concavités,  abritée  du 
côté  du  Nord  et  de  FEst.  L'observation  faite  à 
g  heures  1/3  me  donna,  pour  hauteur  barométri- 
que, o",5255o,  et  pour  température  ig%4-  (L'ob- 
servation faite  le  même  jour  à  g  heures  du  matin, 
à  Coquimboy  au  niveau  de  la  mer,  donna,  pour 
hauteur  barométrique,  o*,n6220,  et  pour  tempé- 
rature 20%25,  ce  qui  correspond  à  une  altitude  de 
2.427*^  pour  le  bord  supérieur  du  grand  cône.) 

De  ce  point  je  voyais  à  une  centaine  de  mètres 
devant  moi  tout  le  cône  supérieur,  avec  son  cra- 


VOLCAN   d'aNTUCO,  2i5 

tère  qui  redoublait  d'activité  depuis  la  pointe  du 
jour  (pi.  IV,  fig.  5).  Les  explosions  se  succédaient 
toutes  les  lo  ou  i5  minutes;  à  chaque  coup  on 
vojait  apparaître  d'abord  une  fumée  blanche  demi- 
transparente,  qui  ne  s'élevait  qu'à  une  hauteur  peu 
considérable,  puis  une  autre  colonne  de  fumée 
noire  qui  paraissait  sortir  du  centre  de  la  pre- 
mière, et  qui  s'élevait  avec  force  et  rapidité  à  une 
hauteur  trois  ou  quatre  fois  plus  grande  qucf  celle 
de  la  vapeur  blanche.  La  sortie  de  cette  colonne 
de  fumée  noire  était  accompagnée  d'un  bruit  sem- 
blable â  celui  que  produit  la  vapeur  d'eau  sortant 
par  la  soupape  d'une  puissante  chaudière  à  va- 
peur. Il  y  avait  en  même  temps  projection  de  gros* 
ses  pierres  qui ,  retombant  sur  les  parois  du  cône 
supérieur,  roulaient  avec  un  fracas  épouvantable 
jusqu'au  bord  du  grand  cône,  ou  qui,  dépassant 
ce  bord,  ne  s'arrêtaient  qu'au  pied  de  la  monta- 
gne et  près  du  lac;  enfin  de  temps  à  autre  on 
apercevait  quelques  jets  de  cendres  et  de  sables 
Yolcaciques,  emportés  par  le  vent  du  côté  de  l'Est, 
retomber  sur  les  flancs  de  la  montagne. 

Lorsque  nous  nous  remimes  en  route,  un  fort 
vent  du  S.-O.,  et  surtout  des  fentes  et  des  ébou- 
leinents  récemment  formés  sur  la  pente  S.-E.  du 
cône  supérieur,  nous  empêchèrent  de  chercher  de 
ce  côté  un  passage  pour  arriver  au  sommet  du  vol- 
can, et  nous  obligèrent  de  nous  replier  à  l'Est 
pour  atteindre  la  pente  N.-E.  du  cône  qui  parais- 
sait être  plus  accessible  au  dire  de  nos  guides.  A 
cet  effet,  nous  descendîmes  des  collines  de  scories 
qui  forment  le  bord  supérieur  du  grand  cône,  et 
noussuivimes,  sur  la  neige,  la  vallée  circulaire  qui 
itépare  ce  bord  delabasedu  petit  cône.  Celte  vallée, 
qui  a  au  plus  un  myriamètre  de  pourtour  ezté- 


âf6  GÉOLOGIE    DU    CHILI* 

rieur,  aboutit  aux  grands  escarpements  du  N.-O 
qui  coupent  toute  la  montagne,  et  ne  présente 
aucune  coulée  de  laves  semblables  à  celles  qui 
descendent  dans  la  vallée  de  la  Laja.  Nous  pûmes 
traverser  cette  plaine  avec  la  plus  grande  facilité, 
ne  rencontrant  d'autres  obstacles  que  quelques 
fentes  entr'ouvertes  dans  les  glaçons,  et  que  nous 
franchîmes  sans  peine.  On  marche  d  abord,  pen- 
dant 800  à  I  .ooo  pas,  sur  une  pente  extrêmement 
douce  et  à  peine  sensible,  qui  devient  bientôt  plus 
rapide,  et  qui,  à  une  centaine  de  mètres  plus  haut, 
^e  redresse  sous  un  angle  de  35  à  4o^  avec  l'hori- 
zon. Cette  pente  rapide  est  couverte  de  neiges  et 
de  glaçons  incrustés  de  scories  volcaniques  et  de 
lapilles  qui  en  facilitent  l'ascension.  A  ce  point, 
l'un  de  nos  guides,  le  Jeune  berger,  fit  un  faux  pas 
qui  manqua  lui  être  funeste,  et  refusa  de  nous  sui- 
vre plus  loin. 

Il  n'y  avait  cependant  pas  encore  de  véritable 
danger,  et  ce  n'est  qu'à  une  hauteur  de  25o  à  3oo 
mètres  au-dessus  de  la  base  du  petit  cône  que 
nous  commençâmes  à  rencontrer  des  obstacles  sé- 
rieux. C'étaient  d'énormes  fentes  de  o°',6o  à  a'^yOO 
de  largeur,  dont  quelques-unes  avaient  plus  de 
i5  mètres  de  profondeur,  et  qui  traversaient  la 
masse  de  glaçons  mélangés  de  scories  qui  forme  le 
sommet  du  volcan.  Lang.  ia,  pi.  IV,  donne  une 
idée  de  la  disposition  générale  de  ces  fentes  dont  les 
bords  sont  très-glissants.  Pour  surmonter  ces  ob* 
stades,  il  faut  longer  les  fentes  jusqu'à  ce  que  l'on 
rencontre  une  partie  assez  étroite  pour  pouvoir  la 
franchir;  et  il  arrive  souvent  qu'on  se  trouve  ainsi 
engagé  dans  un  réseau  de  fentes  dont  on  ne  voit 
pas  fissue. 

Il  était  près  de  onze  heures  quand  nous  arri-* 


VOLCAN    DANTUGO.  21'] 

fAmes  près  du  sommet  du  volcan.  H  nous  fut 
absolument  impossible  de  passer  alors  soit  dû  côté 
du  Sud)  soit  du  côté  du  N.-E.,  et  le  vent  d'Ouest, 
qui  soufflait  à  cette  heure  avec  violence,  lançait^ 
par  dessus  le  bord  du  cône  supérieur,  des  pierres 
et  des  scories  qui  roulaient  autour  de  nous  sur  les 
flancs  de  la  montagne  avec  une  rapidité  et  un  fra- 
cas épouvantables.  Mous  continuâmes  néanmoins 
à  grimper  sur  les  masses  de  scories  et  de  glaçons^ 
dont  la  surface,  rendue  humide  et  glissante  par  la 
chaleur  du  soleil ,  nous  exposait  à  de  fréquentes 
chutes  ;  mais  arrivés  à  peu  près  à  une  centaine  de 
mètres  du  sommet,  la  rencontre  de  fentes  infran- 
chissables et  de  grosses  pierres  volant  autour  de 
nous,  nous  déterminèrent  à  borner  là  notre  ascen- 
sion. Nous  primes  un  instant  de  repos  dans  une 
cavité  assez  profonde  pour  nous  abriter ,  et  Ten 
profitai  pour  y  placer  mon  baromètre  qui  m  in- 
diqua une  hauteur  de  o'°,55i4o  à  la  température 
àe  i3%o  (l'observation  faite  le  même  jour,  à  trois 
lieures  du  soir,  au  niveau  de  la  mer,  à  Coquimbo, 
avait  donné  o",75620  et  ai%o),  ce  qui  donne 
une  altitude  de  2718°',  et  me  porte  à  croire  que 
celle  du  sommet  du  cône  supérieur,  qui  chang.e  tous 
1^'ans  de  forme  et  d'élévation,  ne  dépassait  alors 
2800". 

Un  orage  qui  grondait  sur  nos  têtes,  des  explo- 
sions se  succédant  toutes  les  10  à  i5  minutes,  et 
suivies  de  bruits  souterrains  et  de  légers  trem- 
blements du  sol  sous  nos  pieds,  une  pluie  intermit- 
tente de  lapiilis  et  de  scories,  des  boufiiées  de 
Tapeurs  et  le  sifflement  des  pierres,  nous  accom* 
pagnèrent  dans  notre  périlleuse  descente. 

Je  ne  décrirai  pas  les  efforts  inutiles  que  nous 
fîmes  ensuite  pour  remonter  jusqu'au  cratère  par 


2l8  GÊOLOGIi:    DU    CHILI. 

le  versant  Sud.  Je  préfère  compléter  la  descrip- 
tion du  volcan  d'Antuco  par  les  détails  suivants, 
empruntés  à  M.  Pœppîg,  qui  eut,  en  1826,  le 
bonheur  d'arriver  jusqu'au  bord  même  du  cra- 
tère : 

c  Le  sommet  du  volcan  se  termine  par  un  petit 
plateau  circulaire  au  milieu  duquel  s'élève  un  cône 
tronqué  formé  de  fragments  de  lave  superposés  et 
dont  les  parois  extérieures,  de  16  mètres  environ 
de  hauteur,  sont  tellement  roides  que  nous  ne 
pûmes  y  parvenir  qu'en  nous  aidant  des  pieds  et 
des  mains.  Le  bord  supérieur  de  ce  cône  n*a  que 
3  mètres  au  plus  d'épaisseur,  et  la  paroi  intérieure 
du  cratère  est  presque  verticale.  En  nous  couchant 
sur  le  bord  pour  examiner  l'intérieur  du  cratère, 
nousvimesdes  roches  bigarrées  de  toutescouleurs, 
les  unes  présentant  de  larges  raies  d'un  rouge  de 
cinabre  sur  un  fond  brun-obscur,  les  autres  en 
forme  de  filaments  noirs  et  luisants  descendant 
verticalement  et  formant  des  réseaux  à  la  surface 
des  premières.  Du  soufre  d'un  beau  jaune-orangé 
formant,  tantôt  des  croûtes  ir régulières,  tantôt  des 
stalactites,  des  grappes  ou  de  beaux  dessins  sur  lyi 
fond  noir,  couvrait  les  angles  saillants  des  rochers. 
On  voyait  également  sur  le  bord  extérieur  du 
cratère,  du  soufre  en  feuilles  d'un  jaune-verdàtre 
plantées  verticalement  sur  des  tiges  de  méme^ia* 
ture  extrêmement  fines  et  de  quelques  lignes  de 
hauteur,  et  groupées  de  manière  a  présenter  l'as- 
pect d'une  quantité  de  jeunes  plantes  phanéro- 
games. 

»  Le  gouffre,  dont  tious  découvrions  le  fond 
toutes  les  fois  qu'un  vent  favorable  chassait  de 
côté  les  vapeurs  qui  se  dégageaient,  nous  parut 


TOLGAN    D^AffTUGO*  31 9 

avoir  plas  de  3o  mètres  de  profondeur.  Le  fond 
en  était  couvert  de  sable  brun  présentant  sur 
deux  points  opposés  deux  ouvertures,  cylindriques, 
qui  donnaient  issue  aux  vapeurs.  Celles-ci  sor- 
taient aussi  et  en  plus  grande  quantité  par  une 
ouverture  de  forme  elliptique  pratiquée  dans  la 
paroi  verticale  de  Tabime,  et  en  partie  voilée  par 
des  stalactites  et  des  colonnes  de  laves. 

»  Â  Texception  d'une  brèche  pratiquée  dans  le 
cône  annulaire,  que  les  Chiliens  appellent  el  som- 
breritOf  je  pus  faire  le  tour  du  bord  de  ce  cône  et  lui  - 
trouvai  environ  600  pas  de  circonférence.  Ce  cône 
est  légèrement  elliptique,  et  son  plus  grand  axe  est 
dirigé  Est-Ouest;  la  brèche  ou  crevasse  qui  Tin- 
terrompt  du  côté  du  Nord,  pvait  environ  20  pas 
de  largeur  et  donnait  issue  à  des  laves  incandes-  * 
centes.  Du  côté  du  Nord,  le  Qanc  de  la  montagne 
présentait, k  a5o ou 3oo mètres au-dessousdu  som- 
met, de  larges  ouvertures  par  lesquelles  on  voyait 
de  temps  en  temps  sortir  des  laves  produisant  une 
vive  lumière  que  Ton  apercevait  de  loin  à  une 
distance  de  plus  de  5o  kilomètres  du  volcan. 

>  Pendant  que  nous  nous  trouvions  sur  le  cône 
annulaire,  nous  vîmes  deux  explosions  accompa- 
gnées de  forts  tremblements  dé  terre  ;  une  grande 
masse  de  fumée  d'une  couleur  noire  et  bleuâtre 
sortait  par  les  crevasses  intérieures  du  cratère  et 
tournoyait  en  s'élevant  avec  beaucoup  de  force , 
quoique  sans  bruit,  jusqu'à  une  hauteur  considé- 
rable; cette  fumée  avait  une  odeur  sulfureuse, 
une  saveur  acide  et  excitait  la  toux.  Venait  en- 
suite un  calme  momentané,  pendant  lequel  il  se 
dégageait  à  peine  quelques  jets  isolés  de  vapeurs 
claires  et  déliées  par  les  fentes  les  plus  larges  du 
cratère;  puis,  immédiatement  après,  on  ressentait 

Tome  J[IF,    1848.  ,  16 


2aO  GÉOLOGIIS    DI3    CHIU.    *     * 

une  grande  sçfioi^sse,  et  il  s'élevait  rapidement  uue 
colonne  de  vapeurs,  blanches  inodores   et  uqe 
pluie  de  sablp  blanc  et  de  fragments  de  hse  pesant 
jusqu'à   1,$  tgrammes,   Cette  colonne  s  élevait  à 
peine  à  unç.triçntaine  de  mètres  de  hauteur,  bien 
q^' ejle  sortit  ^vec  un  bn^t  vingt  fois  plus  fort  que 
celui  que  produirait  l'ouverture  de  la  soupape  de 
)a  plus  forte  n^achine  à  vapeur.  A  peine  les  va- 
peurs blanches  commençaient-elles  à  faiblir  que 
Ton  voyait  leur  succéder  une  fumée  noire  sortant 
par  toutes  Içs  fe^tes  du  cratère,  et  qçs  alternatives 
d'émission  des  vapeurs  blanches  .et  de  fumées 
noires  se  succédaient  à  4  ou  5  miputesji'intervalle. 
l\  est  à  présumer  que  les  mêmes  phénomènes  se 
réproduisent  pendant  tout  le  temps  qui  s  écoule 
entre  les  grandes  éruptions.  » 

*  ^our  en  revenir  à  notre  voyage ,  en  despen- 
.dant  de  notre  ascension  au  yolcan,  j'examinai  pour 
la  seconde  fois  les  bords  du  lac  d' Antuco  et  les 
deux  coqlée^  de.lavps  A  et  B  ^Pl.  IV,yîfij.  6Jqui 
4çscendentsur  Içs  pentes  çccidentales  delà  mon- 
tagne. Jç  consacrai  priflicipalement  le  jour  suivant 
il  étudieir  les  modifications  qu'y  subit, le  terrain 
second^içe,  d'un  côté  p^r  Iq  voisinage  des  roches 
volcaniques ,  de  l'autre  par  le.  contact  des  masses 
granitiques  qui  le  soulèvent;  enfin,  j'employai  une 
troisième  journée  à  l'examen  du  terrain  de  brèches 
porphyriques  et  de  porphyres  des  environsde  Coi- 
gueco,  dont  je  voulais  constater  l'identité  avec  le 
terrain.de  porphyres  l^igarrés  de  la  partie  septen- 
trionale des  Andes  du  Chili. 


Volcan  d'antogo.  22  ï 

$  9.  Réflexions  sur  la  nature ,  Page  et  la  ^uet- 
lion  géologique  du  volam  dAHtuco. 

En  résumant  ce  qui  précède  sur  la  situation ,  la 
forme  et  la  nature  des  roches  du  volcan  d'Antucc^ 
on  peut  en  déduire  des  conséquences  qui  jetteront 
Quelques  lumières  sur  l'âge  géologique  et  le  mode 
de  formation  de  cette  montagne. 

On  voit  '(^'abdrd  qu  on  peut  y  distinguer  trois  J^SL^ 
époques  de  formation  :  gawogiqiMi. 

A  là  preinière,  se  rapportent  les  roches  qui  se 
trouvent  en  dehors  de  la  base  dix  grand  cône ,  on 
doit  rapporter  4  la  même  époque  le  massif  de  Ik 
Cierra  Belluda  et  les  'montagnes  situées  à  l'Ouest 
du  plan  de  Chançay.  Cette  formation  est  anté- 
rieure, non-seulement  à  l'apparition  du  volcan , 
mais  encore  au  soulèvement  des  Andes  :  elle  est 
identique  avecle  terrain  de  porphyres  bigarrés  dès 
Andes. 

A  là  seconde  formation ,  appartient  le  grand 
cône  ;Ta  position  de  ce  groupe  de  roches  date  pro- 
I>ad)lement  d'une  époque  moderne ,  postérieure  à 
celle  du  soulèvement  dés  Andes  et  contemporaine 
avec  l'apparition  du  volcan. 

Enfin  la  troisième  formation  se  compose  des 
déjections  postérieures  au  soulèvement  du  volcan 
et  à  l'ouverture  du  cratère  actuel.  Elle  comprend 
tout  le  cône  supérieur,  la  grande  balustrade  de 
^ries,  le  bord  du  cône  inférieur^  deux  grandes 
coulées  de  lave  qui  descendent  sur  les  pentes  occi- 
dentales de  la  montagne  et  toute  c^tte  couche 
superficielle  de  menues  scories  et  de  lapilli  qui 
couvrent  les  mo'ntasnés  environnantes.  Cest  né- 
cessaireiyent  a  cette  dernière  epp^iw  que  J^orrcs^ 
pond  ïa  formation  dés  côngfô^^rats'volcaniques 


'I 


222  GÉOLOGIE    Ul!    CHILI. 

du  Sulto  de  la  Laja ,  de  Coïgueco  et  de  plusieurs 
dépôts  modernes  de  la  vallée  d'Autuco. 
Let  matières     jL'examen  des  roches  qui  composent  le  volcan 
Scomposûiondad'Antuco  montre   quelles  sont  très-réfractaires. 

volcan  d'Antuco (];^]3  ^jg^^  peut-être  à  ce  que  le  terrain  au  milieu 
8001  tref-r6ira<y  ,  ,,i  i»«ii/»  i- 

tairai,  duquel  s  exerce  1  action  de  la  lorce  volcanique 

y  est  peu  calcaire,  peu  ferrugineux,  pauvre  en 
métaux  alcalins  et  probablement  chargé  de  ma- 
gnésie ;  de  là  vient  l'absence  du  pyroxène  et  des 
coulées  basaltiques,  de  l'amphibole,  des  zéolites, 
de  l'obsidienne  et  de  coulées  de  laves  homogènes, 
compactes ,  ayant  eu  le  même  degré  de  liquidité 
que  celles  des  volcans  de  l'ancien  continent.  Oo 
ne  peut  du  reste  attribuer  cette  absence  et  l'état 
pâteux  sous  lequel  les  principaux  produits  du  vol* 
can  sortent  de  son  cratère  k  l'excessive  élévation 
de  ce  dernier  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  puis- 
que  laltitudedu  volcan  d'Antuco  est  inférieure  à 
celle  de  l'Etna. 
A  quoi  tientia  L^  principale  difficulté  consiste  à  expliquer  la 
euiié  d  eipliquer  lormation  du  grand  cône,  c  est-à-dire  de  cette  par- 
IwLTÏÏir  **"^^^  du  massif  volcanique  dont  l'âge  se  rapportée 

une  époque  intermédiaire  entre  celles  où  Faction 
de  la  force  volcanique  commença  à  se  manifester 
au  sommet  des  Andes  et  celle  qui  correspond  aux 
déjections  modernes.  La  même  difficulté  se  pré- 
sente pour  expliquer  la  nature  et  l'origine  du  lac| 
d'Antuco ,  qu  on  ne  doit  pas  confondre  avec  les  lacs 
ordinaires  des  terrains  volcaniques,  lacs  que  leur 
forme  toujours  plus  ou  moins  circulaire  et  leur  po- 
sition au  centre  de  soulèvements  de  même  figure 
ont  fait  regarder  comme  des  anciens  cratères  de 
volcans  éteints.  Le  lac  d'Antuco,  au  contraire, est 
annulaire  et,  loin  d'occuper  le  centre  du  massil 
volcanique,  il  baigne  la  base  du  cône  inférieur  et 


yOLCAN    d'aPITOCO,  233 

marque  le  contact  de  deux  formations.  On  ne  peut 
non  plus  considérer  ce  lac  comme  un  simple  ré- 
servoir d^eau  contenu  dans  une  vallée  d^érosion, 
car  le  massif  d'Antuco  et  des  montagnes  adja€entes 
étant  plus  élevé  que  la  ligne  de  faite  des  Andes,  qui 
se  trouve  à  is  kilomètres  à  l'Est  du  volcan,  il 
est  évident  que  les  eaux,  au  lieu  de  creuse/  cette 
vallée  annulaire  et  intermédiaire^  auraient  trouvé 
du  côté  de  l'Est  une  issue  plus  facile  que*du  côté 
de  rOuest. 

Les  flancs  Est,  Sud-Est  et  Nord-Est  du  grand    Legnnd^M 
cône  présentent  des  pentes  douces  qui  ne  se  re-Ser  et'piairoin^ 
dressent  qu'à  une  certaine  hauteur  où  elles  pren- P|[y  ^iSilLiSr*"^ 
nent  une  courbure  un  peu  sphérique  par  suite 
des  déjections  modernes  et  des  neiges  qui  les  re- 
couvrent. Si  les  flancs  Ouest  et  Sud  présentent  des 
f)rofils  différents,  cela  tient  à  ce  que,  du  côté  de 
'Ouest,  il  j  a  eu  de  grands  éboulements  qui  ont 
détruit  une  grande  partie  des  deux  cônes  et  que, 
du  côté  du  Sud ,  le  volcan  d'Antuco  se  trouve  très- 
rapproché  de  l'énorme  massif  de  la  Cierra  Belluda 
qui  empiète  sur  la  base  du  grand  cône.  Ce  dernier 
a  donc  dû  être  autrefois  presque  régulier ,  et  ce 
n'est  que  par  suite  de  dislocations  postérieures  à  sa 
formation  qu'il  a  été  dégradé  sur  sa  partie  Ouest. 

Il  suffit  cie  ieter  un  coup  d'œil  sur  les  roches  qui    I-«grând  c6nt 

*  1  ^    J     *        J        **'»•!       ^  ^    .B'eil  pu  formé 

composent  le  grand  cône  du  cote  ou  il  a  Oonservé  de  déjectUmsToi- 
sa  forme  régulière,  pour  s'apercevoir  qu'elles  difffe-^*"*^"*'- 
rent  beaucoup  des  déjections  modernes  du  volcan. 
On  reconnaît  aussi  facilement  que  ces  roches  ne  se 
trouvent  pas  actuellement  dans  la  position  qu'el- 
les occupaient  lors  de  leur  formation,  ce  qu'in- 
dique du  reste  le  contraste  de  la  forme  conique 
de  cette  partie  de  la  montagne  avec  celles  des 
montagnes  environnantes.  Reste  à  savoir  à  quelle 


m4  g*owg|e  du  qn^i. 

ipoqw  ks  m3lières  qui  çojt^tjituep.t  Iç  gran^  çôaç 

ont  prî^  la  (pjrm^  et  la  po^itioi^  qu'çU^s  présentent 

k  w»/f^\ci,  çt  ci  oft  4oit  les  çQpsi4éçeç  co^^e  i^ 

furoduU^i  4e  déjeçûpçs  volc^ïii.<iuefi  j^p^ççieuri^.  au 

SQulèvement  di^  graod  cône,  pu  çocpoii^ç  des  roçh.^ 

préezi^t9nte9  niét^iporphosées  ^ur  pl^c^  par  Tac- 

tion  dfe  la  jp;>rcç  volcanique  loc^)e. 

ModifleiUon^     Pow  réwiudre  ceUç  qv^tiqp,  ('^ppe^PP^OHs 

SïïSh^Sf^**®'^  çx^min^ftt  \çs  rocl^çs  qw  çoflçnt  ^yi  jour  ^y 

compoient  le  côté  de  TEst  et  du  S.-E. ,  à  la  base  du  Ç9fiiç  infé- 

p«q4  cône.      f}fiui(j  ç'e^t-Vdire  dans  cette  partie  çlft  gr*^ft  cône 

qui  se  trouve  la  plqs  éloignée  d\^  ceatrç  4ç  ^'^Pt^^? 
irplçanique^  nous  (rouv&rnçs  c^  rpcfies  resse^n- 
Jblant  encore  i^  cejle^  situéçs  d^  l'autre  pôté  de  la 
wUéf  çirc^)^îr^,  ^wx  roches  porDbjriqvies  dg  la 
pjremièfe  formation  ;  puis,  cea  rocHeSi  au  fur  et  à 
|liesu|pe  qu'elle  s'^l^vept  e(  se  rapprqQ|)f;nt  4?  la 
cbeoiinéç  qeniialedu  volp^n,  sçcqargçnt  déplus 
Qr)  plus  d'oUvinq  et  deyieupq^t  4^  plu?  en  plus 
poreuse* 
i^md^eida  Malh^mei)8^n|ent  Iç  massif  4'^DtucQ  iifi  pré- 
!iSiDéM^?è^^°(^  P«?  4e  déchirure?  aam^ables  k  cpjlfi  du  Val- 

Motredafolein.  del-Bqve  (jLtna),  d^ifs  Vjotérif  ur  4esque}]^  on 

puissfi  lire  Thistoire  4e  1a  montagne  sur  4^3  çscar- 
pemrats  pQnipQ§és  de  n}il)iers  dp  str^^es.  Ici  plus 
des  trois  quarts  4e8  pentes  ont  des  $urff|ces  pien 
unies»  couvertes  d^  détritus  on  de  nejges  perpé- 
tuelles, p(  )e  reste,  cpUes  du  N.-Q.  sopf  PQUp^ 
4p  tell§  sortp  que  1^  p^if^ie  coupée  e$i  ipacpe$sib)e 
ou  rcpou?erte  dp  matières  incpkéreptps  en  piajei^re 
pprtie  déconipQsées.  Qf^  peut  cependant  aisément 
reconnaître  que  partout  p^  des  roches  porplif  fi- 
qil^s,  imprégnée^  ou  pon  dolivine,  sortent  au 
jour  près  de  Ta  surface  du  grand  cônet  e)les  spot 
iucliuié^  vers  le  centre  du  vplcan. 


VOLCAN   DANTUGO.  aa5 

On  remarque  en  outre  que  dans  certains  en-  EMarpeinenii 
drdïts  du 'ces  couches  sortent  au  jour  sur'lesr-pen-  raisBenî indiquer 
tes  orientales  du  crand  cône,  notammeiil  k  des*«fenﻫ'>^»P" 
hauteurs  qui  ne  dépassent  pas  40  a  do  mètres  au-  grand  cône, 
dessus  du  nîvéau'du  lac,  ces  couches  fornnlent  des 
escarpements  dfé  3  à  4  niètres  de  hauieùV* ,  et  pa* 
raîssent' horizontales  paVce  quelès'Jilatis  de  dès 
escarpements  sont  Verticaux  et  perperidiculaii'eS 
aux  rayons  des  sections  horizontales  dû  cotte*.  'Ces 
coupes 'de  roches  porphyriq'ues  dnfes";  solide^  et 
qui  ne  se  désagrègent  pas  par  je  contact  de'  Tâir; 
n*ont  pu  provenir  que  a<^  ceitaîhes  ferileset  Vu^- 
turcs  OTOaùîtes  peCpèndiculiiîrement  aux  génféi'fci- 
triiceè  au  cône.  Il  est  mêrné  pFobsible  c^ùele  mode 
singulier  sous  lequel  ces  roche.s  se  fendent'  à  la 
suriacë  de  leiirji  escarpements,  t-ésullè  plutôt  des 
fortes  secousses  qu'elles  ont  'dû  éprduver  au  mo- 
ment Je  leuir  rupture  qiie  dîi  i^etrii'it  ô^càsidtiilé 
par  le  refroidissement.  £n  tous  cas,  il  est  «1  noter 
que  ces  escarpements  du  grand  cône,  ic^ilioiqUë  pèù 
nombreux  et  peu  étendus ,  se  trouvant  en  ïàdé 
des  grands  escarpements  continus  Coupés  à  pid, 
ui  circonviennent  le  grand  cône  de  l'autre  côté 
u  lac  et  qui  s'élèvent  à  une  hautetit*  considérable 
constituant  la  limite  de  la  première  formation.    ' 

Âioutons  que  des  couches  dé  cette  espèce,  de  3    f^  !!î**'*î?" 
à  6  mètres  de  puissance,  régunèi'eâ,  a  suriabes  grand  cône  for- 

planes,  parallèles  entre  elles  et  dHine  structure  Jî^jy/j^TêiT^S 
uniforme  dans  toute  leur  épaisseur, "fae 'peu Vëfatiières,undUqae 

être  confondues  avec  les  déjections  du  Volcan  ^  [Jenâ^^tormSt 
dont  les  seuîescoulées  de  lave  qui  descendent  dans^»  maitn  pl- 
ia ^àllee  de  la  Laja  ne  forment  que  dés  ôôuches  chet  trèt^rrégo- 
recourbées ,  très-irrégulières ,  boursoUfiées ,  /COU-  ***'••' 
vertes  de  scories,  et  portant  le  caractère  de  sub- 
stances' pâteuses  et  mal  fondues. 


î 


aa5  eiOLOGiB  dv  chiu. 

résistance  mie  peuvent  présenter  les  niasses  situées 
en  dehors  dé  la  sphère  de  Tâction  vpTcanîquéJ  ' 

Cet  état  de  choses  se  prolongea  jusqu'au  mo- 
ment où  la  pression  intérieure  surmonta  la  résis- 
tance des  couches  D  et  E.  On  cobçoit  alors  qu*à 
ce  moment  :  ' .      ^ 

I*  Une  grande  partie  de  la  voûte  spbérique  se 
trouvant  sôùdée  et ' prisé  eri  une'  jfeule  niasse, 
toute  cette  voûte  dut,  sôus  l'àèlion  de  là  force 
volcanique ,  se  mouvoir,  s'étendre  et  s^ëlever,  en 
se  comprimant  plus  ou  moins  du  côté  des  plus 
fortes  masses  qui  la  retenaient  et  se  dilatant  du 
côté  de  la  moindre  résistance;  ' 

2"*  Ce  SQulèvemefat  de  la  partie  demi-fondue, 
ramollie  et  sbudéè,  a  été  accompagùé  de  lârùp^ 
ture  concentrique  des  masëes  froide^  superficielles 
et  solides;  *  * 

3"*  La  partie  supérieure  de  la  voûte  étant  celle 
de  moindre  résistance ,  il  est  aisé  de  se  tendre 
conipte  du  passage  de  la  fonfne  sphéroidate  à  la 
fornie  conique  et  deTouverture  du  Cratère  au  soto- 
met  du  cône. 

Cette  première  ouverture  du  cratère  qui  donna 
issue  a  des  masses  immenses  de  vapeurs,  clut  avoir 
de  irès-grandes  dimensions  ;  mais  bientôt  après 
commença  une  nouvelle  période  pendant,  laquelle 
si  le  volcan'  avait  pu  produire  des  laves  bien  li- 
quides, ces  laves  se  seraient  déversées  sur  )es  flancs 
du  cône  de  soulèvement,  en  diminuant  la  rapidité 
de  ses  pentes  et  emoussantles  arêtes  4^  cratère; 
loin  de  là,  les  produits  de  déjection  n'arrivant  au 
sommet  qu'à  1  é^t  pâteux  ou  de  matières  bour- 
souflées, à  demi-fondues,  ces  matières,  au  lieu' de 
se  répandre  sur  les  flancs  de  la  montàgiie.'cbm- 


TOLCAN   DANTUCO.  939 

ipencèrent  par  rétrécir  rouverture  ^a  cratère  et 

formèrent  bientôt  autour  Idè  cette  ouverture'  un 

amas  qui,  en  croissant,  se  W'ansforma  en  ùh  secona 

cône,  plus  petit  quele premier,  et  k  pentes  rapides 

dues  à  la  nature  pàtéûse  des  substances  qui  le 

Gomposaient. 

\  Ainsi,  à  répoque  qpi  précéda  ^  soulèvement ,^fPi^^^ 

du  grand  cône  d  Antuco,  Ta  chaîne  des  Andes  ne  dente  lia  fonna- 

diSerait  en  rien  de  ce  c^u^ellêest 'acbenenjpt;2S5.^^^^ 

dans  la  majeure  partie  de  son  étendue.  L'es  pentes 

le^  plus  rapides  étaient  du  côté  dé  TOuest  et  les 

pli|s  douces  du  côté  de  VElst;  il  est  même  probable 

2 lie  le  ikiassif  dominant  était  déjà  celui  de  là 
lierrà  Belluda.  En  un  mot,  la  plus  grandie  résis- 
tance se*trouvait  du  côté  du  Sud,  et  la  'mqindre 
d|i  côté  de  l'Ouest  et  du  Nord-Ouest.  '     ' 

Il  en  est  résulté  aucune* Fois  soulevée,  la  masse 
soudée  et  ramollie  qui  tbrma  longtemps  1a  voûte 
du  volcai^  intérieur,  laissa  uiië  ligne  de  (iaillés  et  de 
creyasses  sur  la  circonférence  et,  tout  en  conservait 
sa  forme  conique  un*  peu  déprimée  du  côté  cle  ïa 
Cierra  Belluda,  se  trouva  bientôt  exposée  à  des 
éboulements  du  côté  de  moindre  résistance,  c'es^- 
i-dire  du  côté  de  TOÎiest  (i).  On  voit  en  mênie 
temps  que  le  premier  cratère  qui  s*est  ouvert  lors 
du  soulèvement  du  erand  cône,  lé  véritable  crâ- 

(1  )  Les  deox  autres  volcans  actifs  du  sud  du  Chili ,  ceux 
de^Da-'Ric^ét  dëCalttnoô  (ce  défoié^est  connu  tous  le 
nom  dé  volcan  de  Osorbo),  se  trouvent  aussi  sur  le  ver- 
sant opddental  des  Aiidés  ;  ils  ont  la  ôîénie  ferme  que 
celui  d*  Antuco,  avec  cette  différence  que  le  dernier  d'entre 
eox  s'^taot  ^vé  priesque  au  pied  4^  l9  ch^ne  dps  A|i^.e§  : 
il  a  coDseirvé  jusqu'à  présent  sa  UMrine  çpnîqu^  pre3qjf  e 
compl)^  et  règoliëre.  ' 


a3o  GÉOLOfilB    DV  CHILI. 

tère  de  .soulèvement  se  trouvant  marqué  par  le 
bord  supérieur  de  ce  cône,  a  dû  avoir  plus  d'un 
myriamètre  de  circonférence.  L'intérieur  de  ce 
cratère  se  rétrécissant  ensuile  par  des  masses  de 
matières  pâteuses  qui  se  figeaient  sur  ses  parois, 
ce  ne  fut  probablement  que  lorsque  l'ouverture  de 
ce  cratère  eut  été  réduite  &  200  mètres  environ  de 
tour,  que  la  force  intérieure  du  volcan  se  trouvant 
suffisamment  concentrée ,  commença  à  produire 
de  véritables  déjections  de  matières  toujours 
pâteuses,  boursouflées,  incohérentes,  lesquelles, 
en  se  déposant  autour  de  cette  ouverture,  for- 
mèrent un  nouveau  cône  que  nous  voyons  ac- 
tuellement superposé  sur  la  partie  troaquée  au 
cône  supérieur. 

Mais  les  mêmes  matériaux  qui  ont  servi  à  éle- 
ver le  cône  supérieur,  ont  pu  aussi  occasionner 
l'engorgement  du  canal  qu'ils  tendaient  à  prolon- 

§er  indéfiniment.  De  là  sans  doute  ont  dû  résulter 
e  grandes  secousses  et  des  explosions  qui  détrui- 
sirent probablement,  k  plusieurs  reprises,  le  nou- 
vel édifice  avant  qu'il  pût  acquérir  la  grandeur  et 
la  solidité  qu'il  présente  actuellement. 

C'est  pendant  Tune  de  ces  secousses  et  explo- 
sions qu'ont  dû  sortir  ces  coulées  de  laves  pâteuses 
qui  se  répandirent  sur  les  pentes  occidentales  du 
volcan,  et  que  j'ai  mentionnées  plusieurs  foisdaus 
ce  mémoire. 

On  comprend  maintenant  pourquoi  les  roches 
ui  se  montrent  à  la  partie  basse  du  grand  cône, 
u  côté  de  l'Est  et  du  Sud-Est,  diffèrent  peu  de 
celles  qui  s'élèvent  de  l'autre  côté  de  la  vallée 
circulaire,  tandis  que  ces  mêmes  roches  ressem- 
blent de  plus  en  plus  aux  produits  de  déjection, 
à  mesure  qu'elles  s'approchent  de  l'axe  commun 
des  deux  cônes. 


i 


VOLCAN    DÂMTUCO.  ^3l 

On  comprend  aussi  que  cette  ligne  cT escarpe-  * 
ments  qui  s'élèvent  autour  de  la  base  du  grand 
cône,  formant  un  arc  de  cercle  depuis  la  Cierra 
Belluda  jusqu'à  l'extrémité  occidentale  du  lac, 
n'est  probablement  qu'une  ligne  de  failles  et  de  dé- 
chirements occasionnés  par  la  rupture  des  couches, 
dont  une  partie  dut  céder  au  soulèvement  volca- 
nique^et  l'autre  resta  en  place  retenue  par  la  masse 
du  système  dea  Andes.  C'est  à  cette  ligne  de 
rupture,  marquant  à  peu  près  là  limite  du  terrain 
soulevé,  que  correspond  le  vide  circulaire  qui 
existe  au  pied  du  grand  cône  et  qu'occupent  ac- 
tuellement la  vallée  et  le  lac. 

Quant  à  ces  roches  présentant  des  divisions 
prismatiques,  qui  ressemblent  de  loinà  des  ba- 
saltes et  que  j'ai  constatées  être  des  porphyres 
semblables  aux  porphyres  secondaires  des  Andes, 
comme  ces  roches  se  trouvent  au  premier  rang  des 
massifs  qui  entourent  le  grand  cône,  je  pense 
qu'elles  sont  antérieures  au  soulèvement  du  vol- 
can, et  que  leurs  divisions  prismatiques  résultent 
soit  d'un  refroidissement  subit  qu'auront  éprouvé 
ces  roches  au  moment  de  leur  rupture  et  de  leur 
séparation  des  masses  immédiates  au  volcan,  soit 
des  violentes  secousses  qu'elles  éprouvèrent  à  l'é- 
poque du  soulèvement  volcanique.  Je  dois  ajouter 
qu  en  général  toutes  les  roches  de  la  partie  la  plus 
élevée  des  Andes,  même  dans  les  endroits  les  plus 
élevés  des  volcans,  ont  la  même  tendance  à  se 
fendre  en  prismes  verticaux,  surtout  au  voisinage 
du  contact  des  masses  soulevantes  avec  le  terrain 
soulevé. 


ivOTICI! 


» 


Sur  le  sondage  de  Lempdes  (  Haute-^Loire)  ; 

P»  M.  BAlIDni.  lii86oieiir  CD  cter  dM  miiiM. 


Une  éiade  approfondie  du  bassin  houiller  de 
Brassac,  faite  par  ordre  de  Tadministration  pen*- 
dant  lea  années  i835  et  i836  nous  avait  conduit  à 
formuler  dès  cette  époque ,  entre  autres  conclu- 
sions,  les  conclusions  suivantes: 

L  La  partie  observable  et  connue  du  terrain 
houiller  oe  Brassac  occupe  dans  la  vallée  de  l'Al- 
lier, &  la  limite  des  départements  de  la  Hautes 
Loire  et  du  Puy-de-Dôme,  une  surface  d'environ 
3o  kilomètres.  cavréSy  surface  allongée  du  Nord  au 
Sud  comme  la  vallée ,  et  que  Ton  peut  se.  repré- 
senter grossièrement  par  une  demi-ellipse  ayant 
pour  sommet  le  confluent  des  rivières  d  Allier  et 
d'Allagnon  (Puy-de-Dôme),  extrémité  Nord  du 
bassin  houiller,  et  pour  base,  son  petit  axe ,  une 
droite  Est-Ouest  menée  de  Lempdes  (Haute-Loir^) 
^  la  montagae  de  Lugeac  (même  département). 
Cette  droite  forme  au  Sud  la  limite  au  sol  houil- 
ler, en  ce  sens  restreint  qu'au  delà  la  formation 
houillère  disparaissant  sous  de  puissant^  dépôts 
tertiaires,  se  dérobe  entièrement  à  l'observation; 
tout  le  pourtour  demi -elliptique  ligure  au  con- 
traire la  limite  vraiedu  dépôt  houiller,  c'est-à-dire 
son  contact  avec  les  roches  primaires  encaissantes 
(gneiss  et  roches  congénères). 

n.  La  direction  générale  des  assiaet  de  la  for- 


334  SONDAGE    D«   LBMPDBS^ 

mation  houillère  est  celle  du  Nord  aa  Sud,  c'est- 
à-dire  celle  de  la  vallée,  celle  du  plus  grand  allon- 
gement de  la  dépression  primaire  où  elle  gît  comme 
enchâssée  et  moplée.  Le  sens  du  pendage  varie 
davantage.  Néanmoins,  à  prendre  les  choses  dans 
leur  ensemble,  on  peut  dire  que  la  moitié  Est  du 
bassin  pend  vers  1  Ouest ,  la  moitié  Ouest  vers 
TEst.  Le  passage  de  Tun  de  ces  pendages  à  l'autre 
a  d'ailleurs  lieu  et  constamment  lieu  par  le  Sud , 
et  il  n'existe  aucun  pendage  au  Nord  dans  toute  la 
partie  explorée  du  iMissin. 

III.  Get<e  manière  d'être  des  assises  de  la  for- 
mation peut^  en  faisant  intervenir  leurs  lignes 
d'affleurement,  se  traduire  ainsi  : 

Toutes  les  assises  de  la  partie  explorée  du  sol 
houiller  y  viennent  affleurer  suivant  des  courbes 
concentriques  au  fer  à  cheval  primaire  encaissant. 
Ces  courbes  affectent  elles-mêmes  la  forme  d'un 
fer  à  cheval  plus  ou  moins  déformé,  et  de  plus 
en  plus  petit  à  partir  des  assises  inférieures,  celles 
des  concessions  de  la  Combelle  et  de  Charbonnier, 
jusqu'aux  assises  les  plus  élevées,  celles  des  con- 
cessions de  Megecoste  et  des  Barthes,  qui  ne  font 
que  poindre  en  quelque  sorte  sous  le  terrain  ter- 
tiaire à  la  limite  du  territoire  houiller. 

Quant  à  ce  qui  se  passe  au  delà  sous  les  dépôts 
qui  nous  cachent  la  formation  houillèi*e,  il  est 
plus  que  probable  que  de  nouvelles  assises  vien- 
nent sfi  superposer  à  celles  de  Megecoste;  car  ce 
serait  une  coïncidence  bien  extraordinaire  que  la 
dernière  assise  observable  pour  nous  fût  préci- 
sément la  dernière  du  dépôt  houilleri  et  l'on  ne 
voit  à  priori  aucune  raison  pour  qu'il  en  soit 
ainsi. 

Il  est  en  outre  k  présumer  que  toutes  ces  assises, 


PRÈS   BRASSAC   (h ACTE-LOI Rb).  ^35 

et  celles  dont  l'affleurement  constitue  le  territoire 
houiller  de  Brassac  et  celles  dont  nous  les  suppo- 
sons suivies,  ne  plongent  pas  indéfiniment  vers  le 
Sud ,  comme  cela  a  lieu  dans  la  partie  du  dépôt 
présentement  à  nu,  mais  bien  qu'elles  se  relèvent 
pour  s'adosser  aux  masses  primaires  qui  ferment 
au  Sud  la  plaine  de  Brioude,  et  plongent  à  pentes 
opposées  au  delà  d'un  certain  point  qui  serait  alors 
le  centre  de  la  dépression  primaire ,  le  centre  du 
bassin  houiller. 

Cette  manière  d'être  de  la  formation  houillère 
peut  seule  en  efiet  s'accorder  avec  la  forme  de  la 
dépression  primaire  dans  laquelle  on  la  voit,  pour 
toute  la  partie  observable,  se  mouler  si  fidèlement, 
dépression  dont  le  pourtour  primaire  se  dessine 
d'ailleurs  vers  le  Sud  un  peu  au  delà  de  Brioude 
d'une  façon  plus  prononcée  encore  que  vers  le 
Nord. 

Cette  manière  d*étre  des  assises  est  encore  la 
seule  qui  rende  compte.de  la  présence  à  Lamothe 
et  à  Javaugues,  près  Brioude,  de  membres  de  la 
formation  houillère  que  l'on  voit  pqjndre  sous  les 
alluvions  et  terrains  tertiaires,  comme  pour  té- 
moigner de  sa  continuité  sous  toute  la  plaine  de 
Brioude. 

Le  sol  houiller  jusquMci  exploré  ne  serait  alors 

3u'une  portion  et  même  la  plus  petite  portion  du 
épôt  houiller,  lequel  occuperait  dans  toute  son 
étendue  le  fond  de  la  dépression  primaire  dont  le 
pourtour  se  dessine  si  nettement  d'Auzat-sur- 
Allier  à  Vieille-Brioude,  ses  points  extrêmes  Nord 
et  Sud;  et  le  centre  du  bassin,  le  point  vers  lequel 
doivent  converger  toutes  les  pentes,  serait  placé  en 
dehors  de  la  partie  du  dépôt  mise  à  jour  par  l'ac- 
tion dénudante  des  rivières  d'Allier  et  d' AUagnon , 
Tome  Xir.   1848.  17 


936  S09DAGB   DE  LBMPDES, 

vers  YergonghoD,  ou  peut-être  même  en  quelque 
point  plus  méridional  encore. 

Ces  considérations  tendant  à  donner  au  riche 
bassin  de  Brassac  une  importance  toute  nouvelle, 
ne  pouvaient  manquer  d'éveiller  à  un  haut  degré  la 
sollicitude  de  ladministration  supérieure. 

Aussi  la  question  de  la  continuité  souterraine 
du  terrain  houiller  de  Brassac,  sous  la  plaine  de 
Brioude,  a-t-clle  été  l'une  des  premières  mises  à 
Tordre  du  jour  du  moment  où  Fadministration  a 
pu  consacrer  quelques  fonds  à  la  grande  et  déli- 
cate mission  d'inventorier  les  richesses  minérales 
du  royaume  et  particulièrement  ses  richesses 
houillères. 

A  la  date  du  32  février  id4o«  M.  le  sous-secré* 
taire  d'Etat  des  travaux  publics  nous  demandait 
en  conséquence  un  projet  et  devis  des  recherches 
par  sondages  propres  à  résoudre  cette  importante 
question,  et  le  2  mars  no.us  soumettions  à  l'admi- 
nistration le  projet  et  devis  du  sondage  deLempdes 
lel  qu'il  a  étéi^exécuté.  Nous  en  extrairons  les  quel- 
ques passages  suivants,  à  titre  d'exposition  com- 
plémentaire, tant  des  motifs  déterminants  du  mode 
et  lieu  de  l'exploration  que  des  difficultés  d'exé- 
cution dès  lors  prévues  et  des  résultats  que  Ton 
s'en  promettait. 

Si  l'on  pose  en  principe ,  disions-nous  s 

Que  la  recherche  à  ouvrir  par  l'administration 
ne  doit  point  se  confondre  avec  les  tentatives  ti- 
mides de  l'industrie  privée  sur  la  lisière  même  du 
terrain  tertiaire  et  du  terrain  houiller; 

Quelle  doit  être  cependant  prudente  sous  le 
rapport  du  choix  de  l'emplacement  autant  que 
hardie  sous  le  rapport  des  moyens  d'exécution; 


PRÈS    BRA80AG   (hAUTI^LOIRE).  ^3^ 

Que  par-dessus  tout  elle  doit  être  concluante  ^ 
ne  fût-ce  qu'à  titre  négatif,  et  arriver  à  conclusion 
par  la  voie  la  plus  directe  et  la  plus  économique  ; 

On  sera  amené  à  préférer  h  tout  autre  système 
d'exploration  un  sondage  unique  et  de  grande 

fTofondeur  placé  sur  le  prolongement  Sud  de 
axe  Nord-Sud  du  bassin ,  à  une  distance  de  I4 
lisière  des  terrains  faouiller  ei  tertiaire  assez 
faible  pour  que  la  présomption  du  prolonge^ 
ment  souterrain  du  premier  de  ces  terrains^  tirée 
de  l'allure  de  ses  assises  dans  la  partie  observa^ 
ble^  conserve  sensiblement  toute  sa  valeur,  el 
en  même  temps  assez  grande  pour  que  le  résul» 
tst  du  sondage  puisse  être  considéré  comme  une 
importante  conquête  industrielle  s'il  révèle  Texis^ 
tence  du  terrain  houiller^  et  encore  comme  la 
solution  d'une  très*-importante  question  indu»^ 
trielle  s'il  en  démontre  la  non«ezistence« 

En  conséquence ,  nous  proposions  d'opéref  à 
3  ou  4  kilomètres  de  la  lisière  de  recouvrement 
du  terrain  houiller  par  le  terrain  tertiaire ,  ce  qui 
portait  l'emplacement  dont  il  y  avrait  lieu  de 
laire  choix  à  mi-^distance  à  peu  près  de  Yergon* 
ghon  et  Bournoucle ,  et  pour  corroborer  ce  choix, 
nous  ajoutons  : 

I*  Que  la  richesse  houillère  de  la  partie  Nord  du 
dépôt  (firassac),  comparée  à  la  pauvreté  de  la  par^ 
tie  Sud  (les  membres  émergents  près  deLamothe 
et  Javaugues,  où  Ton  ne  connaissait  point  encore 
de  couche  exploitable),  prétait  aux  découvertes  à 
faire  vers  Vergonghon  un  intérêt  plus  grand  qu'à 
celles  qui  pourraient  être  tentées  vers  Lamothe  et 
Javaugues  ; 

2**  Que  toute  recherche  ouverte  sur  les  bords 
présumés  Est  et  Ouest  du  terrain  houiller  serait, 


a38  SONDAGE  DE   LEMPDE8, 

relativement  à  la  recherche  centrale  ci-dessus  pro- 
posée, hicn  autrement  aventureuse  en  ce  quelle 
pourrait  tomber  sur  le  gneiss  par  suite  d'un  sim- 
ple rétrécissement  ou  d'une  simple  déviation  delà 
formation  houillère,  sans  que  ce  résultat  autorisât 
à  conclure  négativement  (juantàson  prolongement 
souterrai  n  vers  le  Sud  ; 

3"  Que  d'après  la  configuration  externe  de  la 
partie  dénudée,  configuration  dont  le  principal 
trait  est  la  saillie  de  t'axe  du  bassin  h  près  de 
loo  mètres  au-dessus  des  accotements  (saillie 
qui  n'est  du  reste  qu'un  cas  particulier  de  la  cor- 
rélation générale  des  sommités  externes  et  dé- 
f tressions  internes  des  dépôts  à  strates  concaves), 
a  probabilité  était  àpriori,  en  étendant  cette  loi 
à  la  partie  non  dénudée,  que  le  minimum  de 
l'^n!>ic.i>iii>  f|e  la  formation  tertiaire  devait  se  pré- 
axe  même  du  bassin. 
la  profondeur  du  sondage  à  exécuter, 
es  de  son  exécution  et  à  son  coût: 
de  1 00  il  3oo  mètres  l'épaisseur  pro- 
'rain  tertiaire  ^  traverser  pour  arriver 
hourller  dont  il  ne  s'agissait  que  de 
existence,  et  admettant  en  raison  de 
louleuse  des  assises  de  sables  et  argiles 
:raverser  l'emploi  de  plusieurs  jeux  de 
otonnes  de  retenue  ; 
icluions  à  l'exécution  d'un  sondage  de 
,  mais  établi  sur  un  diamètre  qui  en 
était  besoin,  l'ultérieur  approfondis- 
30  mètres  et  plus,  et  nous  portions  à 
e  coût  maximum  auquel  pour  main- 
Tiatériel  pouvait  s'élever  le  sondage  de 

ces  bases  qu'est  interveau  le  1 5  juillet 


PRÈS   BRASSAC    (hADTE-LOIRE).  289 

1840,  entre  Tadministration  des  mines  et  Tun  de 
DOS  plus  habiles  entrepreneurs  desondages,  M.  De- 
gousée ,  un  traité  dont  les  stipulations  essentielles 
se  réduisent  aux  suivantes  : 

i*^  Remboursement  à  l'entrepreneur,  sur  lettres 
de  voiture,  de  tous  frais  de  transport  de  personnel 
et  matériel  ; 

2°  Remboursement ,  sur  factures  ^  du  coût  de 
Fenclôture  du  terrain,  de  la  construction  de  la 
chèvre  du  sondage  et  de  la  baraque  de  service  ; 

3**  Ouverture  du  trou  de  sonde  sur  un  diamètre 
de  o'ySi  dans  la  double  prévision  d*un  approfon- 
dissement de  3oo  mètres  et  de  la  nécessité  de  plu- 
sieurs tubages  successifs  ; 

4^  Règlement  des  tuyaux  de  retenue  sur  le 
pied  de  o',5b  le  kilog.  pour  les  tuyaux  qui 
pourront  être  retirés  du  trou  de  sonde,  et  de 
2  fr.  le  kilog.  pour  ceux  qui  devront  y  être 
abandonnés  ; 

S""  Prix  du  forage  par  mètre  courant  : 

De     0"  à  100°'  6.000  fr.  ou    60  fr.  par  métré. 

De  101    à  150  4.000       ou    80 

De  151    à  200  4.500        ou    90 

De  201     à  250  6.000        ou  120 

De  251    à  300  7.500        ou  150 

£q  conséquence  de  ce  traité  et  du  bail  consenti 
le3o  août  à TÉtat,  pourtrois ans, d'un  emplacement 
de  4  ares  5o  centiares  borné  au  Sud-Ouest  par  la 
roule  royale  de  Clermont  au  Puy  et  au  Sud-Est 
par  le  chemin  vicinal  de  Bournoucle  à  Vergonghon, 
les  travaux  du  sondage  dit  de  Lempdes  ont  com- 
mencé lé  i5  septembre  1840  (i). 

(1)  Cet  emplacement,  dans  le  choix  duquel  on  a  été 


a40  SOTTDAOE  DE   LEHPDES. 

Toutes  les  circonstances  de  quelque  intérêt  con- 
cernant la  marche  de  ce  travail  se  trouvent  résu- 
mées dans  le  tableau  synoptique  suivant. 


qnelque  peu  gêné  par  l'obligatioa  de  Irailer  de  son  mcd- 
palion  à  l'amiable  et  dans  un  bref  délai ,'  correspond  bia 
su  prolonfomcnl  reeliltgne  de  l'axe  Nivd-Sud  du  bassiD 
de  Brassac ,  mais  pas  aussi  exaclement  à  l'axe  probable 
de  la  formalion  houillère  à  la  hauteur  même  du  sondage; 
il  laisserait  cet  axe  an  peu  à  l'Esl ,  en  supposant  qne  1a 
formation  doive  conformer  ses  allurrs  souterraines  à  celles 
de  la  vallée  même  qui  se  dévie  sen^blement  vers  l'Est  i 
partir  de  Lempdes. 


TAXLEAtr  snioPuiqtPÊ 


DES 


MSnviES  lt£roU£LL£S  DU  miTbti At  DES  SONDAIS. 


2^^ 


SONDAGE   DE   LEHPDBS, 

TABLE  A  U  synoptiq\ie  des  imà 


9 

e 
M 


1. 


Sept.  luo. 


Ootobra. . 


NoTtDbre 

Décembre 
linr.  IMI 

FéTrier.  . 

Kart. .  . . 

Arrll.  .  . 
Mal.  .  .  . 
Jula.  .  .  . 
JailleL .  . 

AoAt. .  .  . 

Septenb. 

Octobre. . 
Novembre 

Décembre 

JaQT.  184t 

FéTrier.  . 


S     . 

B-9  a 
9      o 

as    "^ 


Mare. 


Totaux.  . 


m 


16 


81 


80 

81 
8i 

88 

81 

80 
81 
80 
81 

81 

80 

81 
80 

81 

81 
88 


•5a 


8. 


J. 


I» 


J. 


k 

4 

4 
1 
4 

8  1/t 


881 


8  1/8 
1  1/t 

8  1/J 

t  1/9     1 


8 

M 
U 


18 


10 


i. 


18 


4 

0 

• 

8 

88 

10 


11  1/8 


=  a£ 

«se 
a     • 


J- 


1  1/8 


m 

S 

» 

» 


J. 

61  1/8 


J- 
111 1/8 


» 
8 


& 

S 

o 

6. 


J. 


0  1/8 


16  1/f 


18  1/8 


17  1/8 

18 

18  1/1 
itt 

19  1/8 


U 

7 
88 

16 

81 
16 


9  '  5 
2^w 


j. 


8 

1  1/8 


6  1/1 

1  1/1 

8  1/8 


S  «  e 
2^5 


s 


8. 


i. 


8iy» 


8  1/8 


1 

» 


4  1/1 


1/1 

6  1/1 

8  1/8 

10 
8 


J 
11  1/1 


188 


*  1/t 


I 

9    . 

•  es 


4  a 

10. 


J. 


m 


J. 

"  I 


40 


J. 


884 
181 

168 

884 

ro 

103 

MO 

84 

840 

880 

870 
810 

490 

666 

880 


11 


J- 

46  1/8 


m 


6.061 


PRÈS   BRAS8AC   (haUTë-LOIRB). 

Uelk$  du  journal  de  fiondage. 


243 


(3KC0NSTANGES  SAILLANTES  DE  L'EXÉCUTION  DU  SONDAGE. 


\jffmkt.  PriM  de  poMMilon  de  l'emplacement  de  sondage  par  rapprofondUtement 
«JKttHUi  carré  de  *  mètrea  de  c6ié.  deatln«  à  recefoir  nn  court  et  fort  toyaa  dtreo- 
MrftéiMire  de  0».t6B.  Conatroctien  de  la  cbèrre,  à  Brioode. 

W|P«ii(li«rre.  —  loftallailon  do  treuil  à  enrrenage.  —  Coostnirtlon  d'anebaraqae. 
Zi^y^*^*^^  do  forage  «fec  outils  do  diamètre  de  O'n.M.  Le  niveaa  de  l'eau  s'éta- 
WMilctroa  d«  Mnde  .  à  7™.ie  de  profundeur.  —  f6.  Dearente  d*Diie  premièi^  colonne 
«iwsH,  de  is  mèircs  de  lonrnevr.  diamètre  O^^liS.  —  Nuit  do  n.  Incendie  dont  la 
iw  pfMM  Mt  dencnree  inconnue .  et  qnl  détroit  la  baraque  da  aondafe  ainsi  qne  la 
M*N  100  eoeore  poorvoe  de  son  enrIAtnre. 

'siHHipeiuloo  de  dli  Jours ,  on  reprend  le  sondafe  en  se  serrant  des  montants  destU 
niMypoftef  l'eneléinre  de  la  cbèTre.—  Retrait  de  la  colonne  de  retenue  n'MI),  alors 
■■HiK«'.tt.  et  replacement  Jusqu'à  81'".50  dans  l«  trou  ,  préalablement  élanri  an  dla- 
«n4fft<"ts.  «or  touie  sa  hanienr  de  45  mètres.  —  Etablissement  don  leTler  à  battre.— 
i«|i«irt  d  Doe  Uge  a  1  mètre  an -dessus  de  l'outil. 

ui«1taKat  da  trou.  >-  Retrait .  pour  la  seconde  fois  .  de  la  colonne  de  retenue.  —  On 
pni  H  iMie  ane  fretle  acérée .  puis  on  la  redescend  et  cbasse  a  coups  de  monton  Jos- 
«1^11.-.  Mooiage  de  la  nonvelle  ebèfre.  —  Suspension  dans  l'atteole  d'un  oatll  élar- 

Ajameot  do  trou  de  sonde  sons  la  colonne  de  garantie,  à  l'aide  d*no  trépan  à  resaort. 

*Hi»tttteai  de  la  colonne  joaqn*a  49  mètres. 

**«tt  pour  chasser  la  colonne  plus  bas.  —  Continuation  du  forage  an  diamètre  de  0">.tt 

2"!*  «<>  il  atteint  la  profondeur  de  96  mètres .  et  se  trouve  arréié  par  des  éboule- 

■B»)K  prodoisent  particulièrement  de  «7  à  71  mètres,  et  de  84  è  91  mètres.— Descente 

■•fWooM  s»  (1^.  an  diamètre  0»,165,  que  l'on  poosse  Jusqu'à  76"',8S.  —  tl.  Cuntinua- 

•Jw-liga  iu  diamètre  O'^.m. 

"IÇiu  ihoiilenents.  —  Eufoncement  de  la  colonne  n<>  (S)  à  8S™,88.  —  Contlnnalion  du 

"•r  -CnfoDcemeot  de  la  eulnone  n°  (1)  à  9i  mètres. 

6.?'"..  I*  <»loone  n«  (S)  Jusqu'à  98  mètres.— Emploi  d'une  cbalne-oAble  pour  batlre. 

'^■""«'londu  soudage. 

&•*•*«  roMf  d'engrenaire  et  d'one  des  manUelles  du  Ireoll. 
100  da  Madage.  —  Noareaux  ébnulrments.  —  Crève  d'ouvrleri.  —  Brfs  de  bnll  dénia 
'<*  roses  d>agrensge.  —  Interruption  Jusqu'à  l'arriTée  d'un  noutel  engrenage. 
^  juae  hoofeiifl  colonne  n°  8  ,  an  dUmètre  0»',tk. 

uniom  o« (S)  èunt  descendue  à  itsn'.te,  on  reconnaît  qu'elle  est  bosselée  à  1  décl- 
MiT  '^  ^'**  P*f  on  galet  interposé  entre  elle  et  la  paroi  du  trou  de  sonde.  —  En  atten- 
Tj r  ^*^'"''*"  ^^^  couper  la  partie  bosselée .  on  fore  Jusqn'sn  17.  an  diamètre  O^.ISS. 
Hi.\.?*  **?'*  ^  couper  le  bout  du  tuyau.— En  forçant  trop,  une  tige  se  casse  a  10  mè- 
fal!!:/^     «onde  tombe  an  fond  du  trou. 

|t|^' '^Mré .  on  reprend  ,  le  13 .  le  sondage,  en  attendant  un  nouveau  coupe-tuyau. 
mmm'"*  '®*^*II«  nt  infracineuse  tentative  pour  couper  le  bout  du  toyan  boaselé .  on 
Jw  «B  retrait  de  la  roloone ,  retrait  qui  a  lien  le  19.  On  répare  la  partie  endommaxée. 
^»«4  II  colonne  n«  (Sj,  «t  •  l«  13  •  die  atteint  le  niveau  de  181 '",58.  —  On  reprend  le 
2*"'<i«eira  0"Ma8.  —  Rupture  d'un  axe  de  pirnon. 

^^  de  aoodage .  nonobstant  de  fréquenta  éboulements ,  sans  antrea  accidents  que  la 
2*[^dBa  câbla  et  le  bris  de  deux  denU  d'engrenage. 

21/  ,"  loïKl^ge  Jusqu'à  108  mètres  de  profondeur.  —  Le  19.  pose  d'une  quatrième 
^'(oioane  i»erdo«)  de  87  mèireade  lougoeor,  diamètre  0™,ll.  — On  la  pouaae.  daua 
■J«  J"«qo'«  »i«",45. 

^f<iipprorondiMement  dn  sondage,  an  diamètre 0<",I06,  Jnsqu'à  US  mètres,  nonobstant 
iTt!  •'m  ''^'*  *  *"  commencement  du  moia ,  de  la  mecbe  de  la  cuiller  à  soupape . 
m  «si  obligé  de  briaer  en  morceaux  à  coups  de  trépan  et  dont  parti 


partie  reste  dans  le  trou 


^       et  oa  lotie  vainement ,  à  partir  de  ce  moment ,  contre  des  éboulementa  Inces- 
^~iOQii«|  cfTortJl'abomlssent  qu'a  vider  le  trou  Jusqu'au  nivean  de  ltO'".60.  sana 


«ni l'^^'^^^iswment  est  arrêté .  le  18 .  à  1II">.15 .  par  soUe  de  la  rupture  do  râble. 
lui*  i^'^'^'* .  le  8 .  et  marcbe  len'ement ,  mais  aaaei  régulièrement .  Jusqu'au  10  où 
<  wiQi  la  profondenr  flnale  (!e  lt8'*>.60  A  cette  d«ie.  la  cuiller  à  soupape  (long  cylindre 
^^.''^•or  0'n,(W5)  se  aépare  de  aon  emmanchement  sous  les  efforts  faiia  pour  la 
^«aa  htsd  da  trou.  A  Paide  de  divers  nutHa  on  travaille  à  la  retirer  par  monceaux, 
atirM^Vf  ^°'*1'''*  3™.40;  mais  alors  le  trou  s'enr^mbre  snr  nue  hautenr  de  plus  de 

Êi  ~-' '^^  vii"riM«  «u<iuii>m;di  qu  a  viuar  10  iruu  jusqu  nu  niToau  uv  xiv-.dv  ,  ■■••■ 
jTJf'Bcklr.  En  cet  eut  de  choses ,  l'entrepreneur  suspend  le  travail  le  19.  et  saisit 
I  .^"ood'ooe  demande  en  abandon  fondée  aur  les  difflcultés  tout  à  fait  Imprévues 
Wr  >  r  *^  '^  fortes  dépenses  qu'entraînerait  la  poae  d'une  cinquième  et  dernière 
H,.'  *''  BiRine  dismètre  de  0^,9  .  et  sur  rimpossibillié  de  pouvoir,  même  avec  cette 
<b(  ni.(  ^^'**""**  approfondir  enctre  le  trou  de  sonde  an  delà  d'une  vingtaine  de  mètrea. 

Ê*^  l  *7antéié  accueillis  par  l'administration ,  l'entrepreneur,  devançant  la  déciaion 
:J'|i>*Bdon,  prise  à  la  date  dn  JO  mai  1841  seolement,  procède,  dn  18  au  18  mat. 
a. .  .?*^'**  ^^  colonnea  sosceptibles  d'être  dégafées ,  et ,  du  »  au  18 ,  emballe  et 
V  nr  I  Allier  tout  son  matériel  de  sondage. 


■am 


^44  SOirOAGB   Dfi  tSMPDBS, 

Sans  nous  arrêter  longtemps  à  mettre  an  joar 
lés  nombreux  renseignements  renfermés  dans  ce 
tableau ,  nous  en  ferons  cependant  ressortir  quel- 
ques-unes des  déductions  les  plus  saillantes. 

Aiasiy  quant  à  l'avancement  journalier  du  tra- 
vail ,  il  en  réflulte  : 

Que  I  avancement  journalier  moyen  calculé  sur 
toute  la  durée  de  Ten  t reprise  du  1 5  septembre  1840 
au  19  mars  184:1  »  a  été  de 

293,60  ^  . 

Que  Tavancement  moyen  par  jour  réellement 
consacré  au  travail  ^  c'est-à-dire  abstraction  faite 
des  jours  fériés  et  des  chômages,  a  été  de 

823,60  „ ,. 

-3^  OU  o-,59; 

Qu'enfin  l'avancement  moyen  par  jour  consacré 
au  forage  proprement  dit,  abstraction  faite  de 
toutes  opérations  accessoires,  a  été  de 

223,60  ^     - 

Ces  mêmes  calculs  effectués  pour  chaque  mois 
isolément  donnent  pour  chacun  de  ces  mois  les 
résultats  suivants  : 


Afanc««tnl 

S«tf. 

•  •••» 

0«ff. 

Hof. 

Dée. 

0.88 
1»18 
l.*8 

J«RT. 
18  VI. 

Férr. 

■ars. 

Afrii. 

0.» 

0.71 
8.88 

IM. 

0.81 
0.88 
8.88 

/■kl. 

0,» 
0.80 
0.8Î 

1*  «€»...- 
I*eaf.  . .  . 

8«  flilL  ,  .  . 

8.t0 
t.» 

♦.7» 
1,8» 

1,18 
1,88 

» 

• 
1 

8,88 
0.8S 

f.oi 

• 

AvIliWMMM 

Jovimltor. 

Jalli 
t8«l. 

» 
» 

Août 

Sept. 

6,17 
8.88 
M8 

OCL 

Rot. 

041 
0.»* 
•M 

téo. 

0.88 
8.**. 

JMT. 

18*1. 

0,88 
0,8» 

téft. 

i 

■A». 

foa»  . .. 

8*0»... 

0.08 
1.81 

8,88 
8>88 

o^A 

048 
04* 

PBis  brassac  (haute  «loire).  2^5 

Ces  trois  séries  de  nombres  et  surtout  la  der- 
oière  accusent  un  ralentissement  progressif  de  la 
marche  du  sondage. 

La  loi  de  ce  ralentissement ,  parraîtement  con« 
forme  à  Texpérience,  ressort  plus  nettement  en- 
core de  la  détermination  de  lavancement  jour- 
nalier moyen  du  forage  par  étages  successifs  de 
5o  mètres ,  car  cette  détermination  conduit  à  la 
série  suivante. 

Avaneemera  mûym  par  jour  effectif  êe  forage. 

énmttkf»  dtWmètàlOO  d«iOOai*t.àlW  dttlWnRftM)  d«lOOmèt.àtir",M 

Si  Ton  veut  se  rendre  compte  de  la  main-d*œu<* 
vre  afférente  aux  diverses  périodes  du  travail ,  il 
suffira  de  comparer,  selon  le  but  que  Ton  se  pro- 
posera ,  les  nombres  de  la  colonne  lo  qui  expri- 
ment, bien  entendu,  des  journées  de  douze  heures 
avec  ceux  des  autres  colonnes  du  tableau ,  en  ne 
perdant  pas  de  vue  toutefois  qu'aux  journées  de 
manœuvres  inscrites  à  la  colonne  lo,  il  faut  ton- 
jours  ajouter  tout  ou  partie  des  journées  des  deux 
contre-maîtres  attachés  au  sondage  et  pavés  da 
premier  au  dernier  jour  du  travail,  sans  defafcatioo 
aucune  pour  chômages  et  jours  fériés. 

Nous  nous  bornerons  k  noter  ici  la  moyenne 
main-^œuvre  correspondant  au  mètre  d'avanee« 
ment. 

Cette  moyenne  est  de  ^^  ou  3a  jouméea* 

Pour  passer  du  nombre  de  ioumées  au  coût  de 
h  main-d'œuvre,  il  suffira  d'ailleurs  de  savoir  que 
les  manœuvres  gagnaient  de  i',5o  à  1^75  par  jour, 
soit  en  moyenne  iS6a5,  et  les  conlre-mattres 
3  fr.  par  jour. 


2^6  SONDAGE    DE   LBMPDES| 

A  cea  taux  on  trouvera  pour  le  coût  de  la  main* 
d*œuvre  du  sondage  : 

Journées.  fr.  fr* 

En  manœuvres.  .  .  .  6.062  à  1,625  on  9.850,75 
En  contre-maîtres.  .  .      1.102      à  3,00    on    3.306,00 

Total.  ....  : 13.156,75 

Ce  qui  donne  par  mètre  courant  58^85  de  main- 
d'œuvre.  Ce  coût  de  main-d'œuvre  a  de  beaucoup 
dépassé  les  prévisions  de  Tènt repreneur,  et  il  suffit 
en  effet  d'en  rapprocher  le  total  de  i3.i56'*-,75  du 
total  de  17.332  fr.  alloué  par  le  traité  d'entreprise 
pour  les  223"',6o  exécutés,  pour  reconnaître  que 
la  différence  de  4.  i75''*>25,  même  grossie  du  béné- 
fice qu'il  a  dû  réaliser  sur  la  location  ou  vente  des 
tuyaux,  n'a  pu  et  bien  juste  que  le  couvrir  de  ses 
frais  de  surveillance,  d'avance  de  capital  et  d'en- 
tretien de  matériel. 

Cette  circonstance  prête  presque  l'intérêt  d'un 
prix  de  revient  au  détail  ci-apr^  du  coût  total  du 

sondage  de  Lempdes  : 

fr. 

Location  de  l'emplacement  da  sondage 1SO,00 

Transport  de  Paris  à  Lempdes  du  malériel,  des  deuxcontre- 

matires  et  du  dirccieur 2.188,50 

Enclâturc,  chèvre  et  baraque  du  sondage 1.797,80 

Indemnité  A  l'entrepreneur  pour  fait  de  l'incendie  du  26  oc-    - 

tobre  1840 600,00 

Transport  de  Paris  à  Lempdes  de  tuyaux  de  retenue 781,50 

Prix  du  forage  des  22..>n,60  exécutés  aux  termes  du  traité.  .  17.932,00 

Main-d'œuvre  pour  le  retrait  des  tuyaux 4i2,65(*) 

Prix  de  location  à  or,50  le  kil.des  tuyaux  retirés  do  trou  de 

sonde^ 975,7S 

Prix  de  vente  à  2  fr.  le  kil.  des  tuyaux  abandonnés  dans  le 

sondage 4.566,72 

Retour  à  Paris  du  matériel  et  du  personnel 1.044,39 

Menus  frais  divers i82,89 

Total 30.035,20  (••) 

(Voir  les  notes  H  et  C*)  ^  la  pag®  suivante.  ) 


PRÈS    BRASSAC    (haUTE-LOIRE).  ^47 

Les  engins  et  outils  dont  se  sert  habituellement 
M.Degousée  se  trouvent  décrits  dans  les  Annales 
des  mines,  années  i838  et  1841 9  ainsi  que  dans 
TAtlas  du  mineur  et  du  métallurgiste.  Nous  nous 
abstiendrons  naturellement  d'en  reproduire  ici  la 
description ,  et  nous  mentionnerons  seulement  les 
quelques  dispositions  qui  nous  ont  paru  ou  nou- 
velles ou  peu  connues. 

A  ce  titre,  parmi  les  engins,  se  composant  essen- 
tiellement d'une  chèvre  à  quatre  montants  de 
i3  mètres  d'élévation,  de  deux  treuils  à  double 
engrenage,  l'un  à  cames,  Tautre  à  enftrayage  et 
débrayage,  d'un  levier  11  battre,  d'une  sonnette  à 
double  tiraude  du  poids  de  25o  kilog.  pour  l'en- 


C)  Voici  le  détail  des  tuyaax  employés  dans  le  son- 
dage : 


n  II  7  a,  à  la  rigaeur,  à  déduire  de  ce  total  de  30.035',20, 
mîTon  155  fr.,  prodoit  de  la  revente  faite  aux  enchères  par 
l'administration  des  domaines  de  la  chèvre  du  sondage. 


s48  80RDAaB   DS  UMPDBS^ 

foDceroeot  des  colonnes  »  nous  n  aurons  h  citer  que 
le  treuil  à  embrayage  et  débrayage  eoiployé  à 
lesclusion  du  treuil  à  cames  pour  battre ,  et  en- 
core la  mise  en  communication  du  levier  à  battre, 
d'une  part  avec  la  sonde,  d'autre  part  avec  le  treuil 
à  engrenage  et  débrayage,  au  moyen  d'une  chaîne^ 
câble  d'exécution  aussi  simple  que  solide. 

Les  fig.  4  et  5 ,  PL  Vj  représentent  l'appareil 
d'embrayage  et  débrayage  ;  il  consiste  en  un  levier 
à  fourchette  et  horizontal  LKIG,  dont  le  jeu  au- 
tour d'un  axe  vertical  K  fait  engrener  au  moyen 
de  tenons /,y,/",  une  sorte  de  manchon  FF'F"DD' 
susceptible  de  glissement  le  long  de  Taxe  oo'  du 
treuil,  avec  le  manchon  mobile  autour  du  même 
axe  AB  sur  lequel  s'enroule  la  chaîne  du  levier  à 
battre.  Un  contre-poids,  placé  à  l'extrémité  d'une 
courroie,  et  agissante  l'aide  des  poulies RQ,N1S', 
ramène  après  chaque  débrayage  le  manchon  mo- 
bile AB  dans  sa  position  normale  que  lui  fait  outre 
passer  la  vitesse  acquise. 

La  chaîne  en  fer  emplo^'ée  est  représentéey?^.^ 
et  8,  PL  y.  Elle  se  compose  de  cinq  files  juxtapo- 
sées, de  maillons  placés  de  champ  et  de  boulons  ri- 
vés transversaux  qui  relient  le  tout  à  la  faveur  du 
chevauchement  des  maillons  d'une  ligne  à  l'autre. 
Ces  maillons  sans  soudure  sont  construits  à  l'em- 
porte-pièce  avec  des  barres  de  fer  corroyé  de  o"*,o5 
de  largeur  sur  o",oi3  d'épaisseur.  Pour  la  chaîne 
du  treuil ,  les  maillons  avaient  été  évidés  comme 
le  représente  la  jîs.  (7) ,  et  un  chevalet  en  fonte 
consolidait  le  maillon.  Pour  la  chaîne  du  levier  à 
battre ,  on  s'était  contenté  d'évîder  à  l'emporte- 
pièce  le  passage  des  boulons. 

On  conçoit  quelles  garanties  uu  tel  câble  offre 
contre  lea  ruptures* 


PRJB  BiAssAo  (hautb-loire).  a49 

Qaant  aux  outils  du  sondage  de  Leinpdes, 
sans  nous  arrêter  à  la  sonde  elle-même  (sonde 
en  fer  carré  de  4  ^  5  centimètres  d'équarrissage , 
tiges  de  6  à  9  mètres  de  long  emmanchées  à  vis)» 
aux  outils  (trépan  à  tetton,  trépan  à  fourche, 
tarière  ordinaire,  tarière  américaine,  tarière  fa  sou* 
pape,  tarière  fa  houlet)  employés  aux  cinq  calibres 
o",a6,— o^ïî  I , — o", 1 6,— 0", 1 38,-*'0", io6 ,  sans 
plus  nous  arréteraux  outih  dits  trépan  fa  ressort  et 
patte  d'écrevisse  dont  on  s'est  servi  pour  équarrir 
sous  les  colonnes  de  retenue,  fa  ceux  dits  cara- 
oolle,  cloche  fa  écrou,  cloche  fa  galette  et  langue 
de  serpent  employés  pour  parer  aux  divers  acoi- 
dents  du  sondage ,  tous  outils  décrits  par  M«De* 
gousée  dans  les  Annales  desmines^  3*"  série,  tome 
XlVy  p.  :)  i5  et  suiv.,  nous  nous  bornerons  fa  enr^ 
gistrer  les  quelques  dispositions  ci-après  concer» 
aant  Tassemblage  des  tuyaux,  la  pose  de  la  co- 
lonne perdue  n""  (4)  et  les  coupe-tuyaux  dont  il  a 
été  fait  usage* 

1^  On  ne  s'en  est  point  tenu  pour  l'assemblaffe 
des  tuyaux  du  sondage  de  Lempdes  au  procédé 
des  boulons  fa  écrou  décrit  par  M.  Degousée  dans 
le  mémoire  déjfa  cité ,  et  on  y  a  mis  en  pratique 
le  procédé  d'assemblage  usité  dans  les  ateliers  de 
chaudronnerie,  en  rivant  sur  mandrin  intérieur 
des  boulons  ordinaires ,  ainsi  qu'un  des  premiers 
Kind  l'a  pratiqué  dans  son  sondage  de  Gessingea 
exécuté  de  1837  fa  1839. 

Le  mandrin  employé  au  sondage  de  Lempdea 
difière  du  reste  notablement  de  celui  de  Kind. 
Ce  mandrin  se  composait,  comme  celui  de  Kind, 
de  deux  pièces;  l'une,  suspendue  a  la  clef  de  re-* 
levée  ou  pied  de  bœuf,  consiste  essentiellement  en 
an  tronc  de  cône  massif  porté  fa  l'extrémité  d'une 


250  SONDAGE    DE   LEHPDES, 

• 

tige,  et  sur  Tune  des  arêtes  duquel  est  fixée  une 
plaque  formant  plan  incliné  :  cette  pièce,  une  fois 
descendue  au  mouvement  de  la  frette  à  river,  n'a 
d'autre  mouvement  à  prendre  qu'un  mouvement 
de  rotation  sur  elle-même,  dontreffet  est  d'amener 
successivement  son  plan  incliné  en  regard  des  bou- 
lons à  river.  L'autre  pièce  n'est  autre  chose  qu'une 
tige  carrée  brisée  à  sa  partie  inférieure,  de  façon  à 
s'adapter  sur  le  plan  incliné  et  terminée  à  l'oppo- 
site  de  sa  face  de  glissement  sur  le  plan  incliné 
par  une  facette  verticale  formant  coin  avec  elle. 
C'est  cette  facette  qui  successivement  presse  les 
têtes  des  boulons  à  river  en  raison  de  l'efibrt  exercé 
à  coups  de  marteau  sur  la  tête  de  la  tige. 

a®  Passons  aux  dispositions  employées  pour  le 
placement  de  la  colonne  perdue  n^  (4)  de  87 
mètres. 

L'assemblage  des  manchons  composant  la  co- 
lonne étant  achevé,  on  a  adapté  à  l'oritice  du  der- 
nier tuyau  une  forte  frette  en  fer  présentant  en 
regard  l'une  de  l'autre  deux  entailles  ayant  la 
forme  d'une  L. 

Pour  saisir  et  suspendre  à  la  sonde  la  colonne 
ainsi  préparée,  on  a,  à  la  suite  de  80 mètres  de 
tiges  ordinaires  destinées  à  contribuer  par  leur 
poids  à  son  enfoncement,  assemblé  une  tige  à 
renflement, portant  au  plus  fort  de  son  renflement, 
calculé  pour  remplir  à  peu  près  la  colonne  perdue, 
deux  fortes  oreilles  que  Ton  a  logées  au  fond  des 
deux  entailles  LL.  La  colonne  ainsi  suspendue  a 
été  descendue  par  le  seul  poids  du  système,  et 
aussi  en  rodant  de  droite  à  gauche  jusqu'à  180 
mètres;  pour  la  pousser  plus  bas,  il  a  fallu  re- 
courir à  la  percussion. 

A  cet  efiet,  on  a  relevé  toute  la  sonde  en  déga- 


PRÈS    BHASSAC   (hAUTE-LOIRB).  a5l 

géant  par  un  simple  mouveaient  de  gauche  à 
droite,  les  oreilles  de  la  tige  à  renflement  des 
entailles  de  la  colonne  perdue,  et  on  a  remplacé 
la  tige  à  renflement  par  une  tige  sur  laquelle  jouait 
et  glissait,  entre  deux  rondelles,  une  sorte  de 
tampon  conique  dont  le  plus  grand  diamètre,  le 
diamètre  supérieur,  excédait  celui  de  la  colonne 
perdue.  On  a  redescendu  la  sonde,  engagé  autant 
que  possible  le  tampon  conique  dans  la  frette 
terminale  de  la  colonne  perdue  et  fait  danser 
la  sonde  en  la  relevant  de  o'^yio  à  o"',i5  sur  le 
tampon  ainsi  engagé.  Les  chocs  ainsi  produits 
sur  le  tampon,  et  partant  sur  la  colonne,  ont  pu 
la  pousser  de  180  mètres  jusqu'à  aoi"',a5. 

o*£nregistrons  enfin  l'emploi  fait  de  deux  coupe- 
tuyaux  offrant  des  dispositions  nouvelles. 

Le  premier  de  ces  outils  est  représenté  PL  ^ 
Jig.  1 1  et  I  a  ;  il  ne  diffère  essentiellement  du  coup^ 
tuyaux  de  M.  Degousée,  décrit  dans  les  Annales 
des  mines ^  que  par  l'addition  de  ressorts. 

Ces  ressorts  D,  D',  en  ramenant  les  grains  d'orge 
B,  B',  contre  leurs  épaulem^ts  aussitôt  que  cesse 
le  mouvement  rétrograde  d'introduction  ou  de  dé-- 
placement  de  la  sonde,  en  assurent  l'action  immé- 
diate sur  la  colonne  à  couper. 

Le  second  outil  est  4-eprésenté  PL  V^fig.  i3. 

On  s'est  proposé  dans  cet  outil,  réservé  pour 
les  colonnes  d'un  grand  diamètre  et  partant  aune 
forte  épaisseur  de  tôle  (telles  les  colonnes  n^  (i) 
et  (a)  du  sondage  pour  lesqueljcs  il  a  servi),  de 
dooner,  sans  augmenter  la  torsion  de  la  sonde , 
une  grande  puissance  à  l'outil,  et  pour  cela  on  n'y 
a  conservé  qu'un  seul  grain  d  orge  D,  et  on  le  fait 
agir  à  l'extrémité  d'un  levier  très-court  en  rap- 
prochant la  sonde  au  plus  près  de  la  tôle  à  en- 
Tome  XIF,  1848.  18 


!l5a  90NDAOB   DE   UMMBS} 

Uiiner  au  moyen  tfone  pièce  excentrique  Iffl' 
maintenue  sur  la  |»rtie  renflée  G  de  la  tige  AI5L. 

parla  clavette  E.  r^  m  n" 

à  la  faveur  du  frottementxles  pointes  G,U  ,0f  , 
de  Texcentrique  sur  les  parois  de  la  colonne, 
Toutil  vient  se  garer  contre  le  mentonnet  F  que 
porte  cet  excentrique  lorsque  la  sonde  est  ma- 
nœuvrée  de  gauche  à  droite,  et  il  s'en  dégage  au 
contraire  pour  travailler  dès  que  la  manœuvre  in- 
verse a  lieu. 

Pour  couper  une  colonne  avec  cet  instrument, 
on  commence  par  piquer,  par  entailler  la  tôle 
d'une  feçon  discontinue,  sur  le  plus  grand  nom- 
bre de  points  possible;  c'est  ce  qu'un  seul  homme 
peut  faire  facilement,  quel  que  soit  le  diamètre  des 
tuyaux ,  et  ensuite  seulement  on  fait  parcourir  au 
grain  d'orge  toute  sa  course. 

Le  peu  que  nous  avons  dit  des  circonstances 
d'exécution  du  sondage  de  Lempdes  et  de  son 
outillage,  aura  dû  suffire  pour  donner  une  juste 
idée  des  difficultés  de  ce  travail  et  du  mente  des 
moyens  mis  en  œu^e  pour  les  surmonter.^  Si  le 
sondage  de  Lempdes  n'a  pu  être,  ainsi  qu'on  se 
l'était  proposé,  poussé  à3oo  mètres  etplus,runi- 
que  cause  en  a  été  une  nature  de  terrain  dont  la 
facilité  à  s'ébouler,  ou  plutôt  à  se  cjélayer  dans  les 
eauï  du  sondage,  bien  que  ce  même  terrain  od- 
posât  généralement  une  grande  résistance  à  la 
marche  assez  lente  des  trépans,  a  dépassé  toutes 

les  prévisions. 

L^approfondissement  du  trou  de  sonde  h  3oo 
mètres ,  dans  un  tel  terrain ,  eût  nécessité  l'emploi 
de  6  à  7  colonnes  de  retenue  au  Heu  de  4»  et  pour 
cela  il  eût  fallu  partir  d'un  diamètre  initial  de 
aondage  de  o*,3o  à  o*,33  au  lieu  de  o*,2 1 . 


PRi»    B1IA88AC    (hAOTB-IOIRe).  a5S 

Qè  derpler  cbiflfre  de  o*,2i  une  fois  ^dipisau 
contraire,  il  était  bien  difficile,  pour  ne  pas  dire 
impossible^  d'a}ler  plus  loin  qu'il  n'a  été  fait.  C'est 
uq  témoignage  que,  pour  notre  part,  nous  nç  saq- 
rions  refuser,  et  à  1  entente  parfaite  de  Tart  du 
sondeur,  dont  on  a  fait  preuve^  d^qs  toute  la  coq^i 
duite  du  travail,  M.  TingénieuF  Ayraud ,  commis 
à  sa  directittp  pqr  Mr  Dçgousée,  e(  ai|  ^èlp  dé^ 
ployé  par  M^le  garde-mines  Jusseraud,  cbarg^ 
spécialement  d'ep  pqjvre  réexécution  daps  Tintérêt 
de  ladministrationj  aèle  auquel  nous  sommes  par* 
ticulièrement  r^dêvabl^^  d^  la  généralité  des  détails 
techniques  consignés  dans  cette  notice^  et  de?  de§f 
sins  qui  ra.ccompagpeiit, 

GONCLUSiOir. 

Tous  les  résultats  du  sondage  du  Lempde?  se 
résument,  à  vrai  dire»  en  ce  fait  capital  qu'il  a  tra* 
versé  aaô'^fio  de  terrain  tertiaire  sans  atteind|:e  ni 
terrain  houiller  ni  terrain  primitif,  . 

Nul  enseignement  autr^,  qqaqt  ^  la  prpbaWlit4 
d'une  rencontre  plus  ou  moins  prochaine  de  Fun 
ou  de  l'autre  de  ces  terrain? ,  lors  de  l'abandon  du 
travail,  ne  ressort  de  l'étude  propre  des  sissises 
traversées,  dont  vQlcila  successions 


COUPE  OiOLO&IQVS  nu   SONDAGE   DE   LEMPDES 


• 


fMmnt»  ProTondMt 

dei  ÉOQSIiM.  louie. 

«et.  V^t. 

1 .  Tenp  TégèUle  Mbiease «  .        9,33  9,33 

2.  Sablt  peafrgileax  mic^c^.  ,.«rt*t«*f**        M3  o>os 
s.     44y           4d,       rou^e.  .,,,,,,,.,,.»         0,43  1,38 

4.  14,  t^.      gris-Terdâtre ,  1  ,        0,20  1,58 

5.  Id.  id,  ropgieâtro. ,,,,..,,,».  0,82  3,10 
•.  14?  un  ^i|  plus  argileux^  gris-rougeAtre.  .  .  s, 80  l,S0 
7.  i4t  ià.  Jaunâtre. ...,,.,.  8,00  0,80 
S*  Idf  44,  peu  micacé,  Igrolpsflps.  0,86  7,16 
9.      14,   argilçqx^  grisAtrê.  .  ,.,  ^  ,,..,,.  ,        0,88  8^19 

8o.      Id.      id.       roogeâlre,  à  nojaaz  gris.  •  .  *       i,84  9,38 


^54  SONDAGE    DB   LBMPDBS  , 

11.  S«bleirgileax,  plus  rouge *•"  !•»•• 

12.  ià,    moins  argileux,  plus  micacé M^  ^y^ 

13.  Argile  sableuse  Jaune-rouge ^»^  "*^ 

14.  id,      id.             id.          peu  micacée 5,»0  20,oo 

15.  Id.   bigarrée  rouge  et  grise »fOO  2i,0Q 

16.  /d.       id.        id.        moins  pure. 9«t<>  ^^^* 

17.  Id.    assez  pure,  gris-Ycrdâlre. M*  *^** 

18.  Sable  gris-jaune «»W  *^'** 

19.  Argile  assez  pure  bigarrée ^«'^  ^*^ 

20.  id.    un  peu  moins  pure,  gris-verdâlre.  .  .  •  2»W  **»*' 

21.  Id.   presque  pure,  rouge-brun  etgris-terdâbre.  5»TT  «»M 

22.  id.          td.           moins  rouge «»»>  ^••^ 

28.  id.    moins  pure,  nuancée  de  rouge  et  de  gris.      ^,55  50,7S 

24.  Id.         id.         gris  et  moins  rouge «    l>8û  S2,2S 

25.  Sable  argileux  i(ris-verdâire 3«00  54,2S 

26.  /d.  unpeuplusargileux,nuancéderouge-bnin.  5,25  88j50 

27.  Id.  beaucoup  moins  argileux,  gris-TerdâUre,  à 

gros  grains 0,50  W,08 

38.  Sable  beaucoup  moins  argileux,  jaune-gris,  à 

grains  plus  fins "t»  •*»* 

29.  Argile  bigarrée,  arec  gros  grains  de  quarU.  . .  2,40  63,6e 

80.  Id.    rouge  clair «»«>  •*»** 

81.  Sable  gris-jaunâtre,  i  grains  moyens 0»S0  e6,i6 

82.  Argile  quartzeuse  ronge-brique ^>^          ^^«^ 

83.  Id.     assez  pure,  bigarrée  de  rouge 7,10          74,70 

34.    Id.     moins  pure,  rouge-brique 3»**  '*'** 

85.  Id.     bigarrée,  quarUeuse ,  dure S>^          *^>^ 

86.  Sable  peu  argileux,  rouge,  i  grains  Ans 0,80          83,56 

87.  Argile  rouge,  peu  quartzeuse.  .* W*^          ^^>^ 

88.  Id.      id.       assez  compacte  et  assez  dure.  .  .  0,80          86,06 

89.  Sable  argileux  à  gros  grains. ^'^^          88,70 

40.  Argile  assez  pure ,  rougeAire  et  peu  quartzeuse.  2,80          91*50 

4a.     Id.    d'un  rouge  plus  foncé,  compacte,  dure.  .  1,30          92,80 

42.  Sable  argileux  rouge,  à  gros  grains l>30    •     94.60 

43.  Id.     id.       bigarré,  compacte,  dur 4,50          96,56 

44.  Id.     id.       rouge ,  A  gros  grains i«50  I0o,06 

45.  id.  quartzeux,  rougeâtre  et  gris-jaunâtre.  ••  2,00  162,06 

46.  Argile  bigarrée,  rouge-brique  et  gris-jaunâtre.  2,00  164,06 

47.  Id.     rouge,  avec  grains  de  feldspath 8,50  112,56 

48.  Id.     un  peu  rouge ,  quartzeuse 1,00  113,56 

49.  Sable  argileux,  compacte,  dur VO  ii<f^ 

80.  Argile  rougeâtre,  assez  pure lifOO  128.06 

81.  id.    moins  rouge,  moioi  pure 2,00  130,06 

82.  Id.    bigarrée 4,00  134,06 

83.  id.      td.  d'un  ronge  plus  foncé  plus  micacée.  i,4o  I35,40 

84.  id.       id.  moins  pure S,10  137  50 

85.  Sable  peu  argileux    aveogros  grains  de  qoaru.  1.50  t39,oo 
80.  Argile  bigarrée,  sableuse  à  grains  fins,  ....  8,00  142,06 

87.  Id.    rougeâtre  astes  pure 4,50  146,50 

88.  Sable  â  gros  grains   Jaunâtre   areo  Teitfes  d'ar- 
gile rouge 1,40  147,90 

89.  Argile  assez  pure,  bigarrée 1,70  149  60 

•0.  Sable  peu  argileux   â  grains  fins. 0»40  156  60 

01.  AlfUobigUTèOOBMipaiOk 8,90  153,90 


PRÈtf  BRAssAc  (hatjte-loire).  a55 

If.  Andto  ffrisltre  et  Jaanâtre  sableuse 3,60  1S7,50 

63.     Id.    bigarrée  de  rouge  et  assez  pore 0,S0  158,00 

«4.     li.    tableose ,  Jaune   pâle 1,00  150  00 

•5.     Id.    bigarrée,  micacée 6,40  165,40 

W.     Id.     à,       sableuse,  avec  fragments  de  feld- 
spath   3,00  160,30 

R.     Id,     id.       rouge  tif. 4,84  174  14 

M.  Ifince  lit  de  ealeaire »  174,14 

U.  Argile  sableuse    bigarrée 9,61  176,75 

n.     Id.        id.        à  grains  fins  le  gris  domine.  .  0,55  177,30 

Ti.  Sable  A  grains  fins,  gris-TerdAtre 0,45  177,75 

ft  H.    A  grains  plus  gros^^inte  rougeâtre.  .  .  0,0S  177,80 

T3.   Id.    argileux    bigarré,  r. 1,10  178,90 

Ti.  Id.    peo  argileux  ,^uge 1,90  180,80 

7S.  Argile  rougeâtre    pe^de  quarts 3,3S  I83,i5 

78.    Id.  id.  plus  pure 1,35  184,50 

TT.  Id.    sableuse ,  bigarrée  rouge  et  gris-blanc.  .  4,90  189,40 

71.  Sable  rooge  vif  et  gris .  A  grains  moyens 0,60  190,00 

N.   Id.    pea  argileux,  gris  verdâtre 0,50  190,50 

10.  Argile  bigarrée    avee  grains  de  quarts 3,00  193,50 

11.  Sable  peo  argileux.  A  grains  assez  gros.  .  •  •  3,50  196.00 
Il    id.    A  grains  plus  fins,  d'un  rouge  assez  Tlf.  0,65  196,65 

13.  Argile  sableuse,  bigarrée 1,85  198,50 

M.  Conglomérat  qoartzeox 0,15  198,65 

is.  Argile  sableose,  A  grains  moyens. 1,30  199,85 

M.  Id,     ploapare  bigarrée,  rooge  et  gTi»*Terdâtre.  1,35  901,20 

17.   M.  id.       un  peo  plos  sableuse.  0,40  90t,60 

M.  Id.  id.      beaucoup  pins  rouge.  9,90  304,50 

W.   IdM  id.       moins  rouge 1,60  306,10 

1^  Id.    moins  sableux,  rouge-Jaunâtre 0,90  313,00 

II.  Id.    plus  pore,  rougeâtre. 4,40  3i7,40 

92.   Id.        id.  lonée  rooge  et  gris 3,35  330,75 

n.  Id,        id,  bigarrée  rouge-brique.  •  •  •  •  1,30  331,95 

N.  Id,   «sseï  pore,  teinte  rouge  uniforme i»65  933,60 

Ces  assises  n*ont  présenté,  comme  on  le  voit, 

Îo'une  succession  sans  intérêt  d'argiles  sableuses  et 
e  sables  argileux  y  ddnt  la  distinction  ne  repose 
guère  que  sur  des  variations  de  couleur  etde  grain, 
et  pour  seules  exceptions  à  cette  nature  argilo- 
sableuse  des  dépôts,  on  peut  citer  le  très-mince 
lit  calcaire  n*  68 ,  et  quelques  parties  blanches  du 
n*  56  faisant  effervescence  avec  les  acides. 

Quant  à  la  distribution  relative  des  sables  et  ar- 
giles, on  peut  remarquer  pour  toutes  lois,  d  abord, 
que  les  argiles  prédominent  sur  les  sables,  car, 
pour  56  couches  d'argiles  ou  argiles  sableuses  d*une 


1)56  BbtfDAGÉ   bE   tBlit^bfeS, 

puissance  de  i70'',85  ^  on  ne  trouve  que  38  cou- 
ches de  sables  ou  sables  argileux  d'une  puissance 
de  52",75; 

Et  encore  que  la  prédominance  des  ailles  va 
croissant  avec  la  profondeur ,  car  si  l'on  partage 
en  trois  la  hauteur  totale  du  terrain  perforé  >  on 
trouve  : 

SMeêêiêÊUesârmietux 

DtDs  le  premier  (ierè     it  ednches  d'une  é^issenr  4e    ds^i 
Dtos  le  deuxième  lier»     9       —  ».  iSjM 

Dtns  le  Iroifiéme.  tiers    11        —  —  9,M 

Totaux. ......   3s  si;is 

Àrfàet  et  àrgUa  $abteuà$i» 

Dâiis  le  ftr^ier  tiers     i«  eeaches  d'oné  épitaww  dé    4»,ai 
Datas  le  deuiième  tiers     18        -^  -*  S^s4 

Dans  le  troUième  tiers  .  !^S       —  s-  6S»tS 

ToUaz 58  iVfSS 

Mais  cette  loi  de  succession  des  sables  et  argiles 
qui^  au  milieu  d'incessantes  variations,  accuse  seu- 
lettfient,  potir  la  péric^de  telrtiàire  représeiit#cparl« 
323", 60  de  sédiments  perforés ,  un  accroissement 
progressif  de  la  force  de  transpbirt  des  eaux  sut  le 
point  exploré ,  ne  jette  absoiutâent  auôun  jour 
sur  l'épaisseur  totale  du  terraid  tertiaire,  et  en- 
core moins  sUr  ï'exîslence  souterraine  du  terrain 
hoailler« 

A  ce  dernier  égard,  poui*  péii  qu  on  y  réflé' 
chisse,  on  verra  que  îe  fait  iui^àiême  de  l'a  perfo- 
ration du  terrain  tertiaire^  sans  résultat  sur  une 
hauteur  de  :ii5^,6o,  n'ett  apprettd  gu^fte  plus» 

En  effet ,  l'oriÔcé  du  sondage  étant  élevé  * 
%b  mètres  environ  ail-déssUs  dé  là  pàttîe  ia  p'^ 
approchée  àa  teriitôîrë  hôuilb):,  et  p^di  ^  3.5Qt» 


PBÈS   BBifiSiC  (hAOTE-|.OIRe).  2^^ 

tîntes  emTiroa  plus  au  Sud,  la  pente  uniforme 
yers  le  Sud ,  strictement  nécessaire  pour  faire 
passer  le  terrain  houiller  du  point  le  plus  rappro* 
ché  où  il  cesse  d*étre  observanle  sous  le  sondage , 

n*ést  due  de    J^  ^    ■  ou  5  p.  o/o,  ou  moins  de 

3  degrés. 

Une  telle  pente  moyenne  n'a  évidemment  rien 
(finadmissibie  ;  nous  disons  une  telle  moyenne 
pente ,  eat*  il  y  à  tout  lieu  de  croire  que  l'épaisseur 
de  terrain  accusée  par  le  sondage  n*est  point  le  ré- 
sattat  d'un  peddage  régulier  du  terrain  sous  -  ja-* 
cent,  mais  bien  d'ondulations  de  ce  sous-sol  plus  oA 
moins  eompliquées  ;  et  comme  preuves  de  telles 
ondulations  et  cmtre^pentes,  nous  pouvon3méme 
donner  l'épaisseur  de  terrain  tertiaire  de  96  mè« 
très,  travers ,  à  5oo  ou  €00  mètres  de  la  lisière 
dn  terrain  bOtfillér,  par  le  puits  d'eicploitation  le 
plus  méridional  du  nassid,!'^  ttôuveau  puits  du 
feo ,  ^lors  qu'un  piiits  de  recberche ,  placé  II  1 35 
mètreê  plus  au  Nord ,  &v$it  été  foncé  de  près  de 
loomètresy  dans  le  tettain  tertiaire  satis  arriver  att 
tétrahl  honiller. 

La  déclivité  moyenne  que  ces  den^  pnits  assi- 
gnent au  terrain  houiller  sur  cette  partie  de  sa  lisière 
ne  serait  pas  moindre,  nous  le  ferons  d'ailleurs  re- 
marquer»  aue  10  p.  0/0  ou  près  de  6  degrés,  c'est^ 
i-<iire  douole  de  la  déclivité  moyenne  suinsante 
pour  en  abaisser  la  surface  au-dessous  du  sondage 
de  Lempdes. 

Nous  pouvons  donc  dire  en  résumé  qu^au  point 

dé  vue  ^éolbgiquë,  Ià.quéâtibn  dn  pt'olôâgémëûl 

sooteriraip  du  terraip  houiller  de  Pfib^c  ,  sous  la 
plaine  de  Êrioude  »  fuMÎMe  «noofe  dans  edn  en* 


a58  SONDAGE    DE    LEMPDES, 

tieri  et  que  seulement  le  terrain  houiller,  dans 
rhypothèse  de  son  extension  souterraine,  doit  être 
tenu  pour  grandement  déprimé  vers  le  centre 
.général  du  dépôt,  pour  déprimé  d'au  moins  i5i 
mètres,  par  rapport  au  point  le  plus  bas  de  la 
partie  dénudée  (le  confluent  d'Allier  et  d'Âlla- 
gnon),  c'est-à-dire  d'une  quantité  qui  s'éloigne 
peu  de  la  plus  grande  inégalité  qu'offre  la  super- 
ficie dénucfée  (la  cote  du  Pin ,  dont  l'élévation,  au- 
dessus  du  même  confluent,  est  de  167  mètres). 

Mais  au  point  de  vue  industriel ,  on  peut,  pour 
le  présent,  au  moins,  considérer  au  contraire  la 
question  d'utile  exploitation  du  gite  bouiller  que 
peut  receler  la  plaine  de  Brioude,  comme  résolue 
négativement  par  le  seul  fait  de  la  grande  épaisseur 
de  terrain  stérile  à  traverser;  et  malgré  l'insuccès 
géologiquedu  sondage  de  Lempdes,  ou  ne  trouvera 
point  cette  donnée  trop  chèrement  achetée,  si  l'on 
veut  songer  de  combien  de  fausses  spéculations  et 
d'essais  ruineux  elle  préservera  l'industrie  privée, 
depuis  plusieurs  années  déjà  tenue  en  éveil  parla 
possibilité  d'asseoir  vers  le  Sud  de  fructueux  tra- 
vaux sur  le  prolongement  souterrain  du  tenrain 
houiller  de  Brassac. 


EN0IN8  BT  OUTILS  SHPLOTIÎS  AU  80NDÂ6B  DB  LBHPDE8. 


nmanon  bis  ficvris  m  la  pumaiB  ▼. 

Fi§.  1.  ÀUlif  du  nmdage^  vu  ^éUvaiUm  nrivtmt  U  gmnd  tâti  iê  fM- 

etoture, 

T,     traoil  à  doubla  engrenage  Mnrant  i  descendre»  snipendra  el  re- 
lever fonde  ei  colonnes  de  retenue, 
r,    treuil  A  embrayage  et  débrf  jage  ler? ant  A  faire  damer  la  loade. 


PRiS  BRA8SAG    (hAUTE-LOIRB).  ^Sq 

0,  contre-poids. 

EF,   levier  à  batiro ,  ma  ptr  le  treoil  T'. 

La  partie  poiniillée  de  la  figure  représenta  lee  dispostttou 
prises  lors  de  l'abaDdon  du  sondage  pour  arracher  les  colonnes 
de  retenue. 

1,  «y  1»,  0,  p,  f ,  «,  «0,   emploi  d'un  mouton  creux  agissant  de  hêê  en 

haut  sous  la  téta  de  la  sonde.  • 
«^  ft,  c,  4,  «,  /;  y,  mise  en  Jeu  simufunée  du  treuil  T»  du  lerier  à 
battre  KP  et  d'un  loTier  auxiliaire  §fg,  a  jant  de  longueurs  de  bras 
de  9  métrés  et  de  on,3;  le  treuil  T  agissant  suc  la  base  de  là 
colonne  au  moyen  de  la  sonde,  et  les  deux  loTlen  sur  sa  léie 
au  moyen  de  forts  colliers  en  bois  ed» 

Kg,  9  «1 1.  TremUâ  dombU  9ngrênagê. 

BF»  6H*     double  maniielle  agissant  sur  Tarbie  LH.    ^ 

L'M',     arbre  intermédiaire  transmettant  au  tambour  AB,  iii  BOjiB 

de  l'engrenage  L'RS,  le  mouYcment  reçu  de  Tarbre  LM. 
Bt     frein. 

Ce  treuil  peut  fonctionner  à  simple  engrenage  en  Islsant 

glisser  Tarbre  LM  de  façon  à  l'engrener  directement  aieo  U 

roue  dentée  R8. 

Hi»  4  si  s.  Mode  ^emhraigage  $i  d$  dibrtiyagê  d^  ireM  itrvami  à  fÊilrê 

dêmer  to  nmde. 


AB,     mancbon  mobile  autour  de  Tarbre  o€f  du  treuil,  sur  lequel 

roule  la  chaîne  à  battre. 
FTT'Diy,     sorte  de  manchon  susceptible  seulement  de  glisser  heri- 

lontalement  sur  le  même  arbre  <h/. 
f,  ff  f\     tenons  au  moyen  desquels  les  deux  manchons  sont  mis  en 

eommonaulé  de  mouvement. 
UUG,     lofier  A  fourchette  dont  le  Jeu  autour  de  Taxe  Tertieal ,  K  é^ 

termine  l'embrayage  et  le  débrayage. 
Mlf  ,BQ,    poulies  serrant  au  Jeu  du  contre-poids  pour  ramener,  après 

chaque  débrayage,  le  manehon  mobile  dans  la  pesitien  qu'exige 

l'embrayage. 

^Î0. 1.  Iseisr  4  MIrv. 

LM ,     pièces  de  support  du  levier. 

If    poupée  en  fonte  susceptible  de  tourner  sur  le  bevIoB  UL 

0 ,  G,  H ,     charnière  et  brides  serrant  A  la  fixer  sur  le  levier. 

A,  n,  »,      bande  de  fer  boulonnée  sur  le  levier  et  terminée  en  v 

fort  crochet  T  auquel  s'adapte  le  cable  du  treuil  A  battre. 
ABFB,     chalne-cAble  arrête  A  volonté  en  l'un  des  points  c,e,e,e,  d« 

levier  par  le  boulon  D,  et  maintenue  en  outre  par  les  brides  Q,Q« 

et  par  les  Joues  R,  S. 

'«9*  T  9î  g.  CMus-edèfs  e»  fmr  employée  pour  fâêro  dmutr  le  «OMlf  • 

^*9o$  to.  Mtmdrim  omplofé  pour  essemèfer  d  HooU  ordinmim  Isf 
frofife»t  metuiifi  dot  ookmmet  do  rsfefMie. 

C,    cène  massif  suspendu  A  la  tige  AB  et  sur  lequel  est  rapportée 

une  pièce  plane  FG  formant  plan  incliné. 
Sf    tigenoblio  brisée  en  t  etee  terminant  en  bisetn  tlgn* 


l60  «OUDAGV   DB   LBMPDBS. 

M,  P,  Q,  oreilles  et  guides  dont  Tobjet  est  de  mêitânÊt  H  toin  liGH 
sur  la  face  de  glissement  FG. 

01  î  lête  de  11  tigiB  mobile  sur  laquello ,  leloii  le  kesoin ,  on  agit 
pw  IMreussion. 

Zf     anneau  de  suspension  de  la  tige  mobile. 

fB ,  letler  {prenant  son  point  d'appni  en  6 ,  et  dont  Tolloe  «1  do  dé- 
gager la  tige  mobile  eâ  agissant  sotte  rAqaerre  JLT. 

T,  repère  gradué  loAgitudinalement  dont  Fobjet  est  de  Diefliler  la 
taise  en  regard  dn  bisean  de  pressioa  et  des  bonlOM  à  river. 

f%b  11  m  â%  ANvv-lMyMiéreaforli. 

FF',     tige  de  Tootil. 

A,     eylindre  massif  dans  les  enltlUet  Q,  (F|  doqiMl  tout  loféf  kê 

grains  d'orge  mobiles  B,  B'. 
li^jy,     ressorts  dont  l'eiTet  est  de  ramener  lef  grain»  d'orge  contre 
leurs  épaulements,  et  par  conséqneDt  d'en  assurer  le  ]ea  an 
moment  mémb  où  Ton  veut  taire  traYailler  l'outil. 

ABC,     tige  dans  laquelle  est  fixé  le  grain  d^rge  waiqne  0w 
BH',     pièce  excentrique  maintenue  sur  la  partie  renOée  G  par  la 
tlàtèttefi,  nHiis  pouvant  lonrher  Mittontaletaimt  Jns^i/ilÉ 
que  le  mentonnet  F  tienne  bttlter  tontre  le  grain  d'orge  D. 
Gifl^ytf^i  0'\     pototes dont  l'omet  esA  do  donaer  à  IteMBirifne  lo  degré 
do  fixité  nécessaire  an  Jea  do  henllk 


nroTics 

Sur  les  mines  dejer  de  Sommorostro  (provinces 

basques.  ) 

Pir  Ht  MAjnb,  iDgteteur  en  «tel en  miiNi. 


Les  montagnes  situées  entre  Baracaldo  et  Som^ 
morostrOf  près  de  Bilbao  (provinces  basques), 
renferment  des  dépôts  ferrugineux  qui  se  suivent 
sur  uneétendue  en  longueur  de  plus  de  a»ooo  mè- 
treS)  et  sur  une  largeur  d'à  peu  près  i  »ooo  mètres. 
CeuK-ci  sont  formés  de  différentes  masses  inter- 
calées dans  les  grès  psammitiques  jaunAtres  et  gri- 
sâtres dépendants  du  calcaire  argileux  qui  domine 
au  Nord  ^  vers  Portugalette» 

Ils  se  composent  de  fer  spathique  brunâtre 
cristallin,  et  de  fer  peroxyde  compacte  ou  concré- 
tionoéi  nvec  mélange  d  argile  jaunâtre,  et  plus  ra- 
rement de  <|UartZ|  sont  plus  ou  moins  caverneux 
et  renferment  des  nids  disséminés  de  calcaire  1»- 
mellairb  blano. 

Ces  luttes  doivent  «  sani  doute ,  avoir  été  primiiî* 
vemeni  composés  de  fer  carbonate»  et  c'est  Tac-» 
tion  combinée  des  forces  électro-chimiques  et  des 
eaux  d'infiltration  qui  les  a  remplis  de  crevasses 
sur  les  parois  desquelles  «ont  venues  âe  déposer 
les  belles  héàiAtites  qu'on  y  remaii^ue,  et  qui  a 
dbnné  naiasanee  aux  nids  de  calcaire  lamellaire 
dont  il  est  parseknék 

L'extractîén  des  mines  de  Somimorastro  est  con- 
duite 6MterraineweB4 ,  maïs  fi^it  mal  entendre. 
Du  côté  du  village  de  ce  nom,  où  se  trouw  l^plMA 


a6a  MINES    DB   FER 

petit  nombre  d'exploitations,  celles-ci  sont,  il  est 
vrai  y  ouvertes  au  bas  de  la  montagne ,  conduites 
horizontalement  ou  en  montant,  et  les  eaux  in- 
térieures sont  écoulées  au  dehors  par  des  galeries 
ou  par  des  canaux  de  conduite  ;  mais,  du  côté  op- 
posé y  les  ouvertures  se  font  à  de  grandes  hauteurs, 
et  les  travaux  conduits  4ant  en  montant  qu'en 
descendant  sont  gênés  par  les  eaux ,  ce  qui  n'arri- 
verait pas  si  l'on  se  plaçait  tout  d'abord  au  fond 
des  ravins  profonds  qui  entrecoupent  ces  monta- 
gnes fort  élevées.  On  gagnerait  d'ailleurs  à  ce 
changement  d'accourcir  heaucoup  le  transport  au 
jour,  qui  n'est  pas  sans  difficultés  sur  les  pentes 
très-rapides  qu'ont  à  suivre  les  minerais  extraits. 

On  n'observe  dans  fexploitation  de  ces  mines 
d'autres  règles  que  celles  de  suivre ,  ainsi  qu'elles 
se  présentent ,  les  veines  de  minerai  les  plus  pures 
et  les  plus  tendres;  celles  que  l'on  juge  convenir 
le  mieux  aux  forges  catalanes,  les  seules  qui  en  ' 
fassent  une  grande  consommation ,  et  de  laisser 
les  autres  parties  qui  sont  de  beaucoup  plus  abon- 
dantes, et  qui  conviendraient  parfaitement  aux 
hauts  -  fourneaux.  On  pratique  au  pic  et  sans 
aucun  boisage,  sur  ces  veines,  des  galeries  et 
chambres  d'extraction  horizontales  ou  inclinées, 
de  manière  à  en  retirer  le  plus  de  minerai  pos- 
sible. 

Lorsque  les  eaux  gagnent  les  parties  inférieu- 
res ,  on  les  abandonne  pour'  se  porter  plus  haut. 
Quand  la  pureté  du  minerai  diminue  ou  que  sa 
dureté  augmente ,  on  change  encore  de  place.  On 
comprend  combien  un  tel  mode  est  vicieux ,  et 
combien  il  fait  tirer  peu  de  parti  des  grandes  ri- 
chesses minérales  que  la  nature  a  accumulées  sur 
ce  point. 


DS  80MM0B0STR0    (esPAGNE).  ^63 

Le  minerai  qui  a  été  extrait  est  sorti  au  jour  de 
différentes  manières ,  suivant  la  nature  des  voies 
qui  conduisent  aux  chantiers.  Ce  transport  se  fait 
par  charrettes  à  bœufs  dans  les  mines  où  on  entre 
de  plein  pied  ;  à  dos  de  mulet ,  dans  celles  où  on 
pénètre  par  des  pentes  ménagées  ;  au  moyen  de 
corbeilles  que  des  hommes  portent  sur  la  tète, 
dans  celles  où  on  arrive  par  des  escaliers. 

Reçu  sur  les  haldes,  le  minerai  de  Sommorostro 
est  trié  et  séparé  en  trois  classes  : 

i"*  Celles  des  minerais  tout  à  fait  purs,  qui  for- 
ment une  première  qualité,  au  rendement  de  60 
p.  0/0  ; 

2*  Celle  de  minerais  mélangés  d'un  peu  d'aigle 
jaunâtre  et  blanche ,  qui  forment  une  deuxième 
qualité,  au  rendement  de  5o  p.  0/0  ; 

3®  Celles  des  minerais  impurs  ou  réfractaires 
trop  argileux  ou  trop  quartzeux,  qui  ne  convien- 
nent point  aux  forges  catalanes,  et  que  Ton  re- 
jette. 

Les  mines  de  Sommorostro  sont  exploitées  par 
des  gens  du  pays  qui  gagnent  6  réaux  par  jour  de 
12  heures,  et  qui  s  éclairent  à  la  chandelle.  Le  mi- 
nerai extrait,  rendu  sur  les  haldes  et  trié  par  eux, 
▼aut  alors  en  moyenne  un  1/2  réal  de  veillon, 
soit  o',  1 3 1 5  le  quintal  macho  de'  1 55  livres  de 
Castille  qui  équivaut  à  7 1\43. 

Le  transport  des  minerais  de  Sommorostro  jus- 
qu'au port  de  Galindo,  situé  sur  un  petit  affluent  de 
la  rivière  deBilbao,  et  distant  de  4  kilomètres ,  se 
lait  par  des  mules  oa  par  de  petits  chars  à  bœufs. 
Les  mules  portent  a  quintaux  k  2  .quintaux  i/a , 
^it  178  kilogrammes,  et  font  deux  à  trois  voya- 
ge par  jour;  les  chars  portent  la  à  i3ciuintaux, 
>oit  55o  à  600  kilogrammes,  et  font  régulièrement 


^64  MiniS  BS  FM  . 

deui  voyagea.  Oo  donne  dans  l'un  et  Vautre  mode 
un  réal  ou  o^a63  par  quintal  macho. 

Depuis  Galindo  jusqu'au  Desierto,  point  de  la 
rivière  de  Bilbao ,  où  les  navires  étrangers  peuvent 
venir  charger  les  minerais  de  Sommoroatro,  il 
ny  a  guère  que  i  kilomètre  i/a.  Le  transport 
sefEactue  là  par  petites  barques  qui  portent 
100  quintaux,  et  qui  sont  conduites  par  un 
seul  homme ,  et  ce  transport  ne  coûte  pas  plus 
de  o^,o52  par  quintal.  Il  en  résulte  que  le  mine- 
rai de  Sommorostro,  tel  qu'il  est  exploité  aujour- 
d'hui f  et  mis  à  bord  des  navires  qui  viennent 
charger  sur  la  rivière  de  Bilbao  ^  peut  être  obtenu 
an  prî](  de  q',63  le  quintal  macho,  ou  de  0^90  le 
quintal  métrique. 

Les  minea  de  Sommorostro  qui ,  avec  celles  de 
Barentin  et  du  Pont-Neuf,  alimentent  presque 
exclusivement  les  forges  des  provinces  basques, 
et,  en  partie  seulement,  celles  de  la  Navarre  et 
des  Asturiesy  fournissaient,  vers  la  fin  du  18*  siècle, 
environ  800.000  quintaux  de  Castille,  du  poids  de 
46  kilogrammes.  On  n'en  retire  plus  aujourd'hui 
qu'environ  600.000  quintaux ,  par  suite  de  la  di** 
minution  du  nombre  des  forges  qui  a  été  causée 
par  les  déboisements  opérés. 

Oo  voit  par  ce  qui  précède  x  i""  que  l'extraction 
actuelle  des  minerais  de  Sommorostro,  calculée 
sur  le3  besoins  des  forges  du  pays ,  est  tout  à  (ait 
insignifiante  par  rapport  k  1  importance  qu'elles 
ont,  et  qu'elles  pourraient  fournir  beaucoup  plus 
sans  qu'on  eût  à  craindre  de  les  voir  s'épuiser  de 
très<»lopgteraps  (  a""  que  le  mode  d'exploitation 
qu'on  y  pratique ,  constituant  un  vrai  gaspillage 
on  fait  supporter  au  peu  de  minerai  qu'on  en  re« 


M  MimOlOtTRO  (laUAGlIi)*  §65 

tift  un  fraie  ênetk  fortSi  et  qut  Von  p^d  dMqmm- 

titës  considérables  de  minerais  précieux, 

CoB)liieQ  aérait  différente  la  aituation  d^  ces 
Biines  9  $i  on  avait  remploi  d99  quanUtéa  astez 
împertantaa  d#  minerai  que  Ton  rejetif  après  Vw- 
tractioD,  et  de  œilea  bien  plus  considérables  enoore 

que  Yan  ti'attaque  paal Lea  trayeux»  pouvant 

alors  être  poussés  indistinctement  sur  toute  la 
masse  9  deviendraient  suseeptibles  d'être  menés 
ayee  tout  Tordre ,  la  régularité  et  TéGOnomie  in- 
dispensablea.  Les  produits  qu'ila  donneraient  se- 
raient alors  divisés  en  deux  classes»  Tune  des  miae- 
rais  les  plus  purs  qui  seraient  réservés  pour  les 
forges  catalanes  9  Tautre  des  minerais  mélangés  de 
plus  ou  moins  de  gangue  qui  seraient  destinés  aux 
nauts-fourneaux.  On  aurait  dans  ce  cas  le  double 
avantage  de  tirer  parti  des  minerais  qui  sont  main- 
tenant perdus,  et  de  réaliser  de  plus  grands  béné- 
fices sur  ceux  auxquels  on  s'est  attacné  jusqu'ici. 

Cet  emploi  des  minerais  de  la  deuxième  classe 
se  trouverait  d'ailleurs  facilement  dans  les  hauts» 
fourneaux  des  forges  des  Landes  et  de  la  Gironde, 
qui  trouvent  difficilement  aujourd'hui  à  s'appro- 
visionner dans  le  pays.  Les  maîtres  de  forges  de 
ces  contrées,  pouvant  charger  les  minerais  de 
Sommorostro  au  prix  maximum  de  i  franc  le 
quintal  métrique  sur  la  rivière  de  Bilbao,  ne 

f>ayeraient  pas  sur  forge  plus  de  a^5o  à  3  francs 
e  quintal  métrique,  et  ils  les  traiteraient  fort 
avantageusement  en  les  mélangeant  par  tiers  ou 
moitié  avec  ceux  du  pays.  &  sen^ient ,  par  leur 
moyen,  mis  seulement  à  même  de  satisfaire  aux 
demandes  sans  cesse  croissantes  de  Tintérieur  de  la 
France,  et  l'envoi  qu'on  leur  en  ferait  ne  préjudi- 
cierait  en  rien  aux  forges  espagnoles  qui  n'auraient 


a66       *    MINB8  DE   FER   DE  SOMMOROflTRO. 

point  h  craindre  de  voir  leurs  marchés  envabis  par 
nos  fers. 

Pour  assurer  ce  nouveau  débouché  aux  mines 
de  Sommorostro,  il  n*y  aurait  autre  chose  à  faire 
qu'à  modifier  l'article  de  la  loi  des  douanes  espa- 
gnoles qui  prohibe  la  sortie  des  minerais  de  fer,  et 
qu'à  permettre  la  libre  exportation  de  ceux  des 
minerais  de  la  Biscaye,  qui  ne  sont  pas  propres  au 
traitement  direct.  Espérons  que  le  gouyerneaient 
de  Madrid ,  comprenant  les  vrais  intérêts  de  son 
pays  ,  accueillera  bientôt  la  demande  qui  a  dû  lui 
être  faite  à  ce  sujet  par  le  gouvernement  français. 


COMPTE  REHDU 

I/essais  et  cP analyses  faites  au  laboratoire  de 
r Ecole  des  mineurs  de  S aint^É tienne. 

Par  M.  GRUHER,  Ingéoienr  def  minai. 
TiuvâOX  de  1846» 

Cinq  séries  de  minerais  ont  été  essayées  dans  le 
cours  Je  cette  année  : 

i"*  Une  collection  de  minerais  de  fer  et  de 
houilles  de  Saint-Âmbroiz  (Gard)  et  des  Vans 
(Ardèche); 

:i^  Une  série  complète  de  minerais  de  fer  et  de 
houilles  des  environs  de  Collobrières  (Var); 

Z"*  Une  collection  de  galènes  argentifères ,  de 
cuivres  pjrriteux,  de  cuivres  gris  argentifères,  de 
pyrites  aurifères,  de  minerais  aeferoxydulés  et  de 
minerais  de  cobalt  et  de  nickel  du  Valais  (Suisse); 

4**  Une  série  de  minerais  de  fer  des  environs 
de  Clermont  (Puy-de-Dôme); 

5°  Divers  aciers  des  fabriques  de  la  Loire. 

Je  vais  indiquer  les  résultats  les  plus  intéressants 
de  ces  recherches,  et  comme  j*ai  moi-même  re* 
cueilli  sur  les  lieux  tous  les.  échantillons  des 
deux  premières  séries,  je  dirai  d*abord  quelques 
mots  de  leur  manière  d^^'étre  daus  le  sol. 


I*  Houilles  des  environs  de  Sa-nt-Ambroix. 
— Le  terrain  houiller  de  Saint-Ambroix,  prolon- 
gement Mord  du  bassin  d*Alais,  s'étend  de  Bes- 
sègeaux  Vans,  sous  forme  d'étroite  lisière  entre 
les  schistes  micacés  au  mur  et  les  terrains  tria- 
siques  et  jurassiques  au  toit.  Près  des  Vans,  il  se 
Tome  XI F,  1848,  19 


968  TKATAtnt   DU  lAlORATOIRS 

termine  brusquêmetit  le  long  d*ane  puissante  faille 
qui  le  rejette  en  profondeur  et  le  fait  disparaître 
sous  lès  assises  du  corallien.  Malgré  sa  faible  éten- 
due en  largeur^  il  se  divise  très'-nettement  en 
quatre  zones  se  succédant  parallèlement  du  mur 
au  toit.  A  la  base  est  un  conglomérat,  en  bancs 
irréguliers  y  privés   de  combustible  mais  abon- 
damment pourvu  de  minerai  carbonate  en  ro- 
5 nous ,  disséminés  sans  ordre  au  milieu  des  lits 
*argile  schisteuse  que  Ton  rencontre  entre  les 
assises  du  poudingue.  Par-dessus  vient  la  zone 
éminemment  houillère  ^  formée  d*une  alternance 
de  schistes ,  de  grès  fins  et  de  couches  de  houille , 
mais  cependant  inégalement  riche  dans  ses  di- 
verses parties  :  ainsi,  au  Sud  et  au  Nord,  où  les 
conglomérats  sont  peu  développés,  le  combus- 
tible est  abondant  (à  Bessège  on  connaît  au  moins 
douze  couches,  et  aux  Vans  sept  ou  huit):  par 
contre ,  Fespace  intermédiaire  est  presque  stérile, 
et  les  conglomérats  singulièrement   accrus  aux 
dépens  des   couches  houillères.   Une  paissante 
masse  de  schistes ,  également  stérile  en  houille  et 
en  fer,  succède  à  la  seconde  zone  ;  puis  une  nou- 
velle série  de  grés ,  de  schistes  et  de  houilles  ter- 
mine la  formation  carbonifère.  Cette  dernière 
zone  est  cependant  peu  importante  et  ne  renferme 
que  quatre  couches ,  au  Nord  du  bassin ,  dans  le 
district  des  Vans. 

Les  charbons  du  canton  de  Saint-Ambroiz  sont 
plus  gras  que  ceux  de  la  Grand'Combe,  mais 
moins  bitumineux  et  moins  collants  que  les  houilles 
ordinaires  des  mines  de  la  Loire.Quant  auxcendr^i 
on  peut  assimiler  les  houilles  de  Saint-Ambroix 
aux  charbons  raffords  de  la  Loire,  mais  elles  ren- 
ferment  généralement  le  double  de  soufre,  savoir 


en  loaof  enoe  enviroa  $  o/o  de  pyriteftji  Si  ron 
compare  ensuite  entre  elles  les  nouilles  de  la 
deuxième  ei  de  la  quatrième  SQQna«  00  reipar- 
quera  dans  le  combustible  de  la  zone  supérieure 
une  proportion  plus  forte  de  ouitières  Tolatilas* 
Voici  au  surplus  les  résultats  de  mes  essais  : 

HOUIUCiBS   DE  U  DBUXliXB  IQM, 

1*  ff ouille  de  Bessige  t 

Pf  rltof  dâof 

Coke 7t,70(  Geodrei.  •     t,5^      khooUle.   0,OSt 

Mittftref  folilUci.  •     S7,S0  )  Carbone.  •   70,10   oa  loafre.  .   0,01T 

100,00  71,70 

Le  coke  est  bien  agglutiné,  dur  et  compacte. 
D*après  une  série  d'essais  faits  dans  le  labora- 
toire d'AlaisJa  proportion  de  coke  varierait^  dans 
leshouilles  deBessège,  entre  69,3  et  72/7  pour  100, 
et  la  proportion  de  cendres  entre  3,8  et  9,4 
pour  loo. 

a*  Houille  de  Pigère  (canton  des  Vans). 

a)  Couche  supérieure  : 

Coke. 08»40(  Gendref  •     5,19    Pjrttai.  •  .   (^99» 

MâtièrefTolattles.  •     n,00(  Carbone..    03,S7   oa  loafVe*  •   0,010 

100,00  08»fO 

Le  coke  bien  collé  et  compacte. 

b)  Couche  inférieure. 

Coke. 00,86«  GMidrw.  .     S,40   PfrHw.  .  •   O.OM 

MaUérei  folaUle?.  •     30.1&(  Carbone.  •    06,30   oaioofre.  •   0,01i 

100,00  oo,s» 

Goke  plus  dur  que  celui  de  la  couche  inférieuR. 
3*  Houille  de  Combe  Longue  (centre  du  bassin). 

Coke. 70,00  f  Cendres.  •     7,U   Pyritef.  •  .    0,0S8 

Blatiirca  >olaUlef . .     OO.OOi  Carbone,  *    OS>SO   oaionfre.,   0,0IS 

100,00  70,00 

Le  coke  est  compacte ,  bien  collé  et  dur^ 


S^O  TRAVAUX  DU  LABORATOIRE 

HOUILLES  DE   LA  QUATRlteE    ZONE  OU   ZONE 

SUPÉRIEURE. 

I*  Houille  de  la  mine  du  Mazel  (canton  des 

Vans). 

Coke.  •  . 

MaUères  Yolatiles.  •     34.00 1  Carbone.  .    00,50   où  loofre.  •    0,000 


.Coke.  •.....•     66,00  (  Gendres.  •     hM   Pyritef .  .  .    0,016 


100,00  60,00 

Le  coke  est  plus  léger  et  plus  friable  que  ceux 
des  houilles  de  la  deuxième  zone. 


2®  Minerais  de  fer  du  canton  de  Saint"  Am- 

broioc. 

Les  minerais  de  fer  du  canton  de  Saint-Am- 
broix  sont  très -variés  et  appartiennent  à  divers 
terrains  :  chacune  des  formations,  depuis  le  mi- 
caschiste ou  le  gneiss  jusqu'aux  marnes  oxfor- 
diennes  du  groupe  jurassique,  renferme,  sinon 
des  couches  réellement  exploitables,  au  moins 
quelques  dépôts  plus  ou  moins  importants.  Dans 
\e  gneiss  un  fer  oxydé  quartzeux  en  roche,  dans 
lajormation  houillère  aes  rognons  de  fer  carbo- 
nate lithoïde,  dans  le  trias  des  hématites  man- 
ganésifères  et  du  fer  oxydé  hydraté ,  dans  le 
groupe  des  terrams jurassiques  la  couche  de  Foo- 
lite  ferrugineuse  et  loxyde  rouge  compacte  de 
rOxfordclay  ou  du  Kellowayrock. 

Dans  un  précédent  mémoire  (Annales  des  Mines, 
4*série,  t.  VII, p.  347),  j'ai  ^^^^  connaîtreles  ter- 
rains et  les  minerais  de  fer  des  environs  de  Privas, 
et  je  rappelais  que  le  même  groupe  de  minerais 
suivait  les  montagnes  primitives  de  TArdèche 
jusqu'à  Bessège  et  Alais.  Je  puis  ajouter  aujour- 
d*hui  qu'il  longe  aussi  dans  le  Gard  et  THérault, 
le  pied  méridional  des  Cévennes,  et  se  retrouve  en 
particulier  aux  environs  d'Auduze,  au  Vigan  et 
à  Saint*Gcrvais^ 


DB   8AlNT-*£TIBNlfS   (lOIRE).  271 

Les  minerais  affectent  cependant  en  ces  divers 
lieux  des  caractères  un  peu  variables;  quelques 
détails  sur  la  disposition  particulière  de  ceux  de 
Bessège  ne  seront  donc  pas  sans  quelque  intérêt.  iJn'*ÎJ^Sîm5rê 
La  formation  métallifère  par  excellence  du  district  principaiedadii- 
de  Saint- Ambroix  se  compose  d'une  série  de  grès,  {[^broii.  ^'"^ 
de  marnes  et  de  calcaires  magnésiens,  comprise 
entre  la  formation  houillère,  d'une  part,  et  le  lias 
de  l'autre,  terrain  que  les  géologues  de  ces  contrées, 
M.  Dumas  en  particulier,  considèrent,  avec  raison 
je  crois,  comme  appartenant  au  trias.  J'ai  déjà 
mentionné  ce  terrain  dans  le  mémoire  sur  Privas, 
mais  il  est  plus  développé  aux  environs  de  Bes- 
sège ,  entre  Privas  et  Aubenas ,  où  j'ai  eu  occa-  Triât  à  Prlfis 
sion  de  l'étudier  d'une  manière  plus  complète,   rt^Aubeoii. 
depuis  la  rédaction  du  mémoire  déjà  cité  ;  il  est 
formé  de  deux  parties  bien  distinctes.  Immédia- 
tement sous  le  calcaire  du  lias  se  montre,  en  stra- 
tification concordante  et  passant  insensiblement 
au  calcaire,   une  série  de  gros  bancs  de  grès, 
séparés  les  uns  des  autres  par  de  faibles  lits  d  ar- 
gile verdâtre  ou  noire.  Le  grès  est  essentiellement 
formé  de  grains  quartzeux  blancs,  cimentés  par 
une  masse  kaoliuique  ou  feldspathique  ;  générale- 
ment  il  est  blanc,  plus  rarement  coloré  en  jaune 

fassant  au  rouge.  Çà  et  là  le  grès  offre,  comme 
arkose  de  la  Bourgogne,  quelques  mouches  de 
baryte  sulfatée,  et  ailleurs,  au  milieu  des  argiles 
noirâtres,  on  découvre  soit  de  minces  filets  de 
charbon,  soit  de  faibles  lits  de  fer  hydraté  en  ro- 
che. Sous  ces  grès,  dont  la  puissance  varie  de  quel- 
ques mètres  jusqu'à  5o  mètres,  se  montre  toujours, 
en  stratification  concordante,  une  série  de  scnistes 
argileux  tendres,  gris,  noirs,  verts  ou  rouges,  en- 
tremêlés de   minces  lits  de  calcaire  magnésien 


à^a  T1lAVAt)X  Dt   UBOHATOlRt 

jaune.  Les  schistes  eux-mêmes  reposent  sur  tme 
roche  grenue,  grise  ou  jaune,  fort  dure,  qui  se 
compose  surtout  de  dolomie  criblée  de  concré- 
tions siliceuses.  Le  tout  a  une  puissance  moyenne 
de  20  mètres ,  et  s'appuie  directement  contre  le 
terrain  primitif.  Les  scnistes  offrent  de  rares  emr 
preintes  de  fougères  peu  nettes  et  présentent, 
comme  le  grès ,  quelques  parties  isolées,  ou  même 
de  petites  veinules  de  baryte  sulfatée.  Évidem- 
ment ces  détails  doivent  sufiire  pour  prouver  que 
si  la  partie  supérieure  de  notre  formation  peut 
encore  être  réunie  au  lias  sous  le  nom  de  grès  inr 
fraliasique ,  il  n*en  est  plus  de  même  de  la  partie 
inférieure  qui  a  beaucoup  plus  de  rapports  avec  les 
marnes  irisées ,  ou  en  général  avec  le  groupe  ap- 
pelé trias.  Mais  en  même  temps  on  voit  que  le 
trias  est  alors  aussi  intimement  uni  au  lias  que 
celui-ci  Test  aux  autres  parties  des  terrains  juras- 
siques. 

On  peut  particulièrement  bien  observer  tout 
Tensemble  de  ce  terrain  au  Nord  de  Privas ,  le  long 
du  petit  ruisseau  dit  le  Charalon,  ou  bien  entre  le 
mont  Charay  et  le  mont  Gourdon ,  à  mi-chemin 
de  Privas  à  Aubenas ,  ou  enfin  au  Nord  d'Aubenas, 
en  se  dirigeant  directement  vers  MercueretPrades. 
IViiiàtoiége.      A  Bessège ,  ce  même  terrain  de  grès  et  de  ma^ 

nés  schisteuses  se  montre  sous  le  lias  et  repose  sur 
la  formation  houillère  à  stratification  discordaDte; 
mais  les  gi^  sont  moins  abondants,  et  par  contre 
les  calcaires  magnésiens  et  les  marnes  beaucoup 
plus  répandus;  en  outre  la  formation  entière  a  pris 
un  iHéveloppement  plus  considérable,  et  tandis 
qu*à  Privas  le  minerai  de  fer  est  en  quelque  sorte 
un  accident  dans  le  trias,  il  y  est  au  contraire  ré- 
pandu avec  profusion  aux  environs  de  Bessège, de 


ielle  sorte  que  la  formation  entière  a  pris  une  teinte 
4>creu8e  très-prononcée.  De  plus,  le  terrain  est  gé- 
néralement manganésifère,  et  même,  près  d*An« 
duze,  on  vient  dy  découvrir  un  gîte  très-remar- 
,  4]uable  de  calamine  et  de  galène.  Jusque  dans 
plusieurs  de  ses  plus  petits  détails,  ce  terrain  offre 
une  analogie  frappante  avec  la  formation  triasique 
de  la  Pologne  et  de  la  Silésie,  que  nous  a  faitcou- 
naitre  M-  Jrusch;  et  saâs  doute  cette  analogie  est 
un  motif  de. plus  pour  classer  le  terrain  dolomi- 
tique  de  FArdèche  et  du  Gard  dans  le  groupe  du 
trias. 

Entre  Bessège  et  les  Vans^  le  terrain  triasique 
couronne  une  série  de  hautes  collines  dirigées  du 
Sud  au  Nord.  Ses  assises  plongent  en  pente  douce 
à  TElst  sous  le  lias  et  affleurent  toutes  sur  le  re- 
vers occidental  qui  est  beaucoup  plus  abrupte. 
Au-dessous  et  à  mi-coteau,  ressort  le  terrain  houil- 
1er.  Sa  stratification  est  tout  à  fait  discordante; 
Tinclinaison  de  ses  bancs  est  en  effet  beaucoup 
plus  forte ,  très-souvent  même  complètement  in- 
verse, tandis  que  les  rapports  du  trias  avec  le  lias 
sont  ici,  comme  à  Privas ,  des  plus  intimes.  Quant 
à  la  composition  du  trias  et  à  1  ordre  de  'succession 
de  ses  assises ,  il  y  a  des  différences  assez  notables 
entre  Privas  et  Bessège.  Dans  cette  dernière  lo- 
calité, on  trouve  ^la  base  du  terrain  une  puis- 
sante masse  de  grès  blanc  quartzeuz,  en  tous 
{>oints  semblable  à  celle  qui  précède  à  .Privas  le 
ias^  et  y  forme  ainsi  le  dernier  membre  deJa 
série  triasique. 

Sur  le  grès  reposent  quelques  minces  lits  d'ar- 
giles marneuses ,  le  plus  souvent  jaunes ,  quelque- 
fois gi:isçs;  puis  généralement  une  couche  de  fer 
bydrs^té  ji[ianganésifère.  Au  toit  du  minerai  pa- 


2^4  TRAVA1]X   DU    LABORATOIRE 

rait  une  succession  assez  variée  de  bancs  calcaires 
et  dolomitiques  peu  puissants,  entremêlés  de 
marnes  et  de  grès  argilo-calcaires.  Vers  le  haut 
surtout,  les  grès  dominent  de  nouveau.  Toutes 
les  roches  qui  sont  au  toit  de  la  couche  de  fer  sont 
d'ailleurs  plus  ou  moins  ocreuses  et  magnésiennes, 
tandis  que  les  grès  de  la  base  sont  blancs  et  essen« 
tiellement  quartzeux.  Lorsque  la  série  des  assises 
est  complète,  le  minerai  parait  è  peu  près  au 
centre  de  la  formation,  et  la  puissance  totale  du 
terrain  semble  être  de  5o  à  60  mètres. 
Illncrai  ds  fsr;  La  puissance  de  la  couche  de  Ter  n'est  point 
dtttrtif.  uniforme;  au  maximum  elle  est  de  a  mètres  à 
2",5o.  Quelquefois  elle  disparait  presque  entière- 
ment, mais  on  retrouve  toujours  sa  trace,  un 
mince  lit  d'argile  ocreuse,  placé  à  une  dizaine 
de  mètres  au  toit  du  gros  banc  de  grès  qui  sert 
de  base  au  terrain  triasique.  La  nature  du  mi- 
nerai varie  aussi  :  c'est  toujours,  à  la  vérité ,  un  fer 
hydraté  manganésifere,  mais  tantôt  à  l'état  ter- 
reux, tantôt  sous  forme  d'hématite  brune,  ici  as- 
socié h  du  calcaire  plus  ou  moins  magnésien ,  là 
mêlé  d'argile  ou  de  sable  argiloKjuartzeux. 

Malgré  ces  différences,  le  minerai  appartient 
réellement  à  une  seule  et  même  couche,  ou  s'il 
en  existe  plusieurs,  elles  sont  au  moins  très- voi- 
sines et  se  substituent  ordinairement  les  unes  aux 
autres. 

Le  trias  se  fait  remarquer,  à  Bessège comme  à 
Privas ,  par  des  veinules  de  baryte  sulfatée  ;  le  mi- 
nerai surtout  en  est  rarement  exempt.  C'est  un 
défaut,  sans  aucun  doute,  mais  auquel  le  man- 

fmèse  sert  de  remède.  Effectivement  les  fers  de 
essège  sont  sulfureux ,   mais  beaucoup  moins 
qu'on  ne  serait  tenté  de  le  croire  d'après  la  nature 


DB  SAIST'-iTIENNE  (lOIRB).  275 

sulfureuse  des  charbons  et  des  minerais.  Ils  sont 
rouverins  au  rouge  faible ,  mais  se  travaillent  fort 
bien  à  une  température  élevée ,  et  sont  aussi  très- 
tenaces  et  flexibles  à  froid;  aussi  les  applique-t-on 
avec  succès  à  la  fabrication  de  la  tôle;  le  soufre  du 
minerai  reste  en  grande  partie  dans  les  laitiers, 
uni  au  manganèse  et  au  calcium ,  et  les  colore  en 
jaune-olive. 

Outre  le  fer,  le  trias  du  Gard  renferme  aussi  Galamiiieet|i- 
dela  calamine  et  de  \a  galène  ^  et  sous  ce  rapport  JJJJq^JIJJ**™* 
surtout,  Tanalogie  est  grande  entre  les  deux  ter- 
rains des  Cévennes  et  de  la  Pologne.  Un  gtte  re- 
marquable de  calamine  a  été  récemment  découvert 
à  quelques  lieues  d*Anduze,  et  les  travaux  d'ex- 
ploration y  sont  poussés  avec  activité.  A  l'affleure- 
ment on  observe,  du  toit  au  mur,  les  assises  sui- 
vantes :  calcaire  magnésien  du  trias,  calcaire  ma* 
gnésien  criblé  de  galène,  calamine  cellulaire  envi- 
ron I  mètre,  fer  oxydé  hydraté  manganésifère, 
marnes  ou  argiles  ferrugineuses  plus  de  10  mètres; 
srès  blanc  quartzeux  à  la  basedu  terrain  triasique. 
On  voit  que  le  zinc  et  le  plomb  paraissent  intima 
ment  liés  au  fer  et  ont  pris  en  partie  sa  place.  On 
peut  jdonc  espérer  que  des  recherches  ultérieures 
feront  aussi  connaître  ailleurs  de  la  calamine  dans 
cette  longue  zone  de  trias  qui  entoure  à  TEst  et 
au  Sud  le  plateau  central  de  la  France.  Cependant, 
comme  en  Pologne ,  on  doit  s'attendre  non  point 
à  une  couche  continue,  mais  plutôt  à  une  série 
d'amas  qu'il  sera  cependant  facile  de  retrouver, 
puisque  leur  position  correspond  toujours  exacte- 
ment au  même  niveau  géologique.  Je  n'ai  point 
trouvé  de  fossiles  dans  le  calcaire  magnésien  de 
Bessège.  J'ajoute  ici ,  pour  prouver  l'analogie  du 
terrain  des  Cévennes  avec  celui  de  la  Pologne , 


076  munurtx  ou  lAMMumiu 

ijuelqties  «straitode  Fouvrage  allemaitd  de  Pusdi. 
TriM  Ea  Pologne  et  dans  la  Silésie  aupérieurei  le 

^'^°^'  4rias  repose^  comme  dans  le  Gard ,  directement 
8UF  la  formation  houillère.  La  roche  domioante 
du  terrain  est  un  calcaire  sensiblement  schisteux , 
on  divisé  par  petites  assises  ;  le  grès  proprement 
dit  semble  mauquer.  Par  Contre  le  calcaire  est 
fréquemment  siliceux  au  contact  du  terrain  houil- 
1er;  plusaottvent  il  est  ai^ileux  ou  ferrugineux, 
et  au  toit  de  la  couche  «oétallifère ,  essentiellement 
nuignésienk  Le  mineur  distingue  en  effet,  relati- 
-vemetit  au  ^te  métallifère,  la  roche  du  mur  et  la 
roche  du  toit^  et  cette  distinction  est  fondée  dans 
la  nature.  Le  premier  est  un  véritable  calcaire  gri- 
eàtre,  plus  ou  moins  argileux,  à  structure  schis- 
teuse et  ondulée ,  pourvu  des  fossiles  du  Muschdr 
kalk^  le  second  est  un  calcaire  doloaùtique ,  à  ap- 
patenoe  arénacée  et  cellulaire,  d'une  nuance  jaune 
.  ou  brune.  De  nombreuses  cavités  et  des  fissures 
îrrégulières  le  traversent  en  divers  sens  et  effacent 
.4oute  trace  de  stratification. 

Entre  ces  roches  si  différentes  est  la  couche 
métallifère ,  ou  plutôt  k  série  des  amas  plusoa 
moins  discontinus  de  fer  oxydé  hydraté  roangané- 
siftre,  de  calamine  et  de  galène.  Les  trois  mine- 
rais sont  positivement  contemporains,  se  substi- 
tuent indiflféremment  l'un  à  Tautre^  et,  lorsqu'ils 
manquent  tous  les  trois ,  on  retrouve  au  moins  à 
leur  place  ua  oûiice  lit  d'argile  ocreuse ,  qui  sépare 
le  calcaire  ^is  foitmaat  le  mur  de  la  roche  dolo- 
nii tique  brune  d^u  toit.  Les  minerais  sont ,  du  reste, 
liés  plus  intimement  aux  roches  du  toit  qu  au  cal- 
caire du  mur,  car  de  petits  amas  subordonnés  de 
ler^de  sine  et^.plomb^  se  rencontrent  quelquefois 

«u  flaiUeu  du  loit^  >  ot  jamais  ^^ns  le  palcaire  du 


mur.  Dâtid  les  Gé veûties  égàlemcHEit ,  le  grèsîdfé^ 
rieur  est  exempt  de  minerai ,  tandis  que  toutes  les 
assises  du  toit  sont  colorées  par  le  fer  et  le  man-« 
ganèse. 

En  France ,  le  fér  est  le  minerai  le  plus  abon-* 
dant  de  la  formation  triasique,  et,  jusqu'à  pré^ 
sent  du  moins,  on  ne  connaît  la  calamine  et  la 
galèoe  qu'aux  environs  d'Aadu^e. .  En  Pologne  » 
par  contre ,  le  zinc  et  le  plomb  sont  au  moins  aussi 
répandus  que  les  mioeraiBde  fer,  et  très4réquem«- 
ment  ont  entièrement  pris,  sa  place;  cependant , 
même  alors,  tout  le  terrain  est  fortement  ocreux. 
La  calamine  repose  en  général  directement  sur  le 
calcaire  du  mur,  et  la  galène  forme,  comme  ii 
Anduze,  la  portion  supérieure  du  gîte.  Plus  rare- 
ment, Tun  ou  l'autre  de  ces  deux  minerais  man- 
que également;  ainsi  àTarnowitz,  en  Silésie,  la 
galène  seule  s'est  développée. 

Dans  tous  les  cas,  la  calamine  et  la  galène  ont 
pour  gangue  un  calcaire  magnésien  très-argileux  ^ 
fortement  jauni  par  le  fer;  souvent  même,  le  car- 
bonate de  zinc  est  très-riche  en  fer  et  prend  alors 
le  nom  de  calamine  ro££^6;  on  arrive  ainsi  aux  mi- 
nerais de  fer  proprement  dits,  qui  toujours  sont 
un  peu  zincifères  et  déposent  des  cadmies  dans 
les  hauts-fourneaux.  Mais  je  termine  cette  longue 
digression,  car  j'en  ai  dit  assez  pour  établir  l'iden- 
tité de  deux  formations  métallifères  aussi  distantes. 

Giton6maintenaQtlesapalyscs.de  qudques  mi-Anaiyte  detini 
nerais  du  canton  de  Saint-Ambroix.  Tmhl^l  ^^"' 

Jai  analysé  trois  échantillons  provenant  de  la    v  Minerais 
«one  qui  s'étend  dans  la  direction  Nord-Swi ,  de-     ***  •"'"• 
puift  le  bourg  de  Bannes  au  village  de  Sailes^esM 
Ganières  près  de  Bessège. 

Immédiatement  ttU^essus  ées  Salles  «  la  touche 


1 


2'jS  tRAYAXnt  BU   LABORATOIRE* 

da  trias  affleure  dans  le  col  de  Pierre-Morte  et  se 

Êoursuit  dans  la  direction  du  bourg  de  Courry. 
ile  a  de  1  à  3  mètres  de  puissance  et  plonge  sous 
le  calcaire  supérieur  du  lias.  Le  minerai  est  du  fer 
hydraté  concrétionné ,  à  gangue argilo-quartzeuse. 
Quelques  parties  passent  même  à  Thématite  brune. 
L^analyse  a  donné  : 

Peroxyde  de  fer 0,550 

Alumine  solnble 0,032 

Oxyde  rouge  de  manganèse; 0,026 

Carbonate  de  chaux. 0,004 

Carbonate  de  magnésie.  • 0,025 

Argile  et  quartz  avec  traces  de  baryte  solfatée.  0,260 

Eau  et  oxygène  du  manganèse 0,103 

1,900 

Essayé  avec  ^5  p.  o/o  de  castine ,  le  minerai  a 
donné  4^,3  p.  o/o  de  bonne  fonte  grise  très-tenace 
et  peu  sulfureuse. 

A  2  kilomètres  au  Nord  de  Pierre -Morte, 
auprès  du  hameau  de  Frigolet,  on  observe  plu- 
sieurs bancs  de  minerais  peu  puissants;  ils  se  suc* 
cèdent  à  de  faibles  distances  et  sont,  les  uns  à 
gangue  calcaire,  les  autres  argilo-quartzeux. 

Un  échantillon  de  la  seconde  espèce  m'a  donné  : 

Peroxyde  de  fer 0,490 

Gangue  argilo-quarizeuse.  •  0,368 

Oxyde  de  manganèse.   .  •  .  0,055 

Alumine  et  magnésie traces. 

Eau 0,087 

1»000 

Soumis  à  Fessai  avec  3o  p.  o/o  de  castine  ^  il  a 
donné  87  p.  0/0  de  fonte  très-graphitique  et  man- 
ganésifèrfs,  complètement  exempte  de  soufre. 

Le  troisième  échantillon  vient  du  domaine  de 


DE  8AINT-ÉTIBNNB   (lOIRB).  a^g 

MoDgros  y  commune  de  Bannes.  La  couche  métal- 
lifère se  compose  de  deux  parties  :  l'une  riche  et 
compacte  à  gangue  de  calcaire  magnésien  ;  et  l'au- 
tre pauvre  y  terreuse  et  friable. 

Un  échantillon  de  cette  dernière  catégorie  m'a 
donné  : 

Peroxyde  de  fer 0,330 

Argile  un  peu  sablonneuse  avec  )  ^  .  ^^a 

traces  de  baryte  sulfatée.  .  .  j  "'*^" 

Alumine  soluble.  .  .  ; 0,011 

Oxyde  rouge  de  manganèse.  •  •  0,046 

Carbonate  de  chaux.  .,.•••  0,009 

Carbonate  de  magnésie 0,010 

Eau  et  oxygène  de  manganèse.  •  0,114 

1,000 

Le  minerai  a  fondu  avec  4o  p^  o/o  de  castine, 
et  la  proportion  de  fonte  s'est  élevée  à  a  i  ,8  p.  o/o. 
Elle  était  grise,  manganésifère ,  légèrement  sulfu- 
reuse. 

Les  trois  analyses  ci-dessus  accusent  une  forte 
proportion  de  manganèse  et ,  en  effet ,  tous  les 
minerais  triasiques  au  district  de  Saint-Ambroix 
dégagent  du  chlore ,  lorsqu'on  les  traite  par  l'acide 
muriatique. 

Le  manganèse  caractérise  également  les  mine- 
rais infra-hasiques  de  Privas.  (Voir  le  mémoire  sur 
les  minerais  de  fer  de  l'Ardèche,  Ânn.  des  mines, 
4* série,  tome  VII). 

Le  lias  au  toit  immédiat  du  terrain  triasique,  ^  t*  Minerai  de 
ne  renferme  aucun  minerai;  mais,  comme  à  Pri-Jj^çf  wrug- 
vas,  dans  le  Buget  et  ailleurs,  une  couche  de  fer 
ooliiique  succède  directement  à  ses  dernières  as- 
sises marneuses. 

Cependant  elle  ne  paraît  qu'aux  Avelasses  dans 


aSo  TRAYAVX  PXJ  M9M4TOIM 

la  eoomtune  de  Banaea  (i}^  $ur  la  route  départe 
mentale  de  Saint-Ambroix  aux  Yana  i  où  lea  pro<- 
priétaires  de  la  for^e  d'AJaia  ont  fait  faire  Quel- 
ques fouilles.  Le  minerai  est  calcaire  et  criblé  de 
bélemnites.  La  couche  a   i  mètre  de  puissance 
totale,  mais  il  faut  en  déduire  divers  lits  de  marnes 
stériles    d'une   épaisseur    de   o"',4^  ;    la    teneur 
moyenne  des  o",6o.  restants  ne  dépasse  point 
^5  p.  o/o,  et  la  fonte  obtenue  est  sensiblement 
phosphoreuse* 
^  a*  Mineni  ife     Une  couche  supérieure  plus    importante  se 
OtfonMar*     Tjiontre,  comme  à  Privas,  vers  la  base  de  l'étage 
oxfordien.  Elle  est  aujourd'hui  exploitée  ^  au  col 
de  Pierre-Mortè ,  par  les  propriétSiires  de  la  forge 
de  Bessège.    Le  minerai  est  en  partie  du   ler 
oxydé  rouge  feuilleté ,  en  partie  du  fer  oxydé 
siliceux ,  dit  agatisé.  Dans  les  travaux  intérieurs 
la  couche  a  une  puissance  utile  de  l'^^So,  sur  les- 
quels assez  souvent  il  y  a  jusqu'à  i^^^ao  de  mine- 
rai agathisé.  Mais,  comme  à  La  Voulte,  le  gtte  se 
présente  sous  forme  de  grande  lentille»  renflée 
vers  le  milieu  et  amincie  sur  les  bords.  Effective- 
ment le  long  des  affleurements  du  côté  Ouest  et 
même  au  Sud ,  il  se  subdivise  en  plusieurs  Uts 
peu  puissants ,  séparés  les  uns  des  autres  par  une 
série  de  bancs  schisteux  et  calcaires. 

Le  minerai ,  de  bonne  qualité  pour  fonte  de 

forge  y  est  ajouté  à  Bessège  au  fer  hydraté  du  trias 

pour  rehausser  son   rendement.   Traité  seul  il 

donne  à  fessai  de  45  à  5o  p.  o/o  de  fonte. 

4*  Minmitde     Le  terrain  houiller  de  daintrAmbroix  renferoie 

fer^^  terrain ^^^-^  avons- nous  dit,  du  minerai  de  fer.  On  le 

^— "^i— »■ -     ■— 1 1111 ^1 I      .    I    II    I      II       — — ^ 

(1)  On  vient  de  le  rencontrer  également  prés  do 
bourg  de  Gourry* 


^encontre  à  deux  iiau ,  som  forme  db  grès  fins 
argilo'micacés  ferrugineux  et  de  rognopA ,  plné 
ou  moins  épars,  de/er  carbonate  Uthoîde.  Le 
premier  mérite  cependaut  à  peine  \e  nom  de  mli» 
nerai;  c'est  un  grès  schisteux  ordinaire,  simple* 
ment  coloré  en  rouge  par  de  l'oxyde  de  fer  et 
donnant  en  moyenne  de  lo  à  i5p.  o/ode  fontes 
On  le  voit,  particulièrement  à  la  base  du  terraÎA 
houiller ,  en  couches  minces  de  o",4S  ^  oP|6o  de 
puissance. 

Un  échantillon  soumise  Fessai  a  donné  i5|5 
p.  o/o  de  bonne  fonte  grise  non  sulfureuse ,  et, 
par  l'analyse ,  je  suis  arrivé  à  la  composition  sui* 
vante  : 

Peroxjde  de  fer 0,935 

Âlamine 0,005 

Oxyde  de  manganèse.  .  .  •  0,003 

Carbonate  de  chaux.  ....  0,007 

Carbonate  de  magnésie  .  .  •  0,008 

Résidu  sableux. et  mieacé«  .  0,668  - 

Eau;  .  * 0,068 

0,994 

Le  minerai  en  rognons  est  tout  a  la  fois  plus 
riche  et  plus  abondant.  On  peut  en  distinguer  deux 
variétés.  La  première  se  compose  de  rognons  irré- 
gulièrement  disséminés  dans  la  bande  des  con^ 

{^lomérats ,  au  mur  des  couches  de  houille.  On 
es  retrouve  dans  cette  position  partout ,  depuis 
la  Grand-Combe  jusqu'aux  Vans;  mais  comme  la 
masse  des  conglomérats  est  surtout  considérable 
à  6  ou'S  kilomètres  au  nord  des  mines  de  Bessège, 
sur  la  rive  droite  de  la  Ganière,  c'est  aussi  là  que 
le  minerai  se  montre  avec  plus  de  profusion.  Ëo 
parcourant  les  nombreuses  collines  qui  bordent  la 


aSa  TRàYÀVX  BU   UBOBÀTOIRB 

Ganière,  dans  la  commune  de'Malbosc^  on  voit 
le  sol  littéralement  jonché  de  rognons  de  fer  car- 
bonate. Ce  sont  tantôt  des  masses  globulaires  évi« 
dées  à  l'intérieur,  ou  remplies  de  sable  argih>- 
quartzeuXy  tantôt  des  écailles  de  rognons  déjà  dé- 
lités ou  brisés.  On  en  trouve  de  toute  dimension^ 
depuis  la  grosseur  d'un  œuf  jusqu'à  celle  de  la 
tète  d'un  homme. 

Tous  les  rognons  étaient  originairement  enve- 
loppés d'argile  sablonneuse  que  les  eaux  ont  sen- 
siblement entraînée.  Ils  formaient  avec  cette  ar- 
gile des  assises  phis  ou  moins  continues,  au  milieu 
des  conglomérats. 

Le  minerai  est  facile  à  réduire ,  assez  riche  et 
de  très-bonne  qualité;  on  l'a  déjà  occasionnelle- 
ment utilisé  aux  hauts-fourneaux  de  Bessége, 
spécialement  pour  fonte  de  moulage. 

Un  échantillon ,  un  peu  altéré  par  l'action  pro- 
longé de  l'air ,  a  donné  : 

Oxyde  de  fer 0,609 

Argile  sablooDeose.  .  •  •  0,241 

Carbonate  de  magnésie  •  .  0,012 

Carbonate  de  chaux.  •  •  •  0,005 

Alamine 0,014 

Eau  et  acide  carbonique. .  0,119 

1,000 

En  ressayant  avec  aS  p.  o/o  de  castine,  on  a 
obtenu  45»5  p.  o/o  de  bonne  fonte  grise  très-te« 
nace,  ne  contenant  ni  soufre  ni  phosphore. 

La  seconde  variété  de  minerais  en  rognons  se 

{présente  plutôt  concentrée  en  bancs  continus  dans 
e  voisinage  des  coucbesde  charbon.  Il  est  cepen- 
dant fort  clair-semé  à'Bessège  même,  mais  plus 
répandus  vers  le  nord  du  bassin ,  où  il  est  associé 


DE  SAINT- ÉTrBNms  (loirb).  ^83 

aux  couches  houillères  de  la  mine  de  Pigère.  On 
le  voit  au  milieu  des  schistes  qui  avoisinent  le 
combustible ,  sous  forme  de  blocs  à  peu  près  sphé- 
riques;  ayant  jusqu'à  o",6o  de  diamètre  et  se  suc- 
cédant presque  sans  interruption  sur  deux  et  par- 
fois trois  lignes  parallèles.  Leminerai  est  compacte 
et  dur ,  plus  argileux  que  la  première  variété , 
tenant  en  moyenne  35  p.  o/o  de  fer. 
'  Voici  la  composition  d'un  échantillon  pris  à 
l'affleurement  des  couches  de  Pigère  : 

Carbonate  de  fer 0,737 

Carbonate  de  manganèse.  •  •  0,015 

Carbonate   decbanx 0,009 

Carbonate  de  magnésie.  •  •  •  0,006 

Argile •  0,211 

EaaetmalièrescharbonneQses.  0,022 

Tooo 

En  ressayant  avec  20  p*  0/0  de  castine  on  a 
obtenu  36  p.  0/0  de  bonne  fonte  grise  très-tenace, 
ne  contenant  ni  phosphore ,  ni  soufre. 

Il  semble  que  dans  le  canton  de  Saint-Ambroix,  5*  Mlntrabdt 
tous  les  terrains  soient  ferriftres;  on  trouve  auJI^rdiiiiiieiiGhis- 
moins  un  bancdemineraide  fer  jusque  dans  lemica* 
schiste;  il  est  stratifié  parallèlement  aux  assises  du 
terrain ,  à  une  faible  distance  du  terrain  houiller, 
près  du  hameau  de  Sabuscles,  dans  la  commune 
de  Malbosc.  Cest  du  fer  oxydé  rouge  en  roche,  à 
gangue  de  schiste  argilo-quartzeux  ;  mais  comme 
sa  teneur  moyenne  est  au  plus  de  3o  p.  0/0 ,  et 
que  la  puissance  de  la  couche  ne  dépasse  point 
o",4<',  on  ne  peut  point  songer  sérieusement  k 
futiliser  aujourd'hui. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  ce  gîte ,  on  doit  recon- 
naître que  le  district  de  Bessege  est  l'un  des  points 

Tome  AI  F,  i848.  ao 


^84  TRAVAUX   DU  .LAB0EATQIIU5 

de  la  France  les  mieux  placés  pour  Viadustrie  des 
fers:  houilles  grasses  d'une  exploitation  aisée,  et 
choix  très-varié  de  minerais  de  fort  bonne  qualité; 
aussi  on  peut ,  sans  crainte  de  se  tromper,  pro- 
mettre aux  usines  de  cette  contrée  un  avenir  des 
^plus  brillants. 

Dans  le  départementdu  Var,  jeme  suis  occupé 
de  Tétude  du  bassin  houiller  de  GoUobrières  et 
des  nombreux  minerais  de  fer  de  la  contrée,  qui 
sont,  malgré  l'analogie  des  formations ,  bien  dif- 
férents de  ceux  du  canton  de  Saint-Ambroix. 

3^  Houille  de  Collobrières. —^  An  miMen  du 
massif  primitif,  appelé  les  Maures  j  situé  le  long 
de  la  mer ,  entre  Toulon  et  Fréjus ,  se  trouve  le 
petit  vallon  de* GoUobrières.  Deux  formations  en 
occupent  le  fond ,  le  terrain  houiller  et  le  grès  bi- 
garré. Le  premier  n  embrasse  dans  le  sens  de  la 
vallée  qu'une  longueur  de  2.000  à  2.5oo  mètres, 
^t  transversalement  une  largeur  maximv™,  ^^ 
600  mètres.  La  surface  totale  du  bassin  houiller 
est  donc  au  maximum  de  i5o  hectares,  et  caérne, 
de  cette  faible  étendue,  une  fraction  très-oiiaitQ^ 
est  visible  au  jour;  tout  le  reste  est  recouvert  par 
le  grès  du  terrain  triasique.  Sa  puissance  n  excède 
point  60  mètres.  Une  seule  couche  de  houille  y 
est  connue,  et  je  ne  pense  pas  qu'on  en  trouve 
une  seconde.  Elle  affleure  au  pied  du  flanc  méri- 
dional de  la  vallée  et  plonge,  comme  toutes  les 
assises  du  terrain  supérieur,  vers  le  Nord-Nord- 
Ouest,  sous  un  angle  minimum  de  25"".  Son  épais- 
seur utile  n'est  en  moyenne  que  de  o",6o;  maigre 
cela ,  on  l'exploite  avec  avantage ,  et  les  prodails 
sont  livrés  à  l'arsenal  de  Toulon  comme  charbons 
de  forge.  Effectivement  les  caractères  extérieurs  et 
l'analyse  rapprochent  ce  combustible  des  houilles 


DB  BAIXfHfrriENIfE  (LOIRB).  !|85 

de  forge  de  qualité  inférieure  de  la  Loire.  Il  est 
très-Goliant  et  donnerait  un  bon  coke  pour  les 
hauts-fourneaux.  Malheureusement  on  n'ose  songer 
à  l'établissement  d'une  usine  à  fer^  vu  l'étendue 
si  minime  du  bassin  et  la  faible  puissance  de  la 
couche. 

Les  essais  auxquels  on  a  soumis  la  houille  de 
Gollobrières  ont  donné  les  résultats  suivants. 

Le  mélange  de  plusieurs  échantillons  : 

Matières  vqliitQea.  *      0,260 

Carbone 0,683  U^i,.      ^ -.„ 

Cendres 0,057  j^**-     ^♦^*® 

1,000 

Un  autre  échantillon  isolé  un  peu  terne  : 

Matières  volatiles.  .      0,264 

Carbone 0 J670  )  p^,,^      ^  -«« 

Gendres oloeer^'^^'    ^'^^* 

1,000 

Par  la  distillation  dans  une  cornue  de  verre  : 

Bitume •0,i(» 

Eau  ammoniacale.  / .  0,019 

Matières  gazeuses.   .  0,097 

Coke  peu  calciné.  •  .  0J81 

1,000 

Enfin  on  a  trouvé  dans  la  houille  o,ooa  de  soufre 
ou  un  peu  moins  de  o,oo4  de  pyrites. 

4*  Minerais  dejer  des  environs  de  Collohrières 
(Var). — Les  minerais  de  fer,  découverts  dans  les 
environs  de  Gollobrières,  sont  de  diverses  sortes  : 
Du  minerai  carbonate  lithoîde  provenant  du  ter- 
rain houiller  ;  du  minerai  en  grains  dans  les  fentes 
ou  poches  du  calcaire  néocomien  ;  du  fer  oligiste 


^86  TRAVAUX  DU  LABORATOIRB 

en  feuillets  minces  dans  les  schistes  argilo-micacés, 
du  fond  de  la  vallée  de  Collobrières;  du  fer  oxy- 
duU ,  régulièrement  stratifié  dans  le  schiste  micacé 
du  mont-Sauvette;  enfin  une  roche  de  grenats 
rouges  avec  du  fer  oxjrdulé  et  du  bisilicate  de  fer 
dans  le  schiste  micacé  du  flanc  Sud  de  la  vallée  de 
Collobrières. 

Passons  en  revue  ces  divers  gites  et  les  minerais 
qui  en  proviennent. 

a)  Minerai  carbonate  du  terrain  houiller  de 
Collobrières. — La  couche  de  houille  du  bassin  de 
Collobrières  est  divisée  le  long  des  affleurements 
en  deux  parties  distinctes,  par  un  nerf  d'aigle 
schisteuse  au  centre  duquel  se  trouve  une  série  de 
rognons,  et  même  en  quelques  points  un  banc 
continu  de  fer  carbonate  lithoïde,  dont  l'épaisseur 
varie  de  o",o5  à  o*",io.  Dans  la  profondeur,  les 
rognons  deviennent  de  plus  en  plus  rares,  et  à 
3o  mètres  du  jour ,  comptés  verticalement,  le  mi- 
nerai a  complètement  disparu,  et  la  couche  de 
houille  n'est  plus  divisée;  c'est  donc  un  gîte  à  peu 
près  insignifiant*  Je  citerai  néanmoins  les  résul- 
tats d'un  essai  par  voie  sèche  : 

10  gr.  de  minerai  carbonate  correspondant  à 

7''',i4deminerai  grillé,  ont  été  essayés  avec  i*'',5o 

de  carbonate  de  cha  ux  ou  o''',84  de  chaux  caustique, 

ce  qui  donne  :  matières  soumises  à  l'essai,  7*''j98. 

On  a  obtenu  : 

gr.  gr. 

Fonte 3,84  )  s.  oq 

Scorie 2,45) ^^^^ 

Calot  total.      6,29       d'où  oxygène.    1,69 

La  gangue  pèse.  .  .* 1,61 

La  matière  argileuse  s'élève  à.      1 ,59 
D'où  gangue  soluble.  .  .  .      0,02 


BC   SAINT-&TIB5NB    (lOIRE).  287 

La  fonte  est  très-grapliitique  et  pure.  La  scorie 
blanche,  opaque ,  même  pierreuse. 

Le  même  minerai  a  été  analysé  par  M.  Diday 
(Annales  des  Mines ,  3*  série ,  t.  XX ,  p.  3^1  )  •  Il 
a  trouvé  33  p.  o/o  de  fer. 

b)  Minerai  en  grains  des  environs  de  Belgen^ 
cier.— Une  longue  plaine,  de  une  à  deux  lieues 
de  largeur,  à  partir  de  Toulon  jusqu'à  Fréjus, 
enveloppe  comme  d'une  ceinture  le  massif  des 
Maures,  et  cette  plaine  se  trouve  elle-même  bor- 
dée au  Nord  par  les  derniers  contre-forts  de  la 
cbaine  des  Alpes.  Une  série  de  plateaux  calcaires 
appartenant,    selon   toutes    les  apparences ,  au 

Î groupe  néocomien ,  ^ont  coupés  à  pic  du  côté  de 
a  plaine  et  s'abaissent  légèrement  vers  l'intérieur 
des  Alpes.  Leur  surface  est  sillonnée  de  fentes  ir- 
régulîères  et  arrondies,  ou  même  de  grandes 
poches  entièrement  remplies  d  argile  ocreuse , 
empâtant  du  minerai  y^/^^rme  à  très-petits  grains. 
Quelques  points  sont  exceptionnellement  riches 
et  donnent  par  le  lavage  jusqu'à  ^5  p.  o/o  de  mi- 
nerai pur;  ailleurs  en  obtiendrait  25,20  ou  même 
seulement  lo  p.  o/o  de  grains.  Les  parties  les  plus 
faciles  à  exploiter  sont  situées  à  deux  lieues  en 
amont  de  Belgencier,  aux  environs  de  Méounes 
et  de  Néoules ,  où  les  plateaux  atteignent  le  niveau 
de  la  vallée.  De  vieilles  scories  de  forges,  éparses 
dans  ces  montagnes,  attestent  que  Ton  utilisait 
ces  minerais  à  une  époque  où  la  contrée  était  en- 
core richement  boisée. 

Un  échantillon  pris  dans  une  fouille,  au  Nord- 
Est  de  Belgencier,  m'a  donné  pour  la  composition 
du  minerai  lavé  :     # 


288  TRAVAUX   DU  LABORATOIRE 

Peroxyde  de  [fer.  .  .  0,660      Fer  métallique.   0,458 

Alumine 0,021 

Carbonate  de  chaax.  0,005 

Argile 0,257 

Silice  soluble 0,012 

Eau 0,052 

Oxyde  de  maDganèse.  traces. 


mim^^''^mtm^>m 


1,007 

Les  grains  sont  sensiblement  magnétiques ,  ce 
qui  explique  le  gain  de  0,007  ^ocusé  par  Fanalyse. 

LWai  par  voie  sèche ,  sur  un  échantillon  un 
peu  plus  riche,  qui  ne  contenait  que  ai, 3  p.0/0 
d*argile,  m'a  donné  pour  10  f^r.  de  minerai ,  exac- 
tement 5  gr.  de  fonte  grise ,  moyennement  tenace 
et  non  sulfureuse. 

e)  Fer  oligiste  en  feuillets  mUices  dans  k 
stéaschiste  de  Collobrières.  —  A  aoo  mètres  au 
Sud»Ouest  du  bourg  de  Gollobrières,  sur  les  bords 
d'un  petit  ruisseau  qui  a  profondément  raviné  le 
fond  de  la  vallée ,  au  Sud  de  la  rivière  principale, 
se  montre  du  fer  oligiste  en  plaquettes  de  a  M 
oentiniètres,  stratifiées  parallèlement  aux  assises  du 
schiste  argilovmicacé.  Les  plaquettes  résultent  de 
l'agglomération  d'une  multitude  de  petits  feuillets 
appartenant  à  la  variété  du  fer  oligiste  micacé  et 
sont,  comme  tous  les  minerais  de  cette  espèce, 
très-tendres  et  d'un  traitement  facile.  Malheureu- 
sement les  bancs,  déjà  si  minces ^  sont  en  outre 
clair-semés  au  milieu  duschiste,  ou  du  moins  trop 
distants  les  uns  des  autresypour  que  Ton  puisse  son- 
ger sérieusement  à  les  exploiter.  Cependant  il  me 
parait  évident  que  l'on  devra  trouver  tôt  ou  tard, 
dans  les  schistes  micacés  et  st^titeux  des  Maures, 
quelques  autres  gites  du  même  minerai.  M«  Co- 


DB  SAINT-ÊTIENKE   (lOIHE).  28g 

quand  a  en  eflPet  d^à  signalé  dans  la  chaîne  qui 
embrasse  au  Nord  la  vallée  de  Collobrières,  des 
schistes  où  le  fer  oligiste  remplace  le  mica ,  la 
roche  appelée  itabirite  au  Brésil.  Un  minorai  du 
même  genre,  également  fort  riche  et  facile  k  trai- 
ter, est  exploité  dans  le  déparlement  de  l'Hé- 
rault. 

Un  mélange  de  plusieurs  échantillons,  piles 
ensemble ,  m'a  donné  : 

Peroxyde  de  fer. 0,724 

Gangue  quartzeose  etargilo-micàcée.      0,247 
Gangue  soluble. 0,029 

1,000 

* 

Le  minerai  essayé  avec  3o  p.  o/o  de  castine  et 
lo  p.  o/o  d'argile,  a  donné  5o,5  p.  o/o  de  fonte 
Imitée  légèrement  sulfureuse,  mais  néanmoins 
assez  tenace.  La  scorie  était  bien  vitreuse,  un  peu 
violette,  tirant  sur  le  gris-brun. 

d  )  Fer  oxydulé  dans  le  schiste  micacé  du 
mont  Sauvette. — La  chaîne  du  mont  Sauvette , 
au  Ndrd  de  Collobrières,  est  formée  de  schistes 
micacés,  dont,  toutes  les  assises,  dirigées  de 
r£.-N.-E.  à  rO.-S.-O. ,  plongent  fortement  au 
Nord. 

Au  milieu  de  ces  schistes,  dans  le  flanc  méri- 
dional de  la  chaîne ,  et  à  3oo  mètres  environ  au- 
dessus  de  Collobrières ,  se  montre  un  banc  de  fer 
oxydulé  de  o'',4o  à  o'^ySo  de  puissance;  c'est  une 
assise  quartzo-schisteuse,  dont  le  mica^  l'amphi- 
bole et  les  grenats,  sont  remplacés  par  des  cris- 
taux plus  ou  moins  confus  et  des  particules  irré- 
guliéres  d'oxyde  magnétique.  Comme  Yitabirite , 
c*est  une  roche  stratifiée,  appartenant  réellement 
au  terrain  et  non  un  filon  ou  filon-couche  injecté 


agO  TRAVAUX  DU   LABORATOIRE 

postérieuremeuc.  Oa  peut  poursuivre  la  crête  de 
Ja  couche  horizontalement  le  long  du  flanc  de  la 
montagne,  sur  environ  loo  mètres  de  longueur. 
Au  delà  elle  se  perd  sous  la  végétation  et  sous  les 
débris  schisteux ,  soulevés  par  la  bêche  et  le  soc 
de  la  charrue.  La  couche  est  divisée  en  plusieurs 
lits,  inégalement  riches  parallèlement  au  sens  de 
la  stratification.  Les  uns  tiennent  jusqu'à  55  p.  o/o 
de  fer, et  les  autres,  très-quartzeux,  à  peine  i5 
à  20  p.  o/o.  En  moyenne ,  la  richesse  m*a  paru 
être  aenviron  3o  p.  o/o.  Au  mur  de  la  couche  se 
trouve  un  schiste  îeldspathique  (gneiss)  assez  ten- 
dre ,  de  o^^ao  à  o",3o  ae  puissance,  dans  lequel  on 
distingue  encore  des  grains  de  fer  magnétique. 
Un  écnantillon  de  cette  roche  m'a  donné  à  Fessai 
i3  p.  o/o  de  fonte. 

On  a  analysé  par  voie  humide  un  échantillon 
de  richesse  moyenne  et  essayé  par  voie  sèche  deux 
ragments  plus  riches. 

L'analyse  a  donné  : 

Peroxyde  de  fer o,4M    {  *"  oxyde^gDéUque  :  |     ^^ 

Cbaax,       )  oemMiéee  c    o,oot e^oer 

AJamine,     >  à         I    o,oot o,eet 

Migoésie  •  )    la  iHiee;    |    0,001 o»ooi 

RArfdâ  <nartieux  et  eiliefr 
InielttUe  dtns  l'ieide.  •     o,si6 • o,sii 

1,019  0^4 

L*essai  par  voie  sèche  a  donné  o,3a7  de  fonte 
traitée  légèrement  sulfureuse. 

L'échantillon  le  plus  riche  a  donné  à  l'essai  les 
résultats  suivants  : 


DB  SÀun-itumn  (loim). 


agi 


MiMTii •  .  10,00    Soit lÔ,00d 

Fonâmmis. 

Carbonate  de  chani.    3,50   Chtax 1,400 

Argile. i,oo   Argile  tèehe.  o,850 

Matières  foomisef  à  refsal.  .  •  13,250 

ProiuiU  :  Fonte 5,38  1  .^  ,4^ 

Soorie 4,70  }  ^^»"^ 

Oxjl^ne  par  différenee.  9,110 


Scorie.  .  .  .    4,760      Résidu  insoloble.  .    3,34 
rondania.  .    9,350      Gangae  lotuble.  .   o,3T 


Gangue.  .  .    3^10      Gangue 3,lt 

Le  second  échantillon  a  donné  : 


La  fonte  eit  grise ,  dure , 
tenace,  mais  à  surface 
tricotée.  Elle  contient 
effeotiYoment  on  peu 

de  souA'e. 


Le  laitier  est  bien  Titri- 
flé,  transparent  et  d'un 
Tort  clair. 


Oxygène  calculé  d'après 
la  formule  : 
F0>  0^=3,110. 


gr.  f. 

Minerai 10,00     Soit 10,00 

FomdtmlMs 

Ctrbonate  de  efaaux.    4,00     Chaux 3,34 

Argile i,Te  Argile  sèche.     i,45 


Ifatiéres  soumises  à  l'essai. 

ProMir  :  Fonte 4,38  1 

Scorie T,5T  f 


13,69 
11,05 


Scorie  . 
Fondant. 


!•       •       •       • 


Oxygène  par  différence.      i,T4 


Tj'sT      Résidu  insoluble.  .    3,71 
S,60      Gangue  soluhle.  •  .   0,1 7 

3,88      Gangue 3,88 


La  fonte  est  grise,  un  peu 
traitée;  assex  tenace, 
mais  la  surface  est  éga- 
lement tricotée. 


Le  laitier  rert  transpa- 
rent et  bien  ritreux. 

La  fonte  est  un  peu  sul- 
fureuse. 


Oxygène  calculé  d'après 
la  formule  : 
FSe04=i,T9. 


Gangue.  . 

e)  Enfin  le  terrain  schisteux,  au  Sud-Est  de 
Collohrières,  en  face  du  mont  Sauvette ,  nous  offre 
le  minerai  le  plus  important  de  toute  cette  con- 
trée. A  1 5o  mètres  environ  au-dessus  du  fond  de 
la  vallée,  on  observe ,  à  mi-coteau  du  chaînon  pri- 
niitif ,  une  série  d'assises  rougeàtres  ou  noires,  les 
UDes  presque  entièrement  formées  de  grenats  asso- 
ciés à  du  quartz,  les  autres  d'un  assemblage  con- 
fus de  grenats,  cimentés  par  du  fer  ozydulé  com- 
pacte et  du  bisilicate  de  fer  (pyroxène)  fibreux  , 
rayonné,  couleur  olive;  le  plus  grand  nombre  de 
micaschiste  quartzeux  parsemé  de  nombreux 
cristaux  de  grenats ,  ou  encore  des  bancs ,  presque 


aga  tAatavx  ou  i.aboiutoirb 

exclusivement  composés  de  bisilicatede  fer  fibreux» 
contenant  des  cristaux  ou  particules  granuleuses 
de  fer  ozydulé.  Tout  cet  ensemble  alterne  régu- 
lièrement avec  les  strates  du  schiste  micacé,  sur 
une  laideur  d'au  moins  3o  mètres,  et  se  poursuit 
en  allongement,  à  plusieut*s  centaines  de  mètres 
de  distance;  même  encore  au  delà,  soit  vers  le 
haut  de  la  vallée  de  G>llobrières ,  soit  dans  le  sens 
opposé  y  à  Torigine  du  vallon  de  la  Afallière,  on 
retrouve,  sur  le  prolongement  de  ce  çîte  intéres- 
sant, des  lambeaux  plus  ou  moins  considérables  de 
la  même  roche.  Comme  le  fer  oligiste  du  fond  de 
la  vallée  et  le  fer  oxjdulé  du  mont  Sauvette ,  cette 
roche  est  de  même  positivement  stratifiée;  son 
allure  ne  ressemble  en  rien  à  celle  d*un  filon-coa- 
che,  et  encore  moins  à  celle  d'un  filon  proprement 
dit* 

Les  bancs  ferrugineux  ont  en  moyenne  de  o'^ySo 
à  I  mètre  de  puissance ,  et  on  peut  en  compter 
une  dizaine  de  réellement  riches.  Plusieurs  sont 
même  assez  rapprochés  pour  pouvoir  être  exploi- 
tés simultanément.  On  pourra  disposer  les  travaux 
par  galeries  de  niveau ,  perçant  au  jour ,  jusqu'à 
plus  de  1 00  mètres  de  profondeur  mesurés  verti- 
calement. Les  strates  inclinent  fortement  à  l'Est 
en  contre-sens  du  flanc  de  la  montagne  et  se  diri- 
gent du  Nord  au  Sud^  parallèlement  au  coteau. 

La  nature  quartzeuse  de  la  gangue  et  les  sili- 
cates, dont  se  compose  en  partie  le  minerai  lui- 
méme^  pourraient  faire  craindre  qu'il  ne  fût  d'un 
traitement  difficile;  mais  les  résultats  de  l'anal jse 
doivent,  il  me  semble,  rassurer  entièrement.  On 
trouve  effectivement,  dans  les  deux  silicates,  une 
certaine  proportion  d'alumine,  qui  servira  jusqu'à 
un  certain  point  de  correctif  à  l'excès  âe  silice. 


DM  6ftiirT*^^iBHiiE  (uhiib).  :ig3 

La  richesse  moyenne  du  minerai  est  difficile  à 
fixer.  Certains  bancs  donnent  en  effet  plus  de 
5o  p.  o/o  de  fonte  y  tandis  que  d'autres  ne  rendent 
que  ^5  à  3o  p.  o/o*  En  adoptant  par  suite  environ 
ôS  p.'  o/o,  on  ne  sera  pas,  je  pense,  fort  éloigné 
de  la  Térité.  Les  fontes  obtenues  au  creuset  sont 
d'ailleurs  tenaces  et  complètement  exemptes  de 
seufre. 

On  vient  de  dire  que  le  minerai  se  compose 
essentiellement  de  trois  substances  ferrugineuses 
différentes,  généralement  mêlées  Tune  à  l'autre  et 
associées  à  du  micaschiste.  Cependant  tbur  à  tour 
chacune  de  ces  substances  prédomine  sur  les  deux 
autres  et  forme  ainsi ,  en  quelque  sorte  ^  trois  mi* 
nerais  bien  distincts  que  l'on  a  analysés  séparé- 
ment. 

La  roche  la  plus  abondante  est  une  masse  gra« Roche  dsgnoai* 
nulaire  et  apathique ,  de  grenat  rougé  opaque ,  à 
gangue  de  quartz  et  de  schiste  argileux,  entremêlé 
de  nisilicate  de  fer  fibreux. 

Le  barreau  aimanté  est  sans  action  sur  elle ,  et 
n'y  indique  aucun  grain  de  fer  oxvdulé.  Les  bancs 
les  plus  riches  donnent  à  l'essai  de  3o  à  35  p.  o/o 
de  fonte ,  tandis  que  d'autres  ne  sont  que  du  mi* 
caschiste  ou  schiste  quartzeux,  plus  ou  moins 
chargés  de  grenats. 

La  seconde  espèce  de  minerai  est  une  masse  Ferotydnié 
noire,  fort  dense  et  dure,  le  fer  oxydulé  compacte  <»'"»**^*'- 
dans  laquelle  sont  éparpillés  irrégulièrement  de 
nombreux  grenats  rouges  de  ^  k  5  millimètres  de 
diamètre,  et,  suivant  une  snérie  de  plans  très* 
rapprochés ,  parallèles  è  la  stratification ,  de  trè»- 
fines  fibres  de  bisilicate  de  fer  gris  ou  vert--olive , 
disposés  en  groupes  étoiles.  Cette  variété  detra 
l^aa  spécialement  être  exploitée ,  ear  eUe  donne 


âg4  TRAVAUX  DU  LABORATOIRB 

en  moyenne  de  4o  à  55  p.  o/o  de  fort  bonne  fonte^ 
et  constitue  d'ailleurs  à  peu  près  exclusivement , 
trois  ou  quatre  bancs  d'environ  o*,5o. 
Bisilicate  de  fer  La  troisième  sorte  de  minerai  se  compose  d'un 
llbrioi.  assemblage  confus  de  petits  faisceaux  peu  solides 
de  bisilicate  de  fer  fioreux  d'une  nuance  olive, 
au  milieu  desquels  on  remarque  d'assez  nombreux 
grains  ou  cristaux  peu  nets  de  fer  oxyduié  ma- 
gnétique et  quelques  grenats  rouges.  La  roche 
donne  à  l'essai  de  4o  à  5o  p.  o/o  de  bonne  fonte. 

Les  trois  échantillons  furent  attaqués  par  l'acide 
chlorhydriqucy  qui  dissout  le  fer  ozjrdulé  et  les 
grenats,  sans  décomposer  le  bisilicate  de  fer. 
Chacun  d'eux  fut  de  plus  essayé  par  voie  sèche  ; 
et  après  avoir  isolé  autant  que  possible,  par 
triage  et  lavage ,  une  certaine  quantité  de  la  sub- 
stance fibreuse  non  attaquable  du  troisième  échan- 
tillon ,  on  1^  analysée  à  part,  et  j'ai  ainsi  pu  con-  ' 
stater  positivement  qu'elle  appartient  réellement 
à  la  formule  du  bisuicate  de  fer. 

I.  Roche  de  grenats  et  de  bisilicate  de  fer  ^ 
à  gangue  de  quartz  et  de  schiste  argilo^micacé. 
-^  £n  traitant  successivement  le  minerai  par  l'a- 
cide chlorhydrique  et  la  potasse  caustique  bouil- 
lante pour  dissoudre  les  bases  et  la  silice  du  grenat, 
on  eut  un  résidu  insoluble  formé  de  deu&  parties  : 
de  quartz  dur  un  peu  rougeàtre  et  d'une  substance 
fibreuse,  en  particules  très-fines  possédant  l'éclat 
soyeux.  Je  supposais  d'abord  que  cette  substance 
devait  être  ou  de  l'amphibole  ou  de  l'épidote  ;  mais 
l'essai  par  voie  sèche  y  dénote  une  si  forte  pro- 
portion de  fer,  que  je  crus  devoir  en  faire  une 
analyse  particulière,  et  alors  je  reconnus  que  cette 
matière  était  un  pyrozène  exclusivement  ferru- 
gineux, c'est-k-dire  du  bisilicate  de  fer  ^  comme 


DB  SAIHIWÉTIBNIIB   (lOIIIe).  âgS 

on  le  yerra  ci-après.  La  roche  dégage  par  la  cal- 
cination ,  dans  un  double  creuset ,  une  faible  pro* 
portion  d'eau ,  qui  doit  provenir  de  la  gangue 
argilo'Schisteuse ,  car  elle  n'appartient  pas  au  si- 
fa'cate  de  fer,  comnoie  je  m'en  suis  assuré  direc- 
tement, et  le  grenat,  on  le  sait,  n'en  renferme 
pas. 

Le  silicate  soluble  appartient  iMVespèce  grenat 
almandin^  et  le  fer  s'y  trouve  en  partie  notable 
à  l'état  de  peroxyde;  cependant,  comme  je  n'ai 
point  séparé  les  deux  oxydes,  j'ai  supposé  tout  le 
fer  à  l'état  de  protoxyde ,  ce  qui  rend  raison  de  la 
perte  notable  accusée  par  l'analyse.  De  plus,  la 
proportion  d'eau  est  probablement  un  peu  faible, 
car  le  fer  a  dû  se  suroxyder  en  partie  au  moment 
de  ta  calcination.  On  a  trouvé  : 

OiygèB*. 

(Protoxyde  do  fér. .  0,1 64  o.osts  I 

Chanx •  •  .  0,003  0,0000  >0»0St7) 

Magnésie 0^002  0,0000  )  }  0,0511 

Alumine 0,030  0,oi3i    0,0lSi; 

Silice 0,111  0,0&7T 

Résida  Insoloblo.  •  o,04S 

Eao 0,030 

0,970 

On  voit ,  en  comparant  les  proportions  d'oxy- 
gène ,  qu'une  partie  considérable  du  fer  doit  être 
à  l'état  de  peroxyde ,  pour  suppléer  au  défaut  de 
Falumine.  Alors  l'oxygène  réuni  des  bases  égalera 
à  peu  près  celui  de  la  silice.  Je  me  suis,  au  reste, 
directement  assuré  par  des  essais  que  le  fer  est 
effectivement  dans  le  grenat  sous  les  deux  états# 

L'essai  par  voie  sèche  a  donné  les  résultats  sui- 
vants : 


9q6  TMFAn  B9  MMftiMI»! 


Lt  fonte  est  frisa,  t«- 
D«tt;  U  seorit  ?{• 
trease,  an  pe«  ktuw 
ti  ettfaMiée. 


ir.  cr. 

mneral lO.oô  Minerai  calelné.  9,T4 

Carbonata  4«  eliaa^   7,oo  Cbaux s,9a 

Argil«. *•    1,50  Argile  calcinée.  i,28 

18,50  Matières  soumi- 
ses i  l'essai.  .  14,94 

Prodmti  :  Fonte S,04  )    «.  .. 

Soorie. io,70  }    ?»»^* 

Oiygtoe. .  .  .  ♦    i,tg 

Scorie 10,78 

'fondants #^*^ 

Oangae  pierreose.  •     5,58 

En  partant  de  là ,  on  peut  calculer  de  deu]( 
manières  différentes  la  proportion  de  peroxyde  dt 
fer  contenue  dans  le  résidu  insoluble.  On  peut 
comparer  soit  la  gangue,  soit  \efer^  donnés  par 
Fessai,  aux  résultats  fournis  par  Tanalyse, 

fr. 

i«  Gangae  d'après  l'essai 5,58 

Gangue  soluble  (silice,  alumine,  cbaux,  ma- 
gnésie du  grenat) i,43 

Gangue  dia  résida  insoluble* 4,15 

Or  le  résida  insoluble,  d'apf^s  Vanalyse.  •  .  0,41 

Donc  le  protojde  de  fer» 2,3$ 

ou  fer  métallique i,70 

et  oxygène o,S2 

S»  D'après  Tessai ,  fer  total 3,04 

FernéUllique  du  grenat,  d'après  rmalyse.    1,27 

Fer  du  résida  tnsoluble 1,77   as  prMo^yde.   9,99 

Résultat  qui  s'accorde  bien  avec  le  précédent  ; 
et  nous  verrons  que  ce  protoxyde  correspond  à 
peu  près  à  4^*6,0  de  bisilicate  de  fer,  en  sorte  que 
le  résidu  insoluble  de  Tanaljse  se  composerait  à 
peu  près  de  : 

Bisilieate  de  fer 0,460 

Quarts  et  scbiste  argilo-micaeé o,i83 

0,043 

L*essai  par  voie  sèche  montre  également  qu^une 


M  9âiraiÉnBnB  (lûim).  ngj 

partie  du  fer  dans  legrenat  ^8(  il  Tétat  de  peroxyde. 
En  effet,  on  a  : 

Oxygène  du  protozjdo  d«  ftr  d«  MPfM'  •  •        9)37 
Ozygéne  do  prQloxjde  do  fer  du  bisUicaU.  •       %î2 

Oxygène  total 0,89 

fr- 
et Toxygène  foacaà  ptf  l'essai  est  de 1|12 

II.  Fer  oxjrdulé  compacte  awc grenats  rougps , 
et  bisUicate  de  fer.  —  Le  résida,  insoluble  dan^ 
l'acide  et  la  potasse,  se  compose  également,  d'une' 
part ,  de  quartz  rougeàtre  entremêlé  d'une  faible 
proportion  de  schiste  argilo-micacé ,  et  diantre 
part,  de  bisilicate  de  fer  fibreux ,  de  couleur  brunir 
olive. 

m 

L'imalyse  a  donné  : 

I  Peroxyde  do  fet.  .  .  0,604  oaferoxydulé  pseO*.  0,583 

Alumine 0,019 ' 0,012 

Chaux 0,012 0,012 

Magnésie 0,001  .  «.  ^  ,..,...  •  0,001 

Oxyde  de  manganèse,  trac^f ...,'.  traeèi 

Silice 0,090  .  ..'..:.'.....  0,090 

Résidu  insoluble.  .  .  0,200- T^,260 

PfW.   .   r  •  • 0>M6 ?  ?  •  .  •  '    Pyg'g 

•|»W f,»74 

La  proportion  d'eau  doit  être  oonâdérëe 
comme  un  minimum ,  puisqu'ea  la  déterminant 
par  cakination ,  le  fer  oi^ydulé  a  dû  se  suroxyder 
un  peu.  Cette  circonstance  explique  d'ailleurs  égik*. 
lement  la  perte  accusée  par  l'analyse.  Remarquons 
encore  qu  un  partie  du  fçr  appartient  évidemment 
au  grenat ,  et  que  le  reste  ne  correspond  peut-être 
pas  exactement  à  la  formule  Fe'O^. 

L'essai  par  voie  sèche  a  donné  les  résultat^ 
suivants  : 


^9^  THAYAUX  DU  X.ABOIIATOIKB 


LafooteMttniltée,crife, 
trés«-t€naee.  La  icorie 
presque  incolore,  et 
parfaitemeni  tranfpa- 
rente. 


Minerai iô,oo  Minerai  ealdné.   9,S4 

Carbonate  de  cliaux.    4,oo  Cbau 2,24 

Argile o,«o  Argile  calcinée.   o,6S 

Matièrei  sottmifes  à  Tessai.  .  12,76 

Prodmitt  :  Fonte. 5,20  )    .^  es 

Scorie 5,35  J  J^ 

Oxygène 2,21 

tr. 

Scorie 5,3S 

Fondant* 2,92 

Gangue  pierreaf  e.  .  .  •   2,43 

En  calculant ,  comme  précédemment ,  le  pro- 
toxyde  de  fer  du  résidu  insoluble ,  on  trouve  : 

!•  Gangue  d'après  l'essai 3,43 

Gangue  soluble  d'après  l'analyse.  .  ,    1,15 

Gangue  dn  résidu  insoluble 1,2$ 

D'où  protoxyde  de  fer  du  résidu)     ,  ,»   «.  (Fer  métallique.    l,oi9 
insoluble J    *»^  •■}  Oxygène.  .; .  .   o,3ei 

Bésida  inioliible. ....   2,60  t>320 

9*  D'aprètf  Tesiai .  fer  total ,'   5,200 

D  après  l'analyie,  fer  de  la  partie 
soluble 4,i8S 

Fer  de  la  partie  insbiublé 1,012   011  proUxy<le*  •  •  •    !•'(* 

Résultat  qui  s'accorde  avec  le  précédent. 

En  comparant  ces  résultats  à  l'analyse  du  bisi- 
licate  de  fer  aue  je  donnerai  ci-après,  on  voit'  que 
le  résidu  insoluble  doit  se  composer  presque  exdu- 
sivement  de  cette  substance. 

in.  Fer  oxjrdulé  en  grains  dans  le  bisilicate 
de  fer  fibreux ,  accompagné  de  quelques  gre-- 
nais  y  etc. — Le  résidu  insoluble  dans  l'acide  et 
la  potasse  est  à  peu  près  uniquement  formé  de 
bisilicate  de  fer  tibreux  mêlé  a  un  peu  d'argile. 

L'analyse  a  donné  : 


BB  SAINT- ÉTIEMNB   (lOIAE).  OgO 

Partie  Mloble.  (  Fer  oxydnié  FeS04.   .  .  .  0,440 

»  I  AlnmiDe 0.0S2 

Fer  oxydolé  ,  I  Chaux 0,0S4 

greDêbi,  etc.  I  Oxyde  de  manganéte.  .  .  traces 

\  Silice 0,037 

Résidu  insoluble o,40i 

Eatt 0,098 

1,010 

Le  léger  gain  provient  de  ce  que  tout  le  fer  e^t 
compté  à  Tétat  d  oxyde  magnétique,  tandis qu*uDe 
partie  se  trouve,  dans  les  grenats ,  à  Tétat  de  pro* 
toxyde.  L*eau ,  avec  une  partie  des  matières  so- 
lubies  et  inbolubles,  appartient  à  la  gangue 
argilo- schisteuse. 

L'essai  par  voie  sèche  nous  fera  également  con- 
naître la  proportion  de  protoxyde  de  fer  contenu 
dans  le  résidu  insoluble. 


ir.  fr. 

llioerai lo  Minerai  calciné.  9,74 

Carbonate  de  ebanx.     5    Cbaux 2,80 

Argile.  . i  Argile  calcinée.  o,ss 


Matières  sonmises  à  l'essai.  .  .  is^so 

Fonte 4,87 

Soorie e^oo 


Fnimiiê  :    Fonte 4,87  )    ^ ^^ 


La  fonte  est  Imitée,  te- 
nace. La  scorie  en- 
tièrement limpide  et 
vitreuse,  légèrement 
Yiolette. 


Oxygène i,03 

Scorie.  .  •  •     0,89 
Fondapts.    .     3,05 

Gangue.  .  .     3,24 

De  là  on  peut  déduire  la  quantité  de  protoxyde 
de  fer  du  résidu  insoluble  : 

!•  Gangue  d'après  l'essai 3,24 

Gangue  soiuble  d'après  l'analyse.  .    o,8S 

Gangue  du  résidu  insoluble 2,4 1 

D'où  protoxyde  de  fer  du  résidu  I     .  .«    Anf^^r  mètalliqoo.    1,700 
insoluble. i     '»*•   •■  {oxygène.  ...  .    0,500 

Bèf  ida  insoluble 4,61  2,900 

2*  Mprès  Testai ,  fer  total 4,8T 

D'après  Tanalyse,  fer  de  la  partie 
soiuble S,to 


1,71   ou   Protoxyde.  • .  •   9,214 

En  comparant  ces  résultats  à  Tanalyse  qui  suit , 
TomeXir,  1848.  21 


300  ïtlÀYAtli   ÙV  LABOEAtOIÂB 

on  reconnaît  aisément  que  la  matière  argileuse 
n'entre  que  pour  une  très-faible  proportion  dans 
le  résidu  insoluble. 

Analyse  de  la  matière  fibreuse  hnme  durer 
sidu  insoluble  des  trois  minerais  précédents, 
^^  Ayant  reccmnu ,  par  les  essais  et  analyses  {>ré- 
«édentes,  ^ue  le  r^du  insoluble  dés  minerais 
était  fort  ncbe  ea  fer,  et  que  par  suite  la  sob- 
^tanoe  fibreuse  ne  pouvait  être  m  de  l'amphibole , 
ni  de  l'épidote ,  ni  même  du  pyrozène  proprement 
dit ,  je  me  décidai  à  le  soumettre  à  une  analyse 
particulière. 

A  cet  effet ,  je  traitai  une  certaine  quantité  <ie 
minerai  n*  3  par  Tacide  chlorhydnque ,  puis 
par  l'acide  sulfurique  concentré  pour  enlever,  au- 
tant que  possible  ^  la  fiiible  proportion  de  maUëre 
argileuse  et  en  dernier  lieu  par  une  dissolution 
de  potasse  caustique  qui  isola  la  silice.  Eu  lavant 
ensuite  par  décanCation,  je  séparai  les  parties  les 
plus  fines  et  j'obtins  enfin  la  substance  aussi  pure 
que  possible,  puis  je  la  séchai  à  loo"". 

Elle  est  alors  sous  forme  de  très-fines  aiguilles; 
d'un  gris-verdfttre  ^le  y  et  a  un  éclat  soyeux ,  elle 
ne  donne  point  d'eau  et  ne  perd  absolument  rien 
de  sou  poids  en  la  calcinant  au  rouge  dans  un  tube 
de  verre ,  mais  elle  brunit  alors  un  peu ,  saus  que 
les  aiguilles  perdent  de  leur  éclat  ;  elle  n'agit  point 
sur  l'aiguille  aimantée ,  et  est  complètement  inatta- 
quables par  les  acides.  Sa  pesanteur  spécifiaue  est 
de  3,713  ;  encore  ce  chiffre  est-il  un  peu  laibtey 
car  il  s'applique  à  une  partie  de  la  substance  en- 
core légèrement  souillée  de  matière  argilo-<}uart- 
zeuse,  mais  déjà  il  montre  que  notre  matière  a 
une  pesanteur  spécifique  plus  élevée  que  les  épi- 
dotes  9  ampbSioles  et  pyroxènes  les  phis  denses. 


c 


£ 


Je  Gê  lanaljse  sur  i^-|059  >  j*attaqaai  à  la  potasse, 
au  creuset  d'argent,  et  ayant  traité  par  l'acide, 
évaporé  à  sec,  repris  par  1  acide  chlorhydrique  et 
l'eau,  puis  filtré,  je  séparai  l'alumine  et  le  fer 
r  Fammoniaque ;  les  ayant  dosés  ensemble,  je 
es  repris  par  l'acide  chlorhydrique  et  la  potasse 
en  excès.  Le  fer  humide  fut  également  redissous 
sur  le  filtre  puis  reprécipité  par  l'ammoniaque,  et 
dans  la  liqueur  on  trouva  un  peu  de  magnésie  qui 
avait  été  entrainéepar  l'alumine.  Dans  la  liqueur 
principale  et  déjà  dans  l'attaque  au  creuset,  on 
constata  l'absence  du  manganèse,  on  dosa  la  ch<nuï 
ar  Toxalate  d'ammoniaque  et  la  magnésie  par 
e  phosphate  de  soude.  La  silice,  après  avoir  été 
calcinée  et  pesée,  fut  redissoute  dans  la  potasse  et 
ne  laissa  qu'un  très-faible  résidu ,  que  l'on  re- 
trancha du  poids  de  la  matière  soumise  à  Fanalyse. 
On  a  ainsi  trouvé  : 

OzygéM. 

Silice 0,439        0,228        —    â 

Proloxydc  de  fer.  .  0,522       0,il9        —    1 

Chaux 0,005 

Magnésie 0,011 

Alaminc 0,019 

0,996 

On  toit  que  la  substance  est  assefe  exactement 
nn  bi silicate  de  fer  ^  ou  si  Ton  veut  du  pjrroxène 
k  une  base,  substance  que  je  crois  nouvelle.  La 
chaux,  la  magnésie  et  l'alumine  appartiennent 
sans  doute ,  avec  un  peu  de  fer  et  de  silice ,  h  la 
gangue  a rgilo- schisteuse. 


• 


302l  ^AVAUX   DU  LABORATOIRB 

3*  Minerais  divers  du  Valais  (  Suisse) ,  envoyés 
à  f  École  des  mineurs^  par  MM*  Poiribr  db 
Saint-Brice  et  Colomb. 

Plusieurs  de  ces  minerais  sont  connus  depuis 
longtemps,  cependant  un  petit  nombre  seulement 
ont  été  réellement  analysés  ;  la  chamoîsite  et  un 
minerai  de  nickel^  tous  deux  analysés  par  M.  Ber- 
thier,  sont  les  seuls,  je  crois,  dont  on  ait  fait 
connaître  la  composition. 

M.  Gueymardy  dans  le  Journal  des  Mines» 
tome  XXXV,  p.  5 ,  cite  plusieurs  de  ces  mine- 
rais ;  du  fer  oxydulé  du  chemin  de  Buin  et  de 
Ganter,  le  fer  silicate  de  Chamoison  qu'il  a  même 
analysé ,  les  galènes  des  vallées  de  Leutschcn  et 
de  Saint-Branchier,  les  mines  de  cobalt  des  vallées 
d*Ânniviers  et  d'Entremont,  du  cuivre  dans  le 
district  de  Martigny,  enfin  la  pyrite  aurifère  de 
Gondo  et  une  pyrite  exploitée  pour  acide  suljur 
rique  dans  la  commune  d*Orsières. 

Plusieurs  de  ces  minerais  sont  remarquables  par 
leur  richesse  ou  leur  composition,  ce  qui  m'en- 
gage à  donner  ici  le  résultat  complet  de  tous  les 
essais  et  analyses. 

!•  Minerais  de  plomb. 

La  plupart  des  galènes  viennent  de  la  vallée  de 
Leutschen ,  sur  la  rive  droite  du  Rhône ,  non  loin 
de  Louëche;  quelques-unes  des  vallées  de  Bagi^^ 
et  d*Entremont,  sur  la  route  du  grand  Saint- 
Bernard;  enfin  un  petit  nombre  d'échantillons  » 
riches  en  argent ,  du  vallon  de  Nenda ,  près  de 
Sien. 

Elles  sont  toutes  essentiellement  quartzeusest 
les  unes  à  grains  fins ,  les  autres  à  grandes  la- 
melles ,  de  plus  tantôt  pures ,  tantôt  entremêlées 


DE   SAINT-ÉTIBEINB   (lOIRB).  3o3 

de  pyrites  de  fer  et  de  blende.  Tous  les  ëchantiU 
lous  sont  argentifères ,  et  plusieurs  même  sensi- 
blement aurifères,  mais  un  petit  nombre  seule- 
ment assez  riches  pour  que  la  séparation  des 
métaux  précieux  puisse  s'opérer  avec  avantage. 
L'essai  a  été  fait  directement  sur  tous  les  échan- 
tillons tels  qu'ils  me  furent  remis ,  sans  leur  faire 
subir  aucune  préparation  mécanique. 

Le  tableau  suivant  indique  tous  les  résultats 
obteo  us. 


3o4 


TRAVATJ^DtJ   LABORATOIRB 


ORIGINE 

ntS  iCHANTlLLOMS. 


!(>•  Eli.. 

d«  mlnfials  bruts 

Uenaeat  en 


Vallée  de  Leulschen ,  com- 
mune de  Ferden,  au  lie» 
dit  Rotbenberg. 

Id, 


Id, 


Id. 


Id. 


Vallée  de  Leulacbeo.  comm* 
de  Ferden,  à  Chambielle. 


Id. 


Vallée  de  Leutachen,  comm* 
de  Villerain. 


19,6 


'50 


48,4 


47,8 


grammef. 

6 
aoteblanMal 
anrifèrtt. 


non  anrirère. 


15 

non  aarifère. 


32 
traçai  d'or. 


33,7 


34,7 


49 


Id. 


Id. 


Vallée  de  Leutachen,eomm* 
de  Gampel,  i  Hasier. 


32,7 


26,4 


15 
traces  d*or. 


100  HiL. 

da 

plomb 

dœarre 

tiennent 

en 
arfent. 


sraoïni. 
90 


45 

léf  ère  ment 

aarifère. 


non  aarifère. 


20 
non  aarifère. 


traces  d*or. 


Id. 


Id. 
ao-dessouB  de  Hasier. 


Vallée  de  Nenda,  comm*  de 
Nenda. 


Id. 


Vallée  de  Bagne,  comm«  de 
St-Branchier,  lieu  dit  les 
Trappistes. 


Vallée  de  Bagne,  comm*  des 
Gbables,  à  Bruzon. 


17,5 


46 


48 


33,3 


29,5 


10 

sensiblement 
■arifère. 


72 
non  aorifère. 


28 


25 
non  aurifère. 


39 


Vallée  d'Eniremont,  comm* 
d'Orsiéres. 


36 


Vallée  d'EntremoQt,  comm* 
dTssert. 


Vallée  do  RbOne,  oomm*  de 
Chaley,  à  Brice. 


48,8 


46,4 


85 
non  aarifère. 


20 

notablement 

aarifère. 


155 
sans  or. 


13 


10 

non  aurifère. 


13,6 


10 
léfèremeat 
aurifère. 


25 


12 


Si 


46 


44 


130 


10 


61 


23 


57 


156 


58 


107 


288 


SI 


430 


24 


22 


80 


NATURE  DU  MINERAI. 


Galène  à  grains  flniaTM 
unpeudeMeadeetdsspj* 

rites  de  fer. 

Galène  à  grains  moytns, 
parsemée  de  peu  de  blendfc 

Galène  à  graibimoieDi. 

Galène  i  larges  lamelto. 

Galène  i  grains  mojwi. 
gangue  un  peu  ferrugine«W; 

Galène  à  grains  fins. 


Galène  à  grains  fins. 

Galène  à  grains  moytBJ' 

Galène  i  grains^nS^ 
tenant  un  peu  de  bleng;^ 

Galène  à  grains  fia*  « 
moyens.         i 

mêlée  de  bUeeif^^^^^^ 
ques  parcellesj^PgL 

"  Galène  àlSS^*'" 
pyrites  de  fer^ - 

gangue  de  quarU  fernr 

ncux.  — . — -;;; 

■■  Galène  àiSfi»»  ''* 
pyrites  de  fer. — -^ 

gue  de  quarU  ei  de  si» 
calcaire^ 

Galène  à  grandes  U»^- 

GÎiSiiTgrainsfi"*''* 
ggngue^çreuse^ 

Galène  èlargesUl»^^ 

et  d'anlimo^e  en     p^ 
compacte  g«»«  ■  * 

a'anUmolnee^^jfpi^ 
gailles  ^^^Z^*"^ 


m  SAINT'ÉTIEirVB  (tOlBS).  3o5 

2""  Minerais  de  cuivre  et  et  argent.  —  Tous  les 
Oiinerais  de  cuivre ,  sauf  trois ,  viennent  de  la 
vallée  d'Anniviers,  Tune  des  principales  de  la  rjve 
gauche  du  Rhône.  Ils  sont  de  deuji  sortes,  des 
cuivres  pjrriteux  peu  ou  point  argentifères  et  des 
cuivres  gris  argentifères.  On  les  a  tous  analysés , 
lu  moins  partiellement,  par  voie  humide ,  puis 
essayés,  par  voie  sèche  poi^r  argent  et  or,  et  même 
quelques-uns  pour  cuivre  rouge. 

a)  Cuivre  pjrriteux. 

1^3  cuivres  pyriteuz  sont  tous  h  gangue  quarl- 
leuse,  et  môme  quand  ils  paraissent  parfaitement 
bomogènes ,  ils  se  composent  en  réalité  tous , 
aauf  un ,  d'un  mélange  intime  de  pyrites  de  cuivre 
ft  de  fer^  plusieurs  sont  sensiblement  aurifères. 

Le  minerai  a  été  dissout  par  Teau  régale,  le  fer 
précipité  par  Tammoniaque  en  excès  et  le  cuivre 
^ar  la  potasse  caustique.  Le  soufre  fut  calculé 
laprès  les  quantités  de  cuivre  et  de  &r,  les  trans- 
formant en  pyrites  de  cuivre  et  de  fer. 

Le  tableau  suivant  résume  les  résultatf  obtenus  : 


3o6 


TRAVAUX   DU    LABORATOIRB 


ils 

o        ■ 


S        9  OTJ     .  9 


o  9 
•90 


M 

9 

ae 


5 


^b  9 


1^ 

*  9  i: 

B    1 

3 


S 
H 


CoiTre.  .  . 

0,340 

Fer 

0,123 

Soafre. .  . 

0,158 

Qoartt.  . . 

0,980 

OB  SAJNT-ÉTIBNNB  (lOIRB).  307 

Outre  les  cuivres  pyriteux  proprement  dits ,  la 
collection  renfermait  en  cuivre  panaché  de  la 
vallée  d'Ânniviers,  ccynmune  de  Luc,  Mont-Gar* 
bula;  c*est  un  minerai  fort  riche»  très-gur,  sans 
trace  d'antimoine  ni  d'arsenic. 

Il  contient  : 

iProlosoiroro  de  eoiTre.  0,425 
Protosolfore  de  fer. .  .  o,i95 
Quaru 0,380 

1,000  1,000 

C'est-à-dire  un  peu  plus  d'un  atome  de  sulfure 
de  cuivre  par  atome  de  sulfure  de  fer.  Le  minerai 
donne  en  outre,  aux  iqo  kil.,  70  gr.  d'argent  très- 
légèrement  aurifère, 

b)  Cuivres  gris. 

Les  cuivres  gris  ont  tous  une  gangue  quartzeuse, 
comme  les  cuivres  pyriteux  »  et  de  plus  auelques- 
uns  sont  associés  à  des  pyrites  de  fer  et  ae  cuivre. 
Ils  sont  essentiellement  antimoniaux  et  ne  ren* 
ferment  que  peu  ou  point  d'arsenic.  On  s'est,  en 
général,  contenté  de  doser  les  proportions  de 
cuivre  et  d'ai^ept,  et  celle  de  la  gangue  pierreuse. 

Le  tableau  ci-Joint  donne  l'ensemble  des  résul- 
tats fournis  par  fessai  : 


3o8 


TBâTADX    »V   LiBORATOiaB 


9 


ORIGINE 
des 

mlMitlt. 


comiBQoei 

0  Loc  et  ô9 

ChtBdollii. 


Matière  méialliqQe. 
Gangue  quartxeuM. 


Teneor  en  eiiifre 
rouge 

Proportion  d'orgeat 
OUI  100  kilog.  de 
minorai  brut.  .  . 


0,410 
0,590 


1,000 
0,190 


876ir. 
son  anrirèr*. 


Remargues 
8  via 
nature  des  minerais 
et  des  gangues. 


Cuirre  grfs 
trAs-éelatant, 
sans  mélange 
de  substan- 
ces étrangè- 
res. 


■^^ 


d'Alinttters  « 

eommnne 

de  Lue. 


0,15S 
0,847 


1,000 


0,043 


llSPr. 
tiaces  d'or. 


TALLil 

de  Rende, 

cominane 

^dt  Seoda. 


0,390 

0,744 


1,000 
0,051 


80fr.    . 
Sensiblement 
enrifère. 


TalUi 
de  Needi, 

COlBIMBe 

d'UénMe. 


0,4S4 

0,546 


CuiTre  gris 
moucheté  de 

carbonate 
bleu  et  Tort. 


CuiTre  gris 
et  pvriteux, 
çà  et  là  ta- 
cbetè  de  cqi- 
vre  carbona- 
te. 


1,000 
0,082 


50fr. 
traces  d'or. 


CuiTres  gris 
et  pyriteu. 
—  Outre    les 

0,546  de 
quarts,  le  mi 
nerai  renfer- 
me aussi  on 
peu  de  caK- 
caire  cristal- 
lin magné- 
sien. 11  con- 
tient :    0,086 
de  fer. 


Tuiii 

d'AittTkn, 

COBmOM 


«,48S 
0,5SS 

1,000 
0,0M 


2or> 


CaiTK  py* 
rilaox.cDin- 
m6lé  de  ni- 
Tre  {(fis  H 
de  pyrites  de 
fer.         I 


3^  Minerais"  de  nickel  et  de  cobalt.  <—  Les  mi- 
nerais de  nickel  et  de  ooball,  au  nombre  de  douze, 
viennent  tous  du  val  d'Anntviere,  et  appartieDoent 
évidemment,  à  en  juger  par  les  gangues,  à  un 
système  de  filons  qui  différent  notablement  de 
ceux  dans  lesquels  on  rencontrele  cuivre.  La  gangue 
se  compose,  soit  de  fer  spathique  manganésifère , 
soit  de  calcaire  magnésien  cristallin,  associé  à  du 
schiste  argilo-quartzeux ,  appartenant  au  terrain 
métamorphique  du  Valais.  La  plupart  des  mine- 
rais renferment  surtout  du  nickel ,  mais  aucun 
n'est  complètement  privé  de  cobalt;  ils  appar- 
tiennent les  uns  au  biarséniure  NiAs%  les  autres 
au  sesqui  ou  protoarséniure,  d'autres  encore  au 


DE   SAINT-éTlENNE    (lOIBE),  309 

genre  arsëniosulfure.  De  plus,  ils  sont  en  général 
entremêlés  de  pyrites  arsenicales  et  de  pyrites  de 
fer,  Uun  d'eux  enfin  i?st  uq  ^rseniate  hydraté , 
et  un  autre  du  minerai  de  manganèse  associé  à  de 
Tarséniure  de  nickel  et  de  cobalt;  aucun  des  mi- 
nerais n'est  argentifère. 

La  marche  la  plus  convenable  pour  l'analyse, 
celle  que  nous  avons  suivie  le  plus  souvent,  coq- 
siste  à  enlever,  par  l'acide  ciilorhydriquei  lies 
gangues  spathiques  et  les  parties  arséniatées.  Le 
résidujnsoluble  est  traité  par  l'eau  régale;  on  éva- 

tore  presque  h  sec,  on  étend  deau  ,  on  précipite 
arsenic  par  un  courant  d'hydrogène  sulfuré.  On 
oxyde  de  nouveau  la  liqueur  par  l'acide  nitrique , 
OQ  la  sature  parl'timmoniaqueet  on  précipite  le  fer 
parle  succinate  de  soude  ou  d'ammoniaque,  puis  le 
cobalt  et  le  nickel  par  la  potasse  caustique.  Après 
avoir  dosé  ensemble  ces  deux  métaux ,  on  les  sé- 
parait l'un  de  l'autre,  en  versant  de  la  potasse 
caustique  dans  une  dissolution  ammoniacale  de 
0^,10  à  oS'',ao  du  mélange;  mais  même  en  ob- 
servant toutes  les  précautions  prescrites,  je  n'ai 
jamais  pu  isoler  rigoureusement  les  deux  métaux. 
Une  attaque  spéciale  du  minerai  a  servi  au  dosage 
du  soufre. 

• 

a)  Minerai  de  la  Goulière^  commune  d  Ayer. 
^— Dans  une  gangue  de  fer  et  de  calcaire  spa- 
thique  on  recannait  deux  substances  métailtqbes 
diflérentes,  l'une  d'un  gris  terne,  du  mispickel 
d'après  l'analyse,  l'autre  blanche  très-éclatantOi 
do  sesqui^arséniure  de  cobalt  et  de  nickel;  ua 
enduit  rosé  couvre  certaines  parties  du  minerai. 
L'analyse  a  donné  : 


3lO  TRATAOZ    DU    LABORATOIRB 

iFar.   .  .  a.olit 
Saaft«..  M»  lUllBlokat.  .  .  ■  ■  t.lM 


arU*  /ArMoln. a,ii 

■lable  l  Ssofra «^ 

dui*   <CobilL «,ii 

Pmu    I  Nickel fl,ft 

éiilB-  \f'r- *,<• 


eUI.  .  .«.(Mit 


InéBitla  nw.  .  0,0(4 

0,0») 


tlGingDepluTODM.  g 


b)  Minerai  de  la  Goulière ,  commune  dÀyer, 
—  Le  miDerai  se  compose  de  kupfernickel  rou- 

{;eitre,  entremêlé  d'uD  peu  d'arséniosuirure  gris, 
e  tout  dans  une  gangue  de  fer  et  de  calcaire  spa- 
thiques  avec  uo  peu  d'arséoiate  de  nicke)  vert. 
On  a  trouvé  : 


Partie  mIbUb 

Fmq  r«ul«. 
Kaplaraleulei 
■nMiMoKare. 

PtiUaiolnUo 
dan*  l'acido 
eblorbjdrique. 


Soufre 0,011 

Hkkol e.lH 

Coktlt. t,0M 

Pw. 0,*M 

Ol)da  da  Dkkol.  .  .  0,0» 

OiTd*  da  eobalu  .  .  incw 

Acide  anântque.  .  .  o.oioi 

BiD  et  perw e.ois  ) 

Ctrbonala  de  chigi.  o,i3t  1 

Carboule  da  ter.  .  0,eM  !  GaBgaa.  . 

Qotru  «t  argile. . .  «.oit  ) 


c)  Minerai  de  la  Goulière,  commune  d'^j-er. 
—  Ce  miaerai  provient  du  même  filon  que  le  mi- 
nerai b)f  et  se  trouve  sans  doute  &  la  surface. 
C'est  une  masse  terreuse  d'un  blanc  rosé,  essen- 
tiellement composée  d'arséniates  de  nickel  et  de 
cobalt  ;  la  couleur  rosée  est  remarquable ,  car  la 

EropoftioQ  de  nickel  est  décuple  de  celle  du  co- 
>h ,  mais  le  minerai  passe  au  vert  dès  qu'on  l'hu- 
mecte avec  un  acide;  il  est  composé  de  : 


DB  sAiifT-inB!rtrB  (loiai).  3ii 

OiydM  de  nickel  et  cebalt. o,2n        ••OM 

Peroiyde  de  fer •  0,041        0»oi4 

Aeide  anéniqae 0,99$        o,ios 

£•0 0,34S  0,911 

Carbonate  de  ebaoz O.OïS 

Argile. 0,0SS 

UagnétlOy  alamine,  oxyde  de  manganéae,  etc.  .  0,05 1 

1,000 

On  s'est  assuré  que  tout  le  fer  est  à  Tétat  de 

Eeroxyde  et  Farsenic  au  maximum  d'oxydation, 
'eau  bouillante  ne  dissout  que  des  traces  d*acide 
arséoique  précipitant  en  brun  par  le  sel  d'urgent  et 
pas  d'acide arsénieux  ;  de  même  en  calcinant  au  tube 
de  verre  y  il  ne  se  volatilise  pas  d'acide  arsénieux. 
En  perdant  son  eau  la  substance  devient  grise, 
elle  se  dissout  instantanément  à  froid  dans  l'acide 
chlorbydrique.  Dans  les  0,272  d'oxydes  de  nickel 
et  de  cobalt  il  y  a  au  pluso,o3o  d'oxyde  de  cobalt; 
enfin  le  minerai  ne  contient  pas  de  sulfate. 

En  supposant  une  partie  du  fer  et  de  l'eau  W 
sodés  à  1  argile,  l'arséniate  aurait  pour  formule 
NW+gAq. 

d  )  Minerai  de  Plantorin ,  commune  dAyer. 
— Ce  minerai  présente,  au  milieu  d'une  gangue 
ferrugineuse  calcaire  et  argilo-micacée ,  des  parti- 
cules métalliques  grises,  qui  doivent  être,  d  après 
l'analyse,  du  mispikel  et  du  nickel  arsénio- sul- 
furé, mais  la  proportion  d'arsenic  est  trop  faible 
si  on  la  compare  à  celle  du  nickel  gris  ordinaire. 

L'analyse  a  donné  : 


Sii 


tkiitMux  ilt  uiôUiàiHâ 


loHible 
dàm 

l'Mtt 

régtle. 

Partie 

soluble 

dans 

racide 
chiorhy- 
driqoe. 


Anenlo •  o,iS7' 

I  Soufré.  ......;..  o,iOT 

Niokeli o,i2» 

Gobait. 0,030 


Mispiekolel&i^dlgHI?  MM 


Fer. 

Oxyde  de  cobalt.  .  • . 
Oz^de  de  nickel.  .  .  . 
I  Acide  arsénique.  .  .  . 
Carbonate  de  chaux. . 
Carb.  de  magnésie.  . 
Peroxyde  de  fer.  .  .  . 
Schiste  argilo-micaeé 
et  quarti.  .  ^  .  .  . 
Eau  combinée  à  l'ar- 


0,05  S 
0,030) 

J 


e^osT 


iau  combinée  a  l'ar-  ) 
»éniateitailpen>xy-}  o,i8S   Bi«. 
de  de  fer I 


0,016  \  Arséniate. 
0.041  ) 

o,no\ 
traces  f 
0,150  >Gaiigae •  »  o.sn 

0,119/ 


1,000 


wt 


1|0M 


e  )  Minerai  de  Plantorin ,  commune  étJfêr. 
-^Dans  une  gangue  de  fer  spalfaiquè  et  de  scniste 
argilo-quartzeux ,  on  obsei've  des  parties  métalli-^ 
ques  grises  et  blanches  et  de  l'arséniate  de  nickel 

J'aune  verdâtre*  En  traitant  cet  arséniate  pulvéru- 
ent  par  Teau ,  it  se  dissout  des  traces  diacides  sut- 
furique  et  arsénieux;  et  en  le  chauflfant  dàas  un 
tube  de  verre ,  il  se  dégage  aussi ,  avec  lean  de 
combinaison ,  une  faible  dose  d  acide  arsénieai. 
Uarséniate  devient  brun  clair  par  la  calcinatioD. 

L'anal  vae  a  donaé  s 


Partie 

•olable 

dans 

reau 

régale. 


Partie 
wluble 
dans 
l'acide 
cblorby- 
driqoe. 


Arsenio. 
Soufre. 
Nickel. . 
Cobalt. 
Fer.  . 


0,984 

0,068 

..0,1201 

0,006  I 

0,027 

Oxyde  de  nickel  avec  traees 

d'oxyde  de  cobalt.  •  .  .  o,oi4 
Acide  arsénlqoe avec  un  peu 

d'acide  arsénieux 0,0i4 

{ Acide  suUurique 0,007 1 

Alumine 0,015 

Eau 0,050 

I  Carbonate  de  fer o,27i 

Carbonate  de  chaux 0.025 

Carbonate  de  magnésie.  .  .  0,0i4 
Carbonate  de  manganèse.  .  0,007 
Matière  argilo-quartxeuse.  o,i28, 

1,000 


Arséniate 
vert. 


Fer  spa- 
thique. 


Rapporti  ttoBfclUfc 

0.3**  )  0,4!I  -  I 
0,080  ) 

On  folt,  tf»a|irés  lM.rtPP«2 
atomiques  que  lemin<"'2 
un  ihêlènf^  de  nicUlin» 
(NiAs«+ÎIi,S«)etdeï>';;*^; 

6éniure^(NIAs«).  Q^^X- 
tout  le  fer  de  la  parue»» 
ble  dans  l'acide  chlorhjdn 
que  soit  calculé  commeMJ 
Sonate,  une  faibleproportio» 
appartient  néanmoiMâ'JJ- 
séniatects'y  troufeàiéu» 

de  peroxyde. 


M  uàMTéfïïotmn  (imam).  3i3 

/  )  Minerai  de  Plantorin ,  comm.  tSdyet  (  i  ). 
—  Ce  minerai  reoferaie,  dans  une  gangue  argilo« 

auartzeuse  et  micacée,  entremêlé  de  ferapathique^ 
es  particules  grises  peu  Relatantes  et  de  la  pjrite 
de  fér,  le  tout  endiik  d'acsëiuâté  rose  et  d*oxyde 
noir  de  cobalt  Les  particules  métaHiaues  grises 
paraissent  être,  d'après  Tanaljrsey  du  protoarsé- 
niure  de  cobalt  et  de  nickel. 

Yoici  sa  composition  : 

,    /Arsenic.  .......   6,135  \  Soit  i  pjriles  de  fer.   o,Ml 

Partie  solable  l  Soufre o,o«5  i 

dani         l  GobilL 0,oè«  f 

Feao  régale.   )  NiclLel o,040  / 

f  Fer 0,031  \     flineral  de  ebbaft 

VCuirre tracea/         el  de  niokel.  .   0,9ai 

iOxjde  de  cobalt. .  .  .  o,030 
Ozfde  de  nickel,  ,  .  o.oas 
Acide  arséniqoe.  ' .  .  0,i38 
Protoxyde  de  fer.  .  .  0|90« 
Acide  carlioniqae  uni  ) 
au  fer  el  eau  de  l'ar-  >  d.lSl 
séniate.  . ) 
Carbonate  de  chanx.  0,010 
QaarU 0,107 

t.ooo  • 

g  )  Minerai  de  Nickel  du  Grànd-Pras ,  eoht* 
mune  aAyer. — Ce  minerai  eât  peût-4trele  même« 
et  dans  tous  les  cas  appartient  k  l'espèce  analysée 
par  M.  Bèrtbier,  sous  lé  nom  de  biarséniure  dé 
nickel  de  Liapine,  au-dessus  du  Grand-Pras,  com- 
mune d'Ayer  (  Annales  des  Mines,  3'  série,  tbm.  Il, 
p.  5o4  )•  Cest  un  minerai  d'un  blanc  argentin 
éclatant,  dans  un  schiste  verdàire  talqueux ,  avec 
du  S&t  et  du  calcaire  spatkique.  On  y  remarque 
aussi  quelques  pyrites  de  fer. 


(1)  Les  mtocrais  (a),  (6),  (li)  et  {f)  ontété  analysés  par 
M.  Janicot,  répélileor  de  chimie  à  Técole  des  mineurs; 
par  contre,  on  a  attribué  à  tort  à  M.  Janicot,  dans  la  pu- 
blication des  expériences  faites  en  1844  (  Annales  des 


3l4  TRAVAUX   DU   LABORATOIRB 

L'analyse  a  donné  : 


Sdnble 

dans 

l'eau 

régale. 

Soioble 

dans 

l'acide 

ehloriiy- 

driqne. 


Arsénié. 0,295 

Soufre 0,018 

Nieltel o,too  i 

Cobalt.  . 0,008  I 

Per •  .  •  .  0,030 

Carbonate  de  fer o,085 

Carbonate  de  chaux.  .  .  .  0,1 53 
Carbonate  de  mansanèie.  0,088 

Schiste  Ulqueoz traces 

Schiste  d'arséniate,ole.  .  o,S28 

l»000 


iipporls  aloalquet  qal  cMdnlMftt  4 1 


0,806 
0,090 

0,308 

0,080 


Soufre. .  0,018 
Fer. .  .  .  0,01s 


0,03S  pjrKcfderer. 


Arsenic. .  o,38S    8,606  - 1 
NiclLcI .  .  0,100 1 
Cobalt.  .  0,008)  0,SN-i 
Fer.  .  .  .  0,00s  I 

0,S98  biinèoioR 
de  nickel. 


h)  Minerai  de  Zinal,  commune  dAyer.  — 
Ce  minerai  se  compose  surtout  de  pyrites  de  fer, 
dans  une  gangue  de  fer  spathique  et  de  quartz, 
contenant  quelques  parties  métalliques  peu  écla- 
tantes, d'un  gris  clair,  et  qui  sont,  selon  Fanaljrse, 
de  l'arséniure  (Ni.As). 

L'analyse  a  donné  : 

Partie   /Arsenic o.oos'^i^'aw  "'r^ 

••L'nS:: :::::::::;  ;ci  ^^^  «  JAr.é«uar.Nii.-c,« 
.lïîiê.  IsSuVe.-  :  :  :  :  :  :  :  :  :  ;  SiSîî    SiSî  i  }  w^  ^  '«•  •  -••'« 

Partie  /  Carbonate  de  fer o,338  \ 

•oluble  l  Carbonate  de  manganèse.    o,038  \  p..  .^.,. .  _  ,u, 

ilans    1  Carbonate  de  magnésie.  .    0.072 1  ^^  8P«Uiiquo -  •t« 

faclde  {Carbonate  de  chaux. .  .  ,   o.04o) 

chlprhy-j Blende,  alumine,  traces!    '    /  .,„ 

drique.  f     d'arséniatc,  etc.  .  .  .}  «i^l  o^Ji 

Qu«r*« 0,150  0,1» 

1,000  iitfB 

î)  Minerai  de  Zinal,  commune  dJ/er.—C^ 
minerai  paraît  au  premier  abord  assez  riche,  car 
il  contient  une  matière  rougeâtre  métallique  qui 
ressemble,  à  sy^méprendre,  à  du  kupfernickel ; 

mlnM,  t.  VIII ,  p.  719),  les  essais  et  analvses  des  mine- 
rais de  cuiyre  de  1* Allier  et  da  Moozala.  et  de  la  galène 
de  Beancbastel.  . 


DB  SAINT*ÉTISNNB   (lOIRE).  3i5 

mais  ce  n'est  en  réalité  qu^une  pyrite  magnétique, 
attirant  le  barreau  aimanté.  On  v  voit  en  outre 
du  mispikel  dans  une  gangue  spatnique  et  argilo- 
quarizeuse.  Après  avoir  enlevé  par  l'acide  chlorhjibr 
drique  la  gangue  spalhique  et  la  pyrite  magné- 
tique ,  on  a  trouvé  : 


Partie   /Arsenic 0,101 

Solable  \  Soafre 0,05S 

d«ns    i  Fer 0,i00 

l'eau     I  Nickel  et  cobalt.  .  .    0,004 
régale.  V  Schiste  qoarUeox.  .    o,305 
Soufre  de  la  pyrite  J  ^  ^^^ 
magnétiotte.  .  .  .  f  "»"*'' 
CarboDtle  de  chaux.    0,110 
Perde  la  pyrite  ma- > 


Partie 
Solnble 

dans 

l'acide 

eblorby- 

driqne. 


0,21» 
0,375 
0,205 
0.011 


Ces  chiffires  semblent 
indiquer,  parTexcès 
de  soufre  et  de  fer, 

3ue  l'acide  cblorhy- 
rique  n'avait  pas 
complètement  ois- 
sons  la  pyrite  ma- 
gnétique. 


gnétique  et  carbo-  f 
natesdefer,dema-  >  0,21S 


gnésie  et  de  man- 1 
ganése / 


1,000 


k)  Minerai  du  mont  Garhula ,  commune  de 
Lmc. —  Cest  un  minerai  pauvre,  contenant  quel- 
ques grains  brillants  d'arséniure  blanc  dans  une 
gangue  de  schiste  chloriteux  et  quartzo-micacé , 
avec  calcaire  et  fer  spathique ,  le  tout  un  peu  co^ 
loré  par  de  Tarséniate  rose  de  cobalt.  On  a  trouvé  : 

iroéniureblane. o,ifO       contenant  |  g  J^îJ ;•   J'JS 

Schiste  tilqaeux  et  qnaruo-  t™^*  arsOniquo.   0,0U 

micacé. »  .  •   0^490 

1,000 

e)  Minerai  du  mont  Garhula ,  commune  de 
Luc.  —  Ce  minerai  est  essentiellement  du  deu- 
toxyde  et  peroxyde  de  manganèse  hydraté,  à 
gangue  de  silicate  rose  de  manganèse  insoluble 
dans  les  acides.  Il  s'y  trouve  une  faible  proportion 
de  cobalt  et  de  nickel.  Comme  il  existe  des  mine- 
rais de  manganèse  combinés  à  Voxyde  de  cobalt, 
il  était  intéressant  de  rechercher  dans  quel  état 
Tome  XIV,  i848,  aa 


• 


• 


Sl6  t&ATAVt  txn  tASÔMTdiRË 

notre  minerai  renferme  ces  deux  métaux;  or^ 
comme  f  ai  positivement  constaté ,  dans  la  dissolu* 
tion  9  de  Tarsenic  par  Tappareil  de  Marsh  ^  et  de 
lucide  sulfurique  pat  le  sel  de  baryte ,  il  me  parait 
évident  qu'ils  sont  simplement  mêlés  au  minerai 
de  manganèse  à  Tétat  d'arsénio-^ulfure.  Ce  mi- 
nerai pourrait  fort  utilement  être  employé  comme 
fondant  dans  la  fonte  cruCi  '^pouvspeiss^  des  autres 
minerais  de  nickel.  Voici  sa  composition  : 

Oxydo  rooge  de  manganéie.  .   o»li5 1  DettlMjilé  ft  icnifte 
Bad  et  ttxjgéne 0,139 1  lijd|»Ml. 

Peroxyde  de  fer. MSf 

Carbonate  de  cbaax 0*044 

Carbonate  de  magnésie 0,004 

Partie     f  Argile   et  silicate    rosée  de  )  ^  ««. 

Insoluble,  t     manganèse j  *'*"' 

Cobalt  et  nickel.  .....,«•    0,000 

Arsenic  y  soaCre,  pêne o,oot 

1,00e 

m)  Minerai  de  la  commune  de  Pamsec,  — 
Ce  dernier  minerai  se  compose  de  gneiss  très- 
quartzeux,  au  milieu  duquel  on  remarque  des 
pyrites  arsenicales  et  ferrugineuses,  un  peu  de 

S  alêne  et  quelques  grains  éclatants,  à  reflet  blond, 
'arsénio^suUure  de  eoiMilt.  Yoici  en  résumé  m 
compositïoa  t 

Cobalt  avee  4in  peu  de  nickel  •  ^^ÔM 

Galène ;  .  .  .  0,050    • 

Pyrites ,  gangue  soloble,  etc.  •  .  0,370 

Gangue  insohUde.  «  ^  %  .  ,  .  ^  •  0,550 

1,000 

4*  Minerais  aurifères. ^-Parmi  les  minerais 
supposés  aurifères,  un  seul  est  réellement  riche, 
c*est  celui  de  Gondo,  qui  fut  exploité  à  diverses 
reprises ,  puis  délaissé  de  nouveau ,  mais  qui  se 
traiterait  sans  aucun  doute  avec  avantage  par 
Tamalgamation  tyrolienne.   Les  échantillons  se* 


cmnp&^Mde  ^uârtz  blanc ,  traverse  par  de  rares 
fitetft  de  pyrites  de  fer  et  quelques  ttiouched  Aa 
galène.  Le  minerai  tion  lavé  m'a  dontié,  aut 
loo  kil.,  i5  gr.d'or  et  1 1  gr.  d'argent;  et  en  lavant 
à  l'augette  loogr.  déminerai  pulvérisié,  on  obtient 
10^,4^  de  schïicfa pyriteiix  riche,  qui  dotitia  un 
bmitoù  d'or  argentifère  pesant  0*^-,oi  8,  c'est-à-dire 
i6  gr  aux  100  liil.  de  minerai  brut.  La  perte  au 
lavage  est  donc  de  8  gr.,  mais  elle  porte  princi«* 
paiement  sur  l'argent,  qui  serait  dans  tous  les  cas 
perdu  en  majeure  partie  en  opérant  au  mouliki 
^lien.  . 

Deux  autres  minerais  pourraient  encore  être 
traités  par  la  méthode  tyrolienne,  si  d'ailleurs  la 
puissance  et  la  position  du  gile  sont  favorables  : 
ce  sont:  une  pyrite  arsenicale  à  gangue  ouartîeuse 
de  Brice,  commune  de  Chaley,  vallée  du  R1i6ne, 
et  une  pyrite  de  fer  ordinaire  à  peu  près  pune,  de 
la  vallée  de  Yiège.  Chacun  des  deux  minerais 
donne  à  l'essai,  aux  loo  kil.,  7  gr.  d'argent  auri- 
fère, mats  la  proportion  d'or  pur  s'élève cepetid.nttt 
au  plus  à  3  gr. 

Deux  pyrites  de  Palantîn ,  commune  d*Evit)nne, 
vallée  du  Rhône,  renferment  également  tle  3  & 
4  gr.  d'argent  aurifère,  mais  la  teneur  en  or  m'a 
paru  auKiessous  de  1/3  gr.  aux  100  kil.  L'une  est 
une  pyrite  ordinaire  disséminée  dans  du  quartz, 
et  l'autre  une  pyrite  blanche ,  servant  de  ciment 
à  de  petits  fragments  anguleux  de  schiste  et  de 
quartz. 

Les  cinq  autres  échantillons  dont  se  composait 
la  collection  ne  contiennent  aucune  trace  de 
métal  précieux;  ce  sont  un  fer  arsenical  de  Gondo, 
trois  échantillons  différents  de  fer  hydraté  caver- 
neux, entremêlé  de  pyrites  en  décomposition  , 


3l8  TRAVAUX   DU   LABORATOIRE 

Srovenant  delà  Dent-du-Midi ,  commune  de  Saînt- 
laurice;  enfin  une  pyrite  magnétique  de  Pisse- 
Vache,  commune  de  Saint-Maurice:  c'est  une 
masse  bronzée,  de  couleursombre  et.à  cassure  iné- 
gale; elle'  est  tendre,  se  couvre  facilement  de 
poussière  d'un  brun-noir  et  s'attaque  très-facile- 
ment à  l'acide  chlorhydrique  en  dégageant  de 
l'hydrogène  sulfuré  et  déposant  du  soufre.  Elle 
agit  facilement  sur  le  barreau  aimanté. 

4'  Minerais  de  fer. ^Ven\oi  de  MM.  de  Saint- 
Brice  et  Colomb  comprenait  enfin  trois  minerais 
de  fer  de  nature  semblable  ;  ils  renferment  tous 
les  trois  du  fer  oxydé  magnétique. 

Le  minerai  de  Vence,  traité  aujourd'hui  à 
l'usine  d'Ardon ,  au  lieu  de  la  Chamoisite,  qui 
donnait  du  fer  de  médiocre  qualité ,  est  de  l'oxyde 
magnétique  en  masse,  çk  et  là  tacheté  de  carbo- 
nate vert  de  cuivre  et  associé  à  une  faible  gangue 
quartzeuse  et  calcaire. 

L'échantillon  analysé  a  donné  60  p.  0/0  de 
fonte  très-grise  et  sensiblement  pure;  cependant 
on  y  a  trouvé,  outre  le  cuivre,  encore  du  soufre, 
deux  substances  qui  doivent  rendre  le  fer  un  peu 
r^ui^erin. 

Yoici  sa  composition  : 

Résidu  quartzeux 0,142 

Carbonate  de  chaux 0,022 

[:      Alumine,  carbonate  de  magnésie)  q  q|^ 

et  traces  de  manganèse }  ' 

Soufre 0,002 

Oxyde  de  cuivre 0,002 

Fer  oxydé  magnétique 0,789 

1,000 

Le  minerai  delà  montagne  de  Thonneau ,  corn- 


DE  8aint-£tibnne  (loire).  Sig 

mune  de  Luc,  dans  le  val  d'Anniviers,  est  un 
schiste  chlorito*talqueuz  avec  du  fer  oxydulé  et 
oligiste,  associé  à  une  faible  gangue  calcaire.  L'é- 
chantillon analysé,  qui  est  sans  doute  bien  plus 
riche  que  la  moyenne  du  gite,  a  donné  à  Tessai 
59  p.  0/0  de  bonne  fonte  grise.  Le  minerai  ne  ren- 
ferme d'ailleurs  ni  soufre  ni  cuivre;  il  est  donc, 
sous  ce  rapport  au  moins,  meilleur  que  celui  de 
Yence.  La  proportion  des  schistes  chloriteux  s'é- 
lève à  environ  i5  p.  0/0,  et  celle  du  carbonate 
de  chaux  à  6  p.  0/0;  le  reste,  savoir  79  p.  0/0^ 
se  compose  presque  exclusivement  de  fer  oxydulé 
et  oligiste. 

Le  troisième  minerai ,  de  la  commune  de  Cam- 
pel,  vallée  de  Leutschen,  figure  au  catalogue 
comme  minerai  de  zinc  et  de  cuivre  ;  mais  le  fait 
est  qu'il  ne  contient  pas  de  zinc ,  et  ni  plus  de 
cuivre,  ni  plus  de  soufre,  que  le  minerai  de  Yence. 
C'est  un  schiste  talqueux  micacé,  contenant  du 
fer  oxydulé,  légèrement  coloré  en  quelques  parties 
par  du  carbonate  vert  de  cuivre. 

On  y  a  trouvé  : 

Gangue  schisteuse 0,33 

Oxydale  de  fer 0,65 

Aiamine ,  magnésie ,  cuivre  et  soufre. .      0,02 


1,00 

Le  minerai  n'est  pas  du  tout  calcaire,  par  suite 
moins  fusible  que  les  deux  précédents  et  d'une 
qualité  inférieure.  La  proportion  de  fer  métallique 
s  élève /dans  l'échantillon  essayé,  à  45  p.  o/o. 


3»  TEAVAII]^  011  UBOaiVOlBB 

4*  Minérale  dé  fer  des  trwirons  de  Qermont^ 
Ferrand  (  Pur^cDôme) ,  enuqjrés  à  t Ecole 
des  mineurs  de  Saint^-E tienne  par  MM.  Bak- 
BiER  et  DaubrAb,  constructeurs  de  machines  à 
Clermont. 

N"*  I  •  Minerai  oxydé  hydraté ,  sous  forme  spon- 
gieuse et  en  conglomérats  irrés;uliers,  provenant 
du  terrain  tertiaire  supérieur  de  la  commune  de 
rÉglise-Neuve  (Puy-ae-Dôme). 

Sa  poussière  est  jaune ,  il  ne  fait  presque  pas 
effervescence  avec  les  acides;  il  laisse  dans  Facide 
chlorhydrique  un  résidu  insoluble  quartzeuz  de 
5Ô  p.  o/o;  il  perd  par  la  calcioatioa  1 1  p.  o/o.  Sa 
composition  est  la  suivante  ; 

Quartz. 5,80 

Peroxyde  de  fen  ....  76,00 

Alomine a,40 

Carbonate  de  chaux.  •  •  3,00 

Eau 12,00 

99,20 

Essayé  avec  lo  p.  o/o  de  carbonate  de  chaux, 
il  a  donné  un  culpt  de  fonte  formant  les  «^  du 
poids  du  minerai  essayé.  La  fonte  est  bhinche, 
cassante,  ce  qui  est  un  indice  de  la  présence  du 
phosphore. 

W  2.  Minerai  oxydé  hydraté,  à  Tétatde  galets 
compactés  dans  des  grès  et  dans  le  terrain  tertiaire 
supérieur;  sa  poussière  est  brune.  Il  ne  fait  pas 
effervescence  avecles acides.  Trouvé danala  même 
conihiiine  que  le  précédent.  Sur  loo  parties,  il 
renferme: 


us  «AiRT'^iTiENSB  (uuRi;).  3a  | 

Argile  avec  un  peu  de  qaartz.  23,77 

Matières  volatiles.  .......  9,40 

Peroxyde  de  fer.  ......  .  61,57 

Oxyde  de  manganèse 1,57 

Alamtae. 3,77 

100,08 

Essayé  aveo  addition  de  !io  p.  o/o  de  carbonate 
de  chaux  9  on  a  obtenu  :  fonte  42-58  p.  o/o. 

La  fonte  est  truitée,  elle  n  est  pas  cassante*  La 
scorie  indique  que  la  fusion  a  été  bien  faite  ;  elle 
est  légèrement  violette. 

R*  3.  Hématite  rouge  provenant  d'une  couche 
de  faible  épaisseur  dans  le  calcaire  (commune  de 
TEglise-Neuve,  Puy-de-Dôme). 

Ce  minerai  a  pour  gangue  de  l'argile;  sa  pous- 
sière est  rougeâtre.  Il  ne  fait  pas  effervescence  avee 
les  acides. 

Traité  par  l'acide  chlorh  jdrîque,  il  laisse  un  ré- 
aida insoluble,  argileux,  dont  le  poids  s'élève 
à  Oi4o. 

Il  perd  au  feu ,  o,o8. 

Fondu  avec  4o  p.  o/o  de  son  poids  de  carbo* 
nate  de  chaux ,  il  donne  :  fonte,  o,35. 

La  fonte  est  grise ,  légèrement  truitée  ;  la  scorie 
est  bien  vitrifiée.  On  peut  rq^^der  ce  minerai 
comme  composé  de  : 

Argile 40,00 

Matières  volatiles B,00 

Oxyde  de  fer 50,40 

Alumine,  traces  de  manganèse.  •  1 ,60 

100,00 
N*  4*  Échantillon  retiré  d'une  couche  de  3  mè- 


332  TRAVAXJX   DU    LABORATOIRE 

très  d'épaisseur  9  existant  dans  la  commune  de 
TEglise-Neuve, 

Il  ne  renferme  pas  de  carbonate  de  chaux.  G*est 
une  argile  associée  à  quelques  parties  ferrugi- 
neuses. 

Ce  minerai  laisse  dansTacidechlorhydriqueun 
résidu  argileux  de  0,76;  il  perd,  par  la  calcina- 
tion,  0,12. 

Ce  minerai  est  donc  très-pauvre;  pour  ce  motif, 
on  ne  Ta  pas  essayé  par  la  voie  sèche. 

N*  5.  Oxyde  hydraté  d'une  couleur  brune,  sous 
forme  de  géodes  enveloppant  une  ai^ile  jaunâtre , 
dans  des  (Cavités  irrégulières;  de  la  même  com- 
mune que  le  précédent. 

Traité  par  lacide  chlorhydrique,  il  laisse  4^ 
p.  0/0  d*argile  insoluble;  calciné ,  il  perd  10  p.  0/0 
de  son  poids.  Fondu  avec  5o  p.  0/0  de  carbonate 
de  chaux,  il  a  donné:  fonte,  3o  p.  0/0.  La  fonte 
est  grise,  truitée;  elle  offre  des  cavités  tapissées 
de  cristaux  cubiques  de  sulfures  de  fer  et  présente 
tous  les  indices  d*une  fonte  très-sulfureuse;  elle 
se  brise  facilement  sous  le  marteau.  On  peut  assi* 
gner  à  ce  minerai  la  composition  suivante  : 

Argile 46,00 

Matières  Yolatiles.  •  .  10,00 

Peroxyde  de  fer.  .  .  42,50 

Alumine,  cbaax.  •  •  1,50 

100,00 

N°  10.  Minerai  hydroxydé  en  roche,  compacte, 
présentant  des  fissures  et  des  cavités  tapissées  de 
silice  en  cristaux  ou  mamelonnée.  Il  laisse  dans 
l'acide  chlorhydrique  un  résidu  complètement  sili- 
ceux ,  dont  le  poids  s'élève  à  o,5o. 
Il  perd  au  feu,  0,1 4* 


DE  SAINT-éTIENlfB    (lOIRB).  3a  3 

Essayé  au  creuset  brasqué,  avec  un  mélange 
d*argile  et  de  carbonate  de  chaux,  il  a  donné  : 
fonte»  19  p.  o/o. 

Outre  sa  faible  teneur  en  fer  métallique ,  ce 
minerai  offre  l'inconvénient  d'Stre  très-réfractaire 
et  d'une  fusion  difficile. 

N*  1 1  •  Conglomérat  d'oxyde  de  fer  empâtant 
des  fragments  de  quartz,  et  provenant  d'un  filon 
presque  vertical  trouvé  au  milieu  des  trapps  d'un 
dicke  volcanique.  Ce  minerai  et  le  précédent  vien* 
nent  de  la  commune  de  Montaigu.  • 

Il  ne  fait  pas  effervescence  avec  les  acides  qui , 
en  dissolvant  l'oxyde  de  fer,  laissent  un  résidu 
quartzeux  considérable ,  dont  le  poids  est  de  7  gr« 
sur  10  grammes  de  minerai.  Il  perd,  par  la  calci- 
nation ,  9  p.  0/0  de  matières  volatiles.  Ce  minerai 
ne  renferme  donc  que  ao  p.  o/o  d'osyde  de  fer, 
ce  qui  suppose  un  rendement  de  i3  à  i4  p*  ^/o 
en  fer  métallique. 

N""  30.  Minerai  bydroxydé  en  roche,  à  struc- 
ture globuleuse  à  1  extérieur,  provenant  d'une 
couche  trouvée  à  la  base  du  terrain  tertiaire  (com- 
mune de  Madriac). 

Il  a  une  gangue  quartzeose  et  s'attaque  assez 
difficilement  par  les  acides;  il  contient  : 

Quartz  avec  un  peu  d'argile.  .  51,00 

Peroxyde  de  fer.  ......  •  35,00 

Matières  volatiles 10,25 

Alumine.  •  •  • 2,50 

Traces  de  chaux  et  perte.  •  •  1,25 

100,00 

Il  donne ,  par  la  voie  sèche ,  une  proportion  de 
fonte  qui  s'élève  à  25  p.  o/o.  La  fonte  obtenue  est 
d'assez  bonne  qualité. 


N*  a|.  Miqerai  bydroxjdé  en  grains  et  en  ro- 
gnons compactes ,  provenant  d^nne  couche  d^argile 
bigarrée  de  a  mètres  environ  de  puissance  (com** 
mune  de  Madriac)  « 

Les  grains  sont ,«  tantôt  isolés  et  de  forme  irré- 
gulière,  tantôt  empâtés  dana  une  argile  assez 
compacte.  Ce  minerai  renferme  62,26  p,  0/0  de 

Saneue  argileuse,  et  8  p.  0/0  de  matières  volatiles, 
a  richesse  en  oxyde  de  fer  ne  dépasse  pas  29  p.  o/o. 
Il  donne ,  quand  on  le  fond  au  creuset  brasqué 
avec  70  p.  0/0  de  calcidre  »  2 1  p«  0/0  de  fonte.  La 
bme  eat  traitée ,  légèrement  aulfureuser 


&*  Àn4ljrs9s  de  divers  aciers  f  et  principalement 
iaeierà fondus  des  fabriques  cte  MM.  Jackson 
et  Trinquet ,  département  de  la  Loire ,  faites 
au  laboratoire  de  SÊcole  des  mineurs  de 
Saint-JE tienne ,  par  M.  Phillips,  aspirant  in- 
géniêur  des  mines  j  professeur  à  cette  Ecole  ^ 
et  Mé'  Hovff  capitaine  dartiUerie. 

.  Lé  mode  d'analyse  adopté  pour  le  dosage  du 
carbone  est  celui  qui  consiste  à  prendre  une  cer- 
taine quantité  d'acier,  réduit  en  fragmenta  aussi 
petits  que  possible ,  et  à  les  soumettre  à  TactioD 
directe  du  brome  pai*  l'intermédiaire  de  Peau.  Le 
fer  passe  complètement  à  l'était  de  bromure  qui  se 
dissout,  et  la  réaction  se  fait  sans  dégagement  de 
gaz.  La  combinaison  se  faisant  avec  un  certain 
désagement  de  chaleur,  il  y  a  eu  souvent  un  pea 
d'éDuUition  du  brome  dans  les  premiers  instants 
de  l'opération.  Le  résidu,  coaiposé  de  carbcHie, 
d'un  petf  de  silree,  et  généralement  dVpe  traoe  de 
fer  non  dissous,  a  été  pesé  chaque  ïq\%  sur  un 


M  ÊàMMfHknMnJXM  (Mme).  SsS 

filtre ,  deltoéclié  et  pesé  àet  dVvance  ;  cette  pesée 
a  toujours  été  répétée  Jusqu^à  ce  que,  par  une 
dessiccatioD  prolongée  »  le  filtre  ne  perdit  plus  rien 
de  son  poids,  et  ces  pesées  se  sont  tonjours  faites 
sur  uiie  petite  balance  très^sensible ,  pesant  un 
denai^-milligramme.  D^ailleqrs,  le  filtre  contenant 
le  carbone,  la  silice  et  cette  petite  quantité  de 
fer,  a  toujours  été  préalablement  lavé  à  l'eau 
cbaude,  puis  à  l'eau  éthérée,  jusqu'à  ce  que  les 
eaux  de  lavage  ne  produisissent  plus  aucun  trou- 
ble dans  le  prussiate  de  potasse,  ni  dans  le  nitrate 
d'argent.  Du  reste ,  on  a  tenu  compte  chaque  fois 
de  ces  traces  de  silice  et  de  fer  restées  avec  le  car- 
bone ,  en  brûlant  le  filtre^  reprenant  par  un  acide, 
filtrant  et  traitant  par  l'ammoniaque ,  ce  peroiyde 
ainsi  obtenu  s'est  constamment  élevé  seulement  à 
o^'^ooS  ou  o''*,oo4 ,  sur  environ  o^.So ,  o^^ôo , 
et  jvsqu'à  même  o''',90  de  carbone;  quelquefois 
même  il  n'y  a  pa^  eu  0^,001  de  peroxyde  de  fer. 

S^uant  à  la  silicer,  elle  était  connue  par  le  dosage 
irect  de  cette  substance  qui.  s'est  toujours  fait  par 
les  moyens  ordinaires,  en  attaquant  une  quantité 
pesée  d'acier  par  les  acides,  évaporant  à  sec,  re- 
prenant par  un  acide,  filtrant,  brûlant  le  filtre, 
et' déduisant  du  poids  obtenu  celui  des  cendres 
dn  filtre* 

Voici  les  résultats  obtenus  sur  des  prodttits  de 
Tusine  de  MM.  Jackson ,  fabricants  d'acier  fondu  à 
Assailly,  près  Rive*de-Gicr  : 

•      AOER  FONDU. VlSa  DESOLE 

.-'  ^^^^■— -"^^^ii^^^  ■     *     cémenté. 

m       w        (3j ..  ..  X*).  .     (») 

Carbone.    (T;039f    0,0f8f   9,0309    0,0267    0,0ii93 
fiÙciaiB^    9^W>6i    O/Hm    O^a   0,00^1    0,0007 


3a6  TBAVAUX  DU  LÂBOftATOTRE 

FERDESUÈDB      ACIER  OORROTÉ. 

cémenté.      «         ■■■    •  ■  m^ 

(6)  (7)  (8) 

Carbone.      0,030*      0,0202      0,0223 
Silicium.      0,0005      0,0002      0,0002 

(  I  )  Acier  de  bonne  qualité ,  assez  dur  et  cepen- 
danc  très-malléable;  se  soude,  mais  assez  diffici- 
lement. Il  sert  principalement  à  faire  les  faux. 
Grenu  et  en  même  temps  ayant  un  peu  de  nerf. 

(a)  Passe  pour  être  de  même  qualité  que  le 
précédent.  Il  semblerait  alors,  d'après  cela ,  qu  un 
peu  de  silicium  peut  remplacer  du  carbone  au 
point  de  vue  des  propriétés  physiques  de  l'acier. 

(3)  Acier  deprenaière  qualité ,  fondu  deux  fois; 
très-dur,  peu  soudable;  sert  à  faire  la  coutellerie 
fine  et  les  instruments  de  chirurgie.  A  grain  très- 
fin  et  très-serré. 

(4)  Acier  de  bonne  qualité,  plus  malléable  et 
plus  soudable  que  le  précédent.  A  grain  fin  et 
serré ,  mais  un  peu  soyeux.      • 

(5)  et  (6)  Pris  dans  le  même  barreau  de  fet 
cémenté,  mais  non  pas  corroyé;  (5)  est  de  la  sur- 
face, et  (6)  est  du  centre  de  la  barre.  Ce  fer  cé- 
menté sert,  employé  seul ,  à  la  fabrication  de  Tacier 
fondu  de  première  qualité. 

(7)  et  (8)  Acier  corroyé  de  bonne  qualité,  très- 
malléable  et  soudable ,  d'un  grain  fin  et  mêlé  de 
beaucoup  de  nerf. 

Les  produits  qui  suivent  viennent  de  l'usine 
d'acier  fondu  de  M.  Trinquet,  à  Saint-Etienne. 
Tous  ces  produits  contiennent  une  trace  de  cobalt 
et  de  nickel. 

^^^^^^  ACIER  FONDU.        ^^_^_^ 

(0  W  (3Î  (4)  (5)  (6) 

Carbone.   0,0371  0,0364  0,0356  0,0262  0,0298  0,0292 
SiUciom.   0,0013  0,0015  0,0003  0,0007  0,0007  0,0008 


DB   SAINT-âriENIlB   (lOQIE).  8^7 

(i)  Cet  acier,,  ainsi  que  les  n**  (2),  (4)i  (5) 
et  (6),  est  fait  avec  des  fers  de  TAriége.  Le  n*  (i) 
est  de  Tacier  qui  a  été  fondu  deux  fois  et  a  subi 
également  deux  cémentations.  Il  est  très-dur,  très- 
difficile  à  souder,  d'un  grain  extrêmement  serré; 
sert  pour  la  coutellerie  fine  et  les  instruments  de 
chirurgie,  sert  aussi  à  faire  le  crochet  à  polir  dans 
les  tours  ;  il  est  cassant. 

(2)  Un  peu  moins  dur  que  le  précédent ,  pres- 
que aussi  aifficile  h  souder;  sert  à  faire  la  coutel- 
lerie ordinaire,  les  burins  et  les  crochets  de  tour. 

(3)  Cet  acier  a  été  préparé  en  fondant  un  mé- 
lange de  fonte  et  de  fer  ;  il  est  très-dur  et  très-peu 
soudable. 

(4)  Très-malléable  ;  il  est  assez  facilement  sou- 
dable. On  l'emploie  exclusivement  pour  la  coutel- 
lerie ordinaire. 

(5)  !N*a  pas  toujours  identiquement  la  même 
composition  ;  sert  exclusivement  à  faire  les  limes. 

(6)  Très-malléable  et  assez  soudable  ;  sert  ex- 
clusivement à  faire  les  faux.  On  remarquera  que 
sa  composition  se  rapproche  beaucoup  de  celle  des 
n*'(i)  et  (2)  des  produits  de  MM.  Jackson,  les- 
quels servent  aussi  à  la  fabrication  des  faux. 

Nous  joignons  à  toutes  ces  analyses  la  composi- 
tion d'un  fer  carburé ,  que  Ton  appelle  ici  fonte 
de  recuite  ou  foute  malléable.  On  Tontient  en  don- 
nant, par  le  moulage,  à  la  fonte  la  forme  des 
objets  et  en  la  décarburant  ensuite  par  un  procédé 
particulier,  et ,  b  ce  qu'on  assure,  sans  la  fondre. 
Celte  composition  est  la  suivante  : 

Carbone.  . .  .      0,0054 
Silicium.  . .  .      0,004i 

De  toutes  les  analyses  précédentes,  il  semble 


r^Itfir  qtë  de  Vamèt  de  très^omie  c|uifilé  p«ut 
cotiteDiri  surtout  quénd  il  a  été  fi>Bda  ^  une  qaan» 
lité  de  carbone  notablement  plus  ^nde  qu'on 
n'avait  couluoie  de  l'admettre  jusqu'à  {présent  ^  an 
moiaa  pour  les  aciers  qui  n  ont  pas  été  fondus.  Au 
reste,  presque  tout  ee  carbone  âscè  l'état  de  oom-- 
binaison  ^  et  nous  n'en  avons  jamais  trouvé  qu'une 
trace  qui  ne  fût  pas  combinée t  quant  au  silicium, 
la  quantité  en  est  toujours  très-^laible. 

tMviux  ùB  1847.  (Extrait.) 

Lwnite  du  Piémont.  —  Ce  lignite  envoyé  par 
M.  Château-Vieux,  de  Turin,  vient  cîe  Nucetto 
(Piémont)  • 

Le  lignite  de  Nucetto ,  que  M.  le  professeur 
Sismonda ,  de  Turin ,  considère ,  quapt  à  sa  posi- 
tion géologique,  comme  l'équivalent  du  lignite 
d'Âiiën  Provence,  et  qui  lui  ressemble,  en  effet, 
quant  à  ses  caractères  minéralogiques  et  chimi- 
ques ,  est  à  éclat  inégal ,  mais  plutôt  terne  que 
brillant,  offrant  çà  et  là  des  veinules  plus  écla- 
tantes; brun  en  poussière,  mais  noir  en  masse, 
offrant  des  faces  de  cassure  inégales  et  conchoîdes, 
plus  dur  aue  la  houille  de  Saint-Etienne,  mais  se 
délitant  plus  facilement  à  l'air. 

On  n'y  remarque  pas  le  moindre  grain  pyri- 
teux,  et  cependant  il  contient  plus  de  soufre  que 
les  houilles  les  plus  pyriteuses  de  Saint-Etienne. 
En  y  dosant  le  soufre  et  le  fer,  on  remarque, 
comme  dans  les  lignites  de  Provence,  que  le  soufre 
est  en  excès  sur  le  fer,  d'où  M,  Diday  a  conclu 
que  le  soufre  devait  être  en  partie  libre  (natif) 
dans  le  lignite. 

Il  a  voulu  directement  vérifier  le  fait  en  traitant 


tm  peu  âe  lignite,  finement  pofpKjrris^,  Mt  tite 
solutioti  bouillante  et  concentrée  de  potasse  caus- 
tique,  et  une  autre  partie  par  uil  mélântte  d'al- 
cool et  d'éther  ;  mais  aucune  de  ces  deux  liqueurs 
n'a  enlevé  au  lignite  là  moindre  trace  de  soufre. 

Il  serait  donc  possible  que  le  soufre  tût  chimi- 
quement uni  au  combustiole,  et  que  cette  union 
intime  fût  en  partie  la  cause  de  cette  odeur  désa- 
gréable, si  caractéristique,  de  la  fumée  du  lignite. 

Le  lj«;nite  de  Nucetto  brûle  avec  flamme  tuli^i- 
neuse^Uongue  ;  il  ne  se  colle  ni  ne  se  déforme  pomt 
au  feu  y  et  tend  plutôt  à  se  fendiller. 

Par  une  calcination  brusque,  j'ai  obtenu  : 

Coke 0,482 (Gendres.  .      0,0S5 

Matières  volatiles.  .  .     0,518  (Charbon. .     0,4iY 


^     ■  i 


1,000  o,4as 

Le  coke  conàetve  Tapparence  du  liguite ,  quoi- 
que fendillé  dans  tous  les  sens. 
Soumis  à  une  distillation  lente ,  il  a  donné  : 

EaahygrométriqBeiKW.  0|tSO 

Eau  ammoniacale.  .  •  .  0,113|  *«3S^5^ÎS!**™^^^ 

Bttome.  . 0,071 

Coke. 0,511 

Gaz. 0,186 

1,000 

Le  bitume  est  brun-rougeàtré,  figé  à  la  tempé- 
rature ordinaire.  En  distillant  à  une  température 
rouge ,  on  obtient  de  !300  à  a5o  litres  de  gaz  par 
kilog.  ;  mais  le  gaz  brûle  avec  une  flamme  pAle  et 
une  odeur fortementsulfureuse  :  ilseraitdonc  diffi- 
cile à  épurer.  Le  lignite  renferme  en  effet  0,0^97 
de  soufre,  trois  fois  plus  que  les  bouilles  ordinaires 
de  Saint-Etienne. 


330  TRAVAUX  DU  LABORATOIRE  DE  SAINT-ÊTIENNE. 

Pour  pouvoir  étudier  les  propriétés  des  cendres, 
on  a  brûlé  quelques  kilos  de  lignite  dans  un  petit 
four  à  çrille;  le  résidu  était,  selon  la  température 
à  laquelle  il  avait  été  exposé ,  ou  fondu  et  agglo- 
méré en  un  véritable  mâchefer,  ou  pulvérulent  et 
d'une  nuance  blanche ,  rosée  et  brune.  Les  parties 
blanches  sont  essentiellement  formées  de  sulfates 
de  chaux,  d'alumine  et  de  fer,  mêlés  à  de  l'ar- 
gile. Les  parties  colorées  renferment  ces  mêmes 
sulfates  en  partie  décomposés;  enfin  les  parties 
fondues  (mâchefer)  sont  des  silicates  d'alumine, 
de  fer  et  de  chaux. 

Le  mélange  de  ces  diverses  parties ,  tel  qu'il  fut 
obtenu  dans  Te  four  à  grille,  a  donné  à  l'analyse: 

Siliice 0,220 

Sulfate  de  chaux 0,135 

Acide  salfuriqae  combiDé  à  une  partie) 

du  fer  et  de  l'alumine )      *''"*^ 

Peroxyde  de  fer 0,340 

Alumine 0,140 

Magnésie 0,065 

Alcalis,  eau,  acide  carbonique,  etc.  •        0,055 


mt 


1,000 
Dans  le  lignite,  avant  la  combustion,  il  n'y  a 
point  de  sulfates,  mais  seulement  des  carbonates 
de  chaux,  de  magnésie,  avec  de  l'argile  et  des 
pyrites  en  particules  microscopiques. 

Au  feu  de  forge ,  les  cendres  se  vitrifient  com- 
plètement et  sctnt  beaucoup  plus  fusibles  que  la 
plupart  des  cendres  de  houille. 

En  partant  de  lanalyse  des  cendres,  on  voit  que 
le  fer  suffirait  à  peine  nour  transformer  en  pyrites 
les  deux  tiers  du  soufre.  Il  se  pourrait  d'ailleurs 

au' une  partie  du  fer  se  trouvât  à  l'état  d'oxyde 
ans  l'argile. 


« 


NOTICE 

Sur  des  essais  de  traitement  de  cuivre  gris 
argentifère  par  s^oie  humide  ; 

Par  M.  6U£YMARDf  Ingteiear  en  chef  dei  minei ,  eo  retrait. 


Lorsque  je  visitai,  en  iSSg»  rétablissement  de 
M.  Pactode,  à  La  Motte,  près  Chambéry  (Savoie), 
cet  industriel  y  traitait  du  cuivre  gris  argentifère  par 
un  procédé  très-simple  c[ue  je  vais  faire  connaître. 

Le  minerai  était  tiré  d'un  filon  situé  dans  la 
montagne  de  Prestes^  au-dessus  de  la  Rochette, 
exploré  en  1 809  et  1810  par  la  direction  de  Técole 
des  mines  de  Moutiers,  et  repris  dans  ces  derniers 
temps  par  M.  Pactode.  La  seule  préparation  mé- 
canique qu'on  lui  fît  subir  était  un  triage  sar  la 
mine  après  un  cassage  à  la  main. 

Arrivé  h  Tusine,  le  minerai  était  broyé  sous  une 
meule  en  /on te,  et  passé  sur  un  crible  dont  les 
mailles  avaient  4  millimètres  de  côté. 

Le  sable  qui  passait  à  travers  le  crible  était  mé- 
langé avec  4  P-  o/o  de  sel  marin  pulvérisé ,  et  le 
mélange  grillé  dans  des  fours  à  réverbère. 

L'usine  de  La  Motte  renfermait  deux  fours  à 
réverbère  chauffés  avec  du  lignite  et  aboutissant  à 
une  m£me  chambre  de  condensation.  On  chargeait 
sur  la  sole  de  chaque  four  35o  kilogrammes  du 
mélange  ci-dessus  que  l'on  étendait  également  et 
dont  on  renouvelait  continuellement  la  surface 
avec  des  râbles  en  fer,  pour  opérer  un  grillage 
uniforme.  Chaque  opération  durait  8  heures,  de 
sorte  qu'on  passait  looo  kilogrammes  de  minerai, 
par  34  heures,  dans  chaque  four  à  réverbère. 
Tome  XI F,  i848.  a3 


332      TSAITEHEKT  DD  CUIVRE  GKIS  AKCSKTIViU 

Le  minerai  grillé  était  de  nouveau  mélangé 
avec  4  p-  o/o  de  t;el  maria ,  puis  arrosé  avec  une 
solution  de  protQsulfate  de  fer  marquant  3o*  k  \'h- 
réométre  de  Baume ,  et  soumis  à  un  nouveau  gril- 
lage identique  au  premier;  de  sorte  qu'en  résumé, 
avec  les  deux  Tours  fa  réverbère,  on  grillait,  par 
34  heures,  à  deux  reprises  successives,  environ 
1000  kilogrammes  de  minerai  brut. 

Le  but  de  ce  double  grillage  était  de  convertir 
l'argent  en  chlorure,  et  je  cuivre  en  sulfate. 

Oq  chai^eajt  ensuite  5oo  kilog.  de  minerai  grillé 
dans  une  tonne  d'une  capacité  de  S  mètres  cubes , 
mobile  autour  d'un  axe' horizontal ,  on  ajoutait 
de  l'eau  et  on  faisait  tourner  1/3  heure.  On  am 
rétait,  on  laissait  reposer,  et  on  soutirait  les  eaux 
claires  chargées  de  sulfate  de  cuivre,  dans  des 
caisses  remplies  de  ferraille.  On  obtenait,  daoi 
ces  caisses,  du  cuivre  de  cément  que  l'on  fondait 
dans  un  fourneau  k  manche  chauSë  au  coke ,  et 
une  lessive  de  sulfate  de  fer  que  l'on  évaporait 
jusqu'à  36  k  38*  de  faréomètre  et  qjj'ob  faisait 
cristalliser  pour  obtenir  de  la  eoijperose  verte  que 
l'on  livrait  au  commerce. 

On  ajoutait  de  nouveau  dans  la  tonne  de  l'eau 
aiguisée  par  un  peu  d'acide  sulfurique ,  on  la  fai- 
sait tourner  i/a  heure,  on  laissait  reposer,  et 
on  soutirait  les  eaus  claires.  Si  elles  étaient  faibles, 
«Des  étt)ient  emplo^^ées  en  place  d'eau  pure  pour 
lessiver  des  matières  neuves;  dans  le  cas  contraire, 
on  les  envoyait  dans  les  caisses  de  cémentation. 

Ce  lessivage  continué  de  la  même  manière  jus- 
qit'à  épuisement  complet  du  sulfate  de  cuivre  et 
têrniîné,Qn  ajoutait,  dans  la  tonne,  des  eaux  am- 
inQQi^oales  en  quantité  suffisante  pour  dissoudre 
tout  le  chlorure  d'argent  ;  cette  quantité  étiiit  d^ 


?AK  VPT?  ItVllIDlE.  333 

terrqiqée  d  avance  p^ir  uii  e9$^\  dqciniaiitiquç.  Qn 
faisait  tourner  pendant  upe  heure,  on  laissait  repo- 
ser, on  soutirait  leseaqx  p]qire3  dan^  une  grande 
çuvç  où  on  précipit^lit  Targept  sous  fprnpie  de  ]si^ 
melles  avec  de  la  tôle  hien  décapée.  On  Içs^ivait 
de  nouveau  ^  plusieurs  çi^'prisps  fiyec  de  l'eau  OP- 
djpaire;  la  première  e^u  était  conduite  dsins  la 
cuye  2|  précipitation,  qt  les  putresi  servaient >  QP 
y  flJQPtfint  de  lamoioniaqpe , ^g  d^s  lixiviatiQps 
peuves. 

hes  eau^  dont  QP  ^yait  précipi^  T^rgf  nt  par  le 
fer  contenaient  la  plus  grande  partie  de  T^ninich- 
niaque  à  l'état  de  sel  aipnqppiac  ;  op  les  conduisait 
dans  un  grand  cylindre  en  fopte  contepant  de  la 
cl^auz,  op  chaufiait,  et  op  condensait  l'amnioniar 
que  qui  se  dégageait  dans  up  appareil  de  Woolf 
formé  avec  des  bonbonnes  en  verre  ou  en  grès. 

L'essai  coniparatif  que  je  fils  du  minerai  bfut 
et  des  résidus  de  traiten^ent  qui  vient  d'être  in- 
diqué, m'^yant  dén^ontré  que  ces  derniers  rete? 
naient  encore  4o  p-  o/o  de  la  totalité  de  l'argent 
contenu  (|ans  le  miner£)i  brut,  j'écrivis  k  M,  ^^c- 
tode  pour  l'inviter  :  i"*  à  broyer  ses  minerais  beau- 
coup plus  fin  ;  2"*  à  ajouter  le  sel  m^pp  ep  disso- 
lution afin  40^^^^^^  ^^  mélange  plus  intime  ; 
3*"  à  pulvériser  le  produit  ^\x  premier  grillage» 
avapt  de  1^  pa^l^pg^i^  ^^^^  1^  solutiop  de  sel  marip 
et  de  sulfate  de  fer;  4''  enfin,  à  aug|[pepter  la  prQr 
portion  de  sel  marin  et  'k  la  porter  de  4  p*  o/o 
à  5  et  6  p.  o/o.    . 

Ces  prescriptions  bien  observées  par  M.  Pactode, 
donnèrent  ^le  bons  résultats ,  et  il  ne  resta  plus 
notabieoient  d'argept  dan§  les  résidus. 

4-y9Pt  eu  connaissance, en  |84^^  ^tin  nouveau 
proçaédé  d'extr^Ption  dp  l'argent  p^r  voie  humide 


334      TRAITEMENT  DO  CUIVBE  ORIS  ARGBRTIFiRB 

essayé  en  Amérique  et  sur  quelques  points  de 
rAllemagne ,  et  ayant  reçu  quelques  détails  sur 
ce  procédé  par  M.  Philips  Taylor,  de  Marseille , 
Se  les  transmis  à  M.  Saint-Martin ,  successeur  de 
M.  Paciode,  qui  en  fit  Tessai  sur  600  kil.  de  mi- 
nerai de  PresleSj  de  la  manière  suivante  : 

Les  600  kîl.  de  minerai  pulvérisé  furent  imbibés 
avec  une  solution  contenant  10  p.  0/0  ou  60  kil. 
de  sel  marin,  puis  grillés  comme  précédemment  au 
four  à  réverbère.  Le  grillage  dura  quinze  heures.  La 
matière  grillée  fut  lessivée  comme  ci-dessus  pour 
enlever  le  sulfate  de  cuivre.  Le  résidu  fut  dessé- 
ché sur  la  Sole  du  four  à  réverbère  et  amené  au 
rouge-sombre  naissant,  puis  jeté  dans  une  grande 
cuve  contenant  une  dissolution  saturée  de  sel  ma- 
rin à  une  température  de  60  à8o%el  aiguisée  avec 
un  peu  d'acide  sulfurique.  On  brassa ,  on  laissa 
reposer,  puis  on  décanta.  On  fit  trois  autres  les- 
sivages avec  une  solution  concentrée  de  sel  marin 
à  la  température  de8o%  et  un  cinquième  lessivage 
avec  de  1  eau  ordinaire.  Les  eaux  des  deux  premiers 
lessivages  furent  reçues  dans  une  cuve  où  l'on  pré- 
cipita l'argent  par  du  cuivre  métallique.  Lesautres 
eauX|  trop  pauvres,  furent  mises  de  côté  pour  de 
nouvelles  opérations.  L'essai  a  montré  que  les  ré- 
sidus étaient  bien  épuisés  et  ne  renfermaient  plus 
que  pour  1  fr.  So,  soit  7  grammes  environ  d'ar- 
gent aux  100  kil. 


Note  de  M.  Ehelmen.  —  Les  produits  du 
traitement  des  cuivres  gris  argentifères  parla  mé- 
thode Pactode,  rapportés  à  Paris  par  Kf.Pache, 
ont  été  essayés,  il  y  a  quelques  années,  dans  le  la- 


PAR    VOIE   HUMIDE.  335 

boratoîre  de  Fëcole  des  mines,  par  M.  Finspecteur 
général  des  mines  Bertkier. 

I.  Le  schlich  brut,  mélangé  de  sel  marin 
ayant  le  grillage^  a  donné  o,33  de  matte  avec  le 
borax.  Il  contenait  0,00170  d'argent. 

a.  Le  mèmescblicb ,  grillé  et  prêt  à  être  soumis 
au  lessivage  pour  enlever  le  sulfate  de  cuivre , .  a 
donné  0,00180  d'argent. 

3.  Le  minerai  précédent^lavé,  renfermaito^ooi  00 
d'argent. 

4.  Le  même,  grillé  de  nouveau  avec  4  p-  0/0  de 
sel  marin,  renfermait  0,001^0  d'argent.  L  ammo- 
niaque a  enlevé  à  cette  matière  o,ooo85  d'argent, 
et  le  produit  du  traitement  par  les  eaux  ammo- 
niacales renfermait  encore  o,ooo4o  d'argent. 

Le  lessivage  à  l'eau  du  minerai  (2)  adonné  a4 
p.  0/0  de  sels  solubles  contenant  : 

Oxyde  de  cuivre.  •....•.      6,4 

Acide  sulfuriqae 9,3 

Chlore 0,5 

Eau  et  sonde 7,8 

•  ■««_^^_« 

24,0 

L'argent  de  cémentation  renfermait  : 

Argent 0,25 

Hydrate  do  fer 0,15     . 

Sulfate  de  chaax 0,60 

1,00 


•m 


Note  de  la  rédaction.  Le  procédé  indiqué  en 
dernier  lieu  par  M.  Gueymard  a  été  acheté,  il  j 
a  quelques  années,  par  la  compagnie  de  l'usine 
d'amalgamation  de  Gotte8-Belobnung(Mansfeld) , 


336      TRAITEMENT  DU  CUIVRE  GRIS  âRGENTIFèaB 

à  M.  Augustin)  d'Halberstadt ,  pour  la  somme  de 
So.ooo  thalers,  soit  187.500  fr.  Dans  les  essais 
faits  à  cette  époque  j  on  reconnut  tjùe  pdut  la 
chloruration ,  il  n'était  nullement  indispeiisable 
d'opérer  préalablement  le  mélange  intimé  du  sel 
marin  avec  la  matière  à  chlorurer,  et  que  le  char- 
gement sur  la  sole  du  mélange  tout  préparé  dour 
nait  lieu  inutilement  à  une  consommation  de  sel 
marin  double,  triple,  et  mémie  quelquefob  sextu- 
ple de  celle  nécessaire,  comme  nous  le  verrons  ci- 
après. 

Voici,  d'après  le5  renseignements  qui  nous  ont 
été  communiqués  par  M.  Pache ,  qui  se  trouvait  à 
Gottes^Belohnung ,  eu  juin  i845,  au  moment  où 
Ton  essayait  le  procédé  Augustin  sur  une  quantité 
de  lo.ooô  quintaux  de  màtte  de  cuivre  argenti- 
fère, comment  on  procédait  : 

On  grille  d'abord  la  matte  à  l'ancien  four  hon- 
grois à  deux  soles  sUpefpbsées  et  on  là  pulvérise 
ensuite. 

Quatrequintaùxde'mattègriirééetpulvériséesont 
chargés  sur  la  sole  supérieure  du  four  de  grillage; 
après  4heiit'és  de  brassageavec  un  râble,  on  les  fait 
tomber  sur  la  sole  inférieure,  exposée  à  une  plus 
forte  chaleur,  où  la  matière  est  soumise  à  un  bras- 
sageetàuntournagecontinusàlaspadellejondonne 
un  coup  de  feu  à  la  fin  du  grillage  ^  3  heures  après 
le  chargettieht  sur  la  deuxième  sole  ^  du  7  heures 
après  le  conâmencement  de  l'opération,  on  ajoute 
I  1/3  ou  au  plus  2  p.  0/0  de  sel  marin  sec,  soit^àS 
livres  de  sel,  et  on  brasse  pendant  une  heure,  puis 
ôh  fait  tottiber  la  hibtlére  détas  un  chîeû  ed  tôle, 
pour  l'emporter  darisrateliei*  de  lesiivûge. 

On  Voit  donc  ^li'ici  ôb  ne  prbcèdfe  à  la  chlorti- 
ratiôh  qtië  hrsiqaé  \è  gvUlagé  à  éVi  p6)ïs^  à  ies 


PAt(  ToiB  Humide.  337 

demièreb  Hmitès ,  que  le  sél  est  chargé  sur  là  sblé  à 
i*ëlal  6ec,  ét^u  ou  n  feu  emploiequfe  i  î/2  à  2  p.  o/b 
tio  lieu  de  ! ô  à  1 2  p.  b/o  femployéd  Ibrs  du  tnélatige 
préalable  à  l'état  dé  dissolutibn. 

Lèd  ttiatîêt^^  ehlôl  urées  sotit  soU taises  à  froid 
6^  Uti  lèssitagé  rhéthodîque  fait  avec  une  dissolu- 
Iteft  satliréé  de  Sël  taàrin^  et  l'argeut  lest  précipité 
de  cette  dissolution  par  du  cuivfe  taétallique. 

M.  de  Zler^ogel ,  directeur  deTusinë  deGottes- 
Belohbùng,  a  proposé  un  mode  dé  traitelmetit 
encbre  plus  àiHiple>  qui  était  également  en  essai 
i»i  1845,  feUf  Une  quantité  de  10.000  auîntaul[  de 
niàltl^  de  Cuivre  argentifère,  lorsquil  reçut  la 
tlsitè  de  M.  Paché. 

Ce  procédé  qui,  suivant  M.  Eiervogel ,  présente 
Mée  grdtade  écononlie  sut  le  précédent ,  consiste  à 
ebûdtlite  le  grillage  de  là  mâtte  de  culVre ,  tons 
«mcuûe  additibû ,  de  rilâttiêrfe  à  transformer  en 
sulfate  la  totalité  de  l'atgetit,  à  dissoudre  \e^  sul- 
ftiltès  d'argent  fet  de  cuivre  par  Un  lavage  métho*- 
dique  à  TeâU  bouillante  y  et  à  précipiter  successive- 
ment l'argeiit  par  du  cuivré  Unétailique ,  puis  le 
cuître  par  du  fer  métallique.  Il  pourrait  y  avoir 
Avantage  à  appauvrir  les  résidus  en  les  grillant 
de  nouveau  aveé  addition  dé  sulftite  de  fer. 

Le.  sulftite  d^ar^nt  étant  beaucoup  plus  ^luMe 
ûàM  Teàu  que  le  chlorure  d'argent  dan*  le  sel 
«i;airin ,  on  n  beaucoup  moins  de  liqueurs  et  de 
matériel  d'exploitation  que  dans  le  prbcédé  Augu^ 
tin;  la  Seul^  difficulté  est  la  conduite  du  grillage, 
qui  doit  transformer  tout  le  cuivre  en  sulfate  et 
en  oxyde.  Ce  procédé  peut  très-bien  s'appliquer  à 
tous  les  minerais  de  cuivre  argentifères,  et  semble 
indiquer  que  lorsqu'on  cherche  d'abord  à  enlever 
le  sulfate  de  cuivre  comme  dans  le  procédé  Factode 


338      TRAITEMENT  DU  GUIYRB  GRIS  ARGltNTIFÈRB 

et  le  procédé  Augustin,  tel  qu'il  a  été  appliqué  k 
Tusine  de  La  Moite ,  il  est  probable  qu  il  se  forme 
une  certaine  proportion  de  sulfate  d'argent  solu« 
ble  dans  Teau  pure  ou  acidulée  par  l'acide  sulfu- 
rique,  qui  est  ensuite  précipité  avec  le  cuivre  par  le 
fer,  et  qu'il  conviendrait  de  précipiter  d'abord 
par  du  cuivre  métallique  les  eaux  de  lessivage 
chargées  de  sulfate  de  cuivre. 

Avant  de  terminer  cette  note,  nons  dirons  qu'il 
résulte  d'expériences  très*suivies  faites  sur  l'amal- 
gamation ordinaire  (méthode  saxonne)  par  le  di- 
recteur de  l'usine  impériale  de  Joachimsthal  (Bo- 
hême), que  l'on  peut  obtenir  une  notable  écono- 
mie sur  Je  mercure,  et  appauvrir  davantage  les 
résidus,  en  tournant  d'abora  sans  mercure  et  avec 
du  fer  seulement  pendant  la  à  1 6  heures.  On 
donne  une  vitesse  un  peu  plus  grande ,  et  on  peut 
sans  crainte  atteindre  une  température,  dans  les 
tonnes,  supérieure  à  celle  que  l'on  obtient  ordi- 
nairement. De  cette  manière ,  au  lieu  d'opérer  la 
réduction  du  chlorure  d'argent  par  le  mercure, 
d'où  résulte  une  perte  en  chlorure  de  mercure , 
on  l'opère  en  entier  par  le  fer;  on  ajoute  alors  le 
mercure  pour  dissoudre  l'argent  réduit,  et 
après  deux  heures  au  plus  l'anaalgamation  est 
complète ,  de  sorte  qu'y  compris  le  temps  néces- 
saire pour  rassembler  l'amalgame ,  le  mercure  ne 
reste  pas  plus  de  quatre  heures  dans  les  tonnes , 
et  on  en  perd  beaucoup  moins. 

P.  D. 


MÉMOIRfi 

« 

Sut  la  géologie  et  T exploitation  des  mines  de 
houille  de  la  Grand^ -Combe  {Gard). 

Par  M.  GALLON,  togénieur  des  mines. 


Je  me  propose,  dans  ce  travail,  de  donner  un       objei 
aperçu  de  la  constitution  géologique  de  la  partie^*  *  méniolrt. 
du  terrain  houiller  d'Alais ,  eiploitée  en  ce  mo- 
ment par  la  compagnie  des  mines  de  la  Grand'- 
Combe  et  dés  chemins  de  fer  du  Gard,  et  une 
description  détaillée  de  Tétat  actuel  des  exploita-* 
tions,  ainsi  que  de  Vensemble  des  travaux  damé- . 
sagement  aujourd'hui  en  cours  d'éxecution. 

Je  pense  que  cette  description,  d'un  ensemble 
de  travaux  conçu  sur  une  grande  échelle,  en  rap- 
port avec  les  ressources  dune  compagnie  puis- 
sante, ne  sera  pas  sans  intérêt  pour  le  mineur  de 
profession,  et  tous  les  ingénieurs  partageront  sans 
doute  cette  pensée,  lorsque  j'ajouterai  que  le  plan 
général  de  cet  ensemble  a  été  étudié  sous  la  haute 
direction  de  MM.  Combes  et  Juncker. 

PREMIÈRE  PARTIE. 

BBSCRtPTION   DU  TERRAIN  HOUILLER  DE  PORTES. 

Les  principales  mines  de  houille,  exploitées  Cireonseripiion 
par  la  compagnie  de  la  Grand'-Combe ,  se  trou-jj^***"*"****^' 
vent  dans  la  région  Sud  du  bassin  houiller  du 
Gard ,  désignée,  par  MM.  Dufrénoy  et  Éiie  de 
Beaumont,  sous  le  nom  de  bassin  d'Alais,  et  sont 
concentrées  dans  la  partie  décrite  sous  le  nom  de 
terrain  houiller  de  Portes^  du  nom  du  village  qui 


S^e  eSOCOGIBBT  buloitatioit 

en  occupe  à  peu  près  le  centre  (voir  PL  f^I  et 
PI.  Fil,  f g.  i). 

Le  terrain  houiller  j  est  à  découvert,  depuis Ife 
Martinet-Neuf  au  Nottl  jusque  vers  la  Pise  au  Sud, 
sur  une  longueur  de  9.600  mètres,  et  depuis  le 
vallat  des  Luittittières  jusqu'au  Pradel,  de  l'Ouest 
à  FEst,  sur  une  largeur  variable  d'environ 
4*000  mètres. 

De  la  Lëvede  hu  Pradel,  en  passant  par  lé  Mar- 
tidet-Nebfy  il  s'appuie  partout  sur  le  tei'rain  ancieil 
des  Gévennes ,  formé  dans  toute  cette  région  d'nfl 
schiste  talqueux  qui  s'étend  k  de  grandes  distances 
au  JN^ord  et  à  l'Ouest^ 

De  la  Lévâde  au  Pradel,  en  pateant  par  là 
Grand^-Combe,  le  teirrain  houiller  est  recouvert 
par  des  formaliohs  plus  récentles.  La  base  en  à  été 
désignée^  par  MM*  DufrénOy  et  Élie  de  Beaumdnt, 
sous  le  ûbm  dé  grès  inférieur  du  lias;  tiiais 
M,  E.  Dumas ^  de  Sonâmières,  a  été  conduit,  Mir 
ses  études  pour  la  confection  de  la  carte  géblo-^ 
gique  du  Gard^  à  classer  ce  terrain  dans  le  triad« 
sans  toutefois  'déterminer  jusqu'à  présent  Télttgë 
auqud  il  doit  appartenir. 

En  Tabsencë  de  fossiles  earabtéHstiqttM  ^  lés 
raisons  qui  ont  déterminé  ce  géologue  sont  d'a- 
bord l'isolement  et  la  ^ositibh  élevée  de  différents 
lambeaux  de  ce  terrain ,  qui  montrent  »  entre  lui 
et  le  terrain  jurassique  qui  lui  succède ,  une  cer- 
niû^  indépendance  ;  ))Ui's  mielques  éièltiples  de 
dismrdftnc^  de  stratification  bied  n^tte  6ût  dîvërâ 
poirttt  ehttlB  cfeis  deûk  fortaatiOiis.  Toutefois,  sut 
c*lnl  Iqbi  bo\is  occupfe,  entre  h  Levadè  et  le  rrà- 
tW^,  t^itè  tliscordâôcé  n'eit  pas  feensible.  Elle  est, 
au  tontrttire ,  tomblète  )ôntk*e  l'ensëmblê  de  ces 
mtÉm  Mcfentd  éi  le  HerfkiA  hoûillfer.  Tkbdis  que 


DES   HODILLÊRES    DE   LA   GAAND^-CÔMBE.        34i 

celui-ci  est  fortement  contourné  sur  plusieurs 
points,  notamment  à  la  Grand'-Combe^  ceux-là 
plongent  à  peu  près  uniformément  vers  lé  Sud- 
Sud-Esty  sans  être  aucunement  âtfectéà  paf  les 
mouvements  considérables  qui  ont  bouleveï-sé  lé 
terrain  houîUer,  ainsi  que  je  le  dirai  plUs  bas. 

Le  tért-ain  houiller  de  Porteà  se  rattache  h  celui 
de  Bessèges ,  par  une  bande  étroite  contoUt'ildnt 
le  massif  tal(|uéux  du  Rouvergne^  qbi  fbrme  Une 
espèce  de  promontoire  d'environ  9  à  lo  kilomè- 
tres de  longueuk*,  qui  se  détache  dans  la  direction 
Sud  i/4  Sud-Est  de  la  région  talqueUse  sur  la- 
quelle repose  le  terrain  hobiliër. 

Dans  la  partie  qui  nous  occupe,  Tënsemblé  dé  SobdiTbtondo 
ce  terrain  présente  detkx  grâtidà  étageâ  coknfïo^ésen'deux  élagei. 
chacun  d'une  partie  stérile  formée  de  foouditigue 
ou  de  gros  grès  avec  quelques  assises  de  grès  fin 
ou  même  de  schiste,  et  d'une  zone  carbonitèt^e  où 
les  roches  stériles  sont  principalement  dès  grèb  et 
des  schistes. 

L'etagainférieur  commence  vers  l*Oilèstpatun^*W  iuttrienr. 
puissant  système  de  poudingue  à  galets  de  schistes 
talqueut  et  de  quarts  blanc-^aitëlix,  rëltnià  par  un 
ciment  argileux  jauhe  ou  rouge. 

En  s)s  rapprochâbt  de  k  limité  de  là  FortHatiôn, 
les  galets  deviennent  de  plus  éU  plud  anguleuse,  tk 
finissent  par  pateër  à  utl  conglomérat  si  ]péU  W^ 
manié  par  les  eaux,  qu'on  a  souvent  peine  â  tra- 
cer l'a  limite  précise  qui  le  sépare  du  terraîh 
schisteux  sut*  lequel  il  repose.  Lh  puiissantè  dé 
celte  partie  Stérile  est  trèfe-variablé  et  débasse  tët^- 
taiheaient  2t)0  mètres  sur  beaucoup  de  poihts. 

Jje  long  de  la  limite  orientale,  cette  partie  6té-' 
rilé  est,  au  contraire,  ttès-bible,  ou  cUêmêdiâ^a- 
rait  tenûènsnletit,  6oit  i}ue  lé  dépôt  ^\ï  tliminûé 


34^  GÉOLOGIE    ET    EXPLOITATION 

réellement  d'épaisseur,  soit  plutôt  que  les  assises 
inférieures  du  terrain  viennent  butter  sans  af- 
fleurer contre  le  massif  du  Rouvergne. 
Zonecharboo-     ^^  zonc  charbonneuse  qui  couronne  Tétage  in- 
neuse  de  TéUgeférieur  comprend  les  couches  exploitées  à  la  Le- 
^^*         Yade  et  sur  la  rive  droite  du  Vallat  de  la  Grand'- 
Combe,  dans  la  montagne  de  la  forêt  d'Abilon. 

L'identité  des  couches  exploitées  sur  ces  deux 
points  a  été  longtemps  en  question.  On  se  fondait 
principalement,  pour  la  nier,  sur  les  différences 
dans  la  puissance  et  le  nombre  des  couches  ex- 
ploitées aux  mines  Mourié  et  Roux  de  la  Levade, 
et  aux  mines  Abilon,  Luce,  Ricard  et  Fournier  de 
la  Grand'- Cbmbe. 

Quant  au  nombre  des  couches ,  il  est  réellement 
le  même  de  part  et  d'autre ,  ainsi  que  me  l'ont 
montré  des  travaux  récents  ayant  pour  but  de  re- 
chercher les  petites  couches  qui ,  dans  ïa  supposi- 
tion de  l'identité  des  deux  systèmes,  devaient 
exister  à  la  Grand'-Combe  au-dessus  des  couches 
anciennement  exploitées. 

Les  deux  couches  les  plus  puissantes  occupent 
sur  l'un  et  l'autre  point  la  même  position.  Ce  sont, 
de  çart  et  d'autre,  la  première  et  la  troisième. 

Ln  outre,  au  milieu  de  grandes  variations,  on 
trouve  quelques  traits  tie  ressemblance  dans  la 
qualité  des  charbons  et  même  dans  le  détail  de  la 
structure  des  couches  ;  par  exemple ,  en  compa- 
rant la  LevadeetlaGrand'-Beaume,  on  voit  que 
la  Minette  et  les,  2  mètres  de  rocher  de  la  pre- 
mière sont  assez  bien  représentés  par  la  ficbailie 
et  par  le  rocher  d'un  mètre  dans  la  seconde  (voir 
la  coupe). 

On  peut  encore  ajouter  d'autres  raisons  :  ainsi, 
en  jetant  un  coup  d'œil  sur  trois  coupes  prises , 


DES   HOUILLÈRES   DE   LA   GRAND^-COMBB.        343 

une  dans  le  Yallat  d.e  la  Grand'-Combey  une  autre 
à  la  Levade  et  la  troisième  sur  un  point  intermé- 
diaire dans  le  ravin  de  Trescol  (PL  f^IJ ^  fig.  a, 
3et  4)>  et  on  reconnaît  quecelle-ci  forme  un  passage 
entre  les  deux  premières,  sinon  quanta  l'épaisseur 
des  couches,  au  moins  quant  à  celle  des  bancs  sté- 
riles qui  les  séparent ,  épaisseur  qui  va  en  dimi- 
nuant graduellement ,  de  la  Grand'-Combe  vers 
la  Levade. 

Les  travaux  de  la  mine  d'Abilon  ne  sont  plus 
aujourd'hui  qu'à  5oo  ou  600  mètres  de  ceux  de 
Tancienne  mine  de  Trescol ,  et  déjà  la  diminution 
de  puissance  qui  se  fait  sentir  dans  la  couche  d'A- 
bilon  à  mesure  qu'on  s'éloigne  du  Yallat  de  la 
Grand'-Combe,  sfinsi  que  la  cote  des  travaux  dans 
les  deux  mines,  sont  en  faveur  du  système  qui 
tend  à  regarder  ces  deux  mines  comme  établies, 
sur  la  même  couche. 

Jajoule  enfin  (ce  qui  est  décisif)  que  l'on  ne 
trou  ve  aucune  trace  du  système  delà  Grand'-Gombe 
au-dessus  ou  au-dessous  de  celui  delà  Levade ,  ni 
aucune  trace  de  celui-ci  au-dessus  du  premier,  et 
qu'il  est  bien  plus  naturel  d'admettre  d'un  point 
à  l'autre  une  simple  variation  de  puissance  des 
couches  que  leur  disparition  complète. 

Ainsi,  selon  moi,  l'identité  des  couches  des 
deux  systèmes  ne  saurait  être  mise  en  doute. 

La  coupe  sur  les  trois  points  ci-dessus  est  exac« 
tement  la  suivante,  en  allant  de  haut  en  bas. 


344  GÉOLOGIE    ET    EXfLQTT^T^W 

La  forêt  aAhilon  {FaHat  de  la  Grande -Combe),  (fig-^)- 


S 

8 
8 

1 

e 


6 
5 

4 


)<OVS 

dei  ooaehes 

et  de  lenri  rabdlrUioiu. 


Sans  désignation 

Mlpeup  iiipérieur^  d^bilpn 
Sai^d^ijgn^iioii 


La  Garde. 
Schiste. .  . 
Sous-garde 
Sct>i8te. .  . 
Houille. . . 

dAbilon.  \schisie... 
i  Houille. . . 
I  Schiste.  .  . 
I  Sous-cave. 
I  Schiste. .  . 
^  murde.  . 

Minette  inférieure  d'Âbilon. 

iffsn*tt«  f  Schiste. .  . 
Ilioette.  J  H^miie 

b*n«-  jschistS::: 

I  Houille. .  . 
Schiste. .  . 
Houille. . . 
Schiste. .  . 
Houille. .  . 

Sopille. . . 
ouille. .  . 
iSchlsl^. .. 

Bane    /  fiouilte 

iiifér.  1  Schiste. .  . 
Houille. .  . 
Schiste. .  . 
BAurde. . . 


B 

D 

I 

a 
S 


des 

bSQCS 

de 
chtilioa. 


m. 
1,00 

0,S$ 

0,20 

0,S5 

0,60 

0,35 

0,80 


2,1S 

0,09 

0,80 

0,85 

0,80 

0.30 
0,50 

0,45 

1,83 

0,40 


m. 

0,31 

i.3q 

0,51 


3,75 


0,95 


8,18 


15,00 


haifÊKiûtstnmdbm. 


ÉPAISSSUK 

des 

bancs  de  roQ^r 

compris 

dans 

les  covcbfs. 


m. 
0,20 
0,04 
/),I0 
0,04' 
P,20 
0,20 


0,10 

3,00 
0,30 

0,35 
0,06 


0,01 
0,04 
0,10 


n. 
0,80 


•,60 


0,15 


3,79 


"M 


f%       If 


e 

i 


0,31  > 

j   3.50 

1|00    I 

{   6,50 

0,11    ( 


38,08 


4,35 


4,50 


1,10 


31,50 


10,97 


3,84    18,84 
l 


B^oineor  totale  da  oiitAae. 


BBBm 


74,00 


18,84 


«.M 


DBS  HPïjnjLÈKB?  PB   lt\  ÇP^UP^ÇOMBE. 


^^ 


•    -    •    • 


346 


e 

e 


6 
5 

4 


3 


GÉOLOGIE  ET   EXPLOITATIOIT 

Lu  Uvade  {rallat  de  la  Tronche) ,  (fif(.  3). 


MOUS 


dw  ooiiohM 


•I  de  toon  fubdlTliioiii. 


Minelle 

Les  Cinq-Pani.  .  .  . 
Les  Tfois-Mâcboires. 


Houille. 
Schiste. 
Hoaille. 
Schiste. 
La  Troache. /Hoaille. 
Scbiste. 
Hoaille. 
Schiste. 
Hoaille. 


Le  Lard. 


Ficbailleoaa- 
saille 

Grés  schis- 
teux  


ULeiade  )»•"»»•• 
oa        /  Schiste. 

'Schiste. 
Hoaille. 
Schiste. 
Hoaille. 


aPAMSBOa 

dat 

bancs 

da 

chatbOB. 


0,50 
1,25 
1,00 


0,25 
0,17 
0,47 
0,16 
0,25 


1,30 


0,50 


1|50    1 

0,30 

0,50     i   ^»^ 

1,00 

0,20     i 


iPAittioa 
des 

baaei  de  rocher 

aompris 

dans 

lescooebes. 


0,06 


0.06 


0,04 


0,04 


8,05 


1,00 
0,10 
0,10 
0,15 


3  8 
I  8 


0,50 


0,20 


0,50 
1,25 


i 


s  8 


3,W 


1,50    '. 


te^M 


1,50 


2,25 


0,50 


23,50 


1,35 


I4,SI 


2,%5 


10,10 


Roport  dof  couches. 


ËptisMar  totale  da  sjitéme. 


BMHM^H 


46,50 


10,10 


56,60 


DES    HOUILLÈRES    DE   LA   GRAND^-GOMBE.        347 

La  zone  charbonneuse  de  Fétage  inférieur  peut 
être  suivie  du  côté  de  l'Ouest ,  à  partir  de  la  Le- 
vade ,  en  remontant  le  vallat  des  Luminières. 
L'affleurement  de  la  couche  de  la  Levade  est  r&- 
connaissable,  sur  plus  de  i  .200  mètres  de  longueur, 
par  des  traces  d  anciennes  attaques  faites  sur  les  af- 
fleurements. On  retrouve  des  indices  d'affleure- 
ments sur  le  chemin  qui  va  des  Luminières  à  la 
Grouzette ,  puis  sur  la  route  nationale  de  Ntmes  à 
Moulins  ;  et  enfin  dans  le  vallat  de  Broussoux,  qui 
descend  de  Portes  au  Martinet-Neuf. 

En  revenant  du  Nord  au  Sud  ,  du  côté  de  la  li- 
mite Elst,  on  retrouve  encore  des  affleurements  à 
Cornas ,  près  des  Masses ,  puis  dans  la  concession 
de  Comberedoude  à  la  mine  Sainte-Barbe,  où 
l'on  exploite  quatre  petites  couches  de  o^'yôo , 
I  métré,  l'^^So  et  o^^^So,  qui  ne  sont  probablement 
que  la  partie  supérieure  du  système ,  à  moins  que 
(ce  qui  n'est  pas  impossible)  ces  couches  n'appar- 
tiennent à  la  partie  regardée  comme  stérile  Je  l'é- 
tage supérieur,  et  ne  correspondent  aux  filets 
charbonneux  que  l'on  observe  dans  le  ravin  de  la 
Trouche ,  ainsi  qu'il  est  dit  plus  bas. 

Plus  loin  encore ,  des  affleurements  se  montrent 
aux  Planes  et  sur  plusieurs  points,  entre  les  Planes 
et  le  Pradel ,  et  au  Pradel  même. 

Sur  ce  développement ,  d'environ  18  kilomètres 
de  longueur  totale  ,  la  coupe  ,  qui  diffère  déjà  si 
notablement  de  la  Grand'-Combe  à  la  Levade,  pré- 
sente encore  des  variations  bien  plus  considéra- 
bles. Ainsi ,  sur  le  point  le  plus  éloigné  de  la  forêt 
d'Abilon ,  dans  le  vallat  de  Broussoux ,  au  lieu  dit 
la  Bouvière,  la  coupe  est  à  peu  près  la  suivante,  à 

Ertirdela  couche  Je  Champclauson ,  dontjepar- 
ni  tout  à  Theure,  et  qu'on  ne  peut  méconnaitre. 
Tome  XI Fy  1848.  ^4 


348  OlOLOaiE    ET    ISPLOITATIOll 

Alternances  de  schiste?  et  de  grès  semblables  i  ceoz  n. 

qaiei:tsleDtdansleTallatdelaTroacbe,eavirOD  200,00 

3*  coDche  de  houille 0,50 

Alternances  de  grès  et  de  schistes,  environ.  .  .  .  4Q,D0 

9"  coache  de  houille 0,H 

Schistes  noirs bltamineusaTeonombreazrogDODi 

defercarbonalé  surenvimnlS  màlMs 15,00 

I"  coocbe  de  honille  lormée  de  la  BseoesBioa  mi- 

note ,  de  lits  de  hoailla  e|  de  roches  • 

Honille 'o,80\ 

Schistes 1)00 1 

BouiUe O.esl 

Scbittes l.Ool      950 

Honille 0,30f         * 

Pais  anccession   de  plnsienrs  baooa  d«  l 

honille  et  de  schistes,  environ.  ■  •  .  $,00  { 

Honille 0,3s/ 

Total 265,80 

dont  ôS^iSo  pour  l'épaisseur  de  la  zooe  carbooi* 
ftre. 

Dans  cette  coupe,  qui  n'est  qu'assez  grossière- 
ment approximative ,  les  aoo  mètres  de  grès  et  de 
schistes  sont  la  partie  stérile  de  l'étage  supérieur. 

La  couche  a*  3  parait  représenter  les  trois  pe* 
tites  couches  supérieures  de  la  forêt  d'AbitoD  ;  b 
couche  n*  3  serait  la  couche  d'Âbilon,  et  la  couche 
n'  I  représenterait  la  Graod'-Beaunie. 

Quoique  cette  coupe  diffère  essentiellemsat  de 
celle»  de  la  Levade  et  de  la  Grand'-Gombe ,  je 
pense  qu'une  distance  de  7  à  8  kilomètres  est  sofll- 
■ante  pour  rendre  compte  de  la  différence.  D'ail- 
leurs les  eoucbes  de  la  Rouvière  sont  trèt-ândem- 
meoL  comme  celles  de  la  Levade  et  de  la  Sot^ 
d'AbaoD,iDféri«irwàlngwttdacoi«hedeGha»p- 


DES   HCroitliàUfiS  M   la   6IlAIfD***€K>MBB.        349 

dausoD ,  et  Bi  Ton  ne  veut  pas  admettre  l'identité, 
il  faut  absolument  admettre  quelque  chose  de 
moins  naturel,  savoir  que  le  système  de  la  Rou- 
vîére  a  disparu  complètement  à  la  Levade ,  et  celui 
de  la  Levade  à  la  Rouvière  ;  car,  sur  l'un  et  l'autre 
point,  le  terrain  est  assez  à  découvert  pour  qu'un 
système  de  couches  ne  puisse  pas  échapper  à  une 
observation  attentive. 

L'étage  supérieur  du  terraip  houiller  repose  ,  Étage lopérieor. 
sans  aucune  discordance  observée  de  stratificatioti, 
sur  la  zone  charbonneuse  qui  vient  d'être  décrite. 

La  partie  stérile  se  compose  généralement  de 
schistes  et  ^e  grès  h  grains  fins  ou  moyens.  Néan- 
moins, sur  le  bord  oriental  du  bassin  et  particuliè- 
rement vers  les  Planes  et  vers  Cessons ,  certaines 
assises  de  grés  peuvent  être  considérées  comme  de 
véritables  poudingues  ;  mais  ces  poudingues  n'ont 
ni  le  même  développement  en  puissance ,  ni  la 
même  grosseur  d'éléments  que  dans  le  système  in- 
férieur. On  peut  subdiviser  cette  zone  stérile  en 
trois  étages,  terminés  chacun  par  une  puissante 
assise  de  grès  à  gros  grains ,  qui  résistent  à  la  dé- 
nudation ,  et  forment  à  la  surface  du  terrain  au- 
tant de  corniches  ou  crêtes  saillantes  qui  permet- 
tent très-facilement  d'embrasser  d'un  coup  d'œil 
l'allure  qu'affecte  la  stratification  du  terrain. 

£lles  sont  très^nettemënt  accusées  dans  les  val- 
lats  de  la  Grand'-Gombe ,  de  la  Trouche  9  des  Lu- 
miniéres  et  de  la  Pinède,  et  on  en  retrouve  des 
traces  sensibles  dans  le  vallat  de  Broussoux.  L'é- 
paisseur totale  de  cette  2one  stérile  parait  atteindre 
son  maximum  dans  le  vallat  de  la  Trouche  à 
Champclauson  ;  on  peut  l'y  évaluer  à  260  mètres , 
en  kl  mesurant  perpendiculairement  à  la  stratifi- 
cation. 


• 


350  GÉOLOGIE   ET   EXPLOITATIOIC 

Cette  zone  n'est  pas  absolument  stérile.  On 
connaît  dans  le  ravin  de  la  Trouche  les  affleu- 
remcnts  de  cinq  filets  de  charbon  schisteux  inex- 
ploitables,  et  des  assises  où  il  existe  des  rognons 
nombreux  de  fer  carbonate.  Ces  mêmes  rognons 
se  trouvent  assez  abondamment  au  Nord-Est  du 
bassin  entre  les  Masses  et  le  Martinet-Neuf. 
MinejMte  fer  C'est  également  dans  cette  même  zonequ  existe, 
'associé  à  une  couche  mince  de  bouille  sèche,  le 
beau  gisement  en  couches  du  fer  carbonate  de 
Palmesalade,  exploité  par  la  compagnie  des  fon- 
deries d'AIais,  pour  la  fabrication  d  une  fonte  de 
moulage  rivalisant  avec  la  meilieui^  fonte  an- 
glaise. Le  minerai  de  fer  de  Palmesalade  a  été 
exploité  par  les  anciens,  et  traité  sur  place  dans  de 
petits  fourneaux  dont  on  a  retrouvé  plusieurs 
traces;  mais  la  tradition  n'apprend  rien  sur  fépo- 
que  où  cette  exploitation  était  en  activité.  Le  mi- 
nerai perd  3i  p.  o/o  par  la  calcination.  La  ri* 
chesse  après  grillage  étant  en  grand  de  52  p»  o/o, 
le  traitement  direct  pour  fer  a  pu  être  pratiqué 
avec  avantage. 

La  coupe  du  terrain  du  toit  au  'mur  est  à  peu 
près  la  suivante,  d'après  M.  Beau»  ingénieur  des 
mines  de  la  compagnie  des  fonderies  d'Alais  : 

Banc  de  schistes  au  milieu  duquel  se  trouve  une 
couche  mince  et  irrégulière  de  houille  schis-  m. 
teusc ,  avec  rognons  de  fer  carbona(é.  .  .  .  25,00 
Gros  banc  de  22  mètres,  qui  à  Tafflcurement 
est  formé  de  puudingues ,  et  dans  la  profon- 
deur de  grès  et  de  schistes 22,00 

Banc  de  minerai 4,00 

Schistes 8,00 

Minerai.  . 2,50 

A  reporter 61,50 


DES    HOUILLERES    DE    LA    GRAND*«GOMBB.       35  f 

m. 

*  Report 61,50 

Scbisfes  et  grés 11^00 

Couche  de  minerai  en  deux  bandes  ayant  une 
puissance  totale  d'environ  O'^yGO  séparées  par 
0",90  de  schistes 1.50 

Total 74,00 

La  coupe  ci-<lessus  varie  beaucoup  d*un  point  & 
un  autre.  Ainsi,  il  arrive  que  les  deux  couches  de 
4  naètres  et  de  â",5o  se  réunissent  par  la  dispari- 
tion du  banc  intermédiaire  de  8  mètres  d'épais- 
seur* 

Il  semble  donc  que,  pour  ces  deux  couches,  le 
phénomène  qui  produisait  le  minerai  a  eu  lieu  en 
même  temps  que  se  poursuivait  sur  ce  point  le 
travail  général  de  la  sédimentation,  de  manière  à 
former,  sur  certains  points,  un  dépôt  unique  de 
minerai,  sur  d'autres  deux  dépôts  distincts  sé- 
parés par  un  dépôt  partiel  de  matières  stériles.  % 

L'ensemble  du  gisement  est  aujourd'hui  re- 
connu sur  environ  4oo  mètres  de  distance  hori- 
zontale et  85  de  distance  verticale.  S'il  se  prolonge 
au  Nord,  la  compagnie  de  Comberedonde  devra 
le  retrouver  dans  la  galerie  à  roche  qu'elle  perce 
aujourd'hui  pour  communiquer  de  la  mine  Lar- 
rieu  à  la  mine  Sainte-Barbe,  à  moins  que  les  ro- 
gnons de  minerai  qui  se  trouvent  sur  ce  dernier 
Îoint  ne  représentent  la  couche  de  Palmesalade. 
bns  ce  cas,  les  quatre  couches  connues  à  Sainte- 
Barbe  et  au  Devoir  appartiendraient  à  la  partie 
supposée  stérile  de  l'étage  supérieur,  et  corres- 
pondraient aux  filets  charbonneux  accompagnés 
de  rognons  de  minerai  qu'on  observe  dans  le  ravin 
de  la  Tronche.  Les  travaux  de  Ck>mberedonde  et 


352  G£OU)GIE    ET    EXPLOITATION 

de  Palmesalade  décideront  cette  question  lors- 
qu'ils seront  plus  avancés.  ^ 

Au  Midi  l'avancement  actuel  est  dérangé,  la 

trace  du  minerai  s'infléchit  fortement  vers  l'Est, 

ainsi  que  le  montre  le  plan  (PL  f^I). 

Zone  charbon-     La   zone  charbonneuse   de   Tétage   supérieur 

saDâriear  *^*®  ^'^^^"^ce  par  une  petite  couche  de  charbon  trè^ 

pur  d'environ  i°^,io  de  puissance,  qui  a  été  re- 
connue sur  plusieurs  points,  notamment  à  la 
Grousette,  où  elle  a  été  faiblement  exploitée.  Cette 
couche  parait  manquer  sur  d'autres  points,  par 
exemple  à  Comberedonde.  C'est  la  couche  n*  7  du 
bassin.  A  a5  mètres  au-dessus  se  trouve  la  hui- 
tième couche  connue  sous  le  nom  de  grande 
couche  de  Champclauaon,  parce  qu'elle  est  ex- 
ploitée principalement  dans  cette  localité.  Cette 
couche  a  la  coupe  suivante  dans  les  travaux  de 
la  mine  Gazay  : 


DÉSIGNATION. 


•  •  •  • 


Banc  de  bouille  nommé  la  Garde. 

Schistes 

Houille  »  la  Soas-Garda. . 

Schistes 

Honille,  la  dur.  • .  . 

Schistes 

floaille ,  la  Minette.  . . 
Schistes. .....«., 

Houille  y  leflii 


GHARBOM. 


Totaux. .  .  . 


0,35 


a»ss 


•»«o 


MO 


1,30 


m. 
8,00 


Rocflia. 


m. 
0,80 


0,05 


OJtO 


0,01 


TDTÂVX. 


I 


1,08 


0,8$ 
0,80 
0,85 
0,05 
0,80 
0,20 


0,40 
0,88 
1,30 


m. 
^.18 


J 


La  couche  de  Champclauson  est  remarquable 
par  U  régularité  de  19  compositioii.  Qu'on  k 


DBS   HO^IIiLiilBa.DB   LA   GRAND-COMBE.         353 

preBBe  à  Palmesalade ,  à  Champclauson ,  à  la 
(>ouzetl«^  on  )a  trouve  partout  foriDée  exacte** 
ment  deâ  tDémea  successions  de  eharbon  et  d^ 
rofiher,  ayM  quelques  légères  variations  d*épaist 
seuF  seulement»  L'affleurement  en  a  été  suivi  sur 
une  très-grande  étendue,  de  sorte  qu'elle  forme 
dans  U  terrain  houiller  un  excellent  horizon  géo-^ 
logique. 

Cet  affleureàient  est  (iguré  sur  le  plan  (JP/.  yi) 
en  ligne  pleine  |>artout  où  il  a  été  reconnu,  en  ligne 
ponctuée  dans  les  parties  où  }e  tracé  en  est  hypo-^ 
thétiqtie. 

Au-fdesattsde  la  eouche  n°  8  vient  une  soaeea- 
sion  de  couches  qui  ont  été  recoeaues  par  les 
travau|[  de  la  compagnie  de  Comberedonde*  La 
coupe  du  terrain  sur  ce  point  est  à  peu  prés  la 
suivante,  diaprés  M.  Roland,  ingénieur  des  mines 
de  Yialas  et  d^  Gomberedonde  : 


354 


gAologie  et  exploitatioit 


I 

^ 

l 


17 


11 

10 
9 

s 


iftPAISSEUR 


BAlICt   Bl  GaAMBOR. 


0,35 

0,40 


1**  banc  de  cbtrbon 0,80 

16  l  Banc  de  grés. » 

2«  banc  de  cbarbon 0,80 

i*T  bane  de  cbarbon o,8o 

15  J  Rocher. » 

2*  banc  de  cbarbon -  o,M 

14  Pour  mémoire 

15     «»80 

^Cbarbon .' .    i,io 

19  \  Rocber 

Charbon i«S0 


Épali 
des  bancs 
ne  rucher 
compris 


dnn 
eoa 


iO 


(( 


0,40 
0,60 
0,60 


Grande  ooaohe  deGhampclaoson.  S,oo 


TOTAUX.  .  .  .  11.95 


les 


MS 


n 


1,00 


7,60 


lÊpaltMsr 

foule 

des 

eoockM. 


0,2S 
0,40 

3,00 


4,1S 


J 


0,80 

6,S5 

0,40 
0,60 
0,60 
4,00 


19,55 


••Ire 
les 


SS,00 
15,00 


S5,00 


11,40 

41,M 

40,18 

6,08 

8,68 

90,00 


983,00 


Dans  cette  coupe ,  les  deux  couches  n^  i5  et 
n**  12  peuvent  être  considérées,  si  Ton  veut, 
chacune  comme  constituant  deux  couches  dis- 
tinctes. 

On  verra  plus  bas  pourquoi  je  les  réunis  ainsi, 
et  pourquoi  j'ai  porté  pour  mémoire  une  couche 
avec  le  n""  i4* 


DES   HOVILLÈRSS   DE  LA  6RANd'*G01IBB.       355 

De  toutes  les  couches  de  Cbroberedonde  supé-> 
rieures  à  la  grande  couche  de  Champclauson,  il  ne 
parait  subsister  à  Champclauson  que  les  huit  pre« 
mières ,  c  est-à-dire  jusqu'à  la  couche  n®  i6. 

Les  autres  ont  été  eulcvées  par  les  ravinements 
énormes  dont  il  reste  des  traces  dans  le  Vallat  de 
la  Trouche  et  dans  celui  de  Palmesalade. 

Les  deux  systèmes  décrits  ci-dessus  renfermenti    conèhes  de  la 
selon  moi ,  tout  le  terrain  houilier  de  Portes.  Ce- "?®l*|^8"®  ^^ 
pendant  je  n'ai  pas  encore  parlé  da  la  montagne 
de  la  Grand'-G)mbe  proprement  dite ,  ou  mon- 
tagne Sainte-Barbe. 

Cette  montagne  renferme  de  nombreuses  cou- 
ches de  charbon  d'excellente  qualité ,  sur  les- 
quelles ont  été  établies,  jusque  dans  ces  dernières 
années ,  les  principales  exploitations  de  la  Grand'- 
Gombe. 

Un  fait  qui  ne  peut  laisser  aucun  doute,  c'est 
que  les  couches  qui  se  trouvent  sur  la  rive  droite 
et  sur  la  rive  gauche  du  Vallat  de  la  Grand- 
Combe,  à  peu  près  à  la  même  hauteur,  n'ont  au- 
cune correspondance  entre  elles. 

La  couche  de  la  Grand'-Beaume  a  présenté.    Difcuiioo rar 
dans  les  travaux  de  la  mine  Ricard,  un  pli  qui  la^^  ^  51^ 
renverse  complètement,  et  met  le  toit  à  la  place Bvbe. 
du  mur. 

Ce  pli  vient  d'être  reconnu  plus  récemment  sur 
la  gauche  des  travaux  du  premier  plan  incliné  de 
la  mine  Luce.  S'il  manque  dans  la  partie  intermé- 
diaire de  cette  couche  qu'exploite  le  deuxième 
1>lanc  incliné  de  Luce ,  c'est  qu  il  a  été  enlevé  par 
e  ravinement  du  terrain  ;  mais  on  le  retrouve  en- 
core sur  le  même  point  affectant  la  grande  couche 
d^Abilon  et  les  assises  supérieures  du  terrain  jus- 
qu'au rocher  de  la  Pilhouse,  qui  n'est  lui-même 


356  oioiioa»  bt  bxploitatioh 

qu'un  relèvement  de  la  première  des  trois  corni- 
ches de  la  zone  stérile  de  Tétage  supérieur.  Ce 
même  relèvement  se  suit  jusqu'au  col  Malpertus  ^ 
se  manifestant  tantôt  sur  la  première  ^  tantôt  sur 
la  seconde  des  deux  corniches  ci-dessus.  On  le  re- 
trouva à  Palmesaiade ,  où  il  affecte  le  ^sèment  de 
minerai  de  fer  dont  j'ai  parlé  plus  haut ,  et  une 
partie  des  assises  qui  séparent  ce  gisement  de  la 
toouche  de  Champclauson. 

C'est  à  cet  accident  fort  considérable ,  puisqu'il 
est  reconnu  maintenant  sur  plus  de  4  kilométrée 
de  longueur,  qu'est  due  la  formation  des  deux  va^ 
lats  de  la  Grand'-Gombe  et  du  Pontil ,  qui  sont 
alignés  exactement  sur  une  direction  commune» 

Ge  repli  a  été  accompagné  d'une  dénivellation 
tti  explique  parfaitement  la  non-oorrespondanœ 
es  couches  sur  les  deux  flancs  du  vallat  de  le 
Grande^Combe. 

Pour  celles  qui  sont  sur  la  rive  gauche  y  on  peut 
&ire  les  quatre  hypothèses  suivantes  : 

1*"  On  supposerait  avec  M.  Yarin  qu'à  la  suite 
du  pli  reconnu  à  la  mine  Ricard,  il  a  existé  un  pli  en 
sens  inverse,  et  que  tout  le  système  des  couches  de  la 
forêt  d'Abilon  a  subi  cette  double  inflexion.  Le  se- 
cond pli  serait  supposé  se  prolonger  au-dessus  de 
la  montagne  Sainte-Barbe ,  et  par  conséquent  les 
petites  couches  exploitées  dans  cette  montagne  se- 
raient les  plus  basses  du  terrain  houiller  ; 

A**  L'accident  décrit  CKdessos  se  serait  produit 
pendant  la  période  de  dépôt  du  terrain  houiller. 

Tout  le  terrain  de  la  rive  droite  du  vallat  de  la 
Grand'-Gombe  aurait  été  soulevé  comme  il  Test 
aujourd'hui ,  et  se  serait  trouvé  hors  de  l'eau.  La 
rive  gauche  serait  restée  à  son  niveau  ou  même 
aurait  été  déprimée ,  de  aorte  que  les  eoudies  de 


a 


DES    H0UiU&iB6S  9M   hk   GaàllD''>0OHBE.        357 

la  montagne  Sainte-^Savbe  fornaeraieat  un  troi- 
sième dépôt  local  ^stérieur  aux  deux  qui  ont  été 
décrits  pFécédemment. 

S""  Dans  la  troisième  hypothèse,  on  admettrait, 
comme  dans  la  deuxième,  que  la  montagne  Sainte* 
Barbe  représente  luen  la  partie  la  plus  récente  de 
tout  le  bassin  ;  mais  au  lieu  d'admettre  qu  elle 
constitue  dans  le  terrain  houiller  une  formation 
distincte  séparée  du  reste  par  un  grand  phéno^ 
mène  de  soulèvement,  on  supposerait  qu'elle  a 
existé  partout  au-dessus  des  couches  de  Champ* 
clauson  et  de  Comberedonde ,  mais  qu'elle  y  a  été 
enlevée  par  les  énormes  érosions  dont  il  reste  encore  "^  # 
de  nombreuses  traces. 

4^  Enfin  dans  la  quatrième  hypothèse  on  admet 
l'identité  entre  les  couches  de  la  montagne  Sainte^ 
Barbe  et  la  zone  carbonifère  du  deuxième  étage 
explœtée  k  Champclauson  et  à  Comberedonde* 

De  ces  quatre  systèmes  exaiQinons  lequel  pré* 
sente  le  plus  de  probabilité. 

Pour  admettre  le  premier,  il  faudrait  supposer 
une  dénudation  partielle  tout  à  fait  extraordinaire 
subie  seulement  par  le  petit  espace  de  tœraia 
compris  entre  la  Grande  Combe  et  le  Predel  ; 
j'ajoute  qu'on  ne  retrouve  nulle  part  le  long  de 
la  limite  Ouest  au-dessous  du  système  de  la  L»-* 
vade  aucune  trace  d'un  dépôt  de  houille  plua 
ancien. 

Voici  d'ailleurs  «ne  considération  qui  me  parait 
décisive  : 

En  suivant  avec  soin  les  trois  ravins  de  Palme- 
salade^  du  Paetil  et  de  Yalescure  qui  convergeât 
vers  les  Planes,  il  ne  peut  suivant  moi  rester  auoua 
doute  sur  la  continuité  des  assises  inférieures  ait 
nûnefiî  de  fw  dé  Palmeaal^de  ^  1^  long  de  k  li*r 


358  GÉOLOGIE  ET  EXPLOITATXOM 

mite  inférieure  du  bassin,  ^insi  Ton  voit  très- 
nettemenl  les  mêmes  assises  d#  grès  et  de  pou- 
dingues  passer  d'une  rive  à  l'autre  de  chacun  de 
ces  ravins;  or  le  long  de  cette  limite  se  reprodui- 
sent sur  une  infinité  de  points  entre  les  Planes 
et  le  Pradel  les  mêmes  affleurements  de  houille. 
L'inflexion  vers  l'Est  observée  à  l'avancement  Sud 
des  travaux  de  la  mine  de  fer  de  Palmesalade  et 
signalée  ci-dessus  montre  aussi  que  ce  gisement 
tend  à  se  régler  parallèlement  à  ces  assises  de  grès 
et  de  poudingues  comme  faisant  partie  du  même 
système  de  couches.  Par  conséquent  un  système 
•fcarbonifôre  immédiatement  inférieur  à  celui  de 
Champclauson ,  se  trouve  des  Planes  au  Pradel 
très-évidemment  au-dessous  des  couches  Sainte^ 
Barbe.  Ce  sy.stème  qui  à  Palmesalade  n'est  séparé 
de  la  grande  couche  de  Champclauson  que  par  une 
région  à  peu  prèscomplétement  stérile  en  houille, 
parait  être  le  système  de  la  Levade  et  de  la  forêt 
d'Abilon.  Donc  la  zone  carboni/hre  du  système 
inférieur  est  inférieure  aux  couches  de  la  mon" 
tagne  Sainte-Barbe.  Ce  premier  point  établi ,  et 
ces  couches  manquant  certainement  dans  toute  la 
région  qui,  dans  la  montagne  delà  forêt  d'Abilon, 
sépare  la  zone  carbonifère  inférieure  de  la  grande 
couche  de  Champclauson ,  elles  ne  peuvent  être 
qu'identiques  aux  couches  de  la  seconde  zone  ou 
supérieures  à  celles-ci. 

La  deuxième  et  la  troisième  hypothèse  admet- 
tent ce  dernier  cas. 

La  deuxième  n'est  imaginée  que  pour  expli- 
quer la  présence  des  couches  de  Sainte-Barbe  sur 
une  petite  partie  seulement  du  bassin  houiller; 
mais  elle  ne  paraît  nullement  justifiée,  car  si  l'on 
remonte  le  ravin  du  gouffre  de  Thouret,  jusqu'au 


DBS  BOtriLLiRES  DB   LA   GRAND'-GOMBB.      SSq 

Pradel ,  le  terrain  houiller  fortement  tourmenté 
présente  une  série  de  replis  orientés  dans  une  di- 
rection à  peu  près  parallèle  au  grand  accident  du 
Vallat  de  la  Grand*-Combe  et  montrant  avec  évi- 
dence que  cet  accident  a  fortement  contribué  à 
imprimer  à  toute  cette  partie  du  bassin  son  allure 
actuelle  et  est  par  conséquent  postérieur  au  dépôt 
de  cette  partie. 

On  peut  faire  une  observation  analogue  dans 
toute  la  longueur  du  Vallat  de  la  Grand^-Combe, 
à  la  ligne  de  séparation  du  terrain  de  la  forêt  d*Àbî« 
Ion  et  de  celui  de  Sainte-Barbe* 

Il  reste  donc  à  choisir  entre  la  troisième  et  la 
quatrième  hypothèse. 

Celle-ci  a  contre  elle  untf  circonstance  impor- 
tante :  savoir,  que  les  couches  de  Sainte-Barbe 
difl^rent  très^ensiblement  pour  la  puissance,  pour 
la  coupe,  et  surtout  pour  la  qualité,  des  couches 
de  Comberedonde.  Les  premières  sont  très-col- 
lantes, les  autres-sont  maigres.  Mais  d*un  autre 
côté,  il  faut  remarquer  qu'il  est  impossible  de 
trouver  entre  les  affleurements  qui  i  le  lon(^de  la 
limite  Est  du  bassin,  semblent  représenter  le  sys- 
tème de  la  forêt  d*Abilon,  et  les  affleurements  des 
couches  Sainte-Barbe,  la  représentation  du  système 
de  Comberedonde  et  que  lintervalle  pour  le  placer 
est  même  insuffisant. 

Eu  outre  s'il  y  a  diiTérence  dans  la  qualité  et  la 
puissance,  il  y  a  rapprochement  frappant  dans  le 
nombre  des  couches,  et  analogie  remarquable 
dans  le  rapport  des  puissances  des  diverses  cou- 
ches. Je  veux  dire  que  si  Ton  identifie  les  deux 
couches  de  Ghampclauson  et  de  Sans-nom ,  qui 
sont  chacune  les  plus  puissantes  de  leur  groupe^ 
on  trouve  au-dessus  deux  séries  de  couches  qui 


36o  GéoLo&iE  ET  sxnmrAttdN 

offrent  entre  elles  la  plus  grande  analogie ,  ainsi 
que  le  montre  la  coupe  suivante  de  la  montagne 
Sainte-Barbe,  qu'il  fimt  comparer  à  celle  donnée 
plus  haut  pour  Gomberedonde  ;  cette  coupe  n'est 

au'approximative ,  parce  que  les  distances  entre 
eux  couches  varient  très-rapidement  d'un  point 
à  un  autre. 


s  s 

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16 

15 

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19 

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10 

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Roua 
def  oouelMs. 


ÉPAISSEUR 

des 

batteideêharboi. 


Sainte^Htrbe.  .  . 
LefioS(ttiet.  .  .  . 
Le  Plomb 

^Houille. .  • 
Les  Portails. ,,  .<  Rocher. .  . 

\  Houille. .  • 
La  Minette.  .  ,  . 
Lafiaraqne. .  , . 


iM  TelMrt. . . . 


HeaiUe. . . 
Reeher.  •  . 
Heiille. .  . 


La  Cantelade. .  . 

L'Alfotte 

Le  Pin 

I~  Houille. .  . 
Rocher. .  . 
Houille..  • 


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3,00 
1,40 
1,30 

1,20 
0,90 
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0,60 

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0,90 
1,30 
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2,00 

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17,50 


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14 


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1,30 

3,00 

1,40 

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0,50 
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0,90 
1,80 
1,00 

3,05 


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0,00 
12,00 

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14,00 

00,00 
20,00 
3S^ 


DBS  BOUILliillM   BB  LA  OBARtt'-GOMBB.      36 1 

£n  fiiisanl  abstracdoa  de  la  Minette  ^  qui  ti'au- 
rait  pas  son  équivalent  à  Comberedonde,  on  voit 
qu  il  y  a  de  part  et  d  autre  un  aiéme  nombre  de 
oouebes;  que  les  deux  couches  du  Velours  et  des 
Portails,  remarquables  par  la  présence  d'un  banc 
stérile  qui  les  divise  en  deux ,  ont  leurs  analogues 
à  la  même  hauteur  dans  les  couches  n^'  la  et  iS. 
Enfin ,  les  intervalles  marnes  entre  les  couches  ne 
sont  pas  sans  quelque  rapport*  Seulement ,  le  ter- 
rain est  jplus  stérile  à  Gomberedonde  qu*à  Sainte- 
Barbe,  c  esi-à-dire  que  les  couches  j  sont  notable- 
ment moins  épaisses  et  les  intervalles  entre  les 
couches  un  peu  plus  puissants.  Cependant  ces  dif- 
férences n'ont  rien  d  extraordinaire,  si  Ton  consi* 
dère  que  la  distance  entre  les  points  où  les  deux 
coupes  sont  prises  est  d'au  moins  3  kilomètres. 

Cette  variation  d  allure  continue  en  s'éloignant 
vers  le  iNord  et  vers  TOuest.  Ainsi  vers  Portes ,  les 
couches  supérieures  ne  sont  plus ,  pour  ainsi  dire, 
qu'indiquées. 

La  diJBerence  entre  la  coupe  de  la  couche  Sans* 
Nom  et  celle  de  la  couche  de  Champclauson  est 
trèsngrande  ;  cependant  cela  ne  peut  suffire  pour 
empêcher  d'identifier  ces  deux  couches*  On  peut 
remarquer,  en  efiet ,  qu'on  ne  connaît  la  couche 
Sans-Kom  que  sur  un  point  où  elle  est  médiocre- 
ment réglée ,  et  que  la  distance  de  ce  point  à  la 
partie  la  plus  rapprochée  de  la  couche  de  Champ- 
clauson  dépasse  2  kilomètres  :  c'est  beaucoup  plus 

2ue  la  distance  sur  laquelle  le  système  de  la  forêt 
'Abilon  se  modifie  en  celui  que  l'on  connaît  à  la 
Levade* 

Quant  à  la  difierence  de  qualité^  elle  est  radicale, 
et  elle  a  lieu  pour  toutes  les  couches ,  sauf  celles 
derAirolleetauPin.£lleest  une  objection  sérieuse 


36a  GiOLOGIB  ET   EXFLOITATIOlf 

à  l'hypothèse  admise ,  mais  on  peut  s'en  rendre 
compte  par  la  présence  du  grand  accident  qui  a 
séparé  et  porté  à  des  niveaux  si  différents  la  même 
couche,  exploitée  d'une  part  à  la  raine  Sans-Nom, 
à  la  cote  !i4o  mètres  ;  de  l'autre,  à  lamine  Gazaj, 
à  la  cote  5ào  mètres.  Cet  accident ,  qu'il  faudrait 
admettre  plus  considérable  encore  ,  si  les  couches 
de  Sainte-Barbe  étaient  plus  récentes  que  celles  de 
Comberedonde  y  a  pu  produire  ce  résultat  que  les 
couches  ont  été  exposées  sur  les  deux  points  à 
des  circonstancesdifférentesde  pression, de  tempé- 
rature, etc ,  d'où  a  pu  résulter  la  variation  ob- 
servée aujourd'hui  dans  la  qualité.  Quoi  qu'il  en 
soit,  cette  variation  ne  peut  détruire,  je  pense,  la 
conclusion  qui  résulte  ae  l'analogie  dans  le  nom- 
bre et  dans  la  puissance  des  couches ,  et  de  la  dif- 
ficulté de  trouver  l'emplacement  du  système  de 
Gomberedonde  sur  la  limite  Est  du  bassin,  entre 
les  couches  de  Sainte-Barbe  et  le  système  infé* 
rieur. 
Goope  générale  En  résumant  tout  ce  qui  précède,  on  peut  for- 
?"  d'portoi"'*'  ^^^  '**  coupe  générale  suivante,  qui  donne  à  la  forêt 

d' Abilon  ,  à  la  Levade  ,  au  vallat  de  Broussoux ,  à 
Gomberedonde  et  à  Sainte-Barbe,  la  succession 
des  couches  connues  dans  toute  l'épaisseur  du 
terrain  houiller  de  Portes  avec  l'épaisseur  en  char- 
bon de  chacune  d'elles. 


DES   HOUILLÈRES   DE   LA   GRAND'-GOMBE.  36  J 


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Tome  XI F,   i848. 


a5 


364  GÉOLOGIE  ET   EXPLOITATION 

On   en  conclut   une   puissance  moyenne  de 
B'^fCfS  de  charbon  pour  la  zone  carbonifère  infiS- 
rieure,  et  de  i4"j9^  po*^"^  ^^  »one  supérieure,  soit 
9  mètres  et  1 5  mètres  en  nombres  ronds^ou  24n|è- 
tres  pour  l'épaisseur  totale  du  charbon  dan3  les 
deux  zones.  Gette  évaluation  suppose  que  |es  eoit- 
ches  collantes  de  Combederonde  appartiennent  à 
la  zone  inférieure  et  non  à  la  base  de  l'étage  supé- 
rieur. 
Éfalnation  de     L^  partie  du  basfiin  houiller  de  Portes  qui  figure 
ta  f*^"Jg  ^3 sur  le  plan  PI.  F/,  a  3o  kil.  car.  gi  hect.  82  ares.de 
Portei.  superficie. 

La  zone  carbonifère  inférieure  occupé  entiron 
a. 750  hectares 9  et  la  zone  supérieure,  dads  les 
montagnes  de  Champolauson  et  de  Sainte-Barbe, 
85o  hectares  seulemçitf ,  soit  respectiTement  $5  p. 
0/0  et  8  p.  0/0  de  la  surface  totale. 

Chaque  lâëtrê  cube  de  houille  en  place  donne 
.  au  moins  1 .200  à  i  .3oo  kilogrammes  de  charbon 
abattu,  que  je  réduirai  d'un  tiers  pour  tenir 
compte  des  déâiets  inévitables,  soit  dans  les  dépi- 
lage^,  soit  sur  les  places;  du  menu  qui  reste  en 
partie  dans  quelques-unes  des  mines;  et  enfin  de 
quelques  lits  de  charbon  qai  eotreitf  daps  Févaluc- 
tion  de  l'épaisseur  totale  calculée  ci-dess(is ,  et  qui 
sont  trop  minées  pour  pouvoir  être  ëxplôitél. 

Je  supposerai  également  que  les  côucheà  sont 
horizontales  ;  la  réduction  qui  en  résttke^  das^ 
l'estimation  de  la  richesse  du  bassin ,  pourra  com- 
penser à  peu  près  les  étranglements,  failles  et  au- 
tres accidents  qui  peuvent  interrompre  partieUe- 
ment  les  couches. 

Tout  calcul  fait ,  en  ayant  égard  approidmati- 
vement  à  la  surface  occupée  par  chaque  couche  en 
particulier,  00  trouve  les  résultats  suivant»  : 


DBS    HOUltLËRfiS    DE    LA    GRAND  «COMBE.        36d 

ionnès. 

V  Richesse  de  la  zone  inférieure 196.900.009 

2**  Ridiesse  de  la  zone  supériearè  : 
A  Grande  couclie  n®  8,  tant  à  Ghampclau* 
nqa'à  Sans-Nom.  .  .  .  20.924.000^ 
B  l*oates  les  autres  eoôcbes.  88.844.000 


Total.  .  .  .  59;7e8.000d      59:798.00d 


Total  générai.  .    256.668.00Ô 

L'extraetioti  âtitiuelle  est  en  fcé  mohient  d'ëd- 
TÎtob  95o*ooo  toilties. 

Elle  lend  à  s'éteve^  pout*  âë  k^égler  h  Sod.boei 
totined  ail  ttiditis.  A  M  Aerniët  tëux,  le  bassin  hoiiil- 
1er  pourrait  alimenter  les  besoins  dé  Findulstrie 
pendant  5 1 3  ans  etivii^on. 

La  quantité  de  houille  qui  a  été  extraite  jusqu'à 
phiseitt  est  in^gnifiante ,  MttÈpatéë  k  U  richesse 
totale  dti  bassin. 

Néannk>lns ,  j'estime  ^u*èif  égtti'd  à  la  maniéré 
dont  Texploitation  à  été  eOtidiiftë  jÉi&qa'iei ,  lio- 
tdtnment  dtffts  les  grandes  ti^néhëé ,  telles  qUé  le 
11^  I  et  le  n""  3,  on  à  gaspi !)€ ^deUt  fb)s  plus  de 
eharbba  qu'oti  ueti  tf  extrait^  et  pent-è^re  dàvad- 
(sge.  On  ^oii  éoinbièii  il  è^t  irflporta^/d'apporter 
temëde  k  tiét  état  dé  t^h^s^'s,  et  apâlléfliânt  ë  Ëës 
eoucbés  plai^santeô  de  rïieilieuréë  rt^hodes^  d'ët- 
plditlKiôd.  / 

Abt^ëâfënt ,  \àt  âhféè  aS6îgflé6f'  d-^éésd»  à  Vëk^ 
ploîtKtîOli  èe  trouverait  réduite  à  17!  ads  àti 
plo^. 

lie  chiffre  256. 668.000  totinesne  représente  pas, 
il  beaucoup  près,  toute  la  richesse  en  hdtillle  de  la 
èontrée  qui  nous  occupe. 

Le  terrain  liouiller  se  ptdikftid^e  soits  le  terrain 
de  trias  qui  le  recouvre,    élftre  la  Levade  et  le 


366  GÉOLOGIE    ET    EXPLOITATION 

Pradel ,  et ,  selon  toute  probabilité ,  se  rattacbe 
aux  îlots  aujourd'hui  isolés  du  Mas-Dieu  ,  de  Ma- 
lataverne,  de  Saint-Jean,  du  Pin  et  de  Roche- 
belle  {Pl.VI.fig.  I). 

La  richesse  de  cette  partie,  probablement  très- 
considérable  y  est  absolument  impossible  à  éva- 
luer avec  quelque  exactitude,  parce  que  les  éro- 
sions qui  ont  précédé  le  dépôt  du  terrain  moderne 
ont  pu  enlever  en  chaque  point  une  portion  va- 
riable du  terrain  houiller.  Néanmoins,  on  ne  doit 
pas  la  perdre  de  vue,  si  l'on  veut  se  faire  une  idée 
générale  de  la  richesse  du  pays.  Déjà  une  partie 
des  exploitations  de  la  compagnie  de  la  Grand'- 
Combe  s'étend  sous  le  trias ,  ainsi  qu'on  peut  le 
voir  aux  mines  Âbilon,  Luce,  Sans-Nom  et  Mou- 
rier. 

Vers  l'Ouest,  comme  à  la  Levade,  les  érosions 
n'ont  laissé  subsister  que  la  zone  inférieure.  Vers 
l'ELst ,  entre  le  château  de  Trouilhas  et  Laval ,  le 
trias  repose  sur  la  zone  supérieure.  En  outre ,  on 
doit  regarder  comme  établi,  par  l'ensemble  des  faits 
décrits  ci-dessus ,  qu'à  mesure  qu'on  s'avance  du 
Nord  et  de  l'Ouest  vers  le  Sud  et  vers  l'Est ,  l'é- 
paisseur des  couches  de  houille  augmente.  Ce  fait 
s'accorde  avec  la  position  du  bassin  houiller  par 
rapport  au  terrain  ancien  dont  les  détritus  ont 
servi  à  former  le  dépôt  houiller.  C'est  au  Sud  et  à 
l'Elst  que  le  dépôt  a  dû  être  le  moins  troublé,  et 
que  l'accumulation  successive  des  matières  végé- 
tales a  pu  former  des  couches  plus  puissantes. 
Ainsi,  lorsque,  parlasuite,on  devra  explorer  le  pro- 
longement du  terrain  houiller,  c'est  dans  le  ravin 
de  Laval  que  les  recherches,  soit  par  puits,  soit 
par  sondage,  oflfriront  le  plus  de  chances,  tant  sous 
le  rapport  du  nombre  des  couches  que  sous  celui 


DES  HOUILLÈRES    DE    LA    GRANd'-COMBE.         36^ 

de  leur  puissance ,  et  je  regarde  comme  très-pro- 
bable que  ce  ravin  présentera  un  jour  le  même 
développement  de  travaux ,  la  même  activité 
qu'on  remarque  aujourd'hui  dans  la  vallée  de  la 
Grand'Combe. 

Le  terrain  houilier  de  Portes  a  été  ,  depuiS'Son    PriDcipaux ae- 

dépôt,    soumis  à  laction  de  diflférents  phéno- Jj^^f }fX«"dS 
mènes  de  soulèvement  qui  lui  ont  imprimé  soncoachei. 
relief  actuel. 

Le  principal  accident,  déjà  mentionné^  est  celui 
dont  on  voit  la  trace  dans  le  vallat  de  la  Grand'- 
Combe ,  dans  le  vallat  du  Pontil  et  même  dans  le 
ravin  qui  coupe  le  schiste  talqueux  entre  les  Pla- 
nes et  Fabrègues. 

La  moyenne  de  huit  observations  ,  faites  en 
plusieurs  points  éloignés,  donne  à  cet  accident  une 
orientation  du  N.  25**  E.  au  S.  25"  0.  Cette  orien- 
tation est  à  peu  près  celle  de  Filot  allongé  de  Ro- 
chebelle.  On  la  retrouve  dans  la  disposition  géné- 
rale des  deux  ailes  de  la  couche  de  ChampclausQ|i, 
sur  lesquelles  sont  établies  les  mines  Gazay  et  du 
Trou-du-Mulet.  On  la  trouve  encore  dans  la  série 
de  selles  que  forment  les  couches  entre  le  Pradel 
et  le  Gouffre-de-Thouret. 

Ce  mouvement  a  produit  une  dénivellation 
qu'on  ne  peut  guère  évaluer  h  moins  de  260  mè- 
tres entre  les  terrains  qui  se  trouvent  sur  les  deux 
flancs  du  vallat  de  la  Grand'-Combe.  Cette  déni- 
vellation diminue  rapidement  en  avançant  du  col 
Malpertus,  vers  Palmesalade,  ainsi  qu'on  le  re- 
connaît par  les  côtes  distribuées  le  long  de  l'affleu- 
rement de  la  couche  de  Champclauson ,  entre 
Gazay  et  Palmesalade.  On  doit  admettre  que  le 
phénomène  qui  a  produit  cet  accident  a  été  en 
même  temps  une  pression  latérale  du  Nord-Ouest 


368  GÉOLOGIE    ET    EXPLOITATION 

vers  le  Sud-Est  (pression  à  laquelle  seraient  dus  le 
relèvement  des  couches  à  Palmesalade  ,  le  pli  des 
couclies  de  la  forêt  d'Abilon  et  les  ondulations 
observées  entre  le  Pradel  et  le  GouflFre-Thouret) , 
et  une  grande  dénivellation  qui  s*est  fait  sentir, 
principalement  depuis  le  col  Malpertus  jusque 
vers  le  bas  du  valjat  de  la  Grand*-Combe. 

Si  Von  observe  que  cette  dénivellation  a  eu  Heu 
de  manière  à  porter  la  limite  occidentale  du 
bassin  houiller  à  un  niveau  beaucoup  plus  élevé 
que  la  partie  centrale  (ainsi  que  le  montrent  les 
cotes  distribuées  sur  l'affleurerpent  de  la  Levade, 
d'une  part ,  et  dans  les  travî^ux  des  raines  Luce  et 
Ricarcf  d'autre  partj,  on  se  représentera  très-bien 
commept  le  soulèvement  a  tendu  en  même  temps 
à  faire  glisser  vers  l'Est  tout  le  terrain  soulevé,  et 
a  pu  prôdpire  la  pression  dont  le  plissement  ob- 
servé est  hi  conséquence. 

Un  autre  trait  important  de  l'allure  générale  du 
terrain  consiste  dans  une  orientation  a  peu  près 
H.  45"  O.,  S.  45**  E.  Elle  se  manifeste  principale- 
ment par  une  selle  que  Ton  observe  dans  le  ravio 
de  la  Tronche ,  dans  celui  de  Trescol ,  et  enfin 
dans  les  travaux  du  premier  pUn  incliné  de  Luce, 
entre  la  Tronche  et  Trescol. 

Tout  le  terrain  à  TOuest  de  cette  selle  plonge 
vers  Champclauson;  aussi  les  plans  inclinés  d'Â- 
bilon  et  de  Fournier,  commencés  h  peu  près  sui- 
vant la  plus  grande  pente,  tendent-ils  à  se  changer 
gradueffement  à  peu  près  en  galeries  de  directîoo. 
À  rEî>t  de  la  ^elle ,  les  érosions  postérieures  ne  se 
sont  pas  étendue  au  delà  des  assises  de  gros  grès  qui 
terminent  la  partie  stérile  de  l'étage  supérieur.  Ce 
sont  elles  qui  forment  les  corniches  saillantes  qui  se 
présentent  sur  la  rive  gauche  du  Gardon,  depuis 


DES    HOUILLÈRES    DE   LA    6RAMD*-COMBE.        369 

la  Levade  jusqu'en  dessous  de  Trescol.  Toute  la 
partie  à  l'Ouest  de  la  selle  a  été,  au  contraire, 
dénudée  de  manière  que  le  trias  repose  sur  la 
zone  charbonneuse  de  l'étage  inférieur,  ou  même 
directement  sur  la  partie  stérile,  la  zone  carbo- 
nifère étant  sur  plusieurs  points  complètement 
enlevée.  Il  y  a  donc,  comme  je  l'ai  déjà  dit,  beau- 
coup moins  de  chances  de  retrouver  la  houille  sur 
la  rive  droite  du  Gardon,  du  côté  de  Branoux, 
que  sur  la  rive  gauche  du  côté  de  Laval. 

Outre  ces  grands  accidents,  les  travaux  d'exploi- 
tation présentent  comme  ailleurs  des  accidents  de 
détail*  Ce  sont  des  rejets  plus  ou  moins  considé- 
rables ,  l'un  d'eux  a  20  mètres  de  hauteur  verti- 
cale. Ces  rejets  ne  produisent  pas,  en  général,  de 
cassures  nettes  dans  le  terrain  et  ne  sont  pas  rec- 
tilignes.  On  en  connaît  plusieurs  sur  des  lon- 
gueurs de  plus  de  5oo  mètres.  La  hauteur  du  rejet 
varie  beaucoup  sur  ces  grandes  distances,  et  unit 
par  devenir  nulle  aqx  deux  extrémités.  L'orienta- 
tion de  ces  accidents,  qui  en  définitive  ont  pQu 
d'importance  y  ne  me  parait  assujettie  à  aucune 
loi  déterminée.  Il  est  arrivé  assez  fréquemment , 
surtout  dans  les  mines  de  Cbampclauson,  qu'un 
rejet  en  haut  ou  en  bas  a  été  suivi  bientôt  d'un 
égal  rejet  en  bas  ou  en  haut^  de  sorte  qu'on  a  pu 
les  traverser  tous  les  deux  à  la  fois  en  conservant 
à  la  galerie  son  niveau  et  sa  direction,  en  faisant 
seulement  quelques  mètres  d'avancement  dans  le 
rocher. 

Ainsi  que  je  Tai  dit  plus  haut,  le  bassin  hou\Her       Qualité 
de  Portes  fournit  des  qualités  de   houille  très- 
variées. 

Le  système  inférieur  donne  exclusivement  de 
la  houille  grasse  dont  le  menu  est  propre  à  la  fa- 
brication du  coke. 


do  charbon. 


' 


3^0  GÉOLOGIE    ET    EXPLOITATION 

Aux  mines  de  la  forêt  d'Abilon ,  la  couche  in- 
férieure (Grand'Beaume)  donne  du  charbon  assez 
pur.  Le  banc  inférieur,  moins  bitumineux  que  le 
reste  de  la  couche,  est  particulièrement  propre  a  la 
production  de  la  vapeur. 

Les  chemins  de  ter  du  midi  remploient  dans 
une  forte  proportion  en  place  de  coke  pour  le 
chauffage  des  locomotives. 

Il  est  aussi  très-recherché  pour  les  bateaux  à 
vapeur  du  Rhône. 

La  couche  n°  2  est  remarquable  par  la  forte 
proportion  de  mottes  qu'elle  fournit. 

La  couche  n"  3  (grande  couche  d*Abilon) 
donne  du  charbon  collant;  mais  la  grande  quan- 
tité de  lits  de  schiste  qu'elle  présente  rend  le 
menu  assez  sale,  les  mottes  trrs-friables ,  et  occa- 
sionne beaucoup  de  déchet  sur  les  mottes  au  défi- 
chage et  au  chargement. 

Les  couches  supérieures  qu'on  s'occupe  d'amé- 
nager donnent  à  peu  près  la  même  qualité  de 
charbon  que  la  couche  n*  2. 

A  la  Levade,  à  la  Rouvière,  à  Comberedonde, 
partout  où  l'on  exploite  le  système  inférieur,  on  a 
de  la  houille  plus  ou  moins  collante;  cette  con- 
stance de  qualité  n'existe  pas  pour  la  zone  carbo- 
nifère supérieure.  Tandis  qu'à  Champclauson  et 
à  Comberedonde  les  charbons  sont  secs,  à  la  mon- 
tagne Sainte-Barbe  ils  sont  en  général  extrême- 
ment collants. 

La  grande  couche  de  Champclauson  (couche 
n*"  8),  exploitée  aujourd'hui  sur  une  vaste  échelle, 
donne  un  charbon  sec  qui  est  d'un  grand  usage 
sur  les  bateaux  à  vapeur  de  la  Méditerranée. 

Quand  il  est  bien  purgé  de  schistes  il  peut  sou- 
tenir la  comparaison  pour  cet  u>cij^e  Sjjécial  avec 


DBS   HOUILLÉRBS    DB   LA    GRANd'-GOUBB.         37 1 

quelque  charbon  que  ce  soit.  Il  donne  un  coup  de 
feu  vif,  mais  qui  no  dure  pas  très-longtemps; 
aussi  faut-il  charger  plus  fréquemment  et  à  plus 
petites  doses  qu'avec  les  charbons  anglais.  Cest  là 
son  plus  grand  inconvénient,  parce  qu'il  demande 
un  peu  plus  d'attention  de  la  part  des  chauffeurs. 
Le  menu  de  cette  couche  reste,  faute  d'emploi, 
pour  la  plus  grande  partie  dans  la  mine«  Il  ne 
sert  qu'à  la  fabrication  de  la  chaux,  ou,  mêlé  dans 
la  proportion  d'un  tiers  avec  les  menus  collants, 
au  chauffage  des  chaudières  des  filatures  de  soie 
du  pays. 

La  couche  Sans-Nom,  que  je  suppose  identique 
avec  la  précédente  ,  donne  un  charbon  collant 
brûlant  avec  une  très«longue  flamme,  et  faisant 
du  coke  assez  beau^  mais  avec  un  grand  déchet. 

La  couche  de  l'AiroUe  et  celle  du  Pin  (n**"  9 
et  10)  donnent  du  charbon  qui  se  rapproche  assez 
de  celui  de  Champclauson ,  quoiqu'il  soit  un  peu 
plus  collant  ;  il  est  excellent  pour  les  bateaux  à 
vapeur. 

Les  autres  couches  sont  très-collantes;  la  Bar- 
raque  et  la  Minette  (n*''  i3  et  14)  donnent  du 
menu  de  forge  de.jptcsmière  qualité.  La  com- 
pagnie de  la  Grand'-Combe  y  tient  en  activité  une 
petite  exploitation. 

On  voit  par  cet  exposé  rapide  que  les  mines 
de  la  Gran^  -Combe  sont  en  position  de  fournir  à 
l'industrie  toutes  les  qualités  dont  elle  a  besoin. 

La  qualité  médiocrement  collante  d'une  partie 
des  charbons  du  groupe  inférieur  est,  dans  les 
mottes  et  les  tout-venant,  bien  plutôt  un  avan- 
tage qu'un  inconvénient,  en  ce  qu'elle  les  reud 
parfaitement  propres  au  service  de  la  grille. 

La  qualité  particulière  de  la  couche  u"*  8  est 


373  OÉOIiOGIK   Et   ElFLOITAtlOR 

d*UM  haute  impo^tanoe  pout  le  pays  h  I*ais0b  du 
voisinage  de  la  Méditerranée.  Les  tnines  de 
GhatnpclausoA  assurent  en  tout  temps  f  alimen- 
tation de  la  marine  à  vapeur. 

Les  véritables  défauts  de  ces  charbons  eti  gé- 
néral sont  la  friabilité  des  mottes  f  l'impureté  de 
divers  menus  et  la  sécheresse  d'une  partie  d'entre 
eux. 

On  remédie  au  premier  défaut  par  Uff  graùd 
soin  apporté  dans  le  maniètiietit  Sur  les  places  de 
chargement  et  dans  les  entrepôts. 

L'impureté  et  la  propriété  médiocremetit  col- 
lante des  menus  est  ud  grand  obstadlé  dan^  la  fa- 
brication du  coke;  ce  coke  est  sale  et  donne  beau- 
coup de  déchet.  On  est  déjà  parvenu,  par  des 
modifications  dans  la  disposition  ei  la  conduite 
des  fours ,  à  remédier  au  manque  de  parties  bitu- 
mineuses. Mais  la  présence  de  petits  fragments  de 
schistes  au  milieu  des  morceaux  de  coke  \mt 
donne  un  aspect  sale,  et  détermine  ponr  ainsi 
dire  autant  de  plans  de  clivage  qui  occasionnent 
un  déchet  assez  fort  dans  les  transbordenaents. 

On  a  étudié  et  l'on  établit  éh  ce  montent  un 
système  de  lavage  pour  enlever  ces  parties  schls- 
teoses.  Nul  doute  qu'en  trsitant  les  menui  bien 
purs  dans  des  fours  très-chauds  ùh  ils  puissent 
se  coller  avant  qu'une  quantité  notable  de  par- 
ties bitumineuses  ait  eu  le  temps  de  se  distiller, 
on  n'obtienne  avec  un  rendement  àsse^  fort  des 
cokes  de  très-bonne  qualité  et  de  belle  appa- 
rence. 

Enfin,  quant  à  la  sécheresse  k  peu  près  complète 
des  charbons  de  Ghampclauson ,  elle  est  on  grand 
inconvénient  non-seulement  à  cause  des  menus 
qui  restent  dans  la  mine ,  mais  enoore  à  eause  de 


DES   HOUILLÈRES   DE  Là   GRANd'-GOMBB.       3'J^ 

ceux  qui  se  produisent  dans  les  transports  et 
transbordements  de  laGrand*-Combe  jusqu'à  Mar- 
seille ou  Toulon. 

On  étudie  la  question  de  leur  transformation 
en  mottes  au  moyen  du  goudron  des  usines  à 
gaz  y  par  le  procédé  employé  à  Givors  et  en  An- 
gleterre. 

(La  fin  au  prochain  numéro.) 


«=,^ — 375 

MEMOIRE 

Sur  la  géologie  et  F  exploitation  des  mines  de 
houille  de  la  Grand  Combe  {Gard). 

Par  M.  GALLON,  ingéoieor  de^tninei. 


DEUXIÈME  PARTIE. 

Dans  la  premièpe  partie  de  ce  mémoire,  je  me 
suis  occupé  (le  la  descriplion  du  terrain  houiller 
de  Portes,  principalement  au  point  de  vue  géolo- 
gique. Je  me  suis  attaché  5  donner  une  idée  pré- 
cise de  la  compoMlion  des  couches  de  ce  terrain 
et  de  Tensemble  de  leur  allure.  Ces  notions  préli- 
minaires étaient  indispensables  pour  bien  saisir 
Texposé  de  lensenible  des  travaux  d'aménage- 
ment que  je  vais  décrire.  Pour  comprendre  ce  qui 
suit  il  convi  ent  d'avoir  sous  les.jeux  la  PL  VI. 

L'exploitation  est  concentrée,  pour  im  tem ps Aperçu  génénl. 
fort  long  encore,  au  midi  de  Portes.  C'est  cette 

|)ariie  seulement  du  bassin  houiller  qui  est  en  re- 
alion  avec  le  chemin  de  fer  de  la  Grand'Combe 
îiAlais,  Ce  qui  se  trouve  entre  Portes  et  le  Mar- 
tinet-Neuf, est  séparé dece  chemin  par  un  contre- 
fort élevé  dont  le  point  le  plus  bas,  qui  se  trouve 
à  Portes,  atteint  une  hauteur  de  676  mètres. 

Cette  position  topographique  oppose  en  ce  mo- 
ment un  obstacle  insurmontable  au  développe* 
nient  de  cette  partie  du  bassin,  qui,  conmie  le 
reste,  ne  peut  trouver  de  débouché  un  peu  im- 
■    portant  que  du  côté  d'Alais. 

Les  travaux  de  la  partie  méridionale  ,  qui  ap- 
Tome  XI F,  1848.  a6 


376  GÉOLOGIE    ET    EXPLOITATION 

partient  en  totalité  à  la  compagnie  de  la  Grand'* 
Combe,  sont  distribués  sur  quatre  points  princi- 
paux qui  sont  : 

1*  LaLevade, 

2""  La  montagne  de  la  forêt  d'Abilon  , 

S""  Champclauson , 

4*  La  montagne  Sainte-Barbe. 

Les  deux  premiers  appartiennent  au  système 
carbonifère  inférieur ,  les  deux  autres  au  système 
supérieur. 
Tmiuz  de  la      Avant  l'établissement  des  chemins  de  fer ,  r,ex- 

Levade.MloeBA-    ,    .       .  •      1       '.   •*  s.,   ri*      *    I       "  '        \ïk 

unieoudeTres-pIoitation  principale  était  étaulie  a  la  mme  lia- 
col,  tatde  et  desservie  par  une  galerie  qui  venait  dé- 

l)0ucher  au  niveau  du  Gardon  ,  par  le  lit  duquel 
circulaient  les  charrettes,  servant  alors  d'unique 
moyen  de  transport  entre  la  Levade  et  Âlais. 

Un  a  exploité  par  cette  mine  principalement 
la  couche  de  la  Trouche,  et  sur  quelques  points  la 
couche  de  la  Levade,  qui  semble  là  plus  rappro- 
chée de  Vautre  que  partout  ailleurs. 

Si  Ton  suit,  sâr  le  plan  d'ensemble,  la  distri- 
bution des  cotes  dans  les  travaux  ,  In  position  de 
la  selle,  qui  b'étend  du  vallon  de  la  Trouche  à  la 
mine  Luce  et  les  cotes  du  sondage  et  du  puits  pro- 
jeté de  Trescol ,  on  verra  que  le  champ  d'exploi- 
tation de  la  mine  Bâtarde  e.st  naturellement  limité 
au  Nord-Ouest  vers  le  ravin  de  la  Tronche,  au 
Tïord-Est  par  la  selle  ci-dessus,  au  Sud-Ouest  par 
la  dénivellation  que  subissent  les  couches  en  s'a- 
vançant  vers  cette  direction.  Ce  chailip  d'exploita- 
tion est  en  grande  partie  exploité  dans  la  couche 
n"*  3,  mais  il  reste  encore  beaucoup  de  charbon 
dans  la  couche  n"*  i. 

Depuis  rétablissement  du  chemin  de  fer,  les 
transports  par  charrettes  ayant  entièrement  cessé, 


DES    HOUILLÈRES     DE    LA    GRANd'cOMBE.        3«^n 

on  a  foncé  au  niveau  du  chemin  de  fer  sur  l'axe  de 
la  galerie  de  roulage  un  petit  puits  desservi  par  un 
manège;  c'est  parce  puits  que  sortent  les  char- 
bons qui  sont  chargés  dans  les  wagous  du  chc* 
mîn  de  fer. 

Ainsi  qu'on  le  reconnaît  sur  le  plan,  le  niveau  MineRons. 
général  des  couches  se  relève  à  la  Levade,  en 
s'avançant  vers  le  Nord-Ouest.  L'affleurement  de 
la  couche  n**  i  ,  qui  est  au  niveau  du  Gardon  ii  la 
Levade  même,  atteint  des  cotes  de  plus  en  plus 
élevées  en  se  rapprochant  du  vallatdesLu minières. 

Cet  affleurement  a  été  profondément  fouillé  par 
les  anciens  sur  tous  les  pomts. 

Un  travail  d^améuagement  assez  important  et 
assez  bien  entendu  pour  l'époque  où  il  a  été  en- 
trepris, consiste  dans  ime  galerie  au  rocher  prise 
k  peu  près  au  niveau  du  Gardon  à  la  cote  i  «jS^'^SS. 
Elle  était  destinée  à  rencontrer  la  couche  delà 
Levade,  en  dessous  des  anciens  travaux  faits  sur 
les  affleurements.  Elle  semblait  réservée  à  un 
grand  avenir,  parce  que  le  champ  d'exploitation 
qu'elle  devait 'desservir  pouvait  s'étendre  pour 
ainsi  dire  indéfiniment  du  côté  des  Luminières. 

Malheureusement  on  e^t  passé  du  mur  au  toit 
de  la  couche  en  traversant,  sans  le  remarquer,  un 
rejet  de  quelques  mètres  ;  on  a  fait  ainsi  200  mè- 
tres dans  le  rocher  et  abandonné  cette  recherche. 

Plus  tard,  la  compagnie  a  fait  reprendre  ce 
travail.  Ôna  reconnu  etsuivî  le  rejet  en  descendant 
jusqu'à  la  couche.  Un  puits  intérieur,  destiné  à 
l'aérage,  a  alors  été  foncé  à  rexirémîlé  delà  ga- 
lerie, une  descenderie  a  été  installée  en  suivant  le 
rejet,  et  Ton  a  établi  une  exploitation  aujourd'hui 
très-étendue ,  c'est  la  mine  Roux. 

Cette  exploitation  est  dans  de  très -mauvaises 


378  GÉOLOGIE    ET    EXPLOITATION 

conditions  pour  le  roulage;  tous  les  travaux  sont 
eu  contre-bas  de  la  galerie  de  sorlage,  et  celle-ci 
en  contre-bas  de  la  place  de  chargement  du  grand 
chemin  de  fer. 
Mue  Mourier.      Sur  l'autre  rive  du  Gardon,  à  peu  près  en  face 

de  la  mine  Roux,  se  trouve  la  raine  Mourier ,  éta- 
blie également  sur  la  couche  de  la  Levade.  Cette 
inine ,  aujourdliui  dépilée  dans  toute  la  partie  en 
amont  de  la  galerie  principale ,  a  été  limitée  vers 
rOuest  par  un  grand  accident  qu'on  a  tàtc  sur 
deux  points  différents  sans  pouvoir  le  traverser. 
Mine  da  puiu     Pour  remplacer  la  mine  Mourier ,  à  laquelle  cet 
desNonnei.    accident  ne  laissait  que  peu  d'avenir,  on  a  foncé 
le  puits  de$  Nonnes,  qui  recoupe  la  couche  de  la 
'  Levade  en  aval  de  la  mine  Mourier.  Le  champ 
d'exploitation  de  ce  puits  est  limité  à  l'Est  et  au 
Nord  par  le  Gardon ,  au  N.-O.  par  les  travaux  de 
Mourier, 

Au  Midi ,  il  a  une  limite  naturelle  par  la  diffi- 
culte  de  s'étendre  à  de  trop  grandes  distances  en 
aval  de  la  recette  du  puits. 

Enfin ,  vers  l'Ouest ,  oh  pouvait  espérer  àpriori 
que,  si  l'on  rencontrait  de  nouveau  le  même  dé- 
rangement qu'à  Mourier,  des  recherches  plus 
heureuses  permettraient  de  le  passer.  C'est  en  effet 
ce  qui  a  eu  lieu  ,  ainsi  que  l'indique  le  plan. 

Quand  on  a  eu  retrouvé  le  chai  bon  par  le  cbao- 
tier  mené  au  niveau  du  puits  d'aérage,  on  a  im- 
médiatement poussé  en  reconnaissance  unegalerie 
de  direction  et  une  demi-coursière  se  dirigeant 
vers  l'avancement  de  la  recherche  établie  à  l'extré- 
mité de  la  galerie  principale  de  Mourier. 

La  galerie  de  direction  est  venue  rencontrer 
le  trias  au  point  marqué  sur  le  plan;  si  l'on  joint 
ce  point  avec  celui  où  l'affleurement  de  la  couche 


DES    HOUILLÈRES    VE    LA    GUANd'cOMBE.         S'JQ 

rencontre  la  li£;ne  de  séparation  clu  terrain  liouil- 
1er  et  du  trias,  ou  aura  approximativemeut  la 
direction  de  la  ligne  suivant  laquelle  la  couche 
vient  butter  contre  le  trias.  Cette  ligne  est,  comme 
on  Je  voit  sur  le  plan,  peu  éloignée  du  dérange- 
ment. D'un  autre  côté,  la  demi-coursière  a  été 
généralement  dans  une  partie  mal  réglée  et  a 
croisée  unedixaine  de  mètres  en  contre-bas  Tavan- 
cement  en  recherche  vers  lequel  elle  se  dirigeait. 
Ces  diverses  circonstances  donnent  à  penser  qu*au 
delà  du  grand  accident  on  ne  retrouvera  qu'un 
champ  d'exploitation  assez  peu  important,  soit  par 
rétendue,  soit  par  la  régularité.  Néanmoins ,  les 
recherches  doivent  encore  être  continuées  sur  ce 
point. 

Les  travaux  de  la  grande  montagne  de  la  forêt TraTaux delà Ib- 
tfAbilon  sont  établis  sur  les  mines  Abilon,  Luce,  ^^  d'Abllon. 
Ricard  et  Fournier;  la  troihième  est  actuellement 
inexploitée  depuis  deux  ans. 

Les  mines  Âbilon  et  Fournier  sont  établies  sur 
les  couches  n*  2  et  n""  3,  sur  celle-ci  principale- 
ment; les  mines  Luce  et  Ricard.sur  la  couche  n°  1. 
En  jetant  un  coup  d'œit  sur  le  plan  général,  on 
reconnait  qu'aux  entrées  de  Luce  et  d' Abilon»  la 
direction  des  couches  accusée  par  celle  des  gale- 
ries de  sortage  est  fortement  influencée  par  l'acci- 
dent N.-O.  décrit  précédemment,  tandis  qu'en 
remontant  le  vallat  jusqu'à  Ricard  et  Fournier 
c'est  principalement  le  grand  accidenté.  2^""  £. 
qui  se  fait  sentir. 

De  la  combinaison  de  ces  deux  orientations  ré- 
sulte, pour  les  couihes,  dans  le  bas  du  Vallat, 
un  pendage  général  vers  le  Sud-Ouest,  et  plus 
haut  vers  le  N.-O.  environ. 

Les  attaques  distribuées  le  long  de  ces  affleure- 


38o  GÉOLOGIE    ET    EXPLOITATION 

nients  n'ont  donc  pu  avoir  chacune  qu'un  amont- 
pendage  peu  étendu  et,  depuis  plusieurs  années 
déjà,  les  travaux  se  sont  développés  dans  l'avai- 

f)endage,  quoique  rauiont-penaage  soit  encore 
oin  d'être  épuisé. 

Les  travaux  comprennent  aujourd'hui  : 
Mine  AbUoo.  A  AbiloUy  deux  plans  inclinés.  Le  prenaier, 
placé  au-dessus  du  premier  plan  incliné  de  Luce, 
est  encore  peu  avancé  et  n'a  point  de  chantiers 
d'exploitation;  sur  le  deuxième,  qui  figure  seul 
sur  le  plan,  sont  concentres  aujourd'hui  tous  les 
travaux. 
MiiM  Foornler.      A  Fournîcr^  un  grand  plan  incliné  au  sommet 

duquel  sont  établis  le  foyer  d'aérage  commun  à 
Abilon  et  à  Fournier,  et  Ja  machine  d'extraction 
de  cette  dernière. 
mû9  toee.  A  Luce^  deux  plans  inclinés  dont  le  premier 
est  seul  en  activité  en  ce  moment;  le  second  sera 
repris  lorsqu'on  aura  installé  à  son  sommet  une 
machine  d'extraction. 

A  Ricardy  une  grande  galerie  de  sortage  quia 
été  établie  sur  la  partie  relevée  de  la  couche, eta 
servi  à  exploiter  d'abord  cette  partie  relevée, 
dans  laquelle  le  feu  n'a  pas  tardé  à  se  mettre  par 
suite  de  la  mauvaise  exploitation.  On  a  alors  mu- 
raille cette  galerie  pour  la  préserver  des  feux,  et 
établi  un  puits  qui,  partant  du  jour,  a  été  poussé 
à  3i  mètres  en  conire-bas  de  la  galerie  jusqu'au 
pli  de  la  couche^  et  a  servi  à  Texploitation  de  la 
partie  plateuse.  Lès  charbons  de  ce  champ  d'ex- 
ploitation étaient  amenés  au  bas  du  puits  et  de  là 
élevés  jusqu'au  niveau  de  la  galerie  qe  sortage  au 
moyen  d*un  manège. 

En  septembre  1846,  à  la  suite  de  pluies  ex- 
traordinaires qui  avaient  amené  par  les  affleure* 


HlM  Ricard. 


DES    HOUILLÈRES    DE    LA    GRANd'cOMBE.       38 1 

roents  des  masses  d*eau  dans  les  travaux  incen* 
diésy  la  voûte  de  la  galerie  de  sortage  a  crevé  et  a 
laissé  descendre  les  feux  dans  la  galerie  d^  sor- 
tage. Ou  a  dû  fermer  toutes  les  entrées  de  |a  mine 
et  hiisser  les  travaux  de  la  partie  plateuse  s*i- 
nohder. 

Les  c]ioses  en  sont  là  depuis  cette  époque.  Le 
feu  est  loin  d'être  éteint  et  il  est  diflicile  de  dire 
quand  et  comment  on  pourra  rentrer  dans  ces 
travaux. 

L'ensemble  des  quatre  mines  ci-dessus  peut 
être  considéré  ^omme  étant  dans  de  mauvaises 
concliiioDs  cje^P^oitayon.  Le  transport  jusqu'aux 
galeries  principales  a  lieu  généralement  en  mon- 
taol,  l'épuisement  est  dispendieux  et  cjeviendrait 
fort  diflicile  si  l'on  venait  à  rencontrer  des  eaux 
plus  abondantes. 

|i)ufiny  )es  gajeries  de  sortage,  celle  d'4biIoa 
surtout,  ont  été  ma]  tracées  et  ont  des  pentes 
irrégulières  qui  ren4eDt  )e  roulage  très-dispen- 
dieux. 

Ce  qui  vient  d'être  dit  de  la  Levade  et  de  la  fo-    if ou?eanx  tra- 
r^t  d'Abilon,  montre  que  ces  mines  ne  sont  pas^^^îJ^J^ 
encore,  h  proprement  parler,  aménagées;  les  be-* Inférieur, 
soins  de  la  consoiiimalion  ont  été  tels  qu'ayant 
attaqué  les  couches  par  les  afileuremenlt^,  on  a 
iDarc{iç  en  découpant  c|iaque  quartier  au  fur  et  à 
mesure  de  l'avancement  des  chantiers  principaurj 
sansavoir  le  temps  de  préparera  Tavance  uniamé* 
nagement  en  rapport  avec  l'importance  de  ces 
mines. 

f^a  détermination  re]ative  au  système  qu'il  est 
devenu  nécessaire  d'établir  a  çté  précédée  d'une 
étude  géologique  détaillée. 

On  a  rejevç  sur  tous  )es  points  qtilçs  Icç  a(r 


383        GÉOLOGIE  ET  EXPLOITATION 

fleuretnents  des  couches,  tant  à  la  Levade  qu'à 
Trescol  et  à  la  forêt  d'Abilon ,  établi  des  coupes 
exactes  du  terrain  dans  les  deux  vallats  de  Tres- 
col et  de  la  Trouche,  et  foncé  un  trou  de  sonde 
du  côté  de  Trescol  pour  reconnaître  le  prolon* 
gement  des  couches  sous  le  trias. 

Voici  en  quoi  consistent  les  travaux,  soît  déjà 
en  cours  d'exécution  ,  soit  seulement  projetés  : 
GalcrieRoux.  i«  ^  la  mine  Roux ^  l'ancienne  guérie,  mal 
placée  relativement  au  chemin  dé  fer,  est  rem- 
placée par  une  autre  qui  vient  déboucher  au  ni- 
veau de  la  place  de  chargement  ;  îette  galerie  se 
prolongera  jusqu'à  la  couclw  de  la  Trouche  en 

g  assaut  au-uessus  des  travaux  actuels  de  la  mine 
oux.  Arrivé  à  cette  couche,  ou  y  mènera  une 
galerie  en  direction  qui  aura  à  peu  près  la  dispo- 
sition figurée  sur  le  plan  ;  cette  galerie  se  pro- 
longera successivement  avec  le  temps  du  côté  des 
Luminièrcs.  D'un  point  à  déterminer  ultérieu- 
rement, on  mènera  une  galerie  à  travers  bancs 
d'une  part  vers  les  couches  u*  i  et  n"  a  ;  de  l'autre, 
vers  les  couches  n"  4  î  ï^'  5  et  n''  6. 

Dans  chacune  de  ces  couches,  on  poussera  une 
galerie  d'allongement  qui  aura  pour  champ  d'ex- 
ploitation naturel  ,  l'amont-pend^ge  jusqu'aux 
affleurements.  La  nouvelle  galerie  de  Roux  a  donc 
un  très-grand  avenir  devant  elle  ;  quand  son  champ 
d'exploitation  sera  épuisé,  elle  devra  subsister 
comme  galerie  d'écoulement,  afin  d'empêcher  les 
eaux  de  ces  vieux  travaux  de  se  rendre  dans  les 
travaux  sur  l'aval-pendage  qui  se  feront  par  un 
puits  à  établir  dans   le   ravin  de  la  Trouche. 

Les  travaux  de  Roux  seront  d'un  aérage  extrê- 
mement facile,  l'air  entrera  par  la  galerie  ,  se  par- 
tagera entre  les  couches  et  sortira  par  des  galeries 


DES    HOUILLÈRES    DE    LA    GRANo'cOMBE.       383 

montantes  venant  déboucher  aux  affleurements. 

3»  Aux  mines  Mourier  et  des  Nonnes,  si  les 
recherches  qui  doivent  se  poursuivre  confirment 
ce  qui  a  été  dit  plus  haut  sur  le  peu  d*étendue  du 
champ  d'exploitation  ,  au  delà  du  grand  rejet,  il 
n'y  aura  plus  rien  d'important  à  faire  sur  ce  point, 
il  lie  restera  plus  qu'à  tracer  et  dépiler  ce  champ 
d'exploitation,  à  mettre  en  communication  par 
un  trou  de  sonde  le  puits  des  Nonnes  avec  un 
quartier  déjà  tracé  dans  la  miueMourier  en  contre- 
bas de  la  galerie  de  sorttige,  afin  de  le  déuoyer 
et  de  reprendre  les  massifs  qui  s*y  trouvent,  et 
en6n  à  dépiler  les  travaux  du  puits  lui-même. 

3*  A  la  mine  Bâtarde,  il  n'y  a  rien  à  faire 
comme  travail  d'aménagement. 

4"  Aux  trois  mines  Abilon,  Luce  et  Fournîer,  Gal«ri«  Lnoe. 
on  établit  un  ensemble  de  communications  qui 
apportera  une  grande  amélioration  dans  le  rou- 
lage. Voici  en  quoi  il  consiste  : 

On  rectifie  la  galerie  de  sortage  de  Luce  dont 
le  tracé  primitif  était  défectueux,  un  lui  donne 
une  pente  régulière  d'environ  un  centimètre  par 
mètre.  Elle  servira  d'abord  au  sortage  des  char- 
bons des  deux  plans  inclinés  de  cette  mine,  puis 
à  celui  des  charbons  d' Abilon  et  de  Fournier  au 
moyen  des  dispositions  suivantes  : 

On  la  prolonge  par  une  galei  ie  à  travers  bancs 
dirigée  de  manière  à  aller  rencontfer  la  couche 
n*  a  entre  le  plan  incliné  de  Fournier  et  le 
deuxième  plan  incliné  d'Abilon  ;  une  galerie  d'al- 
longement sera  établie  dans  cette  couche. 

Des  deux  plans  d'Abilon  et  de  Fournier  on 
mène  deux  autres  galeries  à  travers  bancs  vers 
cette  même  couche  n*  a.  De  cette  manière  les 
charbons  d'Abilon  cesseront  de  prendre  la  galerie 


384  GÉOLOGIE   ET   EXPLOITATION 

actuelle  de  sortage  qui  est  fort  longue,  et  surtout 
fort  mal  tracée.  Ils  suivront  la  traverse  de  la 
couche  u""  3  à  la  couche  n'^,  la  galerie  d'allon- 
gement tracée  dans  celle-ci,  la  galerie  à  roche 
qui  communiquera  avec  Luce,  et  viendront  sortir 
par  celte  mine.  Les  charbons  de  Fournier  sui- 
vront un  parcours  analogue;  leur  ascension  le 
long  du  plan  incliné  sera  diminuée  de  3a  mètres 
dans  le  sens  vertical,  et  Von  évitera  au  jour  des 
frais  de  la  descente  sur  les  grands  plans  inclinés. 

La  concentration  du  sortage  sur  un  seul  point 
aura  d^ail leurs  différents  avantages  relativement 
à  la  facilité  et  à  l'économie  delà  surveillance. 

^  ces  travaux  destinés  aux  trois  couches  infé- 
rieures, on  a  ajouté  une  galerie  inclinée  partant 
du  plan  incliné  de  Fournier  et  dirigée  vers  les 
trois  couches  supérieures.  En  même  temps,  un  plan 
incliné  directement  superposé  à  celui  de  Fournier 
a  été  commencé  sous  la  couche  n"*  5  ,  la  plus  im- 
portante des  trois.  Ces  deux  chantiers  se  rencon- 
treront bientôt ,  on  pourra  alors  prendre  la  couche 
n"*  5  par  un  système  de  grandes  tailles,  sur  une 
dislance  de  a5o  mètres  environ ,  à  partir  des  af- 
fleurements. 

Ultérieurement,  une  galerie  à  rocher  horizon- 
tale sera  prise  au  même  point  du  plan  de  Fournier, 
et  poussée  perpendiculairement  à  la  direction  jus- 
qu  aux  coucher  supérieures. 

Elle  prendra  en  dessous  du  champ  4* exploita- 
tion ci -dessus  une  autre  zone  de  plus  de  200  mètres 
de  largeur. 

L'ensemble  ^es  dispositions  ci-dessus  consti- 
tuera un  système  de  communications  entre  les  six 
couches  et  la  galerie  de  Luce. 

La  galerie  d'allongement  établie  è  ce  niveau 


DES   HOUILLÈRES   DE    LA    GRANd'cOMBB.       385 

dans  chaque  couche  devra  subsister  indéfiniment 
comme  galerie  d'écoulement. 

La  galerie  de  Luce  remplira  à  cet  égard  à  la 
forêt  d'Abilon ,  le  même  rôle  que  la  galerie  nou- 
velle de  Roux  à  la  Levade. 

5*  Au  travaux  ci-dessus,  on  doit  joindre  des    Puits d'eitmc- 
dispositions  pour  exploiter  Taval-pendage  (\es  ga- m^ieid'aén^ 
leries  Luce  et  Roux  plus  économiquement  qu'on 
ne  le  ferait  en  prolongeant  indéfiniment  le  sys- 
tème des  plans  inclinés. 

A  cet  effet,  quatre  puits  sont  nécessaires;  un 
d'eux  (le  puits  du  Gouffre)  est  déjà  commencé 
depuis  plus  d'un  an,  à  peu  près  sur  le  prolon- 
gement du  premier  plan  incliné  de  Luce.  Un  se- 
cond (le  puits  du  Rdvin)  est  commencé  depuis 
quelques  moisseulement  dans  le  ravin  de  Trescol. 
Un  troisième  est  à  établir  près  du  point  où  le  ruis- 
seau de  Trescol  se  verse  dans  le  Gardon.  Le  qua- 
trième, également  à  l'élat  de  projet,  devra  être 
établi  dans  le  vallat  de  la  Trouche,  à  peu  près  à 
mi-chemin  de  là  Levade  â  Champclauson. 

Chacun  de  ces  puits  servira  à  l'extraction  et  sera 
en  outre,  dans  l'ensemble  des  travaux,  destiné  plus 
particulièrement  à  un  usage  spécial ,  ainsi  que  je 
vais  l'expliquer. 

Le  puits  n*  i  sera  muni  d'une  machine  d'ex-P"'^^"^"î^ 
traction,  dune  machine  a  épuisement,  et  dune 
descenderic.  Il  est  foncé  sur  uue  grande  dimension 
(4'",5o  de  diamètre)  afin  de  pouvoir  y  faire  jaci- 
lement  toutes  les  installations  nécessaires.  Com- 
mencé  très-près  du  Gardon  (ce  que  nécessitai^ 
d'ailleurs  la  disposition  des  lieux),  il  a  été  très-* 
dillicile  à  foncer,  soit^cause  des  eaux,  soit  à  cause 
du  mauvais  terrain.  Au  fur  et  à  mesure  du  fon* 
cage  ^  on  l'a  garni  d'un  muraillement  en  briques 


386  GÉOLOGIE    ET    EXPLOITATION 

de  o",5o,  ayant  par  derrière  une  couche  de  bétoo 
de  même  épaisseur;  le  tout  fait  avec  de  la  chaux 
hydraulique  et  reposant  sur  des  trousses  en  bois 
soutenues  par  des  tringles  à  un  système  de  boisage 
établi  à  Torifice.  Aujourd'hui  ce  travail  difiicile  est 
terminé;  on  sera  incessamment  en  mesure  d'éta- 
blir sur  une  banquette  solide  et  imperméable  une 
trousse  picotée  sur  laquelle  reposera  tout  le  sys- 
tème et  qui  arrêtera  les  eaux. 

Puits  de  Trescol      Le  puits  n*  3  aura  une  machine  d'extraction  et 

servira  à  la  sortie  de  1  air  entrant  par  le  puits  n"*  i . 
A  cet  effet  un  foyer  sera  établi  au  fond  des  tra- 
vaux. 

Le  champ  naturel  d'exploitation  de  ce  puits 
s'étendra  d'une  part  jusque  vers  les  travaux  du 

Fuits  des  Nonnes  et  de  la  mine  Bâtarde ,  de 
autre  jusque  vers  la  selle  représentée  sur  le 
plan  ou  plutôt  jusqu'à  la  limite  commune  qu'il 
paraîtra  convenable  de  lui  donner  avec  les  tra- 
vaux des  plans  inclinés  de  Luce  et  d'Abilon. 

Le  puits  n?  i  exploitera  laval-pendage  de  ce 
champ. 

L'emplacement  de  ces  deux  puits  semble  peut- 
être  prêter  à  quelques  critiques;  on  pourrait  de- 
mander par  exemple  pourquoi  le  puits  n""  i  n'a 
pas  été  placé  sur  le  prolongement  des  premiers 
plans  inclinés  de  Luce  et  d'Abilon.  Cela  tient 
uniquement  à  la  disposition  du  terrain  qui  n'au- 
rait pas  permis  d'établir  sur  ce  prolongement  une 
place  de  chargement  suffisante.  La  même  considé- 
ration a  déterminé  l'emplacement  du  puits  n^3;  il 
y  a  sur  le  point  indiqué  un  ymste  emplacement  ap- 
partenant à  la  compagnie;  on  futiliserait  pour  le 
chargement. 


DBS   HOUILLÈRES    DE    LA    GRANd'gOMBE.        387 

Le  puits  n*  2  a  été  reculé  aussi  loin  du  Gar-  PuitsdnraTin 
don  quon  pouvait  le  faire  sans  lui  donner  trop *'*..  "^"if^'  ®" 
de  proiondeur  ;  il  naura  cependant  qu  unamont- 
pendage  peu  étendu  jusqu'à  la  selle  dont  il  a  été 
parlé  déjà  plusieurs  l'ois;  mais  par  contre  il  pourra 
s'étendre  en  direction  d'une  part  vers  le  ravin  de 
la  Trouche,  de  Tautre  vers  les  travaux  d*Abilon  et 
du  deuxième  plan  de  Luce;  enfin  on  pourra  aussi 
se  développer  à  une  certaine  distance  sur  TavaU 
pendage  y  car  le  sortnge  par  ce  puits ,  même  avec 
un  transport  en  remonte  sur  une  petite  longueur, 
sera  sans  doute  tout  aussi  économique  que  la  re- 
monte le  long  des  plans  inclinés  de  Luce  et  d*Abi- 
lon  et  le  sortage  par  Luce. 

Ce  puits  sera  non-seulement  un  puits  d'extrac- 
tion ,  mais  encore  et  principalement  un  puits 
d'aérage.  A  cet  effet  un  foyer  puissant  sera  établi 
à  la  partie  inférieure.  L'air  entrera  par  les  galeries 
de  Luce,  Abilon  et  Fournier;  ces  deux  dernières 
seront  entretenues  pour  ce  seul  usage.  Le  cou- 
rant d'air  de  Luce  passera  seul  sur  le  foyer  et  les 
deux  courants  d'air  de  Fournier  et  d'Abilou  dé- 
boucheront dans  le  puits  à  la  recette  intérieure 
de  la  couche  n"*  3.  Ce  moyen  d'aérage  puissant 
est  absolument  nécessaire.  Déjà  l'air  est  mau- 
vais à  Abilon  et  Fournier,  et  il  le  deviendrait  de 
5 lus  en  plus  à  mesure  que  les  travaux  s'éten- 
raient. 

L'aérage  du  puits  n"  i  pourrait  se  faire  à  la  ri- 
gueur par  le  puits  n®  a  ,  mais  on  trouvera  sans 
doute  que  l'aérage  de  trois  mines  aussi  étendues 
que  celles  de  Luce,  Abilon  et  Fournier,  suifit 
pour  utiliser  un  foyer  d'aérage,  et  Ton  hésitera 
d'autant  moins  à  forcer  le  puits  n^  3  pour  l'aé- 
rage particulier  du  puits  n""  i ,  qu'il  aura  par  lui- 


388  GÉOLOGIE    ET    EXPLOITATION 

même  un  champ  d'exploitation  sudisant,  tout 
en  en  laissant  un  beaucoup  plus  va^te  encore  au 
puits  n"*  I. 

Le  puits  n®  2  aura  sa  place  de  chargement  au 
même  point  que  le  n°  3.  Un  chemin  de  fer  exté- 
rieur et  un  plan  incliné  automoteur  le  relieront  à 
cette  place.  Le  plan  incliné  sera  établi  dans  le 
même  système  que  ceux  de  Champclauson  dont 
je  parlerai  plusloin. 
Puits  de  lâ  Le  puits  u®4j  dont  le  creusement  est  encore 
Trouchcoupui»  jjjj^^^  ^  ^^^^   ^^  amont-pendage  immense  qui 


s^étendra  d'une  part  jusqu^à  la  galerie  de  Houx, 
de  l'autre  jusquaux  travaux  sur  la  pente  desser- 
vis par  le  plan  de  Fournier  et  les  deuxièmes  plans 
inclinés  de  Luce  et  d'Âbilon. 

Un  chemin  de  fer  extérieur  et  un  plan  incliné, 
accolés  à  ceux  de  Champclauson  dont  Je  parlerai 
plus  bas  meltront  ce  puits  en  relation  avec  la  place 
de  chargement  de  la  Levade. 

Ce  puits  sera  essentiellement  un  puits  d'épuise- 
ment comme  le  puits  n°  i. 

Quand  même  il  n'y  aurait  pas  convenance  à  le 
foncer  prochainement  pour  avoir  un  aménage- 
ment plus  vaste,  il  devrait  l'être  selon  moi  de 
manière  à  le  mettre  en  communicaiion  aussi 
promptement  que  possible  avec  les  travaux  de 
Fournier.  On  serait  alors  débarrassé  de  toute 
préoccupation  relative  aux  eaux  qui  peuvent  de- 
venir beaucoup  plus  abondantes  qu'elles  ne  le 
sont  aujourd'hui ,  lorsqu'on  appliquera  les  dépi- 
lages  sur  une  grande  échelle,  ce  qu'on  ne  peut  dit 
férer  jplus  longtemps. 

Ou  remarquera  que  sou^  ce  rapport  aucun  des 
trois  autres  puits  ne  saurait  suppléer  celui-là.  En 
effet  les  puiLs  n"  i  et  3  sont  séparés  des  travaux 


DBS    HOUILLÈRES    DE   LA   GRAND  COHBE.       380 

de  Fournier  par  une  selle,  et  quant  au  puils  n  a 
il  rencontre  la  couche  d'Abilon  à  un  niveau  su- 
périeur à  la  plus  grande  partie  des  travaux  ac- 
tuels de  Fournier  et  à  une  partie  notable  de  ceux 
d'Abilon. 

(Vx)ir  les  cotes  distribuées  sur  le  plan  PL  f^L) 

Les  travaux  de  ce  puits  seront  aérés  par  Tair  qui 
descendra  par  le  puits  et  pourra  se  j)artager  en 
deux  courants,  l'un  allant  vers  le  puits  n**  ri^i  autre 
vers  les  travaux  de  Roux. 

L'ensemble  ci-dessus  décrit  peut  se  résumer 
ainsi  : 

!•  Deux  galeries  principales  (Roux  et  Lnce), 
l'un  à  la  Levqde ,  l'autre  à  la  forêt  d'Abilon  , 
mettant  en  relation  les  six  couches  entre  elles , 
ces  galeries  destinées  au  sortage  d'abord ,  et  ul- 
térieurement à  l'écoulement  des  eaux  des  affleu- 
rements ; 

:i°  Un  système  de  deux  puits  n*  i  et  n®  3  des- 
tiné à  prendre  toute  celte  partie  des  couches  qui 
plonge  vers  le  Gardon  à  l'Ouest  de  la  selle  déjà 
mentionnée; 

3**  Un  ensemble  de  deux  autres  puits  destiné 
à  prendre  tout  ce  qui  s*étend  à  l'aval-pendage  de 
la  galerie  de  Roux,  à  droite  de  la  selle  et  5  Taval- 
pendage  des  travaux  de  Fournier  et  du  deuxième 
plan  d'Abilon. 

Ce  système  d'aménagement  est,vaste  et  assure  Richesse  des 
une  longue  durée  à  l'exploitation.  En  effet,  si  1  on  j^i'.y^^^i^^^Pi^^ 
trace  approximativement  les  limites  de  chacun  (les  Rer  sur  le  syi- 

champs  d'exploitation,  et  si  l'on  fait  en  niême^*"**  ' 

temps  les  plus  larges  suppositions  sur  les  pertes 
qu'on  pourra  faire  dans  les  dépilages,  on  trouve 
que  chacun  de  ces  champs  peut  fournir  les  quan- 
tités de  chai  bon  suivantes  : 


Sqo  géologie  et  exploitation 

i"-  Syslème  des  galeries  Roux  et  Luce. 

GaleiieKoux  prolongée  à  2.500  mèlressealement,  dis- 
lance sur  laquelle  les  affl^'urements  dr  s  couches  sont 
connus  el  au  delà  de  laquelle  on  pourra  8*élendre  en- 
core  3.000.000* 

Galerie  Luce,  charbon  à  pren- 
dre par  les  plans  inclinés 
d'Abilon,  Lueeel  Fournier 
et  par  la  galerie  à  roche 
poussée  vers  les  couihes 
supérieures 4.200.000 

Total 7.200.000,  ci    7.200.000. 

2''  Système  des  deux  puits  n"  1  et  n''  3. 

Puils  II»  1 3.500.000» 

Puits  n«3.  ; 1.900.000 

Total 5.400.000,  ci    5.4O0.000. 

3°  Système  des  puits  n""  2  el  n«  4. 

Puits  n*  2 l.OOO.CfOO» 

Puits  n«  4 8.400.000 

Total 9.400.000,  ci    9.4OO.000. 

Total  général 22.000.000* 

Duréedestra-     Admettant  qu'oD  doive  arriver  à  régler  Fex- 

vauv d'aménagé- traetj on  à   35o.OOO   toimes  par  an,  cet  aménage- 
ment du  système  ^       rr*  1        1         •         .  TTi.  '   • 

inférieur.  ment  sullira  pour  plus  de  soixante  ans.  Ulteneure- 

mont,  on  aura  à  approfondir  les  deux  puits  du 
Gouffre  et  de  la  Tronche  et  k  établir  un  second 
champ  d'exploitation  sur  chacun  d^eux ,  au  moyea 
de  galeries  à  roche  allant  rencontrer  Taval-pendage 
des  couches,  la  première,  sur  la  rive  droite  du 
Gardon,  la  deuxième ,  du  côté  de  Champclauson. 
Ces  travaux  et  le  prolongement  de  la  galerie  de 
Boux  du  côté  et  même  au  delà  des  Luminières 
assureront  encore  Textraction  pendant  longtemps. 
Dépenses   de      Les  dépenses  à  faire  pour  l'exécution  de  Veù" 

ûuïï^^S^iSL ^^^^^  décrit  ci-dessus  sont,  sans  comprendre 

rieur. 


DBS    HOUILLÈRES   DE   LA    GRAND'cOHBE.       Sgi 

rÎDstallalJon  des  machines  d'extraction  et  d'épui- 
sement, approximativement  comme  il  suit  : 

!•  Pour  la  galerie  à  roche  de  Roux  et  ses  embranche- 

menls 30.000  fr. 

2^  Pour  U  galerie  de  sorlage  de  Luce  et  ses 

diviTS  embranchomcnts 67.000 

3*  Puur  le  puits  du  Gouffre 160.000 

!•  Pour  le  puib  de  Trcscol 18.000 

5*  Pour  le  puits  du  ravin,  y  compris  le  che- 
min de  fer  exiéricur.  .  . 25.000 

6«  Pour  le  puits  do  la  Tronche,  y  compris 

le  chemin  de  fer  extérieur. 65.000 

Total 365.000 

Afin  de  répartir  cette  dépense  sur  plusieurs    Ordre isoWra 

1*1       i.       *  1*'.*  I  dans  l*6iëciiiioa 

exercices,  I  ordre  à  suivre  pour  1  exécution  de  <^^^^^irmvZ 
travaux  est  le  suivant  : 

1*  Achever  les  galeries  Luce  et  Roux,  et  conti- 
nuer en  même  temp^  le  foncemeut  des  puits  n*  i 
etD'*^. 

a*  Quand  le  puits  n*  2  sera  achevé,  commencer 
de  suite  le  n*  3,  q*ui  pourra  s'achever  à  peu  près 
vers  le  même  temps  que  le  n*  i. 

3*  Enfin,  aborder  le  foncement  du  puits  n""  4 
seulement  lorsque  les  trois  autres  seront  terminés. 

L'aménagement  actuel  des  couches  de  Champ-  Tranm  d'i* 
clauson  comprend  les  trois  mines  deXhérond,  <je  "JjgJJJ"*^^^ 
Gazay  et  du  Trou  du  Mulet ,  et  la  galerie  d*écôu- rieur.— Ghamp- 
lement  de  Palmesalade.  cUuson. 

Si  Ton  examine  les  cotes  distribuées  dans  l'é- 
tendue des  travaux  de  Cbampclauson  et  sur  les 
affleurements^  il  est  facile  de  suivre  l'allure  géné- 
rale de  la  couche.  Elle  présente  la  forme  a  une 
espèce  de  selle  renversée,  dont  le  fond  horizontal 
coïnciderait  avec  la  galerie  de  sortagede  Théroud. 
Tome  XIF,  1848.  27 


3^3  GÉOLOGIE   ET    EXPLOITATION 

Ce  fond,  d'abord  à  peu  près  horizontal ,  prend  en- 
suite une  inclinaison  décidée  versleN.-E. 
lIlneGaiar*        ji  la  mine  Gazay^  l'aménagement  consiste  à 
pousser  successivement  la  galerie  principale  jusque 
vers  les  anciens  travaux  de  TABenadou. 

Un  plan  incliné  fonctionnant  déjà  aujourd'hui 
et  un  autre  à  établir  plus  tarc^,  prendront  tout 
raD(iont;-pendage  de  cette  galerie  principale. 
Mille  du  trou  du     ^  1^  mine  du  Trou  du  Mulet,  la  galerie  d*al- 
MuleL       longement  qui  a  été  poussée  avec  une  pente  trop 
forte,  est  venue  butter  contre  une  faille  qui  re- 
jette la  couche  en  haut  de  18  à  20  mètres.  On 
Î)Ourrait  traverser  ce  dérangement  en  poussantsur 
atlroiteune  galerie  au  rocher;  mais  d'une  partie 
mauvais   tracé  de  la  galerie   d'allongement,  de 
Fautre  la  convenance  de  réserver  aux  travaux  de 
Thérond  un  champ  d'exploitation  suffisant,  doi- 
vent porter  à  ne  pas  s'étendre  plus  loin  par  le  Ti'ou- 
du-Mulet,  et  à  dépiler  dis  à  présent  tous  les 
travaux  de  cette  mine  qui  sont  parfaitement  cir- 
conscrits. 
Mine  Tbérond.     A  ThéroTidj  on  a  déjà  exploité  plus  ou  moins 

complètement  les  travaux  qui  sont  dans  Va  partie 
de  la  couche  où  Taxe  de  la  selle  est  à  peu  près 
horijçontî^l. 

A  partir  çlti  poipt  911  cet  a:?:^,  plonge  vers  le  N.-E., 
on  acom.Q^encé  dçux  galeries  de,  niveau*  Celle  de 
droite,  qui  sera  poussée  successivement  jusqu'aux 
affleurements  du  côté  de  l'Affenadou,  aura  pour 
champ  d'exploitation  l'amont- penduge  jusqu'à  la 
grande  galerie  de  Gazay;  celle  dç  gauche  sera 

Ï)oussée  avec  le  temps  du  côté  de  Portes  jusquà 
a  limite  de  la  concession  de  Comberedonde.  — 
Outre  ces  deux  galeries,  on  a  poussé  un  plan  in- 
cliné vei^s  la  galerie  de  Palmesalade  dontilvaêtre 


DBS   HOtJiLLiREs    DE   LA   GRANd'gOMBE.      3^Z 

question.  Descbantiers  ont  été  établis  k  droite  et 
à  gauche  de  ce  plan  incliné.  Le  charbon  était 
monté  le  long  de  ce  plan  et  venait  sortir  à  Thé- 
rond.  Ce  travail  a  été  suspendu,  parce  quil  coi^- 
vient  de  réserver  ce  quartier  comme  champ  d'ex- 
ploitation de  la  galerie  de  Palmesalade. 

^  Palmesalade^  iinç  galerie  d'écoulement  a   Galerie d'écou- 
été  commencée  et  a  déjà  atteint  une  loneueur  deiera^nt^ePiime- 

>  r*  1 1  \  '    \    t  I        1      salade. 

noo  mètres.  t.lle  nvirche  a  la  rencontre  du  plaip 
incliné,  de  Théropd  et  se  poursuivra  ensuite  aq 
delà  à  peu  près  parallèlement  à  la  grande  galerie 
de  gauche. 

A  cet  ensemble  de  travaux ,  il  convient  d'ajou-  Nouvel  and- 
ter  d^sà  présent  une  nouvelle  attaque  à  faire  ^^"  cîSmiMSausoiL* 
dessus  du  Trou  du  Mulet.  En  la  plaçant  à  la  cote 
460  mètres,  elle  laissera  à  la  galerie  de  gauche 
un  très-bel  amont-pendage,  et  elle  en  aura  elle- 
même  un  magnifique  jusqu'aux  affleurements  du 
côté  de  la  Crousette  :  c  est  à  cette  attaque  nouvell.e 
et  à  Gazay  qu'il  convient  en  ce  moment  de  pous- 
ser l'extraction. 

En  faisant  abstraction  do  la  galerie  de  P^l^iesa-    Richesae    du 
lade ,  c  est-à-di^-e  en  ne  considérant  que  la  partie  ^"^î""?  <|!wpioi- 

11  I  .11-1    tatlon    Cnamp* 

de  la  couche  qui  est  en  amont  des  galeries  de  ciauaon. 
droite  et  de  gapche  de  Tbérond,  voici  approxi*- 
mativement  quelles  quantités  c^  charboa  se  trou- 
veront aménagées  : 

Galerie  de  Gazay 600  000* 

Galerie  de  droite  de  Thérond 500.000 

Galerie  de  gauche  poussée  jusqu'à  la  conces- 
sion de  Gombercdonde 1.600.000. 

Attaque  projetée  au-dessus  do  Troa-du* 

Malet 2.300.000 

Total 5.000.000*. 


394  GÉOLOGIE   ET    EXPLOITATION 

▼aux'^'aména^  ^^  ^'^"^  suppose  que  la  production  doive  se  ré- 
gemem exécutés gler  à  i5o. 000  tonnes,  raménageoient  suffira  pour 
et  projetés.       33  gjjg^  ^  \^  quantité  de  S.ooo.ooo  de  tonnes ,  il 

faudrait  ajouter  celle  que  pourra  fournir  la  couche 
n°  7  qu'on  attaquera  ultérieurement  par  des  gale- 
ries au  rocher  partant  de  points  convenablement 
choisis  sur  les  grandes  lignes  de  niveau  décrites 
précédemment.  Cette  couche  augmentera  proba« 
blementd'un  tiers  le  chiffreci-tlessus^cequi  portera 
à  45  ans  environ  la  durée  de  Taménagement. 
pouiTTompflîer     ^^  dépense  à  faire  se  réduit  à  l'avancement  des 
raménagement  galeries  de  Gazay  et  de  Thérond  qui  ne  peut  figu- 
^n.  ''**"P***""  rer  que  pour  mémoire,  et  à  Finstallation  delà 

nouvelle  attaque  au-dessus  du  Trou-du-Mulet. 
Cette  installation  (  y  compris  le  chemin  de  fer  ex- 
'  térieur,  le  prolongement  du  plan  incliné  du  Trou- 
du-Mulet  et  la  galerie  à  roche  nécessaire  pour  pas- 
ser un  grand  rejet  déjà  rencontré  à  la  galerie  de 
gauche  de  Thérond  et  à  l'avancement  du  Trou-du- 
Mulet  )  pourra  coûter  une  dizaine  dé  mille 
francs. 

Tout  le  charbon  s'extraira  dans  de  bonnes  con- 
ditions,  c'est-à-dire  sans  avoir  k  faire  aucun  trans- 
port en  remonte  et  sans  frais  d*épuisement. 

Ultérieurement  on  aura  encore  à  prendre  sans 
épuisement  tout  le  champ  compris  entre  les  gale- 
ries de  niveau  de  Thérond  et  celle  de  Palmesa- 
lade.  Pour  le  sortage  des  charbons,  on  pourrait 
faire  comme  on  a  fait  jusqu'à  ces  derniers  temps, 
c'est-à-dire  remonter  au  moyen  de  chevaux  le 
plan  incliné  de  Thérond  jusqu'à  l'embranchement 
des  galeries  de  droite  et  de  gauche.  Au  lieu  de 
cela,  il  serait  préférable  de  foncer  un  puits  verti- 
calement sur  le  point  de  jonction  du  plan  incliné 
et  de  la  galerie  de  Palmesalade ,  et  de  prolonger 


pes    HOUILLÈRES    DE    LA    GRAND*COMfiE.       SqS 

]a  galerie  de  sortage  de  Thérond  à  travers  bancs 
jusqu'à  ce  puits.  On  élèverait  au  niveau  de  Thé* 
rond  les  charbons  de  la  grande  couche  et  de  la 
couche  n""  7^  et  on  y  descencfrait  ceux  des  couches 
supérieures. 

Ce  puits  serait  commencé  sur  un  petit  diamètre, 
soit  2  mètres  ou  2°*, 5o,  jusqu'à  la  première  couche 
exploitable,  et  continué  sur  un  diamètre  suffisant 
pour  le  passage  de  deux  wagons  dans  leur  cage^ 
soit  environ  3",5o.  Il  serait  uiilisé  pour  l'aérage. 

Je  mécontente  d'indiquer  ici  ce  travail  qu'il  n'y 
a  pas  lieu  d'entreprendre  encore,  Faménagement 
limité  aux  deux  galeries  de  Thérond  devant  suffire 
à  tous  les  besoins  de  l'exploitation  pour  un  grand 
nombre  d'années. 

Le  service  du  transport  des  charbons  depuis  la    Tramux  exté- 
sortie  des  mines  Thérond  ,  Gazajr  et  du  Trou-du-  de^champciîu- 
Mulet  jusqu'à  la  Levade,  où  se  fait  le  changement  >on. 
dans  les  grands  wagons,  s'effectue  par  un  svstème 
assez  remarquable  dont  je  donnerai  une  icfée  gé- 
nérale. 

D'abord  les  deux  mines  de  Gazay  et  du  Trou-du- 
Mulet  sont  reliées  à  la  place  Thérond  chacune  par 
un  plan  incliné. 

Le  charbon  des  trois  mines  en  partant  de  la 
place  Thérond  suit  un  chemin  de  fer  d*environ 
1.800  mètres  de  longueur  ayant  une  pente  totale 
d'une  cinquantaine  de  mètres,  et  est  aescendu  au 
niveau  de  la  place  Levade  soit  par  deux  plans  in- 
clinés étages,  soit  par  un  seul  grand  plan  qui  a 
été  construit  plus  récemment.  Ces  plans  inclinés 
rachètent  un  niveau  de  i4^  mètres. 

Les  wagons  pleins  en  descendant  remontent 
les*  wagons  vides  jusqu'au  palier  supérieur  des 
plans  inclinés.  Arrivés  là,  il  faudrait  pour  ramener 


3g6  GÉOLOGIE    ET    EXPLOITATION 

les  wagons  vides  aux  mines  les  traîner  par  des 
chevaux. 

Pour  éviter  cette  dépense  de  traction, on  a  pro- 
longé le  grand  plan  incliné  par  un  autre  plan  qu'on 
nomme  place  de  retour,  en  lête  duquel  Tappareil 
des  tambours  et  du  frein  a  été  établi. 

Ces  tambours  sont  au  nombre  de  quatre,  deux 

Srands  et  deux  petits,  ayant  respectivement  des 
iamètres  proportionnels  aux  longueurs  du  grand 
plan  et  au  plan  de  retour. 

Voici  comment  se  fait  la  manœuvre: 
Le  bout  d'un  des  grands  câbles  est  au  haut  du 
grand  plan ,  le  bout  de  l'autre  en  bas.  Le  bout  de 
l'un  des  petits  câbles  est  en  haut,  et  le  bout  de 
l'autre  en  bas  du  plan  de  retour.  On  attache  au 
premier  deux  ou  trois  wagons  pleins;  au  second, 
le  même  nombre tie  wagons  vides;  au  troisième, 
un  seul  wagon  vide  qui  est  seulement  destiné  à 
descendre  le  câble;  au  quatrième,  cinq  ou  six 
wagons  vides  provenant  des  manœuvres  précé- 
dentes tant  sur  le  grand  plan  que  sur  les  plans 
étages.  On  lance  les  wagons  pleins  qui  remontent 
ainsi  simultanément  Qes  wagons  vides  sur  te 
grand  plan  et  d'autres  wagons  vides  sur  le  plan 
de  retour.  Au  haut  de  ce  aeruîer,  les  wagons 
vides  sont  détachés,  à  l'exception  a'un  seul  qui 
reste  pour  là  manœuvk^e  suivante,  et  sont  assem- 
blés en  convoi  sur  un  chemin  de  fer  qui  présente 
une  pente  suflisante  pour  qu'ils  descendent  h  la 
place  Thérona  par  1  action  seule  de  là  gravité. 
Cette  pente  esk  d'une  trentaine  de  mètres  sur  une 
longueur  de  i.Soo  mètres  environ. 
Aménagement  L'étude  de  raméuagement  du  système  carboui- 
mônSgoe&ante-  ^^^^  supérieur  doit,  pour  êtrecomplet ,  comprendre 
Barbe.  les  couches  de  la  montagne  âainte-Bar^e. 


DES  HOUILLERES    DE    LA   GRANd'gOMBE.       597 

C'est  sur  ce  point  que  dans  les  premières  an- 
nées la  compagnie  avait  principalement  porté  son 
exploitation.  De  toutes  1^  mines  qui  ont  été  suc- 
cessivement ouvertes  sur  les  nombreuses  couches 
que  renfernie  cette  montagne,  il  ne  reste  plus  que  Mines  Roth- 
deux.exp]oi(ations  sans  importance.  Tune  à  la  ffa-î?***î^.  ^  ^  ** 
lerie  noihscbild  sui;  la  couche  delà  Midette,  1  autre 
k  la  Cantelade  sur  la  couche  du  même  nom.  Une 
troisième  mine  exploite  la  couche  &^ns-Nom  sur  laTHlne Sans-Nom. 
rive  gauche  du  ruisseau  du  gouffre  Thpuret.  Cette 
dernière  a  peu  d'avenir,  la  galerie  d'allongement 
marche  vers  le  trias  qu'elle  ne  tardera  pas  à  attein- 
dre, et  il  ne  restera  plus  qu'à  dépiler  le  champ 
d'exploitation  situé  en  amont  de  cette  galerie  jus- 
qu'aux affleurements  ou  jusqu'aux  points  oii  la 
couche  vientbutter  contre  le  trias.  Ce  champ  d'ex- 
ploitation aura  à  peu  près  So.ooo  mètres  quarrés. 

Quand  il  sera  épuisé  et  que  l'on  voudra  recom- 
mencer à  se  développer  dans  cette  région  du  ter- 
rain houiller,  il  y  aura  tout  un  système  nouveau 
d'aménagement  à  établir.  Il  n'y  aura  plus  à  prendre 
en  dessous  des  niveaux  déjà  exploités  que  la  couche 
Sans-Nom  et  celle  du  Pin.  La  manière  la  plus 
simple  de  le  Taire  sera  de  foncer  un  puits  à  la  tête 
du  grand  plan  incliné  de  Rothschild;  une  galerie 
à  travers  bancs  sera  dirigée  sous  la  montagne 
Sainte-Barbe,  d'une  part,  et  de  l'autre  sous  la 
montagne  de  la  forêtd'Abilon.  Elle  prendra  d'un 
côté  les  deux  couches  ci-dessus,  et  de  l'autre  les 
couches  du  système  inférieur  sur  le  prolongement 
des  travaux  faits  par  la  grande  galerie  de  Luce.  Il 
suffira  de  donner  à  ce  puits  «jS  mètres  de  profon- 
deur pour  que  la  galerie  à  travers  bancs  aille  re- 
couper la  couche  Sans-Nom  au  delà  de  la  mon- 
tagne Sainte-Barbe  vers  le  gouffre  Thouret,  ce  qui 
donnera  un  vaste  champ  d'exploitation. 


398    MINES    DE   HOUILLE    DE   LA    GRAND'cOMBE. 

Du  reste,  ce  travail  peut  et  doit  être  différé 
longtemps  encore,  soit  jusqu'au  moment  ou  Ton 
approfondira  les  puits  n®  i  et  n""  ^^  soit  au  moins 
jusqu'à  celui  où  Ion  foncera  le  puits  de  Champ- 
clauson.  ' 

Tout  le  monde  trouvera,  en  effet,  sans  doute 
qu'un  aménagement  qui  doit  fournir  à  plus  de 
60  ans  d'exploitation  sur  le  système  inférieur,  et  à 
45  ans  sur  le  système  supérieur,  est  largement 
ce  qu'il  convient  d'entreprendre  à  l'avance  dans 
une  affaire  comme  celle  de  la  Grand'Combe. 


SUR  LE  PROCÉDÉ 

Employé  par  M.  Victor  Simon  y  pour  traverser 
en  galerie  les  sables  mouvants  et  aquifères 
cCEngis ,  en  Belgique; 


Par  M.  Amédée  BURAT. 


Les  travaux  les  plus  intéressants  de  Fart  des 
mines  sont  sans  contredit  ceux  qui  doivent  être 
effectués  dans  les  terrains  aquifères;  ainsi  Fexécu- 
tion  d'un  puits  cuvelé  traversant  des  niveaux 
d'eau  énergiques  comme  ceux  du  Nord,  est  un 
travail  qui  exige  toutes  les  connaissances  de  lart 
de  l'ingénieur.  Un  pareil  puits  a  toute  Timpor- 
tance  d'un  ouvrage  d'art,  par  l'intérêt  de  sa  desti- 
nation, par  les  sommes  considérables  qu'il  exige, 
enfin  par  les  difficultés  particulières  que  présente 
son  exécution,  difficultés  telles  que  dans  bien  des 
cas  elles  n'ont  pu  être  surmontées. 

Rarement  l'exécution  des  galeries  de  mines  a 
rencontré  de  pareilsobstacles:  l'écoulement  naturel 
des  eaux  rend  le  percement  plus  facile,  etlesprocé- 
dés  connus  sous  la  dénomination  de  coins  divers 

m 

gents  f  décrits  par  M.  Héron  de  Villefosse,  ont 
généralement  permis  de  franchir  les  sables  mou- 
vants ou  les  argiles  coulantes,  dans  la  plupart  des 
cas  qui  se  sont  présentés.  Ces  procédés  perfec- 
tionnés depuis  dans  plusieurs  circonstances,  con- 
sistent tous  à  chasser,  dans  le  terrain  mouvant  et 
autour  d'un  cadre  appliqué  contre  le  terrain  cou- 
lant, un  garnissage  en  palplanches  divergentes, 
de  telle  sorte  que  le  boisage  précède  l'excavation  ; 


400   PROCÉDÉ  POUR  TRAVERSER  EN  GALERIE 

en  second  lieu,  à  maintenir  la  paix)i  verticale  du 
fond  par  une  armature  ou  bouclier  qui  se  dé- 
monte par  parties,  de  manière  à  permettre d*atta- 
q.ier  le  terrain  sur  une  peite  surface  et  en  soute- 
nant tout  le  reste.  Ces  procédés  peuvent  cependant 
se  trouver  tout  à  fait  insndisants.  Que  l'on  se  re- 
présente, par  exemple,  des  sables  tellement  fins 
et  fluides,  pénétrés  d'eau  sous  une  pression  telle 
qu'un  simple  trou  de  sonde  leur  permette  de  sortir 
avec  impétuosité  et  d'envahir  la  portion  de  la  ga- 
lerie déjà  exécutée;  il  est  évident  que  les  précau- 
tions du  boisage  parles  palplanches,  et  du  bouclier 
appliqué  contre  la  paroi  verticale  du  fond  pour  la 
maintenir,  seront  toutà  fait  sans  résultat,  et  qu'une 
igalerie  arrivée  devant  un  pareil  pbstucle  doit  être 
abandonnée  si  l'on  n'a  un  procédé  spécial  pour  le 
combattre. 

Les  mines  établies  dans  le  terrain  carbonifère 
de  la  Belfjîque,  pour  l'exploitation  des  minerais 
de  fer  et  de  zinc  qui  s  y  trouvent,  ont  quelquefois 
rencontré  des  sables  tels  que  nous  venons  de  l'in- 
diquer, notamment  sur  la  rive  gauche  de  la 
Meuse,  entre  Huj  et  Chockier. On  citait  plusieurs 
points  où  l'irruption  subite  de  sables  mouvants 
aquifères  avait  mis  un  à  des  travaux  souterrains  et 
même  déterminé  des  accidents.  Ces  sables,  qu'on 
n^avaît  jamais  essayé  de  franchir,  et  qui  par  con- 
séquent n'étaient  connus  que  d'une  manière  très- 
împarfaite,  viennent  d'être  traversés  par  une  ga- 
lerie d'écoulement  commencée,  il  y  a  quatre  ans, 
à  Enêis.  Les  procédés  employés  à  cette  occasion 
par  M.  Victor  Simon,  ingénieur-directeur  de  la 
société  de  la  Nouvelle  Montagne,  nous  paraissent 
de  nature  à  assurer  désormais  le  pasçage  des  gale- 
ries h  travers  les  terrains  les  plus  coulants. 


5 


DES    SABLES    MOUVANTS   ET    AQUIFÈBES.         ^Oi 

La  galerie  d'écoulement  (VEngîs  a  été  commen- 
cée en  1 844  »  pour  recouper  en  profondeur  le  gîte 
calaniinaire  du  Dos,  un  des  plus  importants  de 
la  vallée  de  )a  Meuse  par  ses  dimensions  et  par  la 
richesse  des  minerais  qu'on  en  a  extraits.  Cette 
galerie  avait  déjà  55o  mètres  de  longueur  sur  65o 
qu'elle  devait  avoir;  elle  avait  coûté  plus  de 
80.000  francs  et  quatre  années  d'un  travail  inces- 
sant, et  les  exploitants  pouvaient  fonder  à  juste 
titre  des  espérances  sur  sa  terminaison  prochaine, 
lorsque,  à  ce  point  de 55o  mètres,  la  rencontre  des 
sables  mouvants  aquiftres  sembla  devoir  compro- 
mettre tout  le  travail  passé.  11  fallait  donc  tra« 
verser  à  tout  prix  les  sables  mouvants ,  et  l'on  y 
arvint ,  grâce  au  procédé  imaginé  par  M.  Simon, 
e  telle  sorte  que  la  galerie  est  aujourd'hui  rentrée 
dans  le  calcaire  carbonifère. 

Pour  bien  comprendreles  difficullés  du  travail, 
il  faut  se  représenter  d'abord  quelle  était  la  nature 
du  sable  à  traverser.  Ce  sable  était  quartzeux, 
très-fin  ethomogène,  tellement  pénétré  d'eaubous 
une  pression  considérable  et  par  suite  tellement 
fluide,  que  des  trous  de  sonae  horizontaux  pra- 
tiqués pour  le  reconnaître  donnèrent  lieu  h  des 
jets  d'eau  sablonneuse  de  plusieurs  mètres  de  lon- 
gueur. En  te  prenant  dans  la  main  et  le  serrant 
fortement  de  manière  à  expulser  l'eau  qui  le  pé- 
nétrait, on  reconnaissait  qu'il  était  tellement 
friable,  qu'il  sullisait  d'une  petite  secousse  pour 
que  la  pelote  ainsi  formée  sous  la  pression  tombât 
en  poudre  désagrégée.  Cette  grande  fluidité  fut 
d'ailleurs  mise  en  évidence  par  le  fait  même  de 
la  découverte  des  sables  :  un  ouvrier  faisait  une 
entaille  au  sol  de  la  galerie  pour  y  placer  un  mon- 
tant du  boisage ,  lorsque  tout  à  coup  il  atteignit 


403      PROCÉDÉ   POUR   TRAVERSER   EN   GALERIE 

non  pas  même  les  sables,  ainsi  qu'on  le  reconnut 
parla  suite,  mais  une  fissure  de  Targile  schisteuse 
qui  leur  ouvrit  une  issue  :  le  sable  fit  irruption 
comme  une  source  artésienne  et  remplit  la  galerie 
sur  lo  mètres  de  longueur  et  i  mètre  d'épaisseur 
moyenne. 

Aussitôt  après  cette  irruption  des  sables ,  on  les 
enleva  rapidement,  on  boucha  l'ouverture  par  la- 

3uelle  ils  arrivaient,  et  l'on  établit  contre  la  paroi 
u  fond,  que  Ton  craignait  de  voir  céder  sous  la 
Sression,  une  armature  consistant  en. une  digue 
'argile  maintenue  par  des  madriers  jointifs.  Le 
serrement  une  fois  établi,  on  pratiqua  plusieurs 
sondages  horizontaux ,  afin  de  reconnaître  exacte- 
ment la  position  des  sables.  Il  fut  constaté  qu'ils 
constituaient  un  banc  incliné,  dont  la  paroi  du 
fond  se  trouvait  encore  séparée  par  une  épaisseur 
moyenne  de  2  mètres  d'argile. 

Les  trous  de  sonde  percés  débitaient  tous  une 
quantité  plus  ou  moins  grande  d'eau  et  de  sable, 
et  pour  empêcher  le  sable  de  sortir  ainsi  avec 
l'eau ,  on  bourra  dans  chacun  d'eux  du  foiii  qui 
établissait  ainsi  une  sorte  de  filtre.  Quelques-uns 
de  ces  trous  de  sonde  s'obstruèrent  par  le  mélange 
de  fragments  d'argile;  on  fut  obligé  d'en  boucher 
d'autres,  k  travers  lesquels  on  ne  pouvait  empê- 
cher le  sable  de  sortir  avec  l'eau.  En  résumé ,  le 
débit  d'eau  se  trouva  réglé  à  3  mètres  cubes  d'eau 
par  heure,  mais  sans  que  ce  débit  parût  dimi- 
nuer. 

La  première  idée  de  M.  Simon  fut  d'assécher 
les  sables.  Les  trous  de  sonde  ne  pouvaient  pas 
évidemment  suffire  à  cet  assèchement,  et  il  y 
avait  d'ailleurs  un  grand  intérêt  à  ne  pas  se  servir 
pour  cela  du  fond  de  la  galerie.  L'eau  entraînait , 


DES   SABLES    MOXJTÂNTS   ET   AQUIFÈRES.  4^^ 

en  effet,  des  quantités  de  sable  plus  ou  moins 
grandes,  quelles  que  fussent  les  précautions  prises, 
et  déjà  les  quantités  ainsi  soustraites  avaient  dû" 
créer  des  vides  et  des  éboulements  dans  les  ter- 
rains à  traverser.  Ces  vides  et  ces  éboulements 
altérant  la  consistance  des  terrains,  il  importait  de 
ne  pas  les  augmenter. 

Deux  petites  galeries  latérales,  de  i^iSo  de 
hauteur  sur  o'",8o  de  largeur,  furent  prises  à  droite 
et  à  gauche,  sur  les  parois  de  la  galerie  d*écoule- 
raent,  à  5  mètres  en  arrière  du  fond.  Ces  galeries, 
après  un  parcours  de  5  à  6  mètres  perpendiculaire 
à  l'axe  de  la  galerie,  furent  dirigées  obliquement 
vers  les  sables  :  elles  étaient  nftiraillées  à  mesure 
que  Ton  avançait.  La  galerie  de  l'Ouest,  arrivée  à 
o"*/io  du  sable,  fournit  une  quantité  d'eau  consi- 
dérable dont  on  favorisa  Técoulement,  et  afin 
d*augmenterle  débit  on  perça  même  un  second 
embranchement  pour  rejoindre  les  sables  sur  un 
nouveau  point.  Du  côté  de  l'Est,  on  réussit  moins 
bien,  le  sol  de  la  galerie  se  souleva  en  approchant 
des  sables,  le  muraillement  fut  écrasé,  et  une 
masse  d'argile  sablonneuse  ne  tarda  pas  à  obstruer 
Torifice  sans  avoir  déterminé  un  débit  d'eau  con- 
sidérable. 

Deux  mois  s'étaient  écoulés  pendant  ces  travaux 
préparatoires,  et  les  sables  ne  paraissaient  pas  sen- 
siblement asséchés.  Des  masses  argileuses  mélan- 
gées de  sable  venaient  souvent  obstruer  la  sortie 
des  eaux;  ces  masses  argileuses  provenaient  évi- 
demment des  éboulements  déterminés  au  toit  des 
sables  par  leur  soutirement  prolongé,  car  il  était 
très-diflicile  de  les  emp*écher  de  couler  avec  les 
eaux.  Il  fallait  donc  attaquer  directement  le. pro- 
blème du  percement,  imaginant  des  procédés  nou- 


4o4      PROCÉDÉ    POUR   TRAVERSER   EN    GALERIE 

veaux  pour  ces  difficultés  toutes  nouvelles.  Voîcî 
en  principe  la  méihode  qui  fut  adoptée  et  suivie 
par  M.Victor  Simon. 

La  section  de  la  galerie  sera  attaquée  par  un 
garnissage  de  coins  divergents  ou  pal  planches  con- 
tiguëi;  on  démontera  ensuite  par  portions  le  bar- 
rage ou  madrier  qui  soutient  la  paroi  du  fond,  et  k 
mesure  qu'une  petite  partie  de  la  section  du  terrain 
meuble  sera  mise  à  découvert,  on  y  enfoncera  des 
picoU^ horizontaux  et  contigus  de  manière  à  former 
dans  l'intérieur  despalplanches  un  garnissage  très- 
serré.  Ces  picots  contigus  auront  i'",20  de  lon- 
gueur au  moii^;  ils  seront  coniques,  et,  comme 
ils  laisseront  entr^eux  des  intervalles  par  lesquels 
le  sable  pourrait  couler,  on  picotera  ces  inter- 
valles avec  des  picots  ayant  seulement  o",i5  à 
o^j^S  de  longueur,  de  telle  sorte  que  toute  la  paroi 
du  fond  de  la  galerie  ne  présentera  plus  qu'un 
garnissage  de  picots  contigus ,  imperméable  aux 
sables* 

Pour  que  ce  garnissage  de  picots  ne  soit  pas 
chassé  au  dehors  par  la  pression  des  sables  aqui- 
fères,  on  le  maintiendra  par  une  armature  de  ma- 
driers horizontaux  appuyés  contre  la  partie  du 
murailiement  déjà  exécutée;  cette  armature  sera 
d'ailleurs  disposée  de  manière  à  pouvoir  se  dé- 
monter partiellement  et  à  mettre  successivement 
à  découvert  les  diverses  parties  de  la  surface  pi- 
cotée. 

Ces  préparatifs  étant  achevés,  on  découvrira  le 
milieu  de  la  paroi  et  on  chassera  les  picots  mis  à 
découvert,  de  manière  à  les  avancer  de  o^j^o  à 
o",3o;  on  procédera  ain^i  de  proche  en  proche, 
faisant  marcher  un  à  un  les  picots  à  coups  de 
masse;  toute  fuite  sera  immédiatement  bouchée 


DES    SABLES   MOUVANTS    ET   4QXJ1F$EE$.         4^5 

Ear  des  picots  de  la  dimeDsîon  la  plus  convenable. 
(Orsque  toute  la  partie  inférieure  de  la  galerie 
aura  ainsi  marché,  on  posera  la  semelle  d'un 
nouveau  cadre  et  on  attaquera  la  partie  supérieuret 
en  procédant  de  bas  en  haut  et  plaçant  les  diverses 
parties  du  nouveau  cadre  à  mesure  que  leur  place 
est  préparée.  On  arrivera  donc  ainsi  à  pousser  Iç 
picotage  devant  soi,  de  toute  l'épaisseur  d*un  cadre, 
et  Ton  cuvelera  la  galerie  par  des  cadres  contigus, 
ayant  soin,  de  trois  en  trois  cadres,  de  chasser  un 
nouveau  garnissage  en  palplanches  divergentes. 

Ainsi  donc  on  se  proposait  d'avancrr  dans  le 
terrain  mouvant,  sans  l'extraire  au  dehors,  refou- 
lant en  quelque  sorte  ce  terram  devant  soi  et 
comptant  d'ailleurs  sur  les  fuites  qui  ne  manque- 
raient pas  de  se  produire  pour  rassécliement  desi 
sables  et  pour  leur  raréfaction.  M.  Simon  prévit 
d'ailleurs  qu'on  serait  obligé  d'ouvrir  de  temps  en 
temps  des  issues  au  sable,  afin  de  diminuer  leur 
pression  et  de  faciliter  l'avancement  des  picots, 
rour  cela,  on  devait  retirer  deux  ou  trois  picots, 
lorsque  leur  avancement  éprouvait  trop  de  résis- 
tance, à  l'aide  d'une  tarière  préparée  ad  hoc j 
laisser  le  terrain  couler  pendant  quelque  temps, 
puis  reboucher  les  trous  en  remettant  les  picots  à 
leur  place. 

C'est  en  suivant  cette  marche  que  les  sables  ont 
été  traversés  sur  une  longueur  de  i5  mètres,  la^ 
galerie  reprise  etmurailléede  manière  à  présenter 
toutes  les  garanties  de  solidité.  Ajoutons  que  l'a- 
vancement moyen  a  été  de  o",  lo  par  jour,  soit 
3  mètres  par  mois,  et  que  les  dépenses  de  perce- 
ment et  muraillement  se  sont  élevées  en  moyenne 
à  i.ioo  fr.  par  mètre  courant. 

Théoriquement,  le  procédé  de  M.  Victor  Simon 


4o6   PROCÉDÉ  POUR  TRAVERSER  EN  GALERIE 

était  évidemment  bon ,  mais  on  devait  s'attendre 
à  des  diflicultées  imprévues,  et  ce  procédé  avait 
besoin  d'ôtre  sanctionné  par  la  pratique.  Pour  le 
faire  apprécier  dans  tous  ses  détails,  je  présente 
ci-après  quelques  extraits  du  journal  de  M.  Victor 
Simon ,  journal  dans  lequel  on  peut  suivre 
toutes  les  phases  de  l'exécution  et  qui  permettra 
de  mettre  à  proGt  renseignement  qui  en  résulte 
pour  tous  les  cas  analogues. 
«  Les  travaux  d'avancement  de  la  galerie,  inter- 
rompus deux  mois  auparavant  par  l'irruption  des 
sables  et  les  travaux  préparatoires  indiqués  précé- 
demment, furent  repris  le  lo  février  i6^S. 

La  charpente  et  la  digue  établies  contre  le  w/^ 
thier  (i)  furent  enlevées  avec  |)récaution  en  re- 
boisant avec  soin,  quoique  pro\iboirement,  la 
partie  de  la  galerie  entre  la  maçonnerie  et  le  vif- 
thier.  Arrivé  près  de  celui-ci,  on  établit  un  cadre 
en  chêne,  solide  et  représenté  avec  ses  dimen- 
sions (  PL  yill^fig.  3,  4  et  5).  La  semelle  se  com- 
posait d'une  seuie  pièce.  Les  montants  et  la  tête 
étaient  sciés  en  deux ,  de  manière  à  ce  que  la  sec 
tion  transversale  fût  comme  l'indique  la/rgf*.  4-  Les 
deux  parties  des  montants  et  la  tête  étaieut  reliées 
par  des  boulons ,  mais  tenues  éloignées  de  o'",o5 
par  trois  tasseaux  en  bois,  dont  l'un  se  trouvait 
au  milieu  de  la  longueur,  les  deux  autres  à  cha- 
cune des  extrémités.  Le  cadre  étant  mis  en  place, 
laissait  ainsi  dans  la  tête  et  les  montants  une  rai- 
nure dans  laquelle  on  chassait  à  coups  de  masse, 
en  les  faisant  pénétrer  dans  le  terrain,  des  pal- 

(1)  Le  mot  vif-ïhier  est  une  expression  des  mineurs 
belges ,  qui  désignent  ainsi  la  paroi  verticale  du  fond  d'une 
galerie. 


DBS   8ABLB8   MOVYANTS   ET   AQUIFÈRE8.        4^7 

planches  de  hêtre  de  o^^oS  d'épaisseur  (largeur  de 
récartemeot  des  pièces).  Ces  pal  planches  avaient 
o",25  de  large  et  i",5o  à  i",8o  ae  long.  L'extré- 
mité qui  pénétrait  dans  le  terrain  était  un  peu 
amincie  en  coin;  on  frappait  sur  leur  tète  jusqu'à 
ce  qu'elles  refusassent  d'avancer  ;  l'écartementdes 
pièces  du  cadre  dans  lequel  elles  glissaient  leur 
imprimait  une  direction  divergente  telle  qu'elles 
devaient  former  avec  les  paroiis  et  le  faite  de  la 
galerie  un  anele  de  iS*".  La  pression  du  terrain 
devait  rapproduer  leurs  ex trémitési  même  plus  que 
suffisamment. 

La  section  du  cadre  était  calculée  de  manière  'k 
pouvoir  établir  intérieurement  une  maçonnerie  de 
deux  briques  d'épaisseur  {fig.  a),  en  conservant  à 
la  galerie  ses  dimensions  ordinaires ,  c'est-à-dire 
3*,6o  sur  a",20  {Jig.  i). 

Le  sable  mouvant  s'étant  fait  jour  par  lé  sol  à 
l'Est  de  la  galerie,  on  chassa  alors  dans  cette  partie 
im  massif  de  pilotis  ou  picots  horizontaux.  Ces 

{niotis  consistaient  en  morceaux  coniques  de  ba- 
î veaux  terminés  en  pointe,  droits,  sans  nœuds, 
d'une  longueur  moyenne  de  l'^^ao  et  de  ol^fio  k 
o",i5  de  diamètre.  Cette  partie  fut  ensuite  calfa- 
tée avec  du  foin  et  des  picots  de  o",35  de  longueur, 
Î^our  arrêter  l'affluence  de  sable  qui  sortait  entre 
es  gros  pilotis. 

L  aspect  de  la  taille  est  représenté  par  les/^.  6, 
7  et  8. 

Pendant  ce  travail,  le  vif-thier  exerçait  une 
forte  pression  contre  les  madriers  dont  il  était 
garni.  Ces  madriers  étaiient  maintenus  par  des 
poussards  horizontaux  butant  contre  les  cadres 
précédents  (Jig.  1 1  ). 

Après  avoir  reconnu  l'épaisseur  d'argile,  on  se 

Tome  XI  F,  itS48.  r*8 


4oS       PROCÉDÉ    POUR    TRAVBBSEB    EN    GALERIE 

mit  à  Tenlever  avec  précaution,  tout  eu  chassant 
eA'ôTant  les  piloiîs,  de  manière  à  faire  affieurer 
leur  téie  avec  le  reste  du  vif-tliier. 

Lorsqu*il  ne  restait  plus  que  o",5o  d  argile  en  B, 
fig,  6  y  Ibs  pilotis  de  la  partie  A  étaient  les  uns  eo 
entier  dans  le  sable,  les  autres  par  leurs  extrémi- 
tés seulement,  tandis  qu'en  C  il  restait  environ 
i",20  d'a^gite;  on  reconnut  qu'il  était  temps  de 
garnir  )«i  "partie B  de  pilotis  avant  de  pousser  plus 
loin.  On  commença  par  chasser  ceux  d'en 
bas  ,v  mais  ils  ne  tardèrent  pas  à  refuser  ^'avancer, 
à  cause  des  frottements  qui  devenaient  d'autant 
plus  forts  que  l'afrgile  se  comprimait  dairantage. 
On  fit  alors,  dans  Targile,  la  place  des  pilotis 
atec  une  tarière  représentée^^.  K),  en  forant  un 
trou  de  o™,30  environ  de  profondeur,  que  Kon 
netto^^ait  avec  une  cuiller  sembUble  ii  celle  qui 
sert  à  introduire  le  mélange  dans  les  creusets  «les 
fours  à  zinô  (/?^.  20);  on  plaçait  le  pilotis  et  od 
achevait  de  len foncer  à  coups  de  masse,  jusqu'à 
ce  que  sa  tête  affleurât  avec  celle  des  pilotis  dejSi 

filacés  ;  on  continua  cette  manœuvre  jusqu'à  ee  que 
a  partie  B  fût  complètement  garnie. 

Cela  feit,  on  fit  avancer  les  pilotis,  on  dégarnit 
la  partie  C  des  madriers  qui  la  couvraient^  od  en- 
levi(  une  partie  d'argile,  on  plaça  un  cadre  sen>* 
blable  à  celui  décrit  plus  haut,  ainsi  que  des  paU 
planches.  Enfin,  lorsqu'il  n'y  eut  plus  en  majeiifie 
que  o",5o  d'argile  en  C,  on  enfonça  des  pilotis  en 
opérant  comme  on  l'avait  fait  enB,  de  sorte  qu'on 
arriva  &  la  disposition  espriitiee  par  les  coupes 
veKicalesyîi;''.  9  et  lo.       . 

Tout  étant  bien  ferme  et  soutenu ,  on  poussa 
en  avant  de  o*"^3o  la  rangée  supérieure  de  pilotis, 
siir  une  hauteur  de  €f,36,  puis  une  deaxièmie, 


DBS    SABLBS    MOUVAî^TS    ET    AQUIFÀRSS.  4^9 

une  troisième,  etc.,  ainsi  que  Tindique  ^^fig*  1 1. 
Arrivé  sur  le  sot  dans  Tangle  Est  de  la  galerie,  où 
le  sable  s'étaîtd*abordprésenlé,  ou  enfûiiça  verti- 
calement dans  le  sol  des  pilotis  deo'^fôoà  l'^yOO  de 
long,  au  fur  et  à  mesure  que  Ton  faisait  avancer 
faorizontakment  les  auCi*es,  dans  la  crainte  d*uoe 
a^uence  de  saUe  par  ce  point.  Getté  préeautipo 
Me  &it  pas  jugée  nél:essaire  pour  cette  (bis  à  rOuést 
où  il  se  trouvait  encore  une  épaisseur  d'argile  ooa^ 
sîdérable. 

Il  fiiut  remarquer  que  très-souvent,  pendant 
cet  avancement,  despilotis  se  déchiraient,  ou  pre* 
naient  une  mauvaise  direction,  ou  refusaient  d'sH 
Yancer;  il  fallait  alors  les  remplacer  après  avoi^ 
enlevé  avec  la  tarière  I  argile  ou  le  sable  qui  se 
trouvait  desséché  par  la  pression. 

On  continua  cette  opération  jusqu  à  ce  que  tous 
les  pilotis  fussent  assez  loin  pour  placer  un  troi* 
sième  cadre  contre  la  taille  ainsi  garnie,  k  o'",75  dif 
précédent. 

Toutes  ces  opérations  durèrent  jusqu'au  38  fé- 
vrier; alors  des  pluies  coutinuell^  vinrent  aug- 
menter les  difficultés,  leau  adluait  avec  plus  da- 
bomlance  que  jamais,  entraînant  beaucoup  de 
sable.  Tous  les  efforts  durent  pour  ainsi  dire  se 
borner  à  maintenir  les  pilotis  en  place  et  à  fermer 
les  plus  petites  issues  :  autrement  le  transport 
le  plus  actif  n'aurait  passulii  pour  enlever  le  sable 
qui  arrivait.  Néanmoins  aucun  accident  ne 
survînt,  si  ce  n'est  que  les  pilotis,  au  lieu  de  con- 
server leur  position  horizontale^  s'inclinèrent  la 
pointe  en  bas.  I^a  pression  du  sable  et  sa  sortie  par 
le  sol  furent  les  causes  de  cette  descente;  on 
dierchà  à  l'arrêter  en  retirant  quelques-uns  de^ 
piloltiset  les  remplaçant  par  (Vautres,  qui  euredt 


4lO       PROCÉDÉ    POUR    TRAVERSEE    EN    GALERIE 

2  mètres  et  jusqu'à  3*^,60  de  longueur.  L'ex- 
trémité de  ces  derniers  s'engagea  pour  la  plu* 
part  dans  un  terrain  dur  et  consistant,  qui  était 
de  l'argile,  ce. qui  encouragea  à  en  augmenter 
le  nombre;  cette  argile  provenait  d'éboulements 
des  bancs  supérieurs  s'aflfaissant  avec  le  sable  dans 
lequel  elle  s  était  éboulée ,  de  sorte  que  les  longs 

Eilotis  ne  conservèrent  pas  longtemps  leur  position 
orizontale. 

La  galerie  fut  avancée  de  cette  manière 
jusqu'au  12  mars;  la  quantité  d'eau  allant enaug- 
mentant,  on  faisait  très-peu  d'ouvrage  et  à  très- 
grands  frais.  De  plus ,  il  restait  des  parties  de 
galeries  qui,  lors  du  percement,  avaient  été  consi- 
lérées  comme  assez  solides  pour  se  soutenir  sans 
maçonnerie,  mais  qui  présentaient  des  dangers; 
ces  maçonneries  furent  refaites  sur  une  longueur 
de  100  mètres  en  substituant  la  forme  indiquée 
fig.  2  à  celle  qui  avait  été  d'abord  adoptée 7^.  i* 
Cette  maçonnerie  fut  avancée  j  usqu'à  o'^ôo  du  vif- 
thier. 

Pendant  tout  ce  temps  on  né  fit  que  vemfl^cet 
les  pilotis  qui  venaient  à  manquer,  et  exciter  1  é- 
coulement  des  eaux  en  empêchant  autant  que  po^ 
sible  celui  des  sables. 

Le  20  mai ,  ces  maçonneries  furent  acheva  et 
Tavancement  de  la  galerie  put  être  recommence- 
Un  nouveau  sondage  fit  croire  que  l'on  n  avait 
plus  que  6  mètres  de  sable  d'un  côté  et  4  ^^^ 
d'un  autre.  La  sonde  pénétra  assez  avant  dans  de 
l'argile  compacte  ;  mais  cette  argile  provenait  en- 
core de  l'ébouiement  des  bancs  supérieurs. 

Les  pilotis,  surtout  ceux  près  du  sol,  a^^'.^° 
pris  une  position  verticale.  Les  boules  ^*^^f' 
dans  lesquelles  les  pilotis  de  deux  mètres  et 


DES    SABLES    MODYANTS  BT   AQUIFtRBS.         ^l  î 

2*,6o  s'étaient  engagés ,  étaient  descendues  plus 
bas  dans  le  sable  et  avaient  ainsi  contribué  da- 
vantage à  faire  prendre  cette  position  verticale 
aux  pilotis  de  la  partie  inférieure;  il  fallut  les 

Eousser  complètement  dans  le  sol,  les  scier,  ou 
;s  arracher  tout  à  fait,  en  les  remplaçant  immé- 
diatement par  d'autres  enfoncés  horizontale- 
ment. 

On  avait  reconnu  les  difficultés  que  présentaient 
les  grandes  dimensions  de  la  galerie;  d'un  autre 
côté  le  sable  une  fois  traversé  se  desséchait  com- 
plètement et  pouvait  se  laisser  retailler  après,  sans 
exercer  de  trop  fortes  poussées.  On  résolut  en  con- 
séquence de  ne  plus  donner  à  la  taille  que  a",3o 
de  hauteur  sur  ^'^^oo  de  large. 

On  crut  pouvoir  employer  des  cadres  dont  les 
montants  et  la  tète  étaient  d'une  seule  pièce;  la 
alplanche  était  guidée  en  s'appuyant  au-dessus 
e  la  tête  du  cadre  le  plus  rapproché  du  vi(-thier 
et  en  dessous  de  celle  du  cadre  qui  précède  (voir  les 
fig.  i2f  i3,  et  i4)-  Mais  on  est  ensuite  revenu  à 
l'ancienne  construction  des  pièces  en  deux  parties, 
en  ce  sens  au'aux  montants  et  à  la  tète  sont  fixés 
de  forts  maariers  de  chêne  tenus  écartés  de  5  cen*- 
timètres. 

La  section  de  la  galerie  ayant  été  ainsi  ré- 
duite, on  procéda  à  l'avancement  des  pilotis 
de  la  même  manière  que  la  première  fois^ 
excepté  qu'au  lieu  de  la  masse,  on  se  servit  d'une 
espèce  de  bélier  pour  chercher  à  aller  plus  vite. 
Ce  bélier  était  simplement  un  morceau  de 
chêne  armé  à  ses  extrémités  de  oiasses  de  fonte. 
Il  était  suspendu  au  ciel  de  la  galerie  par  de 
fortes  chaînes  attachées  k  deux  faux  cadres;  on 
faisait  marcher  ces  chaînes  à  droite  ou  à  gauche. 


5e 


4ià      pÉôcIbl  ^oûk  ThÂtiRsik  iir  ÀÂLiàiB 

6u  monler  éi  descendre  à  voloiité.  Six  hommes 
tirant  avec  des  cordes  soulevaient  ce  bélier 
et  le  laissaient  retomber  de  lout  son  |)oids  sur  la 
tête  dès  pilotis,  ce  qui  les  faisait  avancer  ébefgi- 
qnement ,  deux  ou  trois  à  la  fois,  suivant  leur  gros- 
seur. Un  sei3tifenie  ouvrier,  le  chef  du  posté, 
guidait  le  bélier  dans  son  mbuvernent  pouf  le 
taire  frapper  juste  et  horizontalement;  daiiS  lëft 
ahglés  il  fallait  recourir  à  la  masse  pour  pousser 
lés  picots  en  avant,  on  ne  pouvait  f  faire  usa^e 
dii  bélier.  Il  arrivait  encore  que  des  picots  ëh- 
foncés  dans  des  boules  d'alrgilej  ou  à  1  extrémité 
dé^quels  le  sable  était  fortement  desséché,  refii- 
ààieht  d'avancer  malgré  le  bélier.  Dans  ce  cas^  on 
avait  recours  au  procédé  décrit ,  consistant  ii  retirer 
un  picot,  à  héttojer  son  trou,  et  à  lë  replacer  de 
fiouveàu.  On  achevait  de  le  faire  serrer  et  dé  faire 
affleurer  sa  tête  avec  celle  des  autres  par  quelques 
coups  de  masse. 

L'usage  du  bélier présentàitTinconvénient^raye 
de  déchirer  fréquemment  la  tète  des  picots,  ou 
tout  au  rfioins  de  broyer  les  fibres  du  bois,  de  kna- 
tiière  â  fornlerutie  esjjèce  de  bdurreletqui  amor- 
tissait les  coupa  et  gênait  le  calfatage  avec  du  foin 
et  des  picots ,  calfatage  souvent  nécessaire  pbiir 
fermer  lés  làsues. 

La  masse  présente,  du  reàte,  le  même  inconvé- 
nient; on  j  a  bientôt  remédié  en  ne  fra|)pant  pas 
directement  sur  le  pilotis,  mais  sur  un  instrù- 
ifient  en  fer,  représenté  fiffl  ài. 

L'otîvrégS  marcha  aînèi  sans  aècideni  jtii»^u*aù 
4  jniftet;^  à  cette  date  liti  éffinssemeitt  ?ést  déclaré 
dfilns  le  boisage;  et  les  ïtoH  derniers  tnéirès  de 
maçonnerie.  En  trois  jotjrs  lés  derniers  cadres 
Jéscendirenf  dé  o*,6o,  et  là  îhaçôntiérîé  dé  6",i6, 


PS8   9ABX.68    MOUVANTS   ET   AQUIFÈRIf.         ^li 

ee  qui  occasionna  un  retard  de  dix  jours.  Il  fallut 
picoter  de  nouveau  le  sol  avec  le  plus  grand 
soin  r  au  moyen  de  pilotis  verticaux  de  o"',4^  ^ 
o^fiS  de  longueur,  le  calfater  jusqu'à  ce  qu'il 
n'en  sortit  plus  de  sable ,  le  recouvrir  de  semelles 
polies  sur  les  faces  dp  jonction  et  qui  présen- 
taient uneécnancrure,  dans  laq^elle  on  calfata, avec 
du  chanvre  et  que  l'on  recouvrit  d'une  lame 
de  tôle  pour  .empêcher  le  chanvre  de  sortir.  Qn 
retailla  la  galerie  en  replaçant  un  boiiiage.tout  à 
fait  jointif,  opération  qui  se  fit  sans  dilliculté ,  le 
sable  étant  bien  desséché. 

Cette  descente  subite  provenait  des  éboule- 
menls  des  bancs  d'argile  et  surtout  du  sable  .soT'li 
par  le  sol  entre  les  semelles;  elle  fit  comprendre 
mieux  que  jamais  qu'il  fallait  en  laisser  sortir  le 
moins  possible,  parce  que  les  parois ,  bien  que 
desséchéeSi  poussaient  toujours  sur  le  sol  qui  res- 
tait liquide  et  tendait  à  se  soulever. 

Après  avoir  ainsi  reboisé  jusqu'au  vif^thier^ 
on  rendit  tous  les  cadres  solidaires  les  uns  avec  les 
«utres,  de  manière  qu'ils  ne  pussent  descendreque 
tous  ensemble»  uu  moyen  de  deux  pièces  de  bois 
placées  longituJinalement  contre  les  parois  sur 
toutes  les  semelles  9  et  portant  autant  de  montants 
qu*iil  y  avait  de  cadres. 

Depuis,  le  travail  marche  d'une  oaanière  satis- 
foisaoïei  quoique  avec  beaucoup  dei  lenteur,  le 
sable  e&t  plutôt  plus  liquide  que  desséché.  Au  lieu 
de  pousser  en  avant  d'abord  les  pilotié  de  la  partie 
supérieure,  on  a  commencé  par  faire  avancer 
ceux  den  bas,  afin  de  pouvoir  mettre  de  suite  la 
semelle,  ce  qui  e>t  l'opération  la  plus  longue  et  \à 
plus  diflicile.  Pour  le  reste,  favancement  des  pi- 
lotis se  fait  au  moyen  de  la  masse ,  eo  plaçant  des 


^^4        ^BOCÉDÉ  POUR  TRAVERSBR  EN  GALBRIB 

cadres  el  des  palplanches  à  mesure  que  Ton 
avHDce,  ainsi  qu'il  a  été  dit  précédemment. 

Les  derniers  trous  de  sonde  qui  ont  été  faits 
n'ont  traversé  que  4  mètres  de  sable  liquide»  la 
sonde  a  pénétré  ensuite  des  mètres  dans  une  argile 
compacte.  Cette  argile  provient  probablement 
d'éboulements  supérieurs. 

L'avancement  de  la  galerie  a  été  trés-lent  dans 
la  première  période  du  travail;  ainsi,  du  lo  fé- 
vrier au  12  mars  on  avança  seulement  de  i"',30, 
encore  toute  la  section  de  la  galerie  n'était-elle 

{>as  encore  dans  les  sables.  On  construisit  ensuite 
e  muraillementy  et  jusqu'au  4  juillet  on  avança 
de  Z'^f'jo;  enfin  l'avancement  total  était  fin  juillet 
de  5",95. 

Lorsqu'il  ne  s'agissait  que  de  pousser  les  picots 
en  avant,  on  pouvait  aisément  faire  marcher  toute 
la  section  de  o",20  en  vingt-quatre  heures;  mais 
ensuite  il  se  passait  des  jours  entiers  pour  l'enfon- 
cement des  palplanches ,  la  pose  des  cadres  et  le 
muraillement. 

Les  terrains  traversés  ont  présenté  quelques  va- 
riations :  le  sable,  touché  d'abord  dans  l'angle  Est  de 
la  galerie ,  était  parfaitement  pur ,  blanc ,  quartzeux 
et  d'environ  2  mètres  de  puissance.  Apres  ce  banc 
vint  un  lit  d'argile,  puis  un  sable  un  peu  argileux 
d'un  mètre  d'épaisseur.  On  rencontra  ensuite  un 
sable  rougeàtre  très-fluide,  puis  un  autre  conte- 
nant une  multitude  de  petits  cailloux  blancs  ;  on 
se  trouve  à  S'jqS  d'avancement,  de  nouveau  dans 
un  sable  blanc,  quartzeux,  très-fin  et  très-fluide. 

La  consommation  des  picots  est  considérable , 
parce  qu'il  en  est  qui  se  dérangent  et  sont  noyés 
dans  le  sable  ;  d'autres  dont  la  tête  s'écrase.  Les 
meilleurs   sont  les  plus  durs;   ils  doivent  être 


DES   SABLES    MOUVANTS   ET   AQDIFÈRBS.  4'^ 

droits ,  réguliers ,  coniques ,  à  surface  lisse  et  sans 
nœuds.  Les  meilleures  dimensions  sont  de  i  mètre 
à  i^j^S,  et  de  o",o8  à  o",  i  o  de  diamètre  à  la  tête. 
Si  les  picots  sont  trop  longs ,  le  frottement  qu'ils 
éprouvent  pour  avancer  est  trop  considérable; 
s'ils  sont  trop  courts ,  ils  ne  tiennent  pas  et  Ton  est 
obligé  de  les  remplacer. 

Le  picotage  ne  doit  laisser  passer  que  très-peu 
de  sable  dans  son  mouvement;  la  quantité  extraite 
n'a  presque  jamais  dépassé  3  mètres  cubes  par 
vingt-quatre  heures. 

Les  ouvriers  employés  à  cette  galerie  étaient 
choisis  parmi  les  meilleurs,  ils  furent  divisés  en 
deux  postes  de  sept,  dont  un  chef;  mais  après 
les  premières  difficultés,  le  travail  ayant  plus  de 
régularité,  ce  nombre  fut  réduit  à  cinq.  Ces  ou- 
vriers étaient  en  outre  servis  par  deux  manœuvres 
qui  enlevaient  les  sables,  apportaient  les  bois,  etc. 
Le  chef  ouvrier  restait  seul  chargé  du  choix  et  de 
l'enfoncement  des  picots;  les  autres  s'occupaient 
de  frapper  les  picots  pour  les  faire  marcher,  d'en- 
foncer les  palplanches ,  etc. 

La  seconde  période  du  travail ,  c'est-à-dire  le 
percement  des  neuf  derniers  mètres,  fut  exécutée 
du  4  juillet  au  4  octobre  avec  une  grande  régularité 
de  marche;  à  mesure  que  Ton  avançait,  le  travail 
était  sensiblement  plus  facile ,  parce  que  les  sables 
s'asséchaient  et  que,  d'autre  part,  les  ouvriers 
étaient  devenus  plus  habiles.  Arrivés  près  de  la 
limite ,  on  éprouva  cependant  un  très-fort  coup 
d'eat)  :  ces  eaux  avaient  été  isolées  par  un  petit 
banc  d'argile  imperméable.  Le  sable  traversé  avait 
i5  mètres  de  puissance. 

On  s'est  alors  occupé  du  muraillement.  Pour 
l'établir  il  fallut  retailler  la  galerie  sur  toutes  ses 


4i6        PA004ot  VOUA  TftAVMMlB    IV   fiALBBIC 

facjBs,  869  dimeosioDs  ayant  été  restreintes  pour 
traverser  le  sable  »  et  les»  pressions  éDormes  qu*a* 
vait  supportées  le  boisage  lui  ayant  donné  un  aspect 
très-irrégulier.  Voici  cçmment  on  procétiait  : 

On  retaillait  d'abord  le  fuite  de  la  galerie,  et  on 
le  garnissait  immédiatement  de  palplanches  join- 
tiveSy  attendu  que  le  bable,  bien  que  desséché , 
av€^it  conservé  une  très-grande  mobilité.  On  re- 
laillait  ensuite  les  parois»  en  commençant  par  le 
haut  et  continuant  le  garnissage  en  palplanches; 
on  descendait  ainsi  jusqu'au  niveau  du  faite  de 
l'ancien  cadre»  puis  on  plaçait  des  madriers  contre 
la  partie  à  retailler^  ainsi  que  findiquent  ies^^.  17 
et  18.  Cela  fuit,onattaquaitlap9rtieinférieure;  mais 
le  sable  y  était  tellement  meuble  k  mesure  qu'on 
descendait  vers  le  sol ,  que  les  palplanclic»  ne  suf- 
fisaient plus  pour  l'arrôter,  et  l'on  était  obligé  de 
picoter  de  nouveau  toutes  les  parties  successive* 
ment -mises  à  découvert  sur  la  paroi  du  fond, 
aussi  Jjien  que  sur  les  parois  latérales*  On  picotait 
même,  à  l'aide  de  j)icots  verticaux,  les  anglrs  in* 
férieurs  du  vif-ihier,  afin  de  placer  les  semelles 
des  nouveaut  cadres  au-dessus  des  picots. 

Ou  ne  retaillait  la  galerie  que  sur  i  mètre  d'à- 
vanceipent  avant  d'établir  la  maçonnerie.  Elle  fut 
exécutée  en  briques  ^  suivant  la  forme  et  les  di- 
mensions indiquées  par  les  /fg.  2  et  i6«'  On 
n'employa  que  de^  briques  de  choix  et  très-dures 
pour  les  r^vétements,  les  remplissages  intérieursse 
^rent  avee  des  briques  plus  communes.  Le  mortier 
était  composé  de  1/2  de  chaux  deOhaudfontaine, 
1/3  de  cendres  de  four  à  zinc;  i/fidesable  blanc; 
le  tour  passé  à  une  claie  très-Qne.  Ce  mortier,  fait 
longtemps  à  l'avance  »  était  de  nouveau  travaillé 
avant  d'être  mis  en  cauvre  ;  il  prend  très-promp- 


temèht  totisidtaaëe  dans  Tèob.  Le  trav^l  est  ait- 
jourdliui  cornbtéteiiiènt  termina:  aucun  accident 
tie  s  est  manifeste,  sauf  une  je^^ere  descenjtp  de 
o^joS  environ,  sur  toute  la  longueur  qui  traversé 

les  sables. 

.••I  •   'j''       ••» 

^  I^^Jourpal  de  M*  Vietor^imqo  entrç  clah$  des 
4é(.<)ib  que  Qous.avoos  Abrégée  sup  Ifîs  divi^r^ 
ajcpideots  qui  survioreût»  tels  que  la  dbsceiitii  des 
pilotis,  raffaissetnent  des  semelies,  qut)  Yen  fiit 
obligé  de  doubler  et  tripler  sui*  différents  points. 
Ces  divers  accidenté  eussent  été  peut-être  nlôihs 
frédiiènts  si  Ton  eût  chassé  des  tialptanclies  ad  sol 
déjà  galerie  1  dé  manière  i  compléter  le  carnis- 
cage,  jl çujours  est-jl  que .cjb proçé;je  j^  f^i^  ço^uronnç 
par -HP  èucçès  corpplei ,  çt  qu'il  pous  partit  devoir 
dliorpiais  prendre  plape  d^m  iou|  leç  cours  on 
traités  sur  i  exécution  des  travaux  des  mines. 


EXPLICATION  DE  LA  PLàMCHB  ¥IIt. 

Un  coup  d'œil  sur  les  figures  nous  permettra  de  résà- 
mer  les  diverses  phases  de  la  conduite  des  travaux. 

La  fig.  i  représente  la  section  delà  galerie  telle  qu'elle 
se  poursuivait  dans  le  calcaire  carbonifère.  Les  argiles 
ayant  succédé  au  calcaire  nccessilaient  nn  murailienient 
complet,  et  la  section  fut  transformée  ainsi  que  l'indique 
la  fig.  2;  c'est  cette  dernière  section  qu'on  se  proposa 
d'établir  à  travers  les  sables.  En  abordant  les  sables,  on 
adopta  la  section  rectangulaire  fig.  3 ,  pour  cbassrr  les 
palplanches  divergentes,  ainsi  que  l'indiquent  les  fig.  k 
et  5  en  plan  et  en  coupe. 

i.es  sables  se  présentèrent  d'abord  à  la  base  de  la  sec- 
tion ,  et  les  fig.  6 ,  7  et  8  indiquent  comment  le  terrain 
fut  d'abord  picolé  dans  cette  partie;  à  mesure  que  Ton 
avançait,  la  section  picotée  augmentait  et  l'on  arriva  au 
picotage  complet  indiqué  fig.  9.  Lorsqu'on  fit  marcher 


4 1 8   TRAVERSÉE  DBS  SABLES  MOUVANTS  R  AQUIFÈRES. 

le  picotage,  la  pression  sopérieare  des  sables  les  fit  des- 
cendre ,  de  telle  sorte  que  les  semelles  reposaient  en  réa- 
lité sur  nn  lit  de  picots,  ainsi  qu'il  est  indigné  dans  la 
fig.  10,  et  Ton  fut  obligé,  dans  plusieurs  circonstances, 
de  picoter  verticalement  le  sol  (fig.i\)  pour  lui  donner 
de  la  consistance. 

La  section  donnée  à  la  galerie  dans  la  première  pé- 
riode du  travail  gênant  par  ses  grandes  dimensions, on  la 
réduisit  à  la  section  indiquée  en  élévation  et  coupe 
fig,  12, 13  et  14,  en  chassant  simplement  les  coins  diver- 
gents extérieurement  aux  cadres,  et  boisant  à  cadres  oon- 
tigus  et  calfatés  à  mesure  que  l'on  avançait. 

La  galerie  fut  ensuite  retaillée  sur  toutes  ses  faces  sui- 
vant la  méthode  décrite  dans  le  journal  précédent  et 
représentée  par  les  /îj)r.  17  et  18 ,  de  telle  sorte  qnele  boi- 
sage fut  successivement  enlevé  et  remplacé  par  celui 
d'une  galerie  dont  la  section  pouvait  recevoir  le  morail- 
lement.  Cemuraillement  fut  construit  ainsi  que  l'indique 
la/S^F.  16,  en  ayant  soin  de  fonder  le  premier  cerdc  sur 
des  longrines  assemblées  bout  à  bout ,  comme  il  est  indi- 
qué fig,  15,  et  prolongées  sur  toute  la  longueur  de  la  ga- 
lerie. Le  cercle  intérieur  était  complètement  fermé  et 
composé  avec  des  briques  de  choix. 


4^9 


ANALYSE 

E^un  diamant  en  masse  amorphe  et  compacte 

pros^enant  du  Brésil. 

Par  M.  RIVOT,  ingéniear  deg  mf  nef ,  chef  du  bar«aa  d'emi 
de  l'Ecole  nationale  des  minei. 


Parmi  quelques  échantillons  remis  à  l'Ecole 
des  mines ,  par  M.  Hoffmann ,  marchand  de  mi- 
néraux, s*en  trouvaient  deux  qui  venaient  du 
Brésil  et  que  l'on  annonçait  servir  à  polir  le 
diamant  :  leur  dureté  est  en  effet  plus  considé- 
rable que  celle  de  la  topaze.  Ce  caractère  singulier 
engagea  M.  Dufrénojr,  directeur  de  l'Ecole ,  à 
m'inviter  à  en  faire  l'analyse.  J'ai  examiné  un 
gros  fragment  pesant  65*^,760  et  plusieurs  petits 
morceaux  pesant  moins  de  o'^'^Soo.  Ces  derniers 
seuls  ont  été  analysés. 

Le  gros  fragment  parait  provenir  du  même 
terrain  d  alluvion  où  l'on  recueille  les  diamants  au 
Brésil.  Ses  arêtes  sont  abattues  par  un  long  frot- 
tement; mais  il  est  encore  anguleux  et  diffère 
sous  ce  rapport  des  cailloux  roulés  de  quartz  ap- 
partenant au  même  terrain  de  transport.  Il  est 
d'un  noir  un  peu  brunâtre,  terae  :  examiné  à 
la  loupe,  il  parait  criblé  de  petites  cavités  sépa- 
rant de  très-petites  lamelles  irrégulières,  légère- 
ment translucides^  irisant  la  lumière  solaire.  La 
couleur  brune  est  très-inégalement  répartie  dans 
la  masse  de  l'échantillon.  Sur  une  partie  de  sa 
surface  les  cavités  sont  alignées,  ce  qui  lui  donne 
un  aspect  fibreux  que  l'on  observe  dans  quelques 


429  AK>LY$1^    d'p    DUU4BT 

obsidiennes.  Il  coupe  facilement  le  verre,  raie 
le  quartz  et  la  topaze.  Sa  densité,  prise  dans 
reaudihtillée,  à  12  degrés  centigrades,  est  seule- 
ment de  3,0  li. 

Les  petits  morceaux  soumis  k  t'analyse  présen- 
tent le  même  aepect  et  la  même  c(ureté;  lefirs 
densités  y  à  la  même  température  ^e  ia%  sont  : 


Pour  le  premier,  pesant 

g'- 
0,444 

3,141 

Pour  le  deuxième.  .  .  . 

0,410 

3,416 

Pour  le  troisième.   .  .  . 

0i,39â 

S,â5é 

Ces  nombres  indiquent  de  grandes,  diflerences 
4ans  la  porosité  des  échantillons;  ils  poitent  à 
admettre  que  la  t(ensit6  de  la  matière  elle-^Euême 
est  k  (vès-peu  près  égale  à  çe)le  du  diaman^  ordi- 
naire. 

Par  nne  longue  calciuation  au  rouge  viF,  dans 
on  ereoset  brasqué,  les  éobanlillons  ne  sent  pas 
altérés;  ils  conservent  leur  aspect,  leur  dureté,  et 
ne  perdent  rien  de  leur  poicis.  Il»  ne  renferment 
dorfe  aucune  matière  velatilisablG  par  calcindiion 
à Vabri  du  coutact  delair,  c'ést-à-dire  ni  oxjgène, 
nî  hydrogène,  bî  azote.  Ce  résultat  ne  prcrtive  pas, 
û  est  ?r»,  Vorigîne  ignée  de  ees  diamants,  mais 
il  rend  peu  probable  ropinion  émise  par  M.  Liebig 
que  lès  diamaais  proviennent  de  l'érémsleausiè  die 
itiaiîères  organiques  végéialea. 

y^/ialjrse.  —  liçs  (rois  échantidoQs  (Wt  été 
lurûlés  successivement  dans  loxy^^ne  pur,  nu 
naoyen  de  lappareil  employé  par  M.  Dumas  pour 
ia  combustion  du  diamant.  L  oxygène  provenant 
de  la  décomposition  du  chlorate  de  potasse  était 
GOQ|eau  daod  un  f^Hnà  gazomètre  ;  il  était  dea* 


séch4  et  purifié  avant  son  arrivée  dans  le  tube  è 
combustion ,  par  son  passage  à  travers  deux  tubes 
h  ponce  sulfurique  el  un  tube  k  potasse.  Lesgaz, 
sortant  du  tube  en  porcelaine  à  combustion,  pas- 
saient dans  un  tube  à  boules  contenant  de  Taeide 
sulfurique  cencentré ,  puis  dans  deux  tubes  k 
boules  reafernidnt  une  dissolution  concentrée  de 
potasse  et  séparés  d'un  flacon  aspirateur  par  no 
tube  à  potasse  solide.  Le  diamant  était  placé  dans 
le  tube  à  porcelaine  dans  une  petite  nacelle  en 
platine.  Le  courant  d'oxygène  était  réglé  avec  fa- 
cilité par  Feau  versée  dans  la  cuve  supérieure  du 
gazomètre  et  par  le  flacon  aspirateur  fixé  à  Textré- 
mité  de  Tappareil.  Ou  a  du  reste  employé  toutes 
les  précautions  recommandées  pas  M.  Dumas. 

En  calculant  la  quantité  de  carbone  d'après 
l'augmentation  de  poids  des  tubes  à  boules  à  po- 
tasse liquide,  et  en  admettant  n5  pour  l'équivalent 
du  carbone,  on  est  arrivé  aux  résultats  suivants, 
rapportés  à  loo  de  matière. 

Densité.    Cendres.   Carbone.   Somme, 
gr.  —  —  —  «. 

EcbaDUlloa  n*  i,  pesant   0,444        3,141  3,03  96,84        98,87 

—  no  2 0,410  S,416  0,24  99,73  99,97 

—  n»  3 0,332  3'251  0,27  99,10        |99,37 

Nota.  —  Pour  la  combustion  de  l'échantillon 
n*  I,  on  n'a  employé  qu'un  seul  tube  à  boules  et 
à  potasse  liquide,  en  sorte  qu'une  partie  de  l'acide 
carbonique  produit  par  la  combustion  a  dû  être 
perdue;  et  en  effet  dans  les  deux  autres  expérien- 
ces, pour  lesquelles  on  a  placé  deux  tubes  à  boules 
contenant  une  dissolution  de  potasse,  le  second 
tube  a  augmenté  de  poids  de  quelques  centi- 
grammes. 

Les  deux  dernières  analyses  prouvent  bien  que 


423         ANALYSE   d'uN    DIAUANT    DU    BRESIL.. 

les  échantillons  sont  composés  exclusivement  de 
carbone  et  de  cendres. 

Les  cendres  étaient  jaunâtres,  et  pour  l'échan- 
tillon n*  I  elles  avaient  conservé  la  forme  du  dia- 
mant. Examinées  au  microscope,  elles  ont  paru 
composées  d'argile  ferrugineuse  et  de  petits  cris- 
taux transparents  dont  la  forme  n'a  pu  être  déter- 
minée. 


4a3 


NOTICE 


Sur  la  baîerine  du  département  de  la  Haute-' 

Vienne; 


Par  M.  A.  DAMOUR. 


Dans  une  notice  insérée  dans  les  Annales  des 
mines,  4*  série,  t.  XIII,  p.  337,  j'ai  donné  la  descrip*  « 
tion  et  l'analyse  d*un  tantalite  de  fer  trouvé  récem- 
ment dans  les  pegmatites  des  environs  de  Chan* 
teloube  (Haute- Vienne)  y  et  d*après  les  caractères 
de  ce  minéral  j'ai  cru  pouvoir  le  rapporter  à  Tes- 

Eéce  décrite  par  M.  Beudant ,  sous  le  nom  de  co- 
//7i6i7e.  Depuis  cette  époque,  M.  Alluaud  aîné 
a  eu  l'obligeance  de  m  adresser,  pour  en  faire 
l'examen ,  plusieurs  échantillons  d'une  substance 
qu'il  avait  depuis  longtemps  recueillis  surle  même 
gisement  et  qu'il  présumait  appartenir  aux  minci- 
rais tantalifëres.  Des  essais  comparatifs  m'ont 
permis  de  reconnaître  que  ces  nouveaux  échan**- 
tillons  se  rapportent  li  l'espèce  déjà  connue  sous  le 
nom  de  tantalite  de  Bavière  (baîerine  de  M  M .  Beu« 
dant  et  Dufrénoy).  Je  vais  exposer  le  résultat  de 
mes  observations  sur  cette  substance  minérale, 
ainsi  que  la  méthode  suivie  pour  en  faire  Tana*- 
lyse. 

Ce  minéral,  vu  enmasse/est  d'un  noir  foncé;  sa 
cassure  est  irrégulière  et  luisante  :  certains  échan- 
titloos  qui  paraissent  avoir  subi  un  commence- 
ment d'altération  montrent  une  cassure  terne.  La 
poussière  du  minéral  est  noir*grisfttre. 

Tome  XI F^  16^6.  ag 


4^4  ^^&    LA    «AiBAX«i& 

Il  cristallise  en  prisme  rectangulaire  droit,  pré- 
sentant les  mêmes  fï(5Çt<fs«|lw  mêmes  incidences 
que  la  baïerine  deBodenmais. 

Il  raie  lé{^èren)oiit  la  verri^, 

Sa  densité ,  prise  sur  plusieurs  échantillons,  à  la 
température  de  16  degrés  centigrades ,  a  été  trou- 
vée égale  à  5,600*^5/^01-^5^70— 5, n37. 

Il   est  infusibie  à  la  Qamme   du    chalumeau. 

Fondu  avec  le  sel  de  phosphore ,  il  donne ,  au  feu 

de  réduction  ,  un  verre  jaune  tirant  sur  le  brun. 

Au  feu  doiyiUtipHp  il  oifr^  la  réaction  du  raan- 

.gîinèôfi. 

ties  acides  qit.rjqiie  at  Ghlorhydri«|tie  n'eieroeoC 
aucune  actioa  l»w  ce  miaéraL  L'aciiic  aulfupique 
bouillant  le  décomposa  domplétemeot^  à  laide 
d'une  digestioq  pluf  ou  cnoiDS  longue ,  aeloo  la 
quantité  de  naatiàre  sur  laquellif  on  a  opérée 

Le  tant^lite  dt  ^vière  (baîerîne)  abumiaaux 
mêmes  essais  ma  présenlé  des  réactioni  iden*» 
tiques« 

Pour  faire  l'analysa  du  mîoéral  de  la  Haute- 
Vienne/ j'ai  procédé  ainsi  qu'il  suit  ; 

La  matière 'porphyrisée  avec  soin  a  été  dâavée 
dans  l'acide  suffurique  et  tenue  on  digeadon  dans 
une  capsule  de  platine  k  une  tempéinatare  auffi* 
saute  pour  faire  passer  l'Acide  à  l'état  de  Tapair 
épaisse  saos  qu'il  7  ait  eu  ébullition  ni  souora- 
sauts*  Ou  a  évaporé  aiiiâi  U  presq^ie  totalité  de  l'a- 
cide ,  puis  on  eu  a  ajouté  une  ncNiTdle  quantité 
pour  recommencer  cette  digestipn.  Dans  l'espace 
de  quelques  hfuires  là  inalière  s'est  trouTée  dé- 
composée :  une  poudre  grenue  et  de  couleur  oUve 
tapissait  le  fond  de  la  capsule;  la  liqueur  euma*- 
gea  ute»  fortement  acide,  présao  tait  use  oDoumiiiee 
sirupeuse.  Eo  y  versant,  après  le  refroidmemeiit, 


os  Ii4  «4VT|:^WII^>-  49l 

é).é  ei^vosé  k  uqç  température  de  60  degrés  ej( 
abandonûé  ;)ii  repos  pendant  2^  heures.  Il  s^est 
formé  un  dépôt  floconneux  très-abondant;  la 
liquegr  surnageante  est  devenue  entièretnçni 
claire.  On  a  depanté ,  renouvelé  Teau  et  filtré. 
Le  dépôt  recueilli  sgrle  filtre  oflTrait  une  teinte 

Sri&âtre  due  k  la  présence  d'une  petite  quantité 
'oxydes  d^  fer  et  de  manganèi^e.  il  a  ^té  ipia  en 
digestion  successivement  avec  du  suiffajdràte  fiXOe 
monique  et  avec  de  l'acide  chlorh^drique.  On  a 
enlevé  »i^i  l§s  4wpi^rie«.  ^T^(^^  îi^S  »wdes  ci- 
dessus  désignés,  ^e  dépôt  insoluble  est  alors  de- 
venu parfaitement  blanc;  on  l'a  séché ,  puis  chaufië 
au  rouge  blanc  et  pesé. 

L^  liqiijçwr  chlorbydriquç  contenait  la  petit; 
qtianté  d'oxvde  de  fer  et  de  manganèse  enlevée  au 
dépôt  précéclent  a  été  réunie  à  la  liqueur  sulfu- 
rique  qui  tenait  en  dicsointion  la  majeure  partie 
de  ces  oijdes;  on  a  ffiit  liv^p^fi^r  U  (out  jusqu'à 
siccité  :  le  résidu  a  été  r-epHs  pap  l'eau  régale  et 
dissous  dans  leau;  puis  on  a  saturé  la  liqueur  par 
le  carbonate  de  potasse.  Il  s'est  formé  un  précipité 

(}^^^a^i¥w$tte  f^rnqn^  et  de  ç^rhop^t^  jmRgw^^ 

(}y'pp  a  riE^eilli  ^Mr  VP  ^Ure  et  lavé  av^^^n^ 

i^sfAm^  Cfirbwâles  ont  ét^dis^MS  à^^,$ïf^}4§ 
acétique ,  U  liqiifur  uc\i^  évaporée  )i  si<:ât^  9t  }k 
fémi^  traité  par  upa  grdnde  quantité  <|*^Mf  P«« 
chaîné  la  liqgaur  jusqu'à  ffébMllitipo  :  yçf^y4fi  ^^^ 
riqye  s'^st  pi'^cipité  çopipléteipeot  ;  op  fsi  ffiÇH^i}}^ 
sur  UB  filtre,  La  liqueur  claire  coaien^ffl  )W^49 
d^  iDiDganèse  a  été  évaporéa  à  siçpitét  ]fi  V^ft4v 
traita  pi^rTa^do  clilprhjdrique,^vapi9i?é4effOtt^ 


4^6  sua  LA  BAÏERUB 

veau  et  repris  par  Teau.  On  a  enfin  précipité  le 
manganèse  par  une  dissolution  bouillante  de  car* 
bonate  de  potasse.  Le  précipité  calciné  a  donné  de 

Toxjde  rouge  de  manganèse  (MuMn),  dont  le 
poids  a  servi  à  évaluer  la  proportion  d*ox^deman- 
ganeux  contenue  dans  le  minéral. 

L*oxydede  fer  séparé  de  la  dissolution  acétique 
a  été  dissous  dans  l'acide  chlorhydrique  et  préci- 

Eité  par  l'ammoniaque,  à  l'état  d'oxyde  ferrique. 
•a  proportion  de  cet  oxyde  a  servi  à  évaluer  la 
quantité  d'oxyde  ferreux  existant  dans  le  minéral. 
En  résumé,  l'analyse  a  donné  : 

Échantilhns  d  cauure  lisse  ei  éclatante. 

u*  analyse.    2*  anal.     S*  mal.   moyeant. 

▲eidefpélopiqae?nioblqaer      o,T844        o,7SS8        0,7890        0.7874 

Osyde  ferreus o,i496        o,i4o4       o,i4SO        o,i4M 

Oiyde  manganeui 0,0662  ^     0,0783        o,07is        o,07f7 


0,9992  1,0075  1,00SS  1,0041 

Échantillan  d  cassure  terne.    • 

Acide  pèlopiqae  ?  nloblqne?       0,7792 

Oxyde  ferreux 0,i450 

Oxyde  manganeax o,o8io 


1,0067 


Ces  analyses  s'accordent  bien  avec  celles  que 
Ton  possède  déjà  sur  le  tantalite  de  Bavière.  Les 
caractères  de  ces  substances  trouvées  dans  deux 
gites  si  éloignés  l'un  de  l'autre,  montrent  qu'elles 
doivent  bien  constituer  une  seule  et  même  espèce 
bien  distincte  des  minerais  tantaliières  propre- 
ment dits.  Je  ne  pourrais ,  quant  à  présent ,  leur 
assigner  une  formule.  On  sait  qu'un  travail  im- 
portant a  été  entrepris  sur  le  tantalite  de  Bavière 
par  M.  G.  Rose,  qui,  le  premier^  y  a  signalé  la  pré- 


j 


DB  LA  HATITV-TIBNNE.  .  4^7 

sence  de  deux  nouveaux  corps  simples  :  le  nio* 


bium  et  le  pélopium.  C'est  à  ce  savant  professeur 

au'il  est  réservé  de  nous  faire  connaître  l'équivalent 
es  acides  niobique  et  pélopique ,  ainsi  que  les 


méthodes  convenables  pour  obtenir  ces  acides  à 
Fétat  de  pureté.  Je  me  bornerai  à  exposer  ici  les 
caractères  que  j'ai  observés  sur  la  matière  dési- 

Jçnée  dans  mes  analyses  sous  les  noms  d'acide  pé- 
opique  et  niobique^  qui  entre  pour  0,79  environ 
dans  le  nouveau  minéral  de  la  Haute-Vienne,  et 
^uî  J  joue  le  rôle  d'acide  vis-à-vis  des  oxydés  fer* 
reux  et  manganeux. 

A  l'état  d  hydrate  humide  et  récemment  pré* 
cipité,  cette  matière  se  dissout  aisément  dans  la 
potasse  caustique:  les  acides  nitrique,  cblorby* 
cirique  et  sulfurique  la  précipitent  de  cette  disso^ 
lution. 

Elle  se  dissout  également  bien  dans  l'acide  oxa* 
lique;.mais  il  ne  m  a  pas  paru  qu'il  se  formât, 
dans  ce  cas,  une  combinaison  définie  entré  ces 
différents  corps.  Si  l'on  abandonne  à  févaporation 
spontanée  une  pareille  dissolution,  il  se  dépose 
des  cristaux  très-nets  d'acide  oxalique  pur,  et  il 
reste  une  liqueur  gommeuse  qui  se  desï>èche  sans 
cristalliser.  J'ai  observé  le  même  fait  avec  Ihy- 
drate  d'acide  titanique. 

Cette  matière,  préalablement  desséchée  au  con- 
tact de  Tatr,  à  une  température  de  100  degrés, 
{présente  le  phénomène  d'incandescence  lorsqu'on 
a  fait  rougir  dans  un  creuset  de  platine;  elle  se 
resserre  alors  notablement,  conserve  sa  couleur 
blanche  en  prenant  un  éclat  gras  et  luisant. 

Chauffée  au  rouge-blanc  dans  un  courant  d'hy- 
drogène sec,  elle  se  resserre  davantage  et  prend 
une  couleur  noire  éclatante  :  si  ou  la  triture  alors 


# 


4^6      SUR   LA*  MiitiiifŒ    bè   lu  «A^tE-VIENNB. 

itafls  Yïil  fttdftiér  d'agdle,  elle  dôttntf  tiûé  ]^(56éW 

f iWdlië  à  la  flârtirtlé  du  chëlatfieàtt  «(Vee  lé  ètf 
de  phty^j^hbt^ ,  ia  Wêrtië  ittatièfé  blrfhche  èè  dÎ9- 
Sout  tfëftiplétëMtot  et  dôhdé  bù  fëU  de  iPédûeUôfl 
«H  Vërl^fe  brtinétir  icjui  oflfi^fe  la  teîntê  dd  ejuârtï 
«Wfiirrrë.  Àû  teù  d'ôSc^daliôh ,  Je  Vërflô  detlèùt  ()kf* 
ftitéhiëtvt  lih^|!]fide  et  î6C»l6t*&. 

Avtf'l^lèbSrÀx,  ëllë  donne  àttfèSï  ùèHâiàt^m 
im  ^Wë  ilnl|)ide  et  indolore,  fjul  dè^éttlblanc- 
taitefllt  é(  opaque  an  féii  d  ot}[dâtl6n. 

On  voit  que  ces  différents  oartclèrtS  iië  se  fhp* 
pfbrient  nullëhièht  h  èeiik  de  IVtde  tantaliquèni 
des  autres  acides  niinéraux.  Ils  niôht  p^tù  sèràb^ 
pfôcher  àssë*  bîën  de  ceux  que  M.  G.  Rose  a  ob* 
serves  Sur*  Tàcide  pélopique.  Il  est  Jïertnis  d* espé- 
rer que  la  découverte  du  nouveau  gisement,  en 
Frthëe,  de  Kes  substancjés  mînét^alés  tfèî^rares 
jusqn^à  jJl^ésènt,  donnera  dés  faêiUtés  riofnvclles 
|)6Ur  ëôtilptéter  Tétudé  des  ëlëtiiënts  qti'ieltës  feti- 

fch*wat 


9t 


»_>      >  J  c  .     1 


4dg  I    i  Mil  r  I  I 

P«17V0ZE  MAGUnÊTIQVE 

/)a5  minera14.jp  et  des  roches. 

Pat  M.  A.  DËLES^Ë,  itfgéDi^or  4éi  intDei(i). 

Dans  tes  réchercïies  qui  ont  été  entreprises  pajr 
M.  rar^day  et  par  quelques  autres  physiciens 
pour  déterminer  quelles  étaient  les  substances  qui 
jouissaient  à  un  faible  degré  de  )a  propriélé  d*étre 
magnétiques  9  cette  propriélé  était  généralement 
exaltéç  seit  à  l'aide  d^électro-aimants  très-puis- 
sants ,  soit  à  l^ide  d*un  grand  ab^issemantde  teai- 
bératurç;  mai,s  on  peut  aussi  dihiinuer  )ë  poids  de 
la  sjnbstance  soumise  à  Texpérjénce.  ou,  te  qui  re- 
Yîent  au  méme^  opérer  sur  la  substance  patvë- 
rîaéc. 

M.  Paqillet  (a)  a  ,d^^  fâic  connaître  un  pro- 
cédé très-simple  basé  &ut  ce  principe  et  ii  1  aidie 
duquel  il  a  pu  constater  le  magnétisme  daùs  des 
substaiîâéd  pour  lesquelles  il  n'avait. pas  encore  ^ié 
Signalé  jusquiici.  ' 

Je  pense  qu  op  pouriralt  ëpcdrf;  eolployer  ûvec 
avantage  le  procédé  suivant,  qui  permet  de  cora-    -i^îSSKl 

Sarer  'et  niêihé  de  mesurer  le  magnétisme  4^s     "  ?"*'*<'•• 
ifllérentèë  sub^tanccà.  Concevons  qu'on  fassepasser 
le  courant  de  là  pl)'e  autour  d^un  fer  à  cbeval  en 

■ — ' — -^ : '—v 

(1)  Voir  Annales  de  Ch.  et  Phys.,  1849,  t.  XXV,  p.  1 94, 

et  Annales  des  raines,  4*  série,  t.  XIV,  p.  SI.  ' 
(9)  Coditues  retiMs  de  rJHseiluI ,  de  f  84è^  tome  XI I , 


\ 


43o  POUVOIR    MAGNBTIQUX 

fer  doux  y  et  adaptons  h  ses  deux  extrémités  deux 
cylindres  également  en  fer  doux  que  nous  rappro- 
cherons jusqu  à  ce  qu'ils  soient  en  contact  suivant 
une  de  leurs  arêtes  verticales  :  si  on  présente  aux 
deux  cylindres  unesubstancepulvérisée,  lors  même 
que  cette  substance  serait  extrêmement  peu  magné- 
tique, à  cause  de  raccnmulation  des  deux  fluides 
le  long  de  Tarêtede  contact(i)9elle  adhérera  à  Tap- 
pareil  et  surtout  prèsdecettearête.Jesuppose  main- 
tenant que  les  substances  essayées  soient  toutes 
réduitesen  poudre  d^égale  grosseur ,  que  Faimant 
soit  constant I  que  l'opération  soit  toujours  exé- 
cutée dans  les  mêmes  circonstances ,  le  poids  adhé- 
rent qui  est  soumis  à  l'action  de  forces  attrac* 
tives  et  répulsives  très-complexes,  sera  d'autant 
plus  grand  que  la  substance  sera  plus  magnétique 
et.  il  représentera  ce  que  j'appellerai  le  poU" 
voir  magnétique  de  la  substance.  Je  regarderai 
comme  ayant  un  pouvoir  magnétique  égal  deux 
substances,  quelle  que  soit  leur  densité,  pour  les- 
quelles des  poids  égaux  adhéreraient  à  l'aimant  : 
SI  les  poids  devjiennent doubles,  triples,  etc.,  les 

Souvoirs  magnétiques  seront  *donc  eux-mêmes 
oubles,  triples,  etc. 
D'après  cela ,  pour  déterminer  le  pouvoir  ma* 
gnétique^  il  suffira  de  connaître  le  poids  p  obtenu 

rur  une  substance  et  de  le  diviser  par  le  poids 
donné  par  une  autre  substance,  dont  le  pou- 
voir magnétique  sera  pris  pour  unité. 

Si  on  voulaitcompa  reries  volumes  adhérents,  sans 
tenir  compte  de  la  difiërence  de  densité,  il  faudrait 

(1)  Voir  Annales  de  chimie  et  de  physique,  3*  série, 
tome  XXY,  n*  1,  p.  195,  sur  le  magnétisme  polaire  des 
minéraux  et  des  roches,  par  M.  Deksse, 


DBS   MIlfÉRAVX  BT   DBS  ROGHBS.  4^' 

prendre  les  rapports  entre  ces  volumes  qui  sont 
respectivement^  et  =r,  ce  qui  donnerait  pour  le 
pouvoir  magnétique  estimé  d'après  le  volume 
adhérent    ^  — • 

Le  procédé  dont  le  principe  vient  d*étre  exposé 
est  celui  qui  a  été  suivi  pour  la  détermination  du 
pouvoir  magnétique  qui  se  trouve  ainsi  ramené  à 
une  simple  détermination  de  poids  :  son  emploi 
nécessite  cependant  quelques  précautions  qu'il 
importe  de  signaler. 

La  substance  dont  on  veut  déterminer  le  pou*  É|«lité  et  floctM 
voir  magnétique  doit  préalablement  être  pulvé-  *»•"«• 
risée  ;  mais  sa  pulvérisation  ne  saurait  avoir  lieu 
dans  un  mortier  de  fer,  car  il  s'en  détache  toujours 
quelques  parcelles;  on  pourra  employer  un  mor- 
tier de  bronze  ou  de  laiton.  Toutefois,  auparavant, 
il  est  nécessaire  de  s'assurer  si  la  limaille  fine  pro- 
venant de  ce  mortier  n'adhère  pas  aun  cylindres,  car 
la  petite  quantité  de  fer  qu'elle  contient  suffit  M>n^ 
veut  pour  que  l'adhérence  ait  lieu  :  en  tout^cas, 
•près  avoir  concassé  la  sub» tance  entre  deux  feuilles 
de  carton ,  on  pourra  toujours  la  pulvériser  dans 
nn  roorlier  en  porcelaine  ou  en  agate. 

11  a  été  démontré  dans  un  mémoire  précé- 
dent (f  )  qu'il  est  d'une  grande  importance  que  le 
grain  de  toutes  les  substances  dont  on  veut  déter- 
miner le  pouvoir  magnétique  6oit  autant  que  pos- 
sible le  même;  cette  condition  est  tiès^riiicile  à 
réaliser  d'une  manière  absolue ,  et,  dans  l'emploi 


(f  )  Sur  le  pouvoir  magnétique  du  fer  et  de  ses  produits 
métullargiques,  par  M.  Delesse  (Annales  des  mines  de 
1848»  4  série»  t.  XIY ,  p.  81. 


43^  ^pyvjpiii  M^c^rAno^e 

lieu  aut  plus  grandes  erreui^;  on  peut  cependant 
^ôW  Un  ^rarn  &  peii  près  i^af  en  employant  tûo- 
gours  Je&  mAana  t^mk  ^  4^n  UMÎMipi  l'réqiMn^ 
ment  et  en  opérant  sur  de  la  poudfe  dont  le  grain 
est  compris  entre  les  mailles  de  deui:  tamis  peu 

Hîa  Mtm»  U  ftot  bon.  «fVQ  le  graén  soîi  ûa^  paret 

3U(9  le  pouïbir  maignéiiqtte  de  la  snbslaneD  ^iii 
.iimiHJ^d'âhQt*4fvipideBftentà  meeyrequ^le^ffwi 
f^^vient  ^u^  petk,  Vapfnmshf  enaiiit«  pwfiqti'in- 
sensiblement  d'une  limite  aavtnptotique  m  mi*- 
uimfi  mw  d W  aulr^.côié  le  grain  ne  doit  pas 
é4i^  ifnpiilpyUe  i  Mv  k  poudre  pourmi  .«dh^ 
#Ai<  -pjFli^drïe^  p^r  auraciion  nioléculaii»  et  «on 
jp^fk  ^«vJeiQDent  pfirattrMtion  magnétique. 
Gonifanee^  J.V  i  AU  pp^^  ^'nbonii  qiA«  laî  i|MDi  éiai  I  e(MiBtant{ 
4  eftt  doi^a  fi.éwmi^  i^M  Jd  courant  q»i  iiiî  doeot 
iHiî^RO&fiOii  iMisttiêmeûiiMCaiit:  Mtta«ondrtk>i, 
4Miicile  à  tM'mitd'*àBB  manière uban^Wi  |>eat  ce^ 
.pe«4d4||U*^0:aveo  MQ^  «pproDiiciietioa  suffitaote 
j[iOHr4^ procédé;  il suUU, «netfet,  d!emfl»g^9  des 
jfûle^deGircMx^ouméaie  Li^csqu  Uo  ealpaaiMicèaiikîfe 
qof  l^«t^HJ0aoiispît4nergique9  deapile^deiQwid: 
n  en  ayant  ^s  jiqm  4ispQ$i|ioDt  j  ai  «u  eeowr»  à 
delà  él^^paiaiti  de  BuDâen  daoa  ie»qu«)«  le  aine 
^%\p  /é44  Mmtl|M»é^  et  sea  iièux  élémeutd  auflir 
s^ifm  pwiîi  ç9B£49ter  le  pouvoir  m^ips^éûq^ 
il'upe  9ui)ifibi»«e^  queJiqiKt  faible  ^u'il-^t  ieiwe 
«uis  «tinâ  <:baq^e  |6t^  de  la  «nén^  qtmalité  df»- 
idd^aM  Wiâsne:^çgii,^é  da  cooeentratio»}  ^c}e'Ill«iSt 
les  cylindre.s  et  les  acides  étaient  renouvelés  au 

•W^mîWf.^  9ï*iffir,  quV^  fiuwt  d'h^t^ris^  afvrè^> 

mise  en  train  de  lappajwLi  çnr.jg'aprè^iifaea  W^M- 


de  raimaot. 


DES  mtVtPfMki  1T  M»  Hoches.  4^ 

fie  lêM.  1bipl|0Ms  «t  Qwi^«t  (f)  téMtfi'Mtil  lôu- 

meMètnMi;  de  f  opération* 

Mît  pat*  te  iH)(mpii#aÎ6on  des  poid»  d«  Hmifiltè  de 
fer,  soiipaf  l«s  détiàtiofifi  d'une  ftf^tdllë  di»  g^tti». 
mtmètrè,  (^ivè  pour  vite  ntéln^  opération  k^ir  vat^ 
t\otÈÈ  du  céûrant  ne  dépassaii^t  ^uèrefe  f/lD*dé 
tKm  îMètisîcé  pendairt  une  «hiré^  de  d«u*  h«o««». 
Oa  powrair  d-aîlleurs  évaluer  1^  i^»tm\ëWi  du 
coûtant  il  Fârid^  d«  la  b(Mis$oie  <leB  6ti»tt9  et 
M.  PotiiU^,  et  eb  ëdttiettftm  que  éam  dé»  Ivrfvlfeft 
peu  ëtékldues  les  ppida  adhéii^ncs  vaHéni  prtipof^ 
tionneliennetii  k  )'fnceo«îté  du  eotiratit,  il  s^t^ti 
facile  de  i^apporter  ies  pocrvoîrs  niagbétîqtifiê  6  (ifi 
trouratit  dotfsttmt. 

Je  n'avais  èi  mn  dispoirition  qo'tm  él«(HfO^«iiM|ilr, 
maiB  le  procédé  serait  be&otoifp  f\oi  exact  t;î  Oft 
emptojdt  mi  fort  oiniatyt  eo fer  achetai  i  la  t^u^- 
tyvoti  detjtigtques  aimarmordiiiiiiresen  ferti^to^ 
atifSrait  de»  reste  pour  (brtnet  un  eitnant  <qiiT  eeraik 
ag8<9  p^irissaiit  pour  ce  gente  de  reekert^bes  et  qiA 
présenieratt  strriout  l'a  vamage  d'être  Imn^otisiâtn* 
'  ^Mp  que  les  poids  enlevés  pour  «ïiaqoe  stibst^rti^e 
i^HBltmnparabléi»^  il  importé  ^ue  tentes  les  ir^ 
constances  d^s  Ifsqnellee  rapptvr^il  Imnii^tmifè 
restent  anti^nt  que  possthle  les  mévneé':  ^tt  eonséî* 
qMfttce  les  deux  ^]flibdrescruront  lears^rrOice  pol^e 
-et  seront  phitéii  ^ttîétrtqnemeftt  relativenfient  II 
faire  dn  fët»  i  i^véi;  ^  èut^e,  on  tMcera  syi* 
chacun  d'eux  dètt  ï^epèt^s  qui  permettront  yfe  Hjfc 
4<é^laeer  dëns  lé  méit^  pOèftionM^  d^ittibKr  4ou- 

jours  leur  contact  de  la  mémo  manièrei    - 
(1):Beiî(Ueifl.lSBAité,atîai,pi4Hi    


Mode 
d'opération* 


434  rODTOiR  uAawtnqvE 

Pour  faire  adhérer  k  l'appareil  la  poudre  d*ane 
substancemaguéiiquey  on  met  dans  un  carton  doot 
les  rebords  sont  relevés,  une  certaine  quantité  de 
cette  poudre  :  autant  que  possible  cette  quantité 
est  la  même  pour  toutes  les  substances  ayant  même 
pouvoir  magnétique;  elle  est  toujours  de  beau-* 
coup  supérieure  à  celle  qui  peut  rester  adhérente. 
On  présente  ce  carton  aux  cylindres,  et  à  Taidede 
légères  secousses  qu'on  lui  imprime,  on  peut  faire 
en  sorte  que  la  poudre  de  la  substance  magnétique 
s'élève  jusqu'à  une  hauteur  déterminée,  constante 
dans  toutes  les  opérations  ;  cette  hauteur,  de  3  mil- 
limètres environ  dans  mes  expériences,  étaitroar- 
quée  par  des  cercles  tracés  en  creux  sur  chacun  des 
cylindres  à  une  distance  de  2  millimètres  de  leurs 
bases.  Quand  la  substance  est  fortement  magné* 
tique>  elle  s'élance  quelquefois  jusqu'au-dessus  des 
cercles  limites;  pour  détermioerson  pouvoir,  il  est 
alors  préférable  d'employer  simplement  le  barreau 
aimanté  muni  d'un  disque(i).Quand/iucontraire 
la  substance  est  faiblement  magnétique,  on  peut 
toujours,  en  réunissant  la  poudre  sur  une  épais- 
seur de  a  millimètres,  y  plonger  les  deux  cylin- 
dres et  arriver  à  ce  qu'elle  adhère  jusqu'au ]^deui 
cercles  limites.  Dans  ce  cas,  on  prend *donlPftr 
comparer  le  pouvoir  magnétique  des  substances 
les  poids  de  chacune  d'elles  qui  peuvent  adhérer 
sur  les  bases  inférieures  ainsi  que  sur  les  surfaces 
latérales  de  deux  cylindres  droits  ayant  2  milli* 
mètres  de  hauteur,  Tintensité  magnétique  de  ces 
cylindres  étant  supposée  constante. 

Ainsi  que  nous  1  avons  déjà  fait  remarquer  (3), 

(t)  Annales  des  mines,  4*  série,  t.  XIV,  p.  84. 
(S)  Annales  de  chimie ,  1849,  t.  XXV,  p.  195. 


DKS   IllNiAAtt  Et   DBS   ItOGHBS.  4^5 

c'est  principalement  le  longderarêlede  contact  des 
deux  cylindres  que  les  fluides  magnétiques  sont  ac- 
cumulés;il  en  résultequepour  la  plus  grande  partie 
des  substance^,  c'est-à-dire  pour  celles  qui  sont 
£iib1ement  magnétiques ,  on  n'a  que  quelques 
milligrammes  ou  quelques  centigrammes  qui 
adhèrent  le  long  de  i  arête  de  contact  :  c'est  seu- 
lement lorsque  la  substance  est  fortement  magné- 
tique qu'ily  en  a  sur  la  surface  des  deux  cercles  de 
base  e^  surtout  sur  les  surfaces  latérales. 

Pouropérer  dans  des  circonstances  toujoursbien 
identiques ,  il  serait  d'ailleurs  bien  préférable  de 
réunir  les  deux  cylindres  en  une  seule  pièce  à  l'aide 
d'une  garniture  d'antimoine  formant  disque  (i)  et 
de  comparer  seulement  les  poids  qui  adhèrent  k 
la  surface  inférieure  de  ce  disque  sur  les  deux  cer- 
cles de  base  et  surtout  k  leur  point  de  contact. 

Lorsque  la  poudre adhèraauxcylindres,  on  place 
au-dessous  un  carton  vide  destiné  à  la  recevoir ^  et 
on  arrache  simultanément  les  deux  cylindres  en 
maintenant  toujours  le  carton  au-dessous  d'eux. 
L'arrachement  dfes  cylindres  est  préférable  à  l'inter- 
ruption du  courant,  qui  donne  lieu  à  des  lenteurs 
et  qui  peut  contribuer  h  faire  varier  l'intensité  du 
courant;  en  outre ,  quand  les  cylindres  sont  arra- 
chés,  il  résulte  des  recherches  de  F.  Watkins  (3) 
qu'ils  perdent  presque  immédiatement  leur  ma- 
gnétisme, et  par  conséquent  la  poudre  adhérente 
par  attraction  magnétique  tombe  d'elle-même, 
tandis  que  celle  qui  a  pu  être  enlevée  par  attrac- 
tion moléculaire  reste  adhérente. 

Dans  des  expériences  exécutées  sous  ma  direc-       ùaiii. 

(1)  Annales  des  mines,  V  série,  t.  XIY,  p.  84. 

(2)  Dove.  Repertoriam  der  phjsick,  1. 1, 1837,  p.  977. 


43$  ?PqY9ifll  M^cw^ii^q^ 

tîqn ( I  ),  M.  Sire  ji  CQRsuté  q^Q Q» wd  dfi  l^ UwwJVf 
cl*acier  a  adhéré  pçpc|unt  viq|^-cm9|re  U^ure^i 
Paoç  au  pôle  Sud  ^t  l'autrp  a.y  pôle  Narçi^  d'uo 
fort  aimant  et\  fer  ^  cheval ,  Iç  poids  dç  la  pr©^ 
mière  limaille  c|qi  adhère  ensuite  W  pp^^  ijori 
d'un  barreau  ainiJjnté  est  plus  gr^nd  que  celai  dç 
la  deuxième  ;  îa  différeqcç  erure  lej?  pQict  d^5  d«ui: 
limaille.se^t  d'ajlleiu-^  de  i5  p.o/o,  IprsjCju'Qn  opèro 
au  mpi^ient  ou  eljçs  yienuçut  d  être  dé|:9pbées  dc^ 
pôles  du  fer  k  cheval.  Cette  difierence  e$t  (\we  à  U 
forc^coerçitive  de  l'acier,  ep$ortequ'ilestnéc9$$ftire 
de  renouveler  cbi^Cjue  (bi^  la  limaille  qui  a  ddbéré 
9U¥  deux  cylindres.  D'aprèp  ceU^  ppur  comparer 
les  pouvoirs  magnétiques,  je  me  suis  servi  d  acier 

t^orphyrîbé  provenant  d^^i^^^'^S^^^'  ^^^^  ^^  ^^ 
acile  d*avoir  plusieurs  Hil^gramoies ;  il  pré-^ 
sentait  une  poudre  noine,  veiputée,  bien  honi(h 
gène  et  d*uu  ^r^ip  égal,  Psi03  une  expérleace 
spéciale,  j'avais  d'ailleurs  comparé  le  pouvoir 
magnétiqup  de  cette  ppudre  d'acier  à  Ci^lui  de  la 
limaille  aacier  de  même  grain  ^ue  ^es  ^ub$tancej$ 
spurnises  k  Fessfii  :  c  est  au  pouvoir  magnéMque  dt 
cette  même  limaille,  qui  provenait  a  vicier  $tYi 
rkn  (3)  marqué  Innçrberg,  que  rai  i^ppprié  celui 
de  tPUtes  les  autres  substances;  il  a  été  pr|9  ppur 
unité  et  représenté  par  ipp.ooo, 
Répâtitkmi.  ^  cause  des  variations  d'intensité  de  l'appareil 
ppur  des  opérations  différentes,  les  poids  U'acier 
enlevés  chaque  fois  n'étaient  pas  tpus  éganx  ;  il  était 
donc  nécessaire  de  les  déterminer  k  chaque  opéra* 
tion  et  de  diviser  respectivement  par  chacun  de  ces 
ppids,  les  poids  obtenuspour  les  diversessubstances. 

<4)  Peur  ta  iiiéiëade  ««me ,  voir  le  mémoire  déjà  dfé 
(Anaalea <le8  miaas,  Vmud,  t.XlY»  p. M). 
{%)  AiHialcsdes  q^o^Sf  A' série,^.  Jmv,p.a8. 


DES    NINÉRAUX    ET    DES    ROCHES.  2^7 

LMotensité  magnétique  de  Tappareil  oe  j'estai t 
cf  ailleurs  pas  constante  dans  une  faiême  opérât  ion^ 
en  sorte  que  je  prenais  le  poids  d*acier  enlevé  paf 
Tapparetl  «ta  commencenjent  et  à  la  fin  de  l'Opé- 
ration, et  je  divisais  ensuite  p^i*  la  moyetine  dés 
deux  résultats. 

Où  aurait  encore  une  exactitude  plus  grande 
en  déterminant  après  chaque  substance  quel  estl« 
poids  d'acier  enlevé  et  en  divisant  par  la  moyenne 
des  poids  trouvés  pour  Tacier  avanc  et  après  îd 
substance. 

Comme  les  poids  enlevés  pour  chaque  sub- 
stance étaient  généralement  assez;  petits,  il  était 
bon  dfe  les  déterminer  aussi  par  répétition;  d'ud 
autre  côté,  ces  répétitions  ne  devaient  pas  être 
trop  multipliées^  car  alors  l'avantage  résultant  de 
leur  emploi  pouvait  être  compensé  par  les  inéga- 
lités du  courant,  qui  augmentaient  nécessairement 
avec  la  durée  de  Topération. 

Généralement  J'ai  fait  seulement  deux  répéti- 
tions Bocceslivçs  :  cependant  pour  les  substances  * 
dont  le  pouvoir  magnétique  quoique  très-petit 
devait  être  déterniiné  aussi  exactement  que  pDs<^ 
sible,  j'ai  fait  qualité  répétitions  :  dans  ce  dernier 
cas,  après  deux  répétitions  successives  pour  chaque 
substance,  j'ai  recommencé  celte  double  répéti- 
tion en  reprenant  ensuite  toute  la  série  des  sub- 
stances dans  un  ordre  inverse.  Je  faisais  d'ailleurs 
quatre  opérations  pour  l'acier,  savoir  :  deux  aU 
commencement  et  deux  à  la  fin.  En  coordonnant 
les  expériences  ainsi  qu'il  vient  d'être  dit,  il  est 
facile  de  voir  que  si  on  suppose  les  variations  d'in- 
tensité du  courant  proportionnelles  au  temps  pen- 
dant toute  la  durée  de  Texpérienod,  hê  rapports 
«nire  les  poids  obumos  pour  une  substance  et 


438  MUTOIR^  MiG^iTlQDB 

pour  Tacier  représenteront  exactement  le  pouvoir 
magnétique  de  cette  substance;  en  tout  cas,  quand 
on  opère  de  cette  manière  sur  une  vingtaine  de 
substances  seulement,  la  durée  des  opérations 
n'atteint  pas  une  demi-heure  et  les  variations  du 
courant  sont  très-faibles,  en  sorte  que  lors  même 
que  ces  variations  ne  seraient  pas  proportionnelles 
au  temps,  on  obtiendra  cependant  encore  le  pou- 
voirmagnétiqueavecuneapproximation  suffisante. 

Ainsi,  en  répétant  d'une  part  les  expériences 
et  en  les  coor:fo/i/?an/ d'autre  part,  comme  il  vient 
d*étre  dit,  on  pourra  diminuer  beaucoup  les  causes 
d'erreur  tenant  à  la  faiblesse  du  pouvoir  niagué- 
tique,  ainsi  qu'à  la  variation  de  1  intensité. 

Le  poids  de  limaille  d'acier  enlevé  par  les  cy- 
lindres dans  mes  opérations  était  environ  de 
1  o  grammes,  et  le  poids  des  substances  adhérentes 
était  déterminé  à  un  milligramme  près.  Si  toute 
cause  d'erreur  avait  été  écartée,  avec  )es  répéti- 
tions on  aurait  donc  eu  le  pouvoir  niagnétique  au 
moins  à  o,oooo5  près;  mais  en  réalité  on  ne  peut 
guère  compter  que  sur  les  deux  et  au  plus  sur  les 
trois  premiers  chiffres  significatifs,  bien  que  je  les 
aie  conservés  tous  tels  qu'ils  résultaient  de  mes 
expériences. 

£n  employant  le  procédé  qui  vient  d'être  dé- 
crit, j'ai  déterminé  le  pouvoir  magnétique  des 
minéraux  et  des  roches  :  je  vais  exposer  les  résul- 
tats obtenus ,  ainsi  que  les  conséquences  générales 
qu'on  peut  en  déduire  relativement  au  magnétisme. 

Je  m'occupe  d'abord  des  minéraux. 

MmÉaAOx. 

Métaux  natifs. 

J'ai  déterminé  le  pouvoir  magnétique  de  quel- 
ques métaux  natifs  et  en  particulier  des  mine- 


DES    MINÉRAUX   ST    DBS   ROCHES.  4^9 

raî%de  platine;  j*ai  constaté  que  les  grains  roulés  qui 
le^  forment  sont  très- inégalement  magnétiques, 
même  pour  un  minerai  provenant  d'une  même 
localité. 

f .  Pimlinê  natif,  en  grains  ayant  an  pins  3  minimétrei  de  diamètre,  t  ,  a.. 

De  l'Oural.  5  *-®*^ 

2.  Pfaltfia,  en  grains  ayant  au  plus  i  millimètre.. .  «  .  .  .   /d.  .  .  |  2.17S 

Le  platine  natîFdu  Pérou  est  aussi  magnétique; 
il  est  aailleurs  facile  de  concevoir  que  le  pouvoir 
magnétique  du  platine  natif  doit  surtout  dépendre 
de  sa  richesse  eu  fer,  et,  par  conséquent,  celui  de 
Ni^chne-Tagily  qui  a  pour  formule  FéPt'  d*après 
M.  Svanberg,  sera  le  plus  magnétique. 
*  Les  nombres  donnés  ci-dessus  représentent  le 
pouvoir  magnétique  du  platine  en  grains  et  tel 
qu'il  se  trouve  dans  la  natigre;  bien  qu'il  puisse 
être  qtile  de  les  connaître,  ils  ne  sont  cependant 
pas  comparables  à  ceux  des  minéraux  qui  suivent, 
et  comme  ces  derniers  étaient  réduits  en  poudre 
plus  fine  que  le  minerai  de  platine, ces  nombres 
sont  plus  grauds  que  le  pouvoir  ma*gnétique  :  pour 
obtenir  ce  pouvoir  magnétique  il  faudrait  d'ail- 
leurs di  visser  ces  nombres  par  un  facteur  plus  petit 
que  le  rapport  du  diamètre  des  grains  de  platine 
au  diamètre  des  grains  qui  passent  à  travers  les 
deux  tamis  employés(i). 

J'ai  trouvé  pour  le  pouvoir  magnétique  du  noir 
deplatinesS,  maisà  cause  de  son  étal  dedivision,il 

f)Ouvait  adhérer  en  partie  par  attraction  molécu- 
aire,  car,  d'un  autre  côté,  la  mousse  de  platine  m'a 
paru  être  à  peine  magnétique. 

J'ai  constaté  que  le  cuivre  natif  et  cristallisé 
de  Sibérie  est  aussi  légèrement  magnétique,  quoi- 
que lanaljse  n'y  indique  pas  de  niélauge  cie  fer 
ou  de  métal  regardé  coq^me  magnétique. 

(1)  Annales  des  mines ,  4*  bésie,  t.  XiV,  p.  84. 
Tome  XI F,  i848.  3o 


44^  PUVOIR    MAGMATIQUE 

0.t\fde$  contenant  du  fer  et  ayant  pour  formule  génèrêk: 

•     ••• 

RR. 


1.  Feroxydulé  (re,^e)  en  petils  cristaux  noirs,  ayant  rédat) 

nièialliq.ue  et  accolés  I'juq  ^l'autre  •-  d^tns  certames  Hr^e»!^... 
ils  sont  pénétrés  par  ah  peu  de  cbîorile,  ce  quille  ras  em-i'^' 
pèche  pas  d'être  irés-foriement  magnétiques.  i 

DtfGorM,  en  Ovrse.  | 

2.  far  oxyduli  au  cristaiix  a^é^iéia,  à  éclai  mélaUiqua  at  d'à»  i 

§ri8-notrAlre;  âans  certaines  parties  de  Téchantillon  il  y  â| 
e  la  chaux  carbonate»  •paU)iqjU0,dan9l|tq«0llt  se  trottvem}  tt.4if 
des  octaèdres  trés-nets  de  fer  oxydulé.  I 

f)«Silhiito«(FMande.)i 
S.  Far  oxuduli  en  masse  compacte  à  c^ure  e^quilleuse  «  d'u»\ 

fffis  (faeier  quand  elle  est  fraîche  :  tl  est  fnagnétipolaire  e( }  S6.M1 
Ta  limaille  adhère  en  ^fifke»  à  sa»  pAlef  •  } 

4.  Fer  oxydulé  en  crains  irisés  d'iné^^fe  grosseur  accolés  l'un  \ 

à  l'autre  ;  il  forme  use  maase  rade  a^  touaher  et  d'an  rDogê  I 
de  sanguine  à  sa  surface;  sa  poussière  tire  un  peu  sur  Ici  «2.191 
rouge  à  cause  d'un  mélairge  de  sesquioxyée  de  rer  ;  il  estC**" 
magnélipolaire,  mais  la  liaiaille  n'adhère  (|ue  (aiblemenji  i  1 
ses  pôles.  Du  Valais./ 

5.  Fpr  oxi^ulê  en  masse  ^nalaira  un  peu  rtgdauat ,  ifon  griaN 

d'acier:  il  est  un  peu  décbmposé  dans  certaine)  parties  et! 
il  coatient  de  raxydo  da  manganèaa  qui  la(%e  les  doigta. >  1S.TM 
Il  retient  seulement  quelques  grains  de  limaille  de  fer.       | 

Dé  la  NebdQdJah,  près  B6ne  (Algérie.); 

6.  Fer  oxydulé  Htané  j^^aF^i  TO  en  petits  grains  cristallina;  41.401 

reufes;  {1  eonttenlpeu  dgs  titane.  \ 

7.  Fer  oxydulé  titoMé  Fe  (Fe^  ^1  )  en  petits  grains  roulés  noirs  i  ^^^ 

et  brihiaata;  il  fome  àfm  oA  pee  de  quarti  ua  sable  aanel  ^^ 
cohésion.  A  Pouzsoles,  prés  de  Naples./ 

9.  Fer  oxyduié  tiUmé  (menaeanite)  en  petits  grains  nofrs  roulés.  )  , .  ^, 

f^  OnmwaU  CABg^eieff«.>  |  "^' 

9.  Fer  oxydulé  Htané  en  fragments  lamelleux  résinoïdes  d'un 
Borr  de  iayel  écVaCant,  oan»  aae  roche  basaltiquo  à  la-< 

auelle  il  donne  la  structure  brécbiforme.    (Signalé  pari 
.  de  Leonhardt.)  au  KaisersthuI  en  Briagaw. 

iiw  F$r  osBjidnU  Hkmi  en  jpe tits  srain»  m»ik-s  aoitléa  ami  foui  aidléa  k 

d'un  peu  d'augite  ;  u  proYieat  de  la  décomposinon  de  la  do-  [  13.S9I 
lérite.  Du  Kaiaersllittl  dkns  la  BriagM.  I 

11.  Frtmkliniie  eo  cri&taax  ociaédriques  eris-noiritrea  et  écla- 1 

tan ts  ;  ifs  étaient  accompagnés  sur  nèchantiflon  cfun  pen>  i-^ 
d'Mqf4e  de  aine  rouge  vit  J^es  £t«l9-UMa.  ) 

12.  Fer  ehroméGTiJPej  Mg)  en  ffagmentserislanfna,  noira, à éefat 

un  peu  résineoY  et  séparés  par  des  filet^  réticulée  d'une 
gangue  quartzeoie  blancftâtré.     De  Baltimore  (Etats-thiis.) 

tu  Wmt  ehr^wU  nuaaif ,  pntoenUtBl  des  )a«eUea  noiiAtrca  et éda-  ) 

tantes  ayant  plusieurs  millimètres  de  largeur.  >      ^ 

De  Miaait  (Sibérie.) } 

•  ••  •  •  M 

14.  Spinelle  Cpléona8te)A]l(j!^^  Fe)f|oir  très-foncé,  en  cristaux  j 
eetaéd r iques  parfaitement  netsqvi  sont  groupés  run  sori 
Tautre.        De  fil(op«>ni,'dimt  la  vallée  (|e  la  F4«^  (l^roi.)  ' 


H.ifi 


tM 


n 


DES    HINÂRAUX   ET    DJBS    ROCHES.  J^^l 

Les  grandes  différences  que  présente  le  pouvoir 
magnétique  de  ces  composés,  qui  sont  tous  iso- 
morphes et  qui  contiennent  tous  une  asse?  grandie 
quantité  de  protoxyde  de  fer,  sont  remarquables; 
ainsi  il  est  bizarre,  par  exemple,  que  1^  pouvoir 
magnétique  du  fer  chromé  soit  aussi  faible;  car« 
d*anrèslçs  travaux  de  M-  Ebelmen(i),  ce  mipéral 
doit  nécessairement  être  considéré  comme  le  chro- 
mite  de  fer^  et  par  conséquent  il  résulte  de  lu 
combinaison  de  deux  oxyder  de  métaux  magné-^ 
tiques  qui  sont  tous  deux  à  un  faible  degré  d  oiy- 
datien.  Il  cçotient  d  ailleurs  environ  20  p.  0/0  00 
protoxyde  de  fer. 

Le  pouvoir  magnétique  du  pléonaste  qui,  d'a- 
près l'analyse  queo  a  £iite  M.  Abich,  contient 
8  p.  0/0  de  proloxyde  de  fer,  est  aussi  très-petit;  ^ 

On  doit  d'abord  conclure  de  ces  observations  ^ 

qu*il  ne  suffit  pas  pour  que  les  oxydes  ayant  pCMir 

formule  RK:  soient  sensiblement  magnétiques, 
qu'ils  renferment  du  fer  à  Tétat  de  protoxyde,  loré 
même  que  ee  protoxyde  serait  combiné  avec  le 
sesquioxyde  d'un  métal  *  magnétique  comme  le 
chrome;  mais  qu'il  faut  eucore  que  ce  sesquioxyde 
soit  celui  du  fer.  On  voit  aussi  par  ce  qui  précède  - 
que  le  pouvoir  magnétique  d'un  oxyde  est  bien  une 
propriété  spéciale  et  qui  ne  dépend  pas  seulement 
de  àa  ricbesse  en  métal  magnétique. 
41  Ainaîqne  Berzélius  Ta  déjà  fait  remarquer,  on 
#è  peut  admettre  que  le  fer  titane  maghéiique 
soit  formé  de  proportions  variables    des  deux 

oxydes  Fe  et  Ti.  M.  Breithaupt(2)a  d'ailleurs eoa- 

fitaté  que  le  fer  titane  magnétique  des  roches 

—  •  —  — 

(i)  Ebelmen,  Annales  de  chimie  et  de  physique»  3* série, 
I.  XXII,  p.  211. 
(S)*  Naumanù.,  Elem.  der  Mioeràlogie ,  p.  38^. 


44^  POUVOIR    MAGNÉTIQUE 

volcaniques  est  cristallisé  en  octaèdre  régulier 
comme  le  fer  oxydulé.  Quant  au  fer  titane  pro- 
prement dit  qui  a  pour  type  niménite ,  dont  l'é- 
tude cristallographique  a  été  faite  par  M.  G.  Rose, 
il  est  isomorphe  du  fer  oligiste  et  non  pas  du  fer 
oxydulé;  il  est  m'oins  magnétique  que  le  minéral 
précédent;  enfin  sa  formule  générale  est  très-vrai- 

semblablement(Ti,Fe)y  ainsi  que  cela  résulte  des 
recherches  de  MM.  H.  Rose  et  Schéerer.    . 

Le  fer  oxydulé  titane  et  le  fer  titane  étant  rare- 
ment cristallisés,  d'une  manière  nette,  et  ayant  la 
plupart  de  leurs  propriétés  comnâunes,  la  déter* 
mination  de  leur  pouvoir  magnétique  permettra 
de  les  distinguer,  car  le  pouvoir  du  premier  mi- 
néral est  plus  grand  que  celui  du  second.  Celte 
détermination  donnera  en  même  temps  des  in- 
dications sur  la  richesse  en  titane  du  fer  oxy- 
dulé titane  dont  le  pouvoir  magnétique  m'a 
paru   diminuer  quand  sa  couleur  devient  plus 

noire,  ou  quand  le  sesquioxyde  de  titane  Vx  y 
remplace  une  plus  grande  quantité  de  sesquioxyde 

de  fer  Fe. 

La  franklinite  ayant  un  pouvoir  magnétique  de 

i.o33,  qui  est  supérieur  à  celui  du  fer  chromé 

et  du  spinelle,  tout  porte  9  croire  qu'elle  contient 

•••  » 
aussi  de  l'oxyde  FF,  bien  qu*on  ne  puisse  pas,# 

cause  du  manganèse,  y  constater  la  présence  dtf 

protoxyde  de  fer;  il  est  donc  probable  que  sa  com- 

position  chimique  est  représentée  par  (Mn,Fe,ZD) 

(Mn,Fe),  formule  proposée  déjh  par. M.  de  Kobell. 

Du  reste  on  conçoit  que  la  préi^ence  du  zinc,  qui, 

d'après  Faraday ,   est  fortement  diamaguétique, 

doit  plus  que  dans  les  minéraux  précédents  tendre 


DBS  MINÉRAUX  ET  DES  ROCHES.       44^ 

il  diminuer  le  pouvoir  de  la  franklinite^bien  qu'elle 
soit  principalement  formée  de  fer  et  de  manga- 
nèse. 

Les  résultats  donnés  par  le  tableau  du  pouvoir 
magnétique  des  oxydes  contenant  dujeret  ayant 

pour  formule  R  R  peuvent  se  résumer  de  la  ma- 
nière suivante  : 

Le  pouvoir  magnétique  au  fer  oocydulé  ou  de 
Tox^de  ferrosoferrique  est  très-variable,  mais  il 
est  généralement  d'autant  plus  grand  que  son  éclat 
est  plus  métallique  et  que  sa  structure  cristalline 
est  plus  nette  :  ce  pouvoiuest  compris  entre  65.ooo 
et  i5.ooo,  il  peut  donc  varier  dans  le  rapport 

de  4  à  I* 

Lorsque  \ejer  oxydulé  est  titane^  son  pouvoir 
parait  diminuer ,  car  dans  les  variétés  que  j'ai  exa* 
minées  il  était  compris  entre  5o.ooo  et  lo.ooo.  * 

La  franklinite  a  un  pouvoir  magnétique  qui 
est  seulement  égal  à  i  .o33  ;  enfin  celut  du  fer 
chromé  et  du  ptéonaste  est  extrêmement  faible, 
puisqu'il  n'atteint  pas  i5o. 

Abstraction  faite  de  l'état  cristallin,  le  pouvoir 
magnétique  des  oxydes  du  système  régulier  cris- 

tallisant  en  octaèdre ,  et  ayant  pour  formule  R  R, 
est  en  général  d'autant  plus  grand  qu'ils  contien- 
nent plus  d*oxyde  ferroso-ferrique:  la  quantité  de 
ce  dernier  venant  à  varier,  on  conçoit  d'ailleurs 
que  leur  pouvoir  magnétique  pui*!>se  passer  à  peu 
près  par  tous  les  états  de  grandeur. 

Sesquioxjrdes. 

Ltes  fers  titanes  {¥eT\)  qui  cristallisent  en 
rhomboèdres,  et  dont  le  type  est  Xilménite^  de- 
vient très-facilement  l'aiguille  aiMantée  :  il^sont 
même  souvent  magnétipolaires.  J'ai  trouvé  pour 


444  PO tJ VOIR  MAGNÉTIQUE 

Xinjèr  fiVawés'altaquant  facilement  parTeau  ré- 
gale, qui  était  amorphe,  à  cassure  résineuse»  et 
engagé  dans  un  micaschiste  quartzeux  avec  horn- 
blende, un.pou voir  égal  à  ...5. «264:  j*ai  d'ailleurs 

/  constaté  que  les  itmenites  de  FOural  et  d'Eger- 
supd  sont  fortement  magnétiques  et  qu  eU^  atti- 
rent même  lUiguille  aimantée  avec  plus  de  viva- 
cité que  le  feroligiste.  Il  estqssûvénienttrès-bizarre 
que  jie^  fers  titanes  aient  un  pouvoir  magnétique 
sifisçi  élevé,  car,  à  priori^  on  serait  au  contraire 
porté  à  croire  que  la  substitution  du  titaae  au  fer 
doit  rendre  le  pouvoir  du  fer  titane  pi  us  petit  que 
celui  du  fer  oligiste  :  or  c'est  $iu  contraire  Fia- 
verse  qui  a  lieu  pour  les  variétés  que  j'ai  examinées. 
J'ai  trouvé  pour  Xoxyde  de  fer  de  Sahara 
(iPrésil)  un  pouvoir  égal  à  ...6.56i  :  cetoxj^deest 

.  d'un  gris  d'acier  éclatant;  il  pénètre  une  roche 
désignée  sous  le  nom  dieisenglimmerschiefer  par 
M.  de  Iieonhardt,  laquelle  est  formée  de  quarts 
grenu  auquel  ses  lamelles  micacées  donnent  la 
structure  gneissique.  Il  a  un  pouvoir  beaucoup 
plus  élevé que.celui  du  fer  oligiste;  mais ,  bien  qu'il 
ait  un^  poussière  rouge,  il  présente  peut-être  quel- 
que chose  de  particulier  dans  sa  composition,  ou 
bien  il  est  accompagné  de  sidéroschisoUthe. 

SeSijuioxjrde  de  fer. 

1.  Fer  oligftie  en  tables  hexagonales  et  miroitantes  qui  sont  par-  )    ^  im 

faiteoieDlpuYes;  fariélè  di(e  spéeulaire.  Do  Vésuve.}    ^^ 

fer  çligûte  eu  cpsiaux  irisé»  UolicuUire^de  1/3  ce.ntiioèir«!  d» 
tfiamelfe;  Il  était  naturel lement  magnetipolairè 

De  nie  d'Bbf. 

2.  Partie  la  iflns  magnétique  enlevée  avec  le  petit  barreau 

aimanté 9-022 

8.  Partie  la  moins  magnétique i*M3 

4.  Fer  oligiste  en  petits  cristaux  tabulaires  d'un  gris  sombre;  il\ 

tapisse  les  feoies  d'uue  lare  gris>noirâire  çi  oelluLeuse.      i  îMi 

Du  Puy  de  (a  Vaché  (Auvergiie).  j 

5.  fer  çKçifie  en  rhomboèdres  très- surbaissés^  fbrmunl de pe- < 

tits  crisiaux  isoles  ayant  au  plus  quelques  millimètres,  mais 
qui  «>ni  parfaiÉment  nets  ei  trés-brillanta  ;  ils  se  sont  Tor- 1   |  212 
*niés  dans  les  cavités  d'une  lave  scoriacée  brun  jaunâtre 
clair,  qui  a  sans  doute  été  altérée  par  dei  vapeur»  d'acide 
chlorhydrique.  D'AavergDe. 


DES   HiNBRAtJX   ET    DBS   ROCHES.  44^ 

p.  fmr  alifittê^  variété  dite  micacée,  d'an  gria  foncé,  en  larces  \ 

lamelles  qui  sont  perpendiculaires  aux  parois  latérales  d'un  \  1*047 
filon  dont  le  centre  est  formé  de  quarts.       De  TUe  d'Elbe.  ) 

?•  ^^r  aUgUU  d'un  gris  aombro,  en  lames  fines  superpotées  qm\ 

le  font  pisser  a  la  variété  précédente  :  sur  ces  lames  on  i    .  ^|. 

I^iiSenre  des  stries  parallèle»  présentant  des  triansles  équi-  i  ^*^*^ 
atéraux.  De  Nordmark  i,Korwége)y 

%.  Fêr  oUgiale  en  gros  cristanx  lenticulaires  de  o  centimètres  de  )      ... 
diamètre.  .     Do  llle  d'Elbe.  1      ^^' 

9.  S^tquioxyde  de  fvr  (etsenrham)  en  paillettes  microscopiques  | 

douées  de  l'éclat  métalHqne  et  taohan»  très-fortement  les  >  ffél 
doigts  en  rouge.        De  la  rivière  des  Amaiones  (Afrique).  I 

!•.  Far  odqiitt  formant  une  masse  cristalline  d'un  gris  d'acier.  \ 

oui  entoure  une  géode  tapissée  de  cristaux  de  fer  oligiste  1  ils 
lenticulaire  irisé.  De  Framont./ 

Jl.  99T  olifitU  gris,  pénétrant  une  masse  caverneuse  de  quarts,  l       .^ 
duquel  il  a  été  Impossible  de  le  séparer  complètement.        j 

13.  Stsguioxyde  de  fer  octaèdrique.  un  peu  mélangé  de  gangue  i 

calcaire.  Du  vallon  qes  Minières,  à  Pramoot.  1 

J'ai  dissoQs  quelques  decigramtnes  de  cristaux  très-purs  >       139 
dans  l'acide  ohlorbydrique  et  j'ai  constaté  que  jïei  oxyde  de  I 
fer  octaèdrique  est  oien  du  sesquioxyde  pur.  / 

ft.  Fer  otigiiîe  formant  une  masse  cristalline  d'un  gris  d'acier,) 

aui  entoure  une  géode  tapissée  de  cristauz  de  fer  oligiste  >      itl 
mticulaire  irisé.  De  Framont. } 

14.  Bématit»  ro^ae  en  flbret  orIftUlliiièB  radiéèi  ayant  6  eentl-  j       ^^ 

mètres  de  longueur.  |        ** 

U •  ^mroKi/de  d$  fer  { elsenrbani  )  en  paillettei  ttlerosooplqaet  J 

d'une  couleur  brun-rouge,  tacbant  tréa-|prtement  les!  g^ 
doifta  :  il  paraît  mélangé  d'un  peu  d'argile  et  il  eat  moins  (  " 
pur  que  la  variété  du  n«  9.  f 

It»  Miiuaité  r&uge  formant  une  masie  nti  peu  fibreuse  I  cassure  i 

tricotée  et  moirée.  De  Sibérie.  I        j^ 

C'est  en  querque  sorie  une  vhriétè  d'éfsengllmmér  oom-  f       ^ 
pacte  et  Je  me  suis  assuré  qu'elle  ne  <Mintient  pas  d'e^u,       | 

IT,  BémaMe  rottge  un  peu  mêlée  d'argi|e. . ,.-...,  1        4^ 

18.  Oere  touge^ |        4S 

On  peut  voir  par  le  tableau  précédeôt  que  le 
pouvoir  magnétique  du  sesqtjipxvcle  4o  fer  y^rie 
dans  des  liniites  très-étendues;  les  grandes  ^\Sé^ 
rencès  observées  m'avaient  d*abord  conduit  à. 
penser  avec  quelques  minéralogistes  (a)  que  les 
fers  oligistes  n  avaient  pas  tous  la  m^e  compcH 
sition  cnimique.  Pour  vérifier  cette  conjecture  j'ai 
recherché,  ainsi  que  Tfivai^  déjà  tait  M.  Beudant| 


'  I    '         I       I 


(a)  Foamet.  Aperçus  sur  le  magnétisme  des  mioerals 
et  des  roches,  etc.(Sociôlé  d'agricaltore  deL^,  1848, 
paçe  5). 


î 


446  POUVOIR   MAGNÉTIQUE 

si  le  fer  olîgiste  nerenTermait  pas  une  certaine 
quantité  de  protoxyde  de  fer. 

J'iii  d'abord  opéré  sur  le  Jer  oligiste  de  l'île 
d'Elbe  (8),  qui  est  en  gros  criîttaux  lenticulaires 
de  6ceulimètres  de  diamètre;  après  Tavoir  pul- 
vérisé grossièrement,  je  l'ai  séparé  en  deux  parties, 
dont  Tune  plus  magnétique  m  adliérait  à  un  petit 
barreau  aimanté,  tandis  que  l'autre  moins  mogoé- 
tique  m!  n'y  adhérait  pas  :  ces  deux  parties  ont  été 
porphyrisées,  puis  je  les  ai  attaquées  séparément 
ar  l'acide  chlorhydrique  bouillant  ;  après  avoir 
lire  rapidement  pour  séparer  un  peu  de  silice 
floconneuse,  j'ai  ver^é  dans  la  liqueur  du  chlorure 
double  d'or  et  de  soude  qui  a  donné  un  précipité 
très-faible  d'or  métallique  correspondant  à  un  peu 
de  protoxyde  fer;  j'ai  ti*ouvé  ainsi  : 

m  .     Silice  =  0,80    Protoxyde  de  fer  =  0,57 
m\      id.    =#0,85  id.  =  o,ho 

M.  La  vigne  a  d'ailleurs  réduit  par  l'hydrogène 
et  à  une  température  élevée  6  grammes  provenant 
d'un  autre  cristal  du  même  (er  oligiste,  et  il  a 
trouvé*qu'il  contenait  29,85  d'oxygène,  c'est-à- 
dire  à  très-peu  près  le  nombre  théorique  3o,66, 
si  on  tient  compte  de  la  silice  qui  l'accompagne. 

J'ai  fait  un  deuxième  essai  sur  des  criNtaux  de 
for  oligiste  de  Tile  d'Elbe  provenant  de  1  échan- 
tillon (2),  dont  le  pouvoir  magnéiique.est  trois 
fois  plus  grand  que  celui  du  précédent  :  ses  cris- 
taux étaient  irisés,  lenticulaires  et  de  1/2  centi- 
mètre de  diamètre;  j'ai  opéré  seulement  sur  les 
parties  les  plus  magnétiques  (2),  qui  avaient  été 
séparées  à  l'aide  d'un  barreau  aimanté,  'et  j'ai 
trouvé  : 

*S'î/ice=o,44    Protoxjrde  defor=^  o,  2 1 . 
Enfin  un  troisième  essai  sur  leforspéculaire  du 


DES    MINÉRAUX   ET   DES    ROCHES.  447 

Vésuve^i)  qni  était  plus  magnétique  que  les  fers 
olîgîstes  de  l'île  d'Elbe  (8)  et  (2),  m'a  donné  : 
silice^o^^o^el  seulement  des  traces  impondérables 
d'or  métallique.  • 

Je  ferai  observer  relativement  à  ces  trois  essais 
que  les  précipités  d'or  métallique  obtenus  ne  sau- 
raient être  attribués  h  une  décomposition  du  chlo- 
rure d'or,  car  pour  le  ferspéculaire  (1 4)  je  n'ai  pas 
obtenu  de  précipité  pondérable  même  au  bout  de  . 
34  heures.  J'ai  constaté  du  reste  que  le  cyanure  fer- 
ricopotassique  donne  un  précipité  bleu;  seulement 
^eprécipitéest  tellement  (aiblequ'ildevient  presque 
invisible  quand  on  étend  la  liqueur.  Il  y  avait 
donc  du  protoxyde  de  fer  dans  les  dissolutions  des 
fers  oligistes  de  l'île  d'Elbe  (8)  et  (2);  mais  je  ne 
pense  pas  cependant  qu'on  doive  en  conclure  qu'il 
y  avait  du  protoxyde  de  fer  dans  les  cristaux  eux- 
mêmes  ;  car,  d'après  M.  Berlhier  (a)  ,  ces  fers  oli- 
gistes  contiennent  de  l'oxyde  de  titane,  et  il  résulte 

des  recherches  de  M.  H.  Rose  que  l'oxyde  Ti  iso- 

morphe  avec  Fe  doit  réduire  à  l'état  de  protoxyde 
le  sesquioxyde  de  fer  de  la  dissolution  :  il  me 
semble  donc  plus  naturel  d'admettre  que  le  préci- 
pité d'or  métallique  doit  être  attribué  à  du  .«^es- 
quioxyde  de  titane  et  on  peut  même  calculer  la 
quantitédece  dernier  d*aprèsîe  poids  d'or  qui  a  été 
obtenu:  on  trouve  ainsi  qu'il  y  auraiten  moyenne 
0,^9  de  sesquioxyde  de  titane  daus  le  fer  oli- 
giste(8),  tandis  qu'il  n'y  en  aurait  que  0,2a  dans 
le  fer  oligiste  (3). 

Du  reste ,  il  importe  d'observer  que  si  le  pouvoir 
magnétique  du  peroxyde  de  fer  devait  être  attri- 
bué à  un  mélange  ou  à  unç  combinaison  de  pro- 

(a)  Berthier.  Traité,  t.  II.  (Fer.) 


44^  pocvpiR  uk&^iriqvii 

tozyde  de  fer,  quelque  petite  que  fui  d'aillevrs  la 

Îuaotité  de  ce  dernier,  oe  pouvoir  devrait  èirc 
'autcint  plus  grand  qu  il  j  aurait  plM8  de  pro- 
tojyde  de  fer;  or,  Tinspection  des  résultats  ab- 
tepus  montre  que   cest  au  contraire    l'inverse 
qui  a  lieu;  car  dwa  fessai  (8)  les  parties  ih  et 
m'  appartenant  à  un  mâme  cristal  et  qui  sobI, 
fun  plus,  Tautre  moins  magnétique,  ooaiieti*- 
draient  Ip  mêr>ie  quantité  de  protoxyde  de  fer  : 
de  même  le  f^r  oligiste  (2],  dont  le  pouvoir  ma^ 
^étique  est  plus  que  double  de  celui  de  (8),  ren- 
fermerait au  contraire  tpois  ibis  moine  de  pro* 
toxyde  de  fer;  et  enfin  le  fer  spéculaire  (i).  Août 
le  poifvoir  magnétique  est  plus  grand  que  celui  de 
(2)  et  de  (8),  contiendrait  seulement  une  trace  de 
protos^yde*  dp  fer. 

Je  pepsedoQcqu*on  doit  admettre  a veo  M.Beu* 
dant  que  (es  fers  oligistes  ne  contiennent  pas  de 
protQxyde  de  fer,  soit  mélangé,  soit  cooibioê, 
et,  lorsque  leurs  dissolutions  en  donnent  les  réac- 
tions, on  doit  Taltribuer  à  du  sesquioxyde  de 
titane  isomorphe  du  sesquioxyde  de  fer. 

La  détermination  du  pouvoir  magnétique  des 
différentes  variétés  de  sesquioxyde  de  fer  démontre 
qu  elles  sont  toutes  magnétiques  :  ce  résuUat  s*ac- 
corde  donc  bien  avec  celui  qui  vient  d^étre  déduit 
de  Tanalyse  e|  aussi  avec^es  considérations  d'un 
autre  ordr/3  présentées  sur  le  même  sujet  dans  un 
mémoire  antérieur  (a) ,  dans  lequel  j'ai  fait  voie 
que  toutes  les  variétés  de  sesquioxyde  de  (br  sont 
magnétiques  et  peuvent  devenir  m^gnéti^^polaires. 
Si  on  étudie  le  tableau  qui  précède  page 444» 
on  voit,  ainsi  que  j'ai  déjà  ex»  ToccasioB  de  le  foire 
rem^rq^uçorpour  le  fer  oxyduio,  que  le  pouvoir  ma* 

(a)  Ado.  de  chimie.  1849,  ^  iXXY.R.  19d. 


DES    MINÉRAUX    ET    DES    ROCHES.  449 

gnétii^o  du  sesquioxyde  de  fer  dépend  surtQut  4^ 
son  état  moléculaire  ou  cristallin;  il  est  grand  d^ns 
les  variétés  cristallisées  et  généraleipent  i^paraît 
même  d'autant  plus  grand  qu'elles  sont  en  cnstau:( 
plus  nets  ^t  plus  éclatants. 

Pour  les  fers  oligistes  du  Vésuve ,  de  TAuvergne, 
de  nie  d'Elbe,  de  Norwège  de  (i)  à  (8),  il  est 
compris  entre  s.Soo  et  '700.  Ceux  ae  ces  cristaux 
qui  proviennent  ^u  Vésuve  et  de  l'^wvergne  ont 
été  formés  par  sublimation  ;  malgré  quelques  diffé- 
rences dans  la  forme  des  cristaux,  d'après  l'égalité 
des  pouvoirs  magnétiques,  je  suis  porté  à  croire 

3u'on  doit  considérer  les  fers  oligistes  de  Tile 
'Elbe  et  de  Norwège  comme  formés  également 
par  sublimation;  Tétudedesgites  ferriferes  de  Tile 
d'Elbe  a  conduit  M.  Burat  aux  mêmeyonséquences. 

Quand  les  cristaux  deviennent  trèî^-petits  ou 
plutôt  lorsqu'ils  perdent,  soit  partiellement  1  so^t 
complètement  Téclat  métallique,  comme  ççla  a 
lieu  poup  les  fers  oligiste%de  Framoi^  (  1  o)  et  (  1 2), 
ou  pour  Feisenrham  (9)  et  (i5),  le  pouvoir  ma- 
gnétique diminue  très-notablement  et  il  est  au 
plus  égal  à  aoo. 

Daw  les  hématites  (i4)  et  (16)  ,  pour  les- 
quelles la  cristallinité  est  développée  aune  ma^ 
fitère  très-TOComplète,  puisqu'elles  sont  seulement 
Creuses,  presqiie  eans  éclat  métallique  et  qu'elles 
ont  une  couleur  rquge,ile^t inférieur  à  ioâ;enfiQ 
il  est  moindre  que  5o  dans  les  variétés,  terreuses(  1 7) 
ei  (ib),  et  on  conçoit  d*ailleurs  aue  dans  les  ocres 
il  doit  être  d  autant  plus  petit  qu  il  y  a  une  quaQi- 
tilé  plus  grande  d'argile  mélangée. 

Quoique  les  variations  dans  le  pouvoir  magné- 
tique du  sesquioxyde  de  fer  tiennent  surtout  à  son 
état  cristallin ,  il  y  en  a  cependant  qui  doivent  être 
attribués  à  sa  composition ,  et  j'ai  déjà  eu  l'occa- 


45o  POUVOIR    MAGNÉTIQUE 

sion  de  signaler  celles  qui  tiennent  à  la  présence  du 
titanequi  peut  augmenterson  pouvoir  magnétique. 
J'observerai  en  outre  qu'il  résulte  des  essais  qui 
ont  été  rapportés  ci-dessus  et  de  la  comparaison 
du  pouvoir  magnétique  des  fers  oligistes  (i),  (2) 
et  (8)  avec  leur  teneur  en  silice  que  leur  pou- 
voir est  d'autant  plus  grand  qu'ils  contiennent 
moins  de  silice;  il  semblerait  donc,  autant,  du 
moins  qu'on  peut  en  juger  par  les  trois  exemples 
que  je  viensde  citer, que  le  pouvftr  magnétique  ilu 
se'îquioxydede  fer  naturel  et  cristallisé  est,  toutes 
choses  égales,  d'autant  plus  grand  que  cet  oxyde 
est  plus  pur  ou  qu'il  renferme  moins  de  silice:  ce 
résultat  s'accorde  du  reste  avec  des  rechercbes 
antérieures  (a)  par  lesquelles  il  a  été  établi  que  le 

{)Ouvoir  magnétique  est  également  plus  grand  dans 
é  fer  pur  que^ans  le  fer  combiné  avec  quelques 
centièmes  de  carbone  et  de  silicium,  et  que  ce  pou- 
vor  se  réduit  même  aux  2/3  dans  la  fonte. 

Minerai^de  fer  pisiff^rme  ^  oolitique^  etc. 

1.  Àluminoiiliealf^de  fer  en  grains  noirs  oolitiques   qui  sont! 

accoiii  pagnes  d'environ  i  p.  o/o  d'anthracite:  en  couches!  15.100 
dans  le  terrain  de  transition  de  Quiniin  (06tes-du-Nurd).  T 

2.  Minerai  de  fer  en  grains  aplatis  i  Partie  la  plus  magnétique.  .  9.680 

ellenticiilairës  répindus  dans  \  D.-fS«  i.  ««^in»  m.^niit^..^  boa 

unear^ile jaunàlrequi  remplit  I  ^^^^^^ '«  ™*»»"*  magnéllquc.  .  860 
les  anrra'-tuosiiês  liu  terrain  |  Mélange  naturel  des  deux 

Jurassique.     Franche-Comte.  \     parties 3.6TI 


CAamoftt/e  (Berihier)  en  très  petits  grains  verl-noi|Étres  à 
structure  oolitique:  l'échauliUon  est  traversé  par  uifflion  de 
chaux  carbonatee  blanche.  Du  Valais. 


5.812 


4.  Chamoitiie  en  petits  grains  oolitiques  vert  Toncé ,  dissémines  I    „  ... 
dans  une  pâte  vert  clair.  Du  Valais,  j 

8.  Uinwai  de  fer  pitiforme  de  première  qualité.  )      ^m 

D'Autrey  (Haute-Saône).  \"  '^* 
6.  Minerai  de  fer  pitiforme  de  première  qualité;  les  grains  sont  i 

de  grosseur  irrégulière,  et  il  est  accompairné  de   parties}.  .  tiZ 

calcaires  qui  paraissent  cariées.  De  Pesmes  (Haute-Saône)  ) 
7*  Oolite  millairc  en  grains  très-petits  répandus  dans  la  limonite  )       ,1. 

néocoinienne.  Du  Tremblois  (Haute-Saône).  }*''*' 

8.  Hématite  brune  très-manganésirère,  en  Gbres  radiées  de  2  cen-  )       * 

limétres,  terminée  par  une  surface  mamelonnée  noirâire    .  •    7P 

et  luisante. 


(a)  Sur  le  pouvoir  magnéliqae  du  fer,  etc.  (ihunalei 
des  mines,  4*  série,  t.  XIV,  p.  96). 


DES  MINERAUX  ET  DES  KOCnES.      4^1 

9.  JfffMrat  ^ailuvion  (fer  hydraté  limoneai)  en  masse  on  peu  )        -^ 
cavernease  à  cassure  résinoYde.       l>e  Bulau,  prés  Hanau.  |  •  -   ^' 

10.  Nodule  de  minerai  pitifàrmet  dit  greluche,  ayant  la  grosfteur] 

d'une  noix.  I  ._ 

Du  terrain  à  minerai  de  fer  de  NeuYeIle-lés-la-Cha0é  /  -  •  *' 

(Uauie-Saôq^).  | 

11.  Oolite  ferrugineuse  à  trés-petitsgrains,  alternant  avec  les  grés  \  ._ 

et  les  marnes  du  lias.     De  Wasseralflngen  (Wurtemberit).  { •  •  "^ 

12.  Oolile  ferrugineuse  en  petits  grains  brunâtres  dans  une  aigile  ) 

grise  :  c'est  le  minerai  sous-oxford ien  de  Tétage  jurassique  { .  .  48 
niojen.  De  Percey-le- Grand  kHaute-Saône.)) 

13.  Oolite  ferrugineuse  dans  une  gangue  calcaire,  de  la  base  du  j         .^ 

premier  étage  Jurassique.       De  CalmouUer  (Uauie-Saéne).  { '  '     * 
H.  Ocre  jaune .^ De  Miemmo  (Toscane).  | .  .    45 

15.  Mimerai  d*allurion  récent î  en  plaquettes  formées  de  grés  sa-v 

bleux  dont  les  grains  sont  reunis  par  un  ciment  brun-noi-  f         .« 
râtre  d'hydroxyde  de  fer.  ?..   « 

De  l'argile  d'Aro-lés-Gray  (Haute-Saône).  •^     f 

16.  Oere  brutte | ,  .    m 

Parmi  les  mineraisdeferpisiformesoulàstructiire 
oolitique,  cesoDtlesalumino-silicatesdeprotoxyde 
et  de  peroxyde  de  fer  qui  ont  de  beaucoup  le 
plus  grand  pouvoir  magnétique. 

Celui  de  V alumine- silicate  de  Qûintîn  (i)  est 
de  1 5.100;  cependant  il  contient  près  de  5  p.  o/o 
d'eau  et  seulement  1 3  p.  o/o  de  protoxyde  de  fer(a). 
Celui  du  minerai  en  grains  (2)  est  également 
élevé  et  égal  à  3. 578;  comme  certaines  parties  de 
ce  minerai  sont  beaucoup  plus  magnétiques  que 
le  reste  de  sa  masse,  j'en  ai  pulvérisé  20  grammes 
dans  lesquels  la  partie  la  plus  magnétique  a  été 
enlevée  à  l'aide  du  petit  barreau  aimanté  :  elle  for- 
mait 14  p.  0/0  ou  à  peu  près  1/7  du  poids  total; 
elle  avait  unecouleur  bryne  un  peu  foncée  et  elle 
adhérait  avec  vivacité  au  barreau:  on  voit  par  le 
tableau  que  cette  partie  est  dix  ou  même  quinze 
fois  plusmagnétiqueque  la  partie  restante  qui  Test 
elle-même  beaucoup  plus  que  le  peroxyde  de  fer 
hydraté;  dans  le  minerai ^e  fer  en  grains  (2)^ 
masse  entière  est  donc  bien  magnétique ,  mais 
elle  IVst  cependant  trés-inégalement. 

(a)  Voir  Anuales  des  mines,  4*  série,  t.  XIV,  p.  69, 
pour  Taualyse  et  la  d<;scription  de  ce  minerai. 


• 


452  POUVOIR   MAGNÉTIQUfi 

La  chamoisite  de  M.  Bertbier  a  un  poutoir 
magnétique  qui  varie  dans  des  limites  étendues  : 
mn  échanlilloa  provenant  de  Cbamoisons,  ayant 
une  c^^leur  vert-noiràtre  foncé ,  m'a  donné  un 
pouvoir  magnétique  égal  à  i5.85o  et  qui  est  par 
conséquent  supérieur  à  celui  du  silicp^luminate 
de  Quintin;  ii  ne  serait  pas  impossible  du  reste , 
à  cause  de  Téclat  de  quelques  graioa  ooHticiues, 
qu'il    fût   mélangé  d'un    peu  dé   £er  osyaiilé, 
que  sa  couleur  no^âtre  et  sa  structure  microsco- 
pique auraient  empêché  de  distinguer  :   quoiqu'il 
en  soit,  récbantillon  (S),  dans  lequel  les  grains 
étaient  vert-noirâtre,   n'en  contenait  pas,  et  on 
voit  qu'il  est  au  moins  deux  fois  plus  magnétique 
que  1  échantillon  (4),  dans  lequel  ils  étaient  vert 
foncé.   Les  chamoisites  vert- noirâtre,  qui  sont 
plus  riches  en  fer  que  celles  qui  sont  vert  foncé, 
sont  donc  aussi  plus  magnétiques;  et  la  différence 
queprésente  leur  pouvoir  magné(iquejustifie  la  di- 
vision que  M.  Fournet  {a)  a  proposé  d'établir  entre 
elles  en  distin^cuant  deux  variétés  de  chamoisite. 
Par  leur  pouvoir  magnétique,  par  leur  struc- 
ture ooHtique  à  couches  concentriques,  les  mi- 
serais (i),   (2),  (3),    (4)  présentent  beaucoup 
d'analogie  entre  eux  et  aussi  avec  les  minerais  de 
Cbâtillon,  de  Narcy,  etc.,  qui  ont  été  analysés 
parM.  Bertbier.  L'analyse  a  d'ailleurs  fait  voir  qu'ils 
ont  une  composition  variable,  mais  que  ce  sont 
des  silico-aluminates  de  protoxyde  et  de  peroxyde 
de  fer  contenant  de  l'eau. 

^^rsque  tes  minerais  en  grains  ont  un  pouvoir 
magnétique  élevé,  ils  le  doivent  à  ces  silico-alu- 
minates ;  Tétude  du  tableau  montre  du  reste  que 
la  plupart  des  minerais  ne  contiennent  pas  de  si- 
la)  Fournet.  Publication  déjà  citée. 


DES  MINÉBIHX  IT  OIS  AOGHES.       4^^ 

lioa-aluminate  magnétique;  il  y  en  a  un  peu  dans 
quelques  mirerais  pisif ormes  ^  tels  que  (5)  et  (6) 
et  dans  (7),  mais  il  n'y  ea  a  pas  dans  ieç  autres 
minerais,  car  leur  pouvoir  est  intérieur  ou  à  peu 
près  égal  à  celui  de  ïhématiie  brune  (8)< 

Le  minerai  dallui^ion  de  Bulau  (9)  est  aussi 
qiagfiétique  que  Thémaiite,  tandis  qu«  celui 
d'Arc  (  1 5)  Test  moins  ;  j'ai  trouvé  d'ailleurs  qu'un 
auii'e  échantillon  du  même  minerai  provenant  des 
environs  de  Hauiiu  et  formé  à  p6u  près  comnie  ( 1 5) 
de  sable  quanteux  réuni  par  un  ciment  d'osjde 
de  fer  inangaué«ifère  était  à  peine  magnétique.  Le 
pou  voirmagnétiquedu  minerai  et alluvion  eMdonc 
généralement  égal  à  celui  de  l'hématile,  à  moins 
qu'il  lie  ^oit  diminué  par  un  mélange  de  sable 
quanzeux. 

il  en  est  de  même  pour  les  oolites  ferrugineuses 
qu:  sont  répandues  soit  dans  les  couches  d'argile, 
comme  (7),  (11)  et  (1 2),  soit  dans  des  couches  cal- 
caires comme  (1 3);  elles  ne  contiennent  p99  d e 
silico-alumioate  magnétique, ^en  sorte  que  leur 
pouvoir  magnétique  ne  dépend  qujS  du  mélange 
d'argile  ou  de  carbonate  de  chaux  9vec  Thydroxyde 
de  fer;il  n'est  d'ailleurs  pasen  relationavec  l'époc^e 
de  leur  foricnatiou  ou  avec  leur  gisement,  car  les 
oolites  qui  ont  été  essayées  appartenaient  tantôt  au 
terrain  jurassique  et  tantôt  a%terrain  néocomien* 

Enfin  dans  les  ocres  à  bas^'h^drosyde  de  fer, 
le  pouvoir  magnétique  est  moindre  que  celui  de 
Thématite,  ainsi  qu'il  était  facile  de  le  prévoir. 

Efi  résumant  ce  qui  précède,  on  voit  que  les 
mineraisà  strtcture  oolilique  et  à  hstsedalumino^ 
silicate  fortement  mag^néiique  se  trouvent  surtout 
dans  les  terrains  de  transition  ou  daofs  les  terrains 
métamorphiques  ;  cependant  lesminerais  en  grains 
lenticulaires  et  les  minerais  pisiformçs  qui  appar- 


« 

454  POUVOIR    MAGNÉTIQUE 

tiennentaux  terrains  diluviens  et  tertiaires  et  même 
à  tous  les  terrains  dans  lesquels  ils  re^^iplissent  des 
cavités,  peuvent  contenir  aussi  un  alumino-silicate 
magnétique. 

Les  oolites  des  couches  argileuses  ou  calcaires 
du  terrain  jurassique  ou  du  terrain  néocomien, 
les  minerais  pisiformes ,  les  minerais  dalluvion  » 
les  ocres  ont  un  pouvoir  magnétique  qui  est  gé- 
néralement moindre  que  celui  de  rbémati  te  bru  ne, 
et  il  est  d'autant  plus  petit  que  ces  minerais  sont 
mélangés  d'une  quantité  plus  grande  d'argile,  de 
calcaire  et  de  quartz,  ccst-à-dire  de  substances 
qui  sont  diamagnétiques  d'après  M.  Faraday. 

Oxydes  de  manganèse ,  etc. 

La  détermination  du  pouvoir  magnétique  de 
quelques  oxydes  de  manganèse  m'a  donné  les  ré- 
sultats suivants  : 

1.  Protoxyde  vert-olive * ; Mo  .  .  Si 

2.  Oxyde  rouge  provenant  de  Ucalcinalion  du  peroxyde)  Wf^  w^  n 
•     nalurel ; J  "*"  »*"  ** 

3.  Peroxyde De  Romanècbe.  | . .  Mn  .  .  59 

4.  Ptilomélane  ou  oxyde  barylifère contenant  de  l'eau.       i  .. 

De  Romanéche.  »     

i,  MareeHne  (hétéroklin)  silicoferrite  de    manganèse;  i 

gris-noir,  métalloïde»  en  ma^se  grenue.  {     4)1 

*  De  Saiut-Marcel  (Piémont).  ) 

Le  pouvoir  ipagnétique  de  ces  oxydes  présente 
une  anomalie  bizarre,  car  au  lieu  d'uller  en  dimi- 
nuant lorsque  l'oxydte  devient  plus  riche  en  oxy- 
gène, il  va  au  contrlKre  en  augmentant  :  à  cause 
de  Tanalogie  des  propriétés  du  manganèse  et  du 
fer  on  conçoit  du  reste  que  Yojcyde  rouge  (2), 
qui  a  la  même  formule  que  l'oxyde  de  1er  ma- 
gnétique, soit  plus  magnétique  que  le  pro- 
toxjde  (1);  mais  il  est  très  remarquable  que  le 
peroJcjde('6)^  et  surtout  hpsilomélane^)  soieut 
aussi  magnétiques  et  même  plus  magnétiques 
que  l'oxyde  rouge. 


t 


DES    MINÉRAUX    ET    D/:S    KOCHES.  4^5 

Le  pouvoir  magnétique  de  la  marceline  (5) 
est  élevé  et  égal  à  ...  43 1  :  on  ne  connaît  pas 
jusqu'à  présent  de  silicate  ou  d'oxj^de  de  manga- 
nèse qui  ait  un  pouvoir  aussi  grand,  il  me  semble 
donc  qu'on  ne  peut  admettre  que  la  marceline  est 
unebraunite  mélangée  de  silicate  de  manganèse; 
elle  est  au  contraire  une  combinaison  définie.  La 
silice  bien  qu'un  peu  variable  s'en  sépare  d'ailleurs 
.  gélatineuse  et,  d'après  BerzéliusetBerthier(a),elle 
constitue  un  silicate  basique;  comme  M.  Damour 
a  démontré  que  celle  de  Saint-Marcel  contient 
1 1  p.  o/o  d'oxyde  de  fer,  je  pense  qu'on  doit  la 
regarder  comme  un  silicoferrite  de  manganèse. 

La  recherche  du  pouvoir  magnétique  de  quel- 
ques autres  oxydes  m'a  donné  pour  Xoxjrae  de 
mcA:e/ vert-pomme  environ  ...40,  pour  Voxjrdede 
chrome  des  Écouchets...5,  pour  un  émeri  (alu- 
mine ferrifère),  formant  une  masse  brunrou- 
^efttre,  terreuse,  compacte,  à  cassure  conchoide, 
...70;  pour  le  rutile  ...lo.  Quanta  Voxjrdedétain^ 
quoique  l'analyse  indique  qu'il  contient  un  peu 
d'oxyde  de  fer,  il  était  à  peine  sensiblement  ma* 
poétique. 

Graphite. 

J'ai  obtenu  4o  et  i5  pour  le  pouvoir  magné- 
tique de  deux  échantillons  de  graphite  naturel  ou 
àe  plombagine;  le  pouvoir  d'un  graphite  artifi^ 
cfef  mamelonné  qui  s'était  formé  dans  les  cornues 
de  fonte  servant  à  calciner  la  houille  pour  la  fa- 
brication du  gaz  de  l'éclairage  était  de  ^5.  Le 
pouvoir  magnétique  de  ces  substances  doit  en 
partie  être  attribué  à  leur  impureté  ,  car  j'ai  con- 
staté qu'après  ébullition  dans  Tacide  chlorhydrique 
^.^^  , „  '  -  —  -  ■ — 

(0)  Raminelsberg.  Handwœrtorbuch,  p.  344. 
Tome  XI F.   i8>i8.  3i 


456  POIJVOIR    MAGNÉTIQUE 

le  graphite  des  hauts-fourneaux  et  la  plombagine 
repoussent  très-sensiblement  une  petite  aiguille 
astatique.  La  détermination  du  pouvoir  magné- 
tique du  graphite  et  de  la  plombagine  est  d'ail- 
leurs sujette  à  une  cause  d'erreur  tenant  à  ce  que 
Ces  substances  adhèrent  par  attraction  naoléculaire  • 
k  toute  surface  métallique  polie,  ainsi  que  cela 
a  lieu  pour  quelques  corps  qui  sont  en  paillettes 
oristailines  ou  en  houppes  soyeuses. 

MM.  Pliickep  {a) ,  de  la  Rive  et  Oerstedt  ont 
lobservé  du  reste  que  le  charbon  est  k  la  fois  dia- 
magnétique  et  magnétique,  car  il  prend  la  positioa 
équatoriale  ou  la  position  axiale  suivant  qu'il  est 
plus  près  ou  plus  loin  des  pôles  de  l'aimaat. 

Carbonates. 

|,  l^phoeroiidêriie  oa  fer  carbonate  vert-olive  un  pea  jaunâtre,  | 

en  mametons  radiés  qui  tapissent  une  géode  dans   UBe!      ji^ 
anamesite:  il  commence  à  se  décomposer.  (* 

De  Steinbeim  (Hesse).  ] 

<.  Spkoerotideritê  en  fer  carbonate  verdAtre,  en  mametona  nr\       ^ 

diés  qui  tapissent  une  géode  dans  une  anamesiie.    .    „  .     f      ... 

^  De  Francfort- sor-le  Htm.  >..  IS« 

On  y  observe  quelques  points  bruns-noirâtres  provenant  de  1 
ce  que  de  l'oxyae  de  fer  est  mis  en  liberté  par  décomposition.  / 
••  Wer  carbonate  êpatkiqtie  en  masse  brun  oiaif  clivable  en  rhom-  )  ^     ^^ 
boédre  et  bien  cristalline  D'Alleraonl  (Daupbiné).  I 

4.  Fer  carbonate  Hthoïde  en  rognons  argileux  dans  le  terrain  I    ^   ^ 

bouiller.  i  '  ' 

5.  Fer  carbonate  lithoïde  en  rognons  argileux,  dans  rav^ltplos*!        «^ 

tique  du  terrain  â  lignites.  De  Habichtswald  Hesse).  |  *  * 

6.  Mûnganéie  cçrbonaii  (  diallogitê  )  en    cristavx    lenltcalaires  | 

rosés,  sur  du  quarts  avae  masKanèse  sulfuré.  }. .  fis 

De  Nàgyag  (Tfansylvanie).  ) 

• 

hefer  carbonate  est  notablement  magnétique, 
mais  la  variété  (i)  et  (2)  à  laquelle  on  donne  le 
nom  de  sphoerosiderite  et  qui  tapisse  les  géodes 
des  roches  basaltiques  est  de  beaucoup  celle  qui  a 
le  pouvoir  magnétique  le  plus  grand  :  j'ai  constaté 
du  restequ'elle  est  assez  magnétique  pour  adhérer 

au  petit  barreau. 

' 

(a)  Plucker.  Poggendorff  Ann.,  t.  72,  p.  346. 


DES   MINJBIUUX   Et    DB6   ROCHES.  4^ 

Le  fer  carbonate  spaihique  des  filons  a  un  pou- 
voir magnétique  que  j'ai  trouvé  de  •••  lao  pour  le 
fer  carbonate  (3)  du  Dauphiné  ;  mais  il  est  très- 
inégal^  et  quand  il  est  décomposé  il  devient  égal 
à  celui  de  1  hydroxyde  de  fer  ou  de  l'ocre  brune  ;^ 
c'est  ce  que  j'ai  reconnu  en  effet  pour  un  fer  spa- 
ihique brun-^jaunàtre  qui  était  en  grande  partie 
décomposé.  Enfin  le^er  carbonate  Utholde  (4) 
et  (5)  9  qui  accompagne  les  houilles  et  les  lignites, 
est  aussi  magnétique ,  mais  il  Test  moins  que  le  fer 
carbonate  cristallisé,  pourvu  toutefois  que  ce  der- 
nier ne  soit  pas  complètement  décomposé* 

Il  résulte  de  ce  qui  précède  que  le  pouvoir  ma- 
gnétique du  carbonate  de  fer  va  en  diminuant  sucs 
cessivement  et  à  peu  près  dans  le  rapport  de  4  à  i 
dans  la  sphoerosiderite  y  dans  le  Jerspathique  et 
dans  le/cr  carbonate  lithoïde.  Le  carbonate  d^ 
fer  offre  donc  un  nouvel  exemple  de  Finfluence  de 
Tétat  cristallin  sur  le  pouvoir  magnétique  da  oorps 
ayant  même  composition  chimique. 

Le  manganèse  carbojiaté  (6)  est  notablement 
magnétiquie;  il  est  même  remarquable  qu'il  le 
soit  plus  que  le  fer  spathique  qui  a  été  essayé;  cela 
tient  peut-être  à  l'état  cristallin  du  manganèse  car- 
l>onaté  (le  INagyag. 

«Tai  recherché  aussi  le  pouvoir  magnétique.du 
zinc  carbonate  (smithsonite^  eo  masse  terreuse 
^t  jaune-brunfttre  qui  forme  le  minerai  de  zinc  le 
plus  habituel;  ce  pouvoir  est  très^faible  et  il  est 
possible  du  reste  qu'il  doive  être  attribué  à  la  pré« 
^nce  cToxyde  de  ter. 

Sulfures  et  arséniures. 

La  détermination  du  pouvoir  magnétique  des 
principaux  sulfures  et  arséniures  naturels  m*a 
^'onné  les  résultats  suivants  : 


458 


PODVOIK    MAGNBTIQDE 

Sulfures  et  arséniures. 


1 

1.  Pyrite  mugH^iflfiie  (lebcrkie9)—FeS^(a)—,  gros  fraftmenl  cris- 1 
taliin  racilemetit  cllvable,  jaune  de  bronie  un  pea  fonoé.  BUe(  **'" 
est  accompagnée  de  galène  et  de  blende. 


Iaane-S2.<il 


|3.  Pyrilê  magnétique— VeQf'-'\  en  pelils  fragments  cristallins,  Ji 

brun  pins  foncé  qoe  (i). 
*  3.  Pyrite  martiale  (scbewefelkies)— Pe  SS~  en  c^odécaèdre  penta-  )      ., 

gonal  de  6  centimètres  de  diamètre,  jaune  de  laiton.  f  " 

S 4.  Pyrite  martiale— ¥eS^^  en  cube  jaune-blancbAtre  :   elle  se) 

tronre  avec  de  la  pyrite  de  cuivre  dans  un  fiion  qui  traverse  (      ,, 
la  syénite  du  ballon  d'Alsace.  ~  A  Bonaparte,  au  sommet  du  r  ' 
ballon.  1 

5.  Mareauite  (sperkies,  strahlkies)~FeSt  — jaune  livide,  en  ro-l      «. 

gnons  dans  les  marnes  liasiqnes.  De  Besançon,  f  *  * 

8.  Ariênic  noHf  testacé ,  à  couches  concentriques  gris  d'acier.      il      ^ 

De  Manenberg  (Saxe).  )  * 

7.  Mitpiekel  (arsenkies)  — (Pe«Go)S,As— <&)  arsénio-sulfore  de»       . 

fer  en  cristaux  blanc  d'argent  un  peu  bronzé.       De  Norwège.  i  '  ' 

8.  Phillipeite  (buntkupferkies)-FeGu*S<(fî)~  en  masse  d'une  belle  )     .. 

couleur  violette  irisée.  De  Voitsa,  gouvern.  d*Olonelx.  (  ' 

9.  ChaUtopyrite  (kupferkies  — FeGuS*—  à  reflets  gorge  de  pigeon;  |     ^ 

elle  est  accompagnée  de  galène  et  de  quaru.  |  •  •  ^ 

10.  Cutf^egrii. . .  (FeZn^u)  (As,  Sb)^  S"^.  C^) L  n 

Du  col  de  MûuzaYa  rAleérieV  ' 


Du  col  de  MouzaTa  (Algérie). 


s» 


u.  Cuivre  gris De  Giromagny  (Haut-Rbin) 

12.  Sulfure  quadruple  de  plomb,  fer,  antimoine  et  argent,  en 
masse  gris-noirâtre,  à  cassure  inégale,  présentant  dans  certai- 
nes parties  des  aiguilles  confusément  cristallisées  De  Bolivia 
IS.  Manganète  eulfiari  (alabandine)^MnS— sur  du  quartz,  avecf    .». 
manganèse  carbonate  rose.  De  Nagyag  Transylvanie),  j  " 

14.  Speiêi  de  nickel— Si  AsT»  couleur  bronze  un  peu  rougeAtre;  du  { ..  Si5 

traitement  du  cobalt.  Saxe.)  i 

15*  Speiâi  de  nickel  f  bronseun  peu  rougeâtre:  du  traitement  dai    .^       i 

cuivre.  Des  anciennes  mines  de  Giromagny.  f  "  *^       | 

ig.  Nickel arténi4hantimonial  (kiiprernickel)^Ni (A6,Sb)  (e)--en  ro- 1 

gnons  d'une  couleur  de  bronze  un  peu  rougeâtre.  { •  •  * 

D'Allemont  (Daaphinéj.  ) 
17.  Cobalt  arêinio-iulfuri  (nickeIglanz)-Co,S,  As  -  gris  d'acier  on  i 
peu  bleuâtre,  avec  fer  carbonate  spatbique  jaune-bninâtre.    1. .  71 

Stahiberg,  près  Uussen  (Westphalie).  i 

15.  Nickel  anénio-sulfwri  —  ^iyS.Xs—  en  dodécaèdre  penUgooal.  t . .  T# 
IP.  Cobalt  arténiO'tulf^é  (cobaltglanz)— Co«  S,  As     en  masse  cris- 
talline A  cassure  inégale,  gris  éclatant  un  peu  bronié. 

D'Allemont  (Dauphinè). 

90.  Molybdène  eulf^i-  BfoS<— gris-blenâtre,  en  flion  dans  la  syénile  j 

avec  de  la  pyrite  de  cuivre  ,  du  quartz  et  de  l'ortbose,  etc. 

Do  ballon  d'Alsace  (UaQi-Rhin). 

91.  Molybdènetulfuré-MoSi-  extrait  dune  gangue  dequarU blanc. 
99.  Blende  cadmifère  — ZnS-  flbro-lamelleuse  et  chatoyante. 
9t  Blende  lamelleuse  noirâtre.  De  Dillenboorg  (Nassau). 
94.  Ca/^(blelglani)— PhS     regardée  comme  ferrifére,  â  très  ue-1      •. 

iltes  facettes  gris-bleuâtres.  Dé  Pontgibaud. ]' 

/  ftl  ^•'*«*»û»,  Regnault  et  G  Rose,  (h)  Chevreul,  Schéerer  et  Wobler. 
(«jFiattner.  (d)  Ebelmen.  Analyse  du  cuivre  gris  de  Mouzaîa.  (Aonalesdei 
mines,  t.  XI,  p.  53,  1847).  (t)  m-ribiiT. 


14 
SI 

i 


J 


DES    MlâîÉRAtX     KT    DK^    HOCHES.  /^5i) 

Fer.  Le  pouvoir  de  la  pyrite  magtiétique  (  i  ) 
est  deux  fois  plus  grand  que  celui  du  fer  spéculaire 
du  Vésuve  qui  a  été  essayé  (voir  page  444)  9  *' 
varie  d'ailleurs  à  peu  près  du  simple  au  double 
dans  les  échantillons  (i)  et  (2);  comme  des  varia- 
tions du  même  ordre  s'observent  pour  le  fer  oxydulé, 
pour  le  feroligiste,  ainsi  que  pour  le  fer  carbonate, 
elles  ne  suffisent  pas  pour  qu'on  soit  en  droit  d'en 
conclure  que  ces  différences  dans  le  pouvoir  ma- 
gnétique correspondent  à  des  différences  dans  sa 
composition  chimique;  elles  peuvent  tenir  sim- 
plement à  l'état  cristallin  ou  à  des  mélanges  in- 
times d'une  quantité  très-petite  de  matières  étran- 
gères^ Des  considérations  d'un  ordre  différent  ont 
conduit  récemment  M.  G..  Rose  (a)  à  admettre 

une  seule  variété  de  pyrite  magnétique  Fe^Fe, 
quoique  MM.  Berthier  et  Schaffgotsch  pensent 
qu'il  y  en  ait  plusieurs. 

\jsl  pyrite  martiale  (3)  et  (4)  et  la  marcas^ 
site  (p),  qui  diffèrent  de  la  pyrite  magnétique  en 
ce  qu'elles  renferment  en  plus  6/7  d'atome  de 
soufre,  ont  un  pouvoir  très-faible  qui  n'est  guère 
que  le  centième  du  précédent.  * 

\J arsenic  natif  àe  Saxe  (6)  est  magnétique;  il 
est  même  très-bizarre  qu'il  le  soit  plus  que  le 
Tnispîkel^  qui  contient  environ  34  p.  0/0  de  fer. 
M.  Pouillet  avait  déjà  constaté  le  magnétisme  de 
l'arsenic;  d'un  autre  côté,  en  essayant  l'arsenic 
sublimé  du  commerce,  je  ne  l'ai  pas  trouvé  sensi- 
l^lement  magnétique.  Il  serait  possible  que  l'ar- 
senic natvf  de  Saxe  dût  son  magnétisme  à  la  pré- 
sence d'une  tnice  de  cobalt,  mais  il   me  semble 

beaucoup  plus  probable  cependant  que  dans  l'ar- 

- — - t .. 

(a)  Pogprendorff.  Ann,  (1848),  6Miv.,  p.  303. 


46o  POUVOIR    MAGNÉTIQUE 

seoiC)  de  même  que  dans  le  carbone^  le»  intensités 
de  Faction  magnétique  et  de  l'action  diamaffné- 
tique  sont  telles  que,  suivant  Tétai  molécalaire, 
c'est  tantôt  Tune  ou  tantôt  l'autre  de  ces  deux 
aetions  qui  prédomine. 

Le  fer  arsénio^sulfuré  ou  mispikei  (7)  est  h 
peine  magnétique. 

La  pnulipsite  (8)  a  un  pouvoir  magnétique 
triple  de  celui  de  la  chalkopjrite  (9).  Au  premier 
abord  ce  résultat  semble  paradoxal ,  car  la  phillip* 
site  renferme  seulement  6  à  1 7  p.  0/0  de  fer  (a), 
tandis  qu'il  y  en  a  3o  dans  la  chalkopyrite;  mais  il 
faut  remarquer,  d'un  autre  côté,  que  la  phillipsite 
contient  ^8  de  soufre ,  tandis  que  la  chalkopyritt 
en  contient  33. 

Les  cuivres  gris  ont  une  richesse  entfer  très- 
inégdie  qui  peut  varier  depuis  quelques  centièmes 
jusqu'à  près  de  3o  p.  0/0  ;  il  y  a  donc  lieu  de  croire 
que  leur  pouvoir  magnétique  est  inégal  ;  toutefois 
dans  les  variétés  examinées  (10)  et (1  i),*ie  pouvoir 
magnétique  est  inférieur  à  100. 

Manganèse.  — Le  pouvoir  du  manganèse  sul' 
/uré  {\6)  est  de  191;  comme  le  manganèse  s'y 
trouve  au  minimum  de  sulfuration ,  on  conçoit 
que  le  pouvoir  du  sulfure  MnS  puisse  être  assez 
notable,  quoique  le  manganèse  soit  lui-même  fair 
bjement  magnétique. 

NickeL — hesspeiss  de  nickel  (i4)  et  (i5),  qui 
proviennent  du  traitement  des  minerais  de  cobalt 
et  de  cuivre  y  sont  moins  magnétiques  qu'on  ne 
serait  tenté  de  le  croire  d'après  leur  richesse  en 
métal  qui,  d'après  M.  Wôhler,  est  de  54  p.  0/0 
et  correspond  pour  quelques-uns  à  la  formule 

• — 

(a)  NanmaRD.  Elementeder  minéralogie,  p.  410. 


DES  MINÉRAUX  BT  DES  R0€HE8.      4^1 

Ni  As  }•  A  égalité  de  richesse  en  métal ,  le  pouvoir 
magnétique  du  speiss  doit  d'ailleurs  varier  avec  les 
proportions  relatives  d'arsenic,  de  soufre  et  dan-r 
timoine  ou  avec  la  nature  des  substances  diama-v 
gnétiques  qui  entrent  dans  sa  composition. 

Le  kup/ernickel  d'AUemont  (i6)  est  à  peine 
magnétique,  quoique  le  nickel  soit  au  degré  de 
sulluration  représenté  par  la  formule  INi  (As,  Sb}| 
qui  correspond  au  protoxyde;  il  eist  probable  que 
ûela  doit  être  attribué  à  Ja  présence  de  Tantimoine 
qui  est  très-fortement  diamagnétique,  car,  d'aprèfl 
1  analyse  qui  en  a  été  faite  par  M.  Berthier,  il  ea 
renferme  8  p.  o/o;  on  conçoit  du  reste  que  toutes 
choses  égales  d'ailleurs,  le  pouvoir  magnétique  du 
kupfernickel  deviendra  plu.<%  grand  d^n.s  les  variétés 
qui ,  comme  celles  de  Biechelsdorf ,  ne  contiennent 
pas  d'antimoine*. 

Cobalt. — Le  cobalt  arséniosuf/uré  ou  kohalt'^ 
glanz  (18)  et  (19)  a  un  pouvoir  magnétique  peu 
différent  de  celui  du  nickelglanz ^  qui  est  repré- 
senté par  la  même  formule,  cependant,  d'après 
Wollaston  (a),  le  cobalt  serait  environ  deux  foia 
plus  magnétique  que  le  nickel.  Par  conséquent  le 
pouvoir^ magnétique  d'un  composé  tel  que  RSAs 
ne  varie  pas  toujours  dans  le  même  sens  que  le 
pouvoir  magnétique  du  métal  R  qui  en  forme  la 
hase  :  ce  résultat  qui  semble  bizarre  au  premier 
abord  s^accorde  du  reste  avec  ce  fait  que  j'ai  déjà 
eu  l'occasion  de  signaler  que  le  manganèse  carbo- 
nate a  un  pouvoir  magnétique  plus  grand  que 
celui  du  fer  spathique. 

Molybdène.  —  J'ai  trouvé  pour  le  molybdène 
sulfuré  (20)  et  (21)  un  pouvoir  magnétique  trè»- 

(a)  Bertbier,  t.  II,  p.  346. 


4^)3  POUVOIi;    MAGNÉTIQUE 

faible  y  mais  cependant  sensible:  comme  les  échan- 
tillons sur  lesquels  j*ai  opéré  étaient  parFaitement 
purs  et  que  les  analyses  du  minéral  faites  jusqu  ici 
n'y  indiquent  pas  de  fer,  qu'enfin  le  molybdènesy 
trouve  à  l'état  de  bisulfure,  je  pense  que  le  mo- 
lybdène doit  être  rangé  au  nombre  des  métaux 
magnétiques;  l'analogie  de  ses  propriétés  chi- 
miques avec  celles  du  chrome  porte  d'ailleurs  à 
adopter  cette  opinion. 

Zinc  et  plomb.  —  Le  zinc  et  le  plomb  étant 
diamagnétiques  d'après  Fai^aday,  tout  porte  à 
croire  à  priori  que  la  blende  et  la  galène  n'auront 
pas  généralement  un  pouvoir  magnétique  sensible; 
mais  on  conçoit  que  la  présence  d'une  quantité 
très-faible  de  fer  qui  doit  d'ailleurs  se  trouver  dans 
ces  minéraux  k  l'état  de  protosulfijre  FeS,  suffira 
pour  les  rendre  magnétiques  :  en  essayant  des 
échantillons  de  blende  et  de  galène ,  j'en  ai  en 
effet  trouvé  plusieurs  qui  n'adhéraient  pas  à  l'ai- 
mant ;  mais  il  n'en  a  pas  été  de  même  de  ceux  des 
n^*  (aa),  (a3)  et  (24)  du  tableau  de  la  page  4^8, 
qui  peuvent  d'ailleurs  être  ferriferes. 

Phosphates ,  arséniates ,  etc. 

1.  Triplite  oa   manganèse   et  fer)  ) 

phosphaté,   clWahle ,    brun-noi-l  f,  /fi'     «-.   /jI-  ,  ^{    ^, 

râlre  et  à  éclat  résinoïde.            | .  .  Fe<  P + Mû*  P  («}  (    =•» 

Da  Barat,  près  Limoges.  /  / 

1.  THpiUe         id.  id.         I Id, iSi 

S.  Ftvkmile  (hIaaeisenenUrisialli-)  1 

sée,  transparente,  d'an  beau  blea-(  i  iiC*.  «ti  ,w\     m 

Yiolaoé  clair.                            (•  •  •    Fe'p+8H  (6)(     •* 

Comwall  CAngleterre)./  ] 

4.  Ftt««M*l0  terreuse,  tachant  forte- 1  I 
ment  les  doigu,  bleu  un  peu  foncé.  J td.    S      TS 

ComVall.  {  { 

5.  fMmnÂlé  terreuse  en  petits  ro-)  . 

fçnon»  friables,  tachant  fortement  i                      »  1      m 

es  doigts,  vert-bleuàire.  ( '" {     ^ 


'al  Benélitts.  (A)  Rammelsberg. 


32 


DES    MINÉRAUX    ET    DBS    BOCUES.  /\61i 

6,  MHivausDifM  compacte  à  cassa re  \  . .  ^  \ 

largement  conchoYde,  brun-rou- (  v' *Wi  oitw        /^\l       i* 

geâtre.  J  .  .  •   FC  P+24>g        [a)\      « 

Berneaa,  prés  Visé  (Belgique).  )  *                    J 

7   Seorodiie  en  cristaui  vert  clair}  .»•'.'.                         1 

groupés  sur  une  croûte  de  quartz } .  .    ,  F  A-s+411  (h]\      41 

carié.                            CoriSwall.  j  i:  a  t  o  v  ;  j 

8.  jPAarmocond^'to  en  cristaui  eu-  )  ) 
biques  vert-olive  foncé:  ils  pé-f  vik'^*t  4aw\  /^\\      aêl 
nélrentrortementlMRéodesd'ane}-  •    F^A8+i3g  (C)\      ^ 
croûte  quartieuse.        Gornwall.  )  / 

9.  Jnéniotidérite  (Dafrénoy^  en  fl-\  .••• \ 

bres  allongées  tachant  les  doiffls  §  2€a^  ÀfrfSFe  ÀB       I 

et  d'une  couleur  jaune-brunâtre  >  .        *^    x«  /      W 

comme  celle  de  l'or  mussif.          I  _i_  4  aiiii^^  ti  féf\  I 

RomanécheJ        -Ti-'M+^^M      W) 

10.  Cbôoll  «Tf/ntaf^  (kobaltblQtbe)\  .  1 
fleur  de  pécher;  il  recouvrait  du  1 .  .  Co'A-84-Sft  (e)  t 
soirale  de  baryte.                        )                  «"-T""      v*»;  j 

11.  PitHxilê,  sulfo-arséniate  de  fer  en  ,         . .  l 
masse  scoriforme    brun-rouge,    ïi^î'Â*» ,  o-c'^oV.  «AîI/aI     «a 
ayant  une  «âiasure  conchoYde.       »  Fe' A»  +3FeS'+30H(/)  ?     » 

Schneeberg  (Saxe).  )  Y 

Dans  ]es  phosphates  y  ainsi  ^que  dans  les  ar^e- 
niâtes  naturels  que  j'ai  essayée,  le  pouvoir  ma- 
gnétique est  toujours  peu  élevé;  c'est  dans  la  ^n- 
pliie  (i)  et  (2}  que  je  l'ai  trouvé  le  plus  grand,  et 
il  est  environ  de  200  :  il  n'est  pas  étonnant,  du 
reste,  qu'il  en  soit  ainsi,  car  la  triplite  est  un  ^ 
phosphate  anhydre  et  quadribasique  de  protoxvde 
de  fer  et  de  manganèse,  contenant  près  de  65  0/0 
de  ces  oxydes. 

Le  pouvoir  magnétique  de  la  vivianite  du  Gorn- 
wall (3),  bien  cristallisée,  a  été  trouvé  égal  àgS; 
ce  pouvoir  est  moindre  dans  les  variétés  terreuses 
(4)  et  (5)  et  ce  résultat  est  conforme  à  ce  que  nous 
avons  déjà  eu  l'occasion  d'observer  plusieurs  fois, 
principalement  dans  le  sesqiiioxyde  de  fer,  dont 
le  pouvoir  magnétique  est  Beaucoup  plus  grand 
lorsqu'il  est  à  Fétat  cristallin  que  lorsqu'il  est  à 
l'état  terreux. 


(a)  Domont.  (6)*Dam'ouri  (t)  Boudant,  (d)  *Rammeltberg.   (a)  KentcB. 
f)  Rammelsberg. 


464  POUVOIR    MAGNBTIQOB 

Lia  uiuianit^ terreuse  peut  d'ailleui^s  être  mélan- 
gée dti  substapces  étrangères  diamagnétic^ues. 

La  dehauxine  (6)  a  un  pouvoir  magnéaque  très* 
fiiible  ;  elle  est  aussi  moins  riche  en  oxyde  de  fer  que 
les  phosphatesprécédents  et  elleton  tient  plasd'eau. 

Le  pouvoir  mag&élique  de  la  scorocUte  (7)  est 
égal  à  celui  de  la  pharmacosidérUe  (8);  d  après 
cela  ^  comme  la  pharmacosidérite  est  plus  riche  eo 
oxyde  de  fer  que  la  scorodite,  il  me  semble  peu 
probable  qu'elle  contienne  du  protoxyde  de  fer, 
ou  du  moins  en  quantité  aussi  grande  que  celle  qui 

«  •  •  •  • 

■         •  •  •  •••  •  •  •  »_ 

correspond  à  la  formule  Fe*A8+fAs-+-i8B pro- 
posée parBerzélius;  je  pense  donc  qu'il  est  préfé- 
férable  d'adopter   la    formule    de   M.  Beudant 

•••    •  •  •  ■ 

F'As*-(-  f  2H  dans  laquelle  on  sù|]^ose  que  tout  le 
fiff  est  à  l'état  de  peroxyde  :  cela  s'accorderait,  du 
reste,  avec  les  analyses  les  plus  récentes  des  arsé- 
niâtes  de  fei"  naturels  dans  lesquels  on  n*a  trouvé 
que  du  peroxyde  de  fer- 

Le  pouvoir  de  Y arséniosiderite{cj)est  égal  à .  ..Sa. 

Celui  du  cobalt  arséniaté  naturel  (lo)»  est  en- 
viron de ...  20  ;  il  est  plus  petit,  par  conséquent , 
que  celui  de  la  vivianite  ou  du  phosphate  de  fer 
hydraté  ayant  même  formule. 

Lé  pouvoir  magnétique  de  la  pittizite  (i  l)  est 
faible  éi  a  été  trouvé  égal  à  ...  36,  ce  qui  s'accorde 
avec  la  formule  adoptée  par  M.  Rammeisberg  d'a- 
près laquelle  la  pittizite  ne  renfermerait  que  du 
peroxyae  de  fer. 

Pour  les  variétés  de  phosphates  et  d*arséniates 
ui  ont  étéessayées,  on  voit  qu'il  résulte  du  tableau 
e  la  page  46a  que  le  pouvoir  magnétique  des  arsé* 
'  niâtes  est  généralement  moindre  que  celui  des 
I^Maphates  d«^  même  base. 


3 


DES  '  MIIffÉRAUX   HT    DBS   ROCHES.  4^5 

Tungstatesj  etc. 

Le  pouvoir  magnétique  du  fVolJram  (Fe,Mn)W 
est  faiole,  j'ai  trouvé  qu'il  est  égal  à ...  3o«  De  nom^ 
breuses  recherches  ont  été  faites  dans  ces  derniers 
temps  pour  déterminer  Tétat  d'oxydation  da  fer 
et  du  tungstène  dans  ce  minéral.  L'analyse  a  tuM^ 
staté  que  le  fer  est  certainement,  pour  la  pluft 
grande  partie ,  à  l'état  de  protoxyde  ;  d'tfH  autre 
côté,  d'après  le  faible  pouvoir  magnétique  du  ^ol* 
fram  ^  je  ne  pense  pas  qu'on  puisse  admÀtf  e  qu*utié 
certaine  quantité  clefer  est  à  l'état  de  se^uiotvde^ 
le  wolfram  ne  contient  donc  que  du  protoxyde  At 
fer,  et  quant  au  tungstène  il  est  à  l'état  d'acide 
tungstique,  ainsi  que  cela  a  été  démontré  par  des 
analyses  récentes  de  MM.£belmen(a),'Rammels^ 
berg(6)etKussin(c). 

Le  moljbdate  de  plomh  du  Bannat  ne  m'a  p^â 
paru  sensiblement  magnétique. 

Minéraux  à  base  de  tantale, 

i.Columbitê  en  cristaux  noirs,   aplatis,  striés  parat)ètém6iit  ai 

leur  longueur,  A  poossiéte  noire  un  peu  brunâtre.  Dan*!      «i^ 
une  roche  de  quartz  avec  mica  blanc  d'argent.  t 

De  Nertcbinok  (DftOBrie).  / 

La  columbite  de  Bodenmais  et  celle  de  Limo- 
ges analysée  par  M.  Damour  doivent  avoir  k 
peu  prés  le  pouvoir  de  celle  de  Nertchinck^  pour, 
laquelle  il  est  de  i5i  ;  j'ai  constaté  en  effet  qu'elle 
ne  devient  pas  l'aiguille  ordinaire  d'une  mamèM 
sensible  :  la  «même  chose  a  lieu  pour  les  tm^ 
talites  de  Haddam  et  de  Limoges /ainsi  que  pour 
celles  de  Suède  et  de  Norwège. 

J'ai  essayé  aussi  le  pouvoir  magnétique  àapgtr^ 
chlore  de  la  syénite  zirconienne  d'Arendal }  u  cal 

(a)  Ebelmen.  Ado.  de  eh.  et  de  phys.,  t.  YIII^  >*iérie. 
(ft)  Rammelsberg.  Il*  supplément. 
ic)  id.^  III«  sopplément. 


46()  POUVOIR   magnêtiqoe' 

très'faible  et  àpeu prèscle  ..•  lO ;  du  rpsle,  œ  mi- 
néral ne  contient  que  très-peu  de  fer  et  seulement 
quelques  centièmes  de  cérium. 

Pouvoir  BM-  La  détermination  du  pouvoir  magnétique  des 
Sîhiumim^te^  métallurgiques  du  fer,  ainsi  que  des  mi- 

néraux examinés  jusqu'à  présent,  montre  que 
le  carbone,  l'arsenic,  le  soufre,  l'oxygène  dimi- 
nuent très-in^aleraent  et,  de  plus,  très-rapi- 
dement le  pouvoir  magnétique  d'un  même  métal 
avec  lequel  ils  se  comninent  ;  c'est  ce  qu'il  es.tfa'- 
cile  de  constater  par  les  exemples  suivants  : 

Dans  \'d  fonte,  3  à  4  centièmes  de  carbone  ré- 
duisent le  pouvoir  du  fer  aux  3/3  ou  à  66.000  :  dans 
le  carbure  de  fer  en  poudre  noire,  obtenu  en  chauf- 
fant à  une  chaleur  blanche  le  cyanure  de  fer  et  de 
potassium  dans  un  creuset  brasqué,  j'ai  d'ailleurs 
trouvé  que  le  pouvoir  était  seulement  de  3,73o.— 
Dans  les  speissde  nickel ,  4^  d'arsenic  et  de  soufre 
réduisent  lepouvoir  du  nickel  à  quelques  centièmes; 
dans  les  arséniures  et  dans  les  arséniates  naturels 
le  pouvoir  est  inférieur  ii  100. 

Dans  la  pyrite  magnétique  qui  contient  moins 
de  4o  p.  0/0  de  soufre,  le  pouvoir  magnétique  est, 
W  plus,  de  5.000;  flans  la  pyrite  martiale,* qui  en 
contient  54  p»  0/0,  il  est  déjà  inférieur  à  60;  de 
même  que  dans  les  carbures  et  dans  les  arsé- 
niures; il  décroit  donc  très-rapiden\ent  dans  les 
sulfures  quand  la  teneur  en  soufre  augmente. 

Dans  les  oxydes  des  battitures  qui  ont  24  à  3o 
d'oxygène  le  pouvoir  magnétiq  ue  s'élève  encore  jus- 
qu'à aa.ooo  (a);  mais  dans  le  sesquioxyde  de  fer, 

(a)  Âmales  des  mines,  4* série,  t.  XIV,  p.  81  :  sur  le 
pouvoir  magnétique  di^fcr  et  de  ses  produits  roétallur- 
giqiies,  par  M.  Dclessc. 


DES    iyjlAÉHACiX    ET    D£S   BOCHES.  4^7 

3ui  rcnlerrae  34  d'oxygène,  il  n  atteint  2.5oo  ouc 
ans  les  variétés  qui  sont  très-nettement  cristailU 
sées,  telles  que  le  fer  spéculaire  du  Vésuve. 

L'arsenic,  le  soufre,  le  carbone,  diitiinuentdonc 
beaucoup  plus  le  pouvoir  magnétique  queloxy* 
gène,  et  lorsque  plusieurs  atomes  d'arsenic  ou  de 
soufresont  combinés  avec  le  fer  ou  un  métal  magné- 
tique, le  composé  qui  en  résulte  n'exerce  plus 
d'action  sensible  sur  l'aiguille  aimantée. 

La  comparaison  des  formules  des  différents 
oxydes,  sulfures  et  arséniures  avec  les  pouvoirs 
magnétiques  qui  leur  correspondent,,  montre 
d'ailleurs  que  le  pouvoir  magnétique  d'un  métal 
va  généralement  en  diminuant  lorsqu'il  est  com- 
biné avec  des  quantités  d'oxygène,  de  soufre  et 
d'aii0^ni# allant  en  augmentant. 

Cette  loi  présente  néanmoins  des  exceptions; 
ainsi  le  fer  oxydulé  a  28  0/0  d'oxygène,  par  con- 
séquent, il  en  contient  plus  que  certains  oxydes 
des  battitures;  cependant  le  pouvoir  des  oxydes 
des  battitures  ne  dépasse  pas  22.000,  t3ndîs  que 
celui  du  fer  oxydulé  peut  s'élever  jusqu'à  45*ooo  : 
ce  grand  pouvoir  magnétique  est,  du  reste,  une 

propriété  exceptionnelle  et  tout  à  fait  caractéris- 

•   ••• 
tique  pour  l'oxyde  de  fer  FeFe  qui  a  reçu  avec  rai* 

son  le  nom  d'aimant  naturel. 

J'ai  déjà  fait  observerde  même  que  l'oxyde  rouge 
demanganèseest  pi  us  magnétique  que  leprotoxyde 
et  qu'il  l'est  moins  que  le  peroxyde  de  manganèse 
qui  a  été  essayé ,  en  sorte  que  dans  ces  trois  oxydes 
du  manganèse  le  pouvoir  augmente  avec  la  ri« 
chesse  en  oxygène. 

MINÉRAUX  SILICATES 

Pour  compléter  les  résultats  qui  précèdent,  j'ai 


468  POUVOIR    MAONÉTIQtB 

recherche  le  potiTôir  magnétique  des  minéraui 
silicates,  qui,  bien  qu'il  soit  en  général  très* 
faible ,  peut  encore  très-facilement  être  déterminé. 

Quartz. 

Le  quartz  est  diamagnétique  d'après  Faraday; 
j'ai  constaté  en  effet  qu  il  n'adhère  pas  alix  cylin- 
dres de  Télectro-aimant  lorsqu'il  est  hjralin  ;  mais 
ses  autres  variétés  sont  toutes  plus  ou  moins  ma- 
gnétiques. U améthyste  violet-meuâtre  est  à  peine 
maguetique,  ce  qui  parait  indiquer  quele  fer  est  k  un 
degré  d'oxydation  élevé  et  s'acco  rde  a  vec  F  hypothèse 
de  MM.  Foggendorf  et  Heïntz,  d'après  laquelle 
la  coloration  serait  due  à  de  Tacide  ferrique  (a). 
Le  quartz  chrysoprase^  dont  la  couleur  verte  est 
produite  par  de  l'oxyde  de  nickel  a  un  poufoii^Kia- 
gnétique  qui  est  seulement  de ...  4;  celui  d' un  quartz 
résinite  vert*olive  clair  a  été  également  trouvé 
égal  à  •••  4  ;  celui  du  quartz  aventuriné  brun-roa- 
gefttreest  de*. .7  ;  celuidu  quartz  ménilUe  deé-.g; 
celui  d'un  quartz  re^î/z^Va brun-rouge  était  de  ...So; 
celui  d'un  quartzyo^pe  de  Sibérie  à  bandes  vert 
clair  séparées  par  des  veines  brun-rougeàtre  était 
de ...  33  ;  le  jaspe  appartientdu  reste  aux  variétés  de 
quartz  les  plus  riches  en  fer  (6),  et  d'après  sa  cou- 
kttr  verte,  le  fer  combiné  s'y  trouve  très-'pro- 
bablement  à  l'état  de  protoxyde* 

Feldspaths. 

tiesjetdspaths  sont  toujours  faiblement  magné- 
tiques ,  et  leur  pouvoir  magnétique  varie  comme 
pour  le  quartz,  à  peu  près  dans  le  même  sens  que 

— ^^— ^^^'~  -      ■       .  '      -  I       r  I ""^ 

(a)  Rammelsberg.  Haodwœrterbuch ,  IP  supplément , 
p.  122. 

{fi^  RMimelsberg.  Handwœrterbach ,  p.  87. 


DBS  MINÉRAUX  ET  DES  HOCHES.     4^ 

leur  richesse  en  fer.  Généralement ,  for^^o^^  xie^i 
pas  magnétique,  cependant  l'orthose  rouge  de  chair 
des  granités  de  Bretagne  du  des  4^osges  est  légè- 
rement magnétique  et  peut  adhérer  à  TappareiK 

Votif(oclase  de  Tvedestrand  en  Norwège  (pierre 
de  soleil)  qui,  d'après  M.  Scheerer  est  aventurioé 
par  des  lamelles  microscopiques  de  (év  oligiste  (a) 
a  seulementunpouToir  égala  ...  4»  L'orthose  vert 
d'émeraude  de  âihérie,  dit  pierre  des  Amazones  j 
n'est  pas  magnétique;  c'est  d ailleurs  Cd  qu'il  est 
facile  de  concevoir,  car  il  doit  sa  coloration  à 
l'oiyde  de  cuivre,  mais» tous  les  autres  feldspaths 
ayant  une  couleur  verd&tré  sont  magnétiques^  et 
î)s  le  sont  même  d'autant  plus  que  cette  couleur 
esl  p/us  belle;  ainsi  le  /:  andésite  (b)  de  Gbagey 
a  On  pouvoir  de ...  5  ;  celui  du  /.  labrador  de  l'Eu* 
photide  d'Oderen  est  de ...  i  a  ;  du/  vosgite  le)  du 
porphyre  deXernuay  de ...  60,  et  celui  du/,  talma^ 
dor  du  porphyre  vert  antique  qui  a  une  très»l>elle 
couleur  verte  s'élève  à  ...  77, 

Les  feldspaths  qui  sont  le  plus  magnétiquefi 
lODt  donc  ceux  qui  contiennent  le  plus  de  fer  ou^ 
oe  qui  revient  au  même,  ceux  qui  sont  les  plus 
pauvres  en  silice  et  qui  renferment  le  plus  d  eau 
de  combinaison. 

Il  est  du  reste  très  «  remarquable  quHls  soient 
plus  magnétiques,  ainsi  qu'on  le  verra  plus  loin^ 
^ue  plusieurs  amphiboles  et  pyroxènes  qui  çqii>- 
bennent  cependant  moins  de  silice  et  au  contraire 


iian   ^,,^^.^h^4at4*^Aii 


(a)  Rammelsberg.  Handwœrterbuch,  II*  stippléiAenl,' 
p.  106. 

[b)  Voir  Bulletin  de  la  Société  géologique  de  IVaàoé, 
1849. 

(e)  Annales  des  mines,  4*  série,  t  XII^  p.  m^ 


470  POliVOlR    MAGNÉTIQUt: 

beaucoup  plus  d'oxyde  de  fer;  d'après  cela,  je  se- 
rais porté  à  croire  qye  les  feldspatbs  verdâtres 
•ayant  un  pouvT)ir  magnétique  élevé,  tel  que  le 
feldspath  du  porphyre  vert  antique  renFernieut 
une  conibinaison  du  protoxyde  et  dusesquioxyde 
de  fer  ;  et  en  tout  cas  il  me  paraît  peu  probable 
que  le  fer  soit  entièrement  à  Tétat  de  sesquiox)de, 
comme  on  l'admet  généralement  dans  la  recherche 
de  la  formule  de  ces  feldspatbs. 

jimphibole^pyroxène^  cLiallage^etc. 

Le  pouvoir  magnétique  de  V amphibole j  dupj- 
roxène^  du  (Hallage  ainsi'que  de  X hjrpersthène  ne 
saurait  être  déterminé  sur  le  minéral  tel  qu'on  le 
trouve  dans  la  nature  :  j'ai  constaté  en  effet  que 
certains  fragments  de  ces  minéraux  peuvent  adhé- 
rer à  un  fort  aimant  en  fer  à  cheval  ^  tandis  que 
cela  n'a  pas  lieu  pour  les  autres ,  et  lorsqu'ils  sont 
réduits  en  poudre,  il  y  a  presque  toujours,  surtout 
pour  l'augite,  le  diallage  et  l'hyperstbène ,  une 
petite  partie  de  cette  poudre  qui  est  beaucoup  plus 
^magnétique  que  le  reste  :  tantôt  cette  partie  plus 
magnétique  est  la  pâte  de  la  roche  dans  laquelle 
ces  minéraux  ont  cristallisé ,  car  il  sera  établi  dans 
le  mémoire  relatif  aux  roches  que  cette  pâte  est  le 
plus  ordinairement  magnétique;  tantôt  elle  e$t 
formée  de  fer  oxydulé;  très-souvent,  en  effet, 
Texamen  microscopique  des  cristaux  fait  recon- 
naître qu'ils  sontpénétrés  de  veinulesdeferoxydulé. 

Les  minéraux  qui  précèdent  étant  unis  à  un 
feldspath  du  dernier  système,  constituent  la  plu- 
*part  des  roches  auxquelles  on  attribue  une  origine 
Ignée  ;  la  présence  presque  constante  du  fer  oxy- 
dulé établit  à  elle  seule  un  lien  entre  toutes  ces 
roches,  et  montre  qu'elles  ont  dû  avoir  une  origine 
géologique  commune  qui  était  favorable  à  Ja  ibr- 


DES  MINÉRAUX  BT  DES  ROCHES.      4?* 

mation  du  fer  oxydulé  ;  par  conséquent ,  c'est 
avec  raison  qu'on  les  a  rapprochées  des  roches  vol- 
caniquesqui  contiennent  également  du  fer oxydulé. 

J'ai  déterminé  le  pouvoir  magnétique  des  mi- 
néraux qui  figurent  dans  le  taoleau  de  la  page 
suivante,  en  opérant  sur  des  quantités  à  peu  près 
égales  de  chacun  d'eux;  lorsqu'il  y  avait: mélange 
de  pâte  noagnétique  ou  de  fer  oxydulé,  ce  qui 
était  le  cas  le  plus  ordinaire,  je  les  enlevais  avec 
un  petit  barreau  aimanté  ou  même  à  l'aide  d*uta 
aimant  en  fer  à  cheval;  on  peut  donc  comparer,  à 
l'aide  du  tableau  de  la  page  47^9  le  pouvoir  ma- 
gnétique du  minéral  tel  qu'il  se  trouve  dans  la  na- 
ture, lequel  est  dans  la  colonne  1%  avec  le  pouvoir 
de  ce  même  minéral  débarrassé  de  la  pftte  magné- 
tique et  du  Fer  oxydulé  qui  l'accompagnent ,  lequel 
est  dans  la  colonne  2®.  • 

Je  n'ai  d'ailleurs  fait  des  essais  que  sur  des 
échantillons  imprégnés  de  fer  oxydulé  en  quan* 
tité  assez  petite  pour  que  sa  présence  ne  pût  pas 
toujours  être  reconnue  même  à  l'aide  d'une  forte 
loupe,  •      . 

J'observerai  de  plus  que,  comme  le  barreau 
ainnanté  devait  enlever,  outre  la  p&te  magné* 
tique  et  le  fer  oxydulé ,  les  parties  les  plus  magner, 
tiques  du  silicate,  les  nombres  de  la  colonne  a* 
marqués  d'une  astérisque  *,  qui  ont  été' obtenus 
en  opérant  sur  des  minéraux  préalablement  traités 
par  le  barreau  aimanté,  doivent  être  regardés 
comme  des  minima. 


Tomv.  XI y.  i«/î8.  3a 


47* 


POUVOIR    ■AGNÉTI^VC 

jùnphihùle. 


!•     •• 


MT 


fï» 


Jl" 


II 
» 


1.  jromftlMMfe  en  çrisUax  de  plusieurs  centimètres  de  lonsL  \ 

d'un  noir  trè*-éclauni  :  d'un  irachyie  gris  de  fumet  J 
des  environs  De  Moniabaur  (Nassau).  ; 

2.  HomhUnde  en  lameUes  d'un  noir  irès'-éclatanls,  Upis-  I 

sani  IttS  parois  d'une  géode  formée  de  horubiende  vert  }    s 
foncée.  De  la  Sorania(Né8uve).  J 

I.  ^êrnhleMe  en  fibres  rayennées  vertes  un  peu  noirâires,  I    ^ 
ayant  un  décimètre  de  long.         D^Arendal  (Norvège).  | 

i.  Hornblende  en  prisme  hexagonaux  terminés  par  un  som-  " 
mjt;t  irièilre,  d'un  noir  éclatani:  dans  une  eangue  de 
chaux  carbooaiée  spathique.      D'Areiidal  (Norwege).  . 

ï,  bornbtende  en  lamelles  d'un  vert-olive  foncé;  deladio-  J 
rite  orbieulaire  De  Corse,  f 

«.  AcUnolê  en  fibres  raybnnées  et  transparentes  d'un  vertr  i 
cralf.  Du  Tyrol.  / 

ff.  muiopkgîUU  en  fibires  entre-eraiséés  d'un  brutt-grisâtr«  ) 
éclaiant.  De  Kongsberg  (Norwege).  i 

Pyroϐne. 

I.  HJMbmito  en  ifiatee  crifttallthe,  d'un  tose  tiraht  légère'»  1 

ment  sur  le  rouge.  f 

ï,  Àiitgiie-  en  cristal  noir  mat,  à  sorfabe  rendue  un  peu  ru-  \ 

*     gueuse  par  du  fer  oxyduléscoriforme.  \ 

.  Des  laves  de  l'Etna.  ) 

1^.  Éugiti  en  crislfel  noIr-Toncé Des  laves  de  l'Etna.  |     ^ 

II.  ^U0îie  en  crisul  iloir  foncé..  .  .  t)es  laves  de  l'iavergnt.  |     i 

12.  Salile  vert  foncé  fornianl  une  masse  à  cassure  résinoïde  I     ^ 
qui  pusse  à  la  coccoliie.  1 

11.  OUKoliie  vert  très  foncé  formant  des  graitis  ayant  au  |     ^ 
plus  4  ceniimélres.  .       .  D'Arendal  (Norwége).  \ 

a.  Salite  d'un  beau  vert  en  masse  cristalline  lamellaire  et  ) 
éclatante.  Du  lac  Baïkal  (Daouria).  f 

15.  Àugite  noir  foncé Des  laves  d'Auvergne.  |     » 

iS.  Fatêaïte  vert  de  bouteille  en  cristaux  prismatiques.  ) 

•  De  Traverselle<  Piémont),  f 

iV.  Augite  noir  foncé Des  laves  de  PAuvet^ne.  1    » 

tg.  ÀugitB  huit  foncé  :  d'une  roche  amphigénique.  i 

De  la  Soouna  (YéMve).  I    * 

Diallage ,  hyperHhêné. 

li.  bianagè  vert  foncé  &  reflets  bronzés.  \ 

De  l'euphotide  des  Gervférfei  (Atpei).  f    * 

30.  DitUlage  vert  foncé  :  de  l'euphotide  d'Oderen  (Haut-Rhin).  |    » 

;ti.  Diallage  veri-oIivAlre  pAle  à  reflets  bronzés.  )     ^ 

D'une  eupbotide  des  Alpes,  i 

S3.  Uypertthène  brun-noirâtre  A  reflets  broiizés  très-vif;  il  \ 

accompagne  le  F.  labrgdor  chaiovant.  }  W1 

*  De  la  côte  du  Labrador.  | 

On  voit  que  parmi  les  amphiboles  essajfées, 
celles  qui  ont  le  pouvoir  magnétique  le  plus  élevé 


m 
n' 

»4' 

4** 
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11' 

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1 
144* 


DBS    ttlHlKAtiK   fiT    Mft   àOCaSS.  4?^ 

sont  celles  dont  la  couleur  est  la  plus  foncée  OU 
qui  sont  les  plus  riches  en  fer,  et  surtout  celli^ 
qui  se  trouvent  dans  les  roches  volcaniques  telles 
que  (i)  et  (3)  :  leur  pouvoir  magnétique  parait 
aller  en  diminuant  successivement  avec  la  richesse 
en  fer;  il  est  plus  faible  dans  Yaclihote  (6)  que 
dans \eshornblendeSy  etil  est  moindreencoré dans 
\an{ophyllite  (7)  qui  est  une  amphibole  à  base  de 
manganèse;  enHn,tlansr(tA7?mnf^eblanchesoyeuse 
du  Piémont^  il  est  à  très-pefi  près  nul. 

Pour  les  pjroxénes,  le  pouvoir  magnétique  ne 
varie  jpas  toujours  dans  le  même  sens  que  la  ri-* 
chet^se  en  fer;  ainsi,  il  s'élève  jusqu'à  106  datiê 
la  rhodonite  ou  dans  l'augite  manganésijère  (B) 
qui  ne  contient  cependrintque  quelques  centièmes 
de  fer  :  il  est  de  102  dans  Ynugite  (9)  des  laves 
de  TEtna ,  tandis  qu'il  se  réduit  presqu'au  dixième 
dé  la  valeur  précédente  dans  Yiiugité{\^)  du  Vé* 
êove,  où  il  est  beaucoup  moindre  que  dans  \^fàs* 
saïte  (16)  et  que  dans  la  salite  (i4))  qui  sont  œ» 
pendant  beaucoi:^.moins  riches  en  fer. 

Le  diallage^est  toujours  peu  magnétique»  tt 
son  pouvdir  est  resté  inférieuk'  a  ^5  dans  les  va«^ 
piétés  qui  ont  été  essayées  :  on  s'en  rend  du  resCe 
facilement  compte  en  observant  qu'il  ne  contient 
que  5  à  10  p.  0/0  de  protoxyde  de  fer* 

Hhjpersthène  (ria)  était  fortement  impi-égoé 
de  fer  oxydulé  qui  a  été  enlevé  an  md^en  d  un 
fera  cheval  :  son  pouvoir,  égal*..»  1 14)  estsupë*- 
rieurà  celui  des  variétés  d'amphibole,  de  pyroxène 
et  de  diallage  qui  précèdent;  sa  richesse  en  oxydf 
de  fer  est  (a)  aailleurs  à  peu  pt^  de  25  p.  0/0. 

Il  est  le  plus  souvent  difficile  de  discerner,  mêm« 
^  l'aide  de  la  loupe,  le  fer  oxydulé  et  surtout  la 

(a)  Kammébbetg.  HandvrœrtetiHkeh,  p.  6ë. 


#» 


474  POUVOIR    MAGfiliTIQUJIB 

pftte  magnétique  qui  imprègnent  ces  raînérauir, 
cepencfant  il  y  en  a  quelquefois  une  quantité  asses 
notable  y  ainsi  qu'on  peut  en  juger  par  les  grandes 
différences  que  présentent  les  nombres  des.  co- 
lonnes i""  et  2**  qui  sont  en  regardTrun  de  Taatre; 
dans  quelques  expériences,  j'ai  même  obtenu, 
pour  ces  minéraux  non  débarrassés  de  leur  partie 
la  plus  magnétique,  des  nombres  encore  plus  éle- 
vés que  ceux  qui  sontftr  le  tableau  précédent. 

Ainsi  j'ai  trouvé  .  .f  4<>o  pour  le  p.  m.  de  la  hom- 
blendeiïun  noiréclatantqui  formeun  deséléments 
(fe  la  syénit&zirconienne,  ...56o  pour  celui  d'un 
augite  des  laves  de  l'Etna,  et  même  ii5opour 
celui  d*un  augite  des  laves  du  Vésuve  :  on  voit  par 
suite  qye  les  augites  des  volcans,  lors  même  qu^ils 
proviennent  d'un  même  gisement  se  trouvent  asso- 
ciés à  des  quantités  très-variables  de  fer  oxydulé 
ou  de  pâte  magnétique. 

Comme  ceux  des  minéraux  qui  précèdent,  dont 
le  pouvoir  magnétique  est  élevé,  sont  aussi  ceux 
qui  étaient  le  plus  imprégnés  defer  oxydulé,  tels, 
par  exemple,  que  la  hornblende  [i)fliisaugU€s{'j) 
et  ( I o)i\  hjrperstnène (22),  je  serais  porté  à  croire 
que  cea  derniers  renferment  en  combinaisoo, 
sinon  du  fer  oxydulé,du  moins  du  sesquioxjdeet 
du  protoxyde  de  fer,  car  les  silicates  dans  lesquels 
ces  deux  oxydes  se  rencontrent  à  la  fois  sont  gêné-  ' 
ralement  plus  magnétiques  que  ceux:  dans  lesquels 
il'n'y  a  que  dû  protoxyde. 

Il  importe  d'ailleurs  de  ne  pas  oublier  que  les 
nombres  de  la  colonne  2''  ayant  été  déteroiinés  en 
opérant  sur  la  poudre  dans  laquelle  on  avait  pro- 
mené pendant  longtemps  le  petit  barreau  aimanté 
ou  même  l'aimant  en  fer  à  cheval,  on  a  enlevé  non- 
seulement  le  fer  oxydulé  et  la  pâte  magnétique, 
mais  encore  les  parties  les  plus  magnétiques  du 


VIS    MINGBAUX   BT    DSS    EOCHSS.  4l^ 

minéral  ;  par  conséqueDt,  les  nombres  de  cette  co- 
lonne représentent  le  minimum  du  pouvoir  ma- 
gnétique pour  Tamphibole,  le  pyroxène,  le  diallage 
et  l'hypersthène. 

Péridot. 

Haûy  avait  déjà .  reconnu  que  le  péridot  et  le 
grenat  sont  magnétiques;  en  essayant  quelquesi 
péridots  naturels  ou  artificiels,  j'ai  obtenu  les  ré- 
sultats suivants  : 

1.  Péridot  artificiel,  brun  foncé  tirant  sur  le  vert,  en  beaux  cristaux  )   ^,^ 
translucides,  d'un  four  à  réverbère.  De  Seveux  (Haute-Saône).  S 

3.  i'érûiot  Jaune- verdâire,  bien  transparent;  il  remplit  les  cavités) 

d'un  fer  météorique  celluleux.  {   109 

De  Krasnijarsk  (Sibérie  méridionale).  i 

3.  Péridot  artificiel  brqn-verdâtre,  en  petits  cristav  translucides.  Il 


*tddl  artificiel  brqn-verdAtre,  en  petits  cristav  translucides.  II  l 
s'est  formé  dans  les  scories  provenant  de  la  labrication  de  l'a-  ?   159 
cier  de  forge.  A  Saaibausen  CWeslphalie).  / 

4.  Péridot  vertrolive  clair,  transparent;  il  était  accompagné  d'augite  1     ,. 
et  de  mica.  De  la  Somma  (Vésuve).  ) 

Bans  le  péridot»  lorsque  la  quantité  de  prot- 
oxyde  de  fer  augmente,  le  quantité  de  silice  qu'il 
contient  diminue;  par  conséquent,  on  doit  penser 
que  s6n  pouvoir  magnétique  varie  dans  le  même 
sens  que  ]a  richesse  en  oxyde  de  fer.  C/est,  en 
efiet,  ce  qui  est  confirmé  par  l'expérience;  carie 
péridpt  (i)  à  hase  de  fer^  qui  contient  69  p.  0/0 
de  protoxydede  fer,  d'après  l'analyse  qu'en  a  faite 
M.  Ebelmen,  a  le  pouvoir  magnétique  le  plus 
élevé;  tandis  que  le  péridot  (4)  de  la  Somma,  qui 
est  surtout  à  base  de  magnésie  et  qui  ne  renferme 
que  i5  p.  0/0  de  protoxyde  de  fer  (a) ,  a  le  pouvoir 
magnétique  le  plus  faible;  son  pouvoir  est  même 
^  peu  près  quatre  fois  moindre  que  le  précédent. 

Grenat^  idocrase. 

Le  grenat  est  très-inégalement  magnétique; 
cela  doit  tenir  à  ce  que  sa  richesse  en  fer  est  très-  > 

(a)  Rammelsberg.  Handworterbacb,  p.  35. 


47^  POUVOIR    MAdNÉtlQUS   • 

variable,  et  probablement  aussi  à  ce  qu'il  contieiit 
quelquefois  les  deux  oxydes  de  fer  qui  tendent 
à  le  rendre  plus  fortement  magnétique.  Tai 
trouvé  : 

|.  Grenat  hyacinthe,  translucide,  en  dodécaèdre  rhomhoîdal.  |  294 

2.  6r9na(  bran-roage  du  ^neis<«  supérieur  au  calcaire métamorpbiqaej 
d9 1«  carrière  du  Saint-Hhi lippe,  i  il* 

prés  de  Sainle-Marie-aux-Mines  (Haut-flbin}.  1 

••  GfHMê  Tert-oHfe ,  eo  cristaux  dans  la  pâte  de  la  serpentine.        )  .^ 

De  Saime-$abioe  vVosges).! 

Taî  constaté  d'ailleurs  que  le  grenk^;  mélanite 
de  la  Somma  est  fortement  magnétique ,  tandis 
qu'au  contraire  un  grens^t  orangé-clair  Tétait  à 
peine  d*une  manière  sensible. 

làidocrase  Terte  légèrement  nuancée  de  brun 

de  U  Somn^a  (Vé^uvp)  a  seulemput  un  pouvoir 
de  ...  i8. 

Epidate. 

Une  épidote  pistatite   était  très-faibïement 
magnétique;  cependant  j'ai  trouvé,  popr  une  va- 
riété verl  de  bouteille  du  Dauphiné,  un  pouvoir 
égal  à  ...  49  ;  et  celui  de  Tépidote  manganesifèrt 
yiolette  dé  Saint-Marcel  (Piémont)  est  beaucoup 
plus  grand  que  celui  des  antres  variétés,  car  il 
s'élève  environ  à  ...8o.  On  peutremqrqnerii  celle 
occasion  que  les  silicates  de  manganèse  tels  que  )a 
marceline,  la  rhodonite  et  l'épidote  mangané^i- 
fère  sont  tous  notablement  magnétiques,  bien 
qu'ils  ne  contiennent  que  peu  de  fer;  la  rhodo- 
ni  e  et  l'épidote  manganésiière  le  sont  même  plus 
que  les  pvrqxènes  et  les  épidoles  à  base  de  fer  qui 
ont  été  essayés  :  Xai  déjà  eu  l'occasion  de  faire 
des  remarques  analogues  sur  les  minéraux  ood 
silicates  (Voir  page  4*>0" 

Jhaite. 

Q«ioiqueVi7ç^aiYerenferme33p.o/odeprotoxjde 
et  a4  P«  oA^  <ic  sesquioxyde  de  fer  ainà  que  cela 


DBS   mifitAVX   BT    m%  AOGHBS.  4l7 

réauUo  des  analyses  de  M,  Rarnvnelsberg,  et  seih 
lement  ag  p.o/o  de  silice,  son  pouvoir  ma^nétiqq# 
vfe»i  pas  élevé,  car  j*ai  trouvé  que  celui  d*une  Ur^ 
imifô  noire«bruoàtre,  formant  desjjriiîaiea  entrer 
oroisés  et  qui  provenait  de  Tile  d»Ëlbe ,  était  ég9|l 
à...if3.  • 

Staug^iide^  disthène. 

Une  staurqiide  brun«rouge  foncée,  translucide, 
du  Saint-Gothard ,  a  donné  un  pouvoir  magnéti- 
que égal  il ...  77  ;  celui  d'un  disthène  bleu  de  ciel, 
transpcirent  et  égaleoient  du  Saint  Go(hand,  était 
de  ...  12;  les  pouvoirs  magnétiques  de  la  staure- 
tide  et  du  disthène  varient  donc  da\is  le  même  sens 
que  leur  richesse  en  fer.. 

Okhntspath. 

JTai  trouvé  pour  du  chloritspath  mis  à  ma  dis- 
position par  M.  Le  Play,  un«pouvoir  magnétique 
de  ...98;  cechlori$spalhjq\}\  était  en  lamelles  vert 
foncé,  provenait  de  Tusiue  de  Jornoscbitskoy 
(Oural);  j'ai  constaté  qu'il  perd  6,6;  p.  0/0  d'eau 

Îarcalci nation,  c'est  donc  lu  minéral  analysé  fiar 
I.  de  BonsdoriS. 

Silicates  de  fer. 

La  wichtjrne  de  M..Lanrent,  qqi  est  un  silieate 
complexe  contenant  du  protoxyâe  et  du  sesqui- 
oxyde  de  fer,  en  masse  noire,  qji^rible,  bien  homo- 
gène, à  cassure  résinbïde ,  dont  la  poudre  est 
noireavec  reflets  un  peu  bruns,  m'a  donné  ...  10&7. 

J'ai  déterminé  le  pouvoir  magnétique  d'un  4/- 
licatfi  de  fer  de  couleur  verta,  à  poudre  h' gère- 
ment  nuancée  de  rouge;  sa  structure  est  un  pfu 
fibreuse;  il  est  exploité  comme  minerai  de  fer  au 
Bonwald,  près  de  Rothau  (Vosges);  ce  pouvoir  est 
de  ...Il  5a.  • 

Les  deu<  minéraux  qui  précèdent  oot'Un  pou- 
voir magnétique  beaucoup  plus  élevé  que  oelui 


47^  POUVOIR    MAGNÉTIQUV 

des  autres  silicates,  ce  qui  tient  à  ce  qu'ils  ont  peu 
de  silice  et  à  ce  qu'ils  renferment  du  protoxydeet 
*  du  sesquioxyde,  ainsi  que  l'analyse  de  M.  Laurent 
Ta  établi  pou|^la  wichtyne;  en  sorte  que  les  pro- 
priétés de  l'oxyde  magnétique  se  retrouvent. sou- 
vent jusque  dans*ies  combinaisons  silicatées  qui 
contiennent  du  protoxyde  et  du  sesquioxyde  de 
fer,  quellesque  soient  d'ailleurs  les  proportions  de 
ces  deux  oxydes  :  C'est,  du  reste,  ce  que  j'ai  déjà 
eu  l'occasion  de  faire  observer  plusieurs  fois,  et 
notamment  pour  la  chamoisite  ainsi  que  pour  les 
minerais  qui  s'y  rapportent  (a). 

Hydrosilicaïes  de  fer  et  de  magnésie. 

La  terre  verte  qui  recouvre  les  cristaux  de  fer 
oligiste  se  trouvant  dans  les  druses  du  minerai 
de  Framont,  a  un  pouvoir  qui  est  environ  de 
•••  io5  ;  celui  du  ripidolithe  en  6l6ns  dans  le  cal- 
caire marbre  de  Wackenbach  (Vosges)  n'est  guère 
quede...io. 

Le  talc  est  faiblement  magnétique  ;  le  pouvoir 
de  la  variété  la  mieux  caractérisée,  d'un  beau 
vert  argenté  provenant  du  Tyrol ,  est  à  peu  près 
de  ...  13;  celui  d'une  variété  noirâtre  deLubine 
était  moindre. 

Les  hydrosilicates  contenant  du  fer  et  de  la 
magnésie,  tels  ^ue  la  terre  verte^  la  chloritè^  le 
ripidolithe  ^  le  talc^  sont  donc  faiblement  magné- 
tiques :  c'est  d'ailleurs  d'autant  plus  remarquable 
pour  la  chlorite  et  le  ripidolithe  que  ces  deux  mi'- 
néraux  ont  une  iaible  teneur  en  silice  et  qu  ils 
peuvent  renfermer  à  la  fois  les  deux  oxydes  de  fer, 
ainsi  que  je  l'ai  constaté  par  des  recherches  anté- 
rieures (6). 


(a)  Voir  Anoates des  mines,  4" série,  t.  XIY,  p.  73. 
[h]  Annales  des  mines ,  4'  série  ^  t.  XII ,  p.  220. 


DES    MINERAUX   £T    DBS    ROCHES.  479 

Mica^  karpholithe. 

Le  mica  est  faiblement  magnétique,  «cependaiit 
les  micas-noirs- brunâtres  le  sont  assez  pour  adhé- 
rer facilement  à  l'électro-aimant.  Je  me  suis  même 
servi  de  cette  propriété  pour  déterminer  la  pro- 
portion de  mica  qui  se  trouve  dans  quelques  gra- 
nités de  la  Normandie  et  de  la  Bretagne  qui  sont 
emploj^és  au  pavé  de  Paris.    ,  ♦ 

Le  lépidolithe  fleur  de  pécher  est  faiblement 
magnétique  y  et  il  en  esl^e  même  du  mica  à  base 
de  fer  delà  Protogine  des  Alpes;  bien  qu'il  ren- 
ferme 2 1  p.  o/o  de  sesquioxyde  de  fer,  et  5  p.  o/o 
de  protoxyde.  Tai  trouvé  pour  le  mica  noir  du 
Vésuve  y  qui  accompagne  le  grenat  mélanite,  un 
pouvoir  magnétiq-u'e  égal  à  20. 

La  karpholithe  de  Werner,  en  fibres  rayennées 
d'un  beau  jaune  à  éclat  soyeux,  de  Schiakenwal- 
den  (Bnhême),  a  seulement  un  pouvoir  de  a«7, 
bien  qu'elle  contienne  quelques  centième^d'oxyae 
de  fer  et  1 9  p.  0/0.  d'oxyde  de  manganèse  :  elle 
est  dpnc  beaucoup  moins  magnétique  que  ne  le 
sont  ordinairement  les  silicates  de  manganèse; 
mais  il  faut  observer  qu'elle  renferme  environ 
1 1  p.  0/0  d'eau  et  surtout  i  ,4?  d'acide  fluorhy- 
drique. 

Il  est  remarquable  que  les  micas  et  la  karpho^ 
liie,  qui  sont  des  substances  pauvres  en  silice  et 
contenant  souvent  une  grande  proportion  de  ses- 

Juioxydeetde  protoxydedefer  ainsi  que  de  l'oxyde 
e  manganèse,  soient  le  plus  généralement  très- 
peu  magnétiques;  ce  résultat  me  parait  devoir 
être  attribué  au  fluor  qui  est  très-probablement 
diamagnélique,  Al.Plucker  (a)  ayant  démontré, 

(a)  Poggendorff.  Aonalen,  3*  «.,.  t.  XIII /p.  549. 
Si^rimeiital  Untersachungen  ilber  die  Wirkung  der 


400  peul^lR    HAGHirfQtfK 

dai)s  ses  belles  recherches  sur  Taction  exercée  par 
l-aîmant  ëur  les  gaz  et  les  liquides,  que  raimant 
repousse  le  chlore,  le  brome  et  Tiode. 

jixinite^  tourn\aline. 

tiaxinite  brun-violâtre  du  Dauphjné  a  un  pou- 
voir magnétique  de  •*•  17* 

D'après  M.  Hausmann,  Is^  tourmaline  serait 


p^veir  magf^étiqui 
tourmaline  noire  Irès-foncée  était  seulement  de 
..•i|.  C'est  sans  doute  à  cause  de  la  prë^Dce  du  bore 

?[ue  le  pouvoir  magnétique  de  1  axinite  et  dç  |a 
ourmaline  est  aussi  petit  relativement  à  la  teneur 
en  fer  de  ces  deux  minéraux,  car,  d'après  M.  rs^)bé 
j^antedpsclii,  le  bore  est  diamagnétique  (a). 

Ifrcimsiliçate  defçr  et  de  Cfiwre. 

l*  flJ(irQ^^cate  (fejçr  et  de  c^ivre  de  Sibçrw, 
imi  a  dw^  çQMleur  prun-poirâtrp,  une  cassure  çt 
liq  éclat  résineux,  a  un  pQvjvoir  magnétiqup  égal 
4  ••.60. 

Minéraif^x;  co^t^^ant  du  cérium  et  ses  çonr 

«Tai  encore  essavé  quelques  minéraux  conte- 
nant du  cérium  et  j  ai  obtenu  les  résultatasuivants: 

# 

1.  Pyrorthitê  noiré,  donnant  une  poudre  gris-brunAlre  nuancée  de 

mt ;' 4iÉ» liit  granité  à otiboye  naeet à miM blanc  d'aiieai.    W 

De  Suède. 

2.  Cérile  en  cristaux  noirs,  poudre  gris-baonâlre  ;  employée  pour  la  i    ^ 

pHparaiioads  cérium  à  l'fiqoïe  des  Mines.  De^^i 

I,  Çr(hUô  (épi<|oie  cérifére  (a)}  (^  cristaox  noirs,  pondre  noir-1^-  \   a 
nâtr?;  daiis  une  roche  ^ahltoTde.  DTtierby  (Suéde),  f 

4.  AlkmiU  (eérlne)  en  faines  noires,  poudre  brunâtre.     De  Suéde.  |    47 

Magnete  attf  ffasformige  and  tropfbareFlussigkeiteD  ;  vod 
l^ûcker.  • 

{c^  Bibliothèqtte  rnlv^ndle  de  Genève,  mil  tfM. 


DES  mVÉRAVX   ST    DES   ROGHBS.  4^1 

On  voit  que  les  combinaisons  silicutées  qui  con- 
tiennent du  cérium  et  ses  congénères  sont  nota- 
blement magnétiques;  en  essayant  une  gadoUnite 
qui  toutefois  ne  paraissait  pas  très-pure,  j'i|i 
trouté  que  son  pouvoir  était  environ  de ...  35.  Le 
pouvoir  magnétique  de  la  pyrorthite  ,  qui  est 
égal  à  ...  470^est  beaucoup  plus  grand  que  celui 
des  autres  minéraux  contenant  du  cériupfi ,  il  peut 
donc  servir  à  la  distinguer  de  ces  derniers)  en 
outre,  comme  ce  pouvoir  est  neuf  ou  dix  foi9p)us 
grand  que  celui  de  Torthite,  il  me  semble  qu*oti 
ne. saurait  admettre,  ainsi  que  cela  avait  été  pro^ 
posé  parBerzeliMS,  que  la  pyrorthite  n'est  qu  u|i 
mélange  d*ortlûte  avec  du  charbon  et  de  Teau  :  à 
cause  de  la  couleur  brunâtre  nuancée  de  vert  de  la 
poudre^  on  doit  conclqre  au  contraire  que  le9* 
3i  p.  o/o  de  charbon  qu  elle  contient  ne  sont  pqs 
libres,  mais  bien  engagés  dans  une  combinaison* 
L'augmentation  du  pouvoir  magnétique  par  suite 
de  la  présence  du  charbon  est  d'ailleurs  facile  à 
comprendre,  car  ce  dernier  a  dû  tendre  à  réduire 
les  métaux  ou.  du  moids  à  diminuer  leur  état 
d'oxydation.  Le  magnétisme  des  minéraux  qui 
précèdent  doit  être  attribue  au  fer  et  au  cérium, 
car  d'après  Faraday  le  cérium  est  magnétique.; 
cest  en  effet  ce  que  j'ai  eu  l'occasion  de  vérifier; 
ainsi  j'ai  constaté  que  du  sulfate  de  cérium  trèf- 
pur  préparé  par  mon  ami  M.  de  Marignac  adhé- 
rait à  l'électro-aimant.  J'ai  en  outre  constaté  de  la 
même  manière,  au  moyen  de  sulfate  de  lanthane 
très-pur  que  je  dois  également  à  l'obligeance  de 
M.  de  Marignac,  que  le  lanthane  serait  magnéti- 


■■»" 


p.  47.  —  Nouvelles  recherches  relalives  à-factionda  ma- 
^étisQie  sur  différents  corps  (E.  WarlQ^ann). 

(a)  ^erma^D.  (Comptes  rendus  des  travaux  decbiini^  9 
par  M.  Ch.  Gerhardt  ;  1848.) 


48a  l'OUVOIR    MAGNÉTIQUE 

que,  mais  qu'il  le  serait  beaucoup  moins  que  le 
cérium. 

AeiioBdMraehei  -;- Il  importe  d'observer  que,  d'après  ce  qui 
nr raigaille.  précède,  les  minéraux  qui  composent  la  pâte 
de  la  plus  grande  partie  des  roches,  ie\i  que 
le  feldspath,  l'amphibole,  lepyroxène,  le  dial- 
lage,  le  péridot,  le  grenat  et  mêm»  le  mica ,  sont 
magnétiques  et  tendent  à  dévier* une  aiguille 
aimantée  à  laquelle  on  les  présente  avec  uae 
certaine  force;  cette  force  est  très-faible,  il  est 
vrai ,  mais  elle  dépend  à  la  fois  de  leur  pouvoir 
magnétique  et  de  leur  masse;  aussi ,  bien  que  le 
pouvoir  de  cps  minéraux  soit  généralement  peu 
élevé,  leur  masse  dans  l'échantillon  essayé  est  sou-  * 
vent  assez  grande  pour  produire  la  déviation,  ei 
,  j'ai  constaté,  par  exehaple,  que  cette  déviation 
peut  même  avoir  lieu  quand  on  présente  à  l'aiguille 
quelques  gramme^e  feldspath  du  porphyre  vert 
antique  ou  une  certaine  quantité  d  amphibole ,  de 
pyroxène,  etc.  U  résulte  donc  de  là  qu'on  ne  sau- 
rait conclure,  comme  on  le  fait  ordinairement, 
3u'une  roche  contient  du  fer  oxydulé  de  ce  qu'elle 
évie  l'aiguille  aimantéf. 

^^Mteriû^  11  est  facile  de  voir  que  dans  les  minéraux  sili- 
cates, de  même  que  dans  les  minéraux  non  silica- 
tes, le  pouvoir  magnétique  varie  généralement  i 
peu  près  dans  le  sens  de  la  richesse  en  fer,  en 
manganèse,  en  cérium,  etc.,  ou  en  métaux  ma- 
l^nétiques  :  il  diminue  d'ailleurs  à  mesure  qu'ils 
renferment  une  quantité  plus  grande  de  silice, 
d'alumine,  de  chaux,  d'eau,  de  fluor,  etc.,  c'est- 
à-dire  de  substances  dans  lesquelles  Faction  ma- 
gnétique estnuUeou  du  moins  extrêmement  faible, 
tandis  que  Taction  diamagnétique  prédomine. 

Les  minéraux  silicates  qui  ont  un  pouvoir  ma- 
gnétique élevé  renferment  simultanément  du  prot- 


w 


DES  MINÉRADX    BT    DBS    ROCHES.  4^3 

oxyde  et  du  sesquioxyde  de  fer  comme  Toxy  de  ma- 
gnétique,  mais  la  réciproque  n'ar  pas  toujours  lieu. 

Les  minéraux  qui  deviennent  facilement  élec- 
triques par  la  chaleur,  tels  que  la  tourmaline» 
l'axinite,  etc.,  et  qui  contiennent  en  combinaison 
des  substances  magnétiques ,  ont  cependant  un 
pouvoir  magnétique  triès-^faibb ,  et  qui  parait  dé- 
pendre surtout  de  la  proportion  de  ces  substan«- 
ces  :  les  propriétés  électriques  et  magnétiques 
d*un  minéral  sont  donc  indépendantes  Tune  de 
l'autre. 

—  Les  recherches  de  Coulomb ,  ainsi  que  celles  Unirmaiiié 
de  MM.  Arago,  Becquerel,  de  Haldat,  Faradav/"  "»«n<«Mie. 
Pouillet,  de  laRive,Reich,  Plùcker,  Poggendorft\ 
Oerstedt,  fiança ^Zantedeschi, etc.,  ont  démontré 
l'action  exercée  par  les  aimants  sur  tous  les  corps  : 
mais  on  voit  en  outre,  d'après  ce  mémoire  ^a),  que 
la  plupart  des  minéraux  qui  composent  Vécorce 
terrestre  ont  un  pouvoir  magnétique  sensible  leur 
étant  propre  et  qui ,  bien  que  généralement  très- 
faible  ,  peut  cependant  être  facilement  déter- 
miné (è). 

Il  résulte  d'ailleurs  des  nombres  obtenus  pour  '« 'j'Mjjj'tw 
pouvoir  magnétique  du  fer  et  de  ses  produits  mé-  '"'Slqn». 
tallurgtques  (c),  ainsi  que  pour  les  minéraux  qui 
viennent  d'être  passés  en  revue,  que  généralement 
^uand  une  substance  magnétique  se  combine  avec 


(a)  Voir  aussi  Ann.  de  Cb.  et  de  P^s.,  III'  série,  - 
t.  XXV,  p.  202. 

(6)  J'ai  également  sonmis  à  Tappareil  un  grand  nombre 
de  sels  de  fe^rnuycr  ^co^ni^  et  j'ai  constaté  en  partica- 
lier  qno  les  protochlorares  de  fer  et  de  chrome  sont  for- 
tement magnétiques. 

(c)  Sur  le  pouvoir  magnétique  du  fer  et  de  ses  produits 
métellnrgijqaes.  (Ânnalesdes  mines,  Vsérie,  t.XIY^p.  81). 


4^  POVYOIR    HJlGIfâTlI^VB 

uoeeutre  qui  l'est  faiblement  y  le  pouvoir  magiléti<* 
que  du  composé  est  plus  petit  que  le  pouvoir  moyen 
calculé  d'après  la  proportion  et  d'après  le  pouvoir 
magnétique  des  composants  :  de  même  quand  une 
substance  fortement  magnétique  se  combine  avec 
une  substance  diamagnétique,  le  pouvoir  magné- 
tique du  coïiiposé  ^st  très-pelit  relativement  à 
celui  de  la  substance  magnétique  composante. 

Le  pouvoir  magnétique  d'un  minéral  n'est  donc 
pas  une  moyenne  entre  les  pouvoirs  de  chacun  de 
ses  composants  et  il  est  évident,  d'après  ce  qui  a 
été  dit  antérieurement,  qu'il  ne  saurait  être  attri- 
bué à  un  mélange  d'un  composé  ferrugineux  :  j'ai 
même  fait  observer  plusieurs  fois,  soit  pour  les 
minéraux  non  silicates,  soit  pour  les  minéraux  si- 
licates, que  le  pouvoir  variait  quelquefois  en  sens 
inverse  de  la  teneuc  en  fer  ou  en  métal  magnéti- 
que; par  conséqueut  le  pouvoir  magnftique  con- 
stitue bien  pour  chaque  substance  une  propriété 
spécifique. 
Inflaeneeda  Dans  ce  mémoire,  j'ai  eu  à  plusieurs  reprises 
r^criiullln.  ^occasion  d'insister  sur  ce  fait  important  que  le 
pouvoir  magnétique  d  une  même  substance  est 
Kenucoup  plu»  grand  lorsqu'elle  est  à  Tétai  cris- 
lallin  que  lorsqu'elle  est  à  l'état  terreux,  et  qu'il 
est  d'autant  plus  grand  que  Tétat  cristallin  est 
plus  développé  :  c'est  ce  que  j'ai  fait  ol)server  etf 
particulier  pour  le  fer  oxydulé,  le  fer  oligiste ,  le 
.  Fer  carbonate,  eîc.  ;  pour  le  sesquioxyde  de  fer  le 
pouvoir  peut  même  varier  à  peu  près  dans  le  rap- 
port de  I  à  5o.  Il  résulte  de  là  que  le  procédé  qui 
a  servi  à  la  détermination  du  pouvoir  magnétique 
doit  être  regardé  comme  suffisamment  exact  pour 
le  but  que  je  me  proposais  ,  bien  qu'il  n'ait  pas  la 
•  iMrécision  de  ceux  qu'on  emploie  habituellement 

dans  les  recherches  dé  physique  :  il  a  d'àiUenrs 


VM  mvinAvk  n  dm  aocam.         4^ 

« 

Fitaiitage  de  6*appliquer  fâcilemettt  h  des  iwbfttfein-^ 
cesquon  peut  n'avoir qu'f!ti  très-petite  quantité , 
comme  c  est  le  cas  pour  beaucoup  dû  mioéràut. 


Depuis  que  ce  travail  est  terminé ,  deé  reclier- 
cheâ  itoSportantes  de  MM.  Pliickeret  Faraday  Obi 
démoutré  que  l'action  eJ^ercée  par  un  aimant  hixt 
un  corps  cristallisé  est  extrêmement  cbniplete. 
En  eft'et)  ces. savants  physiciens  di^tibgiieht  : 
1*  l'action  tnaenétique  proprement  dite,  qui  est 
attractive;  i*  Faction  diamagnétiqué,  qui  est  rè^ 
pulsive;  3*  des  actions  lenfint  à  l'état  cHstallin  et 
paraissant  s'exercersurtout  sur  lesaiesdescristauk; 
elles  soûl  tantôt  attractives  (a)  et  tantôt  répul- 
sives (&),  suivant  la  nature  de  la  substance. 

Lorsqu'on  présente  la  poudre  d'ubé  substaldfc 
cristallisée  à  un  aimant,  toutes  bes actions  sont  fen- 
coriQ  mises  en  jeu,  sans  même  en  excepte)^  les  dei"^ 
nières  ;  car  les  grandes  différences  trouvées  poUtr 
le  pouvoir  magnétique  d'une  même  substance, 
suivant  que  son  état  cristallin  est  plus  ou  moins 
développé, démontrant  que  si  les  actiobs tenante  la 
cristallinité  sont  atténuées  par  la  pulvérisation, 
elles  ne  sont  cependant  pas  détruites  poui^  des 
poudres  ayant  le  grain  de  celles  que  j'ai  employée^ 
dans  mes -expériences;  on  conçoit  d'ailleurs  que 


(o)  Faraday.  Philosophicalinagariflié^  janv.  iBM^s^ 
M.  Faraday  a  reconnu  qo^ao  cristal  de  MsÉiuth,  d'«ili«' 
moine ,  d'arsenic  se  place  de  manière  que  aoa  axe  soit  fià- 
rallèle  à  la  ligne  des  pôles  de  l'électro-aimant. 

(6)  Plûcker.  Poggendorff.  Ano.,  t.  LXXII»  |k  848.  — 
M.  Plûcker  a  démonlré  qu'un  cristal  de  tourmalîM^  éê 
quartz ,  d'émeraode ,  etc.,  se  place  de  manière  que  son  aie 
^ipeiTf$ndieulair$  à  la  ligne  des  pMes  de  l'électio-aimanl. 


486        POUVOin    MAGNÉTIQUE    DES    MINÉRAUX. 

plus  le  grain  d'uoe  substance  cristallisée  est  petit 
plus  ces  actions  sont  petites ,  de  plus ,  son  pouvoir 
magnétique,  qui  diminue  aveclerajondu  grain  (a)y 
doit  tendre  peu  à  peu  vers  une  limite  qui  est  le 

fiouvoir  de  la  même  substance  à  l'état  amorphe  ; 
es  actions  teuant.à   Tétat  cristallin  sont  donc 
représentées  et  même  mesurées  par  l'eiAsèsdu 

{mouvoir  magnétique  de  la  substance  cristallisée  sur 
e  pouvoir  ofe  la  même  substance  non  cristallisée. 

ije  pouvoir  magnétique  lui-même,  d'après  la 
définition  c(ui  en  a  été  donnée,  résulte  d actions 
très-complexes,  développées  par  Taimant,  dont 
les  unes  sont  attractives,  tandis  que  les  autres  sont 
répulsives;  mais,  quoiqu'il  en  soit, il  représente 
ToKcès  des  premières  sur  les  secondes,  il  définit  et 
il  mesure  une  propriété  spécifique  particulière  à 
c|pque  substance  etintimement  liée  à  son  magné- 
tisme, ce  mot  étant  pris  ici  dans  son  acceptation  la 
plusétroite;  en  outre, il  dépend  de  la  composition 
intime  de  la  substance,  de  son  état  cristallin  et ;1  se 
laisse  exprimer  en  nombres  avec  une  exactitude 
suffisante  eu  égard  aux  variations  qu'il  présente 
dans  des  substances  ayant  la  même  composition 
chimique. 

Enfin,  s'il  n'est  pas  aussi^constantque  d'autres 
propriétés  physiques,  il  caractérise  néanmoins  un 
minéral  en  faisant  connaître  le  développement  de 
son  état  cristallin.,  il  donne  des  indications  sur  sa 
richesse  en  fer  ainsi  que  sur. l'état  d'oxydation  ou 
de  aulfuration  des  mentaux  qui  y  entrent  en  combi- 
naison et  il  peut  même  servir  à  le  distinguer 
d'autres  minéraux. 


(a)  Delesse.  Annales  des  mines,  4' série,  t.  XIV,  p.  8i 
et  suivantes. 


LOIS,  DÉCRETS  n  ARRÊTÉS 

CONCERNANT  LES  MINES,  USINES,  ne. 


DEUXIEME  SEMESTRE  1848. 


Décret  de  V Assemblée  nationale^  du  6  juillet  1818»  AMoeiallomeih 
qui  oui^re  un  crédit  de  3  millions  y  destiné  à  être  '■"•  ^^'ÎÎJ»  *2 
reparu  entre  les  associations  librement  contrac^  f^^t^, 
tées  soit  entre  ouvriers  ,  soit  entre  patrons  et  ou- 
yriers, 

L'Assemblée  nationale,  yoolant  encourager  l'esprit 
d'association  sans  nuire  à  la  liberté  des  contrats,  dé- 
crète : 

jért.  i".  Il  est  onvort  au  ministre  de  Tagriculture  et 
du  commerce  un  crédit  de  3  millions  de  francs,  destiné 
i  être  réparti  entre  les  associations  librement  contrac- 
tées soit  entre  ouvriers,  soit  entre  patrons  et  ouvriers. 

Art.  2.  Le  entant  de  ce  crédit  sera  avancé,  à  titre 
de  prêt,  sur  l'avis  d*un  conseil  d'encouragement  formé 
par  le  ministre,  et  aux  conditions  réglées  par  le  même 
conseil  • 

Art.  3.  Le  compte  annuel  de  la  répartition  du  crédit 
sera  présenté  à  1  Assemblée  nationale,  avec  un  rapport 
raisonné  du  conseil  d'encouragement  sur  les  associations 
auxquelles  s'appliquera  ce  crédit,  pour  être  soumis  à 
Tcxamen  d'une  commission  spéciale. 

Art.  4.  Les  contestations  entre  les  membres  de  ces  as- 
sociations qui  proCteront  du  crédit  seront  portées  devant 
le  conseil  des  prud'hommes. 

Art.  5.  Les  avances  autorisées  par  le  présent  décret 
sont  indépendantes  des  insiiluiions  de  crédit  qui  auront 
pour  but  de  favoriser  le  travail  agricole  et  industriel. 


Tome  Xir.  1848.  33 


488  HÈCREJS    BT    ARAÊT» 

Assodalions    Décret  </e  réassemblée  nationale  j  du  {^juillet  18^8, 

d*ouvrifr8   pour      corwei^ttoâit    les  aâsocial'ions  d'oui^viers  pour  les 
les  travaux  pu-  .        ,  , , .  -'^ 

biles.  entreprises  de  tra^^aux  publics. 

L^Âssemblée  nationale  a  adopté  le  décret  dont  la  teneur 

sait  : 

j4rt  l*'.  Le  ministre  dca  itaMiyaQX  fciblics  est  autorisé 
à  adjuger  ou  à  concéder  aux  .assoçi|klj003  ^J'puvrîers  les 
travaux  publics  i}ui  en  ser-Mt  -8«ise#pmlès«  iJn  règle- 
ment d'aaministration  publique  déterminera  la  nature 
des  travaux  à  adjuger  ou  à  concéder,  la  forme  et  les  con- 
ditions des  adjudications  ou  des  concessions  (1). 

Ce  r^lemeni  sera  pj^blié  dau^  J^  Aà^ai  à'u^  n^ioîs ,  à 
dater  de  la  promulgation  du  présent  décf  et. 

j4rt.  2.  Pour  étxe  admises  à  soumissionner  une  entre- 
prise de  travaux  publics ,  les  associations  doivent  préala- 
ttement  jus^fer  auprès  de  l'administration ,  de  Tacte 
contenant  les  conditions  auxquelles  Tassociation  si'est for- 
mée ,  lequel  acte  stipulera  notamment  la  création  d'un 
•fonds  de  secours  destiné  à  subvenir  aux  besoins  des  as- 
sociés malades ,  ou  qui  seraient  ble«sés  par  suite  de  l'né- 
cution  des  travaux,  des  veuves  et  enfants  des  asso- 
ciés morts.  Il  sera  pourvu  à  ce  Tonds  de  secours  par  nue 
retenue  de  Si  pour  100  an  moins  sur  les  sa.la?res. 

Mines  de  zinc,  >df/T^fe  du  Président  du  conseil^  fih$rgç  dt4 poifyoir 
î!rè?!r"!'  Vuim  c^ôcatif,  en  date  J«£  27  JMilht  1848,  qm  accorde 
métaux  de  la  à  MM.  Aiigu&te  S^iWE,  Scipion^-AçlfiwXMle)  Ml- 
Crolx-de-Pa-      jujn,,  Simon  Thérond,  Michel  Gautier,  Jean  ti«c 

dit  HuGUET,  Jean  Mathieu,  Théodore  FoHTAia, 
réunis  en  société,  la  concession  de  mines  de  zine^ 
de  plomb  argentifère  et  autres  métaux^  te  fer 
excepté^  dans  les  communes  de  Saint-Félix-« 
pALiÈREset  de  Thoiras,  arrondissement  rfw  Vigah, 
de  GoRBÈs»  d'XnDVZECtde  Tornac,  arrondissemeiU 
d'AhAis  (Gard.) 

(  Extrai  t.  ) 
^rl.  2.  Cotte  concession,  qaiprieo^lraie  lMU]l4el«0»' 
(l)  Voir  l'arrêté  du  prteidenl  da  conseil,  chargé  du  pooTOir  eié- 


meut  a«  pteaianaexé  au  présent  arréié  ,.aîo&4  qa'U  snil^ 
•avoir: 

Par  nue  ^(q  de  lîffnes  droites  allant  de  la  Bar^guetle^ 
point  A  4ti  plan  ?  à  PaillereUe ,  point  B  $  de  ce  point  pii 
Slas  neuf,  pointe )  de  ce  point  au  Cadeyer,  point  Uf  cb  qa 
point  &Barafart<  point  E;  de  ce  point  auii  Arnaud»,  l^int 
F  ;  de  ce  dernieir.yoint  à  la  BaragoeUe,  point  de  départ  ; 

Lesdtif »  limite»  f  enfermant  une  étendue  auperficiciki 
d«  dfs  kili^mèires  carcé^f  quaranta-hiiit  hectares. 

ArL  4.  Les  droits  attribués  aux  propriétaires  de  U 
rarlaee,  par  les  art.  6  et  4â  do  la  loi  du  21  avril  1$t(^,  sur 
le  produit  des  mines  concédées ,  sont  réglés  :  V  k  um 
rente  de  dix  centimes  par  hectare  pour  tous  les  terrains 
compris  dans  la  concesaion^  2°  à  une  rétritiution  égale  à 
la  v£de«ir  du  centiènie  des  minerais  bruts  extraits,  lafueUci 
9era  payée  aux  propriétaires  sur  les  terrains  desquds 
rexploitationaura  lieu ,  et  pendant  le  temps  qua  cette  opé- 
ration s'opérera  sur  leurs  terrains. 

Cette  dernière  rétribution  sera  acquittée  tons  les  mois 
par  les  concessionnaires  au  propriétaire  du  sot,  d'aprôa 
la  valeur  des  minerais^  qui  aura  été  estimée  de  gré  à  gré 
antre  les  parties  ou  à  dire  d^cxperts. 

^r/.  13.  La  présente  concession  ne  préjudicie  en  rien 
aux  dtoits  acquis  aux  concessionnaires  des  mines  de  fer 
salforé  de  Paliéres  et  delaGrevauillère,  par  le  décret  de 
29  décembre  181â  et  TordoiNiance  du  l^'mai  18^2,  dut 
Télendue  aujourd'hm  concédée  pour  le  2inc,  le  plomnel 
aatres  métaux  ^  de  pratiquer  toutes  les  ouTerÈurea  qui 
seront  l'econnues  utiles  à  Texploitation  des  gites  de  fer, 
soit  orès  de  la  surface,  soit  dans  la  profondeur,  sauf  Tan- 
plicalion  réciproque ,  s'il  y  a  lieu ,  des  dispositions  m 
rart.  45  de  la  loi  du  21  avril  1810. 

Cahier  des  charges  de  la  concession  des  mines  de  zinCj 
plomb  et  autres  métaux  de  la  Croix-db-Paliéres. 

(Extrait.) 

u^rA  24.  Les  concessionnaires  seront  tenus  de  soufifirir 


cnUf,  en  date  du  18  août  ISiS,  ci-après,  page  510,  et  ta  eircaWre 
da  minîBtre  des  travaux  publics,  da  St  da  iii4me^moi0,|page  oas^ 


4go  DBCRVrs  bt  aiir£té8 

toutes  les  oarertares  qai  seraient  pratiqaées  pour  Tex- 

ÊVoitalion  des  mines  de  Ter  sulfuré  de  Palières  et  de  la 
rrevauillère  par  les  concessionnaires  de  ces  dernières 
mines,  ou  mémelepassageàtravers  leurs  propres  travanx» 
s*il  est  reconnu  nécessaire  ;  le  tout ,  s1l  y  a  liea ,  moyen- 
nant une  indemnité  qui  sera  réglée  de  gré  à  gré  oo  à  dire 
d'experts.  En  cas  de  contestation  sur  la  nécessité  ou  l'u- 
tilité de  ces  ouvertures,  il  sera  statué  par  le  préfet,  sor 
le  rapport  des  ingénieurs  des  mines,  les  parties  ayant  été 
entendues,  et  sauf  le  recours  au  ministre  des  trannx 
publics. 

Art,  25.  Si  Texploitation  des  gttes  de  zinc,  plomb  et 
antres  métaux,  objet  de  la  présente  concession ,  fait  re- 
connaître qu'ils  s'approchent  des  glles  de  fer  de  Palier» 
et  de  Grevauillère,  les  concessionnaires  ne  pourront  ex- 
ploiter que  la  partie  de  ces  gttes  où  l'extraction  sera  re- 
connue n'offrir  aucun  inconvénient  pour  les  mines  des 
concessions  de  Palières  et  de  la  Grevauillère,  siluées.dans 
le  voisinage  de  la  Croix-de-Palières.  En  cas  de  contesta- 
tion à  ce  sujet ,  il  sera  statué  par  le  préfet,  ainsi  qu'il  est 
dit  à  l'article  ci-dessus,  et  les  concessionnaires  devront  se 
conformer  aux  mesures  qai  seront  prescrites  par  Tadmi- 
nistration  dans  l'intérêt  de  la  bonne  exploitation  d^  deux 
substances. 

Art.  32.  Les  concessionnaires  ne  pourront  établir  des 
usines  pour  la  préparation  ou  le  traitement  minéralor- 
^fue  des  produits  de  leurs  mines,  qu'après  avoir  obleoa 
une  permission  à  cet  effet,  dans  les  formes  détermiiiéei 
par  les  art.  73  et  suivants  de  la  loi  du  21  avril  1810. 


JineideRancfè*^^'*^^^^^  mmijtre  des  trauaux publics  ^  du  Zijuil- 

—  let  18(^8,  concernant  les  travaux  de  reboisement 

^^ISmSl  ïe'Sî     ^^  ^  forêt  domaniale  de  Sem^  mis  a  la  charge  de 

forêt  de  Sera.         t exploitation  des  mines  de  fer  de  Ramcdb  (Ariége), 

Le  ministre  des  travaux  publics , 

Yu  le  projet  présenté  pour  le  reboisement  de  la  fcnrét 
domaniale  de  Sem,  département  de  l'Ariége,  dont  les 
produits  sont,  depuis  longues  années^  aSis^tés  en  partie 
au  service  des  mines  de  fer  de  Rancié; 

La  délibération ,  du  24  janvier  1 S47,  des  maires  des  huit 
commtmes  concessionnaires  desdites  mines  ; 


SUR    LES    MIRES.  49 1 

CeDes  des  18  et  28  mars  suivants,  par  lesquelles  les 
eoQseils  municipaux  des  communes  de  Sem  et  de  Yic- 
dessos,  également  osagères  de  la  forêt,  déclarent  con- 
sentir à  pe  que  la  commune  de  Sem  contribue  pour  deux 
dixièmes,  et  la  commune  de  Yicdessos  pour  un  dixième, 
dans  les  frais  de  main-d'œuvre  du  reboisement  ; 

Les  rapports,  des  14  et  16  juin  1847,  des  ingénieurs 
des  mines  ; 

L'avis  du  préfet ,  du  30  du  même  mois; 

L'avis  du  conseU  général  des  mines,  du  10  décembre 
1847; 

La  lettre  du  22  juin  1848,  par  laquelle  le  ministre 
les  finances  fait  connaître  qu*il  approuve  le  projet  de  re- 
boisement; 

Vu  le  r^Iement  général  annexé  à  l'ordonnance  du  31 
mai  1833  qui  a  institué  la  concession  de  Rancié  ; 

Considérant  que  les  communes  de  Sem  el  de  Yicdessos 
ayant  consenti  à  participer  aux  dépenses  de  main-d'œuvre 
jusqu'à  concurrence  de  trois  dixièmes ,  les  autres  sept 
dixièmes  doivent  être  mis  à  la  charge  de  rétablissement  de 
Rancié,  cetle  quote-part  étant  en  effet  en  rapport  avec  sa 
consommation  ; 

Considérant  que  la  portion  des  travaux  qui  incombe- 
ront ainsi  à  cet  établissement  doit  être  assimilée  aux  tra- 
vaux extraordinaires,  dits  de  corvéesj  dont  il  est  fait  men- 
tion dans  l'art.  65  du  règlement  précité; 

Arréle  : 

jért.  i".  Les  travaux  de  main-d'œuvre  pour  le  reboi- 
sement de  la  forêt  domaniale  de  Sem ,  mis  à  la  charge  de 
Tcxploitation  des  mines  de  Rancié ,  dans  la  proportion 
de  sept  dixièmes  «  seront  exécutés  par  corvées ,  d'une 
manière  analogue  à  ce  qui  est  prescrit  par  l'article  65 
du  règlement  général  annexé  à  rordonnancc  du  31  mai 
1833. 

jiri,  2.  Le  préfet  de  l'Ariége  déterminera  par  un  règle- 
ment particulier,  qui  sera  soumis  à  notre  approbation ,  le 
mode  d'exécution  du  présent  arrêté. 

Signé  RECURT. 


Arrêté  du  Président  du  conseil ,  chargé  du  pouvoir  ^\^j^  ^  ^  ^^ 
exécutifs  en  date  du  S  août  1848,  qui  accorde  auQiaaipigDeollei 


492  DÉCRBTS    ET    ARKÉTÉS 

citoyen  Jean-Aaj^uste-Frédéric  Vivehot-Lamy, 
gérant  de  la  société  constituée  par  acte  passé  le 
23  novembre  184-5  devant  3/'  Bastien^  notaire  à 
Nancy,  la  concession  de  mines  de  fer  oôlitique 
situées  dans  les  communes  de  Champigneulles  et  de 
Maxéville,  arrondissement  de  Nancy  (IMeurlhe.) 

(  Extrait.  ) 

Art.  â.  Cette  concession ,  qui  prendra  le  nom  de  conr 
cession  de  ChampigneuUes  ^  est  liittitêe,  conformémcat 
au  plan  annexé  au  présent  arrêté,  ainsi  qu'il  soit, 
savoir  : 

Au  Nord-Est^  par  nne  ligne  droite  partant  du  point 
P,  intersection  de  la  route  nationale  de  Nancy  à  31etz 
avec  la  limite  des  territoires  de  Champigneulles  et  de 
Frouard ,  et  aboutissant  au  point  O,  intersection  de  la 
même  route  avec  la  limite  des  territoires  de  Cbampi- 
gneuUes  et  de  Maxé ville; 

Au  Sud^JSst ,  par  une  ligne  droite  partant  dudit  poiot 
0  et  aboutissant  au  clocher  de  l'église  de  Maxé?iUe, 
point  S  ; 

Au  Sud'Oîiest,  par  une  ligne  droite  partant  dodil 
point  S  et  aboutissant  au  point  R ,  jonction  des  chemins 
de  la  Chasse  et  de  la  Papeterie  ; 

Au  Nord' Ouest ,  par  une  ligne  'droite,  menée  dudit 
point  R  au  point  de  départ  P  ; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  snperGcielle  de 
quatre  kilomètres  carrés,  vingt-sept  hectares. 

An,  5.  Les  droits  attribués  aux  propriétaires  de  la  SQ^ 
face,  par  les  articles  6  et  42  de  la  loi  du  21  avril  1810, 
sur  le  produit  des  mines  concédées,  sont  réglés  à  une  ré- 
tribution de  dix  centimes  par  hectare  de  terrain  compris 
dans  la  concession. 

Ces  dispositions  seront  applicables  nonobstant  les  sti* 
pulations  contraires  qui  pourraient  résulter  fle  conven- 
tions anlërieures  entre  les  concessionnaires  et  les  proprié- 
taires de  la  surface. 

Cahier  des  charges  de  la  concession  des  mines  de  far 

de  Champigneulles. 

(Ettrdit.y 

Art.  2.  Les  concessionnaires  ouvriront  au  point  A  du 


StJR   LES    MINB8<  49^ 

plaa ,  aa  «mt  de  ebaeanc  des  deax  covehes^  des  galeries 
perpeEidienlaires  à  la  direction  de  la  colline,  de  manière  à 
ce  que  la  galerie  supérieure  soit  toujours  en  ayant  de 
25  mélres  sur  celle  du  dessous. 

Lorsqu*on  aura  pénétré  de  50  mètres  sur  la  colline  à 
patlir  du  front  de  rexcavation  X^  on  ouvrira  à  chaque 
étage  deux  galeries ,  une  suivant  la  direction  et  Vautre 
suivant  la  pente  des  couches. 

jfrt.  8.  Les  concessionnaires  ne  pourront  pratiquer 
aucune  ouverture  de  travaux  dans  les  boiâ  communaux 
ou  domaniaux ,  avant  qu'il  ait  été  dressé  contradictoire- 
médt  prôcès-verbal  des  lieux  pat  leis  agents  de  Tadmi- 
nistration  des  forêts,  afin  que  Ton  puisse  constater,  au 
bout  d'un  an,  et  successivement  chaque  année,  les  indem- 
nités qui  seront  dues. 

LesdeUais  extraits  de  tes  travaux  seront  déposés  aussi 
près  qu'il  sera  possible  de  Ventrée  des  mines ,  dans  les 
endroits  les  moitiàdommageâMes,lesqnels  seront  désignés 
par  le  préfet  sur  la  proposition  des  âlente  forestiers  lo- 
caux ,  les  concessionnaires  el  Vingénieur  de^  mines  ayant 
été  eûtendus. 

j4ri.  9.  Les  concessionnaires  seront  civilement  respon- 
sables des  dégâts  commis  dans  la  forêt  par  leurs  ouvriers 
ou  par  leurs  bestiaux  dans  là  distance  tiiée  par  l'art.  81 
du  code  forestier. 

jjrt.  4o.  Loi^que  les  concessionnaires  abandonneront 
ùtïe  ouverture  de  ûiine,  ils  pourront  être  tenus  de  la  faire 
cotablck*  en  niveraht  ïè  tcf rain ,  et  de  faire  repeupler  ce 
(ertain  en  esseùcé  de  bois  convenable  au  sol.  Cette  dispo- 
sition sera  ot-donnée,  s'il  y  a  lieii,  ^ar  un  arrêté  du  préfet, 
sur  ië  rapport  des  agents  dé  VadùQinislration  forestière  et 
de  Vingénieur  des  inlnés ,  ïéà  concessionnaires  ayant  été 
ëtiténdus,  et  sauf  recoui*s  devant  le  ministre  des  travaux 
publics. 

^ri.  lé.  lés  concessionnaires  seront  tenus  de  fournir | 
autant  que  leur  exploitation  le  permettra ,  à  la  consom- 
mation des  iisines  établies  ou  à  établir  dans  le  voisinage 
avec  autorisation  légale.  Le  prix  des  minerais  sera  fixé  dé 

|;ré  à  gré  ou  à  dire  d'experts ,  ainsi  qu'il  est  indiqué  en 
:art-  65  de  la  loi  du  21  avril  1810  pour  les  exploitationà 
de  minières  de  fer. 
Art.  19.  En  cas  de  contestation  entre  plusieurs  maîtres 


494  DÉCRETS   ET   ARRÊTÉS 

de  forges,  relatÎTeroent  k  leur  approvisionnement  enint- 
nerai,  il  sera  statué  par  le  préfet,  coaforméaieatàrarU64 
de  la  même  loi. 


/" 


MlnM  du  fer  de  j4 frété  du  Président  du  conseil ,  chargé  du  pouvoir 
Dcffrière-la-Pare.      exécutifs  en  date  du  3  août  1848,  oui  accorde  à  la 

compagnie  du  haut -fourneau  de  Rioupêroux,  re- 
préseniée  par  le  citoyen  Dumas,  directeur^gérantj 
la  concession  de  mines  de  fer  situées  dans  la 
commune  de  VizitLE,  arrondissement  de  Grenoble 
(Isère). 

(Extrait.) 

jért.  2.  Cette  concession ,  qui  prendra  le  nom  de  eon- 
cession  de  Derrière^le-Parc,  est  limitée,  conformément  au 
plan  annexé  au  présent  arrêté ,  ainsi  qu'il  suit ,  savoir  : 

j^u  Nord  et  à  VEst^  par  le  chemin  du  Rivoiran ,  depuis 
sa  jonction  M  avec  le  chemin  de  DrrrIère-le-Parc  jus- 
qu'au point  N,  où  il  traverse  le  chemin  conduisant  à  Se- 
chilienne;. 

jIu  Sud ,  par  le  chemin  de  Séchilienne,  depuis  le  point 
OÙ  il  est  traversé  par  le  chemin  de  Rivoiran  jusqu*à  la 
rencontre  B  du  ruisseau  du  M-iniquet  ; 

j4  rOuesi^  par  une  lijrnc  droite  partant  du  point  de 
rencontre  du  chemin  de  Séchilicnne  avec  le  ruisseau  da 
Maniquet,  et  allant  joindre  Texlrémité  Sud,  point  A  ,da 
chemin  deDerriére-le-Parc;  Laquelle  extrémité  est  située 
dans  la  terre  du  sieur  Pierre  Coquet,  dit  la  veuve;  ct,i 
partir  de  là,  par  le  chemin  de  Dcrriére-le- Parc  jusqu'à 
sa  jonction  avec  celui  du  Rivoiran ,  point  de  départ  ; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  superflcielle 
de  trente-quatre  hectares,  cinquante  ares. 

j^rt.  5.  Les  droits  attribués  aux  propriétaires  de  la  sur- 
face, par  les  articles  6  et  42  de  la  loi  du  21  avril  1810, 
sur  le  produit  des  mines  concédées,  sont  r^lés  à  une  ré- 
tribution annuelle  de  cinq  centimes  par  hectare. 

Ces  dispositions  seront  applicables  nonobstant  les  sti- 
pulations contraires  qui  pourraient  résulter  de  conven- 
tions antérieures  entre  les  concessionnaires  et  les  proprié- 
taires de  la  surface. 


SUR  LES  MINES.  49^ 

Jfrété  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pouvoir    ^Jîï^^  ** 
exécutif,  en  date  du  3  août  1848,  qui  accorde  à  ««»• 

la  compagnie  du  haut-fourneau  de  Rioupéroux, 
représentée  par  le  citoyen  Dumas,  directeur-gé- 
rant, la  concession  de  mines  de  fer  situées  datts 
la  commune  de  Vaulnavets-le-Bas,  arrondisse- 
ment de  Grenoble  (Isère). 

(  Extrait.) 

Art.  2.  Cette  concession,  qui  prendra  le  nom  de  cùHr 
cession  des  Halles ,  esl  limitée ,  conformément  au  plan  an- 
nexé au  présent  arrêté,  ainsi  qu'il  suit ,  savoir  : 

j4u  Nord,  par  le  chemin  des  Meynards  aux  Roberts, 
depuis  son  intersection  M  avec  le  ch(*min  des  Âlloux  à 
Rochefort,  jusqu'à  l'angle  Nord- Est  A  du  bois  du  sieur 
François  Arnaud  ; 

A  l'Est,  par  une  ligne  droite  menée  de  l'angle  Nord- 
Est  dudit boisa  Tangle  Sud-Est  B  de  la  terre  du  sieur  Jo- 
seph Guimet,  sur  le  bord  du  sentier  de  TEchellin  ; 

Au  Sud^  par  le  sentier  de  l'Echellin,  depuis  le  point 
précédent  jusqu'à  la  rencontre ,  au  point  N ,  du  chemin, 
des  Âlloux  à  Kochefort; 

A  r  Ouest ,  par  ce  chemin ,  depuis  sa  jonction  avec  le 
sentier  de  FEchcllin  jusqu*à  son  intersection  avec  le 
chemin  des  Mt^ynards  aux  Roberts ,  point  de  départ  ; 

Lesdites  limites  rrnrermant  une  étendue  superficielle 
de  vingt-six  hçctires ,  trente-trois  ares. 

Art.  5.  (  Comme  l'article  5  ci-dessus  de  ParrSté  relatif  â 
la  concessitm  de  DERaiÈRfi-LB-PARc.  ) 

Cahier  des  charges  de  la  concession  des  mines  de  fer 

des  Halles. 

(Extrait.  ) 

Art.  2.  Pour  continuer  l'exploitation  du  filon  appelé 
les  Halles,  les  concessionnaires  prolongeront  aussi  loin 

Jue  possible,  vers  le  Nord-Est,  la  galerie  d'allongement 
êjà  e\i!(tante  à  l'étage  inférieur  des  travaux  acluels. 
Cette  galerie  n'aura  pas  plus  de  2  métrés  de  largeur  sur 
3  de  hauteur.  Elle  sera  menée  avec  la  pente  uniquement 


4§d  DÉCRITS   ET  àRBÈTES 

nëoesseire  à  l'éeoiil^ëkii  de  f  eati.  Le  massif  de  miiierif, 
situé  auHlessa^^  sera  cfxploité  par  gradhis  reàyer»^,  eu 
laissant  des  piliers  ea  Dombre  suffisant  pour  eaipôcher  le 
rapprochement  du  toit  et  du  mur.  Les  détails  de  ce  mode 
céderai  d'exploitation  seront  ùxés  par  le  préfet,  sur  le 
rapport  des  ingénieurs  des  mines ,  les  concessionnaires 
entendus. 


Minei  de  fer  Arrêté  du  Président  du  conseil j  chargé  du  pouvoir 
de  MéMge.  exécuiif^  eri  dùte  du  » aoât  iSkS,  qui  aeèordé  à  la 

bompaçriië  dU  hàût-^fourneau  de  Rioncr^ènotii,  re- 
présentée pdr  le  citoyen  Dumas,  directùuf-^eêrani^ 
là  concëèsion  de  mines  de  fer  situées  dans  la  com- 
mune de  Saint-Pierre-dè-Mésage,  arrondissement 
at  Grenoble  (Isère) . 

(  Extrait.  ) 

Art.  2.  Cette  concessioii,  qui  prendra  le  nom  de  cm- 
cmioti  de  Mésage,  est  limitée,  conformément  au  |rian  an- 
nexé au  présent  arrêté,  ainsi  qu'il  suit ,  savoir  : 

j4u  Nord^  par  une  ligne  droite  longue  de  738  mètres, 
irieuèe  de  Tangle  Mord-Ouest  A  de  la  tei*rc  du  sie«ir  Fran- 
çois Gerin  ^  à  Fangle  SudrËàt  B  du  boî«  èfiàtaigneraio 
&d  sieùr  Amat»  sur  le  bord  du  chemin  dés  Combes,  et, 
à  partir  de  ce  point ,  par  le  ehemîn  des  Combes  josqa'i 
son  interscetion  avec  te  rûissëaii  de  Laflrejf  poim  £  da 
plan; 

A  VEst ,  par  la  rive  gauche  du  ruisseau  de  Laffrey,  de- 
puis sôh  intefsèfction  avec  le  chemin  dèà  Combes  jus- 
qu'au point  D  situé  à  3^5  inètres  en  amont  du  pont  de 
Lonta,  dans  le  bois  de  futaie  du  sieur  Allard-Culats; 

Au  Sud,  par  une  ligne  droite  menée  du  point  précé- 
dent à  Tan^le  NordOtiest  C  dé  la  maison  du  sfbur  Alhird- 
Gitlats; 

A  V  Ouest,  hA  ttne  li^he  dirbfie  p^fôifl  ûS  l'ÉAIIe  Nord- 
Oaèât  dé  la  maison  dâ  sietir  Alldrd^iaiit^;  «(  Mfaftt  àbôti- 
tit  à  rangle  Ndrd^Ofaëst  de  la  tetfè  M  sièfit  FHnçdIs 
6èKiii  ;  point  de  dêpiari  ; 


r 


LeÉâHéÉ  tfmf (ë^  f (mfef imriit  me  élendue  ^fierEdelle 
de  Ifuâr&ntc  hcclàk^ës,  soiHalfte-dix  srcs. 

jiti.  5.  (Cofhfrte  rdrt.  S  <n-drti«is  de  i'ufréW  rtlmêifàla 
concession  dé  DER^iÈAs-LE-Putc]. 

Cahier  des  charges  de  la  concession  des  mines  de  fer 

de  Mésage. 

(  Extrait.  ) 

j4fk  â;  Pour  cenlinuer  Texploitalion  du  filon  cfit  c^e 
Mésage^  («  protoBgcra  jusqu'à  la  rencontre  du  minerai 
la  nouvelle  galerie  qui  a  été  commencée  au-dessous  des 
aMîéiys  IravattX ,  el  qui  est  destinée  à  servir  à  la  fois  à 
Textraclieir  du  miaerai  et  à  i'écoulemeat  (fe  l'eau.  Cet(^e 
glile^ie  sera  boisée  suivant  les  régies  de  l'art ,  partout  ou 
il  sera  besoin,  et  menée  ayec  la  pente  uniquement  néces- 
saire pour  Fécoulenient  de  Teau.  Son  emplacement ,  sa 
direction,  afhisi  qtié  sés  dfttfènsions  en  lanr^ear  et  hàuTeur^ 
seront  fixés  par  le  préfet,  sUif  le  rapport  des  ingénieurs 
des  mines,  les  concessionnaires  ayant  été  entendus. 


Arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pouvoir  Minei  de  fer 
exécutif,  en  date  du  3  août  1848,  qui  accordt)  à  «*"  V*"- 
Id  coMpaghie  du  haut'^fyameou  de  Riotfi^Éitovii, 
téprésehtée  par  le  citoyen  fhsytus,  dirocieur- gé- 
rant y  la  concession  de  tninôÉ  de  fèr  àùuéW^  âaiîs 
la  commune  de  Vaulnav£ys-le-Bas,  arroiidisii^^ 
ment  de  Grenoble  (Isère) . 

(Éxti-iit.) 

j4rt.  %  Cette  concession,  qui  prendra  le  nom  de  con- 
session  du  Van  y  est  limitée,  conformément  au  plan  an- 
nexé au  présent  arrêté,  ainsi  qu'il  suit,  savoir  : 

yen  Nord  el  au  Nord-Est,  par  une  ligne  droite' |l^2(rtant 
de  l'exlrémilê  NoM  diîs  bâlînicrir^  du  sféuf  PièWé  Ma- 
thieu ;  point  A ,  et  allant  joindre  Taàglë  Slud  d'Ufie  terre 
appartenant  également  au  sieur  Pierre  Mathieu  et  située 
sur  le  bord  du  chemin  d^exploltalion  du  bois  communal , 
•fr)  à  partir  d^  là ,  pa?  ledit  c^ifinin  d'exploitation  jusqu'à 
lidngle  Sud-£st  Gdu  boiscommuiial,  ^equel  angle  sert  de 
limite  eaireles^cOBimuaes  de  Sécailienue  et  Vaulnaveja  j 


498  DâCBBTS  BT   AEBÉTÉS 

Au  Sudr-Eii^  par  one  ligne  droite  menée  de  Tangle 
Snd-Eét  du  bois  communal  à  l'angle  Sud-Ouest  D  du 
bois  du  sieur  Plalel ,  point  situé  à  l'intersection  des  li- 
mites de  Vaulnayeys,  do  YiziUe  et  de  Sédiilienne  ; 

Au  Sud  eîauSud-Oueiiy  par  le  chemin  servant  de 
limite  entre  les  communes  de  Vaulnaveys  et  de  ViziUe , 
depuis  Fangle  Sud-Ouest  du  bois  du  sieur  Platel  jusqv^i 
la  rencontre  E  du  chemin  de  Ghachattier  à  Montsean  ,- 

A  F  Ouest  et  au  Nord-Ouesi ,  par  le  chemin  de  Ghacfatt- 
tier  à  Montseau  j  depuis  sa  rencontre  avec  le  chemin 
précédent  j  usqu'à  Textrémilé  Nord  des  b&timents  du  sleor 
Pierre  Mathieu ,  point  de  départ  ; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  superOdelle 
de  trentendeux  hectares,  quatre-vingt-dix  ares. 

Ari.  5.  (  Comme  F  article  5  ei-dessus  de  V  arrêté  réiaiif  à 
la  ameenum  de  DERRifesB-LB-PAac.  ) 

Cahier  de$  charges  de  la  concession  des  mines  de  fer 

du  Yan. 

(  Extrait.  ) 

Art.  2.  Pour  continuer  l'exploitation  du  gtte  appelé 
le  F'an^  les  concessionnaires  ouvriront  une  nouvelle  ga- 
lerie au-dessous  des  travaux  actuels ,  pour  servir  à  la 
fois  k  l'extraction  du  minerai  et  k  Fécoulement  de  l'eau. 
Cette  galerie  sera  boisée ,  etc.  (La  suite  comme  à  Farticiei 
ci-dessus  du  cahier  des  charges  de  la  concession  de  lU- 

SAGB.  ) 

HlMi  de  fer  Arrêté  du  Président  du  conseil,  chargé  du  poutfoir 
do  Ytraay.       exécutif,  en  date  du  3  août  1848,  oui  accorde  à  la 

compagnie  du  haut-fourneau  de  nioupésooxy  rs- 
présentée  par  le  citoyen  Domas,  directeur-gérant^ 
la  concession  de  mines  de  fer  situées  dans  la  com- 
mune  de  Vaulhavets-lb-Bas,  arrondissement  de 
Grbmoblb  (Isère). 

(Extrait.) 

Art.  3.  Cette  concession ,  qui  prendra  le  nom  de  co»- 
cession  du  Femag^  est  limitée,  conformément  au  plan 
annexé  au  présent  arrêté ,  ainsi  qu'il  soit,  savoir  : 


SUR   US   MINES.  499 

AuNcrd  et  eu  Nord-Est,  par  le  chemin  des  Mejnards, 
depuis  son  embrânch^enl  M  avec  lecbeonin  de  ViiiUeà 
Yaulnayeys  jusqu'à  la  rencontre  M  du  ravin  du  Bessat; 
k  pariîr  de  ce  point  de  rencontre ,  par  le  ravin  du  Bossât 

i'osqu'à  son  intersection  O  avec  le  chemin  des  Allouz  à 
lochefort ,  et,  à  partir  de  ce  dernier  point,  par  le  chemin 
des  Alloax  jnsqo'k  l'angle  Est  de  la  terre  du  sienr  Fran* 
çois  Amliand ,  point  A  du  plan  ; 

A  VEêt,  par  une  ligne  droite  menée  de  l'angle  Est  de 
la  terre  du  sieur  François  Amband  à  l'angle  Sud-Est  de 
la  maison  du  sieur  Jacques  Rsffin^  point  B  ; 

Au  Sud,  par  une  ligne  droite  joignant  Tangle  Sod-Est 
de  la  maison  do  sieur  JacqnesRainn,  au  point  de  jonction 
C  du  chemin  de  Yizille  à  Vaulnaveys  avec  le  chemin  qui 
conduit  aux  bâtiments  Riveron  ; 

A  l* Ouest,  par  le  chemin  de  Vizille  à  Vaulnaveys,  à 
|Nirlir  du  chemin  qui  conduit  aux  bâtiments  Riveron , 
jusqu'à  l'embranchement  avec  le  chemin  des  Meynards, 
point  de  départ  ; 

Lesdiles  limites  renfermant  une  étendue  superfidelle 
d'un  kilomètre  carré ,  vingt-cinq  hectares. 

Art,b.  (Comme  f  article  5  cideaus  de  tarrité  relatif  à 
h  conceseion  de  DKaïuÉRB-LB-PARC.) 

Cahier  des  charges  de  la  concession  des  mines  de  fer 

du  YaBNAY. 

(Extrait.)  ^ 

Art.  2.  Pour  continuer  Texploitalion  dn  filon  connu 
sous  le  nom  du  Femay,  les  concessionnaires  ouvriront 
une  nouvelle  galerie  destinée  à  servir  à  la  fois  à  Textrac- 
tion  du  minerai  et  à  Técoulement  de  l'eau.  Celte  galerie 
sera  boisée ,  etc.  (  Comme  à  CarU  2  ci-^dessus  du  cahier 
des  charges  de  la  concession  de  Mésags.) 


Arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pouvoir  Mlos&ejeê 
exécutif,  en  date  du  3  août  18t8,  aui  accorde  aux  >"•  da^  "* 
citoyens  Auguste-Jean-Bapliste-Xavier  Prinet  et 
Pierre-Aimée  Lissot  la  concession  d^ une  mine  de 
sel  gemme  située  dans  les  communes  de  Gouiuenàns, 


$0O  DBeftBTi   BT    AlBÊTÉS 

du  VaL-DB-GoVHEWAVS,  4g  t4   VHAQKViÇ  ^t  l3r4THÉ« 

SA?;^,  arrondissemeni  de  Luft%(HauierTâaôiie)» 

(Bxtffait.) 

>#rf .  3.  Ccitte  oonce^tiûfi ,  qui  pi^ndra  le  ponpt  de  caiy- 
cêmon  de  la. mine  de  ^l  gemmé  4fi9  SffPimif  ^  Umitéei 
conformément  au  plan  aQii0]|ê  au^pr^^t  n^irélCit  WH 

dull  SUfll,  SB  VOIP  : 

Au  Nûrd-Sit^  par  uae  licii«i  droite  VP^e  du  cbxihçr 
du  Yal-de-GoBfienàn^  >  poiat  I  du  ptap»  au  docber  de  1| 
T>êrîfertne ,  et  art étée  au  point  £',  ii^lersection  de  Udile 
Hgfne  H  de  la  ligyie  FG,  qui  va  du  ckM^b^r  du  village  f  i- 
(Msans  à  l'angle  Nord^Efii  de  la  [ejm^  de  Maçrole; 

A  VE»t,  par  la  ligne  droite  menée  du  point  £'  çv^iessii^ 
fiésigné  au  point  A,  où  lo  bord  wâridioBA^  ù^,  chen^iuda 
Vhl-dè'-Goùhenana  an  village  d'AthésMii  atteint  les  U- 
mHeê  <te  )a  conoessioÉ  de  la  mina  dâ  4el  geoune  de  Gon« 
benans ; 

Au  Sud ,  par  la  ligne  droite  menée  du  point  A  au 
clocher  du  village  éfeGoubenanâ,  point  B  du  plan ,  la  lî- 

gaè  AD  formant  ia  limita  IMord  d^  ladite  couce^sHO^  de 
ouhenans  ; 

^u  Sud-Ouest  j  par  la  ligne  droite  menée  du  point  B 
ci-dcsi»'es  (tétermiaé  au- point  de  dépar^  I; 
Lcsdites  limites  renfennant  une  étendue  superGcielle 
««de  deux  kilomètres  carj'és,  quatre-vingt-dix  hectares. 

Art.  4.  Les  droits  attribués  aux  propriétaires  de  la 
WVl^e^i  p|r  les  ac(.  9  ?(,  4.2  de  la  loi  du  21  avril  1810, 
P^r  le  produit  des  mines  concédées ,  ^nt  réglés  à  dix  cen- 
tiniiQi^  p^f  bi^(Are  de  (crjraia  compris  dans  la  conccs- 

Çei^  disposition^  seront  applicables  nonobstant  les  sti- 
pulations contraires  qiii  pourraient  résulter  de  conven- 
tions antérieures  entre  les  concessionnaires  et  les  pro- 
priétaires de  la  surface. 

Art.  7.  Les  concessionnaires  acquitteront  la  rederance 
fixe  établie  par  là  loi  du  21  avril  t8t0  et  le  décret  <fai 
â  Biai.  181 1 9  ainsi  qu'il  Qst  déterminé  par  Tart.  4  de  la  loi 
du17juiQl840. 

Ils  acquitteront,  en  outre,  toutes  les  charges  relatives  à 
Timpût  du  sel. 

Art.  12.  La  présente  concession  ne  préjudicie  en  rien 


^ipfc  4roU99c«ui$s^i^f:oDee(^oiwain9S/^(i|QfQiis^4eiiOQi^ 
de  Gouhcnaj9$  et  des  mm^  df^  kmèiUfi  4'Âéi)Ofiiios,,daiiB 
\'fiiea4ae  s^lo^rikm  ooncéd^  fKMiF  )9  ^  »  d«  fwintiqiier 
UM^s  le^.oHyerMries,  etc.  {Comm  4  VwrU  13  f^|^r/tf 

^^4^M^  ^  Vmrèté  relatif  4  la  o^ooimi^ii  de9  mtm  df 

zinc,  plomb  et  autres  métaux  de  la  CaoiXr<^iirSAi*iA»j».) 

CaMer  é$9  cknr$$s  de  la  cmceui(m  et  lamine  de  iel  gomme 

des  £poisss3. 

(de  r^rr^  d^  coQc^ession ,  les  cances^ioQoaic^  adr<»9/9r 
wr^  9^  prpfcjt  lo$  j|4ai^$  et  Qoupes  4es  ti:«^K«A^  e)^i«tiiQt«; 
drp^^  s^f  |'écbe|le  d'w  fnillimèlre  ^  éi^mi  en  car^ 
fc^^x  de  di|L  ei»  dil^  miUiioèlres,  «yee  sil^Atip»  {Kir  rapr 
port  ;^|i)L  I^abUntipi^,  roi^to»  et  pheiiiî»^ ,  c|i»a(s  ^n  raytn 
^«;  ^q  ïP^irPf  PlUQur  desdits  trayant:. 

y4rt.  3.  Ils  joindront  aux  plans  et  coupes  montioiMés 
im  V»Hid%  préeédeni ,  un  mémoire  ciroonsCancié  Indi- 
^^mni  la  manière  dont  iis  entendent  procéder  à  l'oxploî- 
XatiOAi  la  4U$po6tli0O  générale  dea  travaux  4u'ii  se  pro 
posent  dlaxéGuter,  la  situation  def  troua  de  «opde,  pufto 
H  galaries  qu'ils  voudrottl  ouvrir,  par  rapport  auE  itaM- 
taiions ,  roules  et  chemina,  ils  fuurniropt  eu  outre  toué 
les  pl^DS et  coupés  néoessaîrea à  lUKiêlKgiMice  du  projet. 
iGes  plana  seront  dressés  de  la  ndéme  numMre  qne  leeM 
imnliûBfté)  an  Tartide  précédent. 

j4rt,  5.  Us  devropt,  avant  toqte  e:(p)o{(ation ,  faire  Iti 
déciaratfon  prescrite  par  l'article  51  d^  la  loi  du  24  avril 
1806  et  par  l-art.  B  de  la  loi  du  17  juin  iè4'd. 

jért.  8.  Les  concessiopnaires  sçfpqt  tcni^^,  pendant 
toute  la  durée  de  leur^  travaux,  d'entourer  d'une  clôtvifp 
leurs  puits  et  trou^  de  sonde.  , 

y^rt.  9.  Dans  le  cas  où  les  travaux pi^oj^iôs  par  le^çQA- 
cessionnaire^  devraiept  $'^^fîn4r^  aqil^  ^^  )iabHatious  ou 
des  édiOces ,  ces  travaux:  pe  ppqrroQl  être  e^u(c$  41u*^P 
vertu  d'une  autorisation  spéciale  du  préfet,  donné^  si|^ 
le  rapport  des  ingénieurs  des  naines,  apr^s  quç  le  cQpsfiil 
municipal  et  les  propriétaires  intéressés  aiiront  9té  ei|r 
tendus,  et  après  que  les  concessionnaire^  aprpnl  dooiip 
caution  de  payer  i'indeninité  e|:jgéQ  par  )  article  ii  iel^i 
loi  (|u  21  avril  }810.  Les  cpntcsljaUons  rela|ivf«  mi  ^  la 


5oa  DÉCftBTft  BT  AKBÉTÉS 

caution ,  soit  à  riodomnilé,  seront  portées  derant  les  tri- 
bunaux et  cours,  conformément  audit  article. 

L'aulorisalioff  d'exécuter  les  (ravaut  sera  refq^ée  par 
le  préfet,  s  il  est  reconnu  que  rexploilalion  peut  com- 
promettre  la  sûreté  du  sol,  celle  des  habitants  ou  la  con- 
servation des  édifices. 

jirL  14.  Les  concessionnaires  devront  extraire  au  mi- 
nimum et  annuellement  une  quantité  de  500.000  kilo* 
grammes  de  sel ,  pour  être  livrés  à  la  consommation  inté- 
rieure et  assujettis  à  Timpùt. 

Ils  devront  d*.ailleors  exploiter  de  manière  à  pourvoir 
aux  besoins  des  consommateurs  et  à  ne  compromettre  oi 
la  sûreté  publique,  ni  celle  des  ouvriers,  ni  la  oonserva- 
tion  de  la  mine.  Ils  se  conformeront,  à  cet  effet,  aux  in- 
ttructions  qui  leur  seront  adressées  par  l'administration 
et  par  les  ingénieurs  des  mines ,  d'après  les  observations 
auxquelles  la  visite  et  la  surveillance  des  mines  pourroot 
donner  lieu. 

jtrt.  17.  Dans  le  cas  où  Texploitation  du  sel  aurait  lien 
par  dissolution ,  les  concessionnaires  seront  tenus  d*exé- 
cutcr  tous  les  travaux  qui  seront  prescrits  par  le  préfet, 
sur  le  rapport  des  ingénieurs  des  mines ,  à  TefFet  de  dé- 
terminer la  situation  et  Tétendue  des  excavations  sout»- 
taines  produites  par  l'action  des  eaux. 

S'il  est  reconnu  que  ce  mode  d'exploitation  compromet 
la  sûreté  publique  ou  celle  des  habitants  de  la  surface,  il 

Jr  sera  pourvu  par  le  préfet ,  selon  ce  qui  est  prescrit  par 
'art.  50  de  la  loi  du  21  avril  1810. 

En  cas  de  péril  imminent,  le  préfet  pourra  ordonner, 
conformément  à  Fart.  4  du  décret  du  3  janvier  1813, 
que  son  arrêté  sera  provisoirement  exécuté. 

Si  le  concessionnaire  n'exécute  pas  les  Ira  vaux  prescrits, 
il  sera  procédé  d'ofRce,  et  à  ses  frais,  à  Texéculion  de  ces 
travaux ,  ainsi  q^'il  est  dit  aux  art.  4  et  5  de  1  ordonnance 
du  26  mars  1843. 

jirt.  23.  Les  concessionnaires  seront  tenus  de  souffrir 
toutes  les  ouvertures  qui  seraient  pratiquées  pour  l'ex- 
ploitation des  mines  de  hourlle  de  Gonhenans  et  des  mines 
de  houille  d'Athésans  par  les  concessionnaires  de  ces 
dernières  mines,  ou  même  le  passage,  etc.  [La  suite  comme 
d  J^art.  24  ci- dessus  du  cahier  des  charges  relatif  d  la  cos- 
cession  de  la  Croix-disPali6rks.) 

Jrt.  24.  Si  l'exploitation  des  gîtes  de  sel  gemme,  objet 


SDR  LIM    MI.NKS.  Soi 

de  la  présente  concession ,  fait  rcconnaitre  quils  s'ap- 
prochent des  gîtes  de  houille,  objet  des  concessions  houil- 
lères de  Goahenans  et  d*Alhêsans,  les  concef^sionnaires 
ne  pourront  exploiter  que  la  partie  de  ces  {.'lies  où  Tex- 
traction  sera  reconnue  n'offrir  aucun  inconvénient  pour 
les  mines  des  concessions  houillères  de  Gduhenans  et 
d'Âthésans,  situées  dans  le  v«)isinage  de  la  mine  de  sel 
gemme  des  Epoi>ses.  En  cas  de  conlostalion,  etc.  {La  suite 
comme  à  l'art  2)  ci-dessus  du  cahier  des  charges  de  la 
concesfiion  de  la  Groix-de-Palières). 

^r^  3t.  Les  concessionnaires  ne  pourront  établir  des 
usines  d''stinc(>s  à  Téiaboralion  du  S(*l  gemme  qu^après 
avoir  obtenu  une  permission  à  cet  effet,  dans  les  formes 
déterminées  par  les  art.  23  et  suivants  de  rordonnancé  du 
7  mars  1841. 


Arrêté  du  Président  du  conseil  chargé  du  pouuoir    ualne  à  fer 
exécutif,  en  date  du  3  août  18W  ,  qui  autorise  les    dt  Douiici. 
citoyens  Hamoir,   Serret  et  C"  à  ajoutera  leur 
usine  à  fer  de  Dousies  ,  commune  de  Miubeuob 
(Nord),   deux  hauts  -  fourneaux  marchant    au 
combustible  minéral. 

En  conséquence,  ladite  usine  comprendra  : 
Quatre  hauts-fourneaux  ; 
Dix  fours  à  puddler; 
Quatre  fours  de  chaufferie  ;   - 
Et  les  diverses  machines  de  compression  nécessaires 
au  travail  de  rétablissement. 

(  Extrait.  ) 

Art,  8.  Les  préposés  de  Tadministration  des  douanes 
pourront  exercer  dans  rétablissement  le  droit  de  visite, 
sans  éirc  tenus  de  se  faire  assister  d'un  officier  municipal. 


/arrêté  du  Président  du  conseil,  chargé  du  pouvoir    u«lneà  fer  de 
exécutif,  en  date  du  3  août  1848,  qui  autorise  /e  Trith  Si -Léger  . 
citoyen  Leclerq  :  i^à  main  tenir  en  acti^fité  quatre 

Tome  XIV.  1848.  34 


5o4  •  DÉCRET»   ET    ARRÊTÉS 

fours  àpuddler  ot  trois  fours  a  réchauffer ^  quHla 
établis  dans  son  usine  à  fer  située  commune  de 
TRiTH-SAïNT-LÊaER  (Nord),  et  2'  à  eonslruire  un 
nouveaufour  à  puddler  dans  la  même  usina. 

En  conséqaeoce ,  la  coosislaiice  de  rëtablissemeot  est 
fixée  ainsi  qu'il  suit  : 

!•  Huit  fours  à  puddler  j 

2*  Cinq  fours  à  réchaufTer } 

^  Et  les  machines  de  compression  et  d'étirâgô,  et  toi» 
les  accessoires  nécessaires  à  la  fabrication  du  far  et  de  b 
t61e. 

(  Extrait.  ) 

Art.  4.  Le  permissionnaire  ne  devra  faire  usage  dfttts 
son  usine  que  de  combustibles  minéraux. 

Art.  9.  Les  préposés  de  l'administration  des  douanes 
pourront  eteroer  dans  l'établissement  le  droit  de  TMÎt^ 
sa»  être  tenus  de  safaîre  assister  d'un  officier  mumapal. 


LiToIr  à  cbenl  A rrêtéduP résident  du  conseil ^  chargé  dupoUi^oireùcé- 

k  ?^Ch  ^\V*  ^'^^f'  ^^  ^^'^  ^"  ^  ^^"*  *  ^^  '  autorisant  les  citoyens 
Sslnl-Qamafnr  ^titpcre  et  fils  et  les  héritière  Dçplessis,  à  main- 
tenir en  activité  un  lavoir  à  cheval  et  un  lavoir  à 
bras  pour  la  préparation  du  minerûi  de  fer  ^  qu'ils 
possèdent  près  d'un  autre  l&vùit  à  bt^as  permis^ 
sionné  par  ordonnance  dti  22  fttaf^  1827,  An  lieu 
dit  LE  PRÉ-CHAMi?-RoT£n,  daHs  là  commune  de  La 
GhapelxiE-Saint-Quillain  (Raute-Sâône). 


Droilf  de  as-  Arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pouêfoir 
tSun^ircoto  emcuti/,endateduiaodti»h»,qm,^ùtla,d»HU 
trsDsporiéi  par  de  navigation  apercevoir  sm*  ta  hffuHie  et  le  coke 
le  caDAt  latéral  à  transportés  par  te  canal  latéral  à  la  Loire,  àpar- 
*  *^^'*^'  tir  du  21  août  184.8  jusqu'au  1-^  juillet  1849  (1). 

Le  Président  du  conseil,  chargé  du  pouvoir  exécutif^ 


Maara*^idkih> 


(1)0»  a  cbeitlié  par  eet  arrêté  à  étendra  te  défioiitlié  que  lea  hooflles 
«t  lea  cokes  de  la  Loire  peuvent  trouver,  aur  la  iMaae  Loire  et  aorles 


SUR    LES    MtïfAi.  565 

y«  la  loida  14  août  18â2,  relatftèà  là^OftsATutlionet  & 
rachèvement  de  pinsicurs  canaax  ; 

Yu  le  cahier  des  charges  anneïé  à  ladite  loi  ; 

Va  rordonnance  du  23  mars  1845,  qui  a  maintéila  sur 
divers  canaux,  et  notamment  sar  16  ôàilal  latéral  h  la 

rires  de  la  Seine  Jusqu'à  Paris.  Mais  poot  que  le  HitttUat  àltèftdu  lYA 
aussi  complet  que  possible,  Il  ne  suffisait  pas  d'avoir  le  concours  de  la 
compagnie  des  Quatre-Ganaiix ,  et  celui  du  ministre  des  finances,  en 
ee  qui  concerne  le  canal  latéral ,  il  fallait  aussi  faire  consentir  à  des 
réductions  de  péage  ou  des  abaissements  de  tarift  les  compagnies  des 
chemios  de  fer  de  Saiut-Eticnne  à  Andrezieut ,  d'AndrezleoJL  à  Roanne 
et  des  canaux  de  Roanne  à  Digoin ,  de  Briare  et  du  Lolng  ;  enfin  on 
devait  obtenir  des  exploitants  du  bassin  de  la  Loire  des  conditions 
■lodérées  de  vente,  en  retour  des  sacrifices  consentis  par  les  voles  de 
transport.  Ces  négociations,  heureusement  arrivées  à  terme,  ont  été 
confiées  à  la  commission  d'exploitation  des  mines  Ifistituée  près  du  mi- 
nistre des  travaux  publics. 

Leur  effet  sera ,  il  faut  Tcspérer,  d'assurer  du  travail  aux  i  à  S. 000 
ouvriers  que  les  extractions  du  basslA  de  là  Loire  emploient ,  et  de 
ranimer  aussi  le  travail  des  usines  et  Tindustrie  des  transports  sur  une 
distance  de  plus  de  500  kilomètres.  La  durée  du  nouveau  régime,  bien 
courte  pour  des  entreprises  commerciales ,  puisque  l'arrêté  en  fixe  le 
terme  au  1*'  Juillet  18A9,  sera  sans  aucun  doute  prorogée  au  delà  de 
ce  délai  :  toutes  les  compagnies,  si  ce  n'est  celle  Ù&  Quatre-Canaut , 
ODt  consenti  tout  d'abord  à  une  durée  plus  considérable.  Cette  der- 
nière compagnie  n'a  fixé  un  délai  si  court  que  dans  la  pensée  qn'U 
était  suffisant  pour  que  le  ministre  des  finances  revisât,  «de  concert 
avec  elle,  IVnsemble  de  ses  tarife,  ce  qu'elle  dcftnànde  aepols  lôfig- 
temps.  Méis  au  fond  elle  adhère  à  des  essais  prolongés  complets,  et 
même  à  un  état  permanent  qui ,  selon  le  sentiment  de  tous,  est  appelé 
à  concilier  les  divers  intérêts. 

La  question  des  houilles  sera,  en  définitive,  le  prèmiel'pàà  Vers  la- 
révision  générale  des  tarifs  des  canaux ,  révisloti  importante  pour  notre 
pfoduction  Intérieure,  pour  notre  consommation ,  et  à  laquelle  l(>s  deux 
départements  des  travaux  publics  et  des  fiuanccTî  ilrtnnpnt  en  oc  niomtnl 
une  attelitlïjti  spéciale. 

Nous  compléterons  ces  iDdications  en  transcrivanl  ci-apri'S  le  procès* 
>'erbaldc  la  séance  de  la  commission  d'exploitation  dè^  mines  du  1*7  juil- 
let 18A8 ,  dans  laquelle  les  compagnies  de  transport  et  les  exploîlanlà 
de  mines  se  sont ,  en  présence  de  la  commission ,  entendus  pour  là 
question  des  bouinès  et  des  cokes,  et  ont  fonfiuté  leurs  eonveniioûs  fé- 
clproqties. 

'     COHMISSIOlf  DE  l'eXPLOITATIOR  DES  HIIIBS* 

Procès-verbal  de  la  séance  du  27  ju^êet  18^8* 
Assistaient  à  cette  séance  : 


5o6  SiCRSTS    £T    AARKTB8 

Loire,  les  tarifs  de  navigation  réglés  par  des  ordonnances 
antérieures  ; 
Sur  le  rapport  du  ministre  des  finances, 

j4rL  1".  A  partir  du  21  août  coaraot ,  les  droits  de 


UM.  Combes,  inspecteur  général  des  mines,  j 

Thirria ,  inspecteur  général  des  mines ,  f     membres 

Salomon,  chef  de  la  division  des  mines,  /         de  ia 

Chatelus,  Ingénieur  des  mines,  I.  commlssleii. 

Debette,  ingénieur  des  mines,  secréuire,  I 

Calley  de  Saint-Paul,  administrateur  de  la  compagnie  des  mines 

de  la  Loire  ; 
Baude,  administrateur  de  la  compagnie  de  Firminy; 
J.  Hochet ,  administrateur  du  chemin  de  fer  de  Saint-Étlenne  à 

Andrézieux; 
Michelot,  directeur  du  chemin  de  fer  d' Andrézieux  à  Roanne-, 
Sautter,  mandataire  de  la  compagnie  du  canal  de  Roanne  k 

Digoin;  .    ^    «. 

Hillmacher,  directeur  et  représentant  de  la  compagnie  des  Quatre- 

Canaux; 
Sauvilie,    secrétaire  général  de  Padmlnistration  du  canal  de 

Briare  ; 
Rodler,  administrateur  du  canal  du  Lolng. 

La  séance  est  ouverte  à  dix  heures  du  matin. 

M.  Combes  rappelle  que  les  discussions  des  deux  précédentes  séan- 
ces, et  les  renseignements  qui  lour  ont  servi  de  base,  permettent  de 
résumer  et  de  préciser  aujourd'hui  iessacrlfices  auxquels  peut  consentir 
chacune  des*  parties  Intéressées  à  ce  que  les  houilles  de  la  Loire  vien- 
nent remplacer,  sur  les  marchés  de  la  Seine  et  de  la  Basse-Loire,  nne 
partie  des  houilles  et  des  cokes  belges  et  anglais  qui  y  sont  con- 
sommés. 

Le*  procès-verbal  de  la  séance  contenant  le  détail  des  conditions  aoir 
quelles  souscrivent  les  diverses  compagnies  sera  soumis,  dans  une 
prochaine  réunion,  à  la  signature  de  leurs  représentante ,  et  sera  mis 
sous  les  yeux  de  M.  le  ministre  des  Qnances  pour  motiver  les  réduc- 
tions des  tarifs  sur  le  canal  latéral,  auxquelles  il  a  promis  son  consen- 
tement. 

M.  le  directeur  de  la  compagnie  des  Quatre-Canaux  explique  que  la 
compagnie  a  accédé  à  la  proposition  première  de  M.  le  ministre  des 
finances,  dans  Tespolr  d'obtenir  prochainement  une  révision  à  i'amiabla 
de  l'ensemble  de  ses  tarifs,  et  consenti  à  réduire  ses  tarifs  Jtt!iqa*an 
90  Juin  1849,  décime  non  compris,  sur  le  canal  latéral  «  par  tonnent 
par  kilomètre  : 

Pour  les  houilles  de  tonte  provenance,  à 0,010 

Pour  les  cokes        id.  id.  à 0,015 

Mais  que,  consultén  lor  la  nouvelle  proposition  de  la  comminlon  de 


SDK    LES    MINES.  5o7 

iiavîgalion  imposés  sar  la  houille  et  le  coke ,  transportés 
par  le  canal  latéral  à  la  Loire,  de  Digoin  à  Briare,  seront 
réduits,  savoir  : 
La  houille,  à  dix  centimes    1    par  tonne  et  par  my« 
Le  coke,  à  quinze  centimes  j    •l'iamètre. 


réduire  le  tarif  des  cokes  au  même  taux  que  celui  des  bouilles,  elle  a 
répondu,  le  26  courant,  à  M.  le  ministre  des  flnances,  qu'elle  croirait 
manquer  à  tous  ses  devoirs  si  elle  accédait  à  cette  demande. 

M.  Hillmachcr  ajoute  que  le  consentement  de  la  compagnie  desQuatre- 
Canaux  est  consigné  dans  sa  lettre  à  M.  le  ministre  des  finances. 

Il  insiste  de  nouveau  sur  les  motifs  qui  doivent ,-  suivant  lui,  faire 
ordonner  la  suppression  du  décime  ajouté  aux  tarifs  du  canal  latéraL 
Les  receltes  qui  proviennent  de  ce  supplément  de  tarif  n'entrent  point 
dans  les  comptes  fournis  par  l'État  à  la  compagnie  des  Quatre  Canaux 
en  exécution  de  l'art.  7  de  l'acte  de  concession ,  et  cependant  ils  sont 
un  produit  du  canal.  Tel  qu'il  est  aujourd'hui  perçu,  ce  décime  est  un 
véritable  impôt  illégal  d'après  la  loi  des  finances  du  28  avril  1816  et 
Tart.  13  de  l'acte  de  concession,  qui  disent  que  le  canal  et  ses  dépen- 
dances ne  seront  soumis  à  aucun  impôt. 

MM.  les  représentants  des  autres  compagnies  se  réunissent  pour 
prier  la  commission  de  vouloir  bien  insister  auprès  de  M.  le  ministre 
des  finances  pour  obtenir  l'assimilation  du  coke  à  la  houille  dans  les 
tarifs  du  canal  latéral.  Ils  insistent  également  auprès  de  la  comnls- 
sioD  pour  qu'elle  provoque  une  révision  complète  de  ^ensemble  des 
tarifs  sur  le  canal  latéral ,  et  pour  qu'elle  appelle  l'attention  de  MM.  les 
ministres  des  travaux  publics  et  des  finances  : 

1*  Sur  l'état  du  canal  et  en  'particulier  sur  le  passage  en  Loire, 
qui  nécessite  des  frais  de  traction  considérables  et  cause  de  fréquents 
sinistres  ; 

T*  Sur  ilnégalité  du  tirant  d*eau  dans  les  biefs ,  et  sur  rallmenta- 
tion  insuffisante  du  bief  de  jonction  du  canal  latéral  avec  le  canal  de 
Briare; 

3*  Sur  les  chômages  trop  longs  du  canal  latéral  et  du  canal  du 
Centre.  En  1847,  ce  dernier  a  chômé  sept  mois  et  demi ,  et  l'on  ne 
peut  Jamais  compter  sur  l'époque  annoncée  par  les  affiches  pour  rou-> 
verture  de  la  navigation  ; 

6»  Sur  l'application  immédiate  de  la  loi  du  0  juillet  1830  à  la  ta- 
rification du  canal  du  Centre. 

M.  le  mandataire  de  la  compagnie  du  canal  'de  Digoln  annonce 
qu'il  est  prêt  à  ne  chômer  que  six  semaines  tous  les  trois  ans ,  si 
les  autres  canaux  veulent  s'entendre  avec  lui ,  ce  qui  serait  d'un  im- 
mense avantage  pour  la  régularité  des  transports. 

M.  le  représentant  de  la  compagnie  du  chemin  de  fer  de  Salnt- 
Étienne  à  Andrésieux  dit  qu'il  faut  faire  immédiatement  quelque 
chose  pour  les  cokes;  que  M.  Polonceau,  qui  s'est  chargé,  à  l'entre* 
prise,  de  la  traction  sur  les  chemins  de  fer  d^Orléans  et  du  Centre, 


5o8  DÉCRETS   ET    AHRÂTÉS 

jéfi.  %  Cette  réductioQ  n'aura  d'effet  que  joflqa'au 
i""  juillet  184.9. 

j4rL  3.  *Le  ministre  des  finances  est  chargé  de  Fexé- 
eiilloo  du  présent  arrélé,  qui  sera  inséré  nu  Bulletin 
des  lois.  ^ 

"  '         ■  m 

cherche  en  ce  moment  à  reconnaître  s'il  ne  trouvera  pas  son  aTan- 
tage  à  établir  d'ici  à  quelques  mois  des  fours  à  coke ,  au  guettin ,  sar 
le  prolongement  du  chemin  de  fer  du  Centre,  pour  alimenter  la  ligne 
entière ,  ee  qui  constituerait  pour  l'État  et  pour  les  compagnies  ici 
présentes  une  perte  de  transports  trës-notabie  ;  qu'il  est  indispen- 
fable  de  faire  avorter  ce  projet  avant  sa  mise  à  exécution,  en  abais- 
sant snlllsamment  le  transport  du  coke  jusqu'aux  stations  du  chemin 
ie  fer. 

M.  le  représentant  de  la  compagnie  des  mines  de  la  Loire  dit  que 
1»  débouché  du  coke  peut  être  regardé  comme  assuré,  avec  des  ré- 
dactions de  tarifs  convenables ,  pour  le  service  des  ciiemins  de  fer  du 
Centre,  d*Orléans,  de  Uontereau  à  Troyes,  de  Paris  à  Lyon;  mai$ 
qu'on  ne  saurait  déduire  des  chiffres  avancés  dans  la  précédente 
séance  qu'il  soit  impossible  de  placer  des  charbons  à  gaz  sur  le 
marché  de  Paris,  surtout  si  Ton  a  égard  à  leur  qualité  supérieure. 
Jaaqa*lcl  les  essais  faits  à  cet  égard  n'ont  pu  être  considérés  comme 
esiab  sérieux ,  parce  que  rapprovisionnement  n'était  pas  assuré  ; 
Il  pense  qu'une  réduction  de  tarif  pour  phisteurs  années ,  cinq 
par  exemple,  donnerait  des  résultats  positifs. 

M.  Snutter  annonce  que  les  frais  de  marine  de  Roanne  &  Paris  ne 
s'élèveraient  guère  qu'à  7  fr.  90  c,  et  qulls  descendraient  même  à 
S IK  SS  0.  avec  une  tarifleation  convenable  et  une  compagnie  (ie  trans- 
ports bien  organisée;  11  feit  connaître  qu'il  y  en  a  actuellement  une 
qui  tend  à  se  former. 

M.  Gombes  prie  MM.  les  représentants  des  compagnies  dq  formuler 
leurs  propositions. 

M.  le  représentant  de  la  compagnie  des  mines  de  la  Loire  pretid 
l^gsgement  de  ne  pas  élever  les  prix  de  la  houille  fine  forge  de  toutes 
qualités  au-dessus  des  prix  de  vente  du  mots  de  mars  dernier,  pen- 
dant le  délai  d'un  an  et  pour  toutes  les  quantités  qui  s'engageront 
dans  le  canal  de  Briare  ;  il  fait  connaître  en  détail,  à  titre  de  renseigne- 
ments, le  tarif  de  ces  prix. 

Prix  4ft  Iq,  (om^e  ds  k(mll(^  fim  forft^  de  la  Lowt  twéne  tuf  ie 
chemin  dâ  fsr  ds  Samt'^Uenn^  à  And,TMm9  et  chargés  dtuMt 

Cr. 
Côte  TbiolUère .  .  •      8,50 

Chaney.  « , 11,00 

TmiiU    i  ^^^^  Achille ,  .  •  .    12»Q0 

*^^    f      —    ^rl»  de  lin i^,OQ 


SDR  LIS  mifss.  5o^ 

jMrrélè  du  Président  du  conseil^  chargé  du  fouvoir    Mfam  et  fer 
easécutif,  en  date  du  4  août  1848,  qui  accorde  OM    ^*  CtanlUe. 
citoyen  Jaoquea  Jas    la  concession  de  mines  dn 
Jhr  situées  dans  la  commune  de  SAiHT-MAMifcf 
arrondissement  de  la  Tour-dv-Pin  (Isère)* 

(Ëi(  trait.)  •  ^ 

jirt.  %  Cette  concession ,  qui  prendra  le  nom  de  con- 
çeeùon  de  Chanilk,  est  limitée,  conformément  au  plan 
annexé  au  présent  arrêté,  ainsi  qu'il  suit,  savoir  : 

.é4»  He/rdrEsi ,  à  partir  du  puits  de  Cbanguien ,  point  A 
ia  pian,  Qa^  une  ligoe  drc4(e  dirigée  sur  le  c)oclier  d9 

»»  .  ■  I  -  I  ,1  ■!    I 


lS,da 

OraDgttle  {  Baute-VlUe ■«'a. 11,M 

Haute-ViliB  n«S. S,5a 

Soleil r.  ^  . 12,0(1 

Monte» , 8,50 

Terré  noire  (5*  couche) •  •  .  •     8,5a 

Beeubmn. • (>,oa 

néons ia»«a 

Bérard  (5«  couche) 11,09 

Montsalson. 10>00 

Les  Platlères 11,50 

U  s'engage  en  outre  à  liyrer  au  maximum  le  coke  et  la  houille  à 
gai  qui  s'eng^ieraient^  «tans  M  délai  de  cin<|  aoa»  dans  W  caaal  de 
Briara»  savoir» 

Le  cohe  à.  • 39  fr.  la  toanch^ 

La  houille  h  gas  à «  •    10  — 

NBdos  sur  le  chemin  de  fer  do  Saint-ÉUenaa  à  AndréaieuSi 

M.  le  réprésentant  des  houiUèffca  de  F irmiay  accMe  aux  mêmes 
eooditioos  et  déclare  sfengager  à  ne  pas  augmenter,  pendant  un  aa» 
les  prix  actuels  des  houilles  de  forge  que  la  compagnie  li?rera  à  des- 
ttoatioit  du  canal  de  firlare. 

H»  }»  représentant  de  la  compagnie  du  chemin  de  fer  de  Sa&a^ 
Êtienas  à  Aadréalenx  déclare  consentir  à  réduire ,  pendant  un  w»  »  son 
tarif  aetaol,  qui  est  deat,id5  à  0^,115  par  tonne  et  par  kilomètre,  pour 
ks  cokes  et  les  houttles  à  gas  qui  s'engageront  dans  le  canal  de  Brûre  i 
soit  pour  la  perceptioa  sur  une  dtstancede  ik  kilomètres.  •  .    lf«ai 

m  Ueu  de ; 1 ,88 

il.  le  représentant  de  la  compagnie  du  chemin  de  fer  d'Andrésleux 
à  Boaaae  déclare  consentir  à  réduire  pendant  un  an  son  tarif  ao- 
Uiel ,  qnl  est  de  0^1004  à  0^0i)8  pour  les  cokes  0t«O<;OOO  pour  les 
houilles  à  gis  qui  s'engageront  dans  le  canal  de  Brlass;  soit  pom 


5 10  DECRCTà    ET    ARKETiîa 

• 

Saint-Marcel  et  prolongée  jusqu'à  sa  rencontre,  au  point 
M.  avec  une  autre  li^ne  droite  menéo  de  la  maison  de  Panl 
Perrin,  située  au  hameau  du  Pardier,  à  la  maison  de 
Louis  Millon,  siiuéc  au  hameau  do  Griot  ; 
jiu  Sud-Est  et  au  Sud ,  à  partir  du  point  M ,  par  la  ligne 

la  perception,%iri]ne  distance  de  68  kilomètres,  pour  les  cokes.    6^67 

Pour  la  houille  à  gaz 6,12 

ou  par  wagon  chargé  de  3.300  kilogrammes  et  pour  le  trajet  total 
d'Andrézieux  à  Roanne,  de  20  fr.  pour  la  houille  et  de  22  fr.  pour 
le  coke. 

En  outre  lesdits  chemins  de  fer  feront  de  gré  à  gré,  avec  les  ex- 
ploitants dç  houille,  des  réductions  analogues  sur  les  fournitures  en 
basse  Loire  et  en  dehors  du  marché  actuel. 

M.  Sautter  prend  au  nom  de  la  compagnie  du  canal  de.  Roanne  i 
Digoin ,  dont  kl  est  le  mandataire ,  l'engagement  de  réduire  pendant 
un  an,  à  0^015  par  tonne  et  par  kilomètre,  le  tarifa  la  descente,  sur 
toutes  espèces  de  houilles  et  de  cokes  qui  suivront  ensuite  le  caoal 
latéral  ou  la  Loire  au-dessous  de  DigOln. 

M.  le  représentant  du  cnnal  de  Briare  prend  rengagement  de  ré- 
duire, pendant  un  an,  ses  tarifs  sur  le  coke*  de  toutes  provenaoces  et 
sur  la  houille  à  gaz  provenant  de  Saint-ÊUenne,  à  0^,015  par  tonne 
et  par  kilomètre,  au  lieu  de  0^018  qui  est  le  tarif  actuel  pour  la  bouiUe, 
et  de  0^010  pour  le  coke;  soit  pour  la  perception  sur  une  distance  de 

56  kilomètres 0^8i 

au  lieu  de  :  pour  la  houille 1 .00 

—         pour  le  coke 1 ,12 

M.  le  représentant  du  canal  du  Lolhg  prend  l'engagement  de  ré- 
duire, pendant  un  an,  son  tarif  sur  la  houille  pour  usines  à  gaz  ve- 
nant de  Saint-Éilenne ,  et  sur  le  coke  de  toutes  provenances,  à  0^.015 
par  tonne  et  par  kilomètre,  au  lieu  du  tarif  actuel  qui  est  de  0^020 
pour  la  houille  et  0^030  pour  le  coke;  soit  pour  la  perception  sur 

une  distance  tôt.  le  de  57  kilomètres * .  .    (K,86 

an  lieu  do  péage  actuel  qui  est  :  pour  le  coke ,  de l  ,71 

—  pour  la  houille,  de l,li 

Les  conditions  de  tous  les  engagements  qui  précèdent  sont  subor- 
données à  la  réduction  du  tarif  du  canal  latéral  à  0^,010  pour  toutes 
les  houilles  et  à  0'  015  pour  les  cokes  par  tonne  et  par  kilomètre. 

Les  représentants  des  compagnies  propriétaires  de  toutes  les  voies 
de  transport  énumérées  ci-des<<us  expriment  le  voeu  que  le  coke  soit 
assimilé  à  la  houille  pour  les  tarifs  à  percevoir  sur  le  canal  latéral: 
ils  déclarent  que  leurs  rompagnies  sont  disposées  à  prolonger,  pour 
plusieurs  années,  les  réductions  actuellement  consenties  pour  un  an. 
si  cette  assinuilatlon  lîtait  faite  et  le  tarif  induit  à  un  centime  par 
tonne  et  par  (cilbiSèlre,  pour  la  houille  et  le  coke,  sur  le  canal  la- 
téral A  la  Loirr. 


k>ijh  Ltt>  Minriss.  Di  1 

droite  allant  de  ce  point  à  la  maison  de  Paul  Perrin,  au 
Pardier,  point  D  du  pian,  et  par  une  autre  ligne  droite 
allant  de  ce  point  D  au  point  E  où  le  chemin  du  port  de 
nie  à  Corfaff'ssieu  rencontre  le  chemin  du  port  de  File  à 
Saint-Marcel  ; 

A  VOueH^  à  partir  du  point  E,  par  la  limite  séparatîve 
des  territoires  de  Saint-Marcel  et  de  Fronionas.  jusqu'au 
puits  de  Changuien ,  point  de  départ ,  ladite  limite  étant  en 
partie  commune  à  la  concession  de  Ghanille  et  à  la  con- 
cession de  Corbessieu  instituée  parTordonuance  du  29  dé- 
cembre 1845  j 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  superGcielle 
de  quatre  kilomètres  carré;,  un  hectare. 

Art.  5.  L(*s  droitsattribués  aux  propriétaires  de  la  sur- 
face, par  les  articles  6  et  42  de  la  loi  du  21  avril  1810  , 
sur  le  produit  d«  s  mines  concédées, sont  réglés:  1"  à  une 
rente  annuelle decinq  centimes  par  hectare,  applicable  à 
tous  les  tiTrains  compris  dans  la  concession;  ^  à  une  re- 
devance de  vin^t-dnq  centimes  par  mètre  cube  de  mine- 
rai extrait,  payable  aux  propriétaires  sur  les  terrains 
desquels  Texploitaiion  aura  lieu. 

Ces  dispositions  seront  applicables  nonobstant  les  sti- 
pulations contraires  qui  pourraient  résulter  de  conven- 
tions^antérieuros  entre  le  concesbionnaire  et  les  proprié- 
taires de  la  surface. 

Cahier  des  charges  de  la  concession  des  mines  de  fer 

de  Chanillb. 

(Extrait.) 

Art.  2.  Pour  préparer  Texploitation  de  la  couche  de 
minerai  connue  dans  la  concession  et  qui  a  déjà  été  Tob- 
jet  de  travaux  de  recherches ,  le  concessionnaire  ouvrira 
au  Mord-Nosd-Est  de  ces  travaux  un  puits  qui  atteindra 
le  gite  au  point  le  plus  bas  possible  et  servira  à  la  fois 
à  la  sortie  du  minerai  et  à  Tépuisement  de  l'eau  au  moyen 
d'une  machine  placée  à  sou  orifice.  Ce  puits  sera  solide- 
ment b^isé  partout  où  il  en  sera  besoin.  Son  emplace- 
ment ,  ainsi  que  ses  dimensions  en  largeur  et.hantcor , 
seront  fixés  par  le  préfet,  sur  le  rapport  des  ingénieurs 
des  mines,  le  concessionnaire  ayant  été  entendu. 

Art.  19.  En  exécution  de  Tarticle  70  de  la  loi  du  2i 


5l3  DteRBTS   ET   ARRÊTÉS 

# 

Rf  ril  1810,  le  conoessioDiiaire  foaniira  aax  deux  hauts- 
SnvReaipi  de  Pont-lf  Evéqae ,  qui  s'approYÎsionnaieDtsiir 
tes  gtles  GOiDfris  dans  k  conoession,  la  quantité  de  w&a^ 
taia  Réoessaire  à  TaHaMotation  de  ce»  hanfs-tbiumeaiii  ^ 
an  prix  qui  sera  fixé  par  l'administration. 

jârL  80.  Lorsque  l'approvisionnenienl  de  Tnaine  aon 
été  assoré,  le  concessioRnaire  sera  tenu  de  foamir,  aa- 
iRnl  que  ses  exploitations  le  permettront,  à  la  consomiiMh 
tioD  des  usines  établies  on  à  établir  dans  k  Toisinage  aTee 
«atorisalioR  légale.  Le  prix  des  minerais  sera  ak^s  fiié 
de  gré  à  gré  ou  à  dire  d'experts ,  ainsi  qu'il  est  indîqoé  ea 
Fartiele  M  de  la  loi  dn  21  aTril  1810  pour  les  exploita- 
tions de  minières  de  fer. 

Afê.  31.  En  cas  de  coolestatioR  entre  plusiears  maftrei 
de  forges,  relativefRent  à  leur  approvM)nnrâienteB mi- 
nerai ,  il  sera  statué  par  le  jM^fèt ,  conftnrmément  à  Far- 
ticle  64  de  la  Biéiiie  toi. 


Minet  de  fer  Arfêté  du  Président  du  conseil,  êliargé  du  powmr 
de  Pierre  PUle.      exécuêif,  en  date  du  9  nfiAt  I18M,  oui  accorde  a  la 

eompagnie  du  haut^-Jburneau  de  AioupiRotrx,  re-* 
présentée  par  le  citoyen  Dumas,  directeur-gérant^ 
et  le  citoyen  Alphonse  Ribot,  la  concession  de 
mines  de  fer  situées  dans  la  commune  de  Ywusi 
arrondissement  de  Greroblr  (Isère). 

(  Extrait.  ) 

*  j^t,  9.  Cette  ooneessioii,  qui  preodra  le  nom  de  eomeh 
$êên  d»  Pitrre^PkHe^  est  limitée,  conformément  au ptas 
annexé  au  présent  arrêté,  ainsi  quil  suit ,  saToir  ? 

Au  Nord  0t  â  FJSh  ,  par  le  chemin  de  YMlle  k  Méat- 
seau  depuis  sa  ionelion,  au  point  E,  a^ecle  efiemkidn  Mas 
aux  Corniers,  jusqn^à  Kangle  Sud-Ouest ,  point  A ,  du  pré 
appartenant  au  sieur  Pierre  Eymos,  et,  àpartir  deeeian^, 
par  une  ligne  droite ,  longue  de  306  métrés ,  joignant  le 
point  B  du  bois  communal  qui  sert  de  limite  à  la  com- 
mune de  Séchilienne; 

j4u  Sud^Esi,  par  enelignedroite^  longue  de  015  métrés^ 
^tmldupointBei-dessasdéslgnéet  jdgnantl'anglesQdG 


8I^R    ils   llXVI^f^      .  5l3 

da  bois  communal  9itoé^  entre  te  Grand-Combe  et  le  che- 
min de  MoDtseauà  la  Fcytonlaî 

j4u  Sud- Ouest,  par  une  ligne  droite  menée  dudit  angle 
G  à  l'angle  Sud-Est  D  de  1»  maisi^  du  sieur  Bernard  Ber-- 
thet  sur  le  chemin  du  Mas  aux  Gorniers;  * 

jéu  ^ord- Ouest  ^mr  le  chemin  du  Mas  aux  Gorniers,  à 
partir  de  l'angle  Sud-£st  D  de  ladite  maison  du  sieur 
Bernard  Berthet,  jusqu'à  la  jonction  £  ayec  le  chemin  4e 
Yizille  à  Montseau ,  point  de  départ  ; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  superClctelIe  dô 
soixante-quatorze  hectares. 

u4rf.  5.  Les  droits  attribués  aux  ))ropriétairQS  de  la 
surface,  par  les  articles  6  et  42  de  la  loi  du  21  avril  1810, 
sur  le  produit  des  mines  concédées ,  sont  réglés  à  une  ré- 
tribution annuelle  de  cinq  centimes  par  hectare. 

Ces  dispositions  seront  applicables  nonobstant  les  stipu- 
lations contraires  qui  pourraient  résulter  de  conventions 
antérieures  entre  les  concessionnaires  et  les  propriétaires 
de  la  surface. 

Cahier  des  charges  de  la  concession  des  mines  de  fér 

de  PlERRB-PuiTË. 

(  Extrait.) 

Art,  2.  Pour  continuer  l'exploitation  des  gîtes  connus 
sous  les  noms  de  Sainte^ Julie  et  de  Grande  Fosse,  les  con- 
cessionnaires ouvriront  deux  nouvelles  galeries  pour  ser- 
vir à  l'extraction  du  minerai  et  donner  une  seconde  issue 
aux  ouvriers  en  cas  d'accidents.  Ces  galeries*  seront  boi- 
sées suivant  les  règles  de  Fart,  partout  où  il  sera  besoin  ^ 
et  menées  avec  la  pente  uniquement  nécessaire  pour  Té- 
coulement  de  l'eau.  Leur  emplacement,  leur  direction, 
ainsi  qye  leurs  dimensions  en  largeur  et  hauteur,  seronf 
fixés  par  le  préfet,  sur  le  rapport  des  ingénieurs  des  mines,, 
les  concessionnaires  ayant  été  entendus. 


Arrêté  du  Président  du  conseil;  chargé  du  pouvoir  Minet  ds  fér 
exécutifs  en  datedu  9  août  1848,  qui  accorde  auùc    de  RoiBtln* 
citoyens  Labbé  frères  et  Jeun-Pierre   Lxgqiidbe  la 
çQncmswn  de  mines  de  fer  politique  en  oQuch^f, 


5l4  9ÉC1UiTS   BT   AKRÉTBS 

situées  dans  la  commune  de  Coshes,  arrondisse^ 
ment  de  Briey  (Moselle). 

(Extrait.) 

Art,  2.  Cette  concession,  qui  prendra  le  nom  de  oon- 
cession  de  Romain^  est  limitée,  conformément  au  plan  an- 
nexé au  présent  arrêté,  ainsi  qu'il  suit ,  savoir  : 

jéu  Nord,  par  la  rive  gauche  du  ruisseau  de  Coulmj,  à 

{artir  du  point  B  où  il  traverse  le  chemin  de  Goulmy  à 
^ie<1mont  dans  le  grand-duché  de  Luxembourg,  josqa*an 
point  M  où  il  reçoit  le  ruisseau  Bitué  entre  le  bois  la  Dame 
et  |p  bois  de  la  Côte-de- Vaux  ; 

jé  r  Ouest  j  par  ledit  ruisseau,  à  partir  dudit  point  M 
jusqu'à  sa  source^  puis  par  la  lisière  du  bois  la  I)ame  et 
par  le  chemin  qui  le  limite  à  VOuest  jusqu'au  point  N  où 
ce  chemin  rencontre  celui  de  Gosnes  à  Romain  ; 

Au  Sud.,  par  ledit  chemin  de  G>snes  à  Romain,  à  partir 
dudit  point  N,  puis  parle  chemin  de  Romain  au  bel  arbre 
à  la  Colombe  jusqu'au  point  L  où  il  se  réunit  au  chemin  de 
Longwy  à  Coulmy  ; 

A  VEsl^  eufin ,  par  ledit  chemin  de  Longwy  à  Coolmy, 
à  partir  dudit  point  L  jusqu'à  sa  rencontre  avec  le  chemin 
de  Coulmy  à  Piedmont ,  en  B,  point  de  départ; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  super Bdelle de 
un  kil»mèlrc  carré,  quarante  hectares. 

Art.  5.  Les  droits  attribués  aux  propriétaires  de  la  sur- 
face, parles  articles  6  et  42  de  la  loi  du  21  avril  1810,  sur 
le  produit  des  mines  concédées ,  sont  réglés  à  une  rente 
annuelle  de  10  centimes  par  bectai'fe  de  terrain  compris 
dans  la  concession. 

Ces  dispositions  seront  'applicables  nonobstant  les  sti- 
pulations  contraires  qui  pourraient  résulter  de  conven- 
tions antérieures  entre  les  concessionnaires  et  les  proprié- 
taires de  la  surface. 

• 
Cahier  des  charges  de  la  concession  des  mines  de  fer 

de  RoMAm. 

(  Extrait. } 

Art.  8.  Dans  le  cas  où  les  travaux  projetés  par  les 
ooncessionnaires  devraient  s'étendre  sous  des  habitations 


MJH    LES    MINES, 


5l5 


OU  des  édiBces,  ces  travaax  ne  pourront  être  exécutés 
qu'en  vertu  d'une  autorisation  spéciale  du  préfet,  donnée 
sur  le  rapport  des  ingénieurs  des  mines,  après  que  le  con- 
seil munît  ipal  et  les  propriétaires  intéressés  auront  été 
entendus,  et  après  que  les  concessionnaires  auront  donné 
caution  de  payer  Tindemnité  exigée  par  larticle  15  de  la 
loi  du  21  avril  1810.  Les  contestations  relatives  soit  à  la 
caution ,  soit  à  Tindemnité,  seront  portées  devant  les  tri- 
bunaux et  cours,  conformément  audit  article. 

L'autorisation  d'exécuter  les  travaux  sera  refusée  par 
le  préfet ,  s'il  est  reconnu  que  Texploitation  peut  com- 
promettre la  sûreté  du  sol ,  celle  des  habitants  ou  la  con- 
servation des  édifices. 

^rt.  9.  Les  concessionnaires  ne  pourront  pratiquer 
aucune  ouverture  dans  dçs  bois  communaux,  avant  qu'il 
ait  été  dressé  contradictoirement  procès-verbal  de  Tétat 
des  lieux  par  les  agents  de  ^admini^tration  des  forêts, 
aGn  que  Ton  puisse  constater,  au  bout  d'un  an ,  et  suc- 
cessivement chaque  anuée,  les  indemnités  qui  seront 
dues. 

Les  déblais  extraits  de  ces  travaux  seront  déposés  aussi 
près  qu'il  sera  possible  de  1  entrée  des  mines,  dans  les  en- 
droits L'S  moins  dommageables,  lesquels  seront  désignés 
par  le  préfet,  sur  la  proposition  des  agents  forestiers  lo- 
caux ,  les  concessionnaires  et  l'ingénieur  des  mines  ayant 
été  entendus. 

jiri.  10.  Les  concessionnaires  seront  civilement  res* 
pensables  des  dégâts  commis  dans  la  forél  par  leurs  ou- 
vriers ou  par  leurs  bestiaux ,  dans  la  dislance  fixée  par 
l'art.  31  du  code  forestier. 

j4rt.  11.  Lorsque  les  concessionnaires  abandonneront 
une  ouverture  de  mine,  ils  pourroi^t  éh  c  tenus  de  la  faire 
combler  en  nivelant  le  terrain,  et  de  faire  repeupler  ce 
terrain  en  essence  de  bois  convenable  au  sol.  Cette  dispo- 
sition sera  ordonnée,  s'il  y  a  lieu,  par  un  arrêté  du  pré- 
fet, sur  le  rapport  des  agents  de  1  administration  fores- 
tière et  de  ringé.  lieur  des  mines,  les  concessionnaires  ayant 
été  entendus,  et  sauf  recours  devant  le  ministre  des  tra- 
vaux publics. 

Aru  19.  Les  conct'ssionnaires  seront  tenus  de  fournir, 
autant  que  leur  exploitation  le  permettra,  à^  la  consom- 
mation des  usines  établies  ou  à  établir  dans* le  voisinage 
avec  autorisation  légale.  Le  prix  des  minerais  sera  alors 


5l6  DÉCRETS    ET   AR^lÊTiS 

fixé  de  ^é  à  g^ré  ou  à  dire  d'experts ,  ainsi  qa'il  est  indi- 
qué en  l'art.  65  de  la  loi  du  21  avril  1810  pour  les  ex- 
ploitations de  minières  de  fer. 

^rt.  20.  £n  cas  de  contestation  entre  plusieurs  maîtres 
de  forges,  relativement  à  leur  approvisionncuieot  en  mi- 
nerai, il  sera  statué  par  le  préfet,  conformément  à  l'art.  €4 
de  la  même  loi. 


H9!aX''Umihe9a^  jérrêté  da  Président  du  conseil ,  chargé  du  pouvoir 
commime  deU-      exécutif,  en  date  du  9  août  1848,  qui  autorise  les 

citoyens  Tessier.  Damas  et  Maisonwobe  à  établir 
un  haut-fourneau  au  charbon  de  bois^  sur  le  mis- 
seau  dit  la  Oraste-du-Pont-des-Tables,  commune 
de  Lacanau  (Gironde). 


Usine  à  fer    Arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pouvoir 
deGerey.  exécutif  en  date  du  9  août  184-8,  qui  autorise  les 

citoyens  Labbé  et  Legendre  à  ajouter  un  second 
haut-fourneau  au  charbon  de  bois  à  leur  usine  à 
fer  de  Gorgt^  commune  de  Cosnes  (Moselle)»  ledà 
haut-fourneau  situé  près  de  celui  qui  a  été  auto- 
risé par  l'ordonnance  du  18  février  1836. 

La  consistance  de  l'usine  de  Gorcy  est  déCnitivemeat 
fixée  ainsi  qu'il  suit: 

1^  Deux  hauts-fourneaux  au  charbon  de  bois; 

â**  Un  bocard  à  huit  pilons  pour  le  bocardage  des 
crasses  et  lail'ier&  j 

3^  Trois  feux  d'affinerie  au  charbon  de  bois  ; 

4°  lin  four  à  rcn  orbèrc  de  chaufferie  ; 

ô*"  Et  les  machines  soufllantob  et  de  cooipn  ssion  né- 
cessaires à  la  fabrfcation  de  la  fonte  et  du  fer. 

(Extrait.) 

Art.  9.  Les  employés  des  douanes  auront  le  droit  de 
recensement  dans  l'usine  et-  pourront  rexercor  sans  être 
tenus  de  se  faire  assister  par  un  officier  municipal 


SUR   LES   MtlIBS.  %î^ 

ArrHé  du  Président  du  ûonseil ,  charigé  du  p9moir    Uiloe  i  fer, 
éseéctttif^  en  date  du  0  août  18M,  qui  autoriâè  fc^^Jjg^''*"*' 
citoyens  MA«Ttif  et  GohWzt  à  construire  au  Ueu 
dit  LoRETTE,  commune  de  SAiNT-GENis-TE^life^NoiRE 
(Loire),  une  usine  pour  oui^rer  le  fer  et  traiter  les 
riblons. 

Celle  usinô  sera  <x>inpo8ée  de  deux  fbon  à  réveiiière 
de  GhaufiTerie  et  des  appareib  de  compressioà  néoeisures 
à  rétirage  da  fer. 


•yr* 


Arrêté  du  Président  du  conseil  chargé  du  pôïM>ir  UiIim  à  fer  de 
exécutif  en  date  du  9  août  1848,  qui  autorise  la  ^'"^'""«••«n- 
société  anonyme  propriétaire  des  usines  de  Graf- 
fenstasen^  situées  sur  la  rivière  c^Iu.,  commune 
i/'tiXKiRGH  (Bas-ftbiii),  à  maintenir  en  activité  les 
deux  foyers  de  chaufferie  et  le  martinet  à  deux 
flèches  servant  à  Vajffina^e  du  gros  fer  et  à  lafa- 
brication  du  fer  de  riblons,  qu'elle  a  établis  dans 

tmdius  usinés^ 

{ Extrait.  ) 

Art.  8.  Il  sera  tena  aa  bureau  été  dooaaes  de  Stns- 
bourg  un  compte  ouvert,  sur  leqetl  seroni  |Mwsca  M 
charge  les  matières  premières ,  dont  reilliaeUoB  aura 
été  régulièrement  justifiée»  et  en  décharge  les  quahtités 
d'objets  fabri^liés  dans  rétablissemeBt^  au  far  et  à  m^ 
sure  de  leur  expédition. 

Les  employés  des  douanes  auront,  de  jour,  le  libre 
exercice  dans  les  ateliers ,  sans  le  cooGOurs  d'un  officier 
municipal. 


Arrêté  du  Président  du  conseil  y  chargé  du  pouvoir    ugine  de  la 
exécutif  en  date  du  9  août  1848,  qui  auterise  les  ^^J]^^^  ^ 
héritiers  Louis  Carette  à  maintenir  ^i  a«iVice  "^*^*"^ 
dans  Fenceinte  de  t usine  dite  la  Forge-Haute  de 
BoLOGHE,  commune  de  BotMIrfe  <(iIaiite«Msne)» 


5l8  DÉGKETS    i:T    ARRÊTÉS 

quatre  fours  à  puddler  doubles  t  deux  fours  à  ré- 
verbère de  chaufferie^  et  trois  trains  de  cylindres 
dégrossisseurs ,  cylindres  finisseurs  et  cylindres 
guides. 


^iQia\ïie\,eotth"^f*f^té  du  Président  du  conseil,  chargé  du  pouvoir 
mune  de  Brion.      exécutif  en  date  du  9  août  184.8,  qui  autorise  le 

citoyen  Belgrand  à  maintenir  en  actiuiié  un  pa-- 
touillet  à  deux  huches  pour  le  lainage  du  minerai 
de  for,  situé  sur  une  dérivation  de  la  rivière 
d'OiJhCE,  dans  un  pré  dit  ue  Sacsst,  commune  de 
Brion  (Gôte-d  Or). 


Aciéries  des  ïà-  Arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pouvoir 
de  ValbenoT^"*     cxccMii/,  en  date  du  9  août  181*8.  qui  autorise  le 

citoyen  Floky  à  maintenir  en  activité  et  à  aug- 
menter l'aciérie  qu  il  possède  au  lieu  dit^  les  Rives, 
dans  la  commune  de  Valbenoite  (Loire). 

La  consistance  de  cette  usine  est  est  deoieuré  fixée  ainsi 
qu'il  suit,  savoir: 

1°  Deux  fours  de  cémentation,  dont  un  à  deux  caisses; 

^  Douze  fours  de  fusion  à  deux  creusets; 

3**  Trois  feux  de  chaufferie; 

k"*  Dcnix^eux  de  forge  ; 

5®  Les  machines  de  compression  et  d'étirage  nécessaires 
à  la  fabrication  de  Tacier,  ainsi  que  tous  autres  acc^essoîres 
çae  pourra  réclamer  le  roulement  de  l'établissement. 

Utioe  à  eoupe-  Arrêté  du  Président  du  conseil ,  chargé  du  pouvoir 
mniDttne^'hla-  exécutif  en  date  du  9  août  1848,  qui  autorise  la 
viae.  société  Durand,  Mouline  aine  et  C%  dont  le  siège  est 

auPojizin^  à  maintenir  en  activité  l'usine  à  coupe- 
rose^ consommant  du  combustible  minéral,  quelle 
a  établie  au  lieu  dit  Chamée,  commune  de  Flaviac 
(Ardèch^ 

Cette  osine  comprendra  : 


Quatre  chaudières  d'épuration  ; 
YÎngt-trois  cristalHsoîrs  ^ 

Des  aires  et  des  accessoires  nécessaires  à  la  fabrication 
de  la  couperose. 


Arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  du  nouifoir    AnoeittlQflii 
exécutif,  en  date  du  18  août  1848,  sur  les  «'•«-f^^J!^,"^! 
%faux  publics  à  adjuger  ou  à  concéder  aux  asso*  mics. 
dations  d'oui^riers  (1). 

Le  président  du  conseil ,  chargé  du  pouvoir  exécutif , 

Sur  le  rapport  du  ministre  des  Iravaax  publics , 

Vu  le  décret  du '15  juillet  1848  sur  les  assodationt 
d'ouvriers  pour  les  entreprises  de  travaux  publics ,  por- 
tant qu'un  règlement  d'administration  publique  détermi- 
nera la  nature  des  travaux  à  adjuger  ou  à  concéder,  la  . 
forme  et  les  conditions  des  adjudications  ou  des  coocea- 
sions; 

Tu  Tordonnance  du  31  mai  1838,  portant  règlement 
général  sur  la  comptabilité  publique; 

Le  conseil  d'État  entendu , 

Arrête  : 

Ari!^iy  Les  travaux  que  le  ministre  des  travaux  pa- 
blics  est  autorisée  adjuger  ou  à  concéder  aux  associations 
d'ouvriers ,  constituées  dans  les  conditions  ci-aprés  dé- 
terminées, sont  .- 

Les  terrassements  à  exécuter  à  la  pelle,  à  la  brouette, 
ou  au  tombereau; 

L«s  ex  tractions  de  rochers  ; 

Les  exploitations  de  carrières  ouvertes  par  l'Etat; 

Les  percements  de  puits  et  de  galeries  ; 

Les  dragages; 

Les  fournitures  de  matériaux  pour  constructions  ou  en- 
tretien de  chaussées  pavées  ou  empierrées; 

Les  maçonneries  à  pierres  sèches  pour  perrés  et  murs 
de  suutènement  \ 

Les  sculptures  d'ornement; 

Les  ouvrages  de  maçonnerie ,  de  charpente,  de  menni* 

(t)  \tAT  te  décret  de  l'Aiiembléo  iiAiionale,  du  15  Juillet  IB48,  m^à, 

p^^  «as. 

TomeXir.  1848.  38 


5^0  DÉCRETS   Wt   ARRiTÉS 

série,  de  serrurerie,  de  couver  tore,  de  {Mixage,  «to, 
quand  il  n'y  aura  pas  de  ihatériaux  à  fournir  pur  Taaso- 
çiation  pour  Texéculion  des  ouvrages. 
Pour  ceux  de  ces  travaux  dont  Festimation  mi  dépasit 

G  s  20,000  fr . ,  Tadministration  est  autorisée  à  passer  avec 
\  associations  des  marchés  directs. 

j^rL  2.  Pour  être  admises  à  soumissionner  les  entre- 
prises de  travaux  publics  déterminées  par  Tart.  1*%  on  en 
obtenir  la  concessiiin,  les  associations  doivent  préalable- 
ment juatiGcr  auprès  de  l'adminisiration  t 

V  De  la  liste  nominative  des  ouvriers  ou  patrons  et 
ouvriers  associés  en  nombre  suffisant ,  nombre  dont  le  mi* 
niamm  sera  fixé  par  le  cahier  des  charges  ; 

2"  De  l'acte  conlenani  les  conditions  auxquelles  rasio- 
ciatioii  s'est' farmée;  lequel  acte  stipulera  notammeot, 
eonformémeut  au  décret  du  1&  juillet  1848,  la  créatioa 
d'un  fonds  do  secours  destiné  à  subvenir  aux  besoias 
ies  associés  malades  ou  qui  seraient  blessés  par  suite  de 
l'exécution  des  travaux,  ieê  veuves  et  enfants  des  asio* 
dés  morts;  il  sera  pourvu  à  ce  fonds  de  secours  par  tue 
Mlenue  de  2  p.  100  au  moins  sur  les  salaires  ;. 

3**  De  la  constitution  d'un  conseil  do  famille  de  Iroii 
membres  au  moins,  choisis  par  les  associés  dans  leur  seio 
ou  en  dehors ,  lequel  dovra  être  renouvelé  aux  éonqnos 
et  dans  les  foraies  déterminées  par  Tactc  d'assraatlon. 
Ce  conseil  sera  chargé  de  juger  en  dernier  ressort,  et 
comme  amiable  compositeur,  toutes  les  dilBcultés  qui 
pourront  s'élever  entre  les  associés ,  lorsque  leur  objet 
pe  dépassera  pas  150  fr.)  de  faire  exécuter  le  réglemeot 
intérieur  de  1  association ,  et  d'infligrrles  peines  qui  y  se- 
ront stipulées,  sans  préjudice  des  droits  attribués  par  les 
règlements  aux  ingénieurs  et  anhilectes  sur  le  personnel 
des  chantiers ,  de  fixer  la  part  de  chacun  des  associés  dans 
les  payements  d'à  -  compte ,  et  de  partager  le  solde  de  Fen- 
treprise  proportionnellement  aux  sommes  reçues  par  cha- 
cun d'eux  pendant  la  durée  de  sa  participaiion  aux  Ira- 
vaux  de  l'assuciatiop  $  de  faire  la  distribaiion  du  funds  de 
secours;  de  régler  la  condition  des  ouvriers  associés  qui 
aéraient  exclus  des  chantiers  par  les  ingénieurs  ou  arcbi- 
Itdea; 

4*  De  la  nominatiou  d*uu  ou  deux  syndics ,  fondés  de 
pouvoirs ,  munis  de  certificats  de  capadlé  el  de  miralite 
an  moment  de  l'élection  ;  lesquels  seront  chargés  da  soa- 


9iiê  Li$  MiiOtt*  Sbii 

iliîliîoQaer  le^  travaux,  de  le9  4irîg«ri  iNcontraoterpâiir 
rawocialioii  »  de  la  représeoter  dans  |t^  rapporta  aftft 
l'administratioD  pour  ta  récc>p(ioD  d?$  iravaiix«  le  rdgta^ 
ment  des  comptes  et  l'acquittement  des  ma^ndatî  dQ  pa]i#« 
ment. 

U9  pièces  justificative»  exigées  par  \§  nr^^ant  artiota 
devront  être  déposées  au  secrétariat  de  la  préfaotore, 
quatre  jours  au  moins  avant  celui  de  Tadjadlcalio» ,  et  )6 
préfet ,  en  conseil  de  préfecture ,  assisté  de  Tingénie^r  en 
chef  ou  de  rarchiiecte,  examiqe  les  pièces  produites  at 
prononce  eq  séance  publique  sur  Tadmission  des  associa- 
tions. 

j^rt.  3.  Toutes  les  fois  que  des  associations  d'ouvriers 
sont  admises  à  concourir,  un  maximum  de  rabais  est  fixé 
par  lc4)réfet,  sur^vis  deringénieuren  chef  ou  de  Tar* 
*chitccte.  Ce  maxiifflra  est  inscrit  dans  un  paquet  cacheté 
qui  est  déposé  sur  le  bureau  au  moment  de  radjudieaticm 
et  qui  est  ouvert  iAimédiatea^çat  après  le  dépoiiillaCant 

des  soumissions,  lorsque  celle  limite  a  été  dépassée  purpn 
ou  plusiairs  concurrents. 

j^rt,  4.  Les  associations  d'ouvriers  sont  disponséos  de 
fournir  un  cautionnement  ;  mais  ('lies  sont  soumises  à  une 
retenue  d'un  dixième  dé  garantie ,  jusqu'à  réception  défi- 
nitive des  travaux,  sauf àradministratton  ^  détermtoer^  * 
toute»  les  fdis  qu'elle  le  jugera  convenable,  iiii  naxlmuflf 
au  delà  duquel  cette  retenue  cessera  d'être  exercée. 

j^ri.  5.  A  égalité  de  rabais  ^entre  une  soumission  ë'eiH 
trcpreneurs  et  une  soumission  d'association  d'ottvriera, 
celle-ci  sera  préférée. 

A  égalité  do  rabais  n'ayant  pas  atteint  le  maximum 
antre  plusieurs  soumissions  d'associations  d'ouvriers,  Il 
est  procédé,  séance  tenante,  i  un  nouveau  concours 
entre  elles. 

A  égalité  de  rabais  ayant  atteint  le  maximum  entm 
soumissions  d'associations  d'ouvriers,  il  est  procédé  à  un 
tiragoau  sort  entre  elles. 

j4ri  6.  Le  payement  des  ouvrages  exécutés,  déduction 
faite  de  la  retenue  de  garantie,. est  efléctuc tous If^squfna» 
jours  aux  associations.  Il  alleu  sur  des  états  de  situation 
approximative  des  travaux  et  approvisionnements. 

j^.  «T.  Les  privilèges  attribués  par  les'  lois  et  règle- 
ments aux  fournisseurs  contre  Tentrepreneur,  sont  attri- 
bués aux  fournisseurs  contre  l'association  d^ouvriers. 


5a a  DÉCRETS  et  xaftÊTé^i 

jtrt  8.  Les  associations  d'oaviiers  sont  soumises  aux 
clauses  et  conditions  générales  imposées  aux  entrepre- 
neurs, m  tout  ce  qu'elles  n'ont  pas  de  contraire  au  pré- 
sent règlement.  * 

Art.  9.  Il  sera  pourvu  par  des  règlements  d'adminis- 
tration publique  ultérieurs,  à  la  classification  des  natures 
•  de  travaux  dont  Taddition  à  ceux  q^i  sont  déterminés  à 
l'art.  1**  serait  reconnue  utile. 

Art.  10.  Le  ministre  des  travaux  publics  est  chargé  «is 
l'exécution  du  présent  arrêté. 

Signé  CAVMGNAC 

Le  ministre  det  traTaai  pablief . 
Signé  f\ECDRT 


ùit^MUt 'arrêté  du  Président  du  conseil^  chaygé  dupout^ir 
^Bogow^  de  eêécutij,  en  date  du  ^i  août  l6l^8,  portant  rè- 
noqucNiine.  duction  de  la  concession  de  mines  de  houille,  dite 

DU  Bousquet  DE  Roquebrune  (Hérault}. 

(  Extrait.  ) 

*     Art:  1*'.  La  renonciation  faite  par  le  citoyen  Joseph 
Javal  et  compagnie  à  la  partie  de  la  concession  du  Bout- 

8uet  de  Roqiiebrune,  portant  sur  les  communes  de  Kef- 
èset  de  Yailhan,  département  de  l'Hérault,  et  qui  €St 
délimitée  comme  il  suit ,  est  acceptée  : 

A  VEst^  par  une  ligne  droite  allant  de  Lauriol,  pointE 
du  plan,  au  clocher  deNe£Sès,  mais  en  l'arrêtant  aa 
point  H,  où  elle  rencontre  une  ligne  droite  joignant  le 
point  de  réunion  des  trofb  communes  deNeffiéà,  de  Fou- 
tôs  et  de  Gabrières ,  et  le  confluent  des  ruisseaux  de  Pa- 
dera  et  de  Fontvallat  ; 

Au  Sud ,  à  partir  dudit  point  H  par  ladite  ligne  droite 
joignant  le  point  do  réunion  des  trois  communes  deNeffiés, 
de  Fontes  et  de  Fontvallat ,  et  le  confluent  des  ruisseaux 
de  PadcTS  et  de  Fontvallat,  mais  en  l'arrêtant  an  point  I, 
où  elle  coupe  la  rivière  de  la  Poyne; 

A  tOaest^  à  partir  dudit  point  1  par  la  rivière  de  la 
Peyno ,  en  la  1-emontant  jusqu'à  sa  rencontre,  au^pdntF 
du  plan,  avec  une  ligne  droite  menée  du  clocher  de  Ro- 
quessets  au  clocher  de  Yailhan  $ 


•VA    LES    M1NE5.  5a3 

jéu  Nard  »  enfin ,  jNir  la  portion  de  ladite  ligne  droite 
comprise  entre  ledit  point  F  et  le  «clocher  de  Yailhan , 
point  Y  du  plan, et  par  une  autre  ligne  droite  allant  de  ce 
dernier  clocher  à  Lauriol,  point  de  départ; 

Lesdiies  limites  embrassant  une  étendue  suporfîcielle 
de  trois  liilomètres  carrés,  soixante-douze  hectares. 

Art.  2.  En  conséquence,  la  concession  du  Bouiquet  de- 
Roquebrune  est  limitée,  conformément  au  plad  annexé  au 
présent  arrêté ,  ainsi  qu'il  suit ,  savoir: 

Au  Sud' Est  ^  par  une  ligne  droite  allant  du  clocher  de 
Neffiès,  point  K  du  plan,  au  point  J ,  où  la  rivière  de  la 
Pejnc  est  traversée  par  le  chemin  de  Gabian  à  Me/Iiès; 

A  f  Ouest ^p^r  la  rivière  de  la  Peyncen  la  remontant 
depuis  ledit  point  J  jusqu'au  point  1 ,  où  elle  est  coupée 
par  une  ligne  droite  menée  du  confluçnt  des  ruisseaux 
de  Paders  et  de  Fontvallat  an  point  de  réunion  des  trois 
communes  de  Neffiès ,  de  Pontés  et  de  Cabrières; 

Au  Nordf  par  la  {mrtion  de  ladite  ligne  droite  com- 
prise entre  ledit  point  1  et  le  point  H,  ou  elle  est  coupée 
Gir  une  ligne  droite  allant  de  Lauriol  au  clocher  de 
effiès  ; 

A  i'Est^  enfin,  par  la  portion  de  ladite  ligne  droite  com- 
prise entre  ledit  point  H  et  le  clocher  de  Neffiès ,  point 
de  départ  ; 

Lesidites  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
de  trois  kilomètres  carrés,  quatre-vingt-sept  hectares. 

Art.  3.  Lesconc(*ssionAiires  seront  affranchis,  à  compter 
du  présent  arrêté,  du  payement  des  redevances  dues  à 
l'Etat ,  pour  les  portions  de  terrain  retranchées  de  la  con- 
oessiOD  et  qui  sont  désignées  en  Tarticle  1«'  ci-dessus. 

Art.  4.. Toutes  les  autres  dispositions  de  Tordonnanoe 
do  10  avril  1843  et  du  cahier  des  charges  y  annexé  con- 
timieront  de  recevoir  leur  entière  exécution. 


Arrêté  du  Président  du  conseiL  chargé  du  pouvoir  Mlnmàê  kMrtlIe 
exécutif,  en  date  du  21  août  18fc8,  poftant  ré-     duC^li». 
duction  ife  la  concession  de  mines  de  nouille,  dite 
DU  Caylus  (Hérault). 

(Extrait.  ) 

Art.  l*'.  La  renonciation  faite  par  le  citoyen  Joseph 


5^4  DKGRBTS    BT    ARRÉTBS 

Jkn\  et  Mttipilltnfe  à  la  paHfe  de  lA  f  oneeMoa  «n  Ca^, 

Sortant  sur  )es  communc$  de  NefBës  et  deCabrMrcs, 
èpàrtetnent  de  l'Hérault ,  et  i|aî  est  limitée  comme  il 
suit ,  est  acceptée  : 
Au  NûTd^  par  le  ruisseau  des  Pi  trous  T  à  partir  du 

Cint  f!  où  il  est  coupé  par  une  llj^ne  droite  dirigée  de 
QriOl  W!t  le  clocher  de  NeOiés  juscfo'au  point  À  ^  où  ce 
ftti^au  se  jette  dans  la  rivière  de  Boy  ne  ; 

A  l'Esté  par  une  ligne  droite  menée  dudit  point  A  au 
elocbèr  de  Fontes ,  mais  en  l'arrêtant  au  point  B .  où 
elle  rencontre  la  limite  des  communes  de  Fontes  et  de 
Cabri  ères  ; 

Au  Sud,  par  ladite  limite,  à  partir  dudit  point  B  Jns- 
l|li'au  point  G,  où  elle  atteint  la  limite  de  la  commune  de 
NeflBès;  puis  par  une  ligne  droilé  allant  de  ce  point  au 
tonOoent  des  ruisseauiL  de  Paders  et  de  Fontvallat ,  mais 
en  l'arrêtant  au  point  H,  où  elle  est  coupée  par  me  ligne 
droite  dirigée  do  Laui*ioI  sur  le  cloctier  de  Neffles  ; 

A  r Ouest ,  enfin ,  par  la  portion  de  ladite  ligne  droite 
Comprise  entre  ledit  puinl  H  et  le  point  £',  point  de  M» 
part; 

Lesditcs  limites  comprenant  titie  étebdue  superficielle 
flfe  cinq  kilomètres  earrés,  quarante-neuf  hectites. 

Art.  2.  £n  conséquence,  la  concession  du  CiafitUstti 
littiiléè,  confortnéincht  sui  plén  annexé  h  Tarrété  de  ce 
jour,  relatif  1  la  concession  des  mines  dU  BimsfUêi  de 
KOfuébrune,  ainsi  qu'il  suit,  safoir  : 

Au  Nàrd,  par  la  ligne  séparotive  des  eomiiâtities  dte 
fbiltés  et  de  Cabrlèi*es,  à  partir  du  point  b  du  plan,  où 
ladite  limité  est  coupée  par  la  ligne  menée  dii  cloeber  de 
Fbhté^  àii  point  où  le  ruisseau  de  Pitrons  se  jette  date  la 
rivière  de  Bojrne,  Jus()ii'flu  point  6,  où  elle  aitelflt  h  ll^ 
mite  de  la  commune  de  fiofflès  ;  puis,'  pér  une  lig«ie ilniftë 
allant  de  ce  point  au  confluent  des  ruisseaux  de  Paders 
et  de  Fontvallat ,  mais  èh  râ'rrétnnt  au  point  H,  où  elle 
fil  coupée  par  une  ligne  droite  dirigée  de  Lauriol  sur  le 
eloclier  de  NeflSès  { 

À  t  Ouest,  par  la  portion  ie  ladite  ligne  comprise  entre 
leait  point  H  et  le  clocher  de  Nelliès ,  poini*K  du  plan  ; 

Au  Sud,  par  une  lij^'ne  droite  allant  de  ce  point  K  au 
clocher  de  Fontes,  point  1)  du  plan  ; 

A  VE$t.  par  \ine  ligne  droite  allant  dudit  point  B  au 
pb^l  dé  départ  B  f 


ètâ  L»  Min».  5sB 

Les  lifUîted  renFermant  une  éténdae  guptarfieielk  de 
iiciâtre  kilcmiètf es  carrés ,  quarantc-hoît  hectares. 

Art.  3.  Les  concessionnaires  sont  affranchis ,  à  coiB|r 
ter  du  présent  arrêté,  du  payement  dos  redevances  dulk 
è  TEtal ,  pour  les  portions  de  terrains  retranchées  de  la 
roliceasioh ,  et  qui  sont  désignées  en  Tarticle  1*'  ci- 
deisas. 

Art.  4.  fis  se  conformeront  anx  dispositions  du  eahîOT 
éeè  cbd^es  annexé  au  présent  arrêté ,  et  qiii  est  coosi^ 
débé  comme  en  Taisant  partie  essentielle. 

é  " 

Cahier  de$  ekarges  de  la  ewieesrion  des  mines  du  CkiAm. 

(Extrait  ) 

Art.  6.  Dans  le  cas  où  les  travanl  projetés  par  les 
concessionnaires  devraient  s'étendre  sous  des-éaîfices, 
ces  travaux  ne  pourront  être  exécutés  qu'on  Vertu  d*une 
autorisatiim  spéciale  du  préfet ,  donnée  sur  le  r(ip|k>rt 
des  ingénieurs  des  mines ,  après  que  le  conseil  municipal 
et  les  propriétaires  intéressés  auront  été. entendus,  et 
après  que  les  concessionnaires  aun>nt  donné  caution  de 
payer  l'indemnité  exigée  par  l'article  15  de  la  loi  du  31 
avril  18tO.  Les  contestations  relatives,  soit  à  la  caution, 
soif  à  l'indemnité,  seront  porléos  devant  les  tribunauic 
et  cours ,  conformément  audit  article. 

L'autorisation  d*exécuter  les  travaux  sera  refusée  par 
le  préfet ,  s*il  est  reconnu  qUe  l'exploitation  peut  com* 
promettre  la  sûreté  du  sol ,  celle  des  habitants  ou  la  eon-  • 
servation  des  édifices. 


Arrêté  du  Président  dû  conseil,  chaivgé  du  pcuifùtr  Mines  de  bouille 
exécatif^en  daté  du  21   août  iShSr  portant  ré-     deMoonIo, 
duclion  de  la  concession  de  mines  de  nouilie,  dite 
DE  MouHio  (Hérault). 

(Extrait.) 

Art.  l*'.  La  renonciation  faite  par  le  citoyen  Javal  et 
iximpagnie  à  la  partie  de  la  concession  de  Mounio^  por- 
tant sur  les  communes  de  Yailhan,  Montesquieu,  Ro- 
quiWiels^  Foucillon  et  Laurens  (Hérault),  et  qui  est  déli- 
mlée  connue  il  suit,  est  acceptée  .- 


Sa6  DBCRSTÂ    BT    ARRÊTÉS 

Au  Nord  9  par  une  ligne  droile  allant  du  clocher  de 
Yaîlhan  an  clcH^hex  de  Roquessels ,  point  M  du  plan,  mais 
aenlinnent  à  partir  du  point  F,  où  elle  coupe  la  rivière  de 
A  Peyne; 

ji  V Ouest ,  par  une  li|;ne  droite  allant  dodit  point  M 
an  lieu  dit  Saint-Jean^  près  de  Laurens,  point  N  do  plao; 

jiu  Sud^  par  ont*  ligne  droite  allant  dudil  point  K  à  la 
métairie  de  Jcssels,  point  P  du  plan  ;  puîs,  par  une  ligne 
droite  menée  de  ce  point  au  moulin  de  Gopt,  point  Qdo 
plan  ;  puis ,  par  une  ligne  droite  dirigée  de  ce  point  sor  le 
confluent  des  ruisseaux  de  Paders  et  de  rontvalbt, 
point  L  du  plan  ;  puis,  par  une  lijsne  droite  allant  de  ce 
point  au  point  de  jonction  des  trois  communes  de  Neffiès, 
de  Fontes  et  deCabrières,  mais  en  Tarrétant  au  poinll,(m 
elle  rencontre  la  rivière  delà  Peync ; 

ji  FEst^  enfin,  par  ladite  rivière  delaPcyne,  à  partir 
dndit  point  I,  en  la  remontant  jusqu'au  point  F,  point  de 
départ  ; 

LesdHes  limites  renfermant  une  étendue  superficieilc 
de  vingt-trois  kilomètres  carrés,  vingt -un  hectares. 

jért.  S.  En  conséquence,  la  concession  de  Afounio  est 
limitée,  conrormément  au  plan  annexé  à  l'arrêté  de  ce 
jour,  relatif  à  la  concession  des  mines  du  BouiqtietdeRo- 
quehrune^  a  nsi  qu'il  suit,  savoir  : 

Au  Nord,  par  une  ligne*  droite  allant  do  la  métairie  de 
Jessels,  point  P  du  plan ,  au  moulin  do  Gept ,  point  Q  du 

frian;  puis,  par  une  ligne  droite  dirigée  de  ce  point  sar 
e  confluent  des  roisst  aux  de  Padcrs  et  de  FontvâilaU 
point  L  du  plan  ;  puis,  par  une  ligne  droite  allant  de  ce 
point  au  point  do  ionctipn  des  trois  communes  de  Nrffics, 
de  Fontes  et  deCabriôres,  ma^sonrarfétantau  point  I, 
cil  elle  rencontre  la  rivière  dé  la  Peyne  ; 

A  VEst^  par  la  rivière  de  la  Poyne,  à  partir  dudit  point 
],  en  la  descendant  jusqu'au  point  X,  où  elle  reçoit  le  raisr 
seau  de  Bagelle  ; 

Au  Sud,  par  une  ligne  droite  allant  dodit  point  X  an 
clorhor  de  Pouzzols ,  point  T  du  plan  ;  puis ,  par  une 
autre  ligne  droile  dirigée  de  ce  point  sur  le  moulin  de 
Lenne,  point  R  du  plnn  ; 

Au  Sud"  Ouest,  enfin .  par  une  ligne  droite  dirigée  dodit 
point  R  sûr  la  métairie  de  Jessels ,  point  de  départ  ; 

Lesdites  limites  embrassant  une  étendue  superlStielle 
•  4e  trento-six  kilomètres  carrés  quatre-vingt-onze beclam- 


SUB    LES    MINKS.  B^^J 

Ari.  3.  ï{Conmele$uri.3ei4€Mies9H$deFarrêiér$' 
ArL  4.   )      Uuifauxm%iM$duQk\iJi%.) 

Cahier  des  charges  de  la  concession  des  nUnes  de  kouilk 

de  MouNio. 

^  (  Exlrait.  ) 

Art,  6.  (Commet  article  fici-dessus  du  cahier  de  charges 
relatif  aux  mines  du  Gaylus.) 


Arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  dupout^oir   M*»w<tolBr 
exécutif,  .en  date  du  21  août  1848,  qui  accorde  à  ^*  '^■"•••* 
la  société  désignée  sous  la  raison  sociale  Paliopt 
et  C*,  la  concession  de  mines  de  fer  situées  dans 
les  communes  de  Villerouge  et  de  Talairam  i  ar^ 

rondisscment  de  Garcasso^ne  (Aude). 

• 

(Extrait.) 

Art,  2.  Celle  concession,  qni  prendra  le  nom  de  eoi^ 
cession  de  la  Faillera^  est  limitée,  conformément  au  plan 
annexé  au  présent  arrêté,  ainsi  qu'il  suit,  savoir  : 

Au  iStid,  à  partir  du  confluent  du  ruisseau  de  Las- 
coupes  et  du  ruisseau  de  Marmairanne,  point  A,  par  une 
ligue  droite  allant  au  roc  de  Ferrais,  point  B,  vi  servant 
de  limite  Nord  à  la  concession  de  Serremijeanne  et  Las- 
conpes,  instituée  par  ordonnance  du  10  janvier  1821  »  et 
par  une  autre  ligne  droite  allant  au  roc  de  Ferrais  au 
Sarral  de  la  Bouïchére  des  Clauzels,  point  C  \ 

A  l'Est, et  au  Nord-Est^  par  une  ligne  droite  allant 
de  ce  dernier  point  au  roc  noir,  point  D,  frravé  de  trois 
croix,  et  par  une  autre  ligne  droite  allant  du  roc  noir  an 
confluent  du  ruisseau  de  la  Courbe  et  du  ruisseau  de  Mar- 
mairanne, point  £; 

Au  Nord'Ouest  et  à  V  Ouest ^  à  partir  de  ce  confluent  par 
le  ruisseau  de  iVlarmairanne  en  le  remontant  jusqu'à  Vem- 
bouchure  du  ruisseau  de  Lascoupes ,  point  de  dopart  ; 

Lesdiles  limites  renfermant  une  étepdue  superficielle 
de  soixante-onze  hectares. 

Art.  5.  Les  droits  attribués  aux  propriétaires  de  la 
fturface ,  par  les  articles  6  et  42  de  la  loi  du  21  avriMSIO, 
sar  Je  produit  deS  mines  concédées^  sont  réglés  :  1*  poar 


SïSB  DBCtBTS   BT   ABBÉTÉ8 

h«  Itmitat  a|i|Nirteiiaiit  à  la  commune  do  YilteroiiKe,  à 
unerenteannuelleëetibrrancspayabloAcoinpIerdu  l'élan- 
yier  1816,  c«mforinéiiicnt  aux  coovciitioos  faites  A  cet 
ë^ard  entre  les  partiel; 

2*  Poar  les  autres  terrains  compris  dans  la  concession, 
à  ane  rente  annuelle  de  dix  ci'ntimes  par  hectare.    • 

Ces  disposiiioDS  seront  applicables  noniibslant  les  sti- 
pulations contraires  qui  pourraient  résulter  de'conveiH 
lions  antérieures  entre  les  concessionnaires  et  les  proprié- 
taires de  la  surface. 

« 

Cahier  dei  chartes  delaconeemon  dèi  minêê  ëê  fer 

de  faFiiujsRA. 

(  Extrait.  ) 

jift,  14.  fjes  concessionnaires  seront  tenus  de  fonnir, 
autant  que  leurs  exploitations  lo  perbiettt^nt,  à  la  con- 
sommation des  usines  éiablies  ou  à  établir 'dans  le  voisi- 
nag;e  avec  autorisation  légale.  Le  prix  des  minerais  sera 
fixé  de  gré  à  gré  ou  à  dire  d'experts,  ainsi  qu'il  est  io- 
iilquéen  Tarticle  65  de  la  loi  du  21  avril  1810  pour  les 
exploitations  de  minerais  de  fer. 

^rl.  )5.  En  cas  de  contestation  entre  plusieurs  maîtres 
de  forges,  relativement  à  leur  approvisionnement  en  mi- 
nerai ,  il  sera  statué  par  le  préfet,  conformément  à  l'ar- 
ticle 64  de  la  même  loi. 


Minas  de  far    •^'^^f^  ^«  Président  du  conseil^  chargé  du  pouvoir 
de  Framout        exécutif ^  en  date  duii  août  1848,  qui  accorde  à 

la  société  anonyme  des  /orges  de  FaVicoirr ,  la 
coneaeeion  de  minas  de  Jer  situées  dans  tes  eam^ 
mmies  de  Graii»*Fontaibb  et  de  la  BiiOQtTX ,  arron- 
dissement de  Saiht-Dié  (Vosges). 

(  Extrait.  ) 

AH.  %  Cette  concession ,  qui  prendra  le  nom  de  coficei- 
*  sion  de  Pramont ,  est  limitée,  conformément  au  plan  an- 

uaxé  au  présent  arrêté,  ainsi  qu*il  suit ,  savoir  : 

MuNord*OMe$i^  par  une  ligne  brisée  partant  de  la  ferme 
litoéa  entlB  laa  4eiix  Oodom,  point  A  du  plan,  passapt 


.     tOA  LES   MINBS.  5a§ 

par  la  pyramide  signal  du  Donon ,  point  B,  par  la  ferma 
da-Uaut-Donon,  point  G,  et  par  une  borne  en  pierre» 
point  D,  placée  au  84>mme(  de  la  Corbeille  et  aboutissant    < 
au  point  Ë,  interseclion  de  la  route  de  Senones  avec  le  che- 
min des  minerais  à  Prayé  ; 

j4  t* Ouest  ^  par  une  ligne  droite  parlant  diidit  point 
£  el  se  terminant  aux  ruines  du  château  Salm-Salm , 
puini  F  ; 

•  j4u  «Sted,  par  une  ligne  droite  diPigée  de  ce  point  F  i  Qi 
fermie  de  Pierre  Gharlicr,  point  G ,  et  par  One  autre  ligne 
droite  allant  de  ce  point  G  au  pont  dit  du  CbÀleau,  point 
H ,  aitué  sur  le  ruisseau  de  Framont  en  face  de  la  maison 
de  Bernard  Michel  Champy; 

A  l'jEsi ,  par  le  ruisseau  de  Framont  depuis  ledit  point 
H  jusqu'à  la  gorge  du  JMarleau,  point  I ,  puis  parle  ruis- 
seau de  la  gorge  du  Marteau ,  en  remontant  jusqu'à  la 
ferme  ^luée  entre  les  deux  Douons,  pofnt  de  départ; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
de  seize  kilomètres  carrés,  vingt-cinq  hectares. 

Art,  5. 11  {kconc9$$ionnaire}  sera  tenu,  en  outre,  con- 
forméaient  à  iVticle  53  de  la  loidu2t  avril  1810,  d'exé- 
cuter les  conventions  qui  seraient  intervenues  entre  lui  et 
les  propriétaires  du  sol. 

Cahier  des  charges  de  la  concession  des  mines  de  fer 

de  Framont. 

(  Extrait.  ) 

Art.  6.  Le  concessionnaire  ne  pourra  pratiquer  au- 
cune ouverture  de  travaux  dans  les  forêts  domaniales 
comprises  dans  la  concession  de  Framont ,  avant  qu'il 
ait  été  dressé  conlradictoirement  procès-verbal  de  Télat 
des  lif^ux  par  les  agents  de  l'administration  des  forêts,  afin 
*  que  l'on  puisse  constater,  au  bout  d'un  an ,  et  successive- 
ment chaque  année,  les  indemnités  qui  seront  dues.^ 

Les  déblais  extraits  de  ces  travaux  seront  déposés  aussi 
près  qui!  sera  possible  de  l'entrée  acs  mines,  dans  les 
endroits  les  moins  dommageables ,  lesquels  seront  dési- 

![nés  par  le  préfet  sur  la  propopilion  des  agents  forestiers 
ocaux ,  le  concessionnaire  et  riiigénicur  des  mines  ayant  . 
été  entendus^. 

Art.  7.  Le  concessionnaire  sera  civilement  responsaUe 
des  dégâts  commis  dans  la  forél  pat  ses  oavriars  oii  ynr 


53o  DKCRGTS    ET    ARBÉTÉS   , 

ses  bestiaux,  dans  la  dislnnr*^  flxée  parVartide  31  do 
code  forestier. 

jirt.  8.  Ix)rsqne  le  cor.r'<^««*onnaire  abandonnera  nue 
ouverture  de  mine,  il  pourra  éire  lono  de  la  faire  oobh 
blêr  en  nivelant  le  terrain ,  et  de  faire  re|)(euplpr  ce  ter- 
rain  en  essence  de  bois  convenable  an  sol.  Cette  dis- 
position sera  ordonnée,  s'il  y  a  lieu  ,  par  un  arrêté  da 
préfet,  sur  le  rapport  des  agents  de  radminisiratioo  fo- 
restière et  de  rîngéufeur  des. mines,  le  concessionnaire 
ayant  été  entendu ,  et  sauf  recours  devant  le  ministre  des 
travaux  publics. 

jérU  16.  En  exécution  de  Varticle  70  de  la  loi  du 
21  avril  1810,  le  concessionnaire  fournira  aux  usines 
qui  s'approvisionnaient  sur  des  gîtes  compris  dans  » 
concession,  la  quantité  de  minerai  nécessaire  à  l'alinien- 
tation  de  ces  usines,  au  prix  qui  sent  fixé  par  Tadministn- 
lion,  en  se  conformant  au\  anciens  usages. 

jirL  17.  Lorsque  TiipprovisionnemiMit  des  usines  ci- 
dessus  désignées  aura  été  assuré,  le  concessionnaire  sen 
tenu  de  fournir,  autant  que  ses  exploitations  le  penret- 
tront,  à  la  consommation  des  usines  éUiblîes  ou  à  établir 
dans  le  voisinage  avec  autorisation  légale.  Le  prh  dos 
minerais  sera  alors  fixé  de  gré  à  gré  ou  à  dire  d'experts, 
ainsi  qu'il  est  indiqué  en  Tarticle  65  de  la  loi  du  21  avrii 
1810  pour  les  exploitations  de  minières  de  fer. 

Art.  18.  En  cas  de  conieslation  entre  plusieurs  maîtres 
de  for|;es,  relativement  à  leur  approvisionnement  en  mi- 
nerai ,  il  sera  statue  par  le  préfet,  conformémentà  Tart.  64 
de  la  môme  loi. 


daBoStaSr    -^^^^^^  ^^  Président  du  conseil^  chargé  da  pouvoir 

exécutif,  en  date  du  21  août  1848,  qui  accordée 
la  société  anonyme  des  forges  de  r  ramout  ,  la  ' 
concession  de  mines  de  fer  situées  dans  les  coin' 
niunés  de  Rothau  et  Wildersbach  (Vosges),  etSoi* 
BACH  (Bas-Rbin). 

(Extrait.) 

Art.  2,  Cette  concession,  qui  prendra  le  nom  de  ctm- 
eeêtion  de  Rôthau^  est  limitée ,  conformément  au  plan  an- 
nexé au  présent  arrêté,  ainsi  qu'il  suit,  savoir  : 


r 


BliH     LES    MIMES.  33 1 

jéu  Nord-'Ouesij*  par  le  roisseaa  de  la  Rothaine  iloptris 
son  coofluent ,  point  A  du  pl«in  ^  avec  la  Brusche  juf^qu^à 
rcmbouchure  du  ruisseau  delà  Voéte-Basse dans  celui  de 
la  Rothaine,  point  B; 

j4  FEity  par  une  droite  tirée  de  ce  dernier  point  à  une 
borne  on  pierre  placée  au  sommet  du  Chenot  de  Neuvillcr, 
point*C  ; 

j4u  Sud  OuMif  par  une  ligne  droite  tirée  du  Chenot 
de  Nou villcr  au  sommet  de  l'angle  saillnnl  du  département 
tfu  Bas-  Rhin ,  situé  sur  le  chemin  de  Solbach  au  haut 
BarhOhe,  point  I); 

^u  Sud  et  au  Sud- Ouest  ^  par  le  chemin  compris  entre 
le  sommet  de  cet  angle  saillant  et. le  hameau  de  Solbach, 
point  E,  et  depuis  ce  hameau  par  le  ruisseau  portant^usst 
le  nom  de  Solbach  jusqu'à  son  oonQucnt  avec  la  Brusche, 
point  F  ; 

•  jé  l'Ouest  et  au  Nord-Est,  par  la  partie  de  la  Brusche 
qui  est  comprise  entre  ledit  confluent  jusqu'à  Vombou-- 
chbre  de  cette  dernière  dans  la  Rothaine ,  point  de  dé- 
part; 

Lcsdiics  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
de  six  liilomèlres  carrés ,  soixante-dix-sept  hectares. 

jért.  5.  (Comme  fart.  5  ci-dessus  de  l'arrêté  relatif  à  la 
caneession  de  Fbamont.  ) 

Cahier  des  charges  de  la  concession  des  mines  de  fer 

de  RoTHAu. 

(Extrait.) 

jért.  6.  Le  concessionnaire  ne  pourra  pratiquer  au- 
cune ouverture  de  travaux  dans  les  forêts  domaniales 
comprises  dans  la  concession  de  Rothau,  avant,  etc.  {La 
suite  commet  Vart^  6  d-dessius  du  cahier  des  charge»  âe4a 
concession  de  Framont.) 

Jrt,    7.  \ 

^ri  ffi  (  (Commelesarticlescorre$pondan$$  du  cahier 
Art  171  charges  de  la  concession  de  Feamont.) 

/iri.  18,  J 


Arrêté  du  Président  du  conseils  chargé  dapouxfovr    Mlnfidefer 
oxévuii/,  en  date  du  21  août  Î848,  qui  accordé  h    df  lÉtédii. 


• 


5Sa  DJSCRKTè    BT    ARRÊTÉS 

la  société  anonyme  des  fbrges  de  Framoitt,  la 
concession  de  mines  3e  fer  situées  dans  la  com* 
mune  de  Sghirmegk,  arrondissement  de  Saint-DiI 
(Vosges). 

(Extrait.) 

j4rL  2.  Cette  concession ,  qui  prendra  le  nom  de  e^- 
cession  deVEvêché,  est  limitée,  conformémenl  an  plao 
annexé  au  présent  arrêté,  ainsi  qu'il  suit ,  savoir  : 

^u  Sud'Ouesi  et  â  f  Ouest ,  par  Iç  ruisseau  4e  Fra- 
mon(,  à  partir  du  pont  situé  sur  ce  ruisseau  au  village 
4e  Wackembacb,  point  A,  jusqu'à  Fembouchuro,  dans 
ledit  Yuisseau ,  de  celui  de  la  gorge  du  Marteau  près  du 
village  de  Grand-Fontaine,  point  fi , 

Au  ^ord- Ouest,  par  le  ruisseau  dç  la  gorgo  da  Mar^ 
teau  jusqu'à  son  intersection  avec  le  cbemin  de  Blaich»' 
Fontaine,  point  C; 

Au  Nord,  par  la  partie  du  cbemin  de  Blancbe-FootalBt 
ooroprise  enlre  ce  point  d'intersection  et  le  point  de  ren- 
contre û  dudit  chemin  avec  celui  d^  Wische  { 

A  FEst ,  par  ane  ligne  droite  dirigée  depuis  ce  dernier 
point  vers  une  borne  en  pierre,  F,  placée  sur  le  bord  da 
ruisseau  de  Wacicembacb  et  distante  de  1.703  mètres  da 
pont  de  Wackembacb,  et  par  ledit  ruisseau  à  partir  de 
ce  pont  jusqu'à  son  emboucbure  dans  le  ruisseau  de 
Framont ,  point  de  départ  ; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
de  trois  kilomètres  carrés,  vingt-sept  heclares. 

Art.  5.  (Comme  Part.  5  de  V arrêté  relatif  4  to  conces- 
fîgtl  de  Faamont.) 

Cahier  des  charges  de  la  concession  des  mines  de  fer 

de  l'Evêché. 

(Extrait.) 

Art,  6.  Le  concessionnaire  ne  pourra  pratiquer  aueope 
ouverture  do.  travaux  dans  le*s  forêts  domaniales  comprises 
dans  la  concession  de  rEvécbé,  avant,  etc.  (La  tuiU 
cosame  à  l^art.  6  ct-desnis  de  l'arrêU  relaêifà  la  eoneeimn 


Art   f .  I 

^'  16   V  (Comme  les  orliWei  corre^Qfklan^  4^  caA^r 
^r/  17   1  charges  de  la  cimce$9iQn  dc  FR4i|0iiTt]i 

^r/!  18.  1 


Arrité  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pouyoir   J^'î*^?? 
exécutif,  en  date  du  21  août  18i8.  qui  accorde  à  .••«w^•"• 
/a  société  anonyme  des  forges  de  Framont,   la 
concession  de  mines  de  fer  situées  dans  la  com- 
mune de  N4T9WILLSB,  arrondissitm^ni  de  Samt-Dk 

(Extrait.) 

jM.  fi.  Cette  concession,  qui  prendra  le  nom  de  eonees- 
itOM  éê^  Banuald,  est  limitée,  conformément  aa  plan  an- 
nexé au  présent  arrêté,  ainsi  qu'il  suit,  savoic  : 

^  rOuestj  par  le  chemin  de  Roihau  à  Neuwiller, 
depuis  une  borne  en  pierre^  point  A  du  plan,  placée  à  750 
métrés  de  l'embranchement  de  ce  chemin  avQC  celui  de  • 
l^othau  i  Schirmeck  jusqu'à  une  autre  borne  B,  placée  à 
f  04  métrés  au  Sud  de  la  première,  sur  le  chemin  de  Ro- 
thaoà  Neuwiller) 

jéu  Sud ,  par  une  ligne  droite ,  do  8S0  mMres  de  lon- 
gueur ^  dirigée  Yors  l'Esl-Nord-E^t  parallèlement  à  la  di- 
reclioB  moyenne  du  filon  de  Banwald,  à  partir  de  la 
borne  B,  et  se  terminant  à  la  borne  M  ;  * 

A  VEst^  à  partir  du  point  iM ,  par  une  ligne  droite  di- 
rigée vers  |c  IVord-Nord-Ouest  et  s'arrétaat  à  \%  borne  N, 
distante  de  100  mètres  de  la  borne  M  ; 

Au  Nordj  par  une  ligne  droite  de  830  mètres  de  lon- 
gueur partant  de  la  borne  N  et  se  tcrmin^n^  à  la  borne  A, 
point  qc  départ  ; 

Lpsdiies  limites  renfermant  une  éten<)ne  superficielle 
tie  huit  hectai^s. 

Art.  5.  (  Co9àm€  Fartielê  5  d$  Feanrêêi  rêhiifé  la  eoti- 
ceiston  d«  Framont). 

Cahier  de$  charges  relatif  à  la  concu^ion  ie$  mînay  4q  ^ 

de  fiATiWAtp.  • 

(  Extrait.  )  *  • 

Art.  6.  Le  concessionnaire  ne  pourra  pratiquer  an- 


534  DÂCRSTS    £T    ARRÊTfiS 

cane  ouyerlare  de  iravaux  dans  les  foréU  domanialei 
comprises  dans  la  concession  de  Banwald ,  avant,  etc.  (  La 
suite  comme  d  Variick  6  da  cahier  de$  charge»  de  la  can- 
cemon  de  Fraiéont.  ) 

jért,  7.  \ 

Art.  8.  I       (  Comme  le»  article»  eorrespondanit  du 

Art.  \%,  \  cahier  des  charge»  de  la  eaneeeeion  de  Fba- 

Art.  17.  i  MONT.) 

Art,  18.  1 


Fmt  à  fév»r-  Jlrrité  du  Pfésident  du  conseil^  chargé  du  pouvoir 

iShn  M  \mM      ^^^^^fif>  ^^  ^^^  ^«^  21  août  îSfcS,  qui  autorise  le 

citoyen  Targe  à  construire  dans  la  commune  de 
S AiNT-Juu£N-ER- Jarret  (Loire),  unjouràrét^erbère 
pour  le  traitement  des  riblons  et  auquel  seraadap* 
tée  une  cheminée  de  \&  mètres  de  hauteur.  • 


UjjM  *  ht    Arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pouvoir 
4tM8t«.         exécutif,  en  date  du  21  août  18W,  qui  règle  le 

régime  des  eaux  de  l* usine'  a.  fer  que  le  citoyen  de 
PouRTALÈs  possède  dans  la  commune  de  Baigii 
(Haute-Saône),  et  le  système  d'épuration  fies  eaux 
de  lavage proueffant  des patouillets  de  cette  usine. 


FtÊWÊiSkli^tom»  Arrêté  du  Président  du  conseil  y  chargé  du  pouvoir 
nuM  é»  Joilk-      exécutif  en  date  du  21  août  1 8i8,  qui  autorise  les 

citoyens  Baudon,  Delahante-Buykett,  Armaro  et 
autres,  à  établir  unpatouilletpour  la  préparation 
du  minerai  de  fer  sur  le  ruisseau  dit  le  Ru-rc- 
Cbaotair,  dans  une  propriété  quils  possèdent  au 

commiine  c/e  JoiLLEirAT(Cdte-d'Or). 


Mb  sur  àé^  Décret  de  P Assemblée  nationale,  du  23  août  1848, 
mlrffcMHHwtf,  *    relatif  aux  prêts  sur  dépôts  de  marchandises. 

VuÊÊÊKàblèe  nationale  a  adopté  ^ 


iUA   LES   MIIIBS.  535 

Et  le  chef  da  pouvoir  exécutif  pronmlgae  le  décret 
dont  la  teneur  suit  : 

Art.  1*'.  Toute  personne  qui ,  on  ver.tu  des  décret  et 
arrêté  des  21  et  26  mars  dernier  (1) ,  aura  prêté  ou  prê- 
tera sur  des  marchandises  déposées  dans  les  magasins 
publics,  sera  valablement  saisie  du  privilège  de  nantis- 
sement ^  par  le  transfert  du  récépissé  à  son  ordre  et  par 
la  mention  dudit  transfert  sur  le  registre  du  magasin , 
avec  indication  de  la  somme  prêtée. 

Le  récépissé  sera  passible  d'un  droit  fixe  de  1  fr.  pour 
tout  droit  d'enregistrement. 

jirL  2.  A  défaut  de  payement  à  Téchéance ,  le  cession- 
naire ,  porteur  du  récépissé,  pourra  exercer  son  recours 
contre  Teroprunteur  et  les  endosseurs ,  ou  sur  la  mar- 
chandise déposée.  Dans  ce  dernier  cas ,  le  président  du 
tribunal  de  commerce ,  sur  la  simple  production  de  l'acte 
do  protêt  y  ordonnera  la  vente  de  la  marchandise  aux 
enchères. 

Toutefois  les  comptoirs  nationaux  d'escompte  et  sous- 
comptoirs  de  garantie  pourront  exercer  leurs  droits  con- 
formément aux  dispositions  de  l'article  9  du  décret  du  24 
mars  1848,  relatif  aux  sous-cooiptoirs  ;  ces  dispositions 
s'appliquent  non-seulemeot  aux  marchandises,  mais  en- 
core aux  titres  et  autres  valeurs  données  en  nantissement. 

Art.  3.  II  n'est  pas  dérogé  par  le  présent  décret  au 
surplus  des  dispositions  de  l'arrêté  ministériel  en  date  du 
26  mars  1848. 


Décret  de  t Assemblée  nationale^  du  9  septembre  Oat^  (ta  txvmW 
1848,  relatif  aux  heures  de  travail  dans  les  ma--  JjîîîJj*  ™ïï- 
nufactuixs  et  usines.  (2)  net. 

L'assemblée  nationale  a  adopté. 
Et  le. chef  du  pouvoir  exécutif  promulgue  le  décret 
dont  la  teneur  suit  : 

Art  1^.  La  journée  de  l'ouvrier  dans  les  manufac- 

(1)  Voir  ces  décret  et  arrété/tome  Xn,  i*  série,  des  AwnaUs 
dê$  mttMâ,  p.  750  et  752. 

(S)  Voir  ci-aprés,  page  esi,  la  circulaire  du  mlDiatre  de  TagrlcoL 
ture  et  du  commerce»  en  dite  du  IB  sepletnbrc  ISiS. 

Tome  XI F.  i8^8.  36 


5S6  DÉClVn  BT  ARUMs 

tn^  «t  fMlB«i  m  pimrra  pasenMef  d(Hin  heores  de  (n- 

vail  effectif. 

jérL  9.  Dm  Pèflements  d^adninistrêttm  poMi^a  dé- 
terminaronl  les  axceptioDs  qa*il  sera  néoessalre  d^apporter 
à  calta  disposHIoB  générale,  A  raison  4e  la  nature  des 
ioduilrles  ou  des  causes  de  force  majeure, 

4rL  3.  Il  n'est  porté  aucune  atteinte  mx  usages  et 
aux  ooQventions  qui,  antérieurement  au  2 mars,  fixaient 
pour  certaines  industries  la  Journée  de  travail  à  un  nombre 
d^heurct  inflèrieur  à  douze. 

^rt,  4.  Tout  chef  de  manufineture  ou  usine  qui  coo- 
traviendra  au  présent  décret  et  aux  règlements  d^admi- 
nistration  publique  promulgués  en  exécution  de  TartideS, 
sera  puni  d'une  amende  cinq  franca  à  cent  francs. 

Les  contraventions  donneront  lieu  à  autant  d'amendes 
qu'il  j  aura  d'ouvriers  IndAment  employés,  sans  qae 
œa  amendes  réunies  puissent  s'élever  au-dessof  de 
mille  francs. 

Le  présent  article  ne  s'applique  pas  aux  usages  locaux 
at  eenvantions  Indiqués  dani  la  présente  loi. 

Are.  S.  L'article  463  du  code  pénal  pQurrsi  toujoors 
élfa  appliqué, 

Jri.  •.  Le  déeret  du  %  mars  M) .  en  ce  qui  copceme  la 
limitation  des  heures  du  travail ,  est  abrogé. 


««i*«*«i^ 


Droit  û*wATét  jijrété  du  Président  du  conseil ^  chargé  du  pouvoir 

\.^^U!Z  Jnï     exécutif,  en  date  du  9  septembre  18fc8,  portant 
rertfiioaief,tor  •^.       _,.,     .     ,     ..-r,    „         ,     •'^r» 

le  ciilna  at  k     suppression  4a  drçn  établi  a  l  entrée,  dans  Paru^ 
<la«i  mr  Usfir9  «<  fontes^  sur  U  cuivre  et  le  mine* 

Le  président  du  conseil ,  chef  du  pouvoir  exécutif , 
Yu  l'arrêté  de  la  conuoisiîoQ  du  pOQTOir  axêCuUf  «  «^n 


(I)  Ce  décret  est  ainsi  conço  : 

iat  la  Hpasrt  da  la  caaiiniiiloo  da  ioavnnunfnl  poar  lei  trinil- 
leurs, 

Considérant  :  . 

V  Qu^QQ  iravail  manuel  trop  prolonaé,  non-seolenentmioelasasté 
des  traraiileurs,  mais  encore,  en  l'empêchant  de  eeUi?er  son  hilcHI- 
aaaea«  paple  ailoiiilê  à  la  diaaité  de  Hioanae  ; 

a«  Qoe  reipleliaUoa  des  ewrrien  par  les  soos-ealrepreieQn  oo- 


date  du  17  juin  1848  (i) ,  lequel  soumet  à  une  tano  d'cn- 
tré6  le»  fers  et  fontes  de  touie  espère,  cuivre,  «ne ,  m- 
troduîts  à  Paris  à  partir  de  la  promulgation  dudit  arrêté  ; 

Tu  les  plaintes  ndknbrcuses  et  unanimes  que  Tappli-  * 
cation  (Je  celle  taxe  a  soulevées; 

Vu  la  délibération  de  la  commission  municipalede  Paris, 
qui  reproduit  les  doléances  du  commerce  et  de  l'industrie, 
et  qui  demande  Tabroffation  de  l'arrêté  en  ce  qui  concerne 
les  métaux  ; 

Tu  le  rapport  du  ministre  des  finances; 

Attendu  que  l'impôt  établi  par  l'arrêté  du  17  juin  sur 
ces  métaux  occasionne  au  commerce  et  à  l'industrie  ni| 
préjudice  considérable ,  et  qu'il  n'est  pas  d'ailleurs  con- 
forme au  principe ,  qui  ne  permet  de  grever  d'un  droit 
que  les  objets  destinés  à  la  consommation  intérieure  ; 

Arrête  : 

j^rt,  1*'.  Le  droit  établi  sur  les  fers  et  fontes  de  foute 
espèce  y  sur  le  cuivre  et  sur  le  zinc,  par  l'arrêté  de  la 
commission  du  pouvoir  exécutif ,  du  17  juin  1848,  est  et 
demeure  supprimé. 

^rt  8.  Le  minisire  des  finances  est  chargé  de  Texéca- 
cotion  du  présent  arrêté. 

Signé  E.  GAVAIGRAC. 

'  *  h»  minlitr^  des  flpaQtts, 

gigni  U.  QOUDCRAVIL 

vriers,  d'iM  marchandeurs  oa  tâcherons,  est  eisenUeUement  injnite, 
ye^aloire  et  contraire  au  principe  de  la  fraternilé^ 

Le  gouvernement  provisoire  de  la'  République  décrète  s 

1»  La  Journée  du  travail  est  diminuée  d'une  heure.  Eu  oonséqncnea, 
à  Paris,  où  elle  était  de  onie  heures,  elle  est  réduite  k  du,  et  en  pr»- 
vifiee, où  elle  avait  été  juiquicidedouse  heures,  elle  est  réduite  ionxe s 

ip  X'eip!oitalion  des  ouvriers  par  des  souf-enUreprepeiirs,  ou  mof* 
chandagCf  est  abolie. 

1)  es(  bien  entendu  qae  les  associations  d*0Qvrlers  qui  q'ont  point 
pour  objet  l'expioltalion  des  ouvriers  les  ans  par  les  tutrei  ne  sont 
pai  considérées  cçmme  marchandage* 

Paris ,  le  2  mars  1S48. 

Signé:  Dupont  ( de  l'Eure) ,  Arago,  Albert,  Crèbiibux, 
Flocon,  Oarnier-Pagâs,  Lamartink,  Louis  Blanc, 
Marrast,  Marie. 

Cl)  Voir  cet  arrêté,  tome  lU,  i*  série,  des  ^rmalff  des  mines ^ 
p«  Tf6. 


538  DÉCRETS    ET   ARR£tA8 

Mineide  hMSKk Décret  du  Président  du  conseil,  chargé  du  pouvoir 
^ykmOmÊé.     exécutifs  en  date  du  15  septembre  18W,  portant 

interprétation  de  divers  actes  relatifs  aux  mines 
de  houille  de  YiEUX-GoNDÉ  (Nord). 

Le  président  du  conseil,  chargé  du  pouToir  exécntif , 
Sur  le  rapport  de  la  s  ection  du  contentieux , 
Ta  la  requête  sommaire  présentée  pour  la  compagnie 
propriétaire  des  mines  d'Anzîn ,  poursuites  et  diligence 
du  sieur  Lebret,  régisseur-gérant  de  ladite  compagnie, 
ladite  requête  enregistrée  au  secrétariat  général  du  con- 
seil d'£tat ,  le  9  juillet  1845,  et  par  laquelle  elle  con- 
dut.À  ce  qu'il  plaise,  interprétant  les  arrêts  du  conseil 
des  14  octobre  1749  et  20  avril  1751,  et  Va  vis  du  conseil 
d'Etat,  des  27-31  mars  1806,déclarer  :  1*"  que  la  conces- 
sion dite  de  Yieux-Gondé  porte  sur  toutes  les  terres,sans 
exception  ni  réserve ,  qui  étaient^  en  1749 ,  soumise  à  la 
haute  justice  du  prince  de  Croy  ;  2®  que  cette  haute  jus- 
tice embrassait  le  territoire  actuel  des  communes  -de 
Yieux-Gondé  et  Hergnies  et  celui  de  la  commune  de  Condé 
tel  qu'il  était  avant  1806  ;  3<»  que  c'est  en  ce  sens  que  les- 
dits  arrêts  ont  été  interprétés  et  appliqués  par  1  avis  du 
conseil  d'Etat,  du  27  mars  1806  ; 

Vu  le  mémoire  ampliatif  présenté  par  ladite  compa- 
gnie ,  ledit  mémoire  enr^istré  comme  dessus  le  8  oc- 
tobre 1845,  et  par  lequel  ladite  compagnie  persiste  dans 
les  conclusions  de  son  premier  mémoire ,  et  condnt  anx 
dépens  contre  la  compagnie  de  Thivencellea  et  Escaa- 
pont  ; 

Vu  le  mémoire  en  défense  présenté  pour  les  sociétés 
réunies  de  Thivencelles ,  Fresnes-Midy  et  Gondienne- 
Saint-Aybert ,  poursuites  et  diligence  du  sieur  Lenglé , 
ledit  mémoire  enregistré  comme  dessus  le  14  novembre 
1845,  et  par  lequel  elles  concluent  à  ce  qu'il  plaise  décla- 
rer que  la  concession  n'a  jamais  compris  les  terres  situées 
au  delà  de  la  Haisue,  qu'en  tous  les  cas  elle  n'a  pu  s'éteo' 
dre  sur  l'ancienne  seigneurie  Gagére,  le  bois  du  Roi  ni  les 
autres  fiefs  dont  la  haute  justice  appsurtenait  en  1749  à  la 
couronne  de  France  ; 

Vu  la  requête  en  intervention  présentée  par  les  sieurs 
Dubois  deNéhaut,  Albéric  Ducbastel  et  Dumont-Da- 
mortier,  agissant  tant  en  leur  nom  que  pour  une  compa- 
gnie dont  ils  font  partie ,  ladite  requête  enr^trée 


SVK   LES   MINBS.  SSg 

comme  dessns ,  le  7  février  1846 ,  et  par  laquelle  ils  ooo- 
cloent  à  ce  qu'il  plaise  les  recevoir  intervenaDts  sor  le 
pourvoi  formé ,  et ,  statuant  au  fond ,  décider  que  le  terri- 
toire de  Macou  n'est  pas  compris  dans  la  concession  de 
Yienx-Gondé,  et  qu*en  conséquence  il  doit  être  donné 
suite  à  la  demande  en  concession  déposée  par  le  sieur  Du- 
bois de  iMébaut  le  7  juin  1843  ; 

Vu  le  mémoire  en  défense  présenté  par  la  compagnie 
d'Anzin  contre  rintervention  des  sieurs  Dubois  delïénaut 
et  par  lequel  ils  concluent  à  ce  qu'il  plaise  repousser  Tin- 
terventiop  comme  non  recevable  et  mal  fondée ,  condam*- 
ner  les  intervenants  aux  dépens ,  ledit  mémoire  enregistré 
comme  dessus,  le  25  mai  1846  ; 

Vu  le  mémoire^en  réplique  pour  la  compagnie  d*Anzin, 
ledit  mémoire  enregistré  comme  dessus,  le  25  mai  1846, 
et  dans  lequel  elle  persiste  dans  les  conclusions  de  ses  re- 
quêtes sommaires  et  ampliatives  ; 

Vu  le  mémoire  en  réponse  présenté  par  la  compagnie 
d'Anzin ,  ledit  mémoire  enregistré  comme  dessus,  le  29 
juillet  1846 ,  et  par  lequel  elle  persi*ste  dans  ses  conclu- 
sions ; 

Vu  la  lettre  du  ministre  des  travaux  publics  en  réponse 
à  la  communication  qui  lui  a  été  donnée  du  pourvoi,  la- 
dite lettre  enregistrée  comme  dessus,  le  1*'  décembre 
1846; 

Vu  les  consultations  produites  au  nom  de  la  compagnie 
d'Anzin ,  et  enregistrées  le  18  décembre  1846  ; 

Yu  la  requête  et  les  productions  présentées  par  lis  so* 
détés  réunies  de  Thivencelles,  Fresnes-Midy  et  Gon- 
dienne-Saint-Âybert,  ladite  requête  enregistrée  comme 
dessus,  le  5  mai  1847; 

Yu  la  note  et  production  présentée  pour  la  compagnie 
d'Anzin,  ladite  enregistrée  comme  dessus,  le  4  juin 
1847  ; 

Yu  la  production  faite  par  les  sociétés  réunies  contre 
la  compagnie  d'Anzin,  et  enregistrée  comme  dessus,  le 
7  juin  1847; 

Yu  le  mémoire  présenté  par  lesdites  sociétés^  et  enre- 
gistré comme  dessus ,  le  23  octobre  1847  ; 

Yu  le  mémoire  présenté  par  la  compagnie  d'Anzin , 
ledit  enregistré  comme  dessus ,  le  30  novembre  1847  ; 

Yu  la  production  faite  par  les  sociétés  réunies  t  ladite 
enregistrée  comme  dessus ,  le  21  décembre  1847  $ 


S40  DÉOftBTS  BT  ARUÉTÉS 

Ta  la  frodQctioo  pont  la  eotnpdgiiié  d' Anchi ,  ladfle 
^registrée  cotniiie  dessus,  le  10  jaD?ier  1848; 

Ya  la  lettre  du  tninîstre  des  travaux  publics ,  oiregfah 
Irée  comme  dessus,  le  24  janvier  184d,  et  pat  1  actuelle  il 
envoie  plusieurs  pièces  demandées  ; 

Tu  les  observations  présentées  pour  la  compagnie  d'An- 
zin,  lesdites  enregistrées  comme  dessus  ^  le  12  février 
«848  i 

Vu  le  tnémolre  intitulé  :  Dernière  réponse  des  sociétés 
réunies  de  Tiiirencelles,  Frcsnes-Midj  et  Gondietine- 
Baint^Aybert  à  la  compagnie  d'Anzin,  ledit  mémoire  eo- 
registre  comme  dessus ,  le  1"  mars  1 848  ; 

Yu  les  observations  sommaires  présentées  pbnr  les  d-  ' 
toyens  Dubois  de  Néhant ,  Dachastel  et  Dumonl-Dufiior- 
tler,  lesdites  observations  enregistrées  comme  dessus,  le 
7  mars  1848; 

Yu  les  conclusions  prises  par  la  compagnie  d'Afitin , 
enregistrées  comme  dessus,  le  15  avril  1848,  et  tendant 
à  ce  qu'il  plaise  déclarer  la  compagnie  Dubois  de  N dhàdt 
purement  et  simplement  non  recevable  dans  son  ioterVefr- 
tion,  la  condamner  aux  dépens  ; 

Yu  Tarrété  de  conflit  pris  par  le  préfet  du  département 
du  Nord^  le  9  août  1843,  confirûié  par  oirdontianee  rojalé 
«n  daté  du  30  décembre  1 843 1 

Yu  Tarrét  du  conseil,  du  14  décembre  1749; 

Yu  rarrét  du  conseil ,  du  20  avril  1751  \ 

Yu  Tavis  du  conseil  d'État,  approuvé  par  remfNmaf, 
«n  date  des  27-31  mars  1806  $ 

Yu  les  ari'éts  dti  8  mai  et  dd  27  aoàt  1 726  ; 

Yu  toutes  les  pièces  produites  et  jointes  an  dosstef  ; 

Ouï  M~  Fabre  et  Chambaud  dans  lenf^s  plaidoiries  mot 
la  compagnie  d' Anzin  \ 

—  M«  Pascalls  pouf  les  sociétés  réunies  ; 

—  M«  Huet  pour  les  sieurs  Dubois  de  Néhaut,  Albéfie 

Dticliastet  ei  DomontDumôr  tier  ; 
Ensemble  M:  Gomudeti  oomftiisstire  du  goateruettefit 

en  SCS  conclusions  ; 

Sdr  la  comt^étericë)  et  en  C6  qui  touche  té!i  coticla- 
sions  du  ministre  des  tfÀtaùl  publics  tendant  à  ce  ^as 
léë  parties  soient  renvoyées  paf^levant  radmihistfation 
pour  éire,  par  elle,  préalablement  statué  ce  qu'il  apps^ 
ticiidra  s 

Consldéi*abt  qtie  pal*  stiite  d'an  arrêté  4e  oonOit  oob- 


ftBM    LM   ■»■■.  ^t 

firme  Mt  ordimnattce  royale  en  dila  du  SO  dMnflbra 
1848)  la  GOmpnRnfe  d'Amin  s'eit  fMarruc  en  Inierprfi* 
talion  dn  Hrr^b  da  cnmeil  jles  14  octobre  1749  Cl  81 
arril  ITfil  et  du  décret  impérial  del  S4'31  m»n  1806, 
qa'll  y  a  conieBratidn  entre  les  pariiea  sur  le  »enl  et  IM 
eObl*  àé  ces  actes,  et  que,  dds  lors,  oelte  InlArfirâUtioa 
doll  élre  donnée  par  iBToieconteniieuseï 

En  ce  qui  touche  l'interTentiOndelliran  DabOil  de  Né' 
habtfDBthaitelelconaorIt  i 

GDtrtidéfatit  que  leadils  Int^i^etiaflU  hnll  eh  imlÉilM 
devant  ridminisirafion,  à  l'effet  d'obleair  la  ootie^Hloa 
de  ftllea  houtll^qul  existent  dans  les  terrains  dont  là 
«mpagnle  d'Anain  ae  prétehd  conccislooiialre  cl  (|a'll 
réiulle  dn  Vinstrnriion  qu'ils  ont  f»H  hirc^  inr  CM 
terrai  IIS  des  travaux  de  recherches;  qdfii  dëllors'lli 
ont  intérêt  et  qualité  à  intervenir  dani  ladite  instance; 

Sur  le  moyen  opposé  parla  compagnie d'AnSin  cl  teA* 
dant  à  ce  qu'il  soit  déclaré  que  la  question  de  délimltalloD 
de  la  oincession  a  été  définitivement  résolue  par  le  litettl 
de8a4-31inârsl808; 

Conildcrant  que  par  le  décret  sus-viad,  il  a  été  décidé 
que  les  ileurs  Déitandrouin ,  Taffin ,  etc. ,  possèdent  IR 
mines  de  huuilled'AnziD,  Fresncst  Haismas,  Condé  ei 
Hergoles,  partie  comme  concessionnaires  cni|;inaires , 
partie  comme  acquéreurs  de  domaines  nationaux  (  qn't 
ces  deux  titres  ils  ont  rempli  les  formes  Vodlnes  par  les 
lois  t  qu'il  n'y  a  contre  eux  aucune  cause  de  déchéance 
d'aucune  desdiles  concessions  et  qu'il  n'y  avait  liea  I 
statuer  sur  les  demandes  en  conccsSitth  dtt  mtoes  de 
Vicux-Condé  et  Ucrgnics,  formées  psr  la  cumpagnie 
Laaulle  et  autres  ;  -mais  qne  ce  décret  n*a  ed  ni  ^nr 
butni  puurcfietde  restreindre  ni  d'sugmentcries  codcél*- 
slons accordées  parles  arrêts  du  conseil  des  t4oclobré 
1749  etfii  avril  1751 1  que,  dès  lors,  il  od  fait  pas  obsiadt 
à  ce  qud  soll  donnée  l'interprétation  desdils  arrêts  t 

An  rond ,  et  en  ce  qui  louché  l'tnterprélation  des  srrAtl 

du  U  octobre  1749  et  91  arril  17fil  1 

lobre1749, 

lérmislion  snllidlée  fMr  ledit  ileuf 
de  )t  aux  prescriptions  dri  rtaUment 

da  l'effet  d'extrair*  des  cbhrUoui  d« 

s*i  Vieux-GoDdË,  a  é(4  sbIlldIAa  pw 

loi  HuttaMrfltahriMBatidntlili 


543  DicnCTS    BT   ARBftTBS 

pr^érence  qae  Ini  donnaienl  les  coalames  nir  les  terra 

soumises  à  ma  droit  de  haute  justice  ;  qu'elle  lui  a  été  ac- 
cordée par  l'arrêt  du  14  octobre  1 749,  eo  ladite  qualité  el 
sans  distinction  entre  les  (erres  dont  il  était  proprîéUiire 
et  les  terres  sur  lesquelles,  en  sa  qualité  dehaut-jasticier, 
U  avait  droit  de  haute  j  usiice  j  qu'il  n'y  a  lieu,  dès  lors, 
de  limiter  ladite  permission  aax  terres  ^ont  ledit  stear 
de  Crof  était  prof^iétaire  foncier  ; 

Considérant  qu'il  résaltc  de  l'instmction  que  les  mots  : 
tes  terres  de  Condi  tt  de  f^teux-Condé  au  delà  de  l'Eteiut, 
contenus  andit  arrêt  du  14  octobre  1 7(9,  doivent  étreeo- 
tendus  de  toutes  les  terres  de  Coudé  et  de  Vieax-Coodé 
situées  sur  la  rive  droite  de  l'Escaut,  sans  distiller  entre 
les  terres  sises  en  amont  de  Condé  et  cellu  qui  sont  sitoées 
aaaelàdeCondé; 

En  ce  oui  tonche  le  droit  de  hante  justice  appartenant 
an  sieur  ae  Croy  : 

Considérant  que,  s'il  est  articulé  par  la  compare 
d'Aozin  que  le  sieur  de  Croy  avait  droit  de  hante  jus- 
tice sur  la  totalité  des  territoires  de  Condé  el  Vieux - 
Coudé  et  sans  distinction ,  l'existence  et  l'étendue  de  ce 
droit  de  haute  justice  sur  diverses  portions  des  terres 
dépendant  de  Condé  et  Vienx-Condésuotcontestécs;  qu'il 
ne  nous  appartient  pas  de  connaître  des  questions  sou- 
levées par  ce  li  tig<^  ; 

Sur  l'nrret  du  21  avril  1751  ; 

Considérant  que  la  permission  accordée  par  cet  anét 
s'étend  sur  tout  le  territoire  d'Hei^nirs  ; 

Le  conseil  d'Etat  entendu , 

Décrète  ce  qui  suit  : 

Art.  1".  Il  est  déclaré:  1°  que  le  décret  des2V-3l  mars 
1806  n'a  eu  ni  ponr  but 'ni  pour  effet  d'élendrc  ou  de  res- 
treindre les  permissions  contenues  aux  arréls  du  conseil, 
des  lioclobre  1749  et  21  avril  1751;  2°  que  la  permission 
accordée  au  sieur  de  Croy  par  l'arrêt  duconseil,  du  lioc- 
tobre  1749,  comprend  tout  le  territoire  deCondé  et  Vieux- 
Condé,  situé  sur  la  rive  droite 
1749  au  droit  de  haute  justice 
distinction  entre  les  terres  doni 
cier  et  les  terres  qui  étaient  se 
droit  de  hante  josUce  ;  3°  qui 
au  sieur  de  Croy  par  l'arrêt  du 
comprend  (ont  le  torain  d'Her( 


SUR    LES    MINES.  543 

Ari.  2.  Le  sorplns  des  conclusions  des  parties  est  rejeté. 

Art.  3.  Les  dépens  sont  compensés  entre  les  parties. 

jért.  4.  Le  ministre  des  travaux  publics  et  le  ministre 
des  finances  sont  chargés,  chacun  en  ce  qui  le  concerne, 
de  l'exécution  du  présent  décret. 


Arrêté  du  Président  du  conseil,  chargé  //ifjDOUi^oiV  Mines  de  houille 
exécutif,  en  date  du  25  septembre  18W.  qui  ac-  *ie  rEygooiier. 
corde  au  sieur 'EmWe  Delayal  et  G*  la  concession 
de  mines  de  houille  situées  dans  la  commune  de 
TorLON,  arrondissement  de  Toulon  (Var). 

(Extrait.) 

Art.  2.  Cette  concession ,  qui  prendi^  le  nom  de  con^ 
cession  de  fEygoutier,  est  limitée,  conformément  au  plan 
annexé  au  présent  arrêté,  ainsi  qu'il  suit,  savoir  i 

A  V Ouest ^  par  le  littoral,  depuis  l'axe  de  la  porte 
neuve  de  la  ville  de  Toulon ,  point  M  du  plan,  jusqu'à  un 
aulre  point  R  distant  du  premier  de  65  mètres,  en  direc- 
tion du  centre  de  la  grosse  tour; 

Au  Sud,  par  une  ligne  R  Q,  perpendiculaire  à  la  direc- 
tion ci-dessus  et  d'une  longueur  de  650  mètres  ; 

Au  Sud-Est  j  à  partir  du  point  Q,  seconde  extrémité 
de  la  limite  Sud,  par  une  ligne  droite  menée  au  confluent 
P  du  ruisseau  de  Saint- Joseph  et  de  la  rivière  de  r£y- 
goutier  ; 

Au  Nord-Est^  par  une  ligne  droite  PN,  menée  de  ce 
point  P  perpendiculairement  à  la  ligne  qui  passe  par  le 
clocher  de  la  Valette  et  le  point  M  ci  -dessus  défini  ,et  ar- 
rêtée à  leur  intersection  commune  N  ; 

Au  Nord' Ouest j  par  la  portion  de  la  ligne  droite  com-  ^ 
prise  entre  le  point  N  et  le  point  de  départ  M  ; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  superficielle  de 
deux  kilomètres  carrés,  cinquante-deux  hectares,  dix-sept 
ares. 

Art.  4.  Les  droits  attribués  aux  propriétaires  de  la 
surface^  par  les  art.  6  et  42  de  la  loi  du  21  avril  1810, 
sur  le  produit  des  mines  concédées ,  sont  réglés  à  une 
rente  annuelle  de  dix  centimes  par  hectare  de  terrain  oHn- 
pris  dans  la  concession. 


544  D^iQRVn   K    AHliTÉS 

Ges  dispesilions  ëereiit  âpplicaUes  iKHiobslaiil  1m  sti- 
pulations contraires  qai  pourraient  résulter  dé  coUTeo- 
tîoos  antérieureé  entre  les  concessionnaires  et  les  pro- 
priélaires  de  la  surface. 

Cahier  des  charges  de  la  concession  des  mines  de  kouUU 

de  r£Y6oeTiER. 

(Extraie.) 

ArL  2.  Les  concessionnaire^  exdcuteront  »  oonferaié- 
ment  à  ce  qui  leur  sera  prescrit  par  la  préfet^  et  soasls 
surveillance  spéciale  des  ingénieurs  des  mines ,  les  Ira- 
vaux  qui  seront  jugés  nécessaires  pour  compléter  Tex^ 
ploralion  des  terrains  compris  dans  la  concession ,  et  la 
reconnaissance  des  gites  de  houille  concédés.  En  coosé- 
qtiendc,  ils  cntrèpfendrôtit  ^  liVâiit  tdUt  âutfc! travail,  an 
DUits  vertical  Ird vdf s^nt  toUtd  répaiâSfu^  du  iet*rain  limiil- 
1er,  en  iltt  des  points  dô  Isl  sUrfàc(^  circulaire ,  ayatit  pdttr 
dénife  le  t^olut  G  dU  plâh  et  Uli  f àydtl  de  ^OÔ  mètres. 

Art.  6»  Dfiiî^  le  Cas  où  les  IfâvaUit  projeté»  par  là 
oOHc^SMoiinâlfes  dévraiétlt  §'éten(ifë  SOtiS  des  hâbitatiolb, 
édifices,  murs,  fortificatiohS^  dépendante  de  Id  ville  (m 
des  faubourgs  detoUlonou  d¥Mbi*tdeL«riTial^ue,  ou  dans 
Télcnduc  de  la  pfenlière  zone  de  st^iTitudc  de  renceinte 
de  lOtilOn,  de  ses  oUvi-dgel  eittéHèâi*s  et  dô  là  éoflitna- 
nication  au  fbf  t  Lamalgue,  OU  à  tihd  dlslttucc  moindre  de 
10  mèires  du  terrain  militaîrd  ou  de  la  limite  eiitéffeafe 
de  la  rue  du  Rempart,  ces  travaux  ne  pourront  elfe  en- 
trepris qu*en  tcrtu  d'Une  autorisation  spéciale  dU  préfet, 
donnée  sur  lé  rapport  de  l'ingéuieur  dëâ  ttiioéâ^  après  qoe 
le  conseil  municipal  ^  les  propriétaires  intéressés,  (!t,  lors- 
qu'il y  aura  lieu,  le  commandant  du  gétliO  tnllitaîre  et  te 
préfet  mariUme,  auront  été  cntefidus^  et  après  que  les 
concessionnaires  auront  donné  caution  de  payer  rindéin- 
niié  exigée  par  l'art  15  de  In  loi  du  91  ftlrril  1810. 

Dans  le  cas  de  travaux  souterrains  à  poursoltrê  du 
côté  du  quartier  du  Mourillon ,  et  par  lesquels  on  pour- 
rait craindre  que  le  régime  d^s  sourdes  ({uî  alimentent  les 
puits  de  ce  quartier  ne  fût  troublé,  les  concessionnaires 
ne  pourront  faire  avancer  ces  trataux  à  plus  dd  400  mè- 
tres au  sud-ouest  du  point  G  du  plan  i  sans  une  âolorisa^ 
tion  spéciale  du  préfet ,  donnée  AAÛA  Ui  tiÈétùÊê  AMMfe 


que  ei->deisds,  a^ès  ^e  les  pfopriètiiires  intérMMft  ftv- 
ront  été  cnteDdos  fet  qae  les  coficessioûnaires  aaront  éga- 
lement'donné  la  caution  preacri le  par  l'art.  15  do  ladite 
loi. 

t)ans  l'an  et  l'autre  de  ces  deux  cas,  les  contestations 
qui  s'élèveraient  relativement  soit  à  la  caution ,  soit  à  l'io- 
demnilé ,  seront  portées  devant  les  tribunaux ,  conformé- 
ment  à  l'art,  précité.  L'autorisation  d'exécuter  les  travaux 
sera  refusée  par  le  préfet ,  s'il  est  reconnii  qUè  l'exploita- 
tion peut  compromettre  la  sûreté  du  sol ,  celle  des  habita- 
tions ,  la  conservation  des  édifices  ou  de»  fortificalionn,  OU 
le  régime  des  sources. 

Art.  9.  L'exploitatiot)  sous  le  quartier  de  rEygoutler 
deyra  être  ehtiéremënt  distincte  de  celle  du  quartier  du 
Mourilloti.  Ces  deux  cbatnps  d'exploitation  ne  pourront 
avoir  entre  eux  àuctme  communication  souterralnei 

Art.  10.  Tous  les  trâtaux  qui  seront  faite  à  la  surfaèe 
du  sol ,  pour  les  besoins  de  Texploitatioti ,  dans  l'étendue 
de  la  première  et  de  la  deuxième  zone  des  servitudes.de 
l'eifteinte  de  Toulotiet  de  ses  outrages  extérieurs,  âëroitt 
soumis  à  toutes  les  prescriptions  des  lois  du  10  Juillet 
1791  et  du  IT  juillet  1819 ,  ainsi  qu'à  celles  de  Térdon- 
nance  du  l'^'août  1821. 

Art,  1 1 .  Le  chef  du  génie  aura  le  droit  dé  visiter , 
toutes  les  fois  çiu'il  le  Jugera  convenable ,  par  lui-même 
ou  par  les  officiers  ou  agents  sous  ses  ordres ,  les  travaux 
de  rexploilatiou ,  afin  de  s'assurer  si  les  limites  ct-dessus 
indiquées  ne  sont  pas  dépassées.  En  cas  de  contravention 
tfonëtalée  ^  cet  ofiicier  adressera  un  rapport  au  ministre 
de  la  guerre,  qui  prendi'a  lés  disposition!  nécessaires. 

Art.  IS.  Lies  concessionnaires  ne  pourront  faire  des 
sondages ,  ouvrir  des  puits  ou  galeries  ^  ni  établir  des 
machines  ou  magasins  dans  le  champ  du  tir  du  polygone 
de  la  marine,  ni  à  une  distance  de  100  mètres  de  co  champ, 
à  moins ,  pour  ce  dernier  cas  «  d'une  permission  spéciale 
du  préfet  maritime, 

Ari.  14.  Les  concessioniiaires  seront  tenus  de  déposer 
tous  les  ans ,  dans  le  mois  de  janvier  ou  février  au  plus 
tard,  ëb  bureau  du  chef  du  génie,  à  Totilon,  un  double 
des  plans  mentionnés  en  rarticle  13  ci-dessus.  Sur  ces 
plans,  outre  les  travaux  faits  pendant  l'année  précédente , 
ils  indiqueront  les  travaux  projetés  pour  l'année  cou- 
i^utes 


546  DÉCRSTS  BT  AKKAtAs 

Minci  de  fer    Arrêté  du  Président  du  conseil ,  chargé  du  pouvoir 
de  la  Perrière.       exécutif,  en  date  du  26  septembre  1848 ,  qui  ac- 
corde au  citoyen  Louis -Bar  the  Delcasse  la  con- 
cession de  mines  de  fer  situées  dan4  la  communede 
MonTJOi ,  arrondissement  de  Garcassohne  (Aude}. 

(  Extrait.  ) 

Art.  2.  Gîtte  coDcession,  qui  prendra  le  nom  de  con- 
eeision  de  la  Ferriêre ,  est  limitée,  conformément  an  plan 
annexé  au  présent  arrêté  ^  ainsi  qu'il  suit ,  savoir  : 

Au  Nord,  par  deux  lignes  droites  menées,  l'one,  dt 
sommet  au  sarrat  de  la  Charrette  à  la  borne  n*  3  sur  le 
sarrat  du  Gastillet  ;  l'autre ,  de  la  borne  n""  3  à  la  borne 
n*"  7  sur  la  limite  de  Yignevieille,  depuis  la  borne  n*  3 
jusqu*à  la  rencontre  de  cette  seconde  ligne  droite  a?ec  le 
cours  de  TOrbien,  au  point  F  du  plan  ; 

A  VEat ,  par  le  cours  de  TOrbien  en  le  remontant  de- 

{»uis  le  point  F  jusqu'au  point  G,  situé  à  la  rencontre  de 
'Orbien  avec  la  ligne  droite  menée  de  la  borne  n*  9  an 
clocher  de  Bouisse  ; 

jiik  Sud ,  par  une  ligne  doite  menée  du  point  G  ao 
sommet  du  sarrat  de  Fasio  ; 

ji  l'Ouest,  par  une  ligne  droite  menée  du  sommet  da 
sarratde  Fasio  au  sommet  du  sarrat  de  la  Charrette,  point 
de  départ  ; 

Lcsdites  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
d'un  kilomètre  carré ,  dix-neuf  hectares. 

Ari,  5.  Les  droits  attribués  aux  propriétaires  de  la 
surface,  par  les  art.  6  et  42  de  la  loi  du  21  ayril  1810, 
sur  le  produit  des  mines  concédées,  sont  réglés  à  nue 
rétribution  annuelle  de  15  cent,  par  hectare  de  terrain 
compris  dans  le  périmètre  de  la  concession. 

Ces  dispositions  seront  applicables  nonobstant  les  sti- 
pulations contraires  qui  pourraient  résulter  de  conven- 
tions antérieures  entre  le  concessionnaire  et  les  proprié- 
taires de  la  surface. 

Cahier  des  charges  de  la  concession  des  mines  de  fer 

de  LA  Fbrrièrs* 

(Extrait.) 
Art.  7.  Dans  le  cas  où  les  travaux  projetés  par  le  ooo- 


SUR  US&  MI9SS.  547 

cesAÎonnatre  devraieol  s'étendre  sous  des  habitations  ou 
des  édifices ,  ces  travaux  ne  poarront  être  exécatés  qu'en 
vertu  d'une  autorisation  spéciale  du  préfet,  donnée  sur 
le  rapport  des  ingénieurs  des  mines,  après  que  le  conseil 
manicipal  et  les  propriétaires  intéressés  auront  été  en- 
tenduSy  et  après  crae  le  concessionnaire  aura  donné  cau- 
tion de  payer  rindemnité  exigée  par  Fart.  15  de  la  loi  du 
21  avril  1810.  Les  contestations  relatives  soit  à  la  cau- 
tion ,  soit  à  l'indemnité ,  seront  portées  devant  les  tribu- 
naux et  cours,  confurmément  audit  article. 

I*'aotorisation  d'exécuter  les  travaux  sera  refusée  par 
le  préfet,  s'il  est  reconnu  que  l'exploitation  peut  com- 
promettre la  sûreté  du  sol  ou  la  conservation  des 
édîGces. 

Art.  15.  Le  concessionnaire  sera  tenu  de  fournir,  au- 
tant que  ses  exploitations  le  permettront ,  à  la  consom- 
mation des  usines  établies  on  à  établir  dans  le  voisinage , 
avec  autorisation  l^ale.  Le* prix  des  minerais  sera  alors 
fixé  de  gré  à  gré  ou  à  dire  d'experts,  stinsi  qu'il  est  indi- 
qué en  Fart.  65  de  la  loi  du  21  avril  1810  pour  les  ex- 
ploitations de  minières  de  fer. 

Art.  1 6.  En  cas  de  contestation  entre  plusieurs  maîtres 
de  forges,  relativement  à  leur  approvisionneibenten  mi- 
nerai ,  il  sera  statué  par  le  préfet,  conformément  à  l'art.  64 
de  la  même  loi. 


Arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pouifoir    Minet  de  fsr 
exécutif,  endatedu^iseptembreiSkS,  qui  accorde  de  Pechairooi. 
au    citoyen  Jean-François-Hippolyte-Florentin 
Debosque  la  concession  de  mines  ae  fer  situées 
dans  la  commune  de  Mortjoi,  arrondissement  de 
GarcassonnÊ  (Aude). 

(Extrait.  ) 

Art.  2.  Cette  concession,  qui  prendra  le  nom  de  conr 
emion  de  Pechairoux ,  est  limitée ,  conformément  au  plan 
annexé  au  présent  arrêté ,  ainsi  qu'il  suit,  savoir  r 

A  VE$t ,  par  les  deux  lignes  droites  menées ,  l'une  de 
la  borne  cadastrale  n^  7  sur  la  limite  de  Yignevieille  à  la 


549  DécRBVi  n  AmnÉffis 

borae  eadastnle  n*  8 ,  Taatre  de  la  borne  n*  8  k  la  borne 
Gadastralo  d«  9  ; 

^a  Sud-Est ,  par  la  pirtie  de  la  li^ne  droite  menée  de 
la  borne  n*  9  au  clocher  de  fiouisse,  et  comprise  entre  fa 
borne  n*  9  et  le  point  de  rencontre  de  ladite  ligae  arec  la. 
rivière  d*Orbicn,  au  point  G  du  plan  : 

j4u  Nord-Oaestf  par  le  cours  de  lOrbien,  ca  le  des- 
/cendant  depuis  le  point  G  jusqu'au  point  F  situé  à  la  ren- 
contre de  rOrbien  et  de  la  ligne  droite  menée  de  la  borne 
n^  7  à  la  borne  n*  3  sur  le  sarrat  du  Gastiliet; 

j4u  Nord^  par  ladite  ligne  droite  depuis  le  point  F  jus- 
qu'à la  borne  n*  7,  point  de  départ^ 

Lesdites  limites  rcnrermant  une  étendue  superficielle 
de  soixante-six  hectares,  trente-neuf  arcs. 

jérL  S.  {Comme  Vart.  5  ei-^e9m$  de  VarrHè  relatif  à  la 
coneeiêion  de  la  Fe&rièrb.) 

CahUr  ia  chargé»  de  la  coneesrion  dee  miM$  de  fer 

.  *    de  PEGHiIRODX. 

(Extrait.) 
Art.  lô!  \    ^  ^^9^  ^  '^  e^niceegymiê  u  Fttaiitu.) 


Mines  de  Ht-^f'^fté  du  Président  du  conseil,  chargé  du  pouvoir 
de  la  Gharten*'  exécutif,  en  date  du  25  septembre  18i8,  qui  ac- 
"^**  corde   aux  citoyens    Martel-Maycr    Doponr   et 

Adolphe-Isaac  Dreyfus  la  concession  de  mines 
de/er  situées  dans  les  communes  ^Ars-sçr -Mo- 
selle, Vaux,  Jussy  et  Rozerieui^lçs,  arrondissement 
Je  Metz  (Moselle). 

(  Extrait.  ) 

Art»  2.  Cette  concession .  qui  prendra  le  nom  de  con- 
cession  de  la  Charbonnière ,  est  limitée ,  conPormément 
aq  plan  annexé  au  présent  arrêté,  ainsi  qu'il  suit,  savoir  : 

Jtf  l'Esté  à  partir  4a  point  A,  qui  lui  est  commun  avec 
les  concessions  de  Gorgimon  et  des  Varraines,  par  ooe 


54d 

lifm  4r6H0  allant  m  polat  Q»  angle  nord^oneit  de  la  eon^^ 
cession  des  Varralnes  i 

4éu  Nerij  par  une  ligne  Joignant  ce  peint  G  an  point 
Y,  ob  le  chemin  de  Vaux  s  embranche  sur  la  rente  na-* 
tionale; 

A  VOueii,  par  une  ligne  tirée  da  point  Y  à  l'angle  nord- 
est  du  moulin  Fayon ,  point  F  du  plan  $ 

Au  Sud  y  parla  rive  droite  du  ruisseau  de  Maoee ,  de«- 
pnis  le  point  F  jusqu'au  point  A  de  départ  ; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  super  ûcielle  de 
denv  kilomètres  carrés ,  quatre-vingt-quatorze  hoclares. 

Art.  5.  Les  droits  attribués  nux  propriétaires  de  la  sur- 
face, parles  articles  6  et  42  de  la  loi  du  Si  avril  1810, 
sur  le  produit  des  mines  concédées ,  sont  réglés  à  une 
rente  annuelle  de  5  centimes  par  hectare  de  terrain  com- 
pris dans  la  concession. 

Ces  dispositions  seront  applicables  nonobstant  les  sti- 
pulations contraires  qui  pourraient  résulter  de  conven- 
tions antérieures  entre  les  concessionnaires  et  les  pro- 
priétaires de  la  surface. 

Cahier  deê  eiwrgu  4$  la  eaneutUm  i$»  màics  de  fpr 

d$  tA    CHABBONNliAK. 

(Extrait.) 

Art.  9.  Les  concessionnaires  ne  pourront  pratiquer 
aucune  ouverture  de  travaux  dans  des  bois  nationaux  ou 
communaux,  avant  qu'il  ait  été  dressé  contradictoire- 
ment  procès-verbal  de  l'état  des  lieux  par  les  agents  de 
l'adminiitration  des  forêts ,  afin  que  l'on  puisse  constater 
au  bout  d'un  an,  et  successivement  chaque  année,  les  in- 
demnités qui  seront  dues*  * 

he^  déblais  extraits  de  ces  travaux  seront  déposés  aussi 

iirès  que  possible  de  l'entrée  des  mines,  dans  les  endrofts 
es  moins  dommageables ,  lesquels  sont  désignés  par  le 
|>réfet,  sur  la  proposition  des  agents  forestiers  locaux/ 
es  concessionnaires  et  ringénieur  des  mines  ayant  été 
entendus. 

Art,  10.  Les  concessionnaires  seront  civilement  res- 
ponsables des  dégÀts  commis  dans  la  forêt  par  leurs  ou<« 
Triers  ou  par  leurs  bestiaux^  dans  la  distance  fixée  par 
l'art.  31  do  code  forestier. 
Ari.  11.  Lorsque  les  concessionnaires  abandomiêront 


55o  dAgrrs  it  arrêtés 

ane  ouYertare  de  mine,  ib  poarrcmt  être  tenus  de  h 
faire  combler  en  nivelant  la  terrain,  et  de  faire  repeopler 
ce  terrain  en  essence  de  bois  convenable  au  sol  ;  cette  dis- 
posiiion  sera  ordonnée,  s'il  y  a  lien,  par  un  arrêté  da 
préfet,  sur  le  rapport  des  agents  de  ladministration  fo- 
restière et  deTingénieur  des  mines,  les  concessionoaîres 
ayant  été  entendus ,  et  sauf  le  recours  devant  le  ministre 
des  travaux  publics. 

j4rL  19.  En  exécution  de  l'art.  70  de  la  loi  du  âl  avril 
1810,  les  concessionnaires  seront  tenus  de  fournir  aux 
usines  qui  s'approvisionnaient  sur  des  gîtes  compris  dans 
leur  concession,  la  quantité  de  minerai  nécessaire  à  l'a- 
limentation de  ces  usines,  au  prix  qui  sera  fixé  ^r  l'ad- 
ministration. 

Art.  20.  Lorsque  l'approvisionnement  des  usines  ci- 
dessus  aura  été  assuré,  les  concessionnaires  seront  tenus 
de  fournir,  autant  que  leurs  exploitations  le  permettroot, 
à  la  consommation  des  usines  établies  ou  à  établir  dans 
leur  voisinage  avec  autorisation  légale.  Le  prix  des  mi- 
nerais sera  alors  fixé  de  gré  à  gré  ou  à  dire  d'experts, 
ainsi  qu'il  est  indiqué  en  l'art.  65  de  la  loi  du  âl  avril 
1810  pour  les  exploitations  de  minières  de  fer. 

Art.  21.  En  cas  de  contestations  entre  plusieurs  maîtres 
de  forges,  relativement  à  leur  approvisionnement  en 
minerai,  il  sera  statué  par  le  préfet,  confornaérnentàrar- 
ticle  64  de  la  même  loi . 


Mfnctdefèr    -^''''^^^  ^"  Président  du  conseil^  chargé  du  pouvoir 
deGorgimoQ.       exécutif,  en  date  du  25  septembre  184-8,  qui  ac- 

corde  aux  citoyens  Charles  de  Wekdel  et  Thëo- 
dore-tCharles-Joseph  de  Gargan  la  concession  de 
mines  de  fer  situées  dans  les  communes  cT  Ars-sdr- 
Moselle  et  AifCT-DoRNOT,  arrondissement  de 
Metz  (Moselle). 

(Extrait.  ) 

Art.  2.  Cette  concession ,  qui  prendra  le  nom  de  con^ 
cession  de  Gcrgimon^  est  limitée,  conformément  au  plan 
annexé  au  présent  arrêté,  ainsi  qu'il  suit,  savoir  : 

Au  Nord-Est,  par  une  ligne  droite  AB.  partant  da 
point  A,  situé  sur  la  rive  droite  du  ruisseau  de  Mance,  à 


SUR   LBS    MINBS.  55 1 

mi-distance,  et  dirigée  sar  le  point  T,  où  le  chemin  de 
Roageville  s'embranche  sur  le  chemin  de  grande  commu- 
nicaiion  de  Pont-à-Mousson  à  Metz  ,  cette  droite  étant 
prise  jusqu'à  son  intersection  en  B  avec  une  autre  ligne 
qui  joint  l'angle  Sud-Ouest  du  pont  dudit  chemin  sur  le 
ruisseau  de  Mance,  point  U',  avec  le  point  P  situé  à  l'ex- 
trémité du  coude  que  fait  le  chemin  d^ncy  à  Gorze; 

j4u  Sud'Est ,  par  la  portion  de  cette  dernière  ligne 
comprise  entre  les  points  B  et  P  ; 

Au  Sud-Ouest  y  par  une  ligne  droite  tirée  de  ce  dernier 
point  P  au  point  d\  où  le  chemin  de  Gravelotte  à  No- 
véant  croise  celui  qui  se  dirige  au  Nord-Est  yers  la  pa- 
peterie de  la  Noue,  cette  droite  étant  prolongée  jus- 
qu'en R',  où  elle  rencontre  une  autre  ligne  YF  prolongée , 
cette  dernière  étant  tirée  entre  le  point  Y,  où  le  chemin  de 
Vaux  s'embranche  sur  la  route  nationale  de  Metz  à  Pa- 
ris, et  l'angle  Nord-Est  du  moulin  Fayon; 

Au  Nord-Ouest^  par  la  portion  de  cette  dernière  ligne 
comprise  entre  le  point  K'  et  la  rive  droite  du  ruisseau  de 
Mance;  • 

Au  Nord^  par  la  rive  droite  du  ruisseau,  depuis  le 
moulin  Fayon  jusqu'au  point  de  départ  A  ; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  superGcielle 
de  quatre  kilomètres  carrés,  quatre-vingt-quatorze  hec- 
tares. 

Art.  5.  (  Comme  Vart.  5  ci-dessus  de  V arrêté  relatif  d  la 
concession  de  la  Charbonni6rb.  ) 

Ck^hier  des  charges  de  la  concession  des  mines  de  fer 

de  GORGXMON. 


Art.    9. 


(  Extrait.  ) 


^t  î  1  f  (  Comme  les  articles  corresjHmdants  du  cahier 

Jj*  4  A  >     ^  charges  de  ta  amcessian  de  la  Charbon* 

Art.  1»  (       ^     ^ 

Art.  20.  \    "'^-  ^ 


Art.  21. 


Arrêté  du  Président  du  conseil,  chargé  du  pouvoir  *Miiief  d«fer 
exécutif,  en  date  du  25  septembre  18tô,  qui  ac-     deManet. 
corde  au  citoyen  François  Pillot   la  concession 
de  mines  de  Jèr  situées  dans  tes  communes  <f  Ans- 
Tome  XI F  y  i848.  îy 


55a  DÉCEVtft  B7  AEEàTÉS 

sOR'MosiLLE,  Yavi,  Jusst,  RoEEKiEm.i.E8  et  Gmà- 
VELOTTB»  arroneUssement  de  Metz  (Moielle). 

(Extrait). 

jirt  2.  Cc(fe  concession ,  qui  prendra  le  nom  de  coti* 
cession  de  Mance^e&i  limitée,  conîotmQipent  au  piaaaA- 
nexé  au  présent  arrêté,  ainsi  qu'il  suit ,  savoir  : 

j^u  Nord-Ouest^  par  une  ligne  droite  allant  de  Tangle 
Sud  de  la  maison  Pampelune,  point  F  du  plan  ^  à  la  iK>rae 
tribanale  dcâ  communes  de  Gorse,  Ars  et  Bezon ville» 
point  J ,  celte  droite  étant  arrêtée  au  point  J',  où  elle  est 
rencontrée  par  le  prolongement  d'une  autre  droite  PK', 

Îuj  joint  les  angles  Sud  et  Nord-Ouest  de  la  concessioa 
eGror^imon; 

j4n  Sud' Ouest ^  parla  portion  de  cotte  dernière  droite 
comprise  entre  le  point  J'  et  le  point  K\  qui  leur  est  com- 
mun avec  la  concession  de  Gorgimon; 

Au  Sud'Ëst^  par  la  droite  K\  b\  Y  qui  pa<ise  par  Tang^le 
Nord- Est  du  moulin  Fayon  et  par  le  p^t  Y,^  angle  Nord 
de  la  concession  de  la  Charbonnière  ^  ladite  droite  prolon- 
gée Jusqu'au  bord  septentrional  de  la  route  nationale  i 

Au  Nord-Est ,  par  le  bord  septentrional  de  ladite  rootc 
Ja^u'au  point  de  départ  P'; 

Lesdiles  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
de  deux  kilomètres  carrés  »  quarante-cinq  hectares. 

Are.  S.  { Comme  Vart.  5  ci-desi^ui  de  Varrété  rotatif  à  l^ 
concession  de  la  GhàrbonniArb.) 

Cahier  des  charges  de  la  concestion  des  mines  de  fer 

de  Marge. 

(Extrait). 
Art.    9.1 

^  !  / 1  (  Cmmne  k^urticks  tcrrHpondani^du  cahier 
Art    19  }     ^  charges  de  la  conmiiân  de  i^aXaar- 
Ari:2o\     BONNiÈRK.) 
Art.  21. 1 


Mines  de  fer    Arrêté  du  Préùdent  du  eonsM^  chargé  dm  pùtMHr 
dcf  Varrainck      ^xicutif^midatedu  SK  septemère  IMS,  quiaceorde 


StJK   tES   MINES.  5S^ 

aux  Citoyens  Henri  Renault  et  Théodore  Gautier 
fils  la  concession  de  mines  de  fer  situées  dans  les 
communes  ^'Ars  sor-Moselle  ,  Vaux  et  JussY, 
arrondissement  de  METZ'(Moselle). 

(Ëxlrak). 

Art  2.  Cotte  concession ,  qui  prendra  le  nom  de  con- 
cession des  Marraines  y  est  limitée,  conformément  au  plan 
annexé  au  présent  arrêté,  ainsi  qu'il  suit,  savoir  : 

Au  Sudj  par  la  rive  droite  du  ruisseau  de  iVlance,  de- 
puis le  point  A  qui  lui  est  commun  avec  la  eoncession  do^ 
Gorgimon,  jusqu'à  l*anglc  Sud-Ouest  du  pont  du  chemi» 
de  grande  communication  de  Pont^-à-Moossoa  à  Metz , 
point  U'  du  plan; 

A  rjEstf  par  une  ligne  droite  tirée  de  ce  point  TJ'  à  ua 
autre  point  d^  situé  sur  la  rive  droite  du  ruisseau  de 
Vaux  et  déterminé  par  la  rencontre  d'une  ligue  passant 
par  les  clochers  de  Jussy  et  de  Rozérieulles  ^ 

Au  Nordy  V  par  la  rive  droite  dudit  ruisseau  de  Yaux^ 
depuis  le  point  d  jusqu'à  celui  où  il  croise  le  chemin  qui 
suit  le  fond  du  vallon  ^  point  X;  2"  par  une  portion  de  la 
droite  comprise  entre  ce  dernier  point  X  et  celui  1^  où  le 
chemin  de  Vaux  s'embranche  sur  la  route  nationale  de 
Metz  à  Paris,  ladite  droite  éiant  prise  jusqu'en  e,  où  elle* 
est  croisée  par  une  ligne  menée  du  clocher  do  ftozé- 
riculles  à  l'angle  Nord-Ëst  du  moulin  Fayon  ; 

A  r  Ouest  ^  par  une  ligne  joignant  ce  decnier  point  d 
on  point  A  de  départ  \ 

Lesditcs  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
de  deux  kilomètres  carrés,  quatre-vingt-six  hectares. 

Art,  5.  {Comme  V  article  5  de  V  arrêté  relatif  à  lacùSOf^ 
cession  de  la  Charbonnière.  ) 

Cahief  des  charges  de  lot  coneestibff/i  des  ihifteà  de  fhr 

detf  YARRikHlBS. 


ArU    9. 


(Extrait.) 


A  i  \x'{i^^^^^  ^^  articles  émi-eSpongaittÈ  OU  ad- 
Jri  iQ  )     **^  ^^  charffeB  de  la  emœsàon  dt  la 

JJî    ?,A   I       CllAHK)NWIÉRX.  ) 

Art.  âl. 


554  DÉCRETS    ET   ARBÊTis 

Mloef  de  plomb  Arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pouvoir 
et  iloc  »rgcnil-  exécutif,  en  date  du  25  septembre  184.8,  gui  oc- 
etdeSaint-Lary.      corde  au  citoyen  de  JSoisrouvrat  La  concession  de 

mines  de  plomb  et  zinc  argentifères  dans  les  com- 
munes de  Sentein,  Saivt-Lary,  Avtras  et  Augibeiit, 
arrondissement  de  Saint-Girons  (Ariége). 

(Extrait.) 

Art.  2.  Cette  concession ,  qui  prendra  le  nom  de  canr 
cession  de  Sentein  et  de  Saint-Lary^  est  limitée ,  confor- 
mément an  plan  annexé  au  présent  arrêté,  ainsi  qo^il  suit, 
savoir  : 

A  VOuest,  par  une  suite  de  lignes  droites  parlant  da 
pic  de  Crabère,  passant  au  Tue  de  Bouc,  au  pic  du  cap 
de  la  Terme,  au  pic  de  Peyrenère ,  au  pic  de  Paragraoe 
et  à  la  fontaine  de  Gratuans ,  en  suivant  les  limites  des 
départements  de  la  Haute-Garonne  et  de  TAriége  ; 

Au  Nord-Ouest^  par  une  ligne  droite  allant  de  la  fon- 
taine de  Gratuans  à  Tembranctiement  des  ruisseaux  de 
Hourriardes  et  de  Laspiques  ;  par  une  autre  ligne  droite 
allant  djudit  embranchement  à  Tembranchement  du  mis- 
seau  de  Rouech  et  de  la  rivière  de  Bouigrane ,  et  par  noe 
troisième  ligne  droite  allant  dudit  embranchement  aa 
pic  du  cap  Sourd  ; 

Au  Nord-Est,  au  Nord  et  à  VEst^  par  une  ligne  droite 
allant  du  pic  du  cap  Sourd  à  l'em branchement  des  ruis- 
seaux de  la  Souquette  et  du  col  de  Nédé  \  par  une  autre 
ligne  suivant  le  cours  de  Nédé  jusqu'au  puj  de  Yielle,  à 
la  Croix  au  Couret  de  Gourgot;  de  ce  dernier  pointa 
Peyrequillade  ;  de  là  au  pic  d'Aouera ,  et  de  ce  pic  aa 
Tue  de  Cagonilles  ;  par  une  ligne  sinueuse  partant  de  ce 
dernier  point  et  aboutissant  au  port  dlJrets,  en  suivant 
la  limite  entre  les  communes  de  Sentein  et  de  Bonac  ; 

Au  Sudj  par  une  ligne  sinueuse  partant  du  port 
d'Urets  et  aboutissant  au  pic  de  Crabère ,  point  de  dé- 
part,  en  suivant  la  limite  entre  la  France  et  l'Espagne; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
de  soixante- neuf  kilomètres  carrés,  trente-cinq  hectares. 

Art,  4.  Les  droits  attribués  aux  propriétaires  de  la 
surface ,  par  les  articles  6  et  42  de  la  loi  du  21  avril  1810, 
sur  le  produit  des  mines  concédées,  sont  réglés  à  une 


SUH    LES   MlNBS.  555 

rente  annuelle  de  cinq  centimes  par  hectare  de  terrain 
compris  dans  la  concession. 

Ces  dispositions  seront  applicables  nonobstant  les  sti- 
pulations contraires  qai  pourraient  résulter  de  conven- 
tions antérieures  entre  le  concessionnaire  et  les  proprié- 
taires de  la  surface. 

Art.  6.  En  exécution  de  Tarticlc  16  de  la  loi  du  21 
avril  1810,  le  concessionnaire  payera,  à  titre  d'indemnité, 
pour  droits  d'invention  des  mines  de  Sentein  et  de  Saint- 
Lary ,  une  somme  de  trente  mille  francs ,  laquelle  sera 
répartio  de  la  manière  suivante  : 

1""  Au  sieur  Dnplan 14.000  francs. 

T  An  sieur  Trinchan 3.500 

S""  Au  sieur  Bazergue 1.800 

4"  Au  Heur  Garié-Yerdure 1.000 

h""  Au  sieur  Ané 600 

6«  Au  sieur  Garié  Lafont 1.000 

7<>  Au  sieur  PratBlanc 3.000 

8<»  An  sieur  Pierre  Subra 500 

»<»  Au  sieur  Graat 300 

10»  Au  sieur  Gonti. 300 

ll^'  A  la  commune  de  Sentein 1.000 

1 2"*  A  la  fabrique  de  Téglise  de  Sentein.  1 .000 
13<*  A  la  caisse  de  secours  pour  les  ou- 
vriers mineurs 2.000 

Le  concessionnaire  sera  tenu  d'acquitter  lesditessommes 
dans  le  délai  d'un  an ,  à  dater  de  la  noliGcation  du  présent 
arrêté. 

Cahier  des  charges  de  la  eoncessùm  des  mines  de  phmb 
et  zinc  de  Sentein  et  de  Sàxnt-Llry. 

(Extrait.) 

Art.  2.  Le  concessionnaire  fera  compléter ,  au  moyen 
de  tranchées  à  la  surface  du  terrain  et  de  travaux  sou- 
terrains, l'exploration  des  affleurements  des  filons  qui 
ont  été  découverts  sur  les  divers  points  de  la  concession. 
Il  fera  exécuter  aux  filons  de  Barguerasse ,  au-dessous  de 
la  tranchée  actuelle  et  le  plus  prés  possible  du  fond  du 
vallon ,  une  galerie  d'allongement  dirigée  vers  TOuest , 
suivant  la  direction  moyenne  du  gîte  métallifère. 

ArL  9.  Lo  concessionnaire  ne  pourra  pratiquer  au» 


$Ç6  DÉCRETS    ET    ARRÊTÉS 

cuae  ouverture  (le  travaux  dans  les  forêts  domaniales 
de  Senlcin,  de  Sainl-Lary,  d'Anlras  et  d'Âiigirein, 
avant  9  etc.  (  La  suite  comme  à  V article  9  ci'de%$us  du  ca- 
hier des  charges  de  la  concession  de  mines  de  fer  dite  de  m 

CHARBONNIÈRE.) 

Art.  \0  et  11.  (  Comme  les  articles  correspondanis  du^ 
(f  t/  cahier  des  chtvges,  ) 


>w 


Minet  de  ptoml^  Jlrr^lé  du  Président  du  conseil  ^  charge  du  pouvoir 
hmSL  ^*  ^^'     exécutif,  en  date  du  25  septembre  1848,  portant 

rectification  des  limites  ne  la  concession  de  la 
mine  de  plomb  sulfuré  de  Peato,  commune  de  Bab- 
BAGftjp  (Corse). 

^  (  Extrait.  ) 

Art.  4^.  La  concession  de  la  mine  de  plomb  soIfÉré  de 
Prato,  commune  de  Barbaggio,  département  deja  Corse, 
faite  au  citoyen  Jean  Aréna  par  rordonnanoc  du  â9  dé- 
cembre 1S40,  est  limitée,  conformément  au  plan  annexé 
au  présent  arrêté,  ainsi  qu'il  suit,  savoir  t 

A  l'Est,  k  partir  du  point  d'embranchement  da  cheinia 
de  Barbaggio  à  Oletta  avec  la  route  nationale  de  Bastiaà 
Saint-Flurcnt,  point  M  du  plan,  par  uno  ligne  droite  me- 
née au  point  N ,  où  le  ruisseau  de  Brietla  sort  de  la  com- 
mune de  Barbaggio  prés  le  hameau  de  Brietla  ; 

Au  Sudj  à  partir  du  point  N  par  la  limite  communale 
des  territoires  de  Barbaggio  et  de  Poggio  d*01elta,  jus- 
qu'au point  O,  où  cette  limite  est  coupée  par  une  hgne 
droite  tirée  de  la  ChappUe  de  Saint-Bernard  au  point  où 
le  ruisseau  Qrietia  rencontre  |o  chemin  direct  de  Poggio 
d'Olella  à  Patrimonio  et  à  Barbaggio  ;  * 

A  l'Ouest,  à  partir  d«  ce  point  d'intersection  par  ladite 
ligne  droite  tirée  de  la  GbaprUe  Saint-Bernard ,  mais  seu- 
lement Jus(}u'^  l'intersection  P  de  cette  ligne  avec  le  ruis- 
seau qui  descend  du  village  de  Barbaggio; 

Au  Nord ,  par  ledit  ruisseau  en  le  remontant  jusqu'à 
|a  rencontre  de  la  route  de  Baslia  h  Sriint-Floreni ,  point 

?,  et  11  partir  de  ce  point  par  ladite  route  jusqu'au  piipt 
.  erT)branchement  du  chemin  de  Barbaggio  a  Oletta,  point 
de  départ  ; 
Lesdites  limites  renferoiant  une  étendue  superficielle 


SVR   LES    MII9KS.  $67 

d'an  Uloniètre carré,  trente-qaatra hectares,  eioqaaiite- 
da»  ares. 

Art.  â.  Les  autres  dispositions  de  l'ordonnance  du 
29  décembre  1840  continaeront  de  recevoir  leur  exé- 

CUliOD. 


Arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pûuuoir    Minet  de  tel 
exécutifs  en  date  du  25  septembre  184S,  qui  â(>- gemme  de  Lu- 
corda  au  citoyen  d'Arcahgues  aîné  la  concession 
d*une  mine  de  sel  gemme  située  dans  la  commun^ 
de    YiLLEFRANQUE ,    aiTondisscment   de    fiA^opiNfi 
(Basses-Pjrénées). 

;  Extrait.) 

Cette  concession ,  qui  prendra  le  nom  de  concession  de 
Larralde ,  est  limitée ,  conformément  au  plan  annoté  au 
présent  arrêté ,  ainsi  qu'il  suit,  savoir  : 

Au  Sudf  par.  une  ligne  droite  menée  de  la  maison 
Ghaldunéa»  point  £  du  pian,  à  la  borde  de  Miasportonya, 
point  F  s 

A  VEslf  par  une  droite  tirée  de  la  borde  de  Miaspor* 
tonya  à  la  maison  Duret,  point  G; 

Au  Nord-Est^  par  une  droite  tirée  de  la  maison  Durel 
au  confluent  H  du  ruisseau  d'Ëstellons  et  de  la  Mive) 

Au  Nord-Ouest,  par  la  Nivc  jusqu'au  point  où  elleost 
rencontrée  par  le  prolongement  d'une  droite  joignant  la 
maison  Chaldunéa  à  la  maison  Ausan,  point  I ,' 

A  V Ouest f  par  ladite  droite,  depuis  son  intersection 
avec  la  Mive  jusqu'à  la  maison  Cbaldunéa,  point  de  dé- 
part; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
d'un  kilomètre  carré,  cinquante  hectares,  trcixearcs. 

Art.  4.  Les  droits  attribués  aux  propriétaires  de  la  sur* 
face,  par  les  art.  6  et  42  de  la  loi  du  31  avril  1810  et  par 
Tart.  4  do  la  loi  du  17  juin  1840,  sur  le  produit  des  minet 
concédées,  tout  réglés  à  une  redevance  annuelle  de5  fr. 
par  heciare  de  terrain  compris  dans  la  concession* 

Ces  dispositions  seront  applicables  nonobstant  les  sti 
punitions  contraires  qui  pourraient  résulter  de  cooven*^ 
lions  antérieures  entre  le  eonoessionnaire  et  les  propriA^ 
teiroi  de  la  lorfaoe. 


558  DÉCRETS    £T    ARRÊTES 

Art,  7.  Le  concessionnaire  payera  la  redevance  fixe 
établie  par  la  loi  da  21  avril  1810 ,  ainsi  qu'il  est  déter- 
miné par  la  loi  du  17  jain  1840.  11  supportera  en  outre 
toutes  les  charges  relatives  à  la  perception  de  l'impôt  sur 
le  sel. 

jérL  S.  Il  devra  extraire  annuellement  une  quantité 
de  sel  gemme  brut  ou  d'eau  salée  telle  qu'elle  paisse  four- 
nir à  une  Tabrication  de  500.000  kilogrammes  de  sel  au 
moins.  L'extraction  ne  pourra  être  restreinte  à  one  quan- 
tité moindre  qu'en  vertu  d'une  autorisation  spéciale  obte- 
nue conformément  à  ce  qui  est  prescrit  par  l'art.  5  de  la  M 
du  17juin  i8i0. 

Art.  9.  Le  concessionnaire  sera  tenu  de  fournir,  autant 
que  son  exploitation  le  permettra,  du  sel  gemme  brut  ou 
de  l'eau  salée  eti  quantité  suffisante  et  au  degré  de  salure 
convenable,  à  la  consommation  des  salines  établies  on  à 
établir  dans  le  voisinage  avec  autorisation  légale. 

Dans  le  cas  où  le  concessionnaire  serait  propriétaire 
d'une  saline  légalement  établie,  il  ne  pourra  être  astreint 
de  satisfaire  aux  besoins  des  établissements  appartenant  à 
des  tiers  qu'autant  que  les  approvisionnements  de  ladite 
saline  se  trouveraient  complètement  assurés.  S'il  s'élève 
des  contestations  entre  le  concessionnaire  et  les  proprié- 
taires des  salines  du  voisinage  relativement  à  Talîmenta- 
tion  de  ces  salines,  il  y  sera  pourvu  par  le  ministre  des  Ira- 
vaux  publics,  selon  ce  qui  est  prescrit  par  l'art.  49  de  la  loi 
du  21  avril  1810. 

Cahier  des  charges  de  la  concession  des  mines  de  sel  gemme 

de  Larealde. 

(Extrait). 

Art.  6.  Dans  le  cas  où  les  travaux  projetés  par  le  con- 
cessionnaire devraient  s'étendre  sous  des  habitations  ou 
des  édiflces,  ces  travaux  ne  pourront  être  exécutés  qu'en 
vertu  d'une  autorisation  spéciale  du  préfet,  donnée  sur  le 
rapport  des  ingénieurs  des  mines,  après  que  le  conseil  muni- 
cipal et  les  propriétaires  intéressés  auront  étéëntendos,  et 
après  que  le  concessionnaire  aura  donné  caution  de  payer 
Tindemnité  exigée  par  l'art.  15  de  la  loi  du  2!  avril  1810. 
Les  contestations  relatives  soit  à  la  caution ,  soit  à  l'indem- 
nité ,  seront  portées  devant  les  tribunaux  et  cours ,  con- 
formément audit  article.  L'autorisation  d'exécuter  les 


SUR    LES    MINES.  55 9 

trayaax  sera  refusée  par  le  préfet,  s'il  est  reconnu  que 
rexploitation  peut  compromettre  la  sûreté  da  sol,  celle 
des  habitants  ou  la  conservation  des  édifices. 

ArL  7.  Dans  le  cas  où  les  travaux  projetés  par  le  con- 
cessionnaire devraient  s'étendre  sous  des  étangs ,  des  cours 
d'eau  ou  des  chemins,  ou  à  une  distance  moindre  de  10 
métrés  de  leurs  bords,  ces  travaux  ne  pourront  être  exé- 
cutés qu'en  vertu  d'une  autorisation  du  préfet ,  donnée 
sur  le  rapport  des  ingénieurs  des  mines,  après  que  les 
propriétaires  et  les  ingénieurs  des  ponts-ct-chaussées  au- 
ront été  entendus,  et  après  que  le  concessionnaire  aura 
donné  caution  de  payer  l'indemnité  exigée  par  lart.  15 
de  la  loi  du  21  avril  1810.  Les  contestations  relatives  soit 
à  la  caution,  soit  à  l'indemnité,  seront  portées  devant  les 
tribunaux  et  cours,  conformément  audit  article.  S'il  est 
reconnu  que  l'autorisation  peut  être  accordée,  l'arrêté  du 
préfet  prescrira  toutes  les  mesures  de  conservation  ei  de 
sûreté  qui  seront  jugées  nécessaires. 

Art.  1 5.  Dans  le  cas  où  l'exploitation  du  sel  aurait  lieu 
par  dissolution ,  le  concessionnaire  sera  tenu  d'exécuter 
tous  les  travaux  qui  seront  prescrits  par  le  préfet ,  sur  le 
rapport  des  ingénieurs  des  mines,  à  l'effet  de  déterminer 
la  situation  et  l'étendue  des  excavations  souterraines  pro- 
duites par  l'action  des  eaux.  S'il  est  reconnu  que  ce  mode 
d'exploitation  compromet  la  sûreté  publique  ou  celle  des 
habitations  de  la  surface ,  il  y  sera  pourvu  par  le  préfet, 
selon  ce  qui  est  prescrit  par  l'article  50  de  laloi  du  21  avril 
1810.  En  cas  de  péril  imminent,  le  préfet  pourra  ordon- 
ner, conformément  à  l'art.  4  du  décret  du  3  janvier  1813, 
que  son  arrêté  sera  provisoirement  exécuté.  Si  le  con- 
cessionnaire n'exécute  pas  les  travaux  prescrits,  il  sera 
procédé,  d'office  et  à  ses  frais,  à  l'exécution  de  ces  tra- 
vaux ,  ainsi  qu'il  est  dit  aux  articles  4  et  5  de  l'ordon- 
nance du  26  mars  1848. 


Arrêté  du  Président  du  conseil ,  chargé  du  pouvoir  Soarret  Mlées 
exécutifs  en  date  du  25  septembre  1848,  qui  ac-  ^  Cimtrade. 
corde  aux  citoyens  CAZELiâEs,  Bruneau,  de  Bousi- 
GKAC,  Galt-Caialat  et  Lasaygnes,  la  concession 


3Ç()  DÉÇ^lBTS  ST  Al^pÊTÊS 

de  sources  salées  situées  dans  la  cçnimune  de 
Caiiarade,  arrondissement  de  Pamisrs  (A^riége). 

lExtrAit.) 

Art:  â.  Celte  concession,  qui  prendra  le  nom  decem- 
eission  de  Camarade ,  est  limilée ,  Gonformément  au  plan 
annexé  à  la  présente  ordonnance,  ainsi  qu'il  suil,  sa- 
voir : 

A  rEst,  par  une  ligne  droite  allant  du  point  A,  form^ 
par  rerobranchcmcnt  du  cliemih  de  Castclnau  et  le  car- 
refour conduisant  au  chemin  dit  delà  Serre  de  Courtade, 
au  point  fi,  formé  par  le  carrefour  du  chemin  do  Gaslcl- 
nau  à  Lézères  et  l'embranchement  du  chemin  du  puits 
Salin  ; 

Au  Nord ,  par  une  ligne  droite  tirée  dudit  point  6  à 
l'angle  Nord  du  château  de  Lasfittcs,  point  G  ; 

A  V  Ouest  ^  par  une  ligne  droite  allant  dudft  pointe  à 
la  fontaine  de  la  métairie  de  La<;tittcs  de  Naoul,  point  D; 

Au  Sud^  par  une  ligne  droite  menée  dudit  point  Daa 
point  de  départ  A  ; 

Leidièes  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
de  quarante-deux  hectares. 

Art.  3.  Dans  le  cas  où*  les  concessionnaires  viendraient 
à  jusilGer  de  l'existence  d'un  dépôt  de  sd  dans  le  péri- 
métro  d(  fini ,  ils  pourront  obtenir  une  nouvelle  conces- 
sion,conformémentau  titre  I««"  de  l'ordonnance  duTmars 
1811.  Jusque-là  tout  puits,  toute  galerie  ou  tout  autre 
ouvrage  dVxploilalion  est  interdit 

Art,  4.  Les  droits  attribués  aux  propriétaires  de  la 
surface,  par  les  article^  6  et  42  delà  loi  du  21  avril  1810ct 
par  1  article  4  de  la  loi  du  17  juin  1840,  sur  le  produit  des 
mines  ou  sources  salées  concédées,  sont  réglés  à  un  franc 
par  hectare  de  terrain  compris  dans  la  présente  conces- 
sion. Ces  dispositions  seront  applicables  nonobstant  les 
slipulalions  contraires  qui  pourraient  résulter  de  conven- 
ti(ms  antérieures  entre  les  concessionnaires  et  les  proprié- 
taires de  la  surface. 

Art.  6.  Pour  satisfaire  aux  droits  d'invention  reconnus 
aux  propriétaires  des  160  actions  de  l'ancienne  société 
usagère  des  eaux  du  puits  salé  de  Camarade,  les  conces- 
sionnaires payeront  à  ces  propriétaires ,  dans  le  délai  d'un 
mois,  à  dater  delà  notification  deTarréié  de  concessioD, 


SrR   LES    HINBS.  $6l 

une  sqmme  de  quarante  mille  francs ,  que  lesdits  prpprîé- 
taircs  se  partageront  entre  eux  dans  la  proportion  de  leurs 
droits  respectifs. 

^rt.  8.  Les  concessionnaires  acquitteront  la  redevance 
fixe  établie  par  Itf  loi  du  âi  avril  1810,  et  ainsi  qu'il  est 
déterminé  par  la  loi  du  M  juin  1840.  Ils  supporteront  en 
outre  toutes  les  chargées  relatives  à  la  perception  d,e  Tim- 
p6l  sur  le  sel. 

^rt.  9.  Ils  devront  extraire  annuellement  une  quan- 
tité d'eau  salée,  telle  qu'elle  puisse  fournir  à  une  fabric^ 
lion  de  500,000  kilogrammes  de  sel  au  moins.  Uexirac- 
tion  ne  pourra  élrc  restreinte  à  une  quantité  moindre, 
qu'en  vertu  d'une  autorisation  spéciale,  obtenue  confor- 
mément à  ce  qui  est  prescrit  par  Tarlicle  5  do  la  loi  du 
17  juin  1840. 

« 

CahiiT  des  chargée  de  la  conceerion  des  sources  salées 

de  Camarade. 

(Entrait). 

j4rt,  2 .  Les  concessionnaires  ne  pourront  extraire  d'eaux 
salées  que  par  le  puits  salé  actuel,  à  moins  d'avoir  obtenu 
Tautorisalion  d*opérer  des  extractions  sur  d'autres  points, 
en  suivant)  à  tel  effet,  les  formalités  prescrites  par  Tar- 
tfcle  15  de  Tordonnancc  réglementaire  du  7  mars  1841. 
Dans  ce  dernier  cas,  ils  adresseront  au  préfet  une  de- 
mande avec  le  projet  des  travaux  qu'ils  se  proposeront 
d'exécuter,  et  un  plan  à  l'appui.  Ce  plan  sera  dressé  à 
l'échelle  de  5  millimètres  pour  10  mètres,  et  contiendra 
Tiridicalion  des  travaux  par  rapport  aux  habitations, 
rputes  et  chemins.  La  demande  sera  portée  à  la  connais- 
sance du  public.  Des  affiches  seront,  en  conséquence, 
apposées  pendant  un  mois  dans  la  commune  de  Cama- 
rade, et  pendant  le  même  délai  le  projet  et  le  plan  reste- 
ront déposés  à  la  mairie.  Sur  le  vu  de  ces  pièces  et  sur  le 
rapport  de  l'ingénieur  des  mines,  rautori.^alion  sera  ac- 
cordée parle  préfet,  s'il  ne  s'est  élevéaucuneréclaolation. 
Dans  le  cas  contraire,  il  sera  statué  par  le  ministre  des 
travaux  publics. 

Art.  3.  Lorsque  les  concessionnaires  voudront  aban- 
donner un  puits  devenu  inutile ,  ils  seront  tenus  d'en  pré- 
venir, trois  mois. à  l'avance,  le  préfet,  qui  prescrira, 
d'apr^  le»  propositions  de  Tiogénieur  des  mines,  le  modo 


56a  DÉCRETS    ET   ARRÊTÉS 

suivant  leqad  ce  puits  devra  être  fermé  ou  comblé  { cette 
opération  sera  faite  à  la  diligence  du  maire  de  la  com- 
mune. 

j4rt.  7.  Dans  le  cas  où  Texploitation  du  sel  aurait  Ifeu 
par  dissolution,  les  concessionnaires  seront  tenus  d'exé- 
cuter tous  les  travaux  prescrits  par  le  préfet  ^  sur  le  rap- 
port des  ingénieurs  des  mines,  à  Teffel  de  déterminer  la 
situation  et  retendue  des  excavations  souterraines  par 
Faction  des  eaux.  S*il  est  reconnu  que  ce  mode  d'expioi- 
tation  compromet  la  sûreté  publique  ou  celle  des  habita- 
tions de  la  surface ,  il  y  sera  pourvu  par  le  préfet ,  selon  ce 
qui  est  prescrit  parVarticleôO  de  la  loi  du  21  avril  1 810.  Eo 
cas  de  péril  imminent,  le  préfet  pourra  ordonner^  confor- 
mément à  Farticleidudécretdu  3  janvier  1813,  que  son 
arrêté  sera  provisoirement  exécuté. 

Si  les  concessionnaires  n'exécutent  pas  les  traraox 
prescrits ,  il  sera  procédé,  d'office  et  à  leurs  frais,  à Texé- 
cution  de  ces  travaux,  ainsi  qu'il  est  dit  aux  articles  3  et 4 
de  l'ordonnance  du  26  mars  1843. 

j4rt.  8.  En  exécution  des  décrets  des  18  novembre  1819 
et  3  janvier  1813,  les  concessionnaires  tiendront  con- 
stamment à  jour:  l'^  un  registre  d'exploitation  et,  s'il  y  a 
lieu,  de  vente  de  l'eau  salée;  2''  un  registre  constatant 
l'avancement  journalier  des  travaux  mentionnés  daos 
l'article  2,  lorsqu'il  en  sera  exécuté^  et  les  circonstances 
qu'auront  présentées  ces  travaux  et  dont  il  sera  utile  de 
garder  le  souvenir,  telles  que  la  nature  et  la  puissance 
des  divers  terrains  traversés,  le  jaugeage  des  eauxaf- 
fluentes,  etc.,  etc.;  S"*  un  registre  de  contrôle  journalier 
des  ouvriers. 

Ils  communiqueront  ces  registres  aux  ingénieurs  des 
mines  en  tournée,  aGn  que  ceux-ci  puissent  y  consigner 
les  observations  et*  instructions  dont  il  est  fait  mention 
dans  le  décret  du  3  janvier  1813,  et  y  transcrire  leurs 
procès- ver  baux.  Les  concessionnaires  soumettront,  en 
outre,  au  préfet ,  dans  la  forme  et  aux  époques  qui  leur 
seront  indiquées^  l'état  ccrtiQc  de  leurs  ouvriers  et  ce- 
lui des  produits  extraits  dans  le  cours  de  Tannée  précé- 
dente. 


Haut-fourneau. à  >^^''^'^  ^"  Président  du  conseil  ^  chargé  du  pou%H}ir 
Coni-Lagruui-     exécutif,  en  date  du  25  septembre  1848,  qui  au- 


SUR  LES   MINBS.  563 

torise  les  héritiers  Estignard  à  établir  un  haut- 
Jburncau  au  charbon  de  bois  pour  la  fusion  du 
minerai  de  fer  y  au  lieu  et  place  a  une  filature  qu'ils 
possèdent  sur  la  riuière  de  Thiers,  dans  la  com- 
mune de  Gors-Lagrard VILLE  (Moselle). 

(Extrait.) 

j4rt.  7«  Ils  (les  permissionnaires)  se  soumettront  aax 
visites  et  recensements  des  employés  des  douanes,  sans 
que  ceux-ci  soient  tenus  de  se  Taire  assister  par  un  officier 
municipal. 


yàrrété  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pouvoir  Usine  à  Ur 
exécutif  en  date  du  25  septembre  1848,  qui  au'^^^"^*"^^^^' 
torise  les  héritiers  Estignard  à  ajouter  un  troi- 
sième feu  d'affinerie  à  Vusine  à  fer  de  Lagrand- 
VILLE  (Moselle),  et  qui  dispense  les  propriétaires  de 
cet  établissement  de  l'obligation  de  ne  tenir 
en  activité  Pun  des  deux  feux  y  existant  que  pen- 
dant sept  mois  de  l'année^  ainsi  que  le  voulaient 
F  ordonnance  du  16  décembre  iSiÛet  le  cahier  des 
charges  annexé  à  ladite  ordonnance. 


arrête  du  Président  du  conseiL  charee  du  pouvoir  .  wj»?  *  ^  . 
executifs  en  date  du  S5  septembre  1848,  qui  auto- 
rise les  citoyens  du  Luart  à  maintenir  en  activité 
l'usine  à  fer  dite  de  Chérauhort,  commune  de 
BouRTH  (Eure). 

Cette  usine  demeure  composée  de  deux  feux  ou  fours 
de  chaufferie  et  des  machines  d'étirage  nécessaires  à 
la  fabrication  des  fers  et  (ils  de  fer  des  divers  échan- 
tillons. 


Arrêté  du  Président  du  conseil,  chargé  du  pouvoir    Livoirf.  eom- 
exécutif  en  date  du  25  septembre  18fc8,  gui  auto-  Jgjf  ^  "•"" 


564  DÉGKËTS   fiT  AURÊtÊS 

rise  la  citoyenne  Veuve  de  Wewdkl  à  maintenir  en 
activité  ti*ùis  lauoirs  h  mines  quelle  a  établis  sur  le 
tuisseau  de  Marspicd,  commune  de  ce  nom  (Mo- 
selle). 


LiTofr  à  cheral,  Arrête  du  Président  du  conseiL  charse  du  pouvoir 
commune  •     ^-^         _i  ,     _?    «i?         -       r      for*  • 

deCbarmei.        executifs  en  date  du  25  septembre  I8M,  jqui  tuL- 

torise  les  citoyens  Anthony  frères  à  maintenir  en 

actiuité  le  lai^oir  à  chenal  établi  au  lieu  dit  u 

Patis  ou  Clusot,  dans  la   commune  de   CKAâMiS 

(Gôte-d'Or). 


Livôlr  I  bras.  Artété  du  Président  du  conseil,  chargé  du  pouifoir 

Maraq-Cbevi^       ^•^^*^"^'A  ^^  date  du  25  septembre  18&8,  autori- 
tés, saut  les  citoyens  Vivenot-Lamy  et  Vivenot- Wille- 

mant  à  maintenir  en  actiuité  deux  lai^oirs  à  bras 
scruaPit  nu  lav^age  du  minerai  de  fer,  établis  au, 
lieu  dit  tE  Pré  de  l'Etang,  conimune  de  MarCQ- 
CtftViÈREs  (^\Tdennes)y  sur  trois  parcelles  en  nature 
de  pré  qu*ils  tiennent  à  bail  des  citoycni  Piei*re 
Thomas  et  Nrcolas  Poilblanc  et  de  la  citoyenne 
CharloUe^Sopbie  Poilblanc,  veuve  du  citoyen 
Charles-Antoine  Henrion. 

(Extrail.) 

Art,  12.  Le  présente  jiicfmissiori  cessera  d'avoir  son 
eflèl  à  rt^pîfaition  des  convctitiorts  intervenues  entre  les 

{permissionnaires  et  les  citoyens  Pierre  Tboma»  et  Nfccffas 
^oilblanc  et  la  citoyenne  veuve  Charles-Antoine  Henrioo, 
propriétaires  des  parcelles  de  pré  sur  lesquelles  se  trou- 
vent les  dcuK  lavoirs  dont  il  s'a^i^it  et  leurs  dépondaoces, 
otc  à  l'expiration  du  renouvellement  de  ces  conveo*' 
lions. 


UBùé^Uata*^tt*êté  du  Pfiddeht  du  âùnsêil,  chdtgé  dupduuoir 

èdtéctaift  m  date  du  àS  iepterhbré  iftlS,  qui  du- 


doit  tEd  MINES.  565 

torisê  là  eitoyen  dé  Ghimaldi  à  remplacer  les  trois 
poêles  qui  existent  dans  la  saline  de  Salins  (Jura), 
en  vertu  de  [ordonnance  du  ii  mars  1843,  et 
dont  la  surface  totale  d* év^aporation  est  de  167 
mètres  carrés^  par  sept  poêles  dont  une  partagée 
en  deux  compartiments  et  par  cinq  poêlons  placés 
h  leur  suite  pour  en  utiliser  les  chaleurs  perdues  j 
les  sept  poêles  présentant  ensemble  une  surface 
d'ét^aporation  de  k'22  mètres  carrés,  et  les  cinq 
poêlons  une  surface  d'éuaporation  de  60  mètres 
carrés. 


n^ 


Arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pouvoir    Hinei  et  mi- 
exécutif^  en  date  du  9  octobre  1848,  ^mi  iowmcf  »•'*••«  a«  fer  en 
au  régime  des  concessions  tous  les  gîtes  de  mine-    ^^^' 
rai  de  fer  de  /'Algérie,  exploitables  ou  non  à  ciel 
Ouvert. 

Au  nom  da  peuple  français, 

Le  président  du  conseil  des  ministres,  chargé  du  pou- 
voir exécutif  y 

Vu  la  loi  sur  les  mines,  minières,  carrières,  etc.,  du 
21avriM8IO; 

Ttt  Tart.  %h  de  la  loi  du  24  avril  1833,  concernant  le 
régime  législatif  des  colonies  ; 

Gonsidérantquerarticle3dela  loi  du  21  avril  1810,  en 
ce  qui  concerne  les  minerai»  de  for  dils  d*a//uvton,  et  les 
articles  59  à  69  de  la  même  loi ,  relatifs  à  cos  minerais  et 
aux  itiinçs  de  fef  en  filons  on  coudhes  nxpIoU<ables  à  ciel 
ouvert,  ti*ont  6ié  adoptés  quVn  vue  d'un  état  de  choses 
préexistant  en  France  et  qui  n'existe  point  en  Al- 
gérie ; 

(Considérant  que  l'application,  en  Algérie,  des  ar- 
ticles précités  aurait  pour  conséquence  de  substituer, 
dans  la  plupart  des  cas,  le  régime  des  simples  permis- 
sions accordées  aux  propriétaires  de  la  surface  du  sol, 
au  régime  des  concessions,  établi  par  Tari.  5  de  la  loi, 
et  qui  offre  les  meilleures  garanties  pour  le  bon  aménage- 
ment des  mines  ; 

Considérant  qu'il  est  d'intérêt  public  que  les  minerais 


566  DéCRBTS    ET  ARRÊTÉS 

de  fer  d'alluvion  et  les  mines  de  fer  en  filons  cm  en  am- 
chcs  soient  assujettis,  en  Algérie,  aa  régime  des  conocs- 
siens  ; 

Sur  le  rapport  du  ministre  de  la  guerre, 

Arrête  : 

Art,  1*'.  Est  provisoirement  déclaré  inapplicable, 
en  Algérie,  Tarticlc  3  de  la  loi  du  21  avril  1810,  en 
ce  qui  concerne  les  minerais  de  fer  d'alluvion  et  ks 
mines  de  fer  en  filons  ou  en  couches,  exploitables  à  del 
ouvert. 

Art.  â.  Les  minerais  d'alluvion  et  les  mines  de  fer  en 
filons  ou  encouches,iîxploi(ables  à  ciel  ouvert,  seront  as- 
sujettis, de  même  que  les  mines  de  fer  eiploitables  par 
travaux  souterrains ,  au  régime  établi  pour  les  di- 
verses substances  minérales  énoncées  en  Tarticle  2  de  la 
loi  du  21  avril  1810,  et  qui ,  conformément  à  l'article  5, 
ne  peuvent  être  exploitées  qu'en  vertu  d'un  acte  de 
concession. 

Art,  3.  Le  ministre  de  la  guerre  est  chargé  de  l'exé- 
cution du  présent  arrêté  qui  sera  inséré  au  Monitear 
universel^  au  Moniteur  algérien  et  au  Bulletin  officiel  des 
actes  du  gouvernement  de  TAlgérie. 


DrnWê&enirée  y^rrété  du  Président  du  conseil  ^  chargé  du  pouuoir 
à  Paru  iur^la      exécutifs  en  date  du  12  octobre  484.8,  qui  modifie 

qu«*  les  lulli"      '^  tarif  de  Voctroi  de  Paris. 
«le. 

(Extrait.) 

.  Art.  2.  A  partir  de  la  même  époque  (tfe  la  nubUea- 
tion  de  rarrêté)^  les  droits  imposés  par  le  suséit  tarif 
sur  les  objets  ci-après  désignés  seront  perçus  ainsi  qu'il 
suit  : 


TOR   LBS  MINES. 


567 


DÉSIGNATION  DBS  OUITS 
•tt«)«tll«  Mwx  droite. 


Cb«ax  grjsseTiTe,  chaux  hydrauliqoe 
vive  ei  ciment  de  toote  espèce  con- 
tenant de  la  chaux 

Briaoea  de  dimenaion  ordinaire.  .  .  . 

Tuiles  de  dimension  ordinaire 

Carreaux  de  dimension  ordinaire.  .  . 

Briques,  tuiles,  carreaux  de  totte 
autre  dimension,  pots  creux,  mi- 
tres, tuyaux  et  poteries  de  toute  es- 
pèce employés  dans  le  bAtiment  ou 
dans  le  Jardinage 

Ardoises  de  toute  dimension 


vniTÉ 

•vr  laqoelle 

portant  laa  droUa. 


QUOTITÉ 

daa 

droite  propoaéa, 

dUlènia  aon 

coapria. 


L'hectolitre. 
Le  millier. 

Id. 


Les  100  kilogr. 
Le  millier. 


fr. 
1,20 
6,00 
7,50 
5,00 


0,35 
5,00 


DÉSIGNATIONS  RÉGLEMENTAIRES. 

• 

La  chaux  grasse  éteinte,  la  chaux  hydraulique  pulvérisée,  le  mortier 
dans  lequel  11  entre  de  la  chaux,' la  pierre  à  chaux  et  le  poussier  de  cette 
pierre  payent  le  demi-droit  impose  sur  la  chaux  vive. 

Les  briques,  tuile^et  carreaux  neufs  cassés  ne  payent  que  le  demi- 
droit. 

Les  briques  et  antres  terres  cultes  pulvérisées ,  ainsi  que  les  pouuo  • 
lane»  ne  contenant  pas  de  chaux,  sont  exemptes  de  droits. 


Arrêté  du  Président  du  conseil,  chargé  dupoui^oir 

exécutif  y  en  date  du  ik  octobre  18^8,  qui  pres^ 

crit  l'emploi  d'un  nouveau  système  d'éclairage  à 

bord  des  navires  à  uapeur  du  commerce  de  la  Bé" 

publique. 

Aa  nom  da  peuple  français , 

Le  Président  du  conseil  des  ministres ,  chargé  da  pon- 
Toîr  exécalif,. 

Sur  le  rapport  du  ministre  de  la  marine  et  des  colonies. 

Arrête  : 

j4rt.  1"  Les  navires  à  vapear  de  la  marine  marchande 
seront  tenus,  pour  prévenir  les  rencontres  de  nuit^  de 
porter  à  leurs  tambours  et  en  tête  de  mât  des  feux  dont 
ta  couleur  et  la  distribution  ont  été  réglées  à  bord  des 
bâtiments  à  vapeur  de  la  république  (1). 


Bateamifspear 
du  foiiiiMfOâ , 
nsfigoant  ror 
mer. 

Édairaiie  de  irait 
pour  préfenir  les 
abordages. 


(1)  Voir  rinttmctian  mintolérielle ,  page  AM. 

TomeXIF,  1848. 


38 


56&  DÉCRETS    ET    AHRÊTÉS 

^rL  2.  Le  ministre  de  la  marine  et  dcft  QOlûnm  ÇA 

«hargé  de  Texéculion  du  présent  arrêté. 


Mines  de  lîgnïte  arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pouvoir 
de  Sainie-Rosu-     c^récutif,  en  date  du  20  octobre  l8/fr8.  qui  accorde 

aux  sieurs  Joseph-Pierre-»MarcelIin  Buisso»  et 
Jean-Ba|>lisle'Euj;èiie  Rorert  ta  concession  de 
mines  de  lignite  situées  dans  la  commune  de  Mi- 
NOSQUE,  arrondissements  de  Forcalquu»  (Basses- 
Alpes). 

(Extrait.) 

Art,  2.  Cette  concession,  qui  prendra  ie  nom  de  con- 
cision de  Sainte-^Roslcigne^  e&{  IwiléjD,  ca»rorniémentaa 
flan  annexé  au  présent  arrêté,  ainsi  qu'il  suit^  savoir: 

A  i'  Ottesi ,  par  une  Kgne  brisée  chi  pofnt  d^.]onctioa  des 
fhemins  de  ReilUornc  et  de  Forcalquier  à  Maiu>sque,  au 
lommct  du  eoleau  des  Ëspcls ,  et  d^  ce  point  aa  point  de 
coalact  des  concessioas  de  b  MoFt-d'Inaia«rt  ^  de  RaleUr- 
poux  et  de  Gauée; 

Au  Niàtd  y  pa»l«^  r»viR  à%  Ràtofovnoiix  }«8q«i'â  s»  mi- 
contre  avec  le  ravin  deGaude  ;  de  ce  point  par  une  droite 
aboutissant  au  sommet  dePimayon.ctdece  poiai  par  une 
droite  aboutissantau  sommet  du  rocbrr  de  hi  TuiJtère; 

A  i"E$ty  par  une  ligne  droite  du  sommet  du  rocker  de 
la  Tuiliere  au  sommet  du  c^leao  du  bois  d'Agut; 

Au  Sud  ei  au  Sud-  jEst^  par  une  %ae  droite  du  semmetda 
coteau  du  bois  d' Agut,  au  point  de  jonction  dos  cbemitts  de 
Reillaume  et  de  Forcalquier  à  iVIanosquc,  point  di;  départ; 

Lesditcs  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
dctreis  kilomètres  carrés,  cinquante-cinq  hectares. 

Art,  4.  Los  droits,  attribués  aux  propriétaires  de  Fa  sur- 
face, par  les  articles  6  et  42  de  ta  loi  du  21  avril  ISlo  , 
sur  le  produit  des  mines  concédées,  sont  réglê:^  à  une 
rente  annuelle  de  5  centimes  par  hectare  de  terrain 
compris  dans  ta  œncession.  Ces  dispositions  seroBt  appll- 
,caUc$  nonobstant  les  stipulations  contraires  qui  pour- 
raient résulter  de  conventions,  antérieures  entre  le  con- 
cessionnaire et  les  propriétaires  de  la  surrace. 


» 

CàMèr  ékÉ  éharges  de  la  cqncession  des  ntMet  de  It^fK 

de  Sairtê-Rostagise. 

(Extrait.) 

^ri,  2.  Les  concessionnaires  cxécnferont  itnméitiaté- 
menldes  travaux  d^exploration  et  de  reconnaissance  sur 
les  glles  concédés,  ainsi  qae  des  travaux  prépara^toires  de 
rcxploîtation ,  le  touC  consistant  principalement  en  gale- 
ries suivant  Tinclinaison  des  glles.  Une  galerie  à  travers 
bancs  sera  en  outre  ouverte,  sur  le  bord  du  ravin  de 
Gaude,  en  aval  de  la  chute  de  Tournail,  et  dirigée  de 
manière  à  atteindre  successivement  les  diverses  couches 
de  lignite.  L'emplacement  >  Ta  dîreclion  et  les  dimensions 
de  ces  galeries  seront  déterminés  pa^  le  prérèt ,  sur  le  rap- 
port des  in'gênieurs  des  mines,  qui  resteront  chargés  d'en 
surveiller  rexcculion  d^une  manière  spéciale.  . 

^rt.  3.  Après  rachèvement  de  ces  travaux, et  au  plus 
tard  dans  un  délai  d'un  an ,  les  concessionnaires  adresse- 
ront au  préreties  plans  et  coupes  des  mines  et  des  travaux 
déjà  exécutés  ;  ces  plans  claht  dressés  à  Féchrlle  d'un 
millimètre  par  mètre  et  divisés  en  carreaux  de  dix  en  dix 
millimclres.  Ils  y  jbîndronJ  un.  mérnoire  indiquant,  avec 
détails  y  le  mode  d'exploitation  qu'ils  se  proposeront  de 
suivre.  L'indication  de  ce  moda  d'exploitation  sera  aussi 
tracée  sur  les  plans  et  coupes. 

Les  cotes  de  hauteur  ou  de  dépression  des  points  prin- 
cipaux, tels  que  les  orifices  des  puits  ou  galeries,»  les 
points  de  jonction  des  galeries  avec  les  puits,  elles  intcr- 
ftections  des. galeries  entre  elles,  par  rapport  à  un  plan 
horizontal  fixe  et  déterminé,  seront  écrites  en  métrés  et 
ceatimètres  sur  les  plans. 


Arrêté  du  Président  du  confit,  chargé  diipouuùitmtm  d'antlira- 
exécutif,  en  date  du  20  octobre  l&W,  qui  accorde  ^^  d«  CMohm* 
aux  sieurs  Augustin  Desvernay,  François  Chîrat- 
t)uM0ULiiv  et  Emile  de  l'ëspine  la  concession  de 
mines  d*anthracite  situées  dans  les  communes 
de  Coj^BRE  et  de  Mohtagnt,  arrondissement  dç 
RoAififE  (Loire). 

(Extrait.) 
Art  2.  Cette  concession,  qui  pf'endra  le  nom  de  con? 


570  DÉCRETS   BT   ARRÊTÉS 

cession  de  Cambre ,  est  limitée ,  conformément  an  plan  an- 
nexé au  présent  arrêté,  ainsi*qu'il  soit ,  savoir  : 

AuIVord'Esi ,  une  ligne  tirée  du  clocher  de  Monta^^y 
à  celui  de  Combre  ;  puis  une  autre  ligne  tirée  du  clocher 
de  Combre  au  point  G,  rencontre  d*un  chemin  venant  de  la 
Ghana  avec  la  rive  droite  du  ruisseau  de  Trambooze  ; 

.  Au  Sud-Est^  par  la  rive  drpite  du  ruisseau  de  Tram- 
bouze,  depuis  le  point  G  jusqu'au  point  B,  confluent  da- 
dit  ruisseau  avec  celui  d*Âlnary  ,  ou  autrement  dit 
Alonary  ; 

Au  Sud-Ouest^  une  ligne  tirée  du  point  B  an  point  A, 
angle  Sud-Ouest  du  bâtiment  appelé  la  Bruyère  ; 

Au  Nord-Ouest^  une  ligne  tirée  du  point  A  an  do- 
cher  de  Montagny ,  point  de  départ  ; 

Lesdiles  limites  renfermant  une  étendue  snperGcielle 
de  sept  kilomètres  carrés ,  cinquante-un  hectares. 

Art.  4.  *  Les  droits  attribués  aux  propriétaires  de  la 
surface,  par  les  articles  6  et  42  de  la  loi  du  21  ayrîllSIO, 
sur  le  produit  des  mines  concédées,  sont  réglés  à:  1*  one 
rente  de  dix  centimes  par  hectare  de  terrain  compris  dans 
la  concession  ; 

2®  En  une  rétribution  au  profit  des  propriétaires  dans  le 
terrain  desquels  Texploitation  aura  lien,  laquelle  esX 
fixée,  quelle  que  soit  l'épaisseur  des  couches ,  ainsi  qu'il 
suit,  savoir  : 

Au  vingtième  du  produit  total  de  l'exploitation ,  (aot 
que  la  profondeur  n  excédera  pas  cent  méires; 

Au  quarantième  de  ce  môme  produit,  pour  des  profon- 
deurs de  cent  à  deux  cents  mètres  ; 

Et  au  soixantième  pour  tonte  profondeur  excédant 
deux  cents  mètres. . 

Cetie  redevance  sera  délivrée  en  nature,  au  fur  et  à 

mesure  de  l'extraction,  à  moins  que  les  propriétaires  ne 

;  préfèrent  la  recevoir  en  argent.  Dans  ce  dernier  cas,  elle 

sera  payée  par  semaine,  suivant  le  prix  attribué  à  Fan- 

thracite,  soit  à  l'amiable,  soit  à  dire  d'experts. 

Les  propriétaires  devront  déclarer  aux  concessipn- 
naîres  on  quelle  valeur  ils  entendent  percevoir  leur 
rodovance.  l^ur  déclaration  servira  de  r^le  jusqu'à  Va- 
bomion  delà  couche  en  exploitation,  an  moment  où  elle 
aura  éléfailo. 

Ces  disposUioqs  seront  applicables  nonobstant  les  sti- 
pulations contraires  qui  pourraient  résulter  de  conven- 


BVK    LES    MINES,  67! 

tiens  antérieares  entre  les  concessionnaires  et  les  proprié- 
taires de  la  surface. 


Arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pouuoir  Minet  de  bltom« 
exécutif,  en  date  du  20  octobre  1848,  qui  accorde  ^^^^^^^^ 
auxcitoyens  Ch.irle8-Fran  coi  s- Joseph  Met,  Âlcîde 
Met,  Auguste-Julien-Benjamin  Çautt  et  Jean- 
Charles  Jairel-Baume  la  concession  de  mines  de     • 
bitume  situées  dans  les  communes  de  Daupuiii  et  de 
Sainte-Maime  ,  arrondissement   de    Forcàlquuer 
(Basses-Alpes), 

(Extrait.) 

jirt.  2.  Cette  concession ,  qui  prendra  le  nom  de  eon-- 
cession  de  Grenouilles  et  Beauregurd,  est  limitée ,  confor- 
mément au  plan  annexé  au  présent  arrêté,  ainsi  qu'il  suit, 
savoir  : 

^  'V Ouest,  à  partir  de  Taxe  de  la  culée  gauche  du  pont 
Dauphin  sur  le  Largue^  point  G  du  plan,  par  une  ligne 
droile  allant  à  l'angle  Est  de  la  bastide  du  citoyen  Guil- 
laume Say^  point  D,  et  de  ce  point  par  une  ligne  droite 
menée  à  l'angle  Sud-Est  de  la  bastide  du  citoyen  Pierre 
Say,  dit  Brante,  point  E; 

Au  Sud^  par  une  ligne  droite  allant  de  ce  dernier  point 
à  l'angle  Sud-Est  de  la  bastide  du  citoyen  Joseph  BUinc, 
point  F,  et  par  une  seconde  ligne  droite  allant  du(iit  point 
F  à  Tangle  rentrant  de  la  bastide  du  citoyen  Laugier  dite 
Grenouilles ,  point  G  ; 

A  VEst,  à  partir  de  ce  dernier  point,  par  une  ligne 
droite  dirigée  sur  l'angle  Nord  de  la  vieille  tour  de  Sainte- 
Maime,  mais  en  l'arrêtant  au  point  P,  intersection  de  cette 
ligne  avec  la  rive  gauche  du  Largue; 

Au  Nord ,  à  partir  du  point  P,  par  la  rive  gauche  du 
Largue,  en  remontant  cette  rivière  jusqu'à  l'axe  de  la  eu-  . 
lée  gauche  du  pont  Dapphin ,  point  de  départ; 

Lcsdiles  limites  reniermanl  une  étendue  superficielle 
d'un  kilomètre  carré,  quarante-un  hectares. 

Art.  4.  Les  droits  attribués  aux  propriétaires  de  la 
surface,  par  les  articles  6  et  42  de  la  loi  du  21  avril  1810, 


g<ya  DÉPEBT4   E?   AI^RÊTâs 

•or  la  produU  dai  notifies  coocédées,  «pot  réglas  ;  i?  à  ose 
rente  annuelle  de  5  centimes  par  hcct^r^  ^Q  proil  des 
propriétaires  de  terrain  compris  dans  le  périmètre  de  h 
concession;  S'a  une  rétribution  de  1  centime  parquînlal 
métriqae  de  minerai  de  bitume  extrait  et  prêt  à  être  traité 
dans  Tusioe ,  ladite  rétribution  payable  seulement  aax 

Eopriétaires  sons  les  terrains  desquels  restraction  aura 
u  et  lant  que  durera  l'extractioa  sous  leurs  terrains. 

Ces  dispositions  seront  applicables  nonobstant  les  stjpiï- 
Ifiliôns  contraires  qui  pourraient  résulter  de  conventioos 
antérieures  entre  les  concessionnaires  et  les  propriétaires 
de  la  surface 

jérê.  13.  La  présente  concession  ne  préjodicie  en  rien 
aux  droits  acquis  au  concessionnaire  des  mines  de  limite 
de  Dauphin  et  Sainte-Maime  par  les  ordonnances  des  21 
septembre  1817  et  8  juillet  1818,  dans  retendue  aujour- 
d'hui concédée  pour  le  bitume,  de  pratiquer  toutes  les  ou- 
vertures qui  seront  reconnues  utiles  à  son  exploitation, 
soit  prés  de  la  surface,  soit  dans  la  profondeur,  sauf  Tap* 
plication  réciproque ,  s'il  y  alleu,  des  dispositions  de  Tar- 
tide  45  de  la  loi  du  21  avril  1810. 

Cahier  de$  charges  de  la  concession  des  mine$  de  bitume 
de  GesnouilUs  et  BsioasGiRp. 

(Extrait.) 

j4rL  9.  Dans  le  cas  où  les  travaux  projetés  par  les  cqb- 
ooBsionnaircs  devraient,  s^éleadre  sous  des  habitations  on 
édifiées ,  ces  travaux  ne  pourront  être  exécutés  qu^cn 
vertu  d'une  autorisation  spéciale  du  préfet  donnée  sur  le 
rapport  de  l'ingénieur  des  mines,  après  que  les  proprié- 
taires intéressés  auront  été  entendus  et  après  que  les  ooa* 
cessionnaires  auront  donné  caution  de  paver  rinderanité 
exigée  par  l'article  15  de  la  loi  du  21  avril  1810.  Les  con- 
testations relatives  soit  à  Tindemnité,  soit  k  lacanlion, 
seront  portées  devant  les  tribunaux,  conformément  audit 
article.  L'autorisation  d'exéouter  les  travaux  sera  refusée 
par  le  préfet ,  s'il  est  reconnu  que  rexploitation  peut  cnm- 
promcttrc  la  sûreté  du  sol ,  celle  jes  habitants  ou  la  con- 
servation des  édiGces. 

^rt.  10.  Dans  le  «cas  où  les  travaux  projetés  par  les 
iX)nces8Îonnaires  devraient  s'étendre  sous  des  rivières  ou 
cours  d'eau ,  ou  près  de  leurs  bords ,  les  travaux  ne  pour- 


*  SUA   LES    MIICËS.  573 

totki  étfè  exécutés  qn'on  verla  d'nne  autorisation  du  pré- 
fet donnée  snr  le  rapport  de  Tin^énieur  des  mines ,  après 
que  les  ingénieurs  des  pon(s-et-chaussccs  aurontétéenlcn- 
dns ,  et  après  que  los  concessionnaires  auront  donné  cau- 
tion de  payer  toutes  les  indemnités.  S*il  est  reconnu  que 
l'autorisation  peut  être  accordée^  l'arrêté  du  préfet  pres- 
crira toutes  les  mesures  do  conservation  cl, de  sûreté  qui 
seront  jugées  nécessaires» 

^rl.  25.  Les  concessionnaires  seront  tenus  do  sonfTfir 
toute»  les  ouvertures  qui  seraient  pratiquées  pour  Tex- 
ploitation  des  mines  de  lignite  de  Dauphin  et  Saintc- 
Maime  par  le  concessionnniro  de  ces  dernières  mines, 
ou  même  le  passage  à  ira  vers  leurs  prot)res  travaux,  s'U 
est  reconnu  nécessaire;  le  tout,  s'il  y  a  lieu,  rooyennnrit 
unq  indemnité  qui  sera  réglée  de  gré  à  gré  on  à  dire  d'ex- 
perts. En  cas  de  contestation  sur  la  nécessité  ou  Tutilité 
de  ces  ouvertures ,  il  sera  statué  parle  préfet,  sur  le  rap- 
port des  ingénieurs  des  mines ,  les  parties  ayant  été  enten- 
dues et  sauf  le  recours  au  ministre  des  travaux  publies. 

^rt.  26.  Si  Texploitation  des  giles  de  bitume,  objet 
de  la  présente  concession ,  fait  reconnaiire  qu'ils  s'appro- 
chent des  piles  de  lignite,  objet  de  la  concession  de  Dau- 
phin et  Sainte-Maime,  les  concessionnaires  ne  pourront 
exploiter  que  la  partie  de  ces  glles  où  Texploitation  sera 
reconnue  n'offrir  aucun  inconvénient  pour  les  mines  de 
la  concession  de  Dauphin  et  Sainte-Maime  situées  dans  le 
voisinage.  En  cas  de'contestation  à  ce  sujet ,  il  sera  sta- 
tué par  le  préfet,  ainsi  qu'il  est  dit  à  Tarticle  ci-dessus, 
et  les  concessionnaires  devront  se  conformer  aux  mesures 
qui  seront  prescrites  par  ladministration,  dans  Vintérét 
de  la  bonne  exploitation  des  deux  substances. 


Arrêté  du  Président  du  conseil t  chargé  dit  poMC^otr  Mlnei'debltamt 
exécutif,  en  date  du  20  octobre  1 848 ,  qui  accorde  **"  ^^  ^'^^^°- 
aux  sieurs  Louis-M.irie  Rouir,  Joseph-Eugèue 
Bouche,  JcanJoseph-Fridolin  S  AVY,Joseph-Faustin 
Nalin,  Pierre-Louis  Reyne,  Pierre -Jacques  Rey- 
HiER,  Guillaume-Victor  Saye,  Jean-Pierre  Cueva- 
LTER  et  Mathieu  Sube,  réunis  en  société  par  acte 
du  6  août  iSVt,  ta  concession  de  mines  de  bitume 


.^74  DÉCRETS    ET   ARRÊTÉS  • 

situées  dans  les  communes  de  SAiiiTB-MAiiiE,  Volx 
et   Villeneuve,    arrondissement  de   Forgàlquieb 

(Bii8se8-Alpes).« 

(Extrait.) 

jért.  2.  Cette  concession,  qni  prendra  le  nom  de  con^ 
cession  du  bçis  d'Asson ,  est  limitée ,  conforméiDefit 
au  plan  annexé  an  présent  arrêté,  ainsi  qu'il  suit, 
savoir  : 

Au  Nord ,  à  partir  de  l'angle  Nord  de  la  vieille  tour 
de  Sainte-Maime,  point  M  du  plan ,  par  une  ligne  droite 
allant  au  confluent  des  ravins  de  Éaudans  et  du  bon 
d' Asson ,  point  N ,  lequel  forme  le  point  de  rencontre 
des  limites  des  communes  de  Forcalquier,  Sainte-Maime 
et  Villeneuve  ; 

A  VEst ,  à  partir  de  ce  point  N ,  par  une  ligne  droite 
menée  à  un  pointde  la  rive  gnuche  du  Largue,  poinlO  dn 
plan,  distant  de  400  mètres  en  aval  de  l'embouchure  du 
ravin  du  bois  d'Asson  dans  le  Largue  ; 

AuSud^  à  partir  dudit  point  0,  par  une  ligne  droite 
menée  à  l'angle  Nord  do  la  bastid(^  du  sieur  Laugîer  dite 
Grenouilles,  point  G  ; 

A  r Ouest ,  à  partir  dudit  point  G,  par  une  ligne  droite 
menée  à  l'angleNord  de  la  vieille  tour  de  Sainte-Maime, 
pointM  de  départ; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
d'un  kilomètre  carré ,  soixante-douze  hectares. 

Art.   4 .  )  (Comme  les  art  4  et  1 3  ci-dessus  de  l'arrêté  rda- 
Art.  13.  ]tifàlaconces9iondeGnEvomLLt&etBBkVKEGiJin.) 

Cahier  des  charges  de  la  concession  des  mines  de  bi 

du  Bois  d'Asson. 

(Extrait.) 

Art  9  \ 

Art  10  I  ^^^^^^^^^^  articles  correspondants  du  cahier 

Art  25  1       ^^^  charges  de  la  concession  de  Grenodoxés 

Art  26*  I       ^  Beauregàrd.) 


Mlneide  fer  ^rr^fé  du  Président  du  conseil,  chargé  du  pouvoir 
deGtaawiMdoui.     exécutifs  en  date  du  20  octobre  iSkS,  qui  accorde 


SUA    LES    MINES.  5^5 

au  citoyen  Justin  Delmas  la  concession  de  mines 
de  Jer  situées  dans  la  commune  de  Messeix,  arron- 
dissement de  Glermont  (Puy-de-Dome). 

(Extrait.) 

^rU  2.  Cette  concession ,  qui  prendra  le  nom  de  con- 
cesâion  de  Chaumadoux ,  est  limitée ,  conformément  au 
plan  annexé  ad  présent  arrêté^  ainsi  qu'il  suit,  savoir  : 

^u  Sud' Ouest  et  à  V Ouest  ^  à  partir  du  point  L,  angle 
Sud-Est  du  moulin  de  Bogros ,  une  ligne  tirée  sur  le 
point  M,  angle  Nord  de  la  maison  le  plus  au  Nord  du 
village  de  Fontgrenier,  puis  une  autre  li|?ne  meijée  du 

C>int  M  à  Tangle  Est  de  la  maison  le  plus  à  TEst  de 
Qceppc ,  mais  arrêtée  à  son  point  d'intersection  N  avec 
un  chemin  qui  tend  à  Bogros,  ledit  point  N  étant  situé  à 
800  métrés  du  point  M  ; 

u^ti  Nordj  une  ligne  menée  du  point  N  à  l'angle 
Nord-Ouest  de  la  maison  Chabrol  et  prolongée  jusqu'à 
son  point  d'intersection  O  avec  une  ligne  menée  de 
rangle  Nord-Ouest  de  la  grange  Mesta ,  au  point  de 
rencontre  dû  chemin  qui  vient  de  ladite  maison  Chabrol, 
avec  le  chemin  de  Mechès  à  Chaumadoux; 

u4  VEnt ,  cette  dernière  ligne  prolongée  prise  depuis  le 
point  O  jusqu'au  point  P  où  elle  rencontre  la  rive  droite 
de  la  Dordogne; 

Au  Sud  f  la  rive  droite  de  la  Dordogne  depuis  le  point 
P  jusqu'au  point  de  départ  L  ; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
de  deux  kilomètres  carrés ,  quarante-quatre  hectares. 

Art.  5.  Les  droits  attribués  aux  propriétaires  de  la 
surface,  par  les  art.  6  et  42  de  la  loi  du  21  avril  1810, 
sur  le  produit  des  mines  concédées,  sont  réglés  :  1"*  à  une 
indemnité  de  cinq  centimes  par  hectare  payable  aux  pro- 
priétaires du  terrain  compris  dans  la  concession  ;  2*  à 
une  indemnité  de  65  centimes  par  quintal  de  minerais 
propres  à  être  fondus >  ladite  indemnité  payable  seule- 
ment aux  propriétaires  sous  les  terrains  desquels  Tex- 
ploitation  aura  lieu. 

Ces  dispositions  sont  applicables  nonobstant  les  stipu- 
lations contraires  qui  pourraient  résulter  de  conventions 
antérieures  entre  les  concessionnaires  et  les  propriétaires 
de  la  surface. 


576  DÉOBBTt   Vr    ABBÉTÉS 

Cahier  ieê  charges  de  la  concemon  des  mine$  de  fer 

de  Chachàdoux. 

(Extrait.) 

j4rL  10.  Dans  le  cas  où  ks  travaux  projetés  par  les 
concessionnaires  devraient  s'étendre  sous  des  habitations, 
ces  travaux  ne  pourront  être  exécutés  qu'en  venu  â*une 
autorisation  du  préfet  donnée  sur  leYappoft  des  ingé- 
nieurs d(  s  mines ,  après  que  les  propriétaires  intéressés 
auront  été  entendus  et  après  que  les  concessionnaires  au- 
ront donné  caution  de  payer  Tindcmnité  exigée  par 
rart«  15  de  la  loi  du  ai  avril  1810.  Les  contestations 
relatives  soit  à  la  caution ,  soit  è  l'indemnité,  seront 
f>ortécs  devant  les  tribunaux ,  conformément  audit  ar- 
ticle. 

L'autorisation  d*exécuter  des  travaux  serB  refusée  par 
le  profel ,  s'il  est  reconnu  que  l'exploitation  peut  com|n-o- 
mettre  la  sûreté  du  sol,  celle  des  habitants  ou  la  conser- 
vation des  édifices. 

^rt.  19.  En  exécution  de  l'art.  70  de  la  loi  du  21  avril 
1810,  les  concessionnaires  fourniront  à  l'usine  de  i^ha- 
vanon,  qui  s'approvisionnait  sur  des  gites  compris  dans  h 
concession ,  la  quantité  de  minerais  nécessaire  à  Tali- 
mcnlation  de  cette  usine,  au  prix  qui  sera  flxé  parTad- 
minstration. 

j4rt.  20.  Lorsque  rapprovislonneménl  de  l'usine  ci- 
dessus  désignée  aura  été  assuré,  les  concessionnaires  se- 
ront tenus  de  fournir  à  la  consommation  des  tisrnes 
établies  dans  le  voisinage  avec  autorisation  léirnle.  1^ 
prix  des  minerais  sera  alors  fixé  de  gré  à  gré  ou  à 
dire  d'experts,  ainsi  qu'il  est  indiqué  en  r<nrt.  65  delà 
loi  du  31  avril  1810  pour  les  exploitations  de  minières 
de  fer. 

^r/.  91.  En  cas  de  contestation  entre  plusieurs  malfres 
do  forges,  relativement  à  leur  approvisionnement  en  mi- 
nerai, il  sera  statué  par  le  préfet,  conformément  à  l'art.  64 
do  la  mémo  loi. 


I 


Uiineà  fer     arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pouinnr 
da  Denain.         exécutif,  en  date  du  20  octobre  18&8,  qui  auto* 


fVM  hWê  mirgf.  S77 

ri^  la  çiti^ens  ScimieTi  Lxli^&s  «t  O  à  ajouter  à 
ïu^ine  qu'ils  possèdent  dans  la  commune  de 
Dcn  Aif  (Nord),  quatre  fours  àpuddler^  trois  foyers 
éi^aj/incrie  au  charbon  de  bois,  trois  fours  a  ré- 
chauffer les  bouts  de  rails ^  un  marteau  cingleur; 
et  qui  fixe,  en  conséquence^  la  consistance  de 
celle  usine  ainsi  qu'il  suit,  sauoir:  trois  hauts-' 
fourneaux  au  cohe^  un  fourdefinerie,  trois Joyers 
d'ajffinerieau  charbon  de  bois  ^  vin  et- quatre  fours 
a  puddler,  dix  fours  à  réchauffer^  quatorze  fourf 
q>  chauffer  les  rails ^  un  marteau  cingleur  et  tous 
le^  appareils  de  compression  et  d'étirage  nécest 
saires  à  la  fabrication. 

(Extrait.) . 

^ri.  9.  Jies  employés  des  douanes  auront  le  droit  de 
recensement  dans  Tusine  et  pourront  user  de  ce  droit 
sans  être  tenus  de  se  faire  assister  par  un  oflScier  muni* 
cipal. 


Arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pouvoir  Usine  à  ter, 
exécutif  en  date  du  20  octobre  1848,  qui  autorise^  WlDlienhelm, 
les  citoyens  Bicmng  et  Surérus  à  maintenir  en 
activité  sur  une  dérivation  de  la  Fecht,  dans  la 
commune  de  Wiatzenheim  (Haul7Rhin), /'ii5zVïe  à 
fer  qu'ils  ont  établie  pour  affiner  la  fonte  et  Ja~ 
canner  le  fer  en  outils  de  taillanderie,  etc. 

• 
Ladite  usine  est  composée  d'un  foyer  d'affînerie  chauffé 

au  charbon  de  bois  et  de  tous  les  feux  de  chaufferie,  des 
machines  soufflantes  et  machines  de  compression  néces- 
saires au  roulement  de  l'élablisscment. 


Arrêté  du  Président  du  conseil,  chargé  du  pouvoir    Usine  à  fer, 
exécutif,  en  date  du  20  octobre  1848,  qui  autorise  *  St-Chamond. 
Iç4  citoyens  CB^VFpauT,  Mobei.  et  C*  à  p^nintenir 


578  DKGRETS    ET    ARflÉTÉS 

en  activité  F  usine  à  fer  qu*  il  possèdent  au  lieu  dit 
LE  Préchateau  y  commune  de  S  aint-Chamoud  (Loi  re} , 
et  qui  est  composée  :  V  de  six  fours  à  pudJkr; 
2°  de  deux  fours  à  réchauffer;  3*  des  machines  de 
compression  et  d'étirage  nécessaires  h  la  fabri- 
cation des  fers  de  divers  échantillons. 

(Extrait.) 

Art.  2.  Les  permissionnaires  ne  pourront  oonsomiiier 
dans  leur  usine  que  du  combustible  minéral. 

u4rt.  3.  Il  leur  est  expressément  interdit  de  jeter  dans 
les  ruisseaux  qui  traversent  la  ville»  les  scories  prove- 
nant de  leur  établissement. 


Paloalllet   At  Arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pouvoir 
BoiirtièrMt    à      exécutif,  en  date  du  20  octobre  184.8,  autorisant 

le  citoyen  de  Fourtales  a  employer^  pour  la  pré- 
paration complète  du  minerai  de  fer  ^  le  patouillet 
dit  DE  Boursières  quil  possède  sur  le  ruisseau  de 
LA  Baignotte,  dans  la  commune  de  Ville-le-Cha- 
TEL  (Haute-Saône),  et  qui^  aux  termes  de  Cordon- 
nance  du  19  novembre  1828,  ne  devait  servir  qu'à 
repasser  le  minerai  auquel  on  aurait  déjà  fait 
subir  un  premier  lavage. 

Les  six  lavoirs  à  bras  au  torisés  par  la  même  ordonnance, 
et  qui  devaient  être  situés  communes  de  Boursières  et  de 
Vilie-Ie-Châtel ,  ne  seront. pas  établis. 


Minef  de  l'Âlgé- ^/v^^e  ^u  ministre  de  la  guerre  y  du  iO  novembre 

^^'  iS^S, prescrivant  aux  concessionnaires  de  mines 

et  aux  personnes  qui  ont  obtenu  des  permis  d*eX' 

•    ploration  en  Algérie  ,  de  mettre  leurs  travaux  en 

activité. 

Le  ministre  de  la  guerre , 

Vu  leslois  sur  lesmines,  des21avrill  810et27avril  1838; 


•UR   LB3    MINES.  679 

Vu  Tarrélé  da  président  da  conseil ,  chef  du  pouvoir 
exécutif ,  du  9  octobre  1 848  ; 

Vu  les  diverses  ordonnances  portant  concessions  do 
mines  en  Algérie ,  et  les  arrêtés  ministériels  accordant 
des  permis  d'exploration  pour  des  gisements  métalliques 
signalés; 

Considérant  que  les  concessions  de  minessont  instituées 
en  vue  de  riniérét  public;  que ,  par  conséquent ,  le  gou- 
vernement doit  veiller  à  ce  qu'elles  ne  demeurent  pas 
inexploitées; 

Considérant  que  plusieurs  des  concessions  déjà  insti- 
tuées en  Algérie  n'ont  encore  été  Tobjct  d'aucun  travail 
sérieux  d'exploitation;  que,  dans  d'autres,  les  travaux 
ont  été  restreints  ou  suspendus;  que  le  plus  grand 
nombre  des  personnes  auxquelles  des  permis  d'explora- 
tion avaient  été  accordés  n'en  ont  fait  encore  aucun 
usage  ; 

Considérant  qu'il  importe  de  rendre  à  l'Etat ,  dans  un 
temps  déterminé ,  la  libre  disposition  des  mines  concédées 
demeurées  improductives,  et  de  faire  procédera  ia  re- 
connaissance des  gisements  non  concédés  ; 

Arrête  '' 

ArL  1".  Un  délai  de  trois  moiç,  à  dater  de  la  promul- 
gation du  présent  arrêté ,  est  Gxé  aux  concessionnaires 
de  mines  en  Algérie  pour  commencer  leur  exploitation, 
s'ils  n'ont  pas  encore  exploité ,. ou  pour  reprendre  leurs 
travaux  d'une  manière  régulière  et  constante,  s'ils  les 
ont  restreints  ou  suspendus. 

j4ri.  2.  A  l'expiration  de  ce  délai ,  il  sera  procédé^  en 
exécution  de  l'article  49  delà  loi  du  21  avril  1810,  des  #* 

prescriptions  insérées  en  vertu  de  cet  article  dans  les  or- 
donnances et  les  cahiers  des  charges  desdites  concessions, 
et  suivant  les  formes  déterminées  par  les  articles  6  et  10 
de  la  loi  du  27  avril  18885  à  la  révocation  des  conces- 
sions pour  lesquelles  il  n'aurait  pas  été  obtempéré  aux 
injonctions  du  présent  arrêté. 

Art,  3.  Dans  le  même  délai,  les  personnes  auxquelles 
des  permis  d'exploration  ont  été  accordés  devront  com- 
mencer leurs  travaux  de  recherches  ;  et  celles  qui  se  sont 
mises  en  instance  pouren  obtenir,  devront  faire  connaître^ 
par  une  déclaration  adressée  au  ministre,  si  elles  per- 
bisteni  dans  leur  demande ,  faute  de  quoi  les  permis  aex- 
ploration  accordés  scrout  retirés ,  et  les  denaandes  préoè- 


S8^  DÉCMf^  "tf  ÂÉXÊtÉS 

demineiit  fdifés  seront  considérées  comme  nulles  «t  non 

avenues. 

j4rt.  4.  Le  gonrernenr  général  de  l'Algérie  es(  chargé 
A»  l'etécntfon  du  présent  drrôlé,  qui  sera  inséré  a« 
Jâtmiêewr  tminersei,  an  Moniteur  atgérien ,  et  ainBuUetm 
des  actes  officiels  de  V Algérie. 


AMoeiatioDS    Loi  du  15  itov^embre  18^1^8,  relatisfe  aux  associations 
oarriéres.  oui^rièreS, 

L'Assemblée  naUenal^ a  adopté  et  le  P^ésMent  de  VAi- 
semHéo  promulgue  la  loi  dont  la  teneur  suit  : 

^rê^  f*^  Les  actes  à  passer  pour  la  conslît0tfon  dei 
«sseeîatioiis ouvrières,  cncooragées  en  étècmîon  du  dé- 
cret du  5  juillcl  18i8,  ainsi  que  ceux  constatant  les  préfjf 
faHspar  L'Etal  à ces'associalions, seront  erirégfsti^  gi^sfis. 

EAcas  de  constrtutîon  d'frppoChêqoe,  fl  né  sera  pajé 
d'autrrs  tirabd^ioscnptioil'que  le  sl^laîre  revendant  an  con- 
servateur. 

Le  ministre  de  Tagriculturc  et  du  commerce ,  sttr  Taris 
du>  eoiiscrl  d'cncooragement  niscttuè  confarmctncnf  au 
décret  SHsdaté  v  dètorminerâ,  dans"  chaque  affiâiV,  les  ac- 
tes admis  au  hénéGee  du  présent  décret. 

jéft.  2.  Les  prêt»  seront  Mts  sous  la  côndHièn  d*im  hh- 
\éfék  annoeè  de^  5»  p.  O/O'  pour  eeuit  qdf  excéderont 
25,000  fr.  ;  et  de  3  p.  0/0  poQF  ceMf  de  25,(XKy  tt.  et 
aa-deasousv 
•#  Le  ppdduitdes intérêts,  ainsi  q&e  celui  de*  rertiboorse- 

nenls  successifs  sur  le  ea  pilaf ,  feront  tei^sffts  ati^  tt&ot 
el  réaiM»auR  fonës^  généraiix  cfc  FEtat. 


Sels  étrangers  Zoi  du  23  novembre  18&8,  r'étatii>B  aujif  sets  étran- 

i^^A^i}  *^  P*-  fifWi  destinés  à  la  pèche  de  la  morue. 

ehede  la  morue.  t)  r 

L'Assemblée  nationale  a  adopté  cl  le  président  de  TÂs- 
semMée  promulgue  la  lof  dont  la  teneur  suit  •* 

jirt.  1*^.  Les  antiaieurs^^  de  navires  destinés  pour  la 
pècte  de laitto#ue»4aniQt  larfacuftéfde Taire  leurs  appro- 
ykiMMUMm*,  sdtl  €ito  sel  de  Franioe  et  det  èblmiies  cta 


•M  i£»  Miim»  501 

posftesâioiM  fraiiQaifesd'oQtre*ner^qQl  leur  sera  (félHrré  en 
franchise  de  tous  droiU  de  douane,  soit  en  sel  étranger , 
pour  lequel  ils  seront  tenus  d'acquitter  un  droit  de 
douancdeôOcent.  par  100  kilogrammes.  Toutefois  ce  droit 
ne  sera  pas  applicable  aux  sols  étrangers  employés  pour 
la  salaison  en  mer  et  le  repaquase  à  terre  des  morues  des 
pécbes  d'Islande  et  du  Do^gors-Banck,  lesquels  continue- 
ront à  être  admis  en  franct)ise. 

Lorsque  les  sels  étrangers  seront  transportés  direc- 
tement des  ports  étrangers  aux  lieux  de  pèche,  c*est-à- 
dire  sans  avoir  été  entreposés  eri  France ,  le  droit  de  30 
centimes  par  quintal  sera  perçu  au  retour  du  navire,  et 
ao  TU  du  certificat  délivré  dans  le  port  d'embarquement 
par  les  consuls  ou  agent»  eonsulaires,  qui  veilleront  à  ce 
qa'on  ne  puisse  embarquer  que  les  quantités  de  sel  indi- 
quées sur  le  certiGcat. 

uéfrL  2.  La  morue  transportée  dircctcnient  des  lieux 
de  pèche-  aux  colonies  ou  à  l'étranger  n'aura  droit  à  la 
prime  d'exportation  qu'autant  qu'il  sera  justifié  de  l'ori- 
gine française  du  sel ,  ou  de  l'obligation ,  dûment  soumis- 
sionnée entre  les  moins  des  consuls  ou  agents  consulaires 
de  la  République,  de  poycr  le  droit  s'il  s'agit  de  ael 
étranger. 

A  défaut  de  ces  justifications  pour  les  morues  qui  se- 
ront rapportées  en  France^  le  droit  de  50  cent,  par  100 
kilogrammes  sera  exigé  sur  le  sd  ayant  servi  à  ]enr  nré- 
paralion.  Ce  droit  sera  calculé  à  raison  :  1^  de  90  kilo- 
grammes de  sel  ponr  Î0(y  kilogrammes  de  morue  verte  ; 
2^*  de  110  kilogrammes  de  sel  pour  100  kilogrammes  de 
morue  sèche. 

^rt.  3.  L'iraporiation  en  France  et  le  transport  sur 
les  lieux  de  pèche  des  sels  de  toute  origine  destinés  à  la 
préparation  de  la  morue,  ne  pourront  s'effectuer  que  par 
navires  français. 


Arrêté  dit  Président  du  conseil ^  cfiargé  dupom^ir 

axéchUif^  en  date  du  29  nos^embre  i8tô,  qui  au-  saiiîT^Viocenl- 
torise  le  citoyen  Victor  LASêsaRf  à  établir^  en  rom-^  de-Paul. 
pltucement  d'un^ttiarUiiei  à  cuiure  situé  sur  le  ruis^ 
seau  de  Goua,  commune  de  S^h^t-Viucui^ds* 
PAUL(Landes)9  une  usine  àjèr  comprenant:  Vdeux 


58a  DÉCRETS  vr  AHmirÉs 

feux  d^affinerie  auec  fours  à  réverbère  de  chauf- 
ferie serais  par  la  flamme  perdue  des  feux  d*affi- 

nerie  ;  2®  les  appareils  de  compression  et  d*ét£rage 

nécessaires  au  roulement  de  l'usine. 


U«în«  à  fer.  Arrêté  du  Président  du  conseil,  chargé  du  pouvoir 
ValeDdennef.  exécutif  en  date  du  29  novembre  184-8.  qui  auto- 
rise les  citoyens  Magre,  Lewille  et  C*,  à  étahlir 
y  dans  la  clouterie  mécanique  quils  possèdent  à 
Valenciewkes  (Nord),  une  usine  àferpQur  le  trai- 
tement des  riblons^  comprenant  un  four  à  réver- 
bère et  tous  les  appareils  de  compression  et  d^ éti- 
rage nécessaires  à  la  fabrication. 


tF^c^in  "ïiA*  -arrêté  du  Président  du  conseil,  chargé  du  pouvoir 

exécutif,  en  date  du  ^9  novembre  18^8,  autori^ 
sant  le  citoyen  Benoît-Georges-Alexis- Joseph 
Crombez-Lefebtre  et  la  citoyenne  Henri  et le-Fran- 
çoise  Lefeb  V  RE,  j^o/i  épouse,  à  maintenir  en  activité 
t'usine  à  fer  de  la  Caillaudière  quils  possèdent 
sur  lin  étang  alimenté  par  ta  rivière  de  Z'Yosoir, 
dans  la  commune  de  Vendcbutres  (Indre). 

Cette  usine  comprend  :  un  haut-fourneau  au  charbon 
de  bois,  trois  feux  aaffinerie,  une  fenderie.  et  les  machi- 
nes soufflantes  et  de  compression  nécessaires  au  IraTtil 
du  fer. 


Forge  eatalane,  Arrêté  du  Président  du  conseil,  chargé  du  pouvoir 
duwKÂïll.       exécutif,  en  date  du  29  novembre  1848,  qui  auto- 

rise  le  citoyen  de  Falentin-Saintenac  à  établir  une 
forge  catalane  à  deux  feux  sur  une  dérivation  de 
/'Arize,  au  lieu  dit  le  Baux,  commune  du  Mas- 
a'Azil  (A.riége). 


SUR   L£S   MINES.  583 

Jiapport  à  M.  le  Ministre  des  trauaux publics.       Minières  de  fer 

^   .    .  ^  départemeiil 

«  Ptris»  le  80  DOT embre  1848.  dei  Ardcauiei* 

Monsieur  le  Ministre , 

Des  propositions  ont  été  faites  par  les  ingénieurs  des 
mines  et  le  préfet  des  Ardennes  pour  soumettre  l'exploi- 
tation des  minières  de  fer  de  ce  département  à  des  dispo- 
sitions réglementaires  analogues  à  celles  qui  ont  déjà  été 
établies  dans  plusieurs  localités^  en  vertu  des  art.  57  et  58 
delà  loi  du 21  avril  1810. 

Ces  minières  sont  d'un  grand  intérêt  pour  l'alimenta- 
tion des  usines  qui  existent  sur  cette  partie  du  territoire. 
Il  a  paru  essentiel  de  i#escrire  les  conditions  à  observer 
afin  d'en  assurer  l'aménagement  et  de  prévenir  les  acd- 
dents  et  dommages  que  des  travaux  mal  dirigés  pour- 
raient occasionner. 

Le  projet  reproduit,  sauf  certaines  différences  néces- 
sitées par  des  circonstances  locales,  les  principales  dis- 
positions du  règlement  ministériel  du  22  avril  1844, 
relatif  aux  minières  du  Cher. 

Il  a  été  adopté*,  avec  quelques  modifications,  par  le 
conseil  général  des  mines. 

Comme  dans  le  règlement  de  1844  et  conCmnément  à 
l'article  57  de  la  loi ,  qui  porte  que  l'exploitation  des  mi- 
nières ne  peut  avoir  lieu  sans  permission,  on  enjoint  à 
tout  exploitant,  qui  veut  ouvrir  de  nouveaux  travaux  on 
continuera  ceux  déjà  commencés,  d'en  faire  la  déclara- 
tion et  de  se  munir  aune  autorisation  du  préfet. 

L'on  y  prescrit  également  les  diverses  formalités  à  rem- 

{ilir,  suivant  qu'il  s'agit  d'un  propriétaire  du  sol  qui  a 
'intention  d'extraire  lui-même,  on  d*un  ou  plusieurs 
maîtres  de  forges  qui ,  à  défaut  du  propriétaire ,  deman- 
dent à  exploiter. 

La  déclaration  devra  être  accompagnée  d*un  plan ,  en 
double  expédition,  indiquant  les  tenants  et  aboutissants 
du  terrain. 

Cette  obligation  a  été  reconnue  nécessaire  pour  que 
Ton  pût  déterminer  d'une  manière  précise  les  limites  de 
chaque  exploitation,  ainsi  que  l'exige  l'article  58  do  la  loi 
précitée. 

L'une  des  expéditions  du  plan  sera  déposée  dans  les  ar- 

Tome  XI r,  i848.  Sg 


5S4  DÉCRBTfl    ET    ARRÊTÉS 

chives  de  la  préfecture  ^  l'autre  dans  le  barçaii  do  l'iagé- 
DÎear  des  mines. 

La  QQUoctioR  de  t^Hia  ces  plans  mettra  à  même  deilon- 
ner ,  par  la  suite  ^  une  carte  générale  du  terrain  à  mines, 
sur  laquelle  seront  marquées  les  parcelles  encore  intactes 
et  celles  q[ui  se  trouveront  épuisées  en  tout  ou  en  parlie. 
Oette  carte  fournira  des  indications  très-utiles  et  contri- 
buera efficacement  au  bon  aménagement  des  gttes. 

La  plupart  des  extractions  do  minerais  de  fer,  dans  les 
Ardennes,  s*opérant  à  ciel  ouvert,  les  clauses  du  pro|ei, 
concernant  les  régies  d'exploitation,  ont  été  spécialement 
rédigées  en  vue  de  ce  mode  particulier  de  travaux ,  qui  a 
d'ailleurs  l'avantage ,  toutes  les  fois  qu'il  est  praticable, 
ée  permettre  d'épuiser  plus  com|iIilement  le  gtle  et  d'é- 
Titer  ainsi  des  pertes  de  minerais.  Les  travaux  par  puits 
et  galeries  seront  autorisés  lorsque  rexploitatioo  à  del 
ouvert  cessera  d'être  possible  ou  qu'elle  aevieudrait  trop 
dispendieuse. 

(^ant  aux  autres  dispositions ,  relatives  à  Texçrcke 
cte  la  surveillance  administrative  et  à  la  répression  des 
contraventions ,  elles  sont  les  mêmes  que  celles  qui  oai 
été  insérées  dans  le  règlement  des  ipiuièrea  du  Cfa^, 
d'après  les  lois  et  règlements  généraux  de  la  matière. 

J'ai  rhonneur  de  vous  soumettre,  monsieur  le  Ministre, 
Farrété  renfermant  ces  diverses  dispositions. 

Yeuiilez  agréer,  monsieur  le  Miuistre,  rexpressionde 
mes  sentiments  respectueux. 

Le  chef  de  la  division  des  mioet. 
Signé  SALOMOIÏ. 


Arrêté  du  ministre  des  trai^aux publics^  en  date  du 
30  novembre  18&8»  relatif  à  Vexploiiation  des  mi- 
nières de  fer  du  département  des  Ardennes. 

Le  ministre  des  travaux  publies , 

Vu  le  projet  présenté  par  l'ingénieur  en  dief  des  mi- 
nes et  le  préfet  du  département  des  Ardennes,  pour  ré* 
gulariser  l'exploitation  des  minières  de  fer  de  ce  dépar- 
tement^ 


•OH   LES  MIIVIS.  685 

Vu  kB  artides  67  et  58  de  la  loi  da  fit  ayril  tStO,  ainti 
conçus  : 

u  Art  57.  L'exploitation  des  minières  est  assiqettie  a 
•  des  règles  spéciales. 
»  £Ue  ne  peat  avoir  lien  sans  permission. 

»  j4rL  58.  La  permission  détermine  les  limites  de  Vex- 
»  ploilation  et  les  règles  sous  les  rapports  de  sûreté  et  de 
9  salubrité  publiques.» 

Yu  la  section  II  du  titre  Vil  de  la  même  loi ,  relatif 
à  la  propriété  et  à  Teiploitation  des  minerais  de  fer  d'aï- 
luvion  : 

Les  dispositions  du  titre X  de  ladite  loi; 

Les  décrets  des  18  novembre  1810  et  3  janvier  1813; 

La  loi  du  14  septembre  1789  ; 

Celle  des  16-24  août  1790  j 

La  loi  du  29  floréal  an  X  et  les  décrets  des  18  août  1810 
et  16  décembre  1811; 

La  loi  du  12  juillet  1837; 

Tu  l'avis  du  conseil  général  des  mines,  do  14  juillet 
1848; 

Arrête  ce  qui  suit  : 

Art.  V^.  Dans  toute  Tétendue  du  département  des  Ar- 
dennes,  l'exploitation  du  minerai  de  fer  est  soumise  aux 
mesures  de  sûreté  et  de  salubrité  qui  sont  prescrites  ci- 
après, 

TITRE  I". 

DBS  DÉCLARATIONS,  DES  DEMANDES  EN  PERMISSION  ET  DBS  ACTES 

PORTANT  PERMISSION  D^EXPLOITBR. 

Art.  2.  Tonte  personne  ayant  droit  ou  qualité ,  qui 
voudra  commencer  on  continuer  l'exploitation  d'une  mi- 
nière, sera  tenue  d'en  fairela  déclaration  oa  d'en  demander 
1»  permission  an  préfet. 

Are.  3.  La  déclaration  ou  demande  en  pernrission  énon- 
cera d'une  manière  précise  : 

Les  nom ,  prénoms  et  demeure  du  déclarant; 

La  situation,  l'étendue  et  les  limites  du  terrain  où  existe 
la  minière  qu'il  veut  exploiter  ; 

Le  mode  d'exploitation  qu'il  se  propose  de  suivre  ; 

Enfin  la  nature  des  droits,  soit  de  propriété ,  soit  de 
jouissance,  qu'il  peut  avoir  sur  ladite  minière ,  ou  les 
motifs  qui  peuteni  loi  faire  accorder  par  l'administra- 


586  DÉCRETS   ET   ARRâTÉ9 

Uon  la  permission  d'exploiter  aa  ttea  et  place  da  pro- 
priétaire. 

'  A  cette  dédaratioD  sera  joint  an  plan  da  ferraio ,  en 
double  expédition,  dressé  à  réchelle  de  2  milUmèlres  pour 
5  métrés  (rr^)»  ^^^  indication  des  tenants  et  aboutis- 
sants* 

Art,  4.  Si  le  déclarant  est  propriétaire  de  la  minière, 
on  s'il  est  aux  droits  de  ce  propriétaire ,  acte  de  sa  dé- 
claration Ini  sera  donné  par  le  préfet ,  conformément  à 
Tarticle  59  de  la  loi  du  21  avril  1810 ,  et  cet  acte  yandra 
pour  lui  permission. 

jirt.  5  Si  le  déclarant  est  maître  de  forges  et  demande, 
en  yerta  des  articles  60  et  suivants  de  la  susdite  loi  da 
21  avril  1810 ,  à  exploiter  des  minerais  au  liea  et  place 
du  propriétaire  qui  refuserait  de  les  exploiter  lui-même 
ou  qui  n'en  exploiterait  pas  en  quantité  sufBsanle,  il 
devra  justifier  qu'il  a  notifié  sa  demande  aa  propriétaire 
par  acte  extrajudiciaire  et  qu'il  s'est  écoulé  un  délai  d'an 
mois  depuis  celte  notification,  sans  que  celai-ci  ait  déclaré 
qu'il  entendait  exploiter  lui-même. 

Le  préfet,  après  avoir  entendu  le  propriétaire,  ou  après 
l'avoir  mis  en  demeure  de  se  faire  entendre,  statu^asor 
la  demande,  ainsi  qu'il  appartiendra. 

Art.  6.  Les  actes  portant  permission  ne  seront  déli- 
vrés par  le  préfet,  en  conformité  des  articles  4  el  5  ci- 
dessus,  qu'après  que  les  ingénieurs  des  mines  auront  été 
entendus. 

Ces  actos  détermineront  les  limites  de  rexploitation , 
les  conditions  principales  du  mode  à  suivre  p(»ur  cette 


Art.  7.  Les  dispositions  prescrites  peur  les  articles  S, 
3,  5  et  6  du  présent  règlement  sont  applicables  aux  per- 
missions qu'il  pourrait  y  avoir  lien  de  délivrer  à  plusieurs 
matires  de  forges,  en  exécution  de  l'article  64  de  ladite 
loi ,  pour  exploiter  concurremment  dans  an  -méoie 
fonds. 

TITRE  II. 

R&GLES  GÉNÉRALBS  DE  l'bXPLOITATIOU  . 

[ ,  Art.  8.  L'exploitation  aura  lieu  par  tranchées  à  cleloa- 


SUR    LES   MINES.  887 

▼ert,  sanf  ce  qui  sera  dit  en  Tarticle  12  ci-dessons.  Elle 
sera  poussée  sans  interruption,  de  proche  en  proche,  jus^ 
qu'aux  limites  de  la  minière. 

ArL  9.  Le  gite  de  minefei  et  les  terres  ou  autres  ma- 
tières qui  le  recouvrent  seront  coupés  en  retraite  par 
banquettes  d'une  hauteur  assez  petite,  eu  égard  à  leur 
largeur,  pour  que  les  parois  de  la  tranchée  soient  stables 
et  qu'il  ne  puisse  s'y  faire  aucun  éboulement.  L'exploi- 
tant sera  tenu  de  se  conformer  aux  instructions  qui  lui 
seront  données  à  cet  égard  par  l'ingénieur  des  mines. 

ArL  10.  Les  yides  résultant  de  l'exploitation  seront 
remblayés,  au  fur  et  à  mesure  de  son  avancement,  avec  les 
déblais  qu'elle  fournira,  et  le  remblai  sera  régalé  autant 
que  possible. 

Art,  11 .  Un  fossé  de  0",50  de  profondeur  et  de  O'^.SO 
de  largeur  à  la  partie  supérieure  sera  ouvert ,  s'il  y  a  lieu, 
au  pourtour  de  l'exploitation ,  et  devra  l'enceindre  sans 
antres  lacunes  «pe  celles  gui  seront  déterminées  par  les 
chemins  de  service. 

Le  déblai  provenant  de  ce  fossé  sera  disposé  en  forme 
de  berge  sur  celui  de  ses  abords  qui  se  trouvera  du  côté 
des  travaux. 

Le  fossé  pourra  être  remplacé  par  une  haie  ou  par  une 
barrière  solidement  établie. 

Art.  1 2.  Dans  le  cas  où  il  serait  reconnu  que  l'exploi- 
tation à  ciel  ouvert  cesserait  d'être  possible  ou  devien- 
drait trop  dispendieuse^  et  que  l'exploitation  devrait  être 
terminée,  soit  par  pnits  et  galeries,  soit  par  cavageà 
bouche,  les  permissionnaires  devront,  avant  de  corn** 
mencer  leurs  travaux ,  obtenir  une  autorisation  spéciale 
du  préfet ,  laquelle  ne  sera  délivrée  qu'après  que  les  in- 
génieurs des  mines  auront  été  entendus. 

ArL  13.  L'arrêté  du  préfet  qui  autorisera  une  exploi- 
tation ,  soit  par  puits  et  galeries,  soit  par  cavage  à  Dou- 
che, déterminera  le  mode  suivant  lequel  les*  travaux 
deyront  être  exécutés,  et  les  conditions  auxquelles  les 
exploitants  devront  être  assujettis  dans  l'intérêt  de  la  su* 
ret^  et  de  la  salubrité  publiques,  de  la  sûreté  des  ouvriers 
et  du  bon  aménagement  du  gtte. 

Art.  14.  L'exploitation,  de  quelque  manière  qu'elle 
soit  opérée ,  ne  pourra ,  sans  une  autorisation  spéciale 
da  préfet,  être  poussée  dans  le  voisinage  des  chemins 


588  DÉCRETS    ET   ARRATÉS 

pablios  et  des  habitations  y  à  une  distance  motadre  de 
10  mètres  de  ces  chemins  et  de  ces  habitations. 

ArL  15.  Quand  il  s'agira  d'une  exploitation  à  ciel  on- 
▼ert,  cette  distance  Gxe  de  (o  mètres  sera  ao^meatée 
d'une  distance  égale  à  la  protendeur  de  la  tranciiée. 

ArL  16.  L'autorisation  d'exploiter  dans  la  zone  à  ré- 
server ,  en  yertu  des  deux  articles  précédents ,  ne  sera 
donnée ,  s'il  y  a  lieu ,  par  le  préfet ,  qu'après  ayoîr  en- 
tendu les  ingénieurs  des  mines. 

Quand  l'exploitation  devra  s'approcher  d'une  route 
nationale  on  d'une  roule  départementale,  les  iDgénlenrs 
des  ponts^et'-chaussées  seront  entendus. 

ArL  17.  Dans  le  cas  où  les  eaux  pluviales  qui  se  réu- 
nissent dans  les  excavations  abandonnées  ne  s'innUrenient 
pas  dans  le  sol  ^  et  où  il  serait  reconnu  que  cet  état  de 
choses  est  contraire  à  la  salubrité  publique ,  les  proprié- 
taires des  minières  ou  les  permissionnaires  pourront  être 
tenus  )  soit  de  remblayer  ces  excavations  en  toutou  en 
partie,  soit  de  faire  des  rigoles  pour  récoulement  des 
eaux  i  soit  de  percer  des  trous  de  sonde  ou  des  puisards 
jusqu'au  calcaire  perméable,  de  manière  à  les  absorber. 

TITRE  III. 

EXERCICE  DE  LA  SURVEILLANCE  DE  L*AbllIRIStRàTtO?l 

soR  l'exploitation  m»  mNiâRRa. 

ArL  18.  La  surveillance  sur  l'exploitation  des  minières 
est  exercée 9  sous  l'autorité  du  préfet»  par  les  ingénieurs 
des  mines  et  des  gardes -mines  placés  sous  leurs  ordres, 
et  concurremment  par  les  maires  et  autres  officiers  mu- 
nicipaux, chacun  dans  Tordre  de  ses  attributions»  et  con- 
formément à  ce  qui  est  prescrit  par  le  décret  organique  du 
18  novembre  1810  (articles  15,  18,  29  et  30),  par  le  dé- 
cret sur  la  police  souterraine  du  3  janvier  1813  (articles  13, 
14,  18,  19,  31  et  2à),  par  la  loi  du  U  décembre  1789 
(article  50)  •  par  celle  des  16-2*  août  1790  (titre  XI,  ar- 
ticles 1  et  3) ,  et  par  celle  du  12  juillet  1837  (articles  9  et 
10  paragraphes  1 ,  11 ,  li  et  1S). 

ArL  19.  Conformément  aux  articles  12  et  1)  du  décret 
précité  du  3  janvier  1813,  les  propriétaires  on  exploitants 
des  minières  seront  lentis  de  dotifier  imiiftédiateifient  oon- 
liaissaikee  au  maire  de  la  commune  et  à  Utigénieur  ordi« 
tiaire  des  Mtnes  du  département ,  m,  en  cm  d'abseoee  4ê 


MtJR  LES   MIBES.  58^ 

cet  iBgéiij«tir,  à  éelai  des  gardes- mines  dans  la  drcon*^ 
scriptkm  duquel  la  minière  est  comprise ,  de  tons  lès  abd« 
dents  qui  auraient  occasionné  la  mort  ou  des  blessures 
graves  à  un  ou  plusieurs  ouvriers ,  ou  qui  compromet-^ 
traient  la  sârt^des  travaux  on  celle  des  propriétés  de  la 
surface.         '^ 

ArL  20.  Les  ingénieurs  des  mines  et  les  gsrdes^^ines, 
chacun  dans  la  circoriscriplion  qui  lui  est  assignée,  veil- 
leront à  ce  que  toutes  les  mesures  prescrites  dans  Fintérét 
de  la  sûreté  et  delà  salubrité  publiques  soient  rigoureu* 
semant  exécutées.  Au  besoin  ils  laisseront  aux  exploitants 
des  minières  des  instructions  écrites,  lesquelles ,  en  cas 
d'accidents,  seront  rappelées  dans  leurs  procés-verbaut 
pour  valoir  ce  que  de  droit. 

Ils  tiendront  particulièrement  la  main  à  ce  que  les 
fouilles  soient  rapportées  sur  les  plans  prescrits  par 
l'article  $,  ad  fur  et  à  mesure  qu'elles  tiendront  à  être 
ouyertes. 

Art.  21 .  Lorsqu'une  exploitation  présentera  une  tM%è 
imminente  de  danger^  elle  pourra  être  interdite  adtninis- 
trativementi  conformément  aox  articles  3,  4  et  5  du  dé- 
cret du  3  janvier  1813. 

Le  préfet ,  sur  le  rapport  des  Ingénieurs  des  mines', 
prescrira  les  mesures  qui  devront  éire  observées  Ion  dé 
la  reprise  des  travaux. 

TITRE  ly. 

RéPRBSSION  ET  POURSUITE  DBS  COIVTRAVENTIONS. 

Art.  92.  Les  contraventions  aux  dispositions  du  pré- 
setit  Règlement  qui  auraient  ou  pourraient  avoir  pour  effet 
de  porter  atteinte  à  la  solidité  des  routes  nationales  ou  dé* 
partementales seront  constatées,  réprimées  et  poursuivies 
par  voie  administrative,  conformément  à  la  loi  do  29  flo-> 
réal  an  X  et  aux  décrets  des  18  août  1810  et  1<  décembre 
181 1 ,  sur  la  grande  voirie. 

Art.  23.  Les  pf oeès^verbaux  constatant  ces  contraven- 
tions seront  rédigés  par  les  ingénieurs  des  mines,  ou,  à 
leur  défaut ,  par  celui  des  gardes-mines  dans  la  .circon- 
scription duquel  la  minière  est  située,  et  concurremment 
par  les  maires  et  autres  foncUonnaires  publics  désignés  en 
Tarticle  ^  de  ta  loi  précitée  du  29  floréal  an  X. 

Art,  n.  Ois  proeè^-'yerbatdt ,  dûment  affirmés ,  dans 


SqO  déchets    et    ARRlfrrÉS 

le  délai  de  TiDfftH]iMtreheares,  devant  les  maires  oo  ad- 
joints des  commîmes  dans  lesquelles  les  contraventioi» 
anront  été  commises,  vis^  pour  timbre  et  eûregistrés  en 
débet,  seront  transmis  immédiatement  an  socu-préfel, 
lequel  ordonnera  par  provision  et  saof  regmirs  an  {«^et 
ce  que  de  droit. 

11  sera  stalaé  défioi^Tement  par  le  conseil  de  prtiec- 
tnre. 

jirl.  S5.  Tontes  les  autres  contraventions  ans  dispod- 
tions  du  présent  règlement  seront  dénoncées  et  constatées 
comme  en  matière  de  voirie  et  de  police.  Les  procès-ver- 
baux seront  dressés  par  les  ingénieurs  des  mines ,  on ,  i 
leur  défaut ,  par  celui  des  gardes-mines  dans  la  circon- 
scription duquella  minière  est  Si  tuée,  et  concurremment 
par  les  maires  ou  par  tons  autres  o^ciers  de  police  judi- 
ciaire ,  selon  ce  qui  est  prescrit  par  l'article  93  de  la  loi 
du  21  avril  1810,  par  les  articles  10  e(  31  du  décret  dn 
3  janvier  181 3 ,  et  par  les  articles  11  à  21  du  code  d'in- 
struction criminelle. 

Ces  procès-verbaux  seront  affirmés  dans  le  délai  spé- 
dfié  en  l'article  24,  visés  pour  timbre  et  enregistrés  en 
débet. 

L'affirmation  sera  reçue ,  soit  par  le  juge  de  paix  dn 
canton,  soi!  par  un  de  ses  suppléants,  soit  par  le  maire 
ou  par  l'adjoiDl  de  la  commune  on  la  contravention  aura 
été  commise ,  le  lout  conformément  anx  r^es  établies 
par  l'article  1 1  de  la  loi  du  28  Ow^l  an  X  sur  les  justices 
de  paix. 

jfrt.  26.  n  sera  adressé  au  préfet  des  copies  desdils 
procès-verbaux.  Les  originaux  seront  transmis  an  pro- 
cureur de  la  République,  chargé  par  l'article  75  de  U 
loi  du  21  avril  1610  de  poursuivre  les  contraventiou 
devant  le  tribunal  de  police  correctionnelle  pour  l'appli- 
cation des  amendes  el  antres  peines  encoumes ,  sans  ^té- 
indice  des  dnnmagesHntéréts  des  parties. 

Signé  VlVIEn. 


;  arrêté  du  Président  du  conseil,  chargé  du  pouvoir 
'       exécutif,  en  date  du  3  décentre  1848,  qui  auto- 
rise le  citojen  de  Bboglie  à  rétablir  un  bocard  à 


SUR    usa   MiNBS.  591 

mines  qui  existait  anciennement  près  du  haut-- 
fourneau  de  Massevavx,  dans  la  commune  de  ce 
nom  (Haut-Rhin). 


jéLrrété  du  Président  du  conseil,  chargé  du  pouvoir    Toorbièm 
exécutif,  en  date  du  \k  décembre  18^8,  ponant    àm  Yofgii. 
règlement  pour  l'exploitation  des  tourbières  du 
département  des  Vosges. 

Le  président  du  conseil ,  charge  du  pouvoir  eiécntif , 

Sur  le  rapport  du  ministre  des  travaux  publics. 

Tu  les  rapports  et  projets  de  règlements  présentés  par 
les  ingénieurs  des  mines  et  le  préfet  du  département  des 
Vosges  pour  Texploitation  des  tourbières  des  étangs  de 
Boules,  du  Pont-Jeanson,  de  Porel  et  des  Moïses; 

L'avis  du  conseil  général  des  mines,  du  21  juillet  1848  ; 

La  loi  du  21  avril  1810; 

Celle  du  16  septembre  1807; 

L'article  10  de  la  loi  du  16  juillet  1838,  lequel  autorise 
la  perception  dès  frais  de  travaux  intéressant  la  salubrité 
publique  ; 

Le  conseil  d'Etat  entendu ,  . 

Arrête  ce  qui  suit  : 

Art.  1  *'.  Seront ,  à  compter  de  la  publication  du  pré- 
sent arrêté,  soumises  aux  mesures, d'ordre  et  de  police 
ci-après  prescrites,  les  tourbières  des  étangs  de  Boules 
et  de  Pont-Jeanson ,  commune  de  Bellefontaine,  de  l'é- 
tang de  Porel ,  commune  des  Granges-de-Plombières ,  et 
de  l'ancien  étang  des  Moïses ,  communes  de  Dounonx  et 
de  Hadol ,  département  des  Vosges. 

Art.  2.  Tout  propriétaire  de  terrain  tourbeux  qui  vou- 
dra continuer  ou  commencer  à  exploiter  de  la  tourbe , 
devra  préalablement  en  faire  la  aéclaratioD  et  obtenir 
une  autorisation. 

Les  déclarations  seront  adressées,  trois  mois  avant  le 
commencement  des  travaux,  au  sous-préfet  de  l'arrondis- 
sement par  l'intermédiaire  du  maire  de  la  commune. 

Le  sous-préfet  les  transmettra  au  préfet»  avec  les  ob* 
servations  qu'il  jugera  convenables. 

Eltea  seront  commaniquées  sans  délai  à  l'ingénieur  des 


5^^  DÉCRBTB  BT   ARRÊTÉS 

minei,  leqml  se  transportera,  s'il  est  besoin,  cor  le 
terrain  et  adressera  un  rapport  an  préfet. 

Les  autorisalions  délivrées  par  le  préfet  seront  valables 
pour  un  lemps  illimité,  mais  pourront  être  révoquées 
par  le  préfet  sur  le  rapport  des  ingénieurs. 

Art.  3.  Il  sera  tenu,  tant  à  la  préfecture  que  dans  le 
bureau  do  l'ingénieiir  des  mines,  un  registre,  par  ordre 
de  dates  et  do  numéros,  des  déclarations  adressées  et  des 
autorisations  accordées. 

Art,  4.  Les  propriétaires  de  tourbières  dans  on  même 
étang  tourbeux  adresseront  au  préfet ,  dans  le  délai  de 
trois  mois  à  dater  de  la  publication  du  présent  arrêté,  an 
plan  d'ensemble  de  cet  étang ,  arec  la  subdivision  en  par- 
celles, conformément  au  plan  du  cadastre,  et  une  légende 
indiquant  les  noms  des  propriétaires. 

ArL  5.  Les  exploitants  devront  se  conformer  tant  anx 
conditions  particulières  qui  leur  auront  été  prescrites 
par  la  permission,  qu'aux  dispositions  du  présent  arrêté, 
et  aux  instructions  qni  leur  seront  données  par  le  préfet 
sur  le  rapport  des  ingénieurs  des  mines,  en  ce  qui  con- 
cerne la  sûreté  et  la  salubrité  publiques,  sous  peine,  en 
exécution  de  l'art.  86  de  la  loi  du  âl  avril  1810,  d'être 
contraints  à  cesser  leurs  travaux. 

ArL  6.  Il  sera  creusé,  ^soos  la  surveillance  de  l'ingé- 
nieur des  mines,  suivant  la  ligne  de  plus  grande  pente 
de  chaque  étaiig  tourbeux ,  un  canal  général  pour  réoou- 
lement  des  eaux  qui  gétieraîenl  l'extraction  de  la  lonibe. 
Ce  canal  aura  une  largeur  de  .1*^,50  et  une  profondeof 
suffisante  pour  mettre  la  tourbe  à  sec  dans  toutes  les  par- 
ties en  activité  d'exploitation.  Des  rigoles  de  communi- 
cation entre  les  entailles  et  le  canal  général  d'écoulemeat 
seront  ouvertes  suivant  les  besoins. 

Le  (ra(*é  du  canal  sera  Oguré  sur  le  plan  prescrit  par 
l'article  4.  Il  sera  soumis  à  l'approbation  du  préfet  et 
retidu  par  lai  etéentoire. 

Art,  7.  L'exploitation  se  fera  par  entailles  rectangu- 
laires et  6ontigoë^,  dont  les  bords  seront  bien  aligi^, 
dont  l(*s  parois  seront  verticales,  et  dans  lesquelles  la  tourbe 
sera  enlevée  par  tfanchesi  horizontales  successives  de  la 
p^ofOndeu^  d'un  fer. 

Art.  8.  En  vue  delà  conservation  delà  tourbe,  une 
(ïôttctie  suffisante  de  ééMais  Sera  jetée  éur  la  tourbe  non 


SUR   LES    HINBS.  SgS 

«traite  qni  resterait  à  découTert  dans  Tinteryalle  de 
deux  campagnes. 
Le  surplus  des  déblais  sera  porté  dans  les  entailles  com- 

iriétement  épuisées  de  tourbe ,  de  manière  à  remblayer 
a  tourbière  et  à  la  niveler  autant  qu'il  sera  possible. 

jirt,  9.  Seront  à  la  charge  des  propriétaires  extracteurs 
de  tourbe ,  et  même ,  s*il  y  a  lieu ,  des  propriétaires  non 
exploitants ,  selon  Tintérét  qu'ils  pourront  avoir  aux  tra- 
vaux, les  dépenses,  dans  l'étendue  d'un  même  étang 
tourbeux ,  pour  le  creusement  et  l'entretien  du  canal  gé" 
néral  d'écoulement  de  cet  étang,  les  indemnités  qui  se- 
raient à  payer  aux  propriétaires  des  terrains  traversés 
par  ce  canal,  les  frais  de  tracé  des  travaux  de  sondage, 
d'emparquement  et  autres  opérations  relatives  au  tour- 
bage. 

^rt.  10.  A  la  Gn  de  chaque  campagne ,  les  permis-* 
sionnaires  retiendront  les  eaux  dans  les  entailles  d'ex- 
ploitation par  le  moyen  de  vannes  ou  de  déblais  suffisam- 
ment tassés ,  de  manière  à  empêcher  l'action  de  la  gelée 
sur  la  tourbe  encore  intacte. 

j4rL  11.  Les  répartitions  à  opérer  en  exécution  de 
l'article  9  seront  faites  dans  les  formes  établies  par  les 
articles  35,  36  et  37  de  la  loi  du  16  septembre  1807, 
sur  états  détaillés  fournis  par  ringénienr  et  après  que  les 
exploitants  et  propriétaires  auront  été  entendus. 

La  part  contributive  de  chaque  exploitant  pourra ,  se- 
lon les  cas ,  être  réglée  par  le  conseil  de  préfecture  en 
une  rétribution  par  chaque  millier  de  tourbe  qu'il  aura 
extrait.  • 

j4rt,  19.  La  perception  des  sommes  dues' aura  Heu  de 
la  manière  qui  sera  fixée  par  le  préfet ,  comme  en  ma- 
tière de  contributions  publiques. 

u4rt  13.  Les  exploitants  devront  laisser,  entre  leurs 
travaux  et  les  voies  de  communication ,  les  cours  d'eatl 
et  les  terrains  des  propriétaires  voisins,  les  distances  in- 
diquées ci-après ,  savoir  : 

Pour  les  rivières  navigables 12  mètres. 

Les  routes  et  chemins 10 

Les  canaux  de  dessèchement^  les  rivières 
non  navigables  et  les  ruisseaux S 

Les  propriétés  voisines 3 

Le  tout,  S0U4  peine  de  dépens,  dédommagements  et 
intérêts,  rétablissement  des  lieux  dans  leur  premier  état , 


$94  DÉCRETS    £T   ARRÊTÉS 

et  sans  préjadice  des  amendes  et  antres  peines  enoonroes 
ponr  le  fait  de  la  contravention. 

j4rt.  14.  Les  contraventions  aux  dispositions  da  pré* 
sent  arrêté  seront  constatées ,  dénoncées  et  ponrsairies 
conformément  aux  articles  84 ,  86 ,  93 ,  94  et  95  de  la  loi 
du  21  avril  1810^  et  s'il  s'agit  d'infractions  de  grande 
▼oirie,  conformément  à  la  loi  dn  29  floréal  an  X. 

j4ri.  15.  Le  présent  arrêté  sera  inséré  au  Bulletin  det 
lois  et  au  Recueil  des  actes  administratifs  du  départe 
ment  des  Vosges. 

Il  sera ,  en  outre,  publié  et  affiché  dans  loates  les  com- 
munes sur  lesquelles  s'étendent  les  marais  tourbeux  aux- 
quels il  s'applique. 

j4rL  16.  Le  ministre  des  travaux  publics  et  le  ministre 
des  finances  sont  chargés,  chacun  en  ce  qui  le  concerne, 
de  l'exécution  du  présent  arrêté: 


^ÎJSItSSrr    ^'•'•^^«'  ^«  Président  du  conseil ,  chargé  du  pouvoir 

exécutif,  en  date  du  ih'  décembre  iSfcS,  qui  ac- 
corde au  citoyen  de  Grammont  la  concession  de 
mines  de  fer  situées  dans  les  communes  aTOri- 
couRT,  AiLLEVANS  et  OppENAifS,  arrondissement  de 
LuRE  (Haute-Saône). 

(Extrait.) 

Celte  conce^ssion ,  qui  prendra  le  nom  de  coneessûm 
fOricourl ,  est  limitée,  conformément  au  plan  annexé  an 
présent  arrêté,  ainsi  qu'il  suit,  savoir  : 

Au  Sud  Ouest  y  V  par  une  ligne  droite  partant  du 
point  A.  où  le  chemin  d^Oppenans  à  Villersexel  aboutit  à 
la  route  départementale  de  Besançon  à  Lure ,  et  allant  an 
point  B ,  angle  Sud-Ouest  du  bois  dit  la  Combe  Mourey^ 
cette  ligne  étant  une  des  limites  de  la  concession  accordée 
an  sieur  de  Pourtalés  par  l'ordonnance  du  6  juin  1830; 
•  •  29  par  le  prolongement,  vers  le  Nord-Ouest,  de  la  même 
ligne  AB  sur  une  longueur  de  555  mètres; 

j4u  Nord' Ouest,  par  une  ligne  droite  partant  de  l'ex- 
trémité C  de  ladite  ligne  ainsi  prolongée,  et  se  terminant 
au  point  D,  angle  méridional  du  bois  dit  les  TrembloiSj  ap* 
partenant  à  la  commune  d'Oricourt  ; 


SUR  tEs  MiiiBs.  SgS 

Au  Nord'E$i ,  |Nir  une  ligne  droite  partant  du  point  D 
ci-dessQs  défini  et  se  terminant  an  point  E,  angle  Nord- 
Est  de  la  maison  da  sienr  Gnilleron ,  au  Yillage  d'Aillé- 
yans; 

j4u  Sud-Est ,  par  la  partie  de  la  route  départementale 
de  Besançon  à  Lnre ,  comprise  entre  ce  point  Eetle  point 
de  départ  A; 

Lesdites  limites  renfermant  nne  étendue  saperficielle 
de  trois  kilomètres  carrés ,  neuf  hectares. 

Art.  5.  Les  droits  attribués  aux  propriétaires  de  la 
surface ,  par  les  articles  6  et  42  de  la  loi  du  21  avril  1 81 0, 
sur  le  produit  des  mines  concédées ,  sont  réglés  à  une  ré- 
tribution annuelle  de  dix  centimes  par  hectare  de  terrain 
compris  dans  le  périmètre  de  la  concession. 

Ces  dispositions  seront  applicables  nonobstant  les  sti- 
pulations contraires  qui  pourraient  résulter  de  conven- 
tions antérieures  entre  le  concessionnaire  et  les  proprié- 
taires de  la  surface. 

Cahier  des  charges  de  la  concession  des  mines  de  fer 

cTOricooht. 

(Extrait.) 

Ari.  6.  Le  concessionnaire  ne  pourra  pratiquer  au- 
cune ouverture  de  travaux  dans  oes  bois  soumis  au  ré- 
gime forestier,  avant  qu'il  ait  été  dressé  cootradictoire- 
ment  procès- verbal  de  l'état  des  lieux  par  les  agents  de 
l'administration  des  forêts,  afin  que  l'on  puisse  constater 
successivement,  chaque  année,  les  indemnités  qui  seront 
daes. 

Les  déblais  extraits  de  ces  travaux  seront  déposés,  aussi 
près  qu'il  sera  possible ,  de  rentrée  des  mines ,  dans  les 
endroits  les  moins  dommageables,  lesquels  seront  dési- 
gnés par  le  préfet,  sur  la  proposition  des  agents  forestiers 
locaux  y  le  concessionnaire  et  Fingénieur  des  mines  ayant 
été  entendus. 

Art.  7.  Le  concessionnaire  sera  civilement  responsable 
des  dégâts  commis  dans  les  forêts  par  ses  ouvriers  ou  par 
ses  bestiaux ,  dans  la  distance  fixée  par  l'article  31  du  code 
forestier. 

Art.  8.  Lorsque  le  concessionnaire  abandonnera  une 
ouverture  de  mine ,  il  pourra  être  tenu  de  la  faire  combler 
en  nivelant  le  terrain  en  essence  de  bois  convenable  au  sol. 


&9^  DiCRETfi    XT    ARRÊTÉS 

€^l(e di^potitioii  aéra  ordonnée,  s'il  yaliea,  par  on  arrêté 
4«i  préfet ,  sur  le  rapport  des  agents  forestiers  et  de  J'iogé- 
pieur  des  mines,  le  concessionnaire  ayant  été  entenda,  et 
sauf  recours  devant  le  ministre  des  travaux  publics. 

^r$,  H.  £n  exécution  de  l'article  70  de  la  loi  dn  21 
avril  1810,  le  concessionnaire  fournira  à  l'usine  de  Vil- 
lersexel,  qui  s'approvisionnait  sur  des  gUes  compris  dans 
te  concesaion .  la  quantité  de  minerai  nécessaire  à  Fali- 
menlalion  de  cette  usintf  au  prix  qui  sera  fixé  par  Tad- 
ministration. 

^rt.  17.  Lorsque  Tapprovisionnement  de  l'usine  ci- 
dessus  désignée  aura  été  assuré ,  le  concessionnaire  sera 
tenu  de  fournir,  autant  que  ses  exploitations  le  permet- 
u-ont,  à  la  consommation  des  usines  établies  ou  à  établir 
dan^  le  voisinage  avec  autorisation  légale.  Le  prix  des 
minerais  sera  alors  fixé  de  gré  à  gré  ou  à  dire  d'experts, 
^insi  qu  il  est  indiqué  en  fart.  65  de  la  loi  dn  91  ftvril  1810 
pour  les  exploitations  de  minières  de  fer. 

^^'  18.  En  cas  de  contestation  entre  plusieurs  maîtres 
de  forges,  relativement  à  leurs  approvisionnements  en  mi- 
nerai, il  sera  statué  par  le  préfet,  conformément  à  l'ar- 
ticle 64  de  la  même  loi. 


TjUt  STu'^"''*^  du  Président  du  conseil,  chargé  du  pouvoir 
tre»  mélaiii  de  ^^^cutij,  en  date  du  14  décembre  1848,  qui  ac- 
Chueltafc  corde  au  sieur  Marie  Bhdtus  la  concession  de  mines 

de  plomb  et  argent,  et  autres  métaux  contenus 
dans  les  mêmes  gîtes,  sur  le  territoire  des  corn, 
munes  de  Cbazeuj»,  Dège,  Veutïooes,  Pébrac  et 
u.  «»«iTinî-SAWTE-MA«K,  arrondissement  de 
BMovn  (Haute»Loire). 

(Extrait.) 

,^^*'  f  ^^^  concession ,  qui  prendra  ie  nom  de  eon- 
f^r/*  CA««e/&»,  est  limitée,  conformément  au  plan 
«rnexé  au  présent  arrêté ,  ainsi  qu'il  suit ,  savoir  = 

«^I^Ih»  î-P'T  °"f  "S°®  *^'"<*''«  «"a"'  du  point  M ,  ren- 
contre  des  liœit«i  des  trois  communes  de  cfiaielles ,  Ven- 
teoges  Dège  et  la  Besseyre-Saint^-Marie ,  ' 

A  lS»t,9w  u«e  ligne  droite  ditigèedadit  point  » 


sur  le  milieo  de  la  maison  du  sîeur  Jean-Pierre  Sauvant,  à 
Gombrenil ,  et  prolongée  de  1 .040  mètres  aU  delà  de  cette 
maison  jusqu'au  poini  0  ; 

j^u  Nord  y  par  une  ligne  droite  menée  dudit  point  O , 
au  clocher  de  Dège,  point  K  ; 

j4  VOuest^  enGn,parunelignedroiteallantduditpoint  K 
au  point  de  rencontre  des  limites  des  trois  communes  de 
Chazelles,  Yeutcuges  et  Pét>rac,  point  de  départ  ; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
de  six  liilomètres  carrés ,  soixante-neuf  hectares. 

j4rt,  4.  Les  droits  attribués  aux  propriétaires  de  la  sur- 
face, par  les  articles  6  et  42  de  la  loi  do  21  9vril  1810, 
sur  le  produit  des  mines  concédées,  sont  réglés  à  une  rente 
annuelle  de  cinq  centimes  par  hectare. 

Ces  dispositions  seront  applicables  nonobstant  les  stipu- 
lations contraires  qui  pourraient  résulter  de  conventions 
antérieures 'entre  le  concessionnaire  et  les  propriétaires 
de  la  surface. 


Arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  du  poui^oir    Uftne  à  fer 
exécutif,  en  daiedu  ik  décembre  1848,  qui  auto-  ^-*^«  Trtiy. 
rise  les  héritiers  ou  ayants-cause  de  Jeu  le  citbyen 
Aguado  de  Las  Marismas  à  maintenir  en  aoti$nië 
Vusine  à  fer  de  Trézy,  située  sur  la  riuière  de 
l'AvhoiSj  commune  de  IiA  Chapelle-Hugoiv  (Cher). 

La  consistance  de  cette  usine  est  et  demeure  fixée  aitsi 
qu'il  soit: 

1""  Un  haut-fourneaa  au  charbon  de  bois  ; 

2®  Deux  feux  d'aifinerie  ; 

3°  Un  four  de  fenderie  ; 

4**  Deux  fours  à  réchauffer-; 

5*  Les  machines  sonfiOaotes  et  appareils  de  awipres- 
sion  et  d'étirage  nécessaires  au  travail  de  Tosiiie. 


FoDici  bratai 
•déreoMi,  inir- 
portAM  de!' Algé- 
rie» de  Stjrie  eC 
deCtrloUiie. 

Pierrei  à  plaire 
eiportéei. 


598  DÉCRETS  BT   ARRÊTÉS 

Loi  du  15  décembre  18fc8  sur  les  douanes. 

(Extrait.) 
IMPORTATIONS, 

SECTION  pamitÉRB. 

Art.  1*'.  Les  droits  de  douane  à  l'importatioa  sont 
établis  oa  modifiés  de  la  manière  suivante  : 


Des  éublissements  métallurglqaes  de  i*Algérle,im-l  j 
portées  directement  par  navires  français  des  pefts*  - 


Fontes 

brutes 

aciéreuses. 


désignés  par  l'art.  3  de  la  loi  du  7  juin  184S,et\  g 
dont  Toriglne  sera  dûment  Justifiée.  I  m 

iDeStyrle,  de  Carlnthle,  \  Même  régime  et  nnéme  droit 
en  masses  de  moins  (  que  les  fontes  en  gueuses 
de  15  kiiog.  )    pesant  15  kilog.  au  plus. 

SECTION  II. 

Primes  ou  drau>hach$. 


Art.  7.  Les  droits  de  sortie  sur  les  pierres  à  pttde 
sont  réduits  de  quinze  centimes,  les  cent  ~ 
à  un  centime. 


%tioioionvia9a' Arrêté  du  ministre  des  travaux  publics^  <2tt  15  — 
▼aurpabUcs^aa      ^^"^^^^  1848,  concernant  les  secours  à  accorder 
cisd'aocideatf.       aux  ouvriers  des  travaux  publics  en  cas  d^acci" 

dents. 

Le  ministre  des  travaux  publics, 

^  Voulant  assurer  aux  ouvriers  employés  dans  le  sa^ 

.  vice  des  travaux  publics,  et,  le  cas  échéant,  à  leurs 

familles,  les  secours  dont  ils  pourraient  avoir  besmn 

par  suite  d'accidents  survenus  ou  de  maladies  contractées 

dans  les  travaux  ; 

Vu  Tarlicle  â  du  décret  du  15  juillet  1848,  aux  termes 
duquel  il  doit  être  créé  dans  chaque  association,  au  moyen 
d'une  retenue  de  2  p.  0/0  au  moins  sur  les  salaires ,  un 
fonds  de  secours  destiné  à  subvenir  aux  besoins  des  as- 


SUR  LES  MINES.  Sgg 

• 

sodés  malades  ou  blessés ,  des  yeuves  el  enfants  des  as- 
sociés morts; 

Vu  les  ayis  du  conseil  général  des  pontsret-chaussées , 
en  date  des  13  juillet  et  23  octobre  1848,  relatifs  aux 
mesures  à  prendre  pour  assurer  des  secours  aux  ouvriers 
employés  par  les  entrepreneurs  ; 

Considérant  que  les  soins  et  les  secours  à  donner  aux 
ouvriers  en  cas  de  maladie  ou  d'accidents  éprouvés  pen- 
dant les  travaux  constituent  une  cberge  réelle  des.entre' 
Crises,  une  dette  imposée  par  les  régies  du  droit  aussi 
ien  que  par  la  loi  de  l'humanité  ; 

Qu'en  vertu  de  ce  principe ,  l'assemblée  nationale,  par 
le  décret  du  15  juillet ,  à  imposé  aux  associations  d'ou- 
vriers l'obligation  d'opérer,  sur  le  montant  des  salaires, 
une  retenue  destinée  à  subvenir  à  cette  dépense  ; 

Que  l'Etat  doit ,  de  son  cOté ,  établir  la  même  retenue 
sur  les  sommes  attribuées  aux  entrepreneurs  pour  main- 
d'œuvre,  et  supporter  lui-même  la  dépense  lorsque  les 
travaux  sont  exécutés  en  régie  ; 

Qu'en  cas  d'insuffisance  des  retenues,  il  doit  également 
y  pourvoir;  * 

Arrête  les  dispositions  suivantes  : 

jért.  f.  Des  ambulances  seront  établies,  sur  la  pro- 
position des  in^nieurs  ou  des  architectes,  et  avec  Tau- 
torisation  du  mmistre ,  sur  les  ateliers  de  travaux  pu- 
blics non  adjugés  à  des  associations  d'ouvriers,  qui ,  par 
leur  importance ,  leur  situation  et  la  nature  des  travaux, 
rendront  cette  mesure  nécessaire. 

jiri.  2.  Le  service  de  ces  ambulances  sera  fait  par  des 
médecins  ou  chirurgiens  pris  autant  que  possible  dans  la 
localité  la  plus  voisine. 

jirt.  3.  Les  ouvriers  atteints  de  blessures  ou  de  mala- 
dies occasionnées  par  les  travaux,  apr^  avoir  reçu  sur 
place  les  premiers  secours  de  l'art ,  seront  soigna  gra- 
tuitement à  l'hôpital  ou  à  domicile. 

ArL  4.  Pendant  la  durée  de  l'interruption  obligée  do 
travail,  qui  devra  être  constatée  par  un  certificat  du 
médecin ,  ils  recevront  la  moitié  du  salaire  qu'ils  auraient 
pu  gagner  s'ils  avaient  continue*  à  travailler. 

Art  5.  Lorsque,  par  suite  do  blessures,  ils  seront 
devenus  impropres  au  travail  di^  leur  profession ,  on  leur 
allouera  la  moitié  de  leur  salaire  pendant  une  année  à 
partir  du  jour  de  l'accident. 

Tome  XIF,  i848.  4o 


600  DÉCBKTS  ET   ARRâT^S 

-rfrt  6.  Lowqo'uttouvrier marié. ouayaotdwchariei 
de  famille ,  aura  été  tué  sur  les  travaux ,  ou  a"»  »ac- 
combé  à  la  suite  soil  de  blessures ,  soit  d  «•»«  ""If^'»  «f; 
oasioQDée  par  "Je»  travaux,  sa  veuve  ou  sa  fasulle  aura 
droit  à  une  indemuilé  de  300  francs.  ..„w«r6. 

^rt  7.  Les  secours  menliODues  aux  deux  arlicie»  pre- 
oedenU  pourront  être  augmentés  par  de»  décrions  «ye- 
ciales duminisire de*  travaux  publics,  selon  la positna 
ei  les  besoins  des  victimes  ou  de  leur  famille. 

Art.  8.  Les  ouvriers  qui  seront  blessé»  éUnt  dan»  mi 
étal  d'ivresse  ne  pourront  recevoir  que  des  secours  œe- 

flics  ux 

j4rL\.  Pour  assurer  le  service  médical  et  le  payement 
des  secours,  il  sera  opéré  à  l'avenir  une  retenue  de 
2  p.  0/0  sur  le  prix  de  la  main-d'œuvre  dea  travaux  ad- 
iuffés  à  des  entrepreneurs. 

En  cas  d  insuffisance  du  produit  de  cette  retenue,  » 
y  sera  pourvu  par  une  allocation  dont  le  montant,  règle 
par  le  ministre  des  travaux  publics .  sera  prélevé  sur  le 
tond 4  4es  travaux* 

Si  Ce  produit  ei^cède  au  contraire  les  besoins  consUl» 
juàqu'à  la  fin  de  l'entreprise,  VexcédanI  sera  restitué  a 

Tentrepreneur.  •  •     .     •  • 

Lorsque  les  travaux  seront  exécutés  par  voie  de  régie 
au  compte  de  l'administration ,  les  dépenses  du  service 
médical  et  les  secours  seront  à  la  charge  de  lE^r. 

A  r^ard  des  travaux  adjugés  avant  le  présent  arrête , 
et  pour  lesquels  les  entrepreneurs  n'auraient  pas  été  ea 
eonséquence  soumis  à  la  clause  de  la  retenue  de  â  p.  0/0 , 
les  frais  daserviee  médicaletles  seooursseronià  la  charge 
de  l'Etat.  .    .       _^, 

Art.  10.  Il  sera  fait  application  aux  associations  d  oa- 
Triers  die  la  mesure  énoncée  au  deuxième  paragraphe  oc 
l'article  9.  En  conséquence ,  en  cas  d'insuffisance  du  pro- 
duit de  la  retenue  de  2  pw  0/0  faite  sur  la  main-d'œuvre , 
il  y  sera  suppléé  au  moyen  d'une  allocation  accordée 
par  le  ministre  des  travaux  publics  sur  le  fonds  des 

travaux.  ,  ^. .       a 

Un  règlement  spécial  déterminera  les  conditions  du 

ooBCOurs  de  l'État  et  les  formalités  à  remplir  par  les 

associations  qui  auront  à  faire  constater  riusufBsaiioe  de 

leurs  fonds  de  secours. 
Art.  11.  Lorsqu'un  acddeni  aura  oecasioiiiié  la  wmi 


SUR    iBS   MINBS.  601 

d  an  oarriar ,  *  im  ]nt>cès-Terbal  en  sera  immédiatcmeiit 
dressé  par  les  agents  de  radministratioD.  Ce  procè»-verbaI 
fera  connaître  la  cause  el  les  circoostances  de  Taccident. 
Art.  là.  Chaque  année,  les  ingénieurs  et  architectes 
adresseront  à  Tadministration  un  relevé  des  acddents  de 
toute  nature  (|ui  seront  arrivés  dans  les  travaux  soit  ùU 
régie,  soit  adjugés  à  des  entrepreneurs  ou  à  des  associa- 
tions. Ce  relevé  devra  faire  connaître  les  causes  âut- 
quelles  les  accidents  pourront  être  attribués. 

Le  ministre  des  travaai  poblics, 
Siffné  VIVIEN. 


Arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  rfaj?oiivd»r  Uflneàfer,  % 
exécutif,  en  date  rfa  15  décembre  1848,  qui  auto-  "^  *" 
rise  MM.  Griffiths,  Price  et  C*  à  établir  dans  la 
commune  de  Gratille-l*Etjre  (Seine-Infcrieure), 
une  usine  à  fer  composée  :  i^  de  deux  fours  à 
puddler,  2®  de  deux  fours  à  réchaujffer^  3*  de  trois 
cubilots^  4*  des  forges  et  ateliers  nécessaires  pour 
ouurer  le  fer,  ^ 

(Extrait.) 

Art,  3.  Les  permissionnaires  ne  devront  hm  usage 
dans  leur  usine,  que  de  combustibles  minéraux. 


Arrêté  dm  Président  du  conseil^  chargé  du  pouvoir  Minet  de  fer  de 
exécutif  en  date  du  15  décembre  1848,  qui  «^- u^lKèr?  dcS 
corde  au  sieur  Eugène  Darnis,  propriétaire  de  /aciaoïelt. 
concession  des  mines  de  Jer  deFovnqvzs^  instituée 
par  ordonnance  du  6  octobre  1832,  une  extension 
de  cette  concession  sur  deux  parcelles  de  terrain 
situées  dans  les  communes  de  Talairah»  Palairm: 

et  YiLLEROUGE  (Audc.) 

(Extrait.) 
Art.  û.  La  première  parcelle  au  Sud  de  U  coneessian 


8oa  DÉCRETS    BT    ARRÊTÉS 

de  /Vmrjueff  est  limitée ,  confcmnément  aa  plan  anneié 
H  présent  arrêté  < 

j4u  Nord ,  à  partir  du  sommet  de  la  montage  de 
Montjoyo,  point  K  du  plan ,  par  une  ligne  droite  allant 
au  sommet  du  sarrat  de  la  Bouchère  des  Clausels,  point 
G,  ladite  ligne  formant  la  limite  Sud  de  la* concessiou  ac- 
tuelle de  Fourques,  et  de  ce  point  G  par  une  autre  ligne 
droite  allant  au  sommet  de  la  montagne  de  Ferrais, 
point  H. 

A  rOue$t,  à  partir  dudit  point  H,  par  une  ligne 
droite  allant  de  la  sommité  du  Pla  de  la  Pilade, 
point  I  ; 

Au  Sud-Est,  à  partir  dudil  point  I,  par  une  ligue  droite 
allant  au  sommet  de  la  montagne  de  Monljoyo,  point  de 
départ; 

Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
de  quarante-huit  hectares. 

Art.  3.  La  seconde  parcelle  située  au  Nord  et  à  TOnest 
de  la  concession  de  Fourques^  est  limitée,  conformément 
au  même  plan  : 

Au  Sud  9  à  partir  de  la  métairie  de  Lacamp,  point  B 
du  plan ,  par  une  suite  de  lignes  droites  allant  de  ce  point 
B  au  point  A,  situé  à  675  mètres  à  TOuest  de  ladite  mé- 
tairie et  à  320  mètres  au  Nord  du  Roc-Nègre  ;  dudit  point 
A  au  Roc-Nègre  point  J ,  et  dudit  point  J  au  sommet  do 
sarrat  de  la  Bouchère  des  Glansels.  point  G  ;  ces  trois  li- 
gnes formant  les  limites  Nord  et  Ouest  de  la  concession 
actuelle  de  Fourques  ; 

A  VOueit^  à  partir  dudit  point  G,  par  une  série  de  li- 
gnes droites  allant  da  ce  point  G  nu  rocher  gravé  de 
trois  croix ,  point  F  ;  de  ce  dernier  potnt«Au  sommet 
du  sarrat  des  Ëmprious,  point  E ,  et  du  point  E  à  l'angle 
Sud-Est  de  la  bergerie  de  Pierre  Ménairou,  point  D  da 
plan; 

Au  Nordy  par  une  ligne  droite  allant  dudit  point  D  au 
sommet  du  roc  d*  AlcoutionRedoun ,  point  G  ; 

^  VEsty  mr  une  ligne  droite  allant  dudit  point  G  à 
l'angle  Sud-Ouest  de  la  métairie  Lacamp,  point  de  départ; 

Ladites  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
de  cinquante-quatre  hectares. 

Art.  4.  La  concession  de  Fourques  avec  ces  deux  an- 
nexes, formera  une  concession  unique  qui  prendra  le  nom 


SUR    LES   MINES.  6o3 

de  concession  de  Fourqties  et  de  la  Bouchère  des  Clauseh  el 
qui  est  limitée,  conformément  au  plan  annexé  au  présent 
arrêté,  ainsi  qu'il  suit  : 

Au  Nord .  à  partir  de  Tangle  Sud-Est  de  la  métairie 
de  Pierre  Ménairou ,  point  D  du  plan ,  par  une  ligne 
droite  allant  au  sommet  du  roc  d'Àlcoution-Redoun , 
point  C; 

^  F  Est,  à  partir  dudit  point  C,  par  une  ligne  droite 
allant  à  Tangle  Sud-Ouest  de  la  bergerie  de  Lacamp , 
point  B,  et  de  ce  point  B,  par  une  autre  ligne  droite  al- 
lant au  sommet  du  sarrat  de  Montjoyo,  point  K; 

^u  Sud,  k  partir  dudit  point  K,  par  une  ligne  droite 
allant  au  sommet  du  Pla  de  la  Pilade ,  point  I  ;  * 

^  V Ouest  ^  à  partir  dudit  point  I,  par  une  suite  de 
lignes  droites  allant  du  point  1  au  sommet  de  la  mon* 
tagne  de  Ferrais,  point  H ,  de  ce  point  H  au  sommet  du 
sarrat  de  la  Bouchère  des  Clausels,  point  G  -,  dudit  point 
G  au  rocher  gravé  de  trois  croix,  point  F;  du  point  F  au 
sommet  du  sarrat  des  Emprious ,  point  E  ;  et  ue  ce  point 
E  à  l'angle  Sud-Est  de  la  bergerie  de  Pierre  Ménairou , 
point  de  départ; 

*  Lesdites  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
d'un  kilomètre  carré,  cinquante-cinq  hectares. 

jért.  7.  Les  droits  attribués  aux  propriétaires  de  la 
surface,  par  les  art.  6  et  42  de  la  loi  du  21  avril  1810, 
sur  le  produit  des  mines  concédées ,  sont  réglés  à  une 
rente  annuelle  de  20  centimes  par  hectare  de  terrain 
compris  dans  la  concession. , 

Ces  dispositions  seront  applicables  noniobstant  les  sti- 
pulations contraires  qui  pourraient  résulter  de  conven- 
tions antérieures  entre  le  concessionnaire  et  les  proprié- 
taires de  la  surface. 

Cahier  des  charges  de  la  concession  des  mines  de  fer 
dr  FeuBQUES  et  de  la  Bouchère  des  Glaosels. 

(Extrait.) 

Art.  7.  Dans  le  cas  où  Ics'traraux  projetés  par  le  con- 
cessionnaire devraient  s'étendre  sous  des  habitations  ou 
édifices ,  ces  travaux  ne  pourront  être  exécutés  qu'en 
vertu  d'une  autorisation  spéciale  du  préfet,  donnée  sur 
le  rapport  des  ingénieurs  des  mines,  après  que  le  conseil 
municipal  et  les  propriétaires  intéressés  auront  été  en- 


6o4  DÉCflETd    ET   ARRfitÉS 

tendus  et  après  que  It^  concessionnaire  aura  donné  cau- 
tion de  pïiyer  Tinderanité  exigée  par  l'art.  15  de  la  lof 
'da  21  avril  1810.  LesL  contestations  relatives  soit  à  la 
caution,  soit  à  l'indemnité,  seront  portées  devant  les  tri- 
bnnaux^  conformément  audit  article. 

L'autorisation  d'exécuter  les  travaux  sera  refusée  par 
le  préfet,  s'il  est  reconnu  que  Texploitalion  peut  com- 
promettre la  sûreté  du  sol,  celle  des  habitants  ou  la  con- 
servation desédiflces. 

j4rt  15.  En  exécution  de  Tart.  70  de  la  loi  dn  21  avril 
1810,  le  concessionnaire  fournira  à  Tosine  de  Saint- 

< pierre ,  qui  s'approvisionnait  sur  des  gites  compris  dans 
a  concession,  la  quantité  de  minerai  nécessaire  àTap- 
provisionnement  de  cette  usine  au  prix  qui  sera  fixé  par 
Tadministration. 

j4rt.  16.  Lorsque  l'approvisionnement  de  l'usine  d* 
dessus  désignée  aura  été  assuré ,  le  concessionnaire  sera 
tenu  de  fournir,  autant  que  ses  exploitations  le  permet- 
tront ,  h  la  consommation  des  usines  établies  oa  à  établir 
dans  le  voisinage  avec  autorisation  légale.  Le  pnx  do 
minerai  sera  alors  fixé  de  gré  à  gré  ou  à  dire  d'experts, 
ainsi  qu'il  est  indiqué  en  Tart.  65  de  la  loi  du  21  avril  1810* 
pour  les  exploitations.de  minières  de  fer. 

^r^  17.  En  cas  de  contestation  entre  plusieurs  maîtres 
de  forges,  relativement  à  leur  approvisionnement  en  mi- 
nerai, il  sera  statué  par  le  préfet,  conformément  à  TarL  64 
de  la  même  loi. 

Impôt  tor  la  Ml.  Xoi  i/tt  X^décétnbre  1848,  sur  les  reoetîas  ai  dépenses 

autorisées  provisoirement  jusqu'au  !•'  auril  18W. 

.     (Extrait.) 

j4rt,  l*".  Continuera  d'être  faite,  jusqu'au  l^^^arril  1819, 
la  perception  des  impOts  et  revenus  indirects  et  des  antres 
prqduils  mentionnés  dans  les  art.  5,  6,  8,  et  dans  leâ'pa- 
ragrapbe  de  Tart.  9  de  la  lot  d^s  recettes  de  l'exercice 
1848,  en  date  du  8  août  18n. 

L'exécution  du  décret  du  15  avril  sur  le  sel  est  provi* 
soirement  suspendue  (1). 

(1)  Voir  tome  XIII ,  i*  série,  des  Annales  des  mines,  p.  700. 


•vu  Lffi  niiBi*     %  rtoS 

arrêté  du  Président  du  oons&il^  ehargé  du  pouvoir  Mines  de  ItgDile 
mxétutif^  en  date  du  18  décembre  18i8,  qui  ac-l.<*«SâIeriiefc 
corde  au  citoyen  Ferdinand  Panescorse /a  conces^ 
sion  de  mines  de  lignite  situées  dans  la  commune 
de  Saleenes,  arrondissement  de  PrÂguighan  (Yar)* 

(Extrait.) 

• 

^rt,  %  Cette  concession,  qui  prendra  le  nom  de  eon-» 
cession  de  Salernè$,  est  limilée,  conforroéa^ent  au  plan 
annexé  au  présenl  arrélé^  ainsi  qu'il  suit,  savoir  j 

^u  Nord,  par  une  li^^ne  droite  de  l'angle  Nord-Oueat  de 
la  basiidc  de  Bonnet,  Quartier  de  Gombe-Àmère^  à  l'angle 
Kord-Est  de  la  baslide  de  Layagne^  François,  quarlier 
de  Gaudelon; 

j4u  Nord-Est^  par  une  ligne  droite  de  Tangle  Nord- 
Est  de  la  bastide  de  Lavagne,  François,  à  Tangle  Sud 
de  la  masure  à  Meissel,  Hippolyte,  quarlier  de  Saint- 
Romain  ; 

Ju  Sud-Est  y  par  une-  droite  de  l'angle  Sud  delà  noa- 
sure  de  Meissel,  Hippolyte»  à  Tangle  Sud  de  la  bastido  de 
la  fcn^e  Héraud ,  veuve  Régis  ; 

j^tiSud-Ouesty  par  une  droite  de  l'angle  Sud  de  la  bas* 
tîde  de  la  femme  Héraud,  veuve  Régis,  à  TangleSud  delà 
bastide  d'Agnel,  maçon  ; 

j4  VEstf  par  une  droite  de  TangleSnd  de  h  bastide 
d'Agnel,  maçon,  à  l'angle  Nord-Est  de  la  bastide  Bonnet, 
point  de  départ  ; 

Lcsdilcs  limites  renfermant  une  étendue  superficielle 
d'un  kilomètre  carré,  vingt-quatre  hectares. 

yirt.  4.  Les  droits  attribués  aux  propriétaires  de  la 
suface,  par  les  art.  6  et  4â  de  la  loi  du  91  avril  1810,  sur 
le  produit  des  mines  concédées,  sont  réglés  à  une  rente 
annuelle  de  5  centimes  par  hectare. 

Ces  dispositions  seront  applicables  nonobstant  les  sti- 
pulations contraires  qui  pourraient  résulter  de  conveor 
tions  antérieures  entre  le  concessionnaire  et  les  proprié» 
taires  de  la  surface. 

Cahier  des  charges  de  la  eoneession  des  mines  de  ligfdte 

de  Salernes. 

(Extrait.) 
dér$.  S.  Le  conces^ionoalro  prgoidera  iomiédiftlwievt 


6o6  0    DÉCRETS    ET    ARRÊTÉS 

à  Tcxécation  des  ira  vaux  préparatoires  à  TaméiiRge- 
ment  et  à  rexploitation  régulière  de  la  mine.  Ces  travaux 
consisteront  principalement  en  une  galerie  d'écoulement 
débouchant  au  jour  vers  la  partie  inférieure  de  la  coaebe 
reconnue,  et  une  galerie  ou  puits  d'extraction  pour  la 
sortie  des  produits  et  Tintroduction  des  matériaux  desti- 
nés au  remblayage.  L'emplacement ,  la  direction  et  les 
dimensions  de  ces  divers  travaux  seront  déteraûnés  par  le 
préfet,  sur  le  rapport  de  l'ingénieur  dçs  mines,  qui  don- 
meurera  chargé  d'en  surveiller  l'exécution  d'une  mani^ 
spéciale. 

ArL  5.  Après  l'achèvement  de  CCS  travaux,  et  an  plos 
tard  dans  le  délaide  six  mois,  le  concessionnaire  adres- 
sera au  préfet  les  plans  et  coupes  des  mines  et  des  tra- 
vaux déjà  exécutés  ;  ces  plans  étant  dressés  à  Fédielle 
d'un  millimètre  par  mètre  et  divisés  en  carreaux  de  dix 
en  dix  millimètres.  Il  y  joindra  un  mémoire  indiquant, 
avec  détails ,  le  mode  d'exploitation  qu'il  se  proposera  de 
suivre.  L'indication  de  ce  mode  d'exploitation  sera  aussi 
tracée  sur  les  plans  et  coupes. 

Les  cotes  de  hauteur  ou  de  dépression  des  points  prin- 
cipaux, tels  que  lesoriCces  des  puits  ou  galeries,  lesipoints 
de  jonction  des  galeries  avoi*  lies  puits,  et  les  intersections 
des  galeries  entre  elles,  par  rapport  à  un  planliorizontal 
fixé  et  déterminé ,  seront  écrites  en  mètres  et  centimètres 
sur  les  plans. 

Art,  6.  Le  préfet,  sur  le  vu  de  ces  pièces,  et  après 
avoir  consulté  les  ingénieurs  des  mines,  autorisera,  s1l 
j%  lieu,  Texécution  du  projet  de  travaux. 

S'il  est  reconnu  que  cv  j)rojet  peut  occasionner  quel- 
ques-uns des  inconvénients  ou  dangTS  énoncés  tant  dans 
le  titre  Y  de  la  loi  du  21  avril  1810  que  dans  les  titres 
II  et  111  du  décret  du  3  janvier  1813;  qu'il  n'assure  pas 
aux  mines  une  exploitation  régulière  et  durable;  qu'il  ne 
se  coordonne  pas  convenablement  avec  la  mardie  des  ex- 
ploitations voisines;  enfin,  qu'il  serait  un  obstacle  aux 
travaux  d'intérêt  général  que  l'administration  peut  avoir 
ultérieurement  à  prescrire,  le  préfet  n'en  autorisera 
rexécution  qu'en  y  apportant  les  modifications  néces- 
saires. 

Dans  tous  les  cas,  il  ne  sera  permis  au  oonoeasionnaire 
de  eommenoer  l'exololtation  d'après  le  projet  approuvé, 
i|ii*après  avoir  jostÎDé  qu'il  s'est  approvisionné  none  ma- 


SUR    LES    MINES.  607 

nière  suflBsante  en  bois  de  soulènemcnt  et  matrrinuic  de 
remblai,  à  portée  de  la  mine.- 


arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  du  jpoapoz/Pdloulllel^eom- 
exécutif,  en  date  du  18  décembre  1848,  oui  auto-  ■"**"•  ^  ^^^ 
rise  les  ayants^droit  de  feu  le  citoyen  Morel,  a 
maintenir  en  actiuitéun  patouillet  pour  la  prépa- 
ration du  minerai  de  fer*  établi  en  remplacement 
éCun  moulin  sur  la  riv>ière  de  Venge,  dans  la  com- 
mune de  Poix  (Ârdennes). 


irrité  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pouvoir^^^^^^"^^^^ 
exécutif  en  date  du  i9 décembre  iShSj  qui  autorise  <J2mmuiie"de* 
les  citoyens  M  athieu  e  t  Triger  ,  à  défaut  du  consen -       Polllé. 
tement  des  propriétaires  du  sol^  à  faire  des  recher- 
ches de  mines  dans  la  commune  de  Poille  (Sarthe). 

• 

Le  Président  du  conseil»  chargé  do  pouToir  exécatif, 

Sur  le  rapport  du  ministre  des  trayaux  publics , 

Vu  la  demande  formée,  le  7  juillet  1848,  par  MM.  Ma- 
thieu et  Triger,  tendant  à  obtenir  l'autorisation  d'exécu  • 
ter  9  dans  la  commune  de  Poillé,  département  de  la  Sarthe, 
des  recherches  des  mines  d'anthracite,  sur  des  terrains 
dont  les  propriétaires  ont  refusé  leur  consentement  aux^ 
dites  recherches  ;     '  * 

Le  plan  joint  à  cette  demande  ; 

Les  notifications  faites  aux  diflérents  propriétaires,  les 
1 1  et  1 2  juillet ,  et  les  opposi tions  de  ces  derniers ,  en  date 
des  1 2, 13  et  18  du  môme  mois ,  et  du  8  août  suivant  ; 

Les  rapports  de  l'ingénieur  des  mines,  des  1  et  4  oc- 
tobre ; 

L'avis  de  l'ingénieur  en  chef,  du  14  dudit  mois,  ap- 
prouvé par  le  préfet; 

L'avis  du  conseil  général  deâ  mines,  du  8  décembre  ; 

Vu  l'article  10  de  la  loi  du  21  avril  1810  ; 

Arrête  ce  qui  suit  : 

Art,  !«'.  MM.  Mathieu  et  TKger  sont  autorisés  à  faire 
des  recherches  de  mines  d'anthracite  dans  les  trois  pièces 


6o8  DÉC]aBT3   BT   ARRÊTÉS 

de  terre  ci-après  désignées,  siluécs  commone  de  Pottlé, 
département  de  la  Sarthe  : 

1°  Dans  la  parcelle  n"  606,  sîse  au  lieu  dit  la  Promenade, 
section  A  du  cadastre  de  la  commune  de  Poillé,  et  appar- 
tenant à  MM.  Feillé  et  Pageol  ; 

â^"  Dans  la  parcelle  a""  608 ,  au  même  lieu ,  appartenaot 

a  M  Paseot  * 

3°  Dans  la  parcelle  n*'  609 ,  dite  du  bois  de  Brice .  con- 
tinue aux  terrains  précédents ,  et  appartenant  à  M.  Le- 
clerc  de  Juigné. 

Art.  2.  Avant  de  commencer  leurs  travaux ,  MM.  Ma- 
thieu et  Triger  payeront  aux  propriétaires  ci-dessus  dé- 
signés, conformément  aux  articles  10,  43  et  44  de  fa  loi 
du  2t  avril  1810,  les  indemnités  qui  leur  seront  dues  à 
raison  de  l'occupation  desdits  terrains. 

Art.  3.  A  défaut  d'accord  entre  les  parties,  ces  indem- 
nités seront  réglées  par  les  tribunaux. 

Art.  4.  La  durée  de  la  présente  permission  est  fixée  à 
deux  années,  à  compter  du  jour  du  règlement  des  indem- 
nités dont  il  est  question  dans  les  deux  articles  ci-dessus. 

Elle  cessera  de  plein  droU  si,  avant  ce  laps  de  temps, 
une  concession  de  mines  est  accordée  dans  les  terrnins 
dont  il  s'agit. 

Art  5.  Les  travaux  devront  être  mis  en  activité  dtns 
un  délai  de  trois  mois ,  à  partir  de  l'époque  fixée  par  Tar- 
ticle  précédent. 

Art.  6.  Il  est  interdit  à  MM.  Trlgef  et  Mathieu  de  se 
livrer  à  aucun  travail  d>xploltàtion. 

Ils  sont  tenus  de  se  conformer,  dans  leurs  recherches, 
aux  lois  et  règlements  sur  les  tiif nés ,  ainsi  qu'aux  instruc- 
tions qui  pourront  leur  être  données  par  le  préfet ,  sur 
le  rapport  des  ingénieurs. 

j4rt,  7.  La  présente  permission  ne  préjuge  rien  sur  le 
choix  qui  pourra  être  fait,  ultérieurement,  d'un  conces- 
sionnaire, pour  les  mines  que  les  travaux  en  question  au- 
raient fait  découvrir. 

Art.  8.  L'inexécution  des  conditionsci-dessuaprescrites 
entraînera  la  révocation  delà  permission,  sans  préjudice 
de  Tapplicalion ,  s'il  y  a  lieu ,  des  articles  93  cl  suivants 
de  la  loi  du  21  avril  1810,  et  de  l'article  S  de  la  lot  du 
27  avril  1838. 


SUH   LES   KiUBS.  609 

^f%^  i  «  Le  prêtent  arrêté  sera  affiehé ,  pendant  nu  moii  > 
dans  la  cominanede  Poîllé,  à  la  diligence  du  maira  et  aux 
frais  des  permissionnaires. 


■I  ■> 


arrêté  du  Président  de  la  Hépublique,  en  date  du^àui-twntwi 
25  décembre  I8fc8,  qui  autorise' les  citoyens  Ausi^  deHaacom*u 
AuBÉ  fils  et  TftOitcHoïc  à  établir  un  haut-fowneau 
pour  la  fusion  du  minerai  de  fer ^  au  combustible 
minéral j  sur  l'emplacement  de  leur  moulin  dit  OË 
MouLAiNEy  situé  sur  Une  dérii^ation  du  ruisseau  de 
MouLAiiiE,  dqns  la  commune  de  Haucourt  (Mo- 
selle). 


Loi  du  28  décembre  1 8/1.8  (1),  relative  à  l'impôt     impOtsurl^sel. 

du  seL 

L'Assemblée  nationale  a  adopté  et  le  Président  de 
l'Assemblée  promulgue  la  loi  dont  la  teneur  suit  :  .* 

Art.  1*'.  Le  décret  du  15  avril  1848  (2),  portant  abo- 
lition de  l'impôt  du  sel,  est  abrogé. 

j4rU  2.  A  dater  du  l""'  janvier  1849,  l'impôt  du  sel  est 
réduit  à  10  franc  par  100  Kilogrammes. 

j4rt.  3.  A  partir  du  1"  janvier  1849.  les  seïs  étran- 
gers seront  aamis  en  France,  moyennant  l'acquittement 
d'un  droit  de  douane  fixé  ainsi  qu'il  suit  : 

Par  terre  et  par  les  frontières  de  Belgique,  en  payant  par  100  kilogram- 
mes  '  2  fr.  00  c. 

Par  terre  et  par  Jes  frontières  de  l'Est  et  du  Midi,  par  100  kilo- 
grammes  0      50 

Par  mer,  sous  pavillon  français,  par  100  kilogrammes 6      50 

Par  mer,  sous  pavillon  étranger,  par  100  kilogrammes 1      00 

Art.  4.  Les  sels  de  l'Algérie  et  de  nos  autres  posses- 
sions d'oulre-mer  seront  exempts,  à  l'importation  en 
France  y  de  tous  droits  de  douane,  sous  pavillon  fran- 
çais. 

jért.  5.  Les  sels  étrangers,  nationalisés  parle  paye- 


T- 


(1)  Voir  ci-après ,  p.  650  et  662 ,  les  circulaires  daSl  décembre  1848. 
(i)  Voir  tome  XIll,  4*  série,  des  Annales  des  mines,  p.  760. 


6fO      DÉCRETS    BT   ARRÊTÉS   SUR    LES    MINES. 

• 

menl  des  droits  d'entrée  ^  et  le  sel  de  l'Algérie  et  antres 
possessions  françaises  d'outre-mer,  ayant  d'être  livrés  à 
la  consommation  en  France,  seront  passibles  de  la  taxe  de 
consommation  établie  par  l'article  2  de  la  présente  loi , 
sans  déduction  d*une  remise  à  titre  de  déchet. 
.  j4rt.  6.  La  différence  entre  la  taxe  perçue  sur  les  sels 
qui  se  trouveront  dans  le  commerce  à  la  date  du  1^  jan- 
vier 1849 ,  et  la  tax*e  nouvelle  établie  par  la  présente  loi, 
sera  remboursée  sous  les  conditions  et  selon  les  formes 
que  déterminera  un  règlement  d'administration  pu- 
blique. 

yért.  7.  Les  franchises  et  modérations  de  droits  actuel- 
lement en  vigueur  sont  maintenues 

jért,  8.  Les  lois ,  ordonnances  et  règlements,  en  œ 
qu'ils  ont  de  contraire  à  la  présente  loi ,  sont  abrogés/ 


CIRCULAIRES  r  INSTRUCTIONS 

Adressées    à  MM.    les  Préfets  y  à- MM.   les 
Ingénieurs  des  mines ,  etc. 

M.  le  Préfet  d  \ 

i 

Paris,  le  SO  man  1818. 

*  j 

Citoyen  Préfet ,  on  décret  da  Gcmvemement  proYÎ-  Eam  minëralea. 
soire ,  inséré  dans  le  Moniteur  du  9  mars  (1  ) ,  porte  ce  qui  —  : 

«  Aucun  sondage ,  ancnn  travail  souterrain  ne  pour»  aêtraSon    ^m 
»  ront  être  pratiqués  sans  une  autorisation  préalable  du  aources.  j 

»  Préfet  du  département,  dans  un  périmètre  4e  mille  mè- 
»  tres.au  moins  de  rayon ,  autour  de  chacune  des  sources  ' 

»  d^eabx  minérales  dont  Texploitation  a  été  régulièrement 
»  autorisée. 

»  Cette  autorisation  ne  sera  délivrée  que  sur  Tavis  de 
»  l'ingénieur  des  mines  du  département  et  du  médedn- 
»  inspecteur  de  l'établissement  thermaL  » 

Yeuillez,  citoyen  Préfet,  faire  afficher  ce  décret  dans 
toutes  les  localités  de  votre  département  où  il  existe  des 
établissements  d'eaux  minérales ,  et  recommander  aux 
maires  et  aux  Médecins-inspecteurs  d'en  assurer  exacte- 
ment l'exécution. 

Vous  connaissez  l'intérêt  qui  s*attacbe  à  l'existence  des 
établissements  d'eaux  thermales.  Le  décret  du  9  mars  est 
destiné  à  assurer  leur  conservation.  Ces  éttbiissements , 
si  précieux  pour  l'humanité,  si  importants  pour  la  ri- 
chesse nationale,  méritent  toute  la  protection  du  gouver- 
nement, et  doivent  être  soigneusement  défendus  contre 
toutes  les  tentatives  de  la  mâveillance  ou  de  la  cupidité. 
Mais  à  côté  de  ce  grand  et  légitime  intérêt  il  existe  un  . 
droit  non  moins  sacré,  celui  de  la  propriété  ;  le  pouvoir 
attribué  à  l'autorité  n'est  pas  de  nature  à  y  porter  atteinte. 
Partout  Texistcnce  des  sources  thermales  se  concilie  par- 
faitement, non-seulement  avec  la  culture  du  sol ,  mais 

(1)  Voir  (orne  XUI,  i*  série,  des  AnnàUe  des  mènes ,  p.  748. 


« 

6ia  GiEcuL&iiBs. 

encore  ayec  l'élévation  des  constractions  et  les  antres 
usages  de  la  propriété.  La  possession  même  de  ces  établis- 
sements est  regardée  avec  raison  comme  nn  élémenC  de 
prospérité  pour  le  pays,  et  j*espère  que  nulle  part  vous 
n  aurez  Toccâsion  d'user  du  pouvoir  dont  vous  êtes  arme. 
Dans  tous  les  cas,  vous  ne  perdriez  pas  de  Tneqne  l'in- 
térêt général  doit  être  le  seul  mobile  de  votre  interven- 
tion ,  el  après  avoir  pris  l'avis  de  l'ingénieur  des  mines  et 
du  médecin  inspecteur  de  l'établissement,  vous  voudriez 
bien ,  avant  de  statuer,  me  communiquer  les  demandes 
et  me  fournir  les  documents  nécessaires  pour  les  apprécier 
en  connaissance  de^cause. 
Satat  et  fraternité. 

Le  ministre  provisoire  de  l'agriculture  et  da  commeroe. 
Signé  BETHMONT. 


Fontes  et  fers.  ^  M. 

Droits  d'impor-  Paris,  le  17  Juin  18M. 

tation. 

Je  transmets ,  avec  la  présente ,  «mpliation  de  deu 
arrêtés  émanés  dala  commission  do  pouvoir  exécatif  sons 
la  date  des  6  et  1 1  juin  courant  (1). 

En  vertu  du  premier  de  ces  arrêtés ,  tous  les  bureaux 

1>rincipaux  des  douanes  sont  ouverts  à  l'importation. des 
ers  traités  au  charbon  de  bois  el  au  marteau ,  sous  le 
payement  des  droits  établis  par  la  loi  du  21  décembre 
1814. 

Cette  disposition  s'applique  aux  douanes  principale 
des  frontière^  de  terre,  comme  aux  bureaux  de  même 
classe  sur  les  ligne»  maritimes.  La  nomenclature  reprise 
en  la  note  343  du  tarif  officiel  devra  être  modifiée  en  con- 
séquence. 

Le  second  arrêté  dispose  que  lés  fontes  brutes  de  Stjrrie 
et  de  Garinthie ,  en  massés  de  moins  de  15  kilogrammes, 
suivront  le  même  régime  et  seront  admis,  aux  mêmes 
droits  que  les  foutes  en  masses  pesant  15  kltogrammesoa 
plus. 
■ »■    ■■»■ Il  ■  I         II     II  ■  > 

(1)  Voir  ces  arrétéa  dans  le  tome  2III.  4«  férié,  des  ^nfiolM  te 
mifiMf  p.77ialfTi. 


OIMO&AIRES.  61 3 

Ainsi ,  la  restrioMini  de  poids  prescrite  par  la  loi  du 
S  juillet  1836  cessera  d'être  exigée  f^oor  les  fontes  spéci- 
fiées  ci-dessns,  tandis  qu'elle  restera  obligatoire  pour  les 
fontes  brutes  de  toute  autre  espèce.  11  inaporie  par  suite, 
et  pour  éviter  tout  abus,  que  les  employés  s'attachent  à 
distinguer  les  premières  des  autres.  A  cet  efiet ,  je  crois 
devoir  leur  signaler  les  caractères  par  lesquels,  suivant 
l'avis  du  comité  consultatif  des  arts  et  manufactures ,  cette 
distinction  peut  s'établir* 

Les  fontes  de  Styrie  et  de  Gsrinthie  sont  particulière** 
ment  aciéreo^ ,  et ,  en  général ,  de  qualité  sapérieore. 
La  couleur  en  est  blanche;  le  grain  fin  et  la  texture  ca* 
verneuse.  L'analyse  chimique  n'y  fait  recounattre  que 
quinze  millièmes  de  toutes  matières  étrangères.  Les 
fontes  ordinaires,  au  contraire,  sont  moins  riches,  de 
texture  plus  lamellense ,  et  généralement  de  couleur  plus 
grise. 

Les  deux  arrêtés  dont  il  s'agit,  insérés  au  Bulletin  des 
luis  les  14  et  16  juin  courant ,  n""'  42  et  49,  seront  exécu* 
toires  dans  les  délais  ordinaires  de  promulgation. 

J'invite  les  directeurs  à  donner  des  instructions  confor- 
mes aux  dispositions  qu'ils  contiennent,  et  à  porter  celles-el 
à  la  connaissance  du  commerce. 

Le  directeur  de  radministration. 
Signé  Th.  GRÊTEUIN. 


A  M. 


Paris,  le  iSJuiiiiaiS. 


Un  arrêté  (1) ,  rendu  le  6  de  ce  mois  par  la  commis* 

sion  du  pouvoir  exéculif ,  modifie  le  régime  du 

; et  des  fontes  aciéreuses  provenant 

de  l'Algérie.  Je  transmets  cet  arrêté  avec  la  présente. 
Inséré  au  Bulletin  des  lois  lo  1 6  du  courant ,  n"  43  »  îl  sera 
exécutoire  dans  les  délais  ordinaires  de  promulgation. 

Les  fontes  aciéreuses  provenant  des  établissements 


Fontes  adé- 
rieuses  impon* 
t6es  d'Algérie. 


(1)  Voir  cel  arrêté»  toiM XIII,  i^ ièrte,  des  AmmaUê  des mkm , 

^n4* 


6l4  GIRGUZiÀlIlBS. 

métallurgiques  d'Algérie  seront  affranchies  de  toal  droit 
lorsqa*eIles  seront  importées  directement  par  navires 
français  des  ports  désignés  par  la  loi  du  9  juin  1845,  et 
que  l'origine  en  aura  été  dûment  justifiée.  J'invite  le  ser- 
vice à  veiller  d'une  manière  toute  spéciale  à  l'accomplis- 
sQment  de  cettQ  dernière  condition.  Pour  prévenir  tout  ' 
abus  y  les  certificats  d'origine  que  les  douanes  de  l'Algérie 
ont  à  délivrer,  d'après  les  dispositions  générales  de  l'or- 
donnance du  22  décembre  1843,  devront  être  acoompt- 
gnés  de  l'attestation, .  dûment  légalisée ,  du  propriétaire 
de  l'établissement  dans  lequel  la  fonte  aorajèté  fabriquée. 
Il  importe  aussi  d'empêcher  qu'on  n'introduise  comme 
fontes  aciéreuses  des  fontes  d  autre  nature  En  cas  de 
doute  sur  la  validité  des  justifications  d'origine  on  sur 
la  qualité  de  la  fonte,  Tadminislration  devrait  être  consul- 
tée, et,  au  besoin,  des  échantillons  seraient  prélevés  pour 
être  soumis  aux  commissaires  experts. 

Je  prie  les  directeurs  de  donner  des  ordres  dans  le  sens 
de  ces  dispositions  qu'ils  porteront  à  la  connaissance  do 
commerce. 

Un  tableau  que  je  joins  ici  indique  les  rectifications  que 
les  employés  auront  à  faire  au  tarif  officiel. 

Le  directear  de  l'admiDistration  des  doDanef. 
Signé  Th.  GRÉTKRIN. 

TABLE  A  U  det  modi/iealiont  apportéêt  au  tarif  d^  entrée  par  ^qrréU  4ê  la 
Committion  du  pouvoir  exécutif,  du  6  juin  ift48. 

(Exlrait.) 


« 


DÉROMIHATIOII 

des  marohtndiMS. 


CLtim 

da 
Urlf. 


VfUT^S 

■or    « 
lesqnellM 
portent 
les  droits. 


TITKB8 

de 
peroepUon. 


iiaoRt 


par 
nartree 
françele. 


par 

naTlm 

étnifenl 

et  par 

Une. 


MODÉRATIONS  Dl  DROITS  APPLICABLES  AUX  PRODUITS  DB  L'ALGÉKIB. 


Fontes  aciéreuses (3). 


Métaux. 


IH 


6  Juin  1848.  Exemptes. 


(3)  L*exeinption  de  droits  n*est  applicable  qu'aux  fontes  aciéreuses 
proveDaut  des  éUblissemcnts  méullurgiques  de  l'Algérie,  importées 


CIRCULAIRES» 


6i5 


DEUXIÈME  SEMESTRE  DE  1848, 


M.  ,  ingénieur  des  mines.  Documents  sta- 

ti^tiques  à  réu- 
Parii,  le  8  Juillet  1848,         n»»"  POur  Tannée 


1847. 


Monsieur,  j'ai  ThoDneur  de  tous  adresser  en  double 
exemplaire,  dont  Tun  servira  de  roinule  et  restera  dans 
YOtrc  bureau ,  les  six  états  destinés  à  contenir  les  docu- 
ments slalisliques  relatifs  aux  mines  et  aux  usines  miné- 
ralurgiques  pour  Tannée  1847. 

J'appi'lle  de  nouveau  votre  attention  sur  les  observa- 
tions suivantes  dcjà  consignées  dans  la  circulaire  du  5 
mai  1847  r 

»  Le  dépouillement  que  Tadministration  fait  chaque 
»  année  des résultatsconsignéssuri'étatn^4conduilâ  celte 
»  conclusion,  évidemment  inexacte,  que  les  quantités  de 
»  fontes  consommées  dans  les  ateliers  métallurgiques 
»  excédent  toujours  notablement  les  quantités  de  fontes 
»  prises  aux  trois  seules  sources  où  les  ateliers  puissent 
9  pui^cr,  savoir  :  l"*  les  fontes  neuves  produites  par  les 
»  hauts-fourneaux;  2®  les  fontes  neuves  importées  dans 
»  le  royaume  ;  3°  les  vieilles  fontes  d'origine  française 
V  ou  étrangère  livrées  aux  ateliers.  11  y  a  lieu  de  penser 
»  que  cette  anomalie,  qui  se  reproduit  constamment  dans 
»  le  même  sens,  tient  à  ce  que  MM.  les  ingénieurs,  par 
n  suite  de  quelques  omissions,  évaluent  trop  bas  la  pro- 
•  duction  des  fontes  indigènes,  et  surtout  la  quantité  de 
»  vieilles  fontes  consommée  par  les  ateliers;  elle  peut 
»  aussi  être  due  en  partie  à  ce  qu'ils  ne  tiennent  pas  un 
»  compte  suffisant  des  vieux  fers  ou  riblons  employés 


directement  par  navires  français  des  ports  désignés  par  l'art.  3  de  la 
loi  du  9  Juin  1865,  et  doul  l'origine  est  dûment  Jusiifiée.  Cetie  JusUOca- 
tlon  s*éLablit  par  un  ceriincat  de  la  douane  du  portd*embarqiiement, 
auquel  doit  être  annexée  l'attestation  du  propriétaire  de  rétablissement 
où  la  fonte  a  élé  fabriquée. 

Voir,  pour  les  caractères  distIncUfs  des  fontes  acléreuses,  la  clrcu< 
lalre  du  17  de  ce  mois  {suprà,  page  612). 

Tome   AI  F,  1848.  41 


6l6  CIRCULAIRES. 

»  conçu rrruimont  avec  la  fonlc  dans  un  grand  nombre 
»  de  forsços.  Joies  invite  de  noaveai>et  Irèi-spccialcment 
»  à  chorchiT  la  soliilion  de  celle  difficulté,  ci  à  cel  effet 
»  à  rédi^'oravcc  lih  soiii  toaî  particulier  lesdeùi  tabl(*aux 
»  consi^rics  sur  le  deuxième  verso  de  Téial ,  so'is  le  lilre 
»  de  ;  Commerce  des  fontex ,  fers  et  aciers  dans  le  dépar- 
»  /emere/,cn  v(>rfftaifl!^crupaleusômbdt  Itf  balance  delà 
»  rerelle  et  de  remploi  des  fontes.  »• 

Je  vous  in  vile  k  ine  donner  immé  iiatemonl  des  expli- 
cntion^  touchant  le  Tait  sur  lequel  je  reviens  anjourd  hui. 
Je  dôs-re  conaîlre  lès  cdui»»^  qui  peuvent  cbnirîbùer  à  pr^r- 
pr^liî^r  une  erreur  àusèi  C<insid6riiblê,  <*!  àh  pirliculier 
cTïDes  d(!  ces  causoè  qui  agis>ôii(  déiné  Id  locafttCé  dont  le 
sci*vîce  vous  est  cofiGé. 

Il  importe  qu'eu  recueillarrtt  les  i*on^cIjrh(»/tienfs  relitFfs 
ârla  campagne  de  I8i7,  vousvousenqucriPzdcIrtaldel'ta- 
duslKic  minénie  pruidaAt  la  pr'^senic  ânnriè.  9î  çel  At^- 
m«*n  vous  donnait  lieu  de  pensir  que  quelque^  ntf^M 
spéciales  seraiert!  de  ffnfnfdà  prévenir  U  c/'ise  ^lii  atteint 
rindiisirie  minérale,  ou  dti  moins  à  en  atténuer  les  ffà^ 
ch:*u\  rffels.  je  vous  invIleMis  à  ne  pa^  dilRrer  deiù^ 
communiquer  ce  résultat  dé  vo^  études. 

Votre  travail  Statïstiqiïe  de  181:7  deVra  iVi'Ôlre  if>afVi?nu, 
cbmme  cela  a  été  d(Mnànd(!  pottr  1(*«?  aniï'»e^  pf-écéd.-rties, 
pour  le  15  octobre  ai<  plus  Ifird.  Je  vous  Itjvité  i  ûÉ  pjs* 
dépisser  ce  délai ,  qui  est  de  rîjçucur. 

11  faudra  toujours  avoir  soin  de  signer  h»»  rt  ifé,  et,  coh- 
formêment  aux  règles  établies,  MAI.  IcS  ingénieurs  or- 
dinaires d«*vront  tû^  les  transmettre  f)»f  rinierm^^t^âircf 
de  MM.  les  ingénieurs  en  cbeF,  qui  j  jorndront  Uiùts  éb-' 
serval  ions. 

Recevez  9  daobMènr,  Passûi^ance  de  ma  parfitiH^  éMsi- 
défaliod; 

Le  mrnMt^e  dei  tratanz  poWcÉ. 

Pour  le  ministre  et  par  autorisation  : 
Le  sècrëlÂi're  général, 

Sitftié  hOVLAG/B. 


GIBCUUIRBa.  617 

Extrait  du  Moniteur  du  \i  juillet  1848»  AiwoclaUoM 

•^  entre   ouvriers, 

EXÉCUTION  DO  DftCRET  CONCERNAIVT  LES  AÎ^SOCfATlONS  Hft^t      Ou  entre  ptlrOM 

-.  -  el  ouvriers* 

ODVRIEHS  tT  ENTRE  OUVRIERS  ET  PATRONS. 

Par  son  décret  du  5  juillet  (1) ,  ^Assemblée  nationale 
a  ouvert  au  mînisfèrc  de  rapfricullure  et  du  commerce 
un  crédit  de  3  millions  de  f^ncs  destiné  à  Ci\tq  réparU 
entre  les  associations  librement  contractées  soit  eùtrd 
ouvriers,  snitenfn»  patrons  et  ouvriers. 

Prir  le  môme  décret,  elle  a  ordonné  la  formation  d'tiA 
eonàeil  d  c  couraj^ernenl  sur  Tavis  duquel  le  montant  dtf 
crédit  sera  avancé,  à  titic  de  prêt,  aux  sociétés  de  tta- 
Yaillcurs. 

Ce  conseil  est  constitué. 

Au  moment  d'entrer  en  fonctions ,  il  doit  rappeler  aux 
citoyens  la  pensée  qui  a  dicte  le  décret  de  rAssembléciet 
la  nature  de  la  mission  qu'il  est  chargé  de  remplir.      « 

L'Assemblée  nationale ,  pénétrée  du  désir  d»»  voir  Ô*a- 
méiiorer  la  condition  dis  travailleurs  et  du  devoir  qui  lui 
est  imposé  de  concourir  par  les  moyens  dont  <  Ile  pfut 
dispos'-r  à  f.«ire  passer  les  travailleurs  de  l'état  de  salariés 
à  celui  d'associés  volontaires,  a  voulu  encourager  ^e^p^it 
d'association. 

Convaincue  que  Tassociation  libre  et  volontaire  répond 
parfaitement  au  but  qu'elle  se  propose,  elle  offre,  par  le 
Crédit  ouvert  an  ministre  de  Taiiriculture  et  du  com- 
nieree,  un  concours  sérieux  et  efTicare  à  tontes  les  so- 
ciétés industrielles  constituées  de  manière  à  placer  l'ou- 
vrier dans  une  position  supérieure  à  celle  de  simple 
salarié. 

Le  conseil  d'encouragement,  voulant  être  l'intcrprètÀ' 
fidèle  des  intentions  de  l'Assemblée; 

Considérant  que  si,  pour  réaliser  les  progrès  sociaux, 
l'Intervention  de  l'Etat  est  souvent  utile  et  quelquefois 
nécessaire,  le  rôle  de  l'Etat,  néanmoins,  n'est  toujours 
que  secondaire  et  de  beaucoup  inférieur  à  celui  qui  est 
réservé  aux  travailleurs  eux-mêmes;  * 

Considérant  que  le  travailleur  doit  être  fils  de  ses  œu- 
vres ,  et  que ,  s'il  veut  posséder  l'instrument  de  son  tra- 
■  ■  'I       ■— — ^— — ^i^i^^—— — i^^ 

(t)  Voirnijprà,  pige  4S7. 


6l3  CIRCULAIRES. 

Tail,  c'est  snrloal  par  ses  propres  efforts  qu'il  doit  r«c- 
quérir  ; 

N'accordera  le  concours  de  l'Elal  qu'aux  associalioos 
induslriclles  euire  ouvriers  et  entre  ouvriers  et  patrons , 

Îui  lui  préseoleront  des  garanties  sérieuses  de  succis  et 
e  durée. 

Les  avances  ne  seront  faites  qu'aux  associalioQS  ayant 
pour  objet  l'exploitation  d'une  profession  ou  d'une  entre- 
prise de  1er  mi  née. 

Les  sociéiés  i  ad  us  tri  elles  qui  se  trouvent  dans  les  am- 
dilions  ci-dessus  énoncées,  et  qui  vondronl  profiler  du 
bénéfice  du  décret ,  devront  adresser  leurs  demandes  au 
ministre  de  l'agriculture  et  du  commerce- 
La  demande  fera  connaître  i 

L'objet  de  l'a-sociation  ; 

La  nature  de  l'industrie  qu'elle  se  {Htipose  d'exploiter; 

Le  mode  d'expluilation  -, 

Les  éléments  de  succès  ; 

%e  nombre  dos  sociétaires  ; 

Les  res!iources  dont  l'association  peut  déjà  disposer; 

Les  avancps  dont  elle  aurait  besoin. 

La  demande  sera  accompagnée  des  statuts  de  la  société 
et  du  compte  rendu  des  opérations  autcrieurcs ,  &i  l'asso- 
ciation est  dcj  I  enaclivilc. 

Le  gouveniemonl  devant  rendre  compleà  l'AsseroMêe 
nationale,  en  vertu  du  décret  du  5  juillet,  de  l'cmplui  du 
crédit,  le  conseil  se  reserve  le  droit  de  surveiller  les  opé- 
rations des  sociétés  qu'il  créditera,  cl  de  suivre  l'emploi 
des  sommes  qu'il  aura  avancées. 

Il  est  t-nleudu  que  les  fonds  alloués  sont  destines  à  en- 
courager et  développer  les  associations  de  travailleurs,  et 
non  à  être  prêtés ,  à  titre  de  secours ,  aux  industries  ea 
touCTrance,  l'Assemblée  nationale  ayant  pourvu  ou  devant 
pourvoir  à  cet  otjct  par  d'autres  mesures 

Adopté,  en  séaucc  du  conseil  d'encouragement,  le 
ISjuaict  1848. 

Vd  et  ipprooTé  : 

Le  minalre  de  l'igrinlLare  et  da  eaauaecte. 

Signé  TOLIVRET. 


CIRCULAIRES.  619 

Extrait  du  Moniteur  rfa  !«'  août  18i8.  Admi^Rlon  den 

élAves  extcrneft  à 
ÉCOLE  NATIONALE  DES  MINES.  l'Ecole  des  mi- 


nes. 


AVIS. 

L*ordonnancc  du  5  décembre  1816,  rela(îve  à  l'orga- 
nisation de  l'Ecole  des  mines,  a  autorise  l'admission  gra- 
tuite à  cette  école  d'un  certain  nombre  d  élèves  externes» 
suivant  les  mêmes  cours  et  participant  aux  mêmes  exer- 
cices que  les  élèves  ingénieurs  sortis  de  l'Ecole  polytech- 
nique. 

L'enseignement  supérieur  professé  à  l'Ecole  des  mines 
n'était  accessible  qu'à  fort  peu  de  sujets;  aussi,  pendant 
longtemps,  les  élèves  externes  ont  clé  en  nombre  très- 
reslreinl.  Le  bénéflce  de  l'institution  s'est  trouvé  ainsi  ne 
profiler  qu'à  quelques  jeunes  gens  exceptionnellement 
préparés  aux  forles  études  de  l'école. 

Dans  la  vue  de  donner  à  cette  institution  plus  de  dé- 
veloppement, Tadministration  a  institué  à  1  Ecole  dos 
mines  des  cours  préparatoires  sur  différentes  branches  des 
sciences. 

La  création  de  ces  cours  a  permis  de  réduire,  dans 
quelques-unes  de  ses  parties,  le  programme  des  connais- 
sances exigées  et  d'étendre  lo  cercle  des  admissions. 

Los  élèves  externes,  trouvant  à  l'écoîe  môme  un  en- 
seignement préparatoire  approprié  à  leur  instruction 
scientifique,  pourront  suivre  avec  plus  de  fruit  les  le- 
çons des  divers  professeurs  ;  ils  n'auront  plus  à  lutter 
contre  des  difficultés  résultant  de  l'insuffisance  de  leurs 
études  premières. 

Le  but  principal  de  l'institution  des  élèves  externes  à 
l'Ecole  des  mines  est  de  former  des  directeurs  d'exploita- 
tion et  d'établissements  minéralurgiques. 

L'instruction  est  gratuite. 

PROGRAMME    POUR  l'adMISSIO?!  DES  ÉLÈVES  EXTERNES   A  l'ÉCOLB 
NATIONALE  DES  MINES  (ANNÉE  SCOLAIRE  1848-184j). 

Connaisssances  exigées  pour  V admission. 

Art,  1".  Les  connaissances  exigéc's  pour  Fadmissioa 
des  élèves  externes  à  l'Ecole  des  mines  sont  -. 

^  L'arithmétique  et  l'exposé  du  système  métrique  ; 


620  CIRCULAIRES. 

2"  L'algèbre,  comprenant  la  résolution  des  éqnalions 
dc«  deux  premiers  degrés,  la  démonsir.ilion  du  binôme 
de  Mewton,  dutis  le  cas  seulement  des  expc-aots  entiers  et 
posiufs  ; 

3«  La  Ihéorie  des  proportions  et  progressions,  celle  des 
logarithmes,  l'usage  des  tables  et  les  applications  aux 
règles  d'intérêts  composés,  d'annuités  et  d'amorlisse^ 
me/fl; 

4°  La  géométrie  élémentaire,  la  trigonométrie recUIignc 
cl  Tusage  des  tabler  des  sinus  ; 

5^  Los  éléments  de  la  géométrie  analytique  à  deux  di- 
mensions, comprenant  la  discussion  di'S  équations  de  la 
ligne  droite  et  du  cercle ,  les  proprié  es  principales  di'S 
sections  coniques,  ainsi  que  le  tracé  graphique  d'une 
courbe  plane  dont  INquation  est  donnée; 

6°  Les  éléments  de  statique. 

Jlrt,  2.  Lf'S  candida's  seront  tenus  de  copier  une  Iftte 
d'après  luti  des  dessins  qui  leur  seront  préseulés. 

Conditions  d'admisnon. 

Art,  3.  Les  candidats  seront  âgés  de  18  ans  au  moins  et 
de  25  ans  au  plus. 

Ils  devront  prouver,  pir  un  eert'fîcat  des  autorités  da 
lieu  de  leur  domicile,  qu'ils  sont  de  bonnes  vii'Ct  mœurs. 

Ilsdevroni  aussi  prouver  qu'ils  onicté  vaccinés  ou  qu'ils 
ont  eu  la  petite  vérole. 

Mode  d'admission. 

Art.  4.  Les  candidats  subiront  un  examen  préalable 
devant  un  im^énieur  des  mines,  qui  sera  désigné  à  œt 
efiEet  par  le  mi'  isire  des  travaux  publics. 

ArL  5.  Seront  déclares  admivsihies  ceux  qui ,  dans  cet 
examen,  auront  prouve  qu'ils  possèdent  toutes  les  con- 
naissances énoncéps  ci-dessus,  articles  1  et  2. 

Art,  6.  Seront  aussi  déclarés  admissibles  ceux  qui  ne 
po-^éderaienl  pas  le»  connaisSiUM-es  cxij:ées  sous  le  n'  5 
de  rarlicle  1"  et  par  l'article  2,  s'ils  répondent  d'une 
manière  distiiiL'uée  aux  questions  rel<iti\ es  auy  connais- 
sances prescrites  sous  les  n°*  1,  2,  3,  4  et  6  de  1  ar- 
ticle 1". 

Art.  7.  Soront  enfin  répétés  ad»nissîh!es  et  di  pensés, 
de  1  examen  piéalabic  lis  cièvcs  de  r£coIc  polytechnique 


CIRCUtAiRES.  621 

et  les  candidats  qui  ont  fait  ou  qui  feraient  eneorc  partie 
d'une  liste  d'admis'^ibles  à  celte  école. 

^ri.  8  Les  candidats  déclarés  admicsibles  suivant  les 
ariicles  5  et  6,  ou  réputés  admissibles  suivant  ranirleT, 
aiiroiil  le  droit  de  suivre  tous  les  cours  de  r£cule  des 
mines;  mais  ils  ne  pourront  prendre  pari  aux  exercices 
du  laboratoire  ni  aux  travaux  graphiques,  qui  soûl  ré- 
serves aux  seuls  élèves  externes. 

Arl.  9.  Les  candidats  Herlarés  admissibles  subiront  un 
examen  à  Paris  devant  le  conseil  de  1  école. 

Le  consi  il  déterminera  Tordre  de  mérite  des  candidats 
et  en  adressera  la  liste  au  ministre  des  travaux  publics, 
qui  statuera  sur  les  admissions. 

Celte  liste  sera  a('COuipa«;iiée  d'une  colonne  d'observa- 
tion contenant  les  notes  qui  pourrairnt  tondre  à  faire 
donner  la  préléreitce,  à  égalité  de  mérite,  à  tel  ou  til 
can'iidat,  coumie,  ptr  e\emf>le,  aux  (ils  de  direiicursou 
de  roticessionnaires de  mines,  do cheis  ou  do  propi iétaires 
d*u>ines  mioéralurgiqut  s. 

j^rt.  lO.  les  examens  préalab'es  auront  lieu  du  t"  juil- 
let au  ij  oelobre  Lu  demande  en  auiorisaiion  dVxitm«n 
sera  adressée  au  ministre  des  travaux  publies,  qui  dé- 
signera ritigen  eur  devant  lequel  le  candidat  devra  se 
présenter. 

L'examen  définitif  aur^  lieu  à  Parli}  dan^  la  première 
quinzaine  de  novembre. 


M.  le  Préfet  d 


Paru ,  Iç  91  aoâl  1848.  Admission  des 

association»  d'où- 


Monsieur  le  Préfet ,  M.  1p  président  du  conseil ,  chargé  v,jeni  à  ivxécu- 
âu  pouyi'ir  exécutif,  a  pris  .  à  la  date  du  18  de  C(*  mois,  tlun  des  travaux 
aux  term«'sdu  déciel  eu  15  Juillet ,  un  arrêté (t)  fortant 
rènil^^n'ent  p(»ur  r.wimission  des  associations  d'ouviiers  à 
TexiCUtion  des  travaux  publies. 

Vous  trouverez  ei-aprcs  le  lexle  fie  cet  arrêté. 

Je  vous  \.r  (t  de  vouloir  bien  m'ac  cusrr  réc  eplion  de  la 
pré>ente  dfpéc he,  doni  j'ad^e^se  une  pmpliiUiohà  M.riu- 
gcuieur  en  chef. 


(1)  Voir  supràf  page  510. 


6aa  CIRCULAIRES. 

Recevez ,  monsieur  le  Préfet ,  Vassarance  de  ma  par- 
faite considération. 

Le  ministre  des  travaux  publia. 

Pour  le  ministre  et  par  autorisation  : 
Le  secrétaire  général , 

Signé  BOULAGE. 


Dirée  du  tra.  ^   ^  ^^^f'^  ^ 

▼ail  flans  les  ma- 
nufactures     et  Paris ,  le  18  septembre  18i8. 
usines* 

Citoyen  Préfet ,  VAsscmblée  nationale  a  renda .  le  9  de 
ce  mois,  un  décret  (1)  sur  la  durée  du  travail  dan.<  les 
manufactures  et  usines.  Je  viens  reclamer  votre  concours 
pour  l  exécution  immédiate  de  ce  décret,  et  vous  tracer 
les  règles  qui  doivent  diriger  voire  action. 

Le  décrit  du  2  mars,  comme  l'a  bien  vite  démontré 
Fexpérience,  était  en  opposition  avec  les  hat)îludps  et  les 
vrais  intérêts  de  l'industrie.  Gel  acte  établissait  une  iné- 
galité choquante  entre  les  ouvriers  de  Paris  et  roux  dos 
déparletnents.  Bien  qu'il  semblât  pris  en  faveur  des  ou- 
vriers ,  il  devait  avoir  pour  eux  de  funestes  conséi]u<'nces, 
soit  en  entravant  le  mouvement  de  la  consommation  in- 
térieure par  un  renchérissement  des  objets  fabriqué;:, 
soit  en  plaçant  le  travail  national  dans  des  conditions  trop 
inférieures  en  face  de  la  concurrence  étrangère. 

Vous  ne  manqtierez  pas,  citoyen  Préfet,  de  remar- 
qurr  que,  fout  en  prenant  en  considéra  lion  les  besoins 
légitimes  de  rindusirie,  le  décret  du  9  septembre  n'en  a 
pas  moins  voulu  mettre  obstacle  à  Tabusd  un  travail  trop 
prolongé.  11  a  tenu  compte  des  habitudes  les  plus  univer- 
sellement adoptées,  en  lisant  la  durée  du  travail  effertif 
à  douze  heures  sur  vingt-quatre.  Ce  terme  doit  être  con- 
sidéré comme  un  maximum  qu'aucune  convention  parti- 
culière  ne  saurait  autorisera  dépasser.  Je  n'ai  pas  besiiia 
de  vous  dire  qu'en  déterminant  une  limite  extrême,  la 
loi  ne  dit  pas  que  le  travail  ne  pourra  jamais  durer  moins 
de  douze  heures.  Elle  maintient  même  expressément» 

(I)  Voir  fuprd,  page  535. 


CIRCULAIRES.  6^3 

dans  Tartiole  3 ,  les  usafs^es  qui ,  à  raison  de  certaines  né- 
cessités industrielles  et  decertains  inconvénients  intéres- 
sant direclemcnl  la  santé  et  les  forces  physiques  des 
ouvriers,  ont  consacré  un  travail  inféricurà  douze  heures. 
Ces  usages. doivent  être  considérés  comme  Texpression 
des  forces  qui  peuvent  se  dépenser  dans  Tindustrie  où  ils 
ont  été  établis.  Le  même  article  a  respecié  les  conventions 
librement  inlei|||^iuos  h  ce  sujet  entre  les  patrons  et  les 
ouvriers  :  ces  conventions  paraissent  attester,  en  effet, 
que  1rs  industries  qu'elles  concernent  ne  cftmpnrtenl  pas 
un  travail  de  douze  heures;  mais  pour  offrir  ce  carac- 
tère il  fallait  évidemment  qu'elles  eussent  été  contractées 
en  dehors  de  toute  espèce  d'influence  qui  aurait  altéré  le 
libre  consentement  de  Tune  ou  de  l'autre  des  parties. 
G  est  pour  cette  raison  que  Tartide  précité  exige  que  ces 
conventions  soient  antérieures  au  décret  du  2  mars. 

Le  décret  actuel  abroge  le  décret  du  2  mars  seulement 
en  ce  qui  concerne  la  limitation  des  heures  de  travail. 

La  question  relative  au  marchandage  a  été  réservée 
pour  être  discutée  et  résolue  ultérieurement. 

Il  reste  encore  deux  points  sur  lesquels  je  dois  appeler 
votre  att<'ntion  :  la  répression  des  contravenUons  et  les 
règlements  d'administration  publique  à  intervenir,  con- 
formément à  l'ariicle  2. 

En  ce  qui  concerne  la  répression ,  l'article  4  a  déter- 
miné les  peines  qui  devraient  être  prononcées,  mais  il 
n'a  pas  fixé  le  mode  d'après  lequel  les  infractions  seraient 
constatées.  On  doit ,  pour  le  moment  du  moins,  se  référer 
audroilcommun.  Les  délitsseront  donc  constatés  et  pouf- 
suivis  devant  les  tribunaux  de  police  correctionnelle, 
comme  tous  les  autre!!  délits.  Sera-t  il  nécessaire  d'insti- 
tuer une  surveillance  spéciale  pour  assurer  Texécution  de 
la  loi?  Faudra-t-il  réclamer  Tintervention  des  chambres 
cons  natives  des  arts  et  manufactures  et  des  conseils  de 
prud'hfimmcs?  ou  bien,  comme  les  ouvriers  sont  immé- 
diatement intéressés  à  l'exécution  du  décret,  les  moyens 
ordinaires  do  co  istatition  seront-ils  reconnus  suffisants, 
sans  qu'il  soit  besoin  de  recourir  à  une  inspection  parti- 
culière? L'expérience  seule  peut  fournir  à  l'administra- 
tion supérieure  les  moyens  de  répondre  à  ces  questions. 
Je  vous  in  vile  à  suivre  avec  sollicitude  les  faits  qui  se  pro- 
duiront et  à  me  communiquer  les  observations  dont  ils 
vous  paraîtront  susceptibles. 


6)4  CIRCDLAIKfeS. 

En  co  qui  concerne  les  règlements  d'administration  pu- 
blique à  inlervenir,  rarlicle  2  porle  que  ces  actes  devront 
déltTminer  les  exceptions  qu'il  sera  nécejisaiie  d'appor- 
ter ù  la  règle  générale  posée  dans  l'article  1*'  sur  la  du- 
rée du  (ravailr  Les  principrs  les  plus  al^solus  admettent, 
en  effiîl,  d<'s  exceptions ,  et  sans  ces  exe  plions  les  lois  ne 
seraient  souvent  ni  pratiques  ni  durabies.  Aiiis't,dans 
Tespcce,  il  était  utile  de  prévoir  les  caM|ui  jusliGeraicnt 
une  prolongation  momentanée  du  travail  au  delà  drs  li- 
mites ordinaires.  Lorsque,  par  suite  de  force  m:»jeure, 
Taiti  vile 'd'une  fabrique  a  été  brusquement  arrêtée,  les 
ouvriers  dont  le  travail  n  été  suspendu  n'oot-its  p^s  le 

f^lus  grand  intérêt  à  ressaisir ,  si  Ton  peut  parler  ainsi, 
e  salaire  qu'ils  ont  involontairement  perdu  ?  Q<ielquef«>is 
aussi  dos  commandes  imporianies  faites  pas  l'étranger, 
et  dont  la  livraison  d<iii  s'effeetuer  dans  un  très -court 
délai ,  n*  motivent-elles  pas  sutri>amment  nn  supplément 
de  travail?  ËtiGfi,  il  peut  arriver  que  Ti  lat  hoit  dans  la 
iiécessiiéde  faire  exécuter  des  ouvrages  qui  ne  p^iurnuVnt 
supporter  aucun  retard.  Mais,  excepté  dans  ce  dernier 
cas,  où  cm  pourrait  laisser  au.  département  ininislcricl 
qui  a  rnonnu  Turgt'nee  le  droit  dlnsercr  ifans  h»  Ciihicr 
des  charges  une  aiit<«risation  de  porter  cxc(*plionnelle- 
ment,  et  pour  un  certain  laps  de  temps,  la  duréi'  du  tra- 
val  au  delà  de  douze  heures ,  il  est  indis|x'nsable  que  l'au- 
torité constate  poui*  chîiqu*»  cas  parlicull«T  la  ncrrs>ifé 
d'une  prolongation  temporaire.  Ce  nesi  qu'ai^rè^  une  au- 
torisation obtenue  dans  les  formes  prescrites  qn'il  peut  y 
avoir  lieu  à  de^  heures  supplémentaires,  anienant  natu- 
rellement aussi  un  snpplétfient  de  prix  0uels  sont  les 
cas  où  une  sembi  .ble  autorisation  pourra  être  acconlée? 
Quel  i»s  seront  les  formas  à  suivre  pour  rob!cuir?Les 
règlements  d'adjriinistra  ion  putdique  auront  principale- 
ment pour  obj(  l  de  statuer  sur  c<*s  divers  points.  Comme 
vous  le  comprenez  aisément,  citoyen  Préfet.  j*ai  bj'soin, 
pour  reniplir  le  vœu  de»  la  loi ,  de  recevoir  de?  renseigne- 
ments preiis  sur  h  s  exi jenres  des  diverses  Industries,  sur 
les  éventualités  qui  s^'mblent  pouvoir  se  rencontrer  dans 
tel  «m  tel  ordre  de  travaux,  comme  sur  le  mode  le  plus 
simple,  le  plus  expeditif  et  tout  à  la  fois  le  pins  rassurant 
de  prononeer  sur  les  demanles  de  prolongatiim.  Je  rér 
clame  sur  ces  divers  objets  tons  les  ren^eigneuients  que 
voire  situation  vous  meta  même  dd  réuuir,  et  je  vous 


•  ClACtLAÏtlÉS.  6^5 

invite  à. consulter  1rs  chambres  consullatîvrs  de^  arts  et 
fnrliers  et  le  con$eH  des  prud  hommes,  auxquels  vous 
devrez  Jioumettre  nolammcnlles  queslions  suivantes  -. 

Qîî elles  sont  les  industries  pour  lesquelles  il  est  néces- 
saire de  prcvt  ir  le  cas  d'une  prolongea tion  de  lravcȔl? 

De  quelles  circoustances  doit-on  faire  dépendre  Tau- 
torisation? 

Quel  serait  l'espace  de  temps  durant  lequel  la  prolon- 
gation pourrait  avoir  lieu ,  et  dans  quelles  limites  devrait- 
elle  être  n^nfiTmée  chaque  jour? 

A  quelle  formalité  faudrait  il  assnîeltir  la  demande? 

Par  quelle  autorité  la  permission  aevrait  elle  être  ac- 
cordée? , 

Y  aurait-il  drs  garanties  particulières  à  exiger  your 
prévenir  les  abus? 

Je  désirerais  connaître  en  oulre  quelles  sont  les  indus- 
tries dans  lesquelles  des  usaiies  ou  conventions  anlcrii'Ui  es 
au  Sj  mars  ont  i\\é  l:i  jour  née  rie  travail  à  un  nonibrc 
d'h'ures  inférieur  à  douze.  C'est  encore  là  une  des  ques- 
tions que  vous  adresserez  aux  ch  mbres  co  sultiitj\eset 
aux  conseils  de  prud'hommes.  Je  vous  serai  c)blif:C  de 
prendre  de  votre  côté  sur  ce  point  des  nns*  ijçnemenis 
détait|é<  et  de  me  communiquer  le  résultat  de  vu$  re- 
cherches. 

Vous  aurez  à  exprimer  pour  votre  part  et  à  demander 
aux  chambres  et  const*  ils  ci-dessus  désignés  un  ayç  sur 
une  dernière  question  Des  |  roposilions  ont  clé  M»um'ses 
récemment  au  comité  du  travail  de  TAssemblce  natioijale, 
,  à  l'efTct  d'interdire  le  travail  les  dimanclies  1 1  jours  de 
fêtes  légales  Verrait-on  des  inconvénients  à  maintenir 
ou  à  ipodifîtf  la  loi  du  18  novembre  181 4  sur  les  fêles  et 
diinaitchea?    . 

Veuillez ,  citoyen  Préfot ,  m'flccuser  rcceplion  de  cette 
circulaire  el  uie  mettre  à  même  de  piéparer  immèdinle»- 
ipent  le  rég'ement  d'administration  publique  prescrit  par 
le  décret  du  9  sept<'nilire  dernier. 

Salut  et  fraleruilé. 

Le  ministre  de  ragricnlture  et  da  compicrce, 
Signé  lOURIl^T. 


•■  «^ 


6a6  CIRCULAIRES.  ^ 

IfooTMii  tf§^  Insiruction  du  ministre  de  la  marine  sur  un  nouveau 
Sr*bâU^'*'u*à  ^y^fè^^  d'éclairage  desbâtiments  à  vapeur,  adopté 
vipear.  a  un  commun  accord  par  la  France  et  Cjéngle- 

terre^  et  rendu  obligatoire  pour  les  navires  du 
commerce  par  V arrêté  du  Président  du  conseil^ 
chargé  du  pouvoir  exécutifs  en  date  du  \h  octo- 
bre 1848  (I). 

Les  gouvernements  de  France  et  d'Angleterre,  dans  le 
bot  d'éviter,  pendant  la  nuit ,  la  rencontre  en  mer  des  Da- 
vires  à  vapeur,  et  de  prévenir  les  sinistres  qui  sont  la  con- 
séquence desabordages,  ont,  d'un  commun  accord,  adopté 
le  système  suivant  de  tactique  et  d*éclairage. 

A  l'avenir,  tous  les  bâtiments  à  vapeur  anglais  et  fran- 
çais porteront ,  depuis  le  couchor  du  soleil  jusqu'à  son 
lever,  des  feux  dont  la  disposition  est  indiquée  d* 
après. 

Lorsqu'ils  feront  route  t 

i*'  Un  feu  blanc  en  tête  du  mât  de  misaine; 

2*  Un  feu  vert  à  tribord  ; 

3®  Un  feu  rouge  à  bâbord. 

Lorsqu'ils  seront  au  mouillage  : 

Un  feu  blanc  ordinaire. 

Ils  se  conformeront  aux  conditions  suivantes,  sa- 
voir : 

r  Le  fou  de  télé  de  mât  devra  être  visible  à  une 
distance  d'au  moins  cinq  milles,  par  une  nuit  claire, 
et  le  fanal  sera  construit  de  telle  sorte  que  la  lumière 
soit  uniforme,  et  non  interrompue,  dans  un  arc  de  vingt 
rumbs  de  vent  (223°) ,  c'est-à-dire  depuis  le  cap  du  bâ- 
timent jusqu'à  deux  quarts  en  arrière  du  travers  de  cha- 
que bord. 

2**  Les  feux  de  couleur  devront  être  visibles  d'une  dis- 
tance d'au  moins  deux  milles ,  par  une  nuit  claire,  et  les 
fanaux  construits  de  manière  à  ce  que  la  lumière  em- 
brasse, sans  interruption  ni  variation  d'éclat,  un  arc  de 
l'horizon  de  dix  quarts  (112"  30'),  c'est-à-dire  depuis  le 
cap  du  navire  jusqu'à  deux  quarts  de  l'arrière  du  travers 
du  bord  où  ils  sont  placés. 

3*  Les  feux  de  côté  seront  garnis  en  dedans  d'écrans 


(1)  Voir  cet  arrêts,  êuprà,  page  507. 


CIRCOLAIRES  6^7 

ayant  au  moins  trois  pieds  do  longnenr,  a6n  qu'on  ne 
puisse  les  apercevoir  à  travers  le  hÀlimcnl  ;  ils  seront  ap- 
pliqués lon^iludinalement  en  avant  cl  en  arrière  de  la  fdce 
intérieure  des  fanaux  latéraux. 

i**  Le  fanal  employé  au  mouillage  sera  construit  de 
manière  à  donner  une  bonne  lumière  tout  autour  de  l'ho- 
rizon. 

FIGURES. 

Les  figures  tairantes  ont  pour  but  de  préciser  Tosage  des  feoi  qui 
viennent  d'élre  Indiqués. 

Première  position. 


Dans  cette  position ,  le  vapeur  A  ne  yoit  que  le  feu 
rou{;e  du  vapeur  B,  quelle  que  soit  celle  des  trois  direc- 
tions du  plan  que  h  suive,  attendu  que  le  feu  vert  de  ce 
dernier  reste  toujours  masqué.  A  est  donc  bien  sûr  que 
B  lui  présente  le  côté  de  bâbord ,  et  qu*il  gouverne  de 
manière  à  lui  couper  la  route  de  tribord  à  bâbord  ;  A 
peut  donc,  en  tou(e  confiance  (s'il  fait  assez  noir  pour 
qu'il  redoute  un  abordage),  venir  sur  tribord.  Il  ne  court 
aucun  risque  de  rencontrer  B.  D'un  autre  côté,  B,  dans 
ses  trois  positions,  voit  le  feu  rouge,  le  feu  vert  et  le  feu 
de  tète  de  A  ;  il  les  voit  sous  (orme  de  triangle  et  sait 
par  là  que  A  court  droit  sur  lui  ;  B  manœuvre  en  con- 
séquence. 

Il  est  inutile  de  faire  remarquer  que  les  feux  de  tête  de 
mât  seront  visibles  de  part  et  d'autre  jusqu'à  ce  que  le 
travers  de  chacun  des  vapeurs  ait  été  dépassé  de  deux 
quarts  sur  Tarriëre. 


6:28 


CIRCULAIRES, 


Deutdéme  poèittoiL 


A  ne  voit  que  le  feu  vert  de  B^  ce  qui  lui  indique 
claircrneni  que  B  lui  coupe  la  roule  ëe  bâbord  à  Iri- 
burd. 

B  voit ,  au  contraire,  les  trois  teuî  de  A  et  eu  conclut 
qu'un  vapeur  court  droit  sur  lui. 

Troinême  position. 


A  et  B  voi'^nt  respecUvenient  leurs  feux  roiig:es.  Loi 
ft;u<  verts  soûl  marqués  pir  les  ^rans;  il  est  évident 
qde  les  dent  navires  pisseront  à  bâbord  f  un  de  L*aatre. 

Quatr^èinèposiHm^ 


A  et  B  voient  respectivement  leurs  feux  verts.  Les  feux 
rowg:o8  sont  masqués  par  les  écrans;  les  deus^  navires  pas- 
serond  k  tribord  l'un  de  Tautre. 


CIR€l}IiAIBBS.  62^ 

Cifiquièihe  jpbsition. 


Ce  cas  dcinandc  de  l'altontion  :  le  (en  rooge  qni  rst 
aperçu  par  A ,  ri  Itf  fou  verl  par  B,  aiinorireiil  aux  va- 
piMirs  qu'i'S  s'.ipprochon!  obliqtionKiil  l'un  dt  l'iiutro.  A 
Tjf  ndra  sur  iriborci,  conformémonl  à  la  règle  poser  poui^ 
le  cas  suivant. 

Nota.  La  manœuvre  indiquée  par  le  tacliden  anglèî^, 
quoîqi^e  assez  généralcmeni  suivie  0*1  au  moins  généra- 
l/'menl  recomniatidée.  pourrait,  dans  crriainscas,  être 
fort  dangereuse.  Elle  a  pour  but  constant  de  faire  pass^^ 
le  navire  \\  devani  A  ,  qui  srui  doit  manœnvr'r  potiT 
éviliT  Tabardiige.  Le  seul  moyen  d'obvier  au  danger  t^ni 
pourrait  résulter  de  relie  ma»;flBuvre  sera  de  prescrirer 
que  A,  en  venant  sur  tribord,  doit  sfopp^^r  et  ne  mettre  ett 
roule  qu(*  lorsque  B  Faurn  dépas'ié  de  l'avant. 

Si  le  navire  A  ne  se  conformait  pas  à  cette  dernfènâ' 
prescription ,  il  serait  responsable  des  avaries  résultant 
d'un  abordage. 

Sixiènjte  position. 


Jcl  chacun  des  dent  vapeurs  apbrçoît  les  deut  feux  dé 
couleur  de  Taulrc.  Ce  fait  Indique  qu'ils  courent  droit 
l'un  sur  laulre.  Dans  ce  cas,  ce  devrait  être  une  réglé 
absolue  qiie  tnus  les  deux  Tiendraient  sur  tribord.  Ci'tté 
rèjîle  <st  déjà  presque  géréralemcnl  adoptée;  mais  il  se- 
rait bcarcoHp  plus  sûr  qu'elle  fui  rendue  obligatoire^  car 
il  est  évidrni  que,  sans  une  lè^le  scmbWble,  bien  com- 
prise el  rdèkrceul  sui\ie,  il  est  impossible  de  préserver 
d  un  ahnrdape  deux  sapeurs  qui  se  trouveront  dans  la 
position  indiquée  par  la  figure. 


630  CIRCULAIRES. 

La  manière  d'établir  les  feax  de  couleur  doit  ^tre 
l'objet  d'une  aUcnliun  particulière.  Il  faut  que  chacun 
d'eux  soit  muni  înlérieuremcnl  d'un  écran  de  bois  ou 
de  toile,  afm  qu'ils  ne  puissent  être  vus  à  la  fois  que 
d'une  seule  direction,  celle  du  cap  du  navire  même. 

Ceci  est  fort  important;  car,  sans  les  écrans,  au- 
cune œmbinaison  des  feux  de  côté  ne  saurait  donner 
une  indication  précise  de  la  roule  suivie  par  le  na- 
vire. 

L'évidence  de  ce  fait  résulte  de  Vinspection  des  figures 
qui  précèdent.  Dans  tous  les  cas,  l'inspection  des  feux 
indique  à  l'instant  la  route  relative  que  suivent  les  deux 
vapeurs,  c'est-à-dire  que  chacun  d'eux  sait  de  suite  si 
l'autre  court  droit  sur  lui,  ou  bien  s'il  lui  coupe  la  route 
de  tribord  à  bâbord  ou  de  bâbord  à  tribord. 

11  n'en  faut  p<is  davantage  pour  que  les  vapeurs  s'évi- 
tent parla  nuit  la  plus  noire,  aussi  facilement  qu*en  pleia 
jour,  et  pour  qu'on  ne  voie  plus  le  retour  des  déplorables 
accidents  de  ce  genre  qui  sont  arrivés. 

L'utîlifé  de  ce  mode  d'éclairage  serait  bien  plus  grande 
encore  s'il  étai  t  adopté  par  les  navires  à  voiles  cooime  par 
les  bâtiments  à  vapeur. 

Au  mouillage,  tous  les  bâtiments,  quels  qu'ils  soient, 
doivent  montrer  un  feu  ordinaire. 


Ecole  des  ml-  Extrait  du  Moniteur  du  19  octobre  18i8. 

netiri  de  SAiut* 

Edenne.  On  croit  devoir  rappeler  au  public  les  conditions  aux- 

quelles ont  à  satisfaire  les  élèves  de  l'Ecole  des  mineurs 
de  Saint-Élienne  pour  obtenir  le  titre  d'élève  breveié- 
L'extrait  ci-dessous  du  règlement  dcmnera  en  même  temps 
aux  chefs  d'établissements  industriels  la  mesure  des  ser- 
vices que  les  élèves  peuvent  rendre  même  en  dehors  de 
leur  spécialité,  soit  comme  surveillants,  soit  comme  di- 
recteurs de  travaux. 

Extrait  du  règlement  de  V École  des  mineurs  de  Saint- 

Etienne,  en  date  du  28  mars. 

Art.  22.  11  y  a  trois  classes  d'élèves  brevetée. 
Première  classe.  Sont  élèves  brevetés  de  premier  degré 
ceux  qui ,  s'étant  distingués  également  dans  toutes  les 


CIRCULAIRES.  '  63 1 

branches  de  renseignement  de  l'Ecole,  sont  jugés  propres 
à  rendre  des  services  à  Tindustrie  et  à  occuper  dès  postes 
dans  les  établissements  des  mines  et  usines. 

Ils  doivent  bien  connaître  : 

l""  L'arilhmétiçue  (comprenant  la  tenue  des  livres)  ; 

2<»  L'algèbre,  jusqu'aux  équations  du  deuxième  degré 
inclusivement  ; 

3^  La  géométrie  des  lignes ,  surfaces  et  solides  ; 

4^  La  trigonométrie  rectiligne  et  la  levée  des  plans 
souterrains  et  de  surface  ; 

5^  La  mécanique,  j  compris  la  description  des  machines 
employées  dans  les  mines  et  usines; 

6"*  La  minéralogie  :  connaissance  des  substances  les 
plus  employées; 

7^  La  géologie  :  connaissance  des  terrains  et  du  gi* 
sèment  des  sutetances  exploitées  ;       * 

S""  L'exploitation  des  mines ,  y  comprima  préparation 
qu'on  fait  subir  aux  minerais  avant  de  les  livrer  aux 
usines  ; 

9"*  La  chimie  appliquée  à  l'analyse  des  substances  mi- 
nérales et  de  leurs  produits  ; 

1 0"*  La  métallurgie  :  art  de  traiter  en  grand  les  métaux 
utiles  ; 

11®  La  géométrie  descriptive,  comprenant  les  notions 
générales  des  ombres ,  de  la  coupe  des  pierres ,  de  la  char- 
pente et  de  la  perspective; 

12®  Le  dessin  graphique  et  le  lavis  appliqués  aux  plans 
de  mines,  d'usines ,  de  surface  et  de  machines  diverses  ; 

13®  La  connaissance  des  matériaux  de  construction  et 
Vart  de  construire  appliqué  aux  mines ,  usines  et  yoies 
de  transport. 

Deuxième  cUuse.  Sont  élèves  brevetés  de  deuiième 

classe  ceux  qui  ont  acquis  des  connaissances  positives 

dans  toutes  les  parties  ci-dessus  de  l'enseignement  de 

l'Ecole ,  mais  qui  cependant  les  possèdent  à  un  degré 

'  moins  élevé. 

Troiriême  classe.  Sont  élèves  brevetés  de  troisième 
classe  ceux  qui ,  n'ayant  pu  suivre  avec  succès  toutes  les 
parties  de  l'enseignement,  possèdent  néanmoins  l'instruc- 
tion et  l'intelligence  nécessaires  pour  être  chefs  d'atelier. 

Ils  doivent  connaître  : 

1®  L'arithmétique ,  la  tenue  des  livres»  la  géométrie  ; 

Tome  XIFi  1848.  4a 


633     '  CinCtJLAIllES. 

2^  La  théorie  des  machines  simples  et  le  jeu  des  prin- 
cipales machines  employées  dans  les  mines  et  usines; 

3°  Les  minéraax  les  plus  importants ,  leurs  gisements, 
Tordre  général  de  la  superposition  des  terrains  et  les  ca- 
ractères saillants  de  ces  terrains  ; 

4»  Les  méthodes  principales  d!exidoitation  des  nnnes, 
comprenant  Vart  de  pratiquer  des  excavations ,  les  as« 
sécher ,  les  étayer ,  les  éclairer ,  les  aérer ,  enOn  Tart 
d'en  éleyer  les  produits  à  la  surface  t  ils  devront  connaître 
remploi  de  la  sonde  pour  les  cas  de  recherches; 

5^  La  maniénre  de  faire  Fessai  par  la  vole  sèche  des  sub- 
stances minérales  et  les  méthodes  générales  employées 
en  grand  pour  en  extraire  les  métaux  utiles. 

6°  Le  dessin  linéaire.,  la  levée  des  plans  de  mines ,  de 
surfaces ,  de  machines  et  de  fourneaux  d'usines  $ 

Chaque  brevet  dKlivré  indiquera  la  classe  de  Félève  et 
sera  accompagÂ^  de  l'extrait  du  règlement  relatif  à  la 
dassiGcation  des  élèves. 

Aucun  autre  ccrliGcat  ne  pourra  être  délivré  aux  Aèves 
sons  quelque  forme  que  ce  soit. 

j4rt.  .33.  Les  noms  des  élèves  qui  auront  obtenu  des 
brevets  de  première  et  de  deuxième  ckisse  seront  portés 
à  la  connaissance  du  public ,  etc. 


ww««nMB 


Appareils  à  va-  M,  h  Prifût  d 

peur. 
_  Paris ,  le  30  octobre  1848. 

Envoi  de  do- 
cuments relatifs     Mousicur  le  Préfet ,  l'administration  fait  réunir  aivee 

à  divers  acd-  soin  tous  Ics  détails  relatifs  aux  accidents  qui  arrivent 
dents.  jg^j^g  ['emploi  des  appareils  à  vapeur.  En  signalant  les 

causes  de  ces  accidents»  dus  presque  toujours  à  Tinobser* 
vation  de  quelques-unes  des  précautions  prescrites  par 
les  règlements,  on  montre  combien  il  est  essentiel  d'exi- 
ger Texact  accomplissement  de  toutes  les  conditions  de 
sûreté  requises,  et  d'exercer  à  cet  effet  une  active  sar- 
veillance. 

Depuis  plusieurs  années ,  des  notices  sur  les  explosions 
sont  ainsi  successivement  transmises  aux  préfets  pour 
être  distribuées  aux  principaux  propriétaires  et  aux  con- 
structeurs de  machines  et  chaudtèrea.  Il  vous  en  a  été 
fait ,  en  dtemier  lien,  an  envoi  par  ta  etrcnlaire  do  12 


ciMCLAinss.  633 

jala  1848.  Je  joing  ici  des  exemplaire  de  deux  imprimé^ 
contenani  divers  rapporte  sur  d'aatres  aocidcnU. 

L'un  de  ces  rapports  concerne  l'explosion  d'une  tcbaur* 
dière  de  locomotive ,  survenue ,  il  y  a  quelque  iempSf  dans 
JagaredeCorbeil. 

*  Cette  locomotive,  construite  en  Angleterre,  avait  été 
autorisée  pour  Tonclionner  à  cinq  atmosphères. 

Elle  n'avait  encore  que  peu  servi  lorsqu'elle  a  éclaté  « 
.et  rien  n'a  indiqué  aue  la  chaudière  eût  subi  précédem- 
ment ({uelque  altération  notable. 

Mais  la  tôle  était  de  médiocre  qualité,  et  il  a  été  con- 
staté qu'au  moment  de  l'explosion  le  ressort  de  l'une  des 
soupapes  se  trouvait  fortement  serré.  Comme  la  seconde 
soupape  a  été  brisée,  on  n'a  pu  vériGer  son  état.  Il  est 
très-vraisemblable  toutefois  que  son  ressort  était  égale- 
ment  serré  au  delà  de  la  pression  de  cinq  atmosphères, 
et  il  y  a  eu  dès  lors  un  accroissement  graduel  dans  la  ten- 
sion de  la  vapeur,  jusqu'à  une  limite  qui  a  fait  rompre  la 
chaudière. 

•  Le  mécanicien,  qui  préparait  la.  machine  pour  le  dé- 
part, ne  s'est  sans  doute  pas  aperçu  que  les  soupapes  ne 
pouvaient  jouer  librement.  Il  a  été  blessé  ainsi  qae  le 
chauffeur,  et  cet  accident  aurait  pu  causer  encore  d'au- 
tres malheurs  si  la  rupture  de  la  chaudière  ne  s'était  pas 
opérée  d'une  manière  particulière  qui  en  a  atténué  les 
enets. 

C'est  là  un  nouvel  exemple  qui  fait  voir  que  les  sou- 
papes des  chaudières  de  locomotives  ne  suffisent  pas,  à 
elles  seules,  pour  accuser  la  pression  de  la  vapeur,  et 
qu'il  est  bien  nécessaire  que  les  chaudières  soient  en  outre 
munies  d'un  appareil  manométrique.  On  ne  saurait  trop 
rappeler,  à  cet  égard,  les  recommandations  contenues 
dans  les  instructions  des  16  mars  1846  et  20  juillet  1847. 

Un  autre  rapport  est  relatif  h  une  explosion  de  chau- 
dière, qui  a  eu  lieu  dans  une  fabrique  à  Clermont-Fer- 
rand. 

Ce  malheureux  accident ,  dans  lequel  deux  ouvriers 
ont  péri ,  est  arrivé  au  moment  où  l'on  ouvrait  une  sou- 
pape pour  remettre  la  machine  en  activité.  D'après  les 
circonstances  où  il  s'est  produit,  il  est  extrémemenl pro- 
bable qu'il  a  eu  pour  première  cause  rabaisseoient  4n 
niveau  de  l'eau  et  le  suréchauffement  des  parois  du  réser- 
voir de  vapeur  pendant  l'intervalle  d'inaction  de  la  ma- 


634  CIRCULAIRES. 

chine.  L'explosion  anra  été  déterminée  par  la  projedioii 
de  Teau  sur  ces  parois ,  lorsqu'on  a  ouvert  la  soupape 
d'admission  de  la  vapeur.  Rien  tf  est  plus  dangereux  que 
de  laisser  ainsi  le  niveau  de  Teau  s'abaisser  au-dessous 
des  carneaux  ou  conduits  de  la  flamme  et  du  gaz  éman^ 
du  foyer.  Je  rae  réfère ,  à  ce  sujet,  aux  précautions  irf- 
diquées  dans  les  circulaires  des  15  septembre  et  4  octobre 
1847. 

L'accident  survenu  dans  le  moulin  à  vapeur  de  Nîccy , 
département  de  la  Côle-d'Or ,  et  dont  les  détails  sont  con- 
signés dans  le  troisième  rapport ,  a  été  occasionné  par 
riropéritie  de  l'ouvrier  qui  conduisait  la  machine ,  et  qui, 
s'apercevant  qu'elle  éprouvait  une  résistance  dans  son 
mouvement ,  a  eu  l'imprudence  de  caler  les  deux  soupa- 
pes de  sûreté  et  de  fermer  le  robinet  d'admission  de  la 
vapeur.  En  un  tel  état  de  choses,  une  explosion  était  im- 
manquable. Les  propriétaires  doivent  avoir  grand  soin  de 
ne  jamais  conGer  la  direction  de  leurs  machines  qu'à  des 
gens  expérimenlés  ;  leur  conservation ,  celle  de  leurs  oa- 
vriers,  la  sûreté  publique,  y  sont  essentiellement  înlc»- 
ressées. 

Dans  le  dernier  rapport,  il  est  question  d'une  explosion 
arriva  chez  un  constructeur  de  machines,  à  Paris.  Cet 
événement,  qui  a  occasionné  de  grands  dégâts ,  mais  où 
personne  heureusement  n'a  été  atteint ,  est  dû  au  mauvais 
état  où  se  trouvait  la  chaudière,  et  à  la  négligence  tiYec 
laquelle  on  y  avait  fait,  quelques  mois  auparavant,  une 
réparation.  Ces  avaries  étaient  masquées  par  la  maçon- 
nerie du  fourneau ,  en  sorte  qu'on  n'avait  pu  les  constater 
lors  des  visites.  11  est  bien  important  de  rappeler  que , 
chaque  fois  qu'un  appareil  a  besoin  d'être  réparé,  oo 
doit  en  prévenir  l'autorité  afin  qu'elle  puisse  faire  procé- 
der aux  épreuves  nécessaires. 

Je  vous  invite,  monsieur  le  Préfet,  à  faire  disfribuer 
les  imprimés  ci-joints  aux  principaux  propriétaires  et 
constructeurs  d'appareils  à  vapeur  dans  votre  départe- 
ment. 

Il  conviendra  d'adresser,  particulièrement  des  exem- 
{daines  du  rapport  qui  concerne  l'explosion  de  la  locomo- 
tive Smeaton  aux  directeurs  des  compagnies  de  chefaiiiis 
de  fer. 


CIRCULAIRES.  635 

Recevez  y  monsieur  le  Préfet ,  rasiuraDce  de  ma  consi- 
dération la  plus  distinguée. 

Le  ministre  des  travaux  pnblici . 

Pour  le  ministre  et  par  aatorlsalion  : 

Le  secrétaire  général, 

Signé  BOULAGB. 


Extrait  du  Moniteur  du  V'  novembre  18b8.  Boreaa  :d'e9- 

•  aato     pour    les 

ÉCOLB  NATIONALE  DES  MINES.  substanoes   ml- 


L'administration  des  travaux  publics  à  institué  à 
l'Ecole  nationale  des  mines  à  Paris,  rue  d'Enfer,  n®  34» 
un  bureau  (!)  éF essais' gratuité  pour  les  substances  mi< 
nérales. 

Les  chefs  d'établissement ,  maîtres  de  forges ,  indus- 
triels et  exploitants  de  mines  qui  désirent  obtenir  un 
essai,  doivent  faire  déposer  les  échantillons  à  essayer 
à  TEcole  des  mines ,  avec  une  indication  de  la  localité 
d'on  ils  proviennent  et. des  circonstances  de  leur  gise- 
ment. 

Un  extrait  cerlifié  du  registre  des  essais  relatant  la 
teneur  des  échantillons  est  délivré  aux  personnes  qui  en 
ont  fait  le  dépôt. 

jéucune  rétribution  n'tst  due. pour  les  essais  exécutés 
exclusivement  dans  Tintérét  de  l'industrie  minérale. 


nérales. 


M.  le  Préfet  d  Bateaux  a  va- 

peur qui   navl- 
Paris,  le  7  novembre  ISiS.       guentsurUmer. 

Monsieur  le  Préfet,  la  circulaire  du  6  juin  1826,  rela-  ^^^^^^fl 
tive  à  Fexécution  de  l'ordonnance  du  17  janvier  précé-  nirlwaboràages 
dent ,  concernant  les  bateaux  à  vapeur  qui  navigent  sur 

(1)  Ce  bureau  a  été  créé  par  arrêté  du  ministre,  dq  10  novembre 
1SA5.  Voir  p.  870  du  tome  YHI,  i*  série,  des  jinnales  des  mines. 


63£  GtAGUL  AIRES. 

mwt  a  reeomamMU  de  preadfe  les  dupositioiit  oioes- 
sàires  poar  ériter  les  abordages,  canses  de  ai  gares  acci- 
dents. Les  Préfets  des  départements  ont  été  inyîCés  à  se 
concerter,  à  cet  égard ,  avec  les  Préfets  maritimes,  de  ma- 
nière qu'un  mode  régulier  de  fanaux  fût  établi  pour  l'é- 
clairage de  nuit. 

Le  ministre  de  la  marine  a  prescrit  dernièrement  Vem- 
ploi,  à  bord  des  bâtiments  de  VEtat,  d'un  système  d^éclai- 
rage  adopté  par  la  marine  britannique ,  et  qui ,  par  sa  fa- 
cilité et  la  promptitude  de  ses  signaux,  présente  de  grands 
avantages. 

Pour  que  cette  mesure  eût  toute  son  utilité,  il  im- 
portait dé  retendre  aussi  aux  bâtiments  à  vapeur  de 
commerce. 

Un  arrêté,  du  14  octobre  dernier  (1),  du  président  da 
coosdl  chargé  du  pouvoir  exécuta ,  dispose  en  consé- 
quence que  les  navires  à  vapeur  de  la  marine  mar 
cbande  seront  tenus ,  afin  de  prévenir  les  rencontres  de 
nuit,  de  porter  à  leurs  tambours  et  en  tôte  de  mât  des  feux 
dont  la  couleur  et  la  distribution  ont  été  réglées  à  bord  de» 
bâtiments  à  vapeur  de  la  République. 

Veuillez^  monsieur  le  Préfet  ^  après  vous  être  concerté 
avec  le  Préfet  maritime  de  la  circonscription ,  qui  vous 
oommoniquera  {es  instructions  transmises  par  le  minis- 
tère de  la  p:iarine ,  enjoindre  aux  propriétaires  des  ba- 
teaux i  vapeur  qui  ont  leur  point  d'armenaent  dans  Tud 
des  ports  de  votre  département,  de  se  conformer  sans  délai 
à  ces  dispositions. 

Les  commissions  do  surveillance  devront  soigneuse- 
ment s'assurer  de  leur  exécution ,  et  je  vous  prie»  rnoo- 
sieur  le  Préfet ,  de  m'informer  le  plus  tôt  possible  des 
mesures  que  vous  aurez  prises  à  ce  sujet. 

Recevez ,  monsieur  le  Préfet ,  Fassurance  de  ma  consi- 
dération le  plus  distinguée. 

Le  Ministre  des  travaux  pablKi , 
Signé  VIVIEN. 


(!)  Voir  cet  arrêté,  iuprà^  piga  6Ù7. 


CIRCULAIRES.  637 

M,  ie  Préfet  d  Renonciations 

à    des   conces- 

Paris,  'le  15  novembre  1848.         ^^^^  ^«  «"*°®^" 

Monsieur  le  Préfet ,  une  circulaire  du  30  novembre 
lâ34  a  indiqué  les  formalités  auxquelles  Tinslruction 
des  renonciations  à  des  concessions  de  mines  doit  être 
Soumise. 

Quelquefois  des  concessionnaires,  après  ayoir  fait  une 
déclaration  d'abandon,  ont  voulu  revenir  sur  cette  décla- 
ration et  reprendre  leurs  travaux. 
^  Ils  en  avaient  le  droit  :  en  effet .  tant  que  la  renon- 
ciation n'a  pas  été  acceptée  par  une  décision  de  Tautorité 
administrative,  la  concession  subsiste  ;  le  concessionnaire 
n'en  est  point  aépossédé.  Il  est  donc  libre  de  conserver  le 
gile,  s'il  y  trouve  son  intérêt. 

Il  est  aussi  arrivé  que  des  tiers,  croyant  que  la  dé- 
claration de  délaissement  avait  suffi  pour  annuler  la  con- 
cession, et  que  leurs  terrains  étaient  ainsi  affranchis  de 
toute  servitude,  ont  entrepris  des  recherches  dans  le  pé- 
rimètre concédé,  sans 'que  ladministration  en  fût  aver- 
tie. Le  concessionnaire  venant  ensuite  à  retirer  sa  re- 
nonciation, ils  ont  perdu,  en  se  livrant  prématurément 
à  ces  explorations,  le  fruit  des  dépenses  qu'ils  avaient  * 
faites. 

Afin  de  lever  toute  incertitude  et  d'éclairer  chacun 
sur  ses  droits,  il  convient  y  quand  on  publie  une  dé- 
claration de  renonciation ,  d'avoir  soin  d^énoncer  dans 
les  affiches  que  cette  déclaration  n'aura  d'effet  que  lors- 
qu'elle aura  été  acceptée,  s'il  y  a  lieu,  par  un  acte  rendu 
dans  les  mêmes  formes  que  la  concession. 

Je  vous  prie,  monsieur  le  Préfet,  de  veiller  à  ce  que 
ces  affiches  contiennent  toujours,  à  l'avenir,  cette  men* 
tion  expresse.  • 

Ycuillez  m'accuser  réception  de  la  présente  circulaire, 
dont  je  transmets  des  anopiiations  à  MM.  les  ingénieurs 
des  mines.  ^  •  . 

Recevez ,  monsieur  le  Préfet,  l'assurance  de  ma  consi- 
dération la  plus  distinguée.  ' 

Le  ministre  secrétaire  d*Élat  des  travaax  publics, 

Signé  VIVIEN. 


i>38  CIRCULAIRES. 

M.  Fingéniçur  m  chef 

Parif ,  le  10  novembre  18M. 

Monrieur  l'ingénieur  en  chef,  le  service  public  qui 
▼ous  est  conBé  est  un  de  ceux  qui  se  lient  le  plnsétroite- 
ment  au  développement  de  la  richesse  nationale ,  au  bîeii* 
être  des  populations ,  au  progrès  de  la  civilisation  éUe- 
méine. 

Le  gouyernement  de  la  République  attend  de  vous 

Îu'aujourd'hui  plus  que  jamais,  vous  apportiez  dans  la 
irection  de  ce  service  Taclivîté  d'un  dévouement  patrio- 
tique ,  la  pratique  constante  d'une  économie  bien  enten- 
due, l'esprit  d'une  haute  impartialité  envers  les  intérêts 
privés,  et  que  surtout ,  dans  la  conception  des  travaux, 
vous  ayez  sans  cesse  présent  à  l'esprit  ce  caractère  d'uti- 
lité générale  qui  doit  marquer  exclusivement  toutes  les 
entreprises  de  l'Etat. 

Mais  ce  n'est  là  qu'un  côté  de  la  mission  complexe  qui 
vous  est  dévolue.  Porter  dans  le  sein  des  ateliers  de  tra- 
vaux publics  un  œil  investigateur  qui  ne  laisse  échapper 
aucun  abus,  aucune  oppression,  (aire  disparaître  par  une 
.  intervention  à  la  fois  ferme  et  conciliatrice  tous  les  germes 
de  mésintelligence  et  d'antagonisme  entre  les  entrepre- 
neurs et  les  ouvriers ,  assurer  aux  uns  comme  aux  autres 
le  bienfait  d'une  justice  qui  ne  fait  jamais  défaut,  d'ooe 
sollicitude  qui  ne  se  repose  point,  d'une  bienveillance  qui 
n'exclut  pas  des  sévérités  nécessaires  :  tels  sont  les  de- 
voirs d'un  autre  ordre  auxquels  vous  devez  vous  consa- 
crer ,  ainsi  que  les  ingénieurs  et  les  agents  placés  sous  vo» 
ordres. 

Ce  n'est  pas  tout  encore.  Le  gouvernement  de  la  Répu- 
blique ,  vous  le  savez ,  fidèle  à  son  origine  et  au  but  môme 
que  la* constitution  impose  à  ses  efforts,  veut  poursuivre 
invariablement,  sans  hésitation  comme  sans  témérité, 
l'élévation  graduelle  de  tous  l^s  citoyens  à  la  jouissance 
d'une  vie  meilleure»  fondée  sur  l»base  chaque  jour  élar- 
gie du  progrés  moral  et  du  bien-élre  matériel.  Déjà  les 
travaux  ouverts  ou  entretenus,  malgréles  embarras  finan- 
ciers, sur  tous  les  points  du  territoire,  les  encourage- 
ments donnés  aux  associations  volontaires,  les  secours 
partout  accordés  à  l'indigence ,  l'étude  commencée  des 
institutions  de  prévoyance  qui  assureraient  l'existence  de 


CIRCULAIRES.  689 

rouyrier  dans  ses  vieux  joors^  sont  des  gaffes  non  éqni- 
voqnes  d'une  sollicitude  jalouse  de  tenir  plus  qu'elle  ne 
promet  et  de  se  manifester  chaqne  jour  par  des  bienfaits 
noaveanx;  mais,  pour  le  complet  accomplissement  des 


d'une  conflance  patiente  et  loyale  dans  les  institutions  nou- 
yellcs  que  la  France  s'est  données. 

Vous  ne  pouvez  manquer  d'être  pénétré  de  ces  pen- 

.  sées ,  monsieur  l'ingénieur  en  cbef ,  appliqnez-ydus  à  les 
répandre  ;  que  les  ingénieurs  et  les  agents  divers  qui  re- 
lèvent de  vous  s'efforcent,  comme  vous-même,  de  faire 
comprendre  aux  ouvriers  que  les  ressources  ^e  l'Etat  ne 
sont  pas  sans  bornes;  que  le  trésor  public,  même  prodi- 
gué ,  ne  serait  qu'un  moteur  impuissant  de  l'activité  pro- 
ductive ;  que  l'ordre  »  la  sécurité,  le  travail ,  le  respect  de 
la  propriété  sont  les  premières  lois  de  toute  société  ;  que, 
sans  elles,  tout  languit  et  meurt;  que,  par  elles,  tout 
▼it  et  prospère ,  et  que ,  sous  leur  empire  partout  rétabli, 
ils  rerronl  bientôt  la  confiance  se  raflfermir ,  le  crédit  se 
relever,  le  commerce  et  l'industrie  reprendre  un  nouvel 
et  rapide  essor. 

Bi  des  doctrines  fallacieuses ,  des  théories  subversives , 
cherchaient  à  égarer  autour  de  vous  des  intelligences 
aveugles  ou  crédules,  éclairez-les,  usez  sur  elles  d*une 
salutaire  influence;  opposez  l'éternelle  puissance  du  bon 

.  sens  et  l'invincible  lumière  de  la  vérité  à  la  vanité  de  ces 
faux  systèmes ,  dont  le  moindre  péril  est,  après  avoir 
beaucoup  promis,  de  ne  donner  que  de  poignantes  dé- 
ceptions. Détournez  vos  subordonnés,  au  besoin  défen- 
dez-leur, au  nom  du  gouvernement,  de  compromettre 
leur  caractère  public  par  une  participation  quelconque  à 
des  banquets,  à  des  réunions,  à  des  manifestations  quel- 
quefois dangereuses,  toujours  stériles  ;  qu'ils  continuent  à 
être  des  apôtres  de  paix  ;  que  leur  sympathie  pour  des 
souffrances  trop  réelles  ne  leur  inspire  jamais  des  paroles 
améres  dont  s'armerait  l'esprit  de  désordre  ;  qu'ils  s'at- 
tachent à  démontrer  que  la  République,  mère  généreuse, 
n'épargne  aucun  sacrifice  possible,  qu'elle  accomplit  libé- 
ralement la  tâche  qui  lui  est  imposée;  en  un  mot,  que 
par  l'autorité  des  conseils ,  l'ascendant  d'une  raison  plus 
sûre  et  la  force  mêD\e  de  l'exemple ,  ils  sachent  ramener 


64o  cuicuuiiRBa. 

oa  maintenir  les  oavriers  dans  les  voies  de  Tordre  et  da 
trayail ,  où  leur  intérêt  particulier  se  trouvera  tocyonn 
oonfonda  ^vec  rintérét  général. 

Une  solennelle  manifestation  de  la  souveraineté  natio- 
nale est  sur  le  point  de  s'accomplir  ;  les  destinées  mêmes 
delà  France  sont  engagées  dans  le  choii^  du  citoyen  qne 
le  suffrage  universel  doit  bientôt  élever  à  la  première  ma* 
gistralurede  la  République.  Vous  puiserez,  comme  fonc- 
tionnaire ,  la  régie  de  votre  condnilé  dans  les  instructioos 
publiées  par  le  ministre  de  Tintérieur  à  roccasion  de  ce 


grand  acte  politique. 
Ainsi  f  monsieur  Vi) 


Ingénieur  en  chef,  sans  sortir  de  la 
sphère  naturelle  de  vos  fonctions ,  vous  ferez  tourner  aa 
plus  grand  profit  de  tous,  dans  Tordrp  matériel  et  dâos 
Tordre  mofal ,  les  forces  actives  que  vous  dirigez;  ainsi 
vous  acquerrez  des  droits  nouveaux  à  la  confiance  da 
gouvernement  ;  et  vous  ajouterez  à  Tbonneur  d'un  corps 
que  d'éroinents  services  signalent  depuis  longtemps  à  It 
reconnaissance  publique. 

Jfo  vous  invite  à  faire  parvenir  cette  circulaire  à  la  con- 
naissance de  tous  les  fonctionnaires  et  agents  placés  sont 
vos  ordres. 

Recevez,  monsieur  l'ingénieur  en  chef,  Tassorancede 
ma  considération  très-distinguée. 

Le  miDistre  des  Iravaax  pobUa , 
Signé  VIVISN« 


Instructions         ^-  h  Préfet  d 
relatives  aux  tra- 
vaux publics  d'u-         ^  l'arii,  le  17  novembre  lais. 

tilité  agricole. 

Monsieur  le  Préfet,  parmi  les  questions  qui  intéressent 
le  développement  de  Taisance  et  du  bien-être  de  la  po- 
pulation, et  qui  méritent  à  ce  titre  toute  la  solltcitnde  da 

accroissement 
des  ter- 
improductifs ,   Tassainisscment  des  campagnes. 
Déjà  des  mesures  d'une  haute  portée ,  proposées  par  le 
ministre  de  Tagrlculture  et  du  commerce,  etsanctionnéei 


p«r  rAMMibltemlionale,  pimMtteiil  au  pays  de  rapides 
profrèè  dans  la  toie  des  améliorations  agricoles.  L'admi- 
nistration des  travaux  publics ,  de  son  côté,  doit  con^ 
courir  autant  qu'il  est  en  elle,  dans  la  limite  de  ses  attri* 
butions ,  à  féconder  ce  puissant  élément  de  la  richesse 
nationale. 

Au  nombre  des  dit  ers  genres  d'ouvrages  qui  ressor- 
tissent  au  département  des  travaux  publics,  il  en  est  qui 
sont  de  nature  à  exercer  une  influence  directe  sur  la  pr(V 
duction  agricole.  Tels  sont  rétablissement  de  canaux 
d'irrigation,  de  limonage  ou  de  colmatage,  la  régularisa- 
tion et  le  bon  aménagement  des  cours  d'eau ,  la  création 
de  réservoirs  artificiels,  remploi  des  eaux  soit  comme 
moteur  hydraulique,  soit  comme  agent  fertilisant  ;  enfin 
le  dessèchement  des  marais  et  la  destruction  des  étangs 
insalubres. 

Depuis  longtemps  déjà,  la  plupart  de  ces  questions  ont 
été  mises  à  l'étude  ;  l'opinion  publique  s'est  vivement  pré- 
occupée de  leur  importance.  La  questiofb  des  irrigations , 
notamment,  a  fixé  au  plus  haut  degré  l'attention  géné- 
rale, et  des  mesures  lé^slatives ,  dont  l'utilité  ne  saurait 
être  méconnue ,  ont  eu  pour  objet  de  lever  les  (irincipaux 
obstacles  qui  s'opposaient  à  la  pratique  individuelle  de 
l'arrosage  des  terres. 

Il  ne  s'agit  plus  aujourd'hui  de  proclamer  de  nouveau 
des  vérités  universellement  adu^ises  ;  il  est  temps  de  sor- 
tir des  considérations  théoriques  et  d'aborder  résolument 
les  applications.  Les  principales  causes  qui  ont  arrêté 
jusqu'ici  le  développement  éts  travaux  publics  d'utilité 
agricole  ont  été  souvent  signalées,  et  frappent  les  yeut 
de  tous  ceui  qui  ont  étudié  cette  matière.  Ces  travaux , 
abandonnés  presque  exclusivement  à  l'initiative ,  souvent 
iente  et  indécise,  de  l'intérêt  privé,  ne  reçoivent  que 
dans  une  faible  mesure  l'action  de  l'autorité  publique . 
qui  n'intervient  que  dans  un  but  de  simple  réglementa- 
tion. Livrés  à  leurs  seules  ressources,  privés  des  secours 
des  hommes  compétents ,  hésitant  à  faire  les  avances  né- 
cessaires pour  la  rédaction  de  projets  d'une  réalisation 
incertaine,  gênés  enfin  dans  les  mesures  d'exécution  par 
des  résistances  individuelles ,  les  propriétaires  isolés ,  et 
les  associations  même,  ne  peuvent^  dans  l'état  actuel  des 
choses,  donner  à  ces  utfles  entreprises  toute  Tettension 
qu'exigent  les  intérêts  du  pays. 


64  3  CIRCULAIRES. 

C'est  donc  au  gouyememeiit  <(u'il  apparlient  d'iûter- 
yenir  d'uae manière  efficace;  lai  seal ,  par  une  initiatÎTe 
paissante ,  par  an  concoars  bienveillant,  peat  imprimer 
une  vive  impulsion  aux  travaux  publics,  qui  intér^sseot 
les  prog^rès  de  Tagriculture.  Je  me  suis  efforcé  d'atteindre 
ce  but,  sans  imposer  de  nouvelles  charges  au  trésor, et 
par  un  simple  changement  dans  la  distribution  actuelle 
du  service  des  ingénieurs.  Désormais ,  dans  chaque  dé- 
partement, sauf  de  rares  exceptions,  un  ingénieur  spé- 
cial centralisera  toutes  les  études  relatives  au  régime  des 
cours  d'eau,  la  réglementation  des  usines  hydrauliques, 
la  rédaction  des  projets  de  dessèchements,  d'irrigations, 
de  colmatage,  de  réservoirs  ou  de  tous  autres  ouvrages 
destinés  à  utiliser  les  eaux  pluviales  et  à  créer  des  res- 
sources pour  les  époques  de  sécheresse,  l'organisation  et 
la  surveillance  des  associations  formées  en  vue  de  l'exé- 
cution de  travaux  publics  intéressant  Tagriculturc,  enfla 
l'examen  et  la  proposition  de  toutes  les  mesures  propres 
à  assurer  le  bon  emploi  des  eaux  et  leur  équitable  répar- 
tition entre  l'agriculture  et  l'industrie. 

L'ingénieur  du  service  hydraulique,  placé  sous  la  di- 
rection de  ringénieur  en  chef  du  département,  et,  dans 
Quelques  circonstances  particulières,  sous  la  d|rectioo 
uun  ingénieur  en  chef  spécial,  pourra  appliquer  toat 
son  temps,  toute  son  activité ,  à  des  travaux  qui  ne  for- 
maient jusqu'ici  qu'un  accessoire  du  service  ordinaire  des 
arrondissements.  Un  crédit  spécial ,  inscrit  au  budget  des 
travaux  publics,  permet  d'ailleurs  à  l'administration  de 
pourvoir  aux  frais  de  ces  études,  et  de  substituer  ainsi  sa 
propre  initiative  à  celle  des  intéressés. 

Ces  dispositions,  en  exigeant,  pour  la  plupart  des  dé- 
partements,  la  réduction  du  nombre  des  arrondissements 
du  service  ordinaire,  entraîneront  sans  doute  pour  les 
ingénieurs  de  ce  service  un  surcroit  de  travail ,  compensé 
cependant  par  la  centralisation  des  règlements  d'usines. 
Mais,  dans  tous  les  cas,  je  ne  craindrai  pas  de  faire  un 
appel  au  zèle  éclairé  et  au  patriotisme  des  ingénieurs  des 
ponts-et-chaussées. 

Une  dépêche  particulière  vous  fera  connaître,  roonsienr 
le  Préfet,  en  ce  qui  concerne  votre  département,  l'orga- 
nisation du  service  spécial  hydraulique ,  et  des  instruc- 
tioos  détaillées  vous  seront  successivement  adressées  siu* 
les  divers  objets  qui  doivent  constituer  ce  service. 


•• 


GIRCtLAIRES.  643 

Cette  organisation  est  complétée  par  la  création,  con- 
certée avec  M.  le  ministre  de  Tagricultare  et  da  com- 
merce ,  d'une  comidissîon  permanente,  dans  laquelle  les 
deux  déparlements  de  Tagritulture  et  des  travaux  publics 
sont  également  représentés,  et  à  laquelle  seront  soumises 
les  études  des  ingénieurs  du  service  spécial.  Ainsi  ces 
études  seront  examinées,  non-seulement  sous  le  rapport 
technique  et  administratif,  par  le  conseil  général  des 
ponts-et-chaussées ,  mais  encore,  au  point  de  vue  agri- 
cole, par  des  hommes  spéciaux  dont  les  lumières  offrent 
toute  garantie  au  pays. 

levons  prie,  monsieur  le  Préfet,  de  donner  connais- 
sance des  dispositions  qui  précédent  au  conseil  général 
dt}  votre  département.  Vous  voudrez  bien  lui  faire  remar- 
quer, en  même  temps ,  que  si  la  législation  actuelle  four- 
nit des  solutions  sur  les  points  les  plus  essentiels  des  ques- 
tions dont  je  viens.de  vous  entretenir,  il  est  utile  cepen- 
dant de  rechercher  les  améliorations  qui  pourraient  être 
introduites  avec  fruit  dans  cette  législation. 

Parmi  les  nombreuses  questions  qui  pourraient  être 
posées  à  ce  sujet,  je  signalerai  particulièrement  les  sui- 
vantes à  l'attention  du  conseil  général. 

Ne  conviendrait-il  pas  que  Tadministration  fût  investie 
par  la  loi  d'une  autorité  plus  étendue  pour  assurer  l'exé- 
cution des  travaux  d'irrigation  et  de  dessèchement  par 
les  propriétaires  intéressés?  Lorsque  des  travaux  de  cette 
nature  ont  été  déclarés  d'utilité  publique  et  réunissent 
Tassentiment  de  plus  de  la  moitié  des  propriétaires  de  la 
surface  des  terrains,  ne  conviendrait*!!  pas  d'appliquer, 
à  l'exemple  de  ce  qui  se  pratique  pour  les  travaux  d  endi- 
gucment,  les  dispositions  de  l'article  33  de  la  loi  du 
16  septembre  1807, -c'est-à-dire  d'ordonner  d'office  la 
réunion  de  tous  les  intéressés  en  une  association  syndi- 
cale, qui  serait  chargée  d'exécuter  les  travaux  approu- 
vés ,  avec  ou  sans  le  concours  de  l'Etat ,  des  départements 
ou  des  communes? 

En  ce  qui  touche  Tusage  des  eaux  comme  force  mo- 
trice, n^  aurait-il  pas  lieu,  pour  assurer  l'utile  emploi 
de  la  pente  des  eaux,  qui  forme  une  partie  de  la  richesse 
publique,  d'étendre  à  l'établissement  des  barrages  des- 
tinés aux  usines  le  principe  du  droit  d'appui  créé  par  la 
loi  du  11  juillet  1847  pour  les  barrages  d'irrigations? 

En  entrant  dans  cette  voie  d'améliorations  pratiques , 


•  • 


644  CIRCULAIBKS* 

Fadministralion  des  travaux  publici croit  pouvoir  compter 
sur  l'adhésion  et  le  concours  des  conseils  généraux  des 
départements.  Peut-être  même ,  pour  hAter  et  faciiiter 
raoeomplissement  d'une  tâché  dont  ils  apprécieront  sans 
doute  Tutilité ,  croiront-ils  devoir  ajouter  une  sobven- 
tion,  sur  les  fonds  départementaux,  au  crédit  encore 
modique  dont  l'administration  peut  disposer  pour  l'étude 
des  travaux  d'utilité  agricole. 

Teuillcz^  monsieur  le  Préfet,  me  transmettre  le  ré- 
sultat des  délibérations  du  conseil  général  de  votre  dépar- 
tement sur  ces  diverses  questions. 

ReceVez,  monsieur  le  Préfet,  l'assurance  de  ma  consi- 
dération très-distinguée. 

Le  ministre  des  trtyaui  pablics, 
Signé  VIVIEN. 


Sumillance  des       j|f  .  U  préfU  d 
mines. 

Paris  j  le  5  décembre  1849. 

• 

Monsieur  le  Préfet,  vous  avez  à  me  transmettre  les 
procès- verbaux  de  visite  des  mines  de  votre  département, 
dressés  dans  le  courant  de  la  présente  campagne. 

Jo  vous  invite  à  mojaire  le  plus  tôt  possible  cet  envoi 
qui  doit,  de  même  que  les  années  précédentes,  être  ao- 
compagné  d'un  rapport  général  indiquant  les  principaux 
faits  constatés,  les  améliorations  qui  ont  eu  lieu  et  celles 
qui  restent  à  réaliser. 

Veuillez  m'informer  en  même  temps  des  dispositions 
que  vous  auriez  prises  ou.que  vous  vous  proposeriez  de 
prendre  à  l'égard  des  mines  dont  il  s'agit. 

L'exécution  des  prescriptions  relatives  à  la  police  soiH 
terraine  est  un  objet  important  que  je  recommande  à 
toute  votre  sollicitude.  Je  ne  puis  que  rappeler  à  ce  sujet 
les  précédentes  instructions  et  notamment  les  circulaires 
des  30  janvier  1837,  16  mai  1842,  10  mai  1843,  28  no- 
vembre 1844  et  4  octobre  1 845. 

Reicevez,  monsieur  le  Préret ,  l'assurance  detna  con- 
sidération la  plus  distinguée. 

Le  ministre  des  travaux  publics. 

Pour  le  ministre  et  par  autorisation  : 

Le  secrétaire  générait 

Signé  BOULAGB. 


ClKCVtAIlCS*  645 

M.  U  Préfet  d  InstrucUons 

pour  rexécution 

Pari»,  le  6  décembre  18i8.         ^^  décrets  des 

6  avril  et  12  août 

Monsieur  le  Préfet,  aux  termes  du  décrclde  l'assemblée  Jant  lesreieSuw 
nationale  en  date  du  12  août  dernier,  les  anciens  mili- proportionnelles 
taires ,  anciens  marins ,  etc. ,  jouissant  à  la  fois  d'un  trai-  au  profit  du  tré- 
tement  civil  sur  les  fonds  de  l'Etat  ^  des  départements  ^^* 
ou  des  communes,  et  d'une  pension  de  retraite  ou  de 
demi-solde  sur  les  fonds  du  trésor  public ,  ou  sur  la  caisse 
des  invalides  de  la  marine,  doivent  subir  des  retenues 
qui  varient  d*après  le  chiffre  do'leurs  pensions ,  confor- 
mément au  tarif  inséré  audit  décret. 

Ces  retenues  sont  indépendantes  de  celles  applicables 
aux  traitements  y  pensions  et  dotations  au-dessus  de 
â,000  francs  qui  résultent  du  décret  du  gouvernement 
provisoire  en  date  du  4  avril  précédent ,  et  des  diverses 
retenues  au  proOt  des  caisses  des  retraites  et  pensions  de 
chaque  administration. 

Un  arrêté  rendu  le  14  octobre  dernier  par  le  président 
du  conseil  des  ministres ,  chef  du  pouvoir  exécutif ,  régie 
l'exécution  des  dispositions  contenues  dans  les  décrets 
précités,  et  porte  qu'elles  recevront  leur  application  à 
partir  du  20  août  1818. 

Il  résulte  de  l'articlç  1**  de  cet  arrêté ,  que  fout  fonc- 
tionnaire de  rstat ,  des  départements  et  des  communes , 
jouissant  d'un  traitement  civil  d'activité ,  est  tenu  de  dé- 
clarer s'il  réunit  on  s'il  ne  réunit  pas  è  ce  traitement  une 
pension  militaire  ou  une  demi-solde ,  payées  soit  sur  les 
fonds  du  trésor  public,  soit  sur  la  caisse  des  invalides 
de  la  marine. 

Cette  déclaration  doit  être  reçue  par  l'autorité  adminis- 
trative chargée  de  liquider  et  d*ordonnancer  les  traite- 
ments., et  mention  en  sera  faite  sur  l'état  de  liquidation 
et  Tordonnance  ou  mandat  du  payement. 

La  plupart  des  fonctionnaires  et  agents  attachés  aux 
divers  services  placés  dans  les  attributions  du  ministère 
des  travaux  publics  ne  résidant  pas  au  chef-lieu  de  la  pré- 
fecture, la  déclaration  dont  il  s'agit  ne  pourrait  avoir  lieu, 
dans  tous  les  cas-,  devant  vous  sans  de  nombreux  incon- 
vénients ,  et ,  en  particulier ,  sans  des  déplacements  qu'il 
importe  d'éviter ,  dans  l'intérêt  du  service  aussi  bien  que 
dans  celui  des  agents  eux-mêmes. 

1 


646  CIBCULillRBS. 

Par  ces  motifs,  il  m'a  para,  monsieur  le  Préfet,  que 
la  déclaration  exigée  pouvait  natureilemeut  être  faite 
entre  les  mains  de  MM.  les  ingénieurs  en  chef  des  pools- 
ci  chaussées  et  des  mines  pour  tous  les  fonctioonaires  et 
autres  agents  dont  ils  sont  appelés  à  liquider  et  à  certîGer 
le  traitement. 

En  conséquence,  les  certificats  de  payement  délivrés 
par  MM.  les  ingénieurs  en  chef  pour  tons  les  traitements 
sans  exception,' passibles  ou  non  des  retenues  propor- 
tionnelles fixées  par  les  décrets  des  4  avril  et  12  août 
1848,  devront  indiquer  que  la  déclaration  dont  il  s'agit 
a  été  faite,  et  le  mandat  de  payement  devra  reproduire 
cette  indication  pour  Texécution  des  dispositions  de  Tar- 
rété  du  14  octobre  dernier  précité. 

Cet  arrêté  porte-,  en  outre,  que  les  ordonnaDCes  et 
mandats  de  payement  présenteront  le  décompte  des  re- 
tenues à  opérer  et  du  net  à  payer  aux  parties  prenantes, 
et  enfin  qu'il  sera  fait  dépense  du  montant  brut  des  or- 
donnances et  recette  du  montant  des  retenues  exercées. 

Pour  faciliter  les  opérations  que  vous  aurez  à  faire 
pour  l'exécution  des  décrets  des  4  avril  et  1â  août  1848, 
en  ce  qui  concerne  le  mandatement  des  traitements  de 
divers  agents  du  ministère  des  travaux  publics ,  suscep- 
tibles de  Tapplication  des  retenues  dont  il  s'agit,  il  me 
parait  utile  d'entrer  dans  quelques  explications  à  cet 
égard. 

Vous  aurez,  lorsqu'il  y  aura  lieu,  à  vous  occuper  de 
trois  espèces  de  retenues  : 

1°  Des  retenues  pour  fonds  de  retraites,  comme  par 
le  passé; 

2«  De  la  retenue  proportionnelle  au  montant  de  la  pen- 
sion de  retraite  ou  de  demi -solde  ; 

3»  De  la  retenue  applicable  aux  traitements ,  pensions 
et  dotations  au-dessus  de  2,000  francs ,  suivant  la  propor- 
tion indiquée  dans  le  tarif  annexé  au  décret. 

Ces  deux  dernières  retenues  sont  faites  au  profit  du 
trésor. 

Retenues  pour  fonds  de  retraites. 

m 

L'article  3  de  Tarrêlé  déjà  cité  du  président  du  conseil 
des  ministres ,  chef  du  pouvoir  exécutif,  porte  que  la  re- 
tenue pour  fonds  de  retraites  continuera  d'être  faite  sur 
le  brut  du  traitement ,  conformément  aux  régies  actuel- 


CIRGULAIHES.  647 

lemcnt  en  vigaear;  par  conséquent,  elle  doit  toujours 
être  exercée  sur  le  traitement  intégral  de  chaque  agent 
qui  y  est  assujetti ,  sans  avoir  égard  aux  retenues  pro- 
portionnelles à  opérer  au  profit  du  trésor  public. 

Iteimues  proportionnelles  au  profit  du  Trésor» 

Conformément  au  même  article  3  de  Farrété  du  pré- 
sident du  «conseil,  ces  retenues  doivent  être  effectuées 
concurremment  y  lorsqu'il  y  a  lieu;  mais  la  retenue 
résfée  par  le  décret  du  12  août  1848  doit  seule  porter  sur 
le  brut  du  traitement  >  sans  déduction  de  la  retenu^  pour 
fonds  de  retraites.  Quant  à  la  retenue  proportionnelle 
résultant  du  décret  du  4  avril  précédent ,  elle  ne  doit  être 
opérée  que 'sur  le  montant  du  Iraiiement ,  y  compris,  la 
retenue  pour  fonds  de  retraites,  mais  déduction  faite* de 
la  retenue  fixée  par  le  décret  du  12  août. 

Je  cfois  devoir  faire  ;uivrc  ces  explications  d'exemples 
propres  à  les  compléter  et  à  vous  rendre  plus  facile  1  ap* 
plication  des  mesures  décrétées  les  4  avril  et  12  août  1 848. 

PRBMISR  EXEMPLE. 

jépplication  du  décret  du  12  août. 


fr.  e. 


Cet  exemple  est  établi  sur  un  traitement  de  1.500  fr.,  non 
passible  par  conséquent  de  la  retenue  fixée  par  le  décret  du 
a  avril ,  et  dans  Thypottièse  où  le  titulaire  Jouit  d'une  pension 
de  retraite  d^  500  fr.  Ce  traitement  donne  pour  un  mois  brut.     125,00 

Cette  somme  doit  subir  la  retenue  pour  fonds  de  retraites. 
Cette  retenue ,  pour  le  ministère  des  travaux  publics ,  est  de 
5  p.  100 0,25 

La  somme  à  ordonnancer  ou  à  mandater  pour  un  mois  de 
traitement  ne  doit  donc  être  que  de 118,75 

Mais  le  traitement  est  passible  de  la  retenue  proportion- 
nelle de  10  p.  100  avant  la  déduction  de  la  retenue  pour  fonds 
de  retraites. 

Cette  retenue,  à  raison  de  10  p.  100  sur  125  fr.,  traitement 
brut,  produit  12  fr.  50  c,  qui  doivent  être  portés  en  recette 
par  le  payeur,  ci *......      i^y^O 

Et  11  restera  à  payer  à  la  partie  prenante 106,25 


Tome  XI F,  i848.  P 


643  CIRCULAIRES. 

Le  mandat  doit  être  libellé  comme  il  suit  : 


OBJET  DU  PàKlŒNT. 


Traitement  pendant  le  mois  d.  .  . 
à  raison  de  i.soo  fr.  par  an  et  de 
125  fr.  par  mois,  «ur  lesquels  a 
été  faite  fa  dédaction  de  la  rete- 
«ae  pour  fonds  do  retrâiua.  .  . 

â  DÉnureB  : 


fir.'e. 
itft,7« 


Retenue  proportionnelle  de  10  p. 
100,  la  pension  de  retraite  étant 
de  soo  n <  -  •      >3,50 


Net  i  payer.  . 


106,25 


Retenne  proportionnelle  dont  le  payeor 
doit  se  eharger  en  recette 


80 


106,35 


13,S0 


11S,7S 


BsmcATHns 

eu  piécM 
k  pra^vfre  j 


DEUXIÈME  EXEMPLE. 

jéppliciUion  simultanée  de$  décreU  des  k  acrU 

et  12  (wAt  18^8. 

Cet  exemple  est  établi  sur  un  traitement  de  3.000  f^.«  dans 
rbypothèse  où  le  titulaire  Jouit  d'une  pension  de  retraite  de     ^'  '- 
$00  fr.  Ce  traitement  donne  par  mois  brut ,  cl SI(,Of 

Cette  somme  doit  subir  pour  fonds  de  retraites  une  retenue 
ae •• l»,50 

La  somme  k  ordonnancer  ou  à  mandater  pour  un  mois  de 
traitement  ne  doU  donc  élre  que  de « 237,30 

Mais  le  traitement  est  passible  de  deux  retenues 
proportionnelles  ayant  la  déduction  de  la  retenue  pour 
fonds  de  retraites  t  la  première ,  de  10  p.  100 ,  résul- 
tant du  décret  du  12  août  sur  le  montant  brut  du  tral-      tt,  «. 
tement mensuel  ci-dessus  de  250  fr.,  ci.  ......  .     25,00 

La  deuxième  résultant  du  décret  du  4  avril,  et  por* 
tant  sur  la  portion  de  traitement  restant  après  la  dé- 
duction de  la  retenue  proportionnelle,  réglée  par  le 
décret  do  12  août,  augmentée  du  montant  de  la  poi- 
slon  de  retraite  ou  de  demi-solde.  ___ 

A  reporter. 25,00    M7.50 


CiliGULAIRBS. 


649 


Repùrt.  ,  .  .  . 25  00 

Cette  pension ,  dans  Thypothëse  adoptée 
pour  cet  exemple,  étant  de  500  te.,  la  rete- 
■■e  sur  le  traitement  brut  de  3.000  fr.  est , 
comme  il  est  dit  d-^easus,  de  10  p.  100  ou 
de  300  fr.  ;  en  sorte  que  le  net  du  traitement 
passible  de  la  retenue  fixée  par  le  décret  du     fr-     c 

ft  avril  est  de 3.705,00 

auxquels  tt  faut  ajouter  pour  la  pension  de 
retraite*.  .•,.... 900,00 

Ensemblç. 3.200,00 

Ou  par  mois. ....      266,00 
Sur  lesquels,  d'après  le  tarif,  doit  frapper  une  re- 
tenue de  8  p.  100,  ci 21,35 

Total  des  retenues  qui  doivent  être  portées 


237;)0 


46,35 


en  reoeltQs  par  le  payeur A6,35 

"Somme  i  payer  à  la  partie  prenante.  .  .  .     101,15 

hb  mandat  doit  être  libetlé  comme  il  suit  : 


I  i 

I   I 


M. 


•    « 


OBJET  OU  PAimiNT. 


Traitement  pendant  le  mois  d.  .  . 
à  raison  dt  3.000  fr.  par  an  et  de 
350  fr.  par  mois,  sur  lesquels  a 
été  faite  la  déduction  de  la  rete- 
nue pour  fonds  de  retraites.  .  . 

A  ntouiai  : 


Les  retenues 
suivantes  ; 

Retenue  de  10  p.  tœ  (dé- 
cret du  12  août).  .  .  . 

Retonue  de  S  p.  100  (dé- 
cret du  4  avril) 


proportionnelles 


fr.  c. 
25.00 

SI.S6 

4lt39 


fr.  0. 
237,50 


i6,35 


Net  à  payer.  .  .       191,1  s 

Retenues  proportionnelles  dont  le  payeur 
dellsediarger  en  laoette.  .  .  .' 


nmicATioN 

à  prodotra 
fto  iNiyeDr 

à  l'appui 
Aipré«nt 

nâniUt. 


Dr.  c. 
191|15 


\ 


Les  deux  exemples  ci-dessus  paraissent  devoir  sofire 


qui  se  présentera  dans  l'applicatioa 
exemples  ne  peut  porter  que  sur  les  chilBres. . 

Il  convient  de  remarquer  que  le  mandat  de  payement 
que  vous  délivrerez  pour  le  traitement  du  mois  de  dé- 
cembre oourant  devra  rappeler ,  outre  les  retenues  por- 
tant sur  le  montant  de  ce  traitement ,  les  releoues  pro- 
portionnelles qui  n'auront  pas  été  effectuées  à  partir  do 
20 août  dernier,  époque  à  la'quelle  les  nonvelles  diqio- 
sitions  qui  font  Tobjet  des  présentes  eiplicaf  ions  ont  com- 
men<^  d'être  en  vigueur. 

Je  vous  prie,  monsieur  le  Préfet ,  de  vouloir  bien  voos 
concerter  avec  MM.  les  ingénieurs  en  chef  pour  qoe 
leurs  certificats  de  payement  soient  rédigés  conformé- 
ment aux  instructions  qui  précèdent,  et  de  leur  faire 
remarquer  qu'ils  doivent,  comme  par  le  passé,  porter 
en  dépense  dansles-coiyptes  à  adresser  à  TadmiaistratioB 
supérieure  les  traitements,  y  compris  les  retenues  pro- 
portionnelles,  attendu  que  celles-ci  doivent  figura'  ai 
recette  dans  les  écritures  des  payeurs. 

Recevez ,  monsieur  lePréfet ,  l'assurance  de  ma  coi^ 
dération  la  plus  distinguée. 

Le  ministre  des  travaux  pabli». 
Signé  VIVIEN. 


M.  le  PréfH  d 
Secours  à  a»-  '. 

corder  aux  ou* 

vriers  des  tra-  Paris,  le  15  décembre  ISiS. 

vaux  publics  en 

cas  d'acddenu.  Monsieur  le  Préfet ,  depuis  Tavénement  de  la  Répu- 
blique ,  Tadministration  s'est  vivement  préoccupée  des 
moyens  d'assurer  aux  ouvriers  employés  dans  le  service 
des  travaux  publics,  et,  le  caà  échéant,. à  leurs  familles, 
les  secours  dont  Us  pourraient  avoir  besoin  par  suite  d*ac- 
cidents  survenus  ou  de  maladies  contractées  dans  les  tra- 
vaui.  Ce  n'est  pas  que  jusqu'alors  les  ouvriers  blessés  ou 
malades  eussent  été  abandonnés  à  leurs  propres  ressour- 
ces; assez  habituellement,  au  contraire,  ils  recevaient  des 


CIRCULAIRES.  65 1 

secours  soi!  de  TElat,  soît  ée»  entreprenears  an  compte 
desquels  ib  étaient  employés  ;  il  en  était  de  même  dcs-vea- 
ves  on  des  familles  des  ouvriers  qai  avaient  trouvé  la 
mort  dans  les  travaux  ;  mais  aucune  prescription  régle- 
mentaire n'avait  encore  régularisé ,  en  les  coordonnant  et 
en  les  rendant  obligatoires ,  dos  mesures  qui  intéressaient 
trop  rhnmanité  et  la  justice  de  l'Etat  ponr  ne  pas  être 
rendues ,  autant  que  possible,'  oonimunes  à  toutes  les  en- 
treprises de  travaux  puâtes.  Il  existait  donc  à  cet  égard 
une  lacune  regrettable  :  j'ai  jugé  que  le  temps  était  venu 
de  la  combler. 

L'assemblée  nationale,  toujours  pleine  de  sollicitude 
pour  le  sort  des  trayailleurs ,  est  déjà  entrée  dans  cette 
voie.  Le  décret  da  15  juillet  dernier,  en  autorisant  le  mi- 
.  nistre  des  travaux  publics  à  adjuger  ou  à  concéder  des 
travaux  aux  associations  d'ouvriers ,  a  ordonné  la  forma- 
tion dans  chaque  association ,  au  moyen  d'une  retenue  de 
2  p.  100  au  moins  sur  les  salaires,  d'un  fonds  de  secours 
destiné  à  subvenir  aux  besoins  des  associés  malades  ou 
blessés,  des  veuves  et  enfants  des  associée  morts.  Le  rè- 
glement d'administration  publique  rendu  le  18  aoûtsui- 
yant  pour  l'exécution  du  décret  confie  au  conseil  de  fa- 
mille qui  devra  être  institué  dans  chaque  association  le 
soin  de  faire  la  distribution  de  ce  fonds  de  secours. 

Ces  dispositions  nouvelles  devaient  servir  de  guide  i 
l'administration.  La  loi  avait  pourvu  aux  besoins  des  ou- 
vriers réunis  en  association;  il  restait  deux  catégories 
d'ouvriers  de  travaux  publics  qui  devaient  appeler  un 
égal  intérêt  :  les  ouvriers  travaillant  en  régie  au  compte 
direct  de  l'Etat  et  les  ouvriers  des  entrepreneurs. 

Ainsi  posée,  la  question  a  fait  l'objet  d'un  examen  an- 
profondi  ;  un  projet  de  règlement  a  été  étudié  avec  le 
plus  grand  som ,  et,  après  avoir  pris  sur  ce  projet  Tavis 
do  conseil  général  des  j^nts-et-cbaussées,  je  viens  d'ar- 
rêter le  règlement  que  je  vous  transmets  avec  la  présente 
circulaire  (1). 

La  plupart  dés  dispositions  de  ce  règlement  s'expliquent 
suffisamment  d'elles-mêmes  ;  toutefois ,  il  en  est  sur  les- 
quelles je  crois  convenable  d'entrer  dans  quelques  déve- 
loppements. 


^tm^ 


(t)  Voir  ce  règlement,  êvprà,  ptge  MS. 


65â  CIRCUE.A1AI8. 

L'«rti€lfî  f  khte  aux  îniénieiirs  oii  aux  arcUtalcs 
une  grande  laUlade  pour  la  déiermination  dee  ôrconstaii- 
ces  dans  lesquelles  il  peut  y  avoir  lieu  d'établir  des  ambu- 
lanoes.  Il  eût  été  impossible  de  tracer  à  cet  égard  aocooe 
régie  fixe  :  Timportance  des  travaux ,  la  nature  des  dan- 
gers qu'ils  présentent,  la  situation  des  ateliers  pw  rap- 
port aux  centres  de  population ,  sont  autant  d'éléments 
d'appréciation  d'après  lesquels  les  fonctionnaires  diargés 
de  la  direction  des  travaux  devront  se  guider  potir  adres- 
ser à  l'administration  les  demandes  d'autorisation  néces- 
saires. 

Les  ambulances  seront  habiluellenient  installées  dans 
les  consiruciions  provisoires  établies  prés  df«  chantiers 
pour 'servir  de  bureaux  ou  de  magasins;  s'il  ne  pouvait 
en  être  ainsi .  MM.  les  ingénieurs  ou  architectes  seraient 
autorisés  à  construire  des.  baraques  spéciales  pour  ce  ser- 
vice. 

Quant  au  matériel  dont  les  ambulances  devront  être 
pourvues  t  il  se  composera  priocipalemeni  d'une  botte  à 
secours  et  d'un  brancard  avec  rideaux  et  matelas  pour  le 
transport  des  blessés. 

Dans  les  ports  de  mer,  on  aura  soin  de  se  pourvoir  de 
bouées  de  sauvetage  dans  les  lieux  où  il  n'en  existe  pas 
déjà. 

Les  dépenses  relatives  à  Facbat  de  ce  matériel  et  à  ré- 
tablissement des  baraques  devront  être  préalableoient 
soumises  à  l'approbation  de  l'administration  centrale. 

Aux  ternocs  de  Tarticle  3 ,  dés  médecins  ou  chirurgiens 
pris  dans  les  localités  voisines  seront  chargés  du  service 
des  ambulances. 

Il  n'échappera  à  personne  que  l'assistance  de  ces  bom- 
mes  de  Tart  ne  devra  pas  être  restreinte  au  cas  où  des 
ambulances  auront  été  organisées  sur  1rs  chantiers.  Sou- 
vent  il  arrivera  que  des  ateliers,  assez  importants  pour 
justifier  l'établi^ement  d'un  service  médical ,  ne  devront 
pas  recevoir  d'ambulances  à  cause  de  leur  proximité  d'un 
centre  de  population  possédant  un  hospice.  Dana  Ton 
comme  dans  l'autre  Cas>  ie;ipédeôin  on  chirurgien  aura 
pour  principale  obligation  tfé  s6  rendre  sur  les  travaux 
au  premier  ap]^,  afin  d'opérer  le  pansement  des  Mttsét, 
et  de  veiller,  ^^yjl  lieu,  à  leur  transport,  soit  à  l'hùpi- 
(al ,  suit  à  doniicne!  Bu  reste,  l'intervention  du  médecin 
ne  devra  pas  se  bornera  èes  SDim  t  tlJonfoMlléttlélIt  ft  l'ar- 


elMtliAlftÈâ.  653 

ttUè  $4  tt  iftinfiMti,  JlteqU'l  tëdl*  ëbtfér  MtaAItMëiiiKttt, 
ses  Mcotrs  ânx  oûTri&rs  ({lit  auront  été  transtxirléd  ëbet 
eux  ;  il  se  mettra  de  plus  à  la  disposition  des  ingénieur^ 
.  pour  leUr  indiquer  \^s  précautions  à  prendre  aOn  de  cou- 
serrer  la  santé  des  hommes  employés  aux  épuisements, 
aux  travaux  de  marée ,  à  Texlraction  des  vases ,  à  dés  ou- 
vrages quelconques  dans  des  contrées  insalubres.  Desate- 
liers  placés  dans  des  conditions  sanitaires  tout  à  fait  défa^ 
vorables  otit  pu  qUelq^uefois,  grâce  à  des  précautions 
hygiéniques  bien  entendues,  échapper  aUt  influences  per- 
nicieuses au  milieu  desquelles  ils  devaient  fonctionner.  Je 
ne  puis  trop  recommander  de  ne  jamais  perdre  ces  exem- 
ples de  vue  quand  les  travaux  à  exécuter  se  trouvent 
dans  de  semblables  conditions. 

S'il  est  nécessaire  d'apporter  à  l'exécution  de  ces  di- 
verses mesures  une  attention  constante,  il  convient  aussi 
d*Qu  autre  côté  d'éviter  les  abus.  Ainsi,  il  ne  suffira  pas 
que  les  maladies  aient  été  contractées  sur  les  chantiers 
pou^  donner  lieu  à  l'application  des  secours  médicaux,  il 
faudra  encore  qu'il  soit  élabli  u n'oUes  ont  été  réellement 
occasionnées  par  les  travaux,  il  y  aura  donoà  faire  con- 
stater que  ces  maladies  ne  proviennent  pas  de  causes  an- 
térieures à  l'admission  des  ouvriers.  11  ne  sera  pas  moins 
opportun  de  recommander  aux  médecins  de  se  renferme^ 
dans  les  limites  d'une  stricte  économie  pour  les  médica- 
ments (fti^ils  remettront  à  domicile.  A  cet  égard,  Us  de- 
vront se  concerter  avec  les  ingénieurs  et  tenir  compte  des 
observations  fondées  des  entrepreneurs. 

Les  honoraires  du  médecin  ou  chinlr^eti  devi-ont,  en 

'     général,  faire  l'objet  d'abonnements.  Le  montant  en  sera 

réglé  p^  l'administration ,  sur  les  propositions  des  ingé- 

ùieiîrs,  et  suivant  l'importance  présumée  des  services 

qu'il  s'af^ira  de  rétribuer. 

L'article  9  fait  connaître  par  qui  ces  horioraires,  de 
tnéme  que  tous  les  autres  frais  de  secours,  seront  sup- 
portés suivant  les  cas. 

L'une  des  dispositions  de  cet  article  est  essentiellement 
transitoire  :  c'est  celle  qui  se  rapporte  aux  entreprises 
déjà  adjugées.  Je  dois,  à  ce  sujet ,  signaler  une  observa- 
tion importante.  11  existe  dans  Une  partie  des  travaux 
acluellemcnt  en  cours  d'exécution  des  conventions  entre 
les  ouvriers  et  les  entrepreneurs  ^  paf  suite  desquelles  ces 
dei^dierè  sont  ténus,  eti  èas  d'accidétiU,  à  des  dTistfibu- 


i 


654  •    CIRCULAIRES. 

Uons  dé  secours.  La  disposition  traAsitaÎFe  éocDcëe  daw 
1  article  9  ne  saurait  avoir  pour  objet  de  délier  les  entre- 
preneurs de  leurs  engagements.  II  y  aura  donc  lien  de 
tenir  la  main  à  ce  que,  le  cas  échéant,  ils  s'acquittent 
des  obligations  que  leur  imposent  des  conyentions  parti- 
culières. Dans  les  entreprises  où  de  telles  ctH^yentions 
existent,  l'administration,  tout -en  assurant  l'exécalion 
complète  des  mesures  prescrites ,  devra  ne  prendre  à  sa 
charge  que  la  portion  des  frais  qui  serait  en  excédant  da 
contingent  obligé  des  entrepreneurs.  S'il  se  présentait 
des  difficultés  sur  ce  point,  vous  voudriez  bien ,  monsienr 
le  Préfet,  en  informer  l'administration ,  qui  s'empresse- 
rait de  vous  adresser  les  instructions  nécessaires. 

L^  dispositions  qui  font  l'objet  des  huit  premiers  arti- 
cles de  l'arrêté  ne  peuvent  être  imposées  aux  assodalions 
d  ouvriers,  dont  les  obligations  à  cet  égard  sont  déGnies 
dans  1  article  2  du  règlement  du  48  août  dernier,  renda 
en  exécution  du  décret  du  15  juillet  précédent.  Néan- 
moms  je  vous  engage,  monsieur  le  Préfet,  à  faire  con^ 
natlre  ces  dispositions  aux  syndics  et  à  user  de  votre  in- 
fluence, ainsi  que  MM.  les  ingénieurs  et  architectes,  ponr 
que,  à  rimitation  de  ce  qui  se  fera  dans  les  travaux  par 
voie  d  entreprise  ou  par  voie  de  régie ,  ils  organisent  des 
ambulances  et  un  service  médical ,  lorsque  les  circon- 
sCances  le  réclameront.  11  est  à  désirer,  en  outre,  qu'ils 
se  rapprochent  autant  que  faire  se  pourra  des  termes  de 
1  arrête,  en  ce  qui  concerne  les  distributions  de  secours 
en  argent. 

L'intention  de  l'administration  est  de  faire  jouir,  autant 
que  possible,  d'avantages  égaux  les  ouvriers  des  travaux 

So  rp?;"^"  'î?,^'*^"'  employés  en  régie  au  compte  direct 
de  I  Etat,  qu  ils  travaillent  sous  les  ordres  d'un  entrepre- 
neur, ou  qu'enfin  ils  fassent  partie  d'une  assoclaticm  11 
pourra  donc  y  avoir  lieu  de  faire  application  à  ces  der- 
niers ouvriers  ou  à  leurs  familles  des  dispositions  de  l'ar- 
iicleT,  relatif  à  des  augmentations  de  secours,  lorsqu'fl 
sera  bien  constaté,  d'ailleurs,  que  les  associations  auront 
lait  pour  eux  tout  ce  à  quoi  elles  devront  être  légitime, 
ment  tenues.  Vous  pourrez  également,  monsieur  le  Pré- 
let,  SI  des  circonstances  malheureuses  ont  rendu  insuffi- 
saut  le  produit  de  la  rétenue  faite  pour  l'éublissement  du 

S?*?fî*f®^2",î  proposer  à  l'administration  centrale , 
en  exécution  de  Particle  10,  d'accorder  sur  les  fonds  des 


CIRCULAIRES.  655 

IraTaox  des  sobvenlkNis  spéciales  aux  associations  elles- 
mêmes.  Un  règlement  particulier  sera  flrr^d|  aux  termes 
da  même  article  10,  poar  déterminer  les  conditions  de  ce 
conconrs  de  FEtat*,  il  yoos  sera  adressé  prochainement. 

Je  vous  recommande  de  tenir  la  main  à  ce  que  la  dispo- 
sition de  l'article  11  soit  exactement  observée  dans  votre 
département.  11  importe  que,  lorsqu'un  accident  aura  oc- 
casionné la  mort  d'pn  ouvrier,  ce  fait  soit  immédiatement 
constaté.  Il  devra  faire  Tobjet  d'itieinsiruction  judiciaire 
au  cas  où  vous  reconnaîtriez ,  d'après  le  procès-verbal 
qui  vous  sera  remis,  que  la  mort  de  l'ouvrier  a  été  eau* 
sée  par  la  négligence  de  l'entrepreneur. 

Il  importe  égaleùient  que  les  accidents .,  de  quelque  na- 
ture qu  ils  puissent  être,  soient  résumés  à  la  fin  de  chaque 
année  dans  un  tableau  général ,  avec  l'indication  des  cau- 
ses qui  les  auront  occasionnés.  L'étude  de  ces  renseigne- 
ments offrira  un  grand  intérêt  et  mettra  souvent  l'admi- 
nistration à  même  de  découvrir  dans  l'organisation  des 
travaux  certains  vices  qu'elle  s'empressera  de  faire  dispa- 
raître. ^ 

La  décision  que  j'ai  l'honneur  de  porter  à  votre  con- 
naissance, monsieur  le  Préfet,  donnera,  je  l'espère, 
pleine  satisfaction  à  de  nombreux  besoins.  Je  ne  doute 
pas  qu'elle  ne  soit  accqeillic  avec  gratitude  par  tous  ceux 

Ïui  cherchent  leurs  moyens  d'existence  dans  l'exécution 
es  travaux  publics.  Cette  décision  entre  tout  à  fait  dans 
l'esprit  des  divers  décrets  par  lesquels  l'assemblée  natio- 
nale a  témoigné  sa  sollicitude  pour  le  bien-être  de  la  po- 
pulation ouvrière  ;  elle  contribuera  dans  une  certaine  li- 
mite ,  j'en  ai  la  confiance,  à  l'accomplissement  de  l'œuvre 
importante  que  l'assemblée  s'est  proposée  dans  ces  dé- 
crets :  l'amélioration  progressive  du  sort  du  peuple. 

Je  vous  prie,  monsieur  le  Préfet,  de  m'accuser  récep- 
tion de  la  présente  circulaire,  dont  j'adresse  une  amplia- 
tion  à  M.  l'ingénieur  en  chef. 

Recevez ,  monsieur  le  Préfet ,  l'assurance  de  ma  consi- 
dération la  plus  distinguée. 

Le  mlDlsire  des  travaax  publia , 
Signé  VIVIEN. 


iS6  ctitèotâiils. 

MlnMmdefer         MMFfiHfê 
daot  Ict  foréti 

^^^^^  Pirii>tt«écrtibfell«L 

Monsféor  te  Préfet .  amt  tettnes  de  rarlîde  67  de  b 
loi  da  8f  iTril  f  8f  0,  les  permissions  d'exploiter  des  nd- 
lierais  de  fer  dans  les  forêts  de  l'Etat ,  dans  celles  des  éta- 
bllssemeots  publics  on  dis  communes,  ne  doivent  dtre  wt- 
oordéesqtl'après  avoirenlendn  Tadlninistrallon  forestière, 
et  l'acte  de  permission  détermine  Tétendoe  des  terrains 
daos  lesquels  les  fouilles  peutebt  être  faiteë. 

J'ai  reconnu ,  avec  le  conseil  général  des  mines,  qne, 
jiour  garantir  à  la  ibis  la  conservation  du  sol  forestier  et 
le  bon  aménagement  des  gttes,  il  est  essentiel  que  MiM.  les 
ingénieurs  des  mines  puissent ,  par  eux-mêmes  ou  parles 
soins  des  gardes-mines  placés  sous  leurs  ordres,  rapporter 
auccessivement  sûr  un  plan  général,  comme  cela  se  pra- 
tique déjà  sur  plusieurs  groupes  de  minières ,  les  Jifle- 
rentes  fouilles  aeitraclion  «u  fur  et  à  mesure  qu'elles 
sont  entreprises.  A  cet  effet,  il  est  nécessaire  qu'une  ex- 
pédition du  plan  oui  est  dressé  pour  cliaque  démarcation 
soit  remise  à  l'ingénieur  des  mines,  comme  il  en  est  remis 
nne  à  la  préfecture  et  une  autre  à  radministration  des 
forêts. 

Je  vous  invite  en  conséquence ,  monsieur  le  Préfet,  k 
insérer  â  Tavenir^  dans  vos  arrêtés  ajant  pour  objet 
d'autoriser  des  exploitations  de  minerais  de  fer  dans  les 
bois  ou  forêts  dont  il  s'agii ,  une  clause  portant  que  le  plan 
levé  par  Tarpenteur  forestier  devra  être  dressé  en  trob  ex- 
péditions, dont  Tune  sera  transmise  à  l'ingénieur  des  mines 
par  l'inleroiédiaire  de  la  préfecture. 

M>I.  les  ingénieurs  devront  veiller  à  ce  que  œs  plani 
soient  exactement  tenus  au  courant.  Je  leur  trauttoelS)  i 
cet  efiet,  une  ampliationde  la  présente. 

Là ,  d'ailleurs,  où  les  exploitations  auraient  reçu  assec 
de  développement  pour  qu'il  y  eût  lieu  de  les  soumet- 
tre à  un  règlement  spécial,  vous  adresseriez  au  un- 
nistère  des  travaux  publics,  avec  ks  rapports  dc^  in- 
génieurs, vos  propositions  sur  les  dispositions  à  prendre. 
Je  me  réfère,  à  ce  sujet,  à  la  circulaire  du  17  avril 
1845. 


flèêévéX,  ikiotMélur  le  ftérét ,  ralÉUItAM  d«  Inâ  «bu- 
sidération  très-distioguée. 

IsmltMn  6m  MfwtpéAkê, 
Signé  VIVIEN. 


M.  h  Préfet  d 

Paris ,  le  17  décembre  1846.         Appareils  à  ta- 
peur* 

Motiaîcurle  Préfet,  la  table  n""  i ,  anneiée  à  l'or-         - 
dotinaoee  du  22  mai  i843,  relative  aux  appartins  à  tn*    ChaadièrM  à 
peur  ronciionuant  sur  lerre ,  a  indiqué  les  épaisseurs  J^ïammc  ln£ 
que  doivent  avoir  les  parois  des  ehaudiéres  cylindri-oriean* 
ques  construites  en  tôle  ou  en  cuivre  laminé,  eu  égard 
au  diamètre  de  ces  chaudières  et  à, la  tension  delà  Va-* 
peur. 

Cette  table ,  calculée  d'après  la  formule  e  &==  t  ^ 
Sdin — 1}  +  3,  énoncée  dans  Tinstruction  du  93  Juillet 
1 843,  ne  s'applique,  de  même  que  cette  formule,  qu'aux 
chaudières  ou  tuyaux  qui  sont  pressés  par  la  vapeur  dé 
dedans  aq  debcMns. 

Quant  aux  conduits  qui  servent^  soit  de  foyer,  soit  à  la 
circulation  de  la  flamme,  Vartide  18,  §  3,  de  ladite  ordon- 
nance portis  que  Ton  emploiera  pour  leur  construclion  une 
tôle  d'une  plus  grande  épaisseur  ;  qu'ils  seront  en  outre, 
suivant  les  cas,  munis  d'armatures. 

Ces  conduits,  en  effet,  se  trouvant  pressés  par  la  vapeur 
de  dehors  en  dedans,  ont  leurs  fibres  comprimées  au  lieu 
d'être  tendues;  Ils  peuvent,  lorsque  le  diamètre  est  un  peu 
grand ,  se  déformer  et  plier  sous  une  pre^^sion  même  peu 
considérable,  et  une  déformation  assez  légère  suffit  pour 
en^déterminor  récrascmenl  et  la  rupture. 

Quelquefois,  pour  les  renforcer,  on  les  a  reliés  aux  cy- 
lindres-enveloppes par  des  tirants  ;  mais  l'expérience  a 
montre  qu'en  diverses  circonstances  les  tirants  ont  percé 
la  tôle  qu'ils  étaient  destinés  à  consolider.  Le  meilleur 
mode  d'armature  à  essayer  serait  l'emploi  d'anneaux 
en  Ter  forgé  ^  concentriques  au  tuyau  que  l'on  veut  ren- 
forcer 

Un  moyen  plus  sûr  est  d'augmenter  convenablement        * 
l'épaisseur  de  la  tôle,  et  de  rapprocher  les  unes  des 


658  •  GiRCULiJtRES. 

antres  les  Ugiies  de  riyets  qui  joignent  deax  feuilles 
contignës. 

D'après  l'examen  qui  a  été  fait  par  la  commission  cen- 
trale des  machines  à  vapeur,  au  sujet  d'une  nouvelle  ez- 


precite 

ger  que  la  tôle  des  tuyaux  qui  sont  pressés  extérieurement 
par  la  vapeur  ait  une  épaisseur  au  moins  égale  à  une  fois  et 
demie  celle  qui  résulte  de  la  table  et  de  la  formule  rappe- 
lées  plus  haut. 

Il  faut  aussi  avoir  soin  de  renouveler,  au  moins  une 
fois  chaque  année,  l'épreuve  de  ces  sortes.de  chaudiô^, 
en  procédant  comme  l'indique  l'article  63  de  ladite  or- 
donnance, et  ainsi  que  cela  se  pratique  déjà  pour  les  diao- 
diéres  en  fonte  et  pour  toutes  les  chaudières  placées  à  bord 
des  bateaux  à  vapeuf . 

Il  y  a  lieu  d'excepter  de  ces  dispositions  les  chaudières 
tubulairesdans  lesquelles  les  conduits  de  la  Oamme  ont  un 
diamètre  inférieur  à  un  déoimètre. 

Je  vous  invite ,  monsieur  le  Préfet,  à  tenir  la  main  à 
l'exécution  de  la  présente  circulaire,  dont  je  transmets 
des  ampliations  à  MM.  les  ingénieurs  chargés  de  la  sur- 
veillance des  appareils  à  vapeur. 

Recevez,  monsieur  le  Préfet,  l'assurance  de  ma  consi- 
dération la  plus  distinguée. 

Le  ministre  des  travaux  pabllci , 
Signé  VIVIEN. 


Chemins  de  fer. 


jilf*  f  ingénieur  en  chef 


Franchise    et  Pari,   je  30  décembre  184S. 

contre-seing. 

Monsieur,  je  vous  annonce  que,  sur  ma  proposition, 
M.  le  ministre  des  Gnances  vient  de  prendre,  en  ce  qui 
concerne  la  franchise  des  divers  fonctionnaires  et  agents 
attachés  au  service  de  surveillance  des  chemins  de  fer,  une 
décision  dont  la  teneur  suit  : 

«  Sont  autorisés  à  correspondre  en  franchise  : 


GlRGUtAlRBS.  6^9 

>»  V  lAs  impecteurs  de  f  exploitation  commerciale  dfun 
»  chemin  de  fer^ 

»  Avec  les  commissaires  et  sous-commissaires  de  sar- 
»  yeillance  administrative  d'un  môme  chemin  de  fer; 

»  Les  inspecteurs  de  l'exploitation  commerciale  des 
»  chemins  de  fer  en  communication  immédiate  avec  le 
»  leur; 

>»  Les  ingénieurs  en  chef  et  ordinaires  des  ponts-et- 
»  chaussées  et  des  mines  du  même  chemin  de  fer  ; 

»  Les  préfets  des  départements  traversés  parle  même 
»  chemin  de  ferj 

»  Q?  Les  commissaires  et  soiis^commissaires  de  surveit' 
»  lance  administrative , 

»  Avecles  ingénieurs  en  chef  et  ordinaires  des  ponts-et- 
»  chaussées  et  des  mines ,  et  les  inspecteurs  de  Texploi* 
»  tation  commerciale  de  la  même  ligne  de  chemin  de  fer,  • 

levons  prie  de  m'accuser  réception  delà  présente, 
dont  je  joins  ici  des  exemplaires  pour  les  ingénieurs ,  les 
inspecteurs  de  Texploitation,  ainsi  que  pour  les  commis- 
saires qui  font  partie  du  seryice  placé  sous  votre  di- 
rection. 

Recevez,  monsieur,  l'assurance  de  ma  considé- 
ration très-distinguée. 

*  Le  miniflre  des  traviox  pabliot. 

Pour  le  ministre  et  par  autorisation: 
•  liO  secrétaire,  général, 

Signé  SOULAGE. 


Paris ,  le  81  décembre  1848,        geb  coloniaux  et 

étrangers. 

La  loi  du  28  de  ce  mois  (1) ,  que  je  transmets  avec  ma  ~ 

circulaire  de  ce  jour,  n°  2294,  autorise,  à  dater  du    2''**d*a*'ès"r 
1"  janvier  prochain ,  l'admission  des  sels  étrangers  sous  S  Su  2^  dé* 
le  payement,  f  de  droits  de  douanes  gradués  d'après  lacembre  1848. 
provenance  et  le  mode  de  transport,  et  2?  de  la  taxe  de 
consommation  de  10  francs  par  cent  kilogrammes,  appli- 
cablQ  aux  sels  de  toute  origine. 


(I)  Voir  cette  loi,  supràt  page  600. 


66o  CIRCUIAIRES. 

• 

A  partir  de  la  même  date ,  les  sek  de  l'Algérie  et  des 
autres  possessions  fraDçaîsesd'outre-mer,  importés  par 
navires  français,  seront  exempts  de  tons  droi  Is  de  douanes. 
Assimilés ,  sous  ce  rapport ,  aux  sels  de  production  sa* 
tionate,  ils  n'auront»  comme  ceux-<;i,  kacquitter,  à  leur 
entrée  à  la  consommation,  que  la  taxe  de  10  francs 
par  cent  kilogrammes.  L'application  de  ce  régime  de 
faveur  reste  subordonnée  aux  justifications  d'origine  exi- 
gées par  la  législation  générale.  La  loi  du  28  décembre 
règle,  en  outre»  qne  les  sels  de  nqs  possessions  d*ontre- 
mer,  ainsi  qne  ceux  de  provenance  étrangère,  n'auront 
droit  à  nulle  remise  pour  déchet. 

Le  tableau  que  je  joins  ici  indique  les  cbangenmts 
que  ces  dispositions  apportent  au  tarif  c^i^.  Les  em- 
ployés remarqueront  que,  conformément  aux  prescrip- 
tions de  1  article  8  de  la  loi  du  '27  mars  1817,  Tirapor- 
talion,  des  sels  étrangers  et  des  sels  de  l'Algérie  est  limitée 
aux  seuls  bureaux  ouverts  aux  marchandises  payant  plas 
de  20  francs  pa^r  cent  kilogrammes.  Quant  aux  ^is  des* 
colonieii  autres  que  l'Algérie,  ils  devront  entrer  par  les 
ports  d'entrepôt  seulement. 

Une  observation  sur  laquelle  j'appelle  aussi  raltention 
du  service ,  c'est  que  la  taxe  de  contommaiian  des  seb 
de  toute  origine  n'est  pas  passible  du  décime  additionnel, 
tandis  qu'il  est  dû  poun  k  droit  de  douane*,  exigible  sur 
les  sels  étrangers. 

On  aura  soin  deprésenter  séparément,  sur  les  registres 
et  dans  les  écritures  relatives  à  la  perception ,  les  sommes 
acquittées  sur  les  sefe  de  cette  dernière  origine ,  d'une 
part,  pour  droits  de  douanes,  et,  d'autre  part,  à  tiire 
de  taxe  de  consommation.  En  attendant  que  les  formnirs 
actuelles  aient  pu  être  modifiées,  des  quittances  distinctes 
seront  délivrées  pour  chaque  nature  de  perception.  Les 
bureaux  de  la  frontière  de  terre,  qui  se  trouvent  appelés 
à  appliquer  la  taxe  de  consommation  des  sels ,  rece- 
vront incessamment  les  registres  nécessaires  dans  cet 
objet 

Je  prie  les  directeurs  de  donner  des  ordra  dans  le 
aens  de  ces  dispositions,  qu'ils  porteront  à  la  connaissance 
da  commerce^ 

Le  directeur  de  I  adminislralion  des  doiUQtf  « 
Sigmi  Th.  GRÊTëRIR. 


CIRCULAIRES. 


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663  CIRCULAIRES. 

Régime  des  sels.        A  M. 

Transmission  Paris,  lé  31  décembre  lSi0. 

de  la  loi  du  28 

décembre  1848.     j^  transmels  ci-joint  une  loi  en  date  da  28  de  ce 

mois  (1),  sur  le  régime  des  sets,  insérée  au  Moaiteur  du 
30  et  an  Bulletin  des  lois,  n*"  109. 

Celte  loi  étant  exécutoire  à  partir  du  !•' janvier  1849, 
son  application  doit  être  immédiate  et  avoir  lien  sur  tons 
les  points  du  territoire  français  à  une  époque  ^ussi  rap- 
prochée que  possible  de  la  réception  de  la  présente. 

Par  son  article  1*%  le  décret  du  15  avril  1848  portant 
abolition  de  rimp6t  du  sel  est  abrogé. 

Uartide  2  réduit  la  taxe  de  consommation  des  seb  à 
10  fr.  par  100  kil.  Ainsi,  comme  je  viens  de  le  dire, 
c'est  à  partir  de  la  réception  de  la  présente  que  cette  noor 
velle  taxe  sera  appliquée  dans  tous  les  bureaux,  par  sob- 
slitution  àcelle  oc  30  fr.  par  100 kil.  antériciir(Hncot  exi- 
gible. 

Cette  réduction  n'entraînera  d'ailleurs  aucune  modifi- 
cation aux  règlements  actuellement  en  vigueur,  tant  poor 
la  vérification  des  sels  que  pour  la  liquidation  et  la  per- 
ception de  la  taxe.  On  devra  donc  continuer  de  s'y  con- 
former de  tous  points. 

L'article  3  porte  que  les  sels  étrangers  seront  admis  en 
France  moyennant  Tacquittement  d'un  droU  de  douane 
.  dont  il  détermine  la  quotité  selon  les  zones  d'importation. 
Je  me  réfère,  quant  à  ce  remplacement  du  régime  de  b 
prohibition  par  celui  d'une  tarification  à  l'entrée  des  sels 
étrangers,  à  une  autre  circulaire  de  ce  jour  publiée  soos 
le  timbre  de  la  1^'  division  (i"'  bureau)  (2). 

Aux  termes  de  l'article  4  de  la  loi ,  les  sels  de  l' Algérie 
et  de  nos  autres  possessions  d'oulre-mer,  importées  sous 
pavillon  français,  seront  exempts  de  tous  droits  de  doua- 
nes. ]>ios  rapports  commerciaux  avec  ces  posses»ions  ne 
pouvant  avoir  lieu  que  sous  notre  pavillon,  il  s'ensuit 
que  l'importation  des  sels  de  cesf^rovenances  par  navires 
étrangers  demeure  interdite. 

Une  observation  doit  trouver  place  ici  ;  c'est  que  l'abo- 


(1)  Voir  celle  loi,  êuprà,  page  600. 
(«)  Voir  suprà,  page  659. 


CIRCtLAIRBS.  663 

lîtion  de  la  prohibition  qai  frappait  les  sels  étrangers  fera 
rentrer  de  plein  droit  les  contraventions  auxquelles  don- 
nerait UeuVintroduction  de  cette  denrée,  soos  Tappiica- 
tion  de  l'article  3  de  la  loi  du  5  juillet  1836,  pour  tous  les 
cas  prévus  dans  les  articles  qu'il  rappelle  des  lois  du 
*28  avril  1816  et  du  21  avril  1818.  Les  directeurs  ne  per- 
dront pas  de  vue  cette  disposition  pour  la  suite  des  in- 
stances judiciaires  qui  pourraient  s'engager. 

L'article  5  de  la  nouvelle  loi  dispose  que  les  sels  étran- 
gers nationalisés  par  le  payement  des  droits  d'entrée ,  et 
les  sels  de  l'Algérie  et  autres  pos>essions  françaises  d'ou- 
tre-mer, avant  d'être  livrés  à  la  consommation  en  France, 
s^nt  passibles  de  la  taxe  de  10  fr  par  100  kil.  établie 
par  l'article  2 ,  sans  aucune  déduction  de  remise  à  titre 
ae  déchet.  11  est  donc  entendu  que,  sauf  cette  dernière 
réserve,  l'acquittement  de  la  (axe  de  consommation  sur 
les  sels  importés  de  l'étranger  ou  de  nos  colonies  aura 
lieu  aux  mêmes  conditions  que  celles  œncernanl  les  î«1s 
naUonauv.  ils  jouiront  pareillement,  comme  ceux-ci ,  de 
la  faculté  de  Tentrepôt,  et  pourront  être  affectés  en 
exemption  de  la  taxe  de  consommation  aux  destinations 
privilégiées  stipulées  par  la  législation ,  telles  que  la  fa- 
brication de  la  soude,  les  salaisons,  soit  en  mer,  soit  à 
terre,  des  produits  de  nos  pèches  maritimes,  etc  ,  etc- 
Seulement ,  je  dois  faire  remarquer  que ,  dans  ces  diffé- 
rents cas  et  à  l'exception  de  celui  de  réexportation  d'en- 
trepôt ,  l'emploi  des  sels  qui  proviendraient  de  l'étranger 
sera  subordonné  à  rarquillement  préalable  du  droit  de 
douane  établi  par  l'articleS.  Quant  à  ce  qui  concerne  spé- 
cialement les  sels  étrangers  destinés  pour  la  pèche  de  la 
morue,  je  me  réfère  à  la  loi  du  23  novembre  dernier  et  à 
la  circulaire  n"*  2286,  auxquelles  il  n'est  apporté  aucune 
modification. 

L'articl<'  6  de  la  nouvelle  loi  porte  que  la  différence 
entre  la  taxe  perçue  sur  les  sels  qui  se  trouveront  dans  le 
commerce  à  la  date  du  1*'  janvier  1849,  et  la  laie  de 
10  fr.  par  100  kil  ,  sera  remboursée  sous  les  conditions 
et  selon  les  formes  que  déterminera  un  règlement  d'ad- 
ministration publique.     • 

Le  laps  de  temps  existant  entre  le  vote  de  l'assemblée 
nationale  et  l'époque  déterminée  pour  la  mise  à  exécution 
de  la  loi  était  trop  court  pour  que  ce  règlement  d'admi- 
nistration publique  pût  être  rendu  dans  l'intervalle.  Dans 

Tome  XI F,    1848.  44 


664  CIRCULAIRES. 

cet  état  de  choses ,  il  a  été  décidé  par  le  ministre  (fue  l'ad- 
minislration  dos  rontribuiions  indirectes  serait  chargée 
de  procéder  aux  receospmenls  el  invenlair«»s  qae  nécessi- 
tera Tapplicaiion  de  l'article  6  que  je  viens  de  citer;  et 
que ,  sur  tous  les  points  où  il  existe  des  agents  des  doua- 
nes, ceux-ci  prêteraient  leur  concours  pour  ces  opéra- 
tions aux  agents  des  coatribuUons  indirectes.  Ce  con- 
cours, j'en  ai  donné  Vassurance  au  ministre  el  à  idoq 
collègue  des  contributions  indirectes,  sera  empressé,  dé- 
voué el  aussi  complet  que' possible.  Je  charge  les  direc- 
teurs de  prescrire  immédiatement  foutes  les  mesures  né- 
cessaires pour  qu'il  en  soit  ainsi ,  après  toutefois  qu'ils  se 
seront  concertés  avec  les  chofs  des  contributions mdtreclejp 
de  leur  circonscription.  Afin  de  leur  donner,  dfe  ^.Pf^* 
sent,  au  surplus ,  connaissance  de  la  nature  de  la  mission 
toute  spéciale  à  laquelle  le  service  des  douanes  va  élre 
appelé  à  concourir,  je  joins  à  la  présente  plusieurs  excm* 
plairas  de  l'instruction  circulaire  adressée  pai«M.  lé  di- 
recteur de  l'administration  des  contributious  ioéîrectçs 
aux  agents  sous  ses  ordres. 

Indépendamment  du  concours  dont  je  viens  de  parler, 
le  service  des  douanes  aura  à  s'occuper  des  mesures  qui 
le  concernent  spécialement  par  rapport  à  la  transition  de 
l'ancien  au  nouveau  régime  de  la  taxe  de  consommatiott 
des  sels. 

Pour  ce  qui  est  dos  sels  placés  dans  les  entrepôts  géné- 
raux ou  spéciaux  régulièrement  constitués ,  aucune  difi- 
culte  n'existe.  Mais,  dans  un  certain  nombre  de  ports, 
des  quantités  plus  ou  moins  importantes  de  sel  ont  été» 
en  vertu  de  décisions  administratives,  emmagasinées 
sous  le  régime  de  l'entrepôt ,  dans  des  locaux  particu- 
liers. 11  importe  que  les  sels  qui  se  irouvenl  dans  celle 
condition  exceptionnelle  spienl  immédiiitoment  l'objet 
d'un  recensement  qui  sera  eflfertué  soit  au  nfioyen  de  la 
vérification  extérieure  et  du  cubaj^cdes  masses,  soit,  en 
cas  de  soupçon  de  fraude ,  par  le  mesurago  el  la  pesée 
effective.  La  même  opération  devra  avoir  lieu  dans  les 
ateliers  de  salaison ,  el  les  manquants  que  ces  recense- 
ments feraient  reconnaître  seront  assujettis  à  la  taxe  de 
consommation  en  vigueur  antérieurement  à  la  nouvelle 
loi,  sans  préjudice  des  pénalités  qui  pourraient  être  ei| 
même  temps  encourues. 
J'ai  aussi  à  appeler  tout  particulièrement  l'attentioa 


ciKCOLAiBsa*  665 

des  direetrar»  nir  les  chargements  de  sel  qui,  dirigés  aveu 
acquits-à-caulîoD  sur  i<!s  eulrepdts  de  t'îiilérieur  par  les 
Yoîes  fluviales,  ne  soraîent  pas  arrivés  à  destination  à  la 
date  du  V  janvier.  A  1  égard  de  ceux  de  ces  chargements 
pour  lesquels  les  délais  de  transport  seraient  périmés ,  il 
y  aura  )ieu  de  requérir  immédiatement,  des  soumission- 
naires des  acquits- à-caution,  le  payement  de  l'ancienne 
taxe  de  30  fr.  par  100  Itil.,  en  faisant  remonter  cette  per- 
ception à  la  date  des  acquits-à-caution ,  sauf  aux  intéressés 
à  se  pourvoir,  s'il  y  a  lieu,  près  de  l'administra tion  potf 
ohtenir  le  remboursement  du  montant  de  la  différence 
entre  cette  taxe  et  la  nouvelle.  Quant  aux  chargementiS 
accompagnés  d'acquits-à -caution  dont  les  délais  ne  se-> 
raient  pas  encore  expirés,  je  recommande  aux  directeurs 
de  se  concerter  sur-le-champ  avec  leurs  collègues  des 
contributions  indirectes  pour  que  ces  chargements  soient 
en  cours  de  route,  c'est-à-dire  partout  où  ils  se  trouve- 
ront, l'objet  d'une  vérification  immédiate  destinée  à  con- 
stater, par  Texamen  du  tirant  d'eau  et  autres  moyens.de 
reconnaissance  en  usage ,  l'intégrité  des  masses  existant 
à  bord,  par  comparaison  avec  les  indications  des  acqnits- 
à-caution.  En  cas  de  soupçon  grave  d'enlèvement  fraudu- 
leux, il  devra  être  procédé  sur  place  au  mesurage  et  à 
la  p€»sée,  et  le  résultat  de  cette  vérification  sera  consigné 
dans  un  procès- verbal ,  lequel  sera  transmis  à  l'adminis- 
tration. Si  les  patrons  et  bateliers  refusaient  d'acquitter 
les  frais  de  cette  vérification,  l'avance  de  ces  frais  serait 
faite  provisoirement  par  le  service.  L'eflet  de  ces  disposi- 
tions s'étendra  nécessairement  aux  chargements  arrivés 
aux  lieux  de  destination,  et  qui,  se  trouvant  daq^  les 
délais  fixés  par  les  acquits-à-caution,  n'auraient  pas  en- 
core été  déclarés  en  douane.  Dans  cette  hypothèse,  il  est 
entendu  que  c'est  le  service  des  douanes  exclusivement 
qui  procédera  à  la  vérification. 

11  ne  me  reste  plus  qu'à  parler  des  articles  7  et  8  de  la 
nouvelle  loi.  Aux  termes  du  premier,  les  franchises  et 
modérations  de  droits  actuellement  en  usage  sont  main- 
tenues, ce  qui  implique  la  consécration  du  régime  établi 
par  le  décret  du  13  octobre  1809  à  légard  des  fabriques 
de  soude ,  ainsi  que  celle  de  la  franchise  accordée  pour  la 
préparation,  soit  en  mer,  soit  à  terre,  des  produits  de 
nos  pèches  maritimes,  et  la  confirmation ,  pour  la  Corse 
spécialement ,  du  taux  de  la  taxe  de  consommation  sur 


666 


CIRCVLURBS/ 


les  sels,  fixé  à  7  rentimes  et  demi  par  kilogramme  par 
Farticle  12  delà  loi  du  21  avril  1^18. 

Quant  à  l'article  8,  il  dispose  que  les  lois,  ordonnances 
et  règlements,  en  ce  qu'ils  ont  de  contraire  à  loi  nuuTeUe, 
sont  abroges. 

J'invite  les  directeurs  à  donner»  sans  aucun  retard , 
des  ordres  conformes  aux  dispositions  de  la  présente, 
qu'ils  auront  soin  de  porter  à  la  connaissance  du  coin- 
morce,  et  à  me  rendre  compte,  par  des  rapports  spé- 
ciaux, des  résultats  de  leur  application. 

*  Le  directeur  de  radministratioa  des  douanes , 

Siffni  Th.  GRÉTERIN. 


667 


PERiSOMNEL. 


aS9BV 


Par  arrêté  du  ministre  des  travaux  publics^  du  20  mars 
1848, — un  cours  de  construction,  condprenant  les  notions 
spéciales  indispensables  aux  ingénieurs  des  mine»,  est  créé 
àTEcolc  nationale  des  mines  pour  les  élèves  de  deuxième 
année. —  G*  cours  est  confié  à  M.  Couche,  ingénieur  or- 
dinaire, déjà  chargé  des  leçons  sur  les  chemins  de  fer.- 

Par  arrêté  du  ministre  de  ^agriculture  et  du  commerce^ 
en  date  du  â8  avril  1848,  —  une  chaire  .««pécialc  de  céra- 
mique est  instituée  au  Conservatoire  national  des  arts  et 
métiers; — M.  Ebelmen, ingénieur  des  mines, administra* 
leur  de  la  manufacture  nationale  de  Sèvres,  est  chargé  de 
ce  cours;  qui  ouvrira  chaque  année  le  15  mai  pour  finir 
au  l*'  août.  M.  Ebelmen  professera  ce  cours  gratuite-t 
ment. 

Par  décision  du  ministre  des  travaux  publics,  du 
iSjuin  1848,  —  le  service  des  mines,  dans  la  division  du 
Sud  Ouest,  est  réparti  entre  trois  arrondissements  dont  les 
chefs-lieux  sont  fixés  à  Périgueux,  Viliefranche  et  Tou- 
louse, et  qui  comprendront  le  premier,  let^  quatre  dé- 
partements de  la  bordogne,  de  la  Corrèze,  de  la  Gironde 
et  du  Lot-et-Garbnne  ;  le  second,  les  quatre  départements 
du  Lot,  de  Tarn  -et-Garonne,  du  Tarn  et  de  l'Aveyron  ; 
et  le  troisième,  lessixdépartementsdela  Haute-Garonne, 
du  Gers,  de.s  ^autes-Py renées,  des  Basses-Pyiénees,  des 
Landes  et  de  FAriége;  —  Tingénieuren  chef  de  l'arron- 
dissement de  Périgueux  est  chargé  provisoirement  des 
fonctions  d'ingénieur  ordinaire  pour  les  départements 
de  la  Dordogne  et  de  la  Corrèze,  et  l'ingénieur  ordinaire, 
actuellement  à  Périgueux,  est  envové  à  la  résidence  de 
Bordeaux  pour  le  service  des  département^  de  la  Gironde 
et  de  Loi-et  Garonne;  — Tingenieur  en  chef  de  l'arron- 
dissement de  Viliefranche  est  chargé  des  fonctions  d'in- 
fénieur  ordinaire  pour  les  trois  départements  du  Lot,  de 
arn-et-Garonne  et  du  Tarn  ;  le  département  de  l'Avey- 


666  PBRSOKNBL. 

ron  demeure  exclusivenientconOé  à  l'ingéniear  résidant  i 
Rodez;  — enfin,  dans Tarrondissement  de  Toulouse,  l'in- 
génieur ordinaire  en  résidence  dans  cette  ville  est  chargé 
des  départements  de  la  Haute-Garonne  et  du  Gers  ;  deax 
autres  ingénieurs,  placés  lun  à  la  résidence  de  Pau, 
l'autre  à  celte  de  Yicdessos,  seront  chargés,  le  premier, 
des  trois  départements  des  Hautes-Pyrénées,  des  Basses- 
Pyrénées  et  des  Landes,  et  le  second,  du  départemeiit  de 
TAriége. 

Par  la  même  décision ,  —  les  deux  départements  de  h 
Charente  et  de  la  Charente- Inférieure  sont  distrauts  de 
l'arrondissement  minéralogique  de  Poitiers  pour  être 
rélmis  à  Tarrondissement  de  Nantes. 

Par  dècitùm  du  ministre^  du  1 6  juin  i  848, — une  com* 
mission  est  instituée  pour  examiner  les  diverses  quesKkNis 
se  rattachant  à  l'enseignement  et  au  régime  des  études  de 
TEcole  des  mines ^  —  Celle  commission  est  composée  de: 
MM.  Cordier,  inspecteur- général  des inines,  président; 
Dûfrénoy,  ingénieur  général,  inspecteur  des  éludes  à 
l'Ecole;  Le  Play,  ingénieur  en  chef,  professeur  de  métal- 
lurgie ;  de  Sénarmont,  ingénieur  en  chef,  professeor  de 
minéralogie;  Boulanger,  ingénieur  en  chef;  Couche, 
ingénieur  ordinaire,  professeur  de  oônstructfcMi  i  La  Chè- 
telier,  iogéaieur  orditiaire ,  secrétaire. 


DEUXIÈME  SEMESTRE  DE  1 848. 


J)ÉCISI(MÎS  DU  GOUVERNEMENT. 

Arrêté  du  Président  du  conseil,  chargé  du  powoir 
exécutif]  du  29  juUUt  IStô. 

Au  nom  du  peuple  français , 
Le  Président  du  conseil, 'chargé  du  pouvoir  exécutif. 
Sur  le  rapport  du  ministre  dos  travaux  pubtics, 
Arrête  : 

Art.  1*'.  La  commission  générale  des  chemins  de  fer, 
instituée  par  TordonnâiK^e  du  6  avril  1847,  est  supprimée. 


FJBBSOKNBli*  669 

Art.  a.  11  eit  institué  auprès  da  mîDMlre  des  travaux 
publics  une  cominission  centrale  des  chemins  de  ier. 
La  commission  sera  composée  de  quinze  membres. 
Ses  attributions  comprendront  Têiude  et  le  choix  des 
tracés,  rétablissement  de  la  voie  de  fer  et  de  ses  accès- 
soir.'S,  le  matériel,  Texploitation  technique  et  commer- 
ciale, rétablissement  des  gares  et  stations,  les  règlements 
de  police»  les  lois  et  cahier  de  charges  des  concessions,  et 
en  général  toutes  les  questions  concernant  les  rapports 
des  compagnies  avec  Fadministration. 

Art,  3.  Le  conseil  des  ponts-et  chaussées  reste  exclu- 
sivement chargé  des  questions  relatives  à  l'expropria- 
tion des  terrains,  à  Texécution  des  terrassements  et  ou- 
vrages d'art  et  au  règlement  des  comptes  des  entrepre- 
neurs. 

Art,  4.  Un  secrétaire  et  un  secrétaire-adjoint  ayant 
voix  délibérative  sont  attachés  à  la  commission  centrale 
des  chemins  de  fer;  ils  remplissent  les  fonctions  de  rappor- 
teurs pour  les  affaires  soumises  aux  délibérations  de  la 
commission  et  dressent  les  procès-verbaux  des  séances; 

Art.  5.  Sont  nommés  membres  de  la  commission  cen- 
trale des  chemins  de  fer,  qui  sera  présidée  par  le  ministre: 
MM.  Rivet,  conseiller  d'Etat; 

Legcntil,  ancien  président  du  tribunal  de  com- 
merce ; 
Avrils  inspecteur  divisionnaire  desponts-et-cbans- 

sées  ; 
Didion,  id. 

Combes,  inspecteur  général  des  mines } 
Bineaù,  ingénieur  en  chef  des  mines  ; 
Pusche,  ingénieur  en  chef  des  ponts  et-cbaussées; 
Piobert,  membre  de   Tlnstitut  (Académie  des 

sciences); 
Latrade,  ingénieur  civil,  ancien  chef  d'exploitation 

des  chemins  de  Fer; 
Grouvelle,  ihgénieur  civil  ; 
DeBoureuille,  chef  de  la  division  deschemîns  de  fer. 
La  ooromtssfon  sera  nUérîeuremenl  complétée  pâi'l'ad- 
jonctioli  d'anciens  admintstrateofs  ou  directeurs  de  che- 
mins de  fei*  et  d'inspecteurs  de  finances.» 

M.  Léon  Lalanne, ingéqifiur desponts-et-chaussées,  est 
BCMBme  st*cre{aire  ne  ia  cq^pmssioh  centrale  nés  clicmiits 
de  fer.  M.  IjeehalelicÉ',  Mcîen  chef  d^xpMlation  de  ehe- 


6ro  PERSONNEL. 

mins  dé  fer,  remplira  les  fonctions  de  secrétaire-adjoint. 
Art.  6.  Les  cinq  inspecteurs  principaux  de  l'exploita- 
tion commerciale  en  résidence  à  Paris  assistent  aox 
séances.  Ils  ont  voix  délibératîve  dans  les  affaires  concer- 
.  nant  les  chemins  de  fer  compris  dans  leor  iospeclion,  et 
▼oix  consultative  dans  les  autres  affaires. 

Signé  E.  GAVAIGNAC. 


Arrêté  du  Président  du  conseil,  chargé  du  pouiH>ir 
exécutifs  en  date  du  18  août  I8i8. 

Le  Président  du  conseil,  chargé  du  pouvoir  exécutif, 

Sur  le  rapport  du  ministre  des  travaux  publics, 

Yu  le  décret  en  date  du  4  avril  1848  (1),  qui  place  soos 
le  séquestre  les  deux  chemins  de  fer  de  Paris  à  Orléans  et 
de  Paris  sur  le  centre  de  la  France; 
.  Yule  rapport  présenté  en  commun,,  le  3  de  ce  mois, 
par  le  citoyen  Sauvage,  administrateur  du  séquestre,  et 
les  cit<iyens  Didion  et  Bineau,  sous  Tinspection  desquels 
cet  administrateur  exerce  ses  pouvoirs; 

Considérant  que  les  motifs  qui  avaient  déterminé  h 
mise  sous  le  séqpiestre  des  deux  chemins  de  fer  ci-dessus 
n'existent  plus; 

Arrête  : 

Art.  1^.  Le  séquestre  mis  sur  les  chemins  de  Paris  à 
Orléans  et  du  Centre  est  levé. 

En  'conséquence,  les  compagnies  reprendront  l'admi- 
nistrationr  desdit»cnemins. 

Art,  2.  Le  ministre  des  travaux  publics  est  chargé  de 
l'exécution  du  présent  arrêté. 

r 

Signé  E.  CAVAIGIf  AC. 


Par  arrité  du  Président  du  eonseily  chargé  du  paunoir 
exécutif,  m  date  du  18.aoâ^  1848,  —  M.  Sauvage,  ingé- 
nieur ordinaire  de  l'*  classe,  est  promu  au  grade  d'in^- 
nieur  en  chef  oe  2'  classe. 
* 

(1)  Voir  tome  XIII,  4«  série,  éf^tmaUt  de»  minée  ^  p.  811. 


pbusonnel.  671 

Par  arrêté  du  Président  du  conseiL  chargé  du  pouvoir 
exécutif,  en  date  du 'Hi  août  I8i8,  —  MM.  Benoit,  Toar- 
naîre,  Peschan  d'Anibly  ei  Labrosse-Luuyt,  élèves  in- 
génieurs des  mines  hors  de  concours,  sont  nommés  ingé- 
nieurs ordinaires  de  3'  classe. 

Par  arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pouvoir 
exécutif  y  en  date  du  11  septembre  1848,  —  MM.  Rodier, 
directeur  général  de  la  comptabilité  des  finances,  Salva- 
dor, inspecteur  des  finances,  et  Frémy,  ancien  inspectcar 
principe  d'^Texploitatioii  des  chemins  d'*fe|*,sontnc)mmés 
membresde  la  commission  centrale  des  chemins  de  fer  (1). 

Par  arrêté  du  Président  du  conseil,  chargé  du  pouvoir 
exécutif,  en  date  du  i^  octobre  1848,  — le  citoyen  Vivien, 
représentant  du  peuple,  est  nommé  ministre  secrétaire 
d'Êiat  au  département  des  travaux  publics. 

Par  arrêté  du  Président  du  conseil  chargé  du  pouvoir 
exécutifs  en  date  du  21  novembre  1848,  —  le  che^nin  de 
fer  dô  Marseille  à  Avignon  est  placé  sous  séquestre,  et 
M.  Diday,  ingénieur  des  mines,  est  nommé  administra- 
t  eur  dudit  séquestre. 


Arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pouvoir 
exécutif,  en  date  du  9  décembre  1848,  portant 
organisation  de  V administration  générale  en 
Algérie. 

(Extrait.) 


TITRE  !•'. 

DO    GOnVERNBllENT    GÉNÉRAL. 

Art.  4.  Le  gouvernenàent  de  TAlgérie  comprend  le 
commandement  «le  tooAes  les  forces  militaires  et  la  haute 
administration  do  pays. 

Il  se  compose  : 


(1)  Voir  ftiprà,  page  OOS,  rarrété  qal  a  institué  celte  conimiifiOD. 


671  PSRSONirlBL 

1*  D'nn  gouTernear  général  fonctionnant  sons  Faiito- 
rilé  et  les  ordres  du  ministre  de  la  guerre  ; 

^  D*un  conseil  de  gouvernement  ; 
•. 

Art,  iO.  Le   conseil  de   gouvernement  est  appelé  à 
donner  son  avis  sur  les  malices  et  objets  ci-après  dési- 
gnés: 
'»••• •    •• •••j.-» 

En  ce  qui  concerne  le  département  et  les  territoires 
soumis  au  rég>îme  militaire .-      T 

6<>  Mode  d'exploitation  des  bois  et  forêts  de  VElal  ;  con- 
cession de  mines  et  salines. 


Arrêté  du  Président  du  conseil^  chargé  du  pouvoir 
exécutif,  en  date  du\6  décembre  18^8,  sur  leper^ 
sonnel  rfes  services  administratifs  en  âli^eib. 

(Extrait.) 

Art,  2.  Les  fonctionnaires,  employés  et  agents  des  ser- 
vices de  l'Algérie  dépendant  du  ministère  de  la  guerre 
et  appartenant  au^  administrations  centrales  de  la  mé- 
tropole, sont  soumis,  quanta  leur  nomination,  aux  règles 
suivies  par  les  départements  ministériels  dont  ils  relèvent. 

Art,  3.  Les  inspecteurs,  ingénieurs  et  agents  des  corps 
des  pon(s-et-chaussées  et  des  mines,  les  ^riGcateurs  des 
poids  et  mesures,  les  agents  djns  services  des  eaux  et  fo- 
rêts, et  cnGn  les  agents  du  domaine  des  territoires  mi- 
litaires, sont  nommés  de  concert  par  le  ministre  de  la 
guerre  et  le  ministre  compétent. 

« 

Dispositions  transitoires. 

Art.  8.  Les  fonctionnairos,  aganU  et  employés  da  per- 
sonnel continental  détachés  en  Algérie  continueront 
d'avoir  droit  à  un  supplément  qui  ne  pourra  élreinferiear 
an  cinquième  de  leur  traitemeni  norma^  ni  en  excéder  le 
tiers.  .     ^ 

Lorsque  ce  supplément  n'élèvera  pasle  trait^entia- 


•  • 


PBBSONITEL.  673 

tégral  à  1500  francs,  le  taux  en  sera  augmenté  jusqu'à 
concurrence  de  ce  chiffire. 

ArL  9.  Les  ordonnances  et  arrêtés  sur  le  personnel 
des  servicps  civils  ein  Algérie,  et  portant  fixation  du  trai- 
tement des  fonctionnaires  civils  de  TAlgérie,  sontabrogés 
dans  celles  de  leurs  dispositions  contraires  au  prient  ar  - 
rété. 


Par  arrêté  du  Président  de  la  République^  en  date  du 
20  décembre  1848,  —  M.  Léon  Faucher,  représentant  du 
peuple^  est  nommé  nïinistre  des  travaux  publics,  en  rem- 
placement de  M.  Vivien. 

Par  arrêté  du  Président  de  la  République,  en  date  du 
29  décembre  1848.  —  M.  Lacrosse,  vice-président  de 
l'Assemblée  nationale,  est  nommé  ministre  des  travaux 
publics,  en  remplacement  de  M.  Léon  Faucher. 


DÉCISIONS  MINISTÉRIELLES. 

Par  décision  du  ministre  des  travaux  publics,  d»  2juiU 
let  1848,  — '  M.  Gruner,  ingénieur  en  chef  des  mines,  et 
H.  Rivot,  ingénieur  des  mines,  sont  nommés  memiNti 
de  la  commission  de  l'exploitation  des  mines(l}. 

Par  décision  du  ministre ,  du  7  juillet  1848,  —  M.  Sau- 
vage, ingénieur  des  mines,  est  nommé  membre  (Jie  la  comr 
mlssion  relative  à  renseignement  et  au  régime  des  éludes 
de  l'Ecole  des  mines  (2). 

Par  décision  du  ministre,  dû  i^  juillet  1648, —  M.  Da- 
goin,  anden  élève  externe  à  l'Ecole  des  mines,  est  nommé 
aide  du  laboratoire  de  TEcole,  en  remplacement  At 
M.  Chancel,  démissionnaire. 


(1}  Voir  l'arrêté  do  3  mai  et  la  d'^cUino  du  li  Juin  ia4S^  tomeXUl» 
i*  série*  des  Annaleêdes  tnines ,  p.  825  H  8i7. 
(1)  Voir  tupra,  pagt M8,  la  décision  qui  a  instidii  ceUe  oommlsêioo. 


•  « 


6*^4  PERSONIiBL. 

Arrêté  du  ministre,  du  ZO  juillet  IS^itS. 

Le  ministre  des  travaux  publics, 

Vu  rordoniiance  du  5  décembre  181 6,  relative  à  For- 

fanisatioQ  et  à  Tadministralion  de  l'Ecole  des  mines  de 
^aris.  et  les  ordonnances  d'institution  de  l'Ecole  des  mi- 
neurs de  Saint-Etienne  et  de  l'Ecole  des  maîtres  ouvriers 
mineurs  d'À  lais-, 

Considérant  qu'il  importe  que  l'enseignement  des  Ecoles 
d(*s  mines,  à  raison  du  but  spécial  de  chacun  de  ces  éta- 
bliss  ments,  soit  coordonné  et*  tenu  constamment  en 
rupport  avec  lea  besoins  et  les  progrès  de  Tioduslric  mi- 
nérale ;  qu'il  convient  è^  cet  effet  d'établir  une  hante  sur- 
veillance de  l'enseignement  des  Ecoles  de  mines  ,* 

Arrête  : 

j4rt.  i^.  Les  Ecoles  de  mines  de  Paris ,  de  Saint- 
Etienne  et  d'Âlais  sont  placées,  en  ce  qui  concerne  ren- 
seignement, sous  la  direction  du  conseil  de  l'Ecole  des 
mines  de  Ps^ris,  qui  prendra  1q  titre  de  conseil  central  des 
Ecoles  de  mines. 

•Le  conseil  est  consulté  sur  les  modiGcations  à  intro- 
duire dans  l'enseignement,  la  marche  et  la  police  des 
études.  Il  propose  les  améliorations  qu'il  juge  devoir  être 
apportées  au  régime  des  Ecoles,  et  donne  son  avis  sur  les 
matières  relatives  à  l'administration  générale  de  ces  éla- 
blissements< 

^rt,  â.  Le  conseil  central  des  Ecoles  de  mines  est  com- 
posé des  huit  inspecteurs  généraux  du  corps  des  m\ueSy 
des  ingénieurs  professeurs  à  l'Ecole  et  des  ingénieurs  en 
chef  chargés  dun  service  à  Paris. 

Les  directeurs  et  professeurs  des  Ecoles  de  Saint- 
Etienne  et  d'Alais  assistent  au  conseil  avec  voix  délibé- 
rative,  lorsqu'ils  se  trouvent  à  Paris  en  vertu  d'une  auto- 
risation régulière.  •  •  * 

ArL  3.  Le  conseil  central  des  Ecoles  de  mines  préside 
aux  examens  d'admission  et  de  sortie  à  l'Ecole  de  Paris; 
il  exer(*e  pour  cet  établi^sement,  en  ce  qui  concerne  les 
études,  les  attributions  dévolues  au  conseil  de  l'Ecole  par 
l'ordonnance  du  5  décembre  1816 

Il  prononce  sur  les  faits  relatifs  à  la  discipline  intérieure 
et  à  la  police  des  éludes  qui  lui  sont  déférés  par  le  direc- 
teur. 


PERSONNEL.  675 

Art.  4.  A  la  suite  des  examens  4^  sortie,  le  Conseil 
adresse  au  ministre  un  rapport  sur  les  résultats  des  exa- 
mf^ns  et  ses  obs«TvatioQs  sur  la  marche  générale  des  études 
dans  1(;  cours^k*  Tannée  scolaire. 

Art,  5.  Lf  budget  annuel  de  TEcolede  Paris,  préparé' 
par  le  directeur,  est  examiné  en  conseil  avant  d'être  sou- 
mis  à  l'approbation  du  mmistre. 

Signé  RECURT. 


Par  arrêté  du  miniêtre,  du  W  juillet  1848,  —  M.  Du- 
fréooy,  insp<*cteur  général  des  mines,  inspecteur  des 
études  à  TEcole  des  mines,  est  nommé  directeur  de  cette 
école  ;  —  M.  Le  Play,  ingénieur  en  chef,  .professeur  de 
minér£\)ogie,  est  nommé  inspecteur  de  l'Ecole. 

Par  arrêté  dtt ministre,  du  3{  juillet  1848,—  M.  Senez, 
ingénieur  en  chef  à  Nantes,  ^est  appelé  à  prendre  le  ser- 
vice de  l'arrondissement  minéralogique  de  Yillefrancbe, 
formé  des  Quatre  départements  de  l'A veyron^  du  Lot,  du 
Tarn  et  deTarn-et-Garonne;  —  M.  Maués,  ingénieur  en 
chef  à  Bordeaux,  est  chargé  du  service  de  l'arrondisse- 
ment de  Nantes,  en  remplacement  de  M.  Senez. 

Par  arrêtédu  ministre,  du  17  août  1848,—  M.  Mœvus, 
ingénieur  ordinaire,  est  chargé  du  sous-arrondissemcht 
de  Ghâlons,  en  ren4>lacement  de  M.  Labrosse-Luuyt, 
élève  ingénieur,  qui  est  appelé  à  rempfocer  lui-même 
M.  Mœvus  dans  le  service  du  soUs-arrondissement  de 
Saint-Élienne;  -^  M.  Pigeon,  ingénieur  ordinaire,  est 
nommé  professeur  de  mécanique  et  de  construction  à 
l'Ecole  des  mineurs  de  Saint-Etienne,  en  remplacement  de 
M.  Houpeurt;  —  M.  Guillebot  de  Nerville,  ingénieur 
ordinaire  à  Dijon,  est  chargé  du  sous-arrondissement  de 
Lyon,  en  remplacement  de  M.  Pigeon; —  M.  Guillot- 
Duhamel,  ingénieur  en  chefà  Chaumont,  est  appelé  à  ré- 
sider à  Dijon,  qui  deviendra  le  chef-lieu  de  l'arrondisse- 
ment minéralogique  comprenant  les  départements  de  la 
Haute-Saône,  de  la  Haute-Marne  et  de  la  Côte-d'Or; 
il  fera  temporairement  le  service  d'ingénieur  ordinaire 
pour  ce  dernier  département. 


676  PBâSOlfllEt. 

Pcr  déeîfto»  du  minisire^  du  22  aoAi  1848,*—  M.  BoQ- 
bnger,  ÎDgénieur  en  chef  des  mines^  esl  désigné  concur- 
remment avec  M.  Ârjbautvingénieurordinâire  des  ponts* 
et-chaussées,  pour  prendre  part  à  la  sur  veilladbe  techoiqae 
dti  chemin  de  fer  de  Roaen  à  Dieppe. 

Par  décision  du  minùitrey  du  31  aotlM848, — MM.  Du- 
bois, Huet,  de  l'Espéc,  de  Yassart,  I^ocard^  Saulce  de 
Freycinet  et  Lebleu  sont  nomïnés  élèves  ingénieurs  des 
mines  de  2*  classe. 

Par  arréié  du  ministre,  du  23  septembre  1848, —  M.  Ma- 
nés,  ingénieur  en  chef  des  mines  à  Bordeaux,  est  chargé 
du  service  de  Tarrondissement  minéralogîqtie  de  Përî- 

Î:ueux,  en  remplacement  de  M.  Marrot  qui  lerempXacera 
ui-ménie  dans  le  service  de  Farrondissemcnt  de  Nantes; 
M.  Manès  résidera  provisoirement  à  Bordeaux;  — 
M.  Bochet,  précédemment  désigné  pour  la  résidence  de 
Bordeaux,  est  maintenu  à  Périgueux  ;  —  )[[.4VIanbt  ré- 
sidera à  Angouléme. 


j^ frété  du  ministre,  du  25  septembre  1848. 

j4rt.  i^,  M.  Sentis,  ingénieur  ordinaire  attaché  à  Tar- 
rondissement  minéralogique  de  Paris,  est  pkeé  sous  les 
ordres  de  M.  Baude,  ingénieur  en  chef  desponts-et- 
chaussées,  pour  la  surveillance  du  matériel  rou\anl  el  de 
Fexploiration  des  chemins  de  fer  de  Paris  à  Rouen  el  aa 
Havre,  de  Rouen  à  Dieppe  et  des  chemins  de  fer  de  la 
banlieue  de  Paris. 

j4rt.  2.  M.  Boulanger,  ingénieur  en  chef  des  mines, 
précédemment  chargé  de  cette  surveillance,  sera  chargé, 
^sous  les  ordres  de  M.  Binoau,  ingénieur  en  chef  de  i^ 
classe,  de  la  surveillance  du  chemin  de  fer  de  Paris  à  Or- 
léans et  de  rembranchemrnl  de  Corbeil;  il  sera  chargé 
en  outre,  sous  le  même  ingénieur  en  chef,  de  la  réception 
el  de  la  surveillance  du  matériel  roulant  pour  le  chemin 
de  fer  de  Paris  à  Strasbourg. 

Art.  3.  M.  Piérard,  ingénieur  ordinaire  des  mines, 
chargé  de  la  surveillance  du  chemin  de  (&  de  Paris  eê 


PBftSONKlt.  677 

Belfliqne,  sous  les.ordres  de  M.  Bineân,  iefâ  chargé,  an 
même  titre,  des  lignes  d'embrancheeient  de  Calais  et  de 
Dunkerqae. 

Si%ni  RECURt. 


Par  décision  du  ministre^  du  25  septembre  1848,  — 
M.  Pigeon,  ingénieur  Qrdinaire,  qui  avait  été  nommé  par 
arrêté  du  17  août  aux  fonctions  de  professeur  de  méca- 
nique et  de  construction  à  TErole  des. mineurs  de  Saint- 
Etienne,  ne  remplira  pas  ces  fonctions,  qui  restent  attri- 
buées à  M.  Tournaire,  et  sera  chargé  des  cours  de  chimie 
et  de  métallurgie  à  ladite  Ecole,  en  remplacement  de 
M.  Houpeurt. 

Par  arrêté  du  ministre,  du  26  septembre  1848,  — 
M.  Guillebot  deNervillo,  ingénieur  ordinaire,  est  chargé, 
sous  la  direction  de  M.  Jordan,  ingénieur  en  chef  des 
pon(s-et-chaussées,  du  service  de  la  surveiUaoee  du  che- 
min de  fer  de  Saint-Etienne  à  Lyon,  en  remplacement  de 
M.  Pigeon.  11  est  chargé  en  outre,  sous  la  direction  du 
même  ingénieur  en  chef  et  de  M.  Drouot,  ingénieur  en 
chef  des  mines,  des  attributions  précédemment  confiées  à 
Finspecteur  particulier  de  Teiploitalion  commerciale  à  la 
résidence  de  Lyon. 

Par  arrêté  du  ministre,  du  26  septembre  1848, —  le  ser- 
vice de  surveillance  des  chemins  de  fer  de  Strasbourg  à 
Bàle  et  de  Mulhouse  à  Thann  est  centralisé  entre  les* 
mains  de  Ifl.  de  Billy,  ingénieur  en  chef  des  mines  en 
résidence  à  Strasbourg.     . 

M.  de  Billy  sera  secondé  pour  ce  service  spécial  par 
M.  Furiet,  ingénieur  ordinaire  des  mines  à  Colmar,  qui 
exercera  provisoirement,  pour  les  deux  lignes,  sous  la 
direction  du  même  ingénieur  en  chef,  les  aitributions 
prérédemment  confiées  à  Tinspecteur  particulier  de  Tex- 
pioilation  commerciale  à  la  résidence  de  Strasbourg. 

Par  décision  du  ministrCj  du  1 4  octobre  1 848,—  M.  La- 
brosse-Luuyt,  ingénieur  ordinaire  chargé  du  service  du 
sous-arrondissement  de  Saint  Etienne,  en  remplaceuMot 
de  M.  Mœvus,  exercera,  comme  son  prédécessetH*,  la  Ibr- 


^ 


678  PERSONNE.  L 

veillance  du  matMel  roulant  des  chemÎQS  de  fer  de  Saint- 
.  Etienne  à  Andrezîeux,  d'Andrezicuxà  Roauoe  et  de  Mool- 
brison  -à  Montrond. 

Par  arrêté  du  miniatre,  du  20  octobre  1848,  —  M.  Lo- 
ri''ux,  ing^énîf'ur  en  chef  des  raines,  est  nommé  secrétaire 
de  la  commission  centrale  des  machines  à  vapeur,  en  rem- 
placement de  M.  Bineau,  qui  reste  membre  de  cette  00m- 
mission. 

Par  arrêté  du  ministre^  du  25  octobre  1818, —  M.  De- 
lesse,  ingénieur  ordinaire  à  Vesoul,  est  attaché  à  l'arron- 
dissement minéralogique  de  Paris,  en  remplacement  de 
M.  Sentis. 

Pqr  dédfion  du  ministre,  du  28   octobre  181-8»  — 
M.  Parran,  élève  de  l'Ecole  des  ponts-et-chau«sées,  est 
autorisé  à  entrer  dans  le  service  des  mines,  en  remplace- 
ment de  M.  Lesbros.  décédé<1).  Il  prendra  rang  après  les 
^Ik  sept  élèvesHéjà  classés  dans  ce  service  (2). 

Par  arrêté  du  ministre^  du  15  novembre  1848,  —  un 
cours  d'économie  et  de  législation  des  mines  est  institué 
à  l'Ecole  des  mines  de  Paris  pour  les  élèves  de  3^  année. 
—M.  Reynaud,  ingénieur  ordinaire  des  mines,  est  chargé 
de  ce  cours  qu'il  professera  gratuitement. 


arrêté  du  ministre^  du  \S  noifembre  1848. 

Le  ministre  des  travaux  publics, 
•  Arrête:  , 

M.  Dupont,  ingénieur  des  mines  de  2''  classe  à  Mont- 
pellier, est  nommé  directeur  de  TEcole  des  maitreson- 
vriers  mineurs  d'Alais,  en  remplacement  de  M.  Gallon, 
appelé  à  d'autres  fonctions. 

Il  réunira  à  ces  fonctions  le  service  du  sous-arrondis- 
sement minéralogique  d'Alais  et  la  surveillance  du  chemin 
de  fer  d'Alais  à  Beaucaire  et  à  la  Grand'Combe 

M.  Cacarrié,  ingénieur  ordinaire  de  2«  classe  à  Angers, 


(1)  M.  Lesbros  eM  décédé  le  33  juillet  ISiS,  à  la  suite  de  blossures 
reçues  dans  les  affaires  de  juin. 
«   (ST  Voir  page  €76. 


PERSONNBL.  6^]^ 

est  chargé  da  sous-^irrondissemeiit  de  Montpellier,  eo 
reroplacemnet  de  M.  Dupont,  ainsi  que  du  seryice  des 
chemins  de  fer  de  Montpellier  à  Ntmes  et  de  Montpellier 
à  Cette. 

Il  fera,  en  outre,  comme  son  prédécessenr,  l'intérim 
du  sous-arrondissement  de  Garcassonne. 

M.  Trautmann,  ingénieur  ordinaire  de  3*  classe  à  Alais, 
est  chargé  du  sous-arrondissement  de  Rodez,  en  rempla- 
cement de  M.  Benouf,  ingénieur  ordinaire  de  2*  classe, 
3|ui  sera  chargé,  à  la  résiaence  de  Laval,  du  service  des 
épartements  de  la  Sarthe  et  de  la  Mayenne. 

•M.  Lamé-FIeury,  éléye-ingénieur  hors  de  concours,  au 
Mans,  est  chargé  du  sous-arrondissement  d'Angers,  en 
reniplacement  oe  M.  Cacarrié. 

M.  Bochet,  ingénieur  ordinaire  de  3*  classe  à  Péri- 
gueux,  est  chargé  du  sous-arrondissement  de  Nantes,  en 
remplacement  de  M*  de  Cbancourtois,  appelé  à  une  autre 
destination. 

M.  Jutler,  élève-ingénieur  de  1"  classe,  est  chargé  du 
sous-arrondissement  de  Périgueux,  en  remplacement  de 
M.  Bochet. 

M.  Flajolot,  él|Te-ingénieur  de  l*"  classe,  est  chargé  du 
cours  de  chimie  et  de  métallui^e  à  TEcole  des  mineurs 
de  Saint-Etienne,  en  remplacement  de  M.  Pigeon  qui  re- 
cevra une  autre  destination. 

M.  Flajolot  réunira  à  ses  fonctions,  mais  seulement  à 
titre  provisoire,  le  service  ordinaire  du  sous^arrondisse- 
ment  minéralogique  de  Rive-de*Gier. 

Signé  VIVIEN. 


Par  décision  du  ministre,  du  iS  novembre  1848, — M.  de 
Chancourtois^  ingénieur  ordinaire  des  mines,  est  chargé, 
en  remplacement  de  M.  Debette,  des  travaux  de  classe- 
mentet  du  catalogue  raisonné  des  collections  de  l'Ecole  des 
MinesdeParis;  —  M.  deChanconrtois  remplira,  en  outre, 
les  fonctions  de  professeur  de  géométrie  descriptiveap- 
pliquéB  pour  les  élèves  externes  à  l'Ecole  des  Mines.  Ace 
cours  sont  annexées  des  leçons  sur  le  calcul  infinitésimal, 
ainsi  que  le  cours  de  dessm  et  de  levers  de  plans. 

Par  dicmon  du  mimsire^  Ai  22  novembre  1848,— 
Tome  XIF,  i848.  45 


680  PBRSONNBL. 

M.  Mercier,  garde-mines,  est  nommé eondnctear  princi- 
pal des  travaux  aux  mines  de  fer  de  Rancié  ( Ariège)*;  en 
remplacement  de  M.  Barbe,  décédé. 

Par  arrêté  du  ministre,  du  24  novembre  1848,  — 
M.  Guillot-Duhamel,  ingénieur  en  chef  de  Varrondisse- 
ment  mioéralogique  comprenant  les  départements  de  la 
Haute-Saône,  d»  la  Haute-Marne  et  de  la  Côte-d'Or,  et 
qui,  par  suite  d'une  précédente  décision  (1),  devait  aller 
se  fixer  à  Dijon,  est  autorisé  à  conserver  la  résidence  de 
Ghaumont  ;  —  les  fonclioos  d'ingénieur  ordinaire  pour  le 
département  de  la  Haute-Marne  seront  remplies  par 
M.  Bère,  éléve-ingénieur  hors  de  concours,  qui  est  diai^ 
du  sous-arrondissement  minéralogique  de  Biion. 

Pardéciiion  du  minisire  ^  du  24  novembre  1848,  —  le 
ohef-lieu  de  l'arrondissement  minéralogique  composé  des 
départements  delà  Sarthe,  de  la  Mayenne,  d'llle-€t-Vj- 
laine,  des  Côtes-du-Nord,  du  Finistère  et  du  Morbihan, 
est  transféré  de  Laval  au  Mans  ;  -^  le  chef-lieu  du  sous- 
arrondissement  formé  des  deux  départements  de  la  Sarthe 
et  de  la  Mayenne,  est  transféré  du  Mans  à  Laval. 

Par  arrêté  du  minisire ,  du  9  dècemhlè  1848, —  M.  Re- 
vercbon,  ingénieur  en  chef  des  mines,  chSrgé  de  la  direc- 
tion du  service  de  surveillance  du  chemin  de  fer  de  Mon- 
tereau  à  Troyes,  réunira  à  ce  service,  mais  seulement  à 
titre  temporaire,  la  partie  du  chemin  de  fer  de  Paris  à 
Lyon  comprise  entre  Melun  et  Montereau. 

Par  arrêté  du  ministre ,  du  22  décembre  lft4%,  —  les 
formes  suivies  à  l'Ecole  des  ponts-et-chaussées  pour  la 
comptabilité  des  dépenses  en  régie,  la  prise  en  charge  des 
objets  mobiliers,  le  service  d'entretien  et  de  conserva- 
tion, etc.,  seront  appliquées  à  TEoole  des  mines  de  Paris, 
à  partir  du  l**^  janvier  1849. 


Arrêté  du  ministre  de  la  guerre^  du  ^décembreXWi' 

Le  ministre  de  la  goarro, 

Vu  l'arrêté  ministériel  da  31  eetobre  1846,  réglant  ks 


(1)  ¥ilr  pagt  OTS. 


PSBfiOMlff  BL.  68 1 

traitements  et  accessoires  de  traitement  des  inspectenrs, 
des  ingéniears  des  mines,  des  gardes-mines  et  des  mani* 
pulateors  de  chimie  en  mission  ou  employés  en  Algérie; 

Tu  l'ordonnance  dn  5  février  1848  et  l'arrêté  da  mi- 
nistre des  travaux  publics,  du24  mars  suivant,  oonoemant 
le  personnel  des  mmes  en  France  ; 

considérant  qu'il  importe  de  réaliser  dans  les  divers 
services  pnbliçs  toutes  les  économies  compatibles  avec 
l'intérêt  de  ces  services,  en  même  temps  qu'il  convient 
d'attribuer  aux  agents  des  traitements  en  rapport  avec  les 
frais  auxquels  ils  sont  assujettis  ; 

Arrête: 

^rt.  1^.  Les  traitements  et  accessoires  de  traitement 
des  Inspecteurs»  des  ingénieurs  *  des  mines,  des  gardes^ 
mines  et  des  manipulateurs  de  chimie  en  mission ,  ou 
employés  en  Algérie,  sont  fixés  conformément  au  tableau 
annexé  au  présent  arrêté. 

jéri.  2.  Sont  et  demeurent  abrogées  tontes  dispositions 
contraires  à  celles  du  présent  arrêté,  qui  recevra  son  esé* 
cuti09  à  partir  du  1*'  janvier  1849. 

Art.  3.  Le  gouverneur  général  de  l'Algérie  est  chargé 
de  l'exécution  du  présent  arrêté,  qui  sera  inséré  au  Bm* 
loin  officiel  des  actes  du  gouvernement  et  publié  dans  le 
MawUmf  dgérim. 

• 

Signé  RirLUiRE. 


682 


PERSOINNfiL. 


Tableau  indiquani  les  traitemenis  et  acceesoirei  de  iraUemeni  Ai 
personnel  des  mines  en  Algérie,  annexée  VarrèU  nUmsiénàii 
27  décembre  1848. 


GRADBS. 


IniMcteangé-  (  i"  classe, 
nftrtax.  •  •  .  (  2*  classe. 


Ingénieurs    en  r  i'' classe, 
chef  de. ...  1 3*  classe. 

Ingénieurs  or-\ 
dinalres,fai-J       , 

sanifonctions/L  ^^1^1 
dingéniears  1*  ®"•"• 
encbef.  .  .  ./ 

ingénieurs  ordi.jjra 
"■*'«• 1 3-  Classe. 

ÉléTes 


1  reclasse. 
Gardes-mines. .  { 2*  classe. 

3«  classe. 


Manipulalenrs 
de  cbimie. .  . 


ir*  classe. 
2*  classe. 
3*  classe. 


Traita, 
nent  an 
Fnnoe. 


par  mois. 

l,OClb 
TSO 

par  an. 

5,000 
4,500 


3,000 
2,300 


3,000 
2,500 
1,800 

1,800 

1,800 
1,500 
1,200 

m 
n 


Sapplé- 
nent  oo- 
lonlal  de 
an  tien 
•a  rat. 


» 

par  aa. 

1,665 
1,500 


1,000 
333 


1,000- 
333 

600 


000 

500 
400 


Fratode 

déplace- 

ment 

et  de 

tooméet. 


paruolf. 

n 
1,200 

par  an. 


4,000 


3,000 


600 


m 


Fraie  de 

kvyeret 

>dTMl<l- 

letton 

dee 


Tela] 


par  an. 


2UMMI 


12,0t0 


IIKJBOO 
9,333 


!  8,000 
«,400 


» 
m 


f*000 
2,^00 

3,000 
2,500 
2j0dA 


Paris,  le  27  décembre  1848. 


Le  miniëlre  de  la  gnem. 


683 


AC#klNIS  AHIViS  DANS  US  MINIS. 


ACTES  DE,  COURAGE 


BT 


DE  DÉVOUEMENT  (1). 


Extrait  d'unraj^tpréientéauPréiidentdu  cotiseî/,  chargé  du 
pouvoir  exécutifs  le  1 0  aoAt  1848,  par  le  mtUiire  de  V intérieur^ 
et  approuvé  par  le  Président  du  conseil ,  concernant  les  actes  de 
courage  et  de  dévouement  signalés  à  V administration  pour  le 
deuxième  trimestre  de  1848  (Monilear  du  19  septembre  1848). 


TrbspaillI 
(Jean-Praneois). 


GARONNE  (HAUTE*-). 


Bagnèret-      Lora  de  l'exploaion  d'ane  mina,  la 

de-  siaar  Tressaille  a  fait  prenva  de  eao- 

Lnebon.  rage  et  de  déYoaement,  en  arrachant 

36  mai  à  une  mort  certaine  on  oaTrter  mi- 

1S48.  neor  déjà  blesft^. 


claaie. 
9* 


J 


(1)  Voir  lei  nolieef  pnblléei  dus  les  jinnales  des  mines  ^  4«  lérie,  tome  XII, 
p.  7i0  et  folfintei;  tome  Xlfl,  p.  MS. 


664 

Eœtraii  d'un  rapport  pré$mté  oii  Préridmi  dummeU^  chargé  dÉ 
pouvoir  exéeuiif,  le  12  octobre  18&8 ,  par  le  minisire  de  finie- 
rieur  ^  et  approuvé  par  le  Président  du  conseil  ^  coneemani  les 
actes  de  courage  et  de  dévouement  signalés  à  Vadminisira^ 
pendant  le  3*  trimestre  de  1848  (Moniteur  du  30  octobre  1849). 


IMBàTOlM 

(Constant), 
oarrier  mioear. 


2  mal  1848. 


AM ALYSB  0B9  PAItS. 


NOED. 


Lnê  d'oB  MddeBl  furvena  d«Mto 

puits  Fénelon,  concession  des  mines 
de  houille  d'Anicbe,  Décatoire,  bifn 
qne  lui^méma  grièremenl  blessé ,  a 
saoYé  an  de  ses  camarades  enseveli 
sons  les  décombres  d'an  éboaiement. 


«a 


i«. 


685 


TABLE  DES  MATIÈRES 

CONTENUES  DANS  LE  TOME  XIV. 


*     MINÉRALOGIE.  —  GÉOLOGIE. 

Pag. 

Considérations  sur  les  anciens  lits  de  déjection  des 
torrents  des  Alpes  et  sur  leur  liaison  arec  le 
phénomène  erratique;  par  M.  Scipian  GraSf 
ingénieur  en  chef  des  mines. 3 

Notice  sur  des  dégagements  de  gaz  inflammables 
observés  dans  des  gltcs  métallifères;  par  M.  A. 
Daubrée^  ingénieur  des  mines 33 

Note  sur  la  conductibilité  électrique  des  principales 
roches  à  de  haules  températures;  par  MM.  Rivoi 
et  Phillips ,  ingénieurs  des  mines 57 

Nouvelle  analyse  de  la  faujasite  ;  par  M.  j4.  Damowr.      67 

Note  sur  la  composition  chimique  de  quelques  mi- 
néraux ;  par  M.  A.  Detosf,  ingénieur  des  mines.      69 

Mémoire  sur  le  pouvoir  magnétique  du  fer  et  de  ses 
produits  métallurgiques;  par  M.  A.  Ddene^ 
ingénieur  des  mines 81 

Analyse  d'un  échantillon  de  For  de  la  GaUfornie  ; 
par  M.  Rivoi^  ingénieur  des  mines ,  .    105 

Notice  sur  la  soufrière  de  la  Guadeloupe;  extrait 
des  rapports  de  MM.  Dufirénoy ,  ÊUe  de  Beau- 
morU,  Jolyei  Mercier. 107 

Notice  sur  le  plomb  yanadaté  et  le  yanadate  double 
de  plomb  et  de  cuivre  du  Chili  ;  par  M.  Ignace 
DotMfko US 

Mémofare  sur  les  terrains  tertiaires  et  les  lignes  d'an- 
cien niveau  de  TOcéan  du  Sud ,  aux  environne 
Coqaimbo(Ghili);  parM.  ijfnace  Dameyko.  .  .  '153 


686  TABLE 

Pif. 

Mémoire  sar  la  composition  géologique  du  Chili , 
à  la  latitude  de  Concepcion ,  depuis  la  baie  de 
Talcahuaoo  jusqu'au  sommet  de  la  cordillère  de 
PichacKien,  comprenant  la  description  du  volcan 
d' Antuco  ;  par  M.  Ignace  Domeyko. 

!'•  partie 163 

2*  et  dernière  partie ^.    187 

Analyse  d'un  diamant  en  masse  amorphe  et  compacte 
provenant  du  Brésil  ;  par  M.  Rivoi ,  ingénieur 
des  mines. 419 

Notice  sur  la  baierine  du  département  de  la  Haute- 
Vienne;  par  M.  jé.  Damour.  .  ;  .  .  ' 423 

Mémoire  sur  le  pouvoir  magnétique  des  minéraux 
et  des  roches;  par  M.  A.  Deksse^  ingénieur  des 
mines 429 

CHIMIE. 

Compte  rendu  d'essais  et  d'analyses  faites  an  labora- 
toire de  l'Ecole  des  mineurs  de  Saint-Etienne , 
en  1846  et  1847;  par  M.  Gruner,  ingénieur  des 
mines 267 

METALLURGIE.  —  MINÉRALUR6IE. 

Notice  sur  des  essais  do  traitement  du  cuivre  gris 
argentifère  par  voie  humide;  par  M.  Gueyfnard, 
ingénieur  en  chef  des  mines ,  en  retraite.  ...    331 

MÉCANIQUE.  —  EXPLOITATION. 

Note  sur  un  serrement  à  clapet  construit  aux 
mines  de  houille  du  Yigan  (Gard)  ;  par  M.  de 
Reydellei,  ingénieur  civil,  ex-directeur  des  mines 
du  Viga|}. 39 

Mesure  du  travail  dynamique  d'un  ouvrier  fileur  ; 
par  M.  Meugy^  ingénieur  des  roioes.  .....    139 

Notice  ipr  le  sondage  dç  Lempdes  (Haute- Loire)  ; 
par  M.  Boudin ,  ingénieur  en  chef  des  mines.  .    233 


D£S  MATI&RfiS».  687 

Nolice  sur  les  mines  de  fer  de  Sommorostro  (pro« 
yinces  basques)  ;  par  M.  ManéSj  ingénieur  en 
chef  des  mines 261 

Mémoire  sur  la  géologie  et  l'exploitation  des  mines 
de  la  Grand'Gombe;  par  M.  Callan^  ingénieur 
des  mines. 

!'•  partie 389 

2*  et  dernière  partie 375 

Notice  sur  le  procédé  employé,  par  M.  Victor  Simon, 
pour  traverser  en  galerie  les  sables  mouvants  et 
aquifères  d'Engis  (Belgique);  par  M.  Améâée 

BuraL 399 

» 

OBJETS  DIVERS. 

Accidents  arrivés  dans  les  mines.  —  Actes  de  cou- 
rage et  de  dévouement 683. 

ADMINISTRATION. 

Lois,  décrets  et  arrêtés  concernant  les  mines  et 
usines ,  rendus  pendant  le  deuxième  semestre 
del848 ;    «87 

Circulaires  et  instructions  adressées  à  MM.  les  pré- 
fets et  à  MM.  les  ingénieurs  des  mines 611 

Décisions  sur  le  personnel  des  mines 667 


I 


Table  des  matières  contenues  dans  le  tome  XIV.  •    685 
Explication  des  planches  jointes  an  tome  XIV.  .  .    688 

Annonces  d'oamgetnoDfeaax  concernant  les  mines.  iisinN9ele.9 
publiés  en  France  et  à  l'étranger  pendant  le  premier  se- 
mestre de  ISiS «O'wK/ 


P 


688 

PLANCHES  JOINTES  AU  TOME  XIV 

DB  Là  4<*  SÉRIft  DBS  iNRALES  DBS  MUIBS* 


J^.  1  à  8.  StfrwneDl  à  clapet  eiéeal*  «ax  niiM  da  Tlgan 
(G«rd) 99 

Fig.  9.  Tâbleaa  graphique  des  coodoctibililés  éleolriqaes  ^e 

différentes  roekes  à  de  hautes  lempèratnres ST 

Fig.  !•  et  il.  Mesure  dn  iraTiil  dynamique  d'un  osTrierflleor.     i3t 

PL  IL  Terrain  tertiaire  des  ewsirons  de  Coquimbo 

{Chili) 453 

Fig.  1.  Carte  géologique  des  enf  irons  de  Coquimbo iss 

Fig.  2.  NiTellement  et  vue  de  la  surface  des  quatre  étages  mo- 
dernes snirant  la  ligne  AB (flg.  i  ) iss 

PI.  ///.  Géologie  du  ChiU 163-187 

Fig.  1.  Carte  géologique  des  environs  de  Goncepcion i«4 

Fig*  2.  Coupe  des  mines  de  lignite  de  Goleura • m 

Fig,  3.  Coupe  prise  sur  la  rive  gauche  du  Bio-Bio,  en  face  San 

Pedro ITS 

Fig,  4.  Saut  da  Rio  de  la  LaJa i9f 

Fig.  S.  Coupe  générale  de  la  chaîne  des  Andes,  depnU  le  village 
d'Antueo  Jusqu'à  la  ligne  de  séparation  des  eaux,  au  sommet 

de  la  eordillére  de  Plebaehen an 

Fig.  6.  Carte  géologique  du  volcan  d'Antueo il» 

^  Fig.  7.  Escarpement  situé  au  •conBuent  de  l'Estero  de  Pichon- 
qnines,  dans  le  Bio  del  Plao. IM 

Fig»  8.  Cenlonmement  de  couches  au  cenllaent  de  PEstero  do 

Pichonquines  avec  le  Rio  del  Pino t0S 

i^tg.get  10,  PorpbiredaSiUodelaCneva« « ift 

Fig^  11,  Genpe  prise  piés  de  Gonallen .* i»T 

Fig.  ix  Disposition  des  fisntes  da  eàne  supériearda  volnm 

d'Antueo aie 

PI.  IF.  Folean  d'Jnfueo Ȕ 

Fig.  i.  Vue  du  volcan  d'Antueo  prise  de  la  vallée  da  Rio  de  la 
Lala,  du  côté  de  l'Ouest SM 

Fig.  s.  Vue  dn  volcan  d'Antueo  prise  do  fond  de  la  vallée  dr- 
ealaife,  da  eèié  S.-E.  de  la  montagne io« 


EXPLICATION  DSS  PLANCHES.  689 

Pag. 
Fig.  3.  Vae  da  Tolcan  d'Antuco  prise  du  fond  de  la  vallée  doRio 

del  Pino  ,  do  côté  E.-S.-E.  de  la  montagne 207 

Fig,  A,  Vue  du  Tolcan  d'Antuco  prise  du  haut  de  la  cordillère  de 

Pichachen 209 

v%g.  5.  Vue  du  cône  supérieur  du  Tolcan  d'Antuco  prise  du  cône 

inférieur 215 

Fig»  6.  Vue  du  tolcan  d'Antuco  prise  du  côté  N.-0 220 

PL  F.Engins  et  outils  employés  au  sondage  de  Lemp- 

des  (  bassin  houUler  de  Brassae) 233 

PL  FI.  Plan  général  du  bassin  houiller  de  Portes.  339  et  375 

PL  Fil.  Descriptiondu  bassin  houiller  dePortes.  339 et  375 

* 

Fig.  1.  Carte  géologique  du  bassin  houiller  d'Âlais 339 

Fig.  2.  Coupe  du  bassin  houiller  de  Portes  prise  dans  la  forêt 

d'Abilon 344 

Fig,  8.  Coupe  prise  dans  le  vallat  de  la  Troucbe 346 

Fig,  4.  Coupe  prise  dans  le  Tallat  de  Trescol 845 

Fig.  s.  Coupe  du  bassin  houiller  de  Portes  suivant  la  ligne  AB 

du  plan  {PI,  YI) 339 

Fig,  6.  Coupe  suivant  la  ligne  CD  du  plan  {PI.  YI) 339 

Fig,  7.  Coupe  suivant  la  ligne  EP  du  plan  {PI.  YI) 339 

PL  FUI.  Percement  d'une  galerie  à  travers  les  sables 

mouvants  et  aquiféres  d*Engis  (Belgique) 399 


FIN   DU   TOMI   XIT.